Chapitre 9.
Hermione s'était un peu détendue depuis que le « secret » de sa grossesse ne l'était plus vraiment, du moins au sein de Poudlard. Mais elle était désormais terrifiée par un détail auquel elle n'avait pas bien songé : elle était enceinte d'un sorcier.
La jeune femme avait toujours grandi chez les moldus, elle ne connaissait que les sages femmes, les maternités, les obstétriciens… Mais elle ne pouvait prendre le risque de faire les examens nécessaires chez des médecins. Et s'ils découvraient la nature magique de ce bébé ? Et si ce dernier lui provoquait des surprises le jour venu, voire durant un examen de routine ?
Le moment de sa première échographie approchait à grand pas, et elle n'avait encore contacté aucun professionnel tant elle avait peur. Alors avec appréhension, elle se rabattit sur la seule sorcière dans laquelle elle avait un tant soit peu confiance lorsque cela concernait sa santé.
« Madame Pomfresh ? »
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Snape était furieux. Ce jour-là signait le retour de son humeur massacrante, et il avait été bel et bien infect avec ses élèves toute la foutue matinée. Il avait tant retiré de points que les sabliers étaient détraqués, et ce sans compter sur les interrogations surprises qui formaient une montagne digne du mont Everest sur son bureau !
En vérité, sa colère avait, comme toujours, été le parfait masque de son inquiétude. Il était convenu, clair comme de l'eau de roche que non, il n'interfèrerait pas dans la grossesse d'Hermione Granger.
Alors pourquoi avait-il fouillé dans ses affaires pour chercher à savoir si elle allait bien ? Severus Snape n'avait pas été l'espion de Voldemort pour 3 mornilles, et il avait investigué suffisamment pour comprendre que la jeune femme n'avait encore entrepris aucune précaution de base pour surveiller sa grossesse.
Il devait la laisser gérer, ne pas s'en mêler, mais c'était plus fort que lui. En fait, il se répétait à lui-même en boucle que ce n'était que parce qu'il était certain que cette inconsciente ne faisait attention à rien.
Après tout, il était rodé !
Les Gryffondor et ce complexe de Dieu ! Ils se pensaient tous si invincibles !
Il fallait absolument qu'il trouve le moyen de secouer cette folle. Après tout, il ne manquerait plus qu'ils aient à refaire tout le rituel une seconde fois ! Il venait à peine de s'en remettre, ou du moins, sa magie. Cela lui avait demandé beaucoup d'énergie, et il avait été à sec durant même quelques semaines, incapable de formuler un simple Lumos. Autant dire que ses rondes de nuit avaient été plus que fastidieuses à mener et ne lui avait causé que de la frustration en entendant des pas d'élèves détaler sans qu'ils n'aient pu les identifier.
Oh et puis quoi, comment allaient-ils faire s'il y avait un problème ? Et si le cœur ne battait pas, qu'ils avaient mal écrit une rune, et si elle attendait un monstre ?
Snape avait aboyé sur tous ceux qui passaient sur sa route afin de savoir où cette horripilante Miss Je Sais Tout était encore fourrée. Autant dire que sa démarche ne s'était faite que plus hâtive lorsqu'il avait entendu le mot « infirmerie » entre deux tremblements.
Il avait été à deux doigts de démonter la porte lorsqu'il s'y était figé, les pieds si plantées dans le sol qu'il avait manqué de se casser la figure à l'entrée.
XxX
« Vous auriez dû me contacter avant, Miss Granger ! lâcha Pompom, un peu moralisatrice, mais ravie tout de même.
_ Je ne voulais pas vous déranger Madame Pomfresh, vous avez déjà du travail avec toute l'infirmerie à gérer pour une école tout entière.
_ Oui, mais personne n'est enceinte dans ce château hormis vous ! Enfin, du moins j'ose l'espérer ! »
Hermione ricana un peu en s'installant dans un lit non loin de la porte.
« Je ne savais pas vraiment à qui m'adresser en réalité, avoua la jeune femme en rougissant.
_ Oh et bien, je peux me charger de votre suivi. Vous savez, ça n'a rien de bien compliqué. Je préfère vérifier l'état de santé de votre bébé d'un coup de baguette et ce, quand vous le voulez plutôt que d'affronter la difficulté de préparer de la Poussos voire pire, de l'administrer.
_ Harry m'a dit que ça avait été atroce, grimaça Hermione.
_ Oui, je me souviens de Potter à cet âge. C'était un garçon déjà très courageux, j'ai eu à faire à pire pour des petites égratignures !
_ Je n'en doute pas, pouffa la jeune femme en se remémorant les chouineries de Drago lorsqu'il avait été abimé par Buck.
_ Vous pouvez relever un peu votre t-shirt, Miss. »
La jeune femme s'exécuta, rassurée par le désert régnant dans l'immense pièce où reposait une bonne vingtaine de lits. Au moins, elle n'avait pas à expliquer sa présence. Mais ce qui la frappait le plus, c'est l'excitation évidente de la magicomage.
« Vous avez l'air plutôt ravie, souleva la sorcière avec surprise.
_ Vous plaisantez ? balança Pompom, le sourire aux lèvres. Un bébé à Poudlard, je suis excitée comme une puce ! »
La voix de la magicomage, tremblante presque, suffit à émouvoir Hermione.
« Vous êtes bien la seule, murmura la Gryffondor d'un air maussade.
_ Je suis sûre que non. Minerva était juste contrariée concernant la paternité de ce bébé, mais je la connais par cœur ! Elle adore les enfants. Sinon, elle ne serait pas directrice d'une école ! Ce sera la première à vous harceler pour assurer la garde de ce bébé lorsque vous en aurez besoin.
_ Oui, mais comprenez moi madame Pomfresh. Personne ne l'accepte. »
La voix d'Hermione venait de dérailler sur la fin, et elle sentti les larmes lui monter aux yeux.
« Oh, ma petite, compatit Pompom d'un ton maternel.
_ Les hormones sans doute, répondit Hermione en souriant afin de faire bonne figure.
_ Ce n'est qu'une passade. Vous allez voir, tout va s'arranger ! Ce bébé va recevoir tout l'amour dont il a besoin. »
La magicomage, sur ces mots, agita sa baguette juste au-dessus du ventre nu et encore plat d'Hermione. Et ce qu'elle entendit la fit se figer.
Le son ressemblait au galop d'un cheval, régulier et rapide. Hermione retint sa respiration avant d'observer son abdomen, l'air ébahi.
« C'est… C'est son cœur qu'on entends ?
_ Oui ! répondit l'infirmière. Et il est en pleine santé ! »
Hermione ne remarqua pas le corps du professeur de potions qui venait de se figer, juste à l'entrée. Entendre le cœur de ce petit être battre avait eu le don d'arrêter le sien, et il sentit sa bouche s'assécher autant que sa circulation.
Oh Merlin, il devait être aussi blanc qu'un cadavre !
Mais cela ne valait pas l'expression ébahie qui venait de prendre place sur le visage d'Hermione. Elle avait l'impression que tout devenait concret désormais. Sa grossesse n'était plus limitée à un bâton de plus sur un bout de plastique.
Un côté d'elle était un peu effrayée. Allait-elle réussir à gérer toutes ces émotions seule ?
« Et si je vous donnais un calendrier, mmmh ? Nous pourrions nous voir ici régulièrement. Dès que l'envie vous en prends en réalité ! »
Hermione sentit son cœur se réchauffer. Elle n'était pas vrraiment seule, et avait au moins quelqu'un avec qui partager sa joie !
« Je serais ravie de faire apparaître une représentation en plus, ça fait si longtemps que je n'ai pas fait ça, s'excita Pompom.
_ Attendez, c'est faisable ?
_ Bien sûr ! Les moldus n'ont pas le monopole en terme d'imagerie de pointe, Miss Granger. Je peux même tenter maintenant si vous voulez. »
La Gryffondor agita sa tête positivement, avec tant d'enthousiasme que ses cheveux virevoltaient dans tous les sens.
Severus quant à lui, s'était naturellement planqué derrière un mur et observait l'examen avec plus d'attention qu'il n'aurait dû.
Lorsqu'une image incertaine et vaporeuse s'éleva dans les airs comme un patronus, il se pencha si fort qu'il manqua de tomber pour la deuxième fois en mois de 5 minutes.
« Il est tout petit encore, mais regardez, il n'arrête pas de bouger !
_ Je ne le sens pas pourtant, lâcha Hermione, les sourcils froncés.
_ Ça ne devrait tarder. Surtout, tenez-moi informer lorsque ce sera le cas.
_ Pourquoi ? s'inquiéta Hermione.
_ Parce que je ne veux pas rater ça quelle question ! »
Hermione pouffa devant l'enthousiasme de la magicomage, alors que Severus était si obnubilé par l'image que sa silhouette manquait d'être repérable.
Alors c'était son bébé ? Leur bébé ? Il faisait quoi, 5 centimètres, pas plus. Et son cœur battait si vite. Est-ce que c'était normal ? Oui, ça l'était forcément, étant donné que Pomfresh ne s'inquiétait pas.
Snape se sentait soulagé, et curieux. Il aurait aimé essayer de décrypter chaque mouvement que faisait ce petit être et continuer d'observer cette image, encore et encore. Mais celle-ci s'évanouit en un tour de baguette.
« Dans trois mois, on verra beaucoup mieux, et ce bébé va tellement bouger que vous en ferez des insomnies !
_ Génial, ricana jaune Hermione. Et… pour les nausées ?
_ Ça devrait bientôt s'arranger Miss Granger.
_ Vous m'en voyez soulagée, soupira-t-elle. Est-ce que je dois faire des démarches particulières auprès du Ministère pour déclarer… »
Mais Snape, déjà loin, n'écoutait plus rien des demandes administratives de la jeune femme. En fait, il déambulait maintenant dans les couloirs comme un fantôme, hormis que lui, était bel et bien réel et qu'en plus, il avait un sourire encore plus béat sur le visage. Il ne sanctionna même pas les élèves en train de se bécoter dans un couloir ni un autre qui courait comme un dératé avec une chaussure en moins et son uniforme débraillé.
Pour finir, alors que la plupart des étudiants le dévisageait comme un animal de foire, le maître des cachots s'écroula dans sa salle de classe pourtant déjà remplie, avec une fois encore, cette même expression d'andouille sur le visage. Le sorcier s'accouda sur son bureau et darda son regard sur le sol avec un rictus tout à fait benêt, alors que les élèves qui lui faisaient face se demandaient avec angoisse si leur professeur n'était pas en train de faire un burn out.
Il resta silencieux un long moment, avant qu'une jeune fille de 4éme année, Gryffondor bien sûr, n'ose enfin parler.
« Pro-professeur ?
_ Oui ? demanda Snape d'un ton nigaud.
_ Vous ne nous avez pas donné la… potion à faire… pour aujourd'hui, balança la jeune fille, timide.
_ Partez du principe que vous avez tous un Optimal, balança-t-il sous l'expiration suffoquée de sa classe sans qu'il n'y prête attention.
_ Mais…
_ Si vous y tenez, voilà. »
Sur ces paroles, le sorcier fit apparaître le nom d'une potion ridiculement facile à exécuter compte tenu de leur niveau. Les élèves s'observèrent en haussant les épaules, les plus faibles plutôt heureux de ce changement d'attitude contrastant avec l'humeur terrible de la chauve-souris d'il y a quelques heures.
Il se demandait bien si ce serait une fille ou un garçon…
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Harry parcourait les couloirs de Poudlard avec une certaine appréhension.
Il n'était pas revenu ici depuis tant d'années.
Dans la communauté sorcière, Potter était encore un nom qui faisait tourner les têtes et dont tout le monde se souvenait, surtout depuis qu'il avait vaincu Voldemort. Harry avait fait la couverture de tous les journaux, et avait été au centre de l'attention pendant trop de temps à son goût.
Le garçon n'avait jamais réussi à se faire à la « célébrité ». Il aspirait à davantage de discrétion, mais il s'était fait à l'idée que malheureusement, c'est une chose à laquelle il n'aurait jamais vraiment droit. Il avait d'ailleurs parlé de ce désagrément avec Ginny, et avaient convenu tous les deux que leur fils porterait le nom de la jeune femme. Un Weasley de plus passait toujours plus inaperçu qu'un Potter supplémentaire.
D'ailleurs, sa décision se conforta lorsque plusieurs élèves se tournaient vers lui à son simple passage. Décidément, ce château subissait un peu trop d'agitation ces derniers mois.
Harry connaissait encore son ancienne école sur le bout des doigts et, alors que la logique aurait voulu qu'il se dirige vers une des tours les plus hautes du château, le sorcier s'aventura vers les tréfonds, plus précisément les cachots dans lesquels raisonnaient les vagues du Lac Noir.
Il toqua à la porte du bureau du redouté maître des potions, mais ne reçu aucune réponse… Fait étrange étant donné que la Directrice lui avait assuré qu'il s'y était enfermée depuis des heures.
Alors, le sorcier se permit de tourner la poignée de l'entrée, chose qu'il ne se serait jamais permis de faire durant sa scolarité.
Lorsqu'il entra, l'Auror fut plus que surpris de découvrir son ancien professeur, la tête plongée dans une pensine.
Durant sa formation passée avec succès juste après ses ASPICS, Harry avait appris que l'usage de cet objet était beaucoup plus réglementé que ce qu'il aurait pu penser.
Dumbledore, du fait de son statut, devait avoir de multiples passe-droits, mais Harry doutait qu'il en soit de même pour Snape. Déjà en observant ceux de lui et sa mère, même dans un contexte de guerre tel qu'il avait vécu, il avait failli avoir des problèmes !
Le maître des cachots ignorait quant à lui qu'une personne s'était ainsi permise d'entrer dans son laboratoire sans autorisation. Et pour cause…
Cela faisait bien une dizaine de fois qu'il se replongeait, non dans ses souvenirs d'enfants ou de ceux partagés avec Lily comme il avait eu l'habitude de faire, mais dans ceux qui datait d'i peine trois jours. Il se revoyait, dans l'infirmerie, ou du moins Granger allongée sur son lit avec une baguette pointée juste au-dessus de son ventre. Sauf que cette fois, il n'était pas planqué dans un coin comme un voyeur ou un voleur, mais il faisait face à cette vision avec attention.
Toujours, il prenait place en pied du lit et touchait de ses doigts la vision vaporeuse qui s'élevait devant lui. Et lorsqu'elle disparaissait, il la faisait réapparaitre en levant sa tête de la pensine.
C'était étrange, peut-être… surement… mais ça le fascinait. Cette petite chose vivait à l'intérieur du ventre de la sorcière, et cet être-là faisait un peu parti de lui aussi. N'était-ce pas étrange, fascinant même ?
Lorsque Snape sortit son visage de la flaque d'eau, il cria presque en voyant Potter planté devant lui. Maudit et enragé Harry Potter qui ne faisait que lui pourrir l'existence !
« Qu'est-ce que vous foutez là ? aboya-t-il.
_ J'espère que vous êtes au courant que ce que vous faites est illégal, lâcha le garçon d'un ton bas.
_ Alors arrêtez-moi, balança Snape d'un air doucereux. »
Le maître des potions, après ce sarcasme bien placé, partit s'asseoir à son bureau en prenant sa plume entre ses doigts.
« Qu'est-ce que vous me voulez Potter ? Je pensais avoir la paix depuis que vous avez obtenu vos ASPICS, bien que j'ai tout fait pour que votre arrogance soit mise à jour devant tous ceux qui tombent en pamoison devant vous.
_ Ecoutez, ragea l'Auror en prenant place face à lui. J'aimerai un peu qu'on mette nos différences de côté pour résoudre un problème important.
_ Je n'ai aucun problème.
_ Je sais qu'Hermione est enceinte et que vous êtes le père. »
Harry vit la tête de son professeur se décomposer l'espace de quelques secondes avant qu'il ne se reprenne juste à temps.
« Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais continuer à être dans le secret pendant 9 mois, lâcha Harry d'un air entendu.
_ Et vous voulez faire quoi, l'inciter à avorter ? J'espère que vous êtes prêt à recevoir la raclée de votre siècle. Granger est quelque peu susceptible ces derniers temps, et elle va vous tuer s'il vous prend l'envie d'aller à l'encontre de la vie de notre bébé, lâcha Snape d'un air menaçant. »
« Notre » bébé ?
Harry leva haut les sourcils en jaugeant le sorcier d'un air surpris. Minerva et lui avaient longuement parlé de cette situation, et la directrice lui avait fait part de tout le contexte qui avait découlé de cette grossesse. Et de ce qu'il en avait compris, Snape devait se tenir éloigné de tout cela, il n'avait signé que pour aider Hermione à concevoir, mais rien de plus. Mais au vu du ton hostile qu'avait employé le sorcier, nul doute qu'il était plus impliqué que ce qu'il voulait bien faire croire.
« Que regardiez-vous dans cette pensine ? demanda Harry d'un air suspicieux.
_ Ce ne sont pas vos affaires, Potter.
_ Bref, balaya l'Auror de la main. Je viens pour vous parler d'Hermione et de Ginny. »
A son énième surprise, Snape resta silencieux et laissa Harry continuer de parler sans l'interrompre.
« Comme vous devez peut-être le savoir, ma femme et Hermione sont en froid depuis qu'elle a annoncé sa grossesse.
_ Et qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
_ Je sais que Ginny fait comme si ça ne l'affectait pas, mais dans le fond, elle souffre autant de la situation qu'Hermione. Mais je crains que si je ne lui en parle de front, elle se braque. Je la connais par cœur après tout, c'est ma meilleure amie.
_ Et si, je ne sais pas, votre femme pouvait avoir un temps soit peu de convenance et revenir vers Miss Granger pour s'excuser ?! Si je ne m'abuse, Hermione n'a rien fait. »
« Hermione » ? Et maintenant, il la défendait ?
Non, vraiment, Snape cachait quelque chose.
« En toute franchise, il faudrait aussi se mettre à la place de Ginny qui a un peu reçu cette info de plein fouet dans la figure alors qu'elle était, elle aussi, enceinte, défendit Harry.
_ Et bien sûr, porter un enfant justifie d'être infect.
_ Je n'ai jamais dit ça !
_ Il fallait se douter que vous seriez tous contre elle, alors que Miss Granger n'arrête pas de vous sauver la mise depuis des années, continua Snape. Vous êtes d'une ingratitude qui me débecte. Personne ici ne s'est demandé dans quelle situation vous la mettiez.
_ Oh ça suffit maintenant ! Je n'ai jamais dit que j'étais contre cette grossesse, d'accord ? commença à s'énerver Harry.
_ Je vous demande pardon ? »
Harry soupira de lassitude. Se battre avec Severus Snape était un exercice épuisant.
« Ginny m'en a en réalité, parlé le soir-même. J'ai été surpris, bien sûr. Et puis, Ron était là, alors nous en avons discuté tous les deux. Il était un peu moins étonné que moi. Le comportement d'Hermione a toujours été plus prévisible pour lui. Après tout, ils ont vécu ensemble durant quelques temps, il la connait maintenant mieux que quiconque…
_ Venez en aux faits.
_ En vérité, cette nouvelle nous a plutôt… réjouis ? grimaça Harry. »
Snape observa le garçon comme s'il était soudain affublé d'un costume de clown.
« Hermione mérite le bonheur, et si elle voulait un bébé, nous étions contents qu'elle se soit tourné vers vous. Ron aurait refusé de toute façon, et nous sommes certains qu'elle a essuyé pas mal de refus.
_ Miss Granger est juste exigeante.
_ Vous ne nous apprenez rien, plaisanta le survivant. C'est juste que, depuis que nous savons lé vérité, nous nous sommes dit que vous n'étiez pas un monstre, et que si Hermione s'était tourné vers vous, alors on lui faisait confiance à 100% car nous savons qu'elle ne fait jamais les choses de manière inconsidérée et irréfléchie. »
Cette fois, le maître des cachots leva si haut les sourcils que cela lui donnait un air cartoonesque.
« Je vous l'accorde, lâcha Snape d'une voix sombre.
_ Mais Ginny elle, comme vous l'avez deviné, n'est strictement pas de cet avis. Elle s'est mise bille en tête qu'Hermione n'avait fait ça que pour l'emmerder, soupira Harry. Et depuis qu'elle est enceinte, elle est tellement susceptible que moi-même je marche sur des charbons ardents. Dites-vous que nous n'avons même pas osé lui dire que nous n'étions pas d'accord avec elle !
_ Ecoutez, Potter, lâcha Snape en croisant les bras devant lui. Je ne peux rien faire pour mademoiselle Weasley, ça, c'est votre problème. Mais tout ce que je peux vous dire, c'est que vous avez toutes les cartes en mains pour agir. »
Est-ce que Snape était vraiment en train de lui conseiller de parler à Hermione ? Il semblerait que oui, à sa façon une fois encore.
Harry sentit son estime pour l'ancien mangemort remonter plus encore. Même s'il ne pouvait s'empêcher de se demander quel était l'intérêt pour lui de faire un truc pareil. Mais la guerre et son issu lui avait appris que Severus Snape était un bon sorcier, et son instinct était en train de lui hurler qu'il cherchait encore à aider son amie, d'une façon ou d'une autre.
« Excusez-moi, mais… est-ce que vous appréciez Hermione ? Enfin, je veux dire… Plus que vous ne le devriez.
_ Arrêtez de dire des sottises, Potter ! Je veux juste qu'elle arrête ses jérémiades. Maintenant, dehors voulez-vous. »
L'Auror écouta son injonction d'un air interrogatif. Il se mit en tête d'aller discuter avec Hermione car malgré tout, la savoir seule lui faisait un énorme pincement au cœur. Et alors, peut-être qu'en la convainquant qu'il approuvait sa grossesse, il pourrait davantage investiguer sur les motivations réelles du maître des potions.
