[Notes:
Cette histoire m'appartient et est également disponible sur mon Wattpad: iamnotworried
Cette histoire peut être lu sans jamais avoir vu Once Upon A Time ;)
Bonne lecture]
Elle avait posé sa tête contre la vitre et elle regardait le paysage défiler avec une mine renfrognée. Les au revoir avaient été douloureux pour la jeune mère qui avait eu beaucoup de mal à laisser son petit garçon pour monter dans le minibus. Ce minibus qui l'emmener loin de son fils, loin de chez elle, loin de sa vie. Un silence pesant régnait, personne ne parlait, la radio était éteinte, seuls les cliquetis métalliques de ses menottes et de celles de son voisin de banquette résonnaient dans le véhicule. Quand finalement le bus s'arrêta, la blonde détourna les yeux pour regarder par le pare-brise, elle était arrivée à destination.
« J'ai les deux nouveaux, informa le chauffeur en parlant dans le micro du portail de l'entrée, Bagwell pour l'unité des hommes et Swan pour l'unité des femmes.
- Très bien je t'envoie Bellick et Humbert.», répondit la réceptionniste.
Alors que le chauffeur les faisait descendre du bus, Emma observa avec attention les immenses bâtiments qui s'étendaient devant elle, entourés par de hauts grillages surmontés de barbelé. Elle avait du mal à réaliser qu'elle se trouvait bien là, pourtant le jugement était tombé, et le pénitencier Gold allait bien être sa maison pour les 15 mois à venir.
Que savait-elle de ce lieu ? Pas grand chose. Elle savait que c'était la seule prison de la ville et qu'elle était séparée en deux unités, celle des hommes et celle des femmes, qui ne communiquaient pas. Elle savait également que monsieur Gold, l'homme le plus riche de toute la ville, était le propriétaire des lieux. Et c'était tout, Emma n'avait aucune information supplémentaire sur le pénitencier qui allait être son chez-soi durant les prochains mois.
La jeune femme sortit de sa réflexion quand elle vit deux hommes arriver vers eux. Le premier avait l'air assez jeune et n'était pas désagréable à regarder, alors que le second était un véritable molosse qui n'avait pas l'air bien commode. Elle croisa les doigts, espérant secrètement que le premier des deux gardiens soit pour elle. Emma se tourna vers le détenu à ses côtés, un homme à l'allure assez chétive mais avec un visage vicieux, et elle comprit que comme elle, il espérait voir le jeune gardien venir pour lui.
« Bagwell viens ici », grogna le gros gaillard en tirant sur les menottes de l'homme.
Emma ne put retenir un soupire de soulagement.
« Emma Swan, c'est bien ça ? », l'interrogea le charmant gardien.
La blonde acquiesça d'un signe de tête.
« Je suis Graham Humbert, se présenta-t-il avec un sourire, Suis-moi. »
Elle ne dit rien et le suivit docilement. Il passèrent les grilles et avancèrent le long de l'allée goudronnée. Quelques mètres devant eux, Emma vit Bellick tourner vers la gauche, emportant avec lui Bagwell dont il tenait toujours les menottes. Graham tourna quand à lui vers la droite et la blonde marcha sur ses pas. Il rentrèrent bien vite dans un bâtiment et rencontrèrent à l'entrée une gardienne qui semblait les attendre. C'était une femme d'une cinquantaine d'années, plutôt grande avec une coupe au carré châtain et un visage sévère. Dès qu'elle la vit, Emma comprit qu'elle n'allait pas s'en faire une amie.
« Bonjour Belfrey, la salua l'homme.
- Graham, répondit-elle avec un sourire qui n'avait rien d'amical.
- Humbert, corrigea-t-il d'un air taquin, N'oublie pas que je suis ton chef maintenant, ajouta-t-il avec un clin d'oeil.
Emma put clairement voir au visage de la femme que celle-ci n'était pas amusée par la situation.
- Seulement depuis trois semaines Graham, et plus pour bien longtemps si tu veux mon avis, piqua-t-elle.
Humbert soupira de la rage apparente de Belfrey, sans pour autant paraître vraiment agacé par son attitude.
- Si tu le dis Victoria, lui dit-il en appuyant bien sur son prénom, Mais en attendant je le suis donc il serait temps que tu te fasses à l'idée. Je te laisse la nouvelle pour la fouille, amène la dans mon bureau quand vous aurez fini s'il-te-plaît. »
Une fois qu'il eut dit ces mots, Graham s'en alla, laissant Emma seule face à la gardienne qui n'avait rien de sympathique.
« Nom ?, demanda-t-elle d'une voix sévère.
- Euh... Emma... Emma Swan, balbutia la blonde, surprise de la dureté du ton de la gardienne qui contrastait nettement avec la gentillesse de l'autre gardien.
- Swan suffira, répondit la femme sans quitter sa voix dure, Suis-moi. »
Emma la suivit dans une pièce adjacente où de nombreux cartons étaient stockés dans de grandes étagères.
« Déshabille-toi, ordonna Belfrey, Et mets tes habits, tes bijoux et tous tes effets personnels là dedans, ajouta-t-elle en lui tendant un carton.
Emma enleva sa veste en cuir rouge, ses bottes, son jean bleu et son tee-shirt noir.
« Déshabille-toi ENTIEREMENT. », précisa la gardienne.
La blonde écarquilla les yeux, innocemment surprise, puis elle prit un peu sur elle et retira ses sous-vêtements en essayant de cacher sa gène.
« Bien, maintenant lève les bras. », lui dit Belfrey tout en tournant autour d'elle.
« Soulève tes cheveux. », rajouta la gardienne en inspectant ses oreilles.
« Ouvre la bouche, dit-elle en se rapprochant du visage d'Emma, Lève la langue. »
« Baisse toi et écarte les fesses. »
La blonde blêmit quelque peu mais fit tout de même ce que la gardienne lui avait ordonné.
« Maintenant tousse, demanda Belfrey.
Si jusque là Emma avait obéit à tous les ordres de la gardienne sans rechigner, elle trouvait celui-ci un peu exagéré.
- Sérieusement ? », demanda-t-elle en tournant la tête pour observer la femme qui se trouver derrière elle.
Belfrey n'eut pas besoin de répondre pour qu'Emma comprenne rien qu'à son regard qu'elle était bien sérieuse. Alors la blonde leva les yeux au ciel puis consentit finalement à tousser, se sentant bien ridicule dans cette position.
« Très bien, maintenant relève toi et enfile ça.», lui dit-elle en lui tendant une pile d'affaires.
Emma regarda attentivement les vêtements et les enfila un à un. Une grosse culotte blanche et un soutien-gorge qui conviendrait mieux à une petite vieille de 80 ans, des chaussettes de sport et un débardeur toujours blancs, et pour finir un pantalon de jogging et la veste assortie, tous les deux bleus. Ces habits n'avaient rien à voir avec son style habituel, mais elle devait bien reconnaître qu'ils avaient le mérite d'être confortables.
« Pointure ?, demanda la gardienne.
- 39, répondit la blonde.
Belfrey lui tendit une paire de baskets blanches qui ressemblaient à s'y m'éprendre à des Converses.
- Pyjama, lui dit-elle en lui tendant un short bleu et un large tee-shirt blanc, Rechanges. », ajouta la gardienne en lui donnant un fin sac en tissu qui contenait un jogging, un débardeur, quelques sous-vêtements supplémentaires et une serviette de bain.
Belfrey sortit ensuite de la salle de fouille sans rien dire de plus et après être restée bête un instant, Emma se mit à marcher d'un pas rapide en comprenant qu'elle devait la suivre. Très vite elles arrivèrent devant un bureau où sur la porte était écrit en lettres noires "Chef des gardiens". Belfrey ne prit pas la peine de toquer et ouvrit la porte, poussa Emma à l'intérieur de la pièce où Humbert était assis derrière son bureau, puis referma la porte en la faisant claquer brutalement.
« Ah Belfrey et sa sympathie légendaire, plaisanta-t-il en soupirant, Assieds-toi. »
Emma s'assit et regarda l'homme commencer à lire une fiche.
« Alors... Emma Swan, 26 ans, née le 22 octobre 1992 à Boston, domiciliée à StoryBrook, pas mariée, mère d'un petit garçon de 8 ans et condamnée à une peine de 15 mois de prison ferme pour...un vol de bijoux ayant eu lieu en 2010, finit-il sans pouvoir s'empêcher de rigoler, Tout est exact ?
- Oui, malheureusement tout est exact, soupira-t-elle.
- Très bien alors lève toi et place toi devant le mur pour que l'on prenne ta photo, puis je te conduirai à ta cellule. », dit-il en essayant de reprendre son sérieux.
Elle obéit et attendit que le flash se déclenche.
« Tiens c'est ton badge, tu dois toujours l'avoir sur toi. », lui expliqua-t-il en lui tendant l'objet où son nom et sa photo étaient imprimés.
Emma suivit ensuite Graham qui ouvrit plusieurs portes et grilles grâce à sa carte magnétique. Ils arrivèrent bien vite dans l'espace réservé aux détenues et la blonde fut surprise de ne pas y voir grand monde.
« Si ça te parait vide c'est parce qu'il est 8h et à cette heure-ci, la plupart des détenues sont encore entrain de déjeuner ou font la queue pour les douches. », l'informa le gardien.
Emma acquiesça silencieusement et continua de suivre l'homme tout en observant attentivement le lieu qui l'entourait. Les couloirs étaient larges et les cellules semblaient être plutôt espacées les unes des autres. Elle essaya de regarder de quoi avait l'air l'intérieur des pièces mais la plupart étaient fermées et la petite vitre présente en haut de chaque porte ne lui donnait pas assez de visibilité. Cependant, bien vite ils arrivèrent devant une cellule où la porte était ouverte.
« Blanchard, je t'amène ta nouvelle coloc, elle s'appelle Swan et elle a rendez-vous avec la conseillère à 9h30, tu l'y conduiras s'il te plaît, dit-il avant de rajouter à l'adresse d'Emma, Bon courage et bienvenue au pénitencier Gold. »
L'homme n'attendit pas plus longtemps et partit. Alors Emma s'approcha de la porte et put enfin voir de quoi avait l'air l'intérieur d'une cellule. La pièce n'était pas bien grande mais quand même un peu plus spacieuse que ce à quoi elle s'attendait. Il y'avait sur le mur du fond une large fenêtre à barreaux, contre le mur de droite était placé un lit superposé et un évier, un bureau, une chaise et un petit meuble de rangement s'ajoutaient au mobilier.
« Ce n'est pas un palace mais on y vit plutôt bien, l'interpella la femme qui était assise sur le lit du bas.
C'était une brune souriante aux cheveux courts, qui devait avoir la petite trentaine, et qui avait l'air profondément gentille.
- Emma Swan, se présenta la blonde en souriant en retour.
- Enchantée Emma, moi c'est Mary-Margaret Blanchard, répondit-elle, Première fois en prison ?
Emma rigola.
- C'est si évident que ça ?
- Oui, répondit l'autre femme en riant, Tu as regardé la cellule avec des grands yeux de biche effarée et j'ai immédiatement compris, se moqua-t-elle gentiment.
- Et bien je suis démasquée alors, plaisanta Emma, C'est mon lit ?, demanda-t-elle en pointant celui du haut.
- Oui, j'ai l'habitude de prendre celui du bas, répondit Blanchard, Ça ne te dérange pas ?
- Non, non, ça m'est égal, affirma la blonde en balançant son sac de linge sur son lit, Bon et bien vu que tu as l'air de connaître les lieux, tu n'aurais pas quelques conseils à me donner ou quelques règles à m'apprendre ?, demanda-t-elle intéressée en s'asseyant sur la chaise pour faire face à la brune.
- Si, bien sûr, dit-elle, Alors pour commencer, tu peux m'appeler par mon prénom mais pour ce qu'il est des autres filles, tiens-t-en à leur nom de famille t'en qu'elles ne te disent pas le contraire, c'est comme ça que ça marche ici.
- Ok, s'en tenir au nom de famille, répéta Emma pour montrer qu'elle avait suivi.
- Ensuite, pour les horaires, on est en circulation libre de 7 h à 21h. De 21h à 7h on est enfermé en cellule.
Les lumières s'éteignent à 22h30 et se rallument à 7h. Donc si tu aimes bien lire comme moi le soir, je te conseille d'aller t'acheter une lampe de lecture à la boutique, elles coûtent 10 euros.
Après pour ce qui est des repas, le petit-déjeuner est servi de 7h30 à 8h30, le déjeuner de midi à 13h30 et le diner de 19h00 à 20h00. Pour les douches tu peux y aller quand tu veux durant la journée, sauf pendant tes heures de travail bien sûr, à noter qu'il y a la queue le matin et le soir.
- On ne m'a attribué aucun travail, intervint Emma.
- C'est normal, répondit la brune, C'est madame Green qui va t'en parler, lui expliqua Mary-Margaret.
- Madame Green ?
- La conseillère avec qui tu as rendez-vous à 9h30, lui rappela Blanchard, Elle va voir avec toi quel boulot te conviendrait le mieux, ou plutôt celui où l'on manque de monde... Tu peux bosser à la cuisine, à la laverie, à l'entretien, à la boutique mais ça m'étonnerait parce qu'il n'y a qu'un poste et c'est Gale qui l'occupe depuis des années, et si tu as de la chance, tu peux aussi bosser à la bibliothèque, comme moi.
- C'est le meilleur job ?, demanda Emma.
- Pour moi oui, c'est beaucoup moins fatiguant que l'entretien, et contrairement à la cuisine ou à la laverie ce n'est pas le terrain des règlements de compte entre gangs, expliqua-t-elle.
- Des gangs ?!, s'exclama la blonde en fronçant les sourcils.
- Oui, ici il y a deux gangs rivaux qui s'affrontent sans cesse. Le gang Granny travaille à la cuisine, et le gang De Vil, le pire si tu veux mon avis, travaille à la laverie. Les deux dealent et se disputent sans arrêt pour être celui qui fournit les junkies et qui dirige la prison.
Emma fit une grimace.
- D'accord je vois... donc toi tu es dans le gang Granny, c'est ça?
- Non, non, assura la brune, Je ne suis dans aucun des deux gangs... on va dire que je m'entends mieux avec les Granny mais je ne me mêle pas à tout leur trafic, et par chance elles ne m'ont jamais forcé à me joindre à elles... Je crois qu'elles n'ont pas trouvé en moi le potentiel d'une dealeuse ou d'une bagarreuse, rigola-t-elle.
- D'accord... J'espère que madame Green ne me mettra ni à la cuisine, ni à la laverie...
- Ne t'inquiète pas, tu seras sûrement à l'entretien, c'est le job le moins demandé et ils y mettent souvent les nouvelles, essaya de la rassurer Blanchard, Sinon au niveau des gardiens et du reste du personnel, qui as-tu déjà rencontré ?
- Pas grand monde, juste les gardiens Humbert et Belfrey, répondit la blonde.
- Alors, qu'elles sont tes premières impressions sur le dragon ?
- Le dragon ? C'est impressionnant comme elle porte bien son surnom, s'esclaffa Emma.
- Oui, elle est toujours extrêmement désagréable et méfie toi d'elle, parfois elle peut s'avérer vicieuse, surtout si elle te prend en grippe. En plus depuis que Humbert l'a remplacé au poste de chef des gardiens, elle est toujours d'une humeur massacrante.
- Ah! Ça explique donc l'espèce de rivalité entre les deux, déduisit Emma.
- Oui elle ne supporte pas que madame Mills l'ait remplacé par Humbert, expliqua la brune.
- Madame Mills ?
- C'est la directrice de la prison, mais ici la plupart des filles l'appelle la Méchante Reine.
- Mais je croyais que c'était monsieur Gold qui dirigeait l'établissement, s'étonna la blonde.
- Oui c'est le propriétaire et le directeur général, mais on ne le voit pas souvent trainer par ici. C'est Mills la directrice de l'unité des femmes et c'est elle qui dirige tout ce qui se passe entre ces murs, l'éclaira Blanchard.
- D'accord... mais pourquoi la Méchante Reine ?, questionna Emma.
- On va dire qu'elle est... spéciale. Le genre de personne qui impose le respect même aux plus récalcitrants, elle prend tout le monde de haut et n'agit que pour son propre intérêt. Même Belfrey à l'air d'un petit agneau à côté de madame Mills.
- A ce point ?, s'étonna la blonde en rigolant.
- Oh oui crois moi, insista Blanchard tout en regardant l'horloge accrochée au mur, Il est déjà 9h!, s'exclama-t-elle, Il faut que je me dépêche ou je vais être en retard à la bibliothèque.
Emma fut surprise que l'heure soit passée si vite.
- Attends, tu dois me montrer où se trouve le bureau de madame Green, rappela-t-elle à Blanchard qui était déjà prête à sortir.
- Ah oui c'est vrai, suis-moi.
Elle marchèrent vite et Mary Margaret lui indiqua une porte en la pointant du doigt.
- C'est ici ?
- Oui, après ton rendez-vous tu n'as qu'à retourner dans notre cellule, je viendrai te chercher à midi pour qu'on aille manger, proposa la brune sans s'arrêter de marcher.
- Ok ça marche. », répondit-elle suffisamment fort pour que Blanchard puisse l'entendre.
Emma s'appuya contre le mur en attendant qu'il soit l'heure de son rendez-vous avec madame Green. Elle laissa échapper un soupire de soulagement. Finalement cette prison n'avait pas l'air si terrible que ça et Mary-Margaret était tout simplement adorable. Les un an et trois mois qu'elle allait devoir passer entre ces murs allaient sans doute être longs, mais sûrement pas aussi horribles que ce qu'elle avait imaginé.
Il était 9h30, heure de son rendez-vous, lorsque la porte du bureau de la conseillère s'ouvrit pour laisser apparaître une femme plutôt grande aux yeux bleus perçants et à la tignasse rousse.
« Emma Swan ?, demanda-t-elle.
- Oui c'est moi, bonjour madame Green, répondit la blonde en s'avançant.
- Bonjour, entrez, lui dit-elle en s'écartant pour la laisser passer, Vous pouvez vous assoir. »
Les deux femmes prirent place chacune d'un côté du bureau et la rousse attrapa un dossier qu'Emma devina comme étant le sien. Pendant que la conseillère semblait le lire attentivement, la blonde laissa sont regard divaguer dans la pièce. Tout était plus ou moins ordonné, pas parfaitement rangé mais pas trop en désordre non plus. Les murs étaient peints en vert et Emma se demanda si la femme avait elle même choisit la décoration ou si on lui avait imposé cette peinture d'un vert désagréable pour la rétine. En regardant la conseillère de plus près et la couleur de son tailleur, la blonde en déduisit bien vite que la femme était à l'origine de cette hideuse teinte de vert qui recouvrait les murs. Son regard finit par s'arrêter sur l'écriteau posé sur le bureau de la conseillère où "Zelena Green" était inscrit dans un lettrage...vert. Emma en vain à se demander s'il y avait un lien entre le nom de la femme et sa très probable couleur préférée qui semblait presque être une obsession.
« Alors Emma, dîtes moi comment s'est passé votre début de matinée ? On vous a attribué une cellule ?, demanda la conseillère, faisant ainsi sortir la blonde de sa réflexion farfelue.
- Pour l'instant tout s'est bien passé, on m'a mit dans la cellule 12 avec Blanchard, répondit Emma.
- Ah je suis contente pour vous, Mary-Margaret est très gentille et je suis sûre qu'elle vous aidera à vous adapter à votre nouvel environnement, lui dit-elle en souriant, Est-ce qu'elle vous a parlé des horaires et des emplois ?
- Oui elle m'en a parlé... et si c'est possible j'aimerais ne pas travailler à la cuisine ou à la laverie, demanda-t-elle avec espoir.
Zelena rigola.
- Je vois qu'elle vous a également parlé des gangs... Ne vous inquiétez pas, les postes en cuisine et à la laverie sont complets en ce moment, je pensais vous mettre à l'entretien.
- Parfait, répondit Emma en souriant, Je n'ai pas envie de commencer à m'attirer plus d'ennuies en me mêlant à ces gangs.
Nettoyer la prison ne l'enchantait pas outre mesure, mais elle était heureuse d'éviter les possibles conflits. Non pas qu'elle ait peur, Emma n'était pas du genre à avoir peur, mais elle avait seulement envie d'éviter les ennuies pour ne pas risquer de rallonger sa peine qui lui paraissait déjà bien longue.
- Ne soyez pas inquiète, votre peine n'est pas longue, si vous ne fréquentez pas les mauvaises personnes, vous devriez très bien vous en sortir, essaya de la rassurer la conseillère.
- Je vais faire en sorte de surveiller mes fréquentations dans ce cas madame Green, répondit Emma.
- Je viens de voir dans votre dossier que vous avez un petit garçon, est-ce qu'il viendra vous rendre visite ?, enchaîna Zelena.
- Oui, je me suis mis d'accord avec son père et il l'amènera le plus souvent possible. D'ailleurs quand ont lieu les visites ?, demanda-t-elle.
- Tous les samedis, l'informa la conseillère, Vous allez remplir cette liste avec toutes les personnes qui sont autorisées à venir vous rendre visite et cette autre liste avec tous les contacts que vous êtes susceptibles d'appeler. Des téléphones sont disponibles tous les jours de midi à 19h dans le couloir du réfectoire. Cependant ne soyez pas surprise quand vous irez, la file d'attente est souvent très longue.
- D'accord, répondit la blonde en remplissant les listes, Et en ce qui concerne la boutique, mon chèque a bien été encaissé ?
- Je ne pense pas, il faut un délai d'au moins une semaine avant que les chèques soient encaissés, répondit la rousse.
- Quoi ?, s'étonna Emma, Mais comment est-ce que je vais faire ? Je n'ai ni brosse à dents, ni dentifrice, ni gel douche, ni shampoing ?
Zelena sembla surprise.
- On ne vous a pas fourni tout ça à votre arrivée ?
- Non, on m'a seulement donné des vêtements.
- Quel gardien s'est occupé de vous ?, demanda la conseillère suspicieuse.
- La gardienne Belfrey, répondit Emma.
Madame Green leva les yeux au ciel.
- Depuis qu'elle a perdu le titre de chef des gardiens au profit de Humbert, elle met toute la bonne volonté du monde à mal faire son travail... Attendez là, je reviens. »
Emma regarda la femme se lever et sortir du bureau et elle n'eut pas à attendre bien longtemps avant de la voir revenir avec plusieurs produits.
« Tenez, brosse à dents, dentifrice, gel douche et shampoing, vous devriez en avoir assez d'ici à ce que votre chèque soit encaissé.
- Merci beaucoup, dit Emma avec un grand sourire sincère.
- C'est normal, et ça aurait déjà dû être fait, répondit Zelena un peu agacée après Belfrey, Bon sinon, en ce qui concerne l'entretien, c'est Leroy qui gère ça donc je vais le prévenir et il viendra vous chercher demain matin à 9h devant votre cellule pour vous donner votre planning et vos tâches... sinon je pense que j'ai tout dit... A part si vous avez des questions ?
Emma prit le temps de réfléchir.
- Non, pas de question, tout me semble clair.
- Très bien, alors je ne vous retiens pas plus longtemps, vous pouvez y aller..., Emma se leva, Ah non attendez j'ai oublié de vous dire que dans la semaine un gardien devrait venir vous chercher pour vous amener faire la visite médicale à l'infirmerie puis pour vous présenter à monsieur Hopper le psychologue de la prison... Voilà, cette fois je pense que j'ai vraiment tout dit, au revoir Emma, et n'hésitez pas à venir me voir si vous avez le moindre soucis.
- Au revoir madame Green, et merci encore. »
La blonde sortit du bureau ravie de son entrevue avec la conseillère qui avait été aussi gentille et accueillante que Mary-Margaret. Elle retourna dans sa chambre, posa ses affaires sur le bureau et s'affala sur son lit.
Elle n'avait plus qu'une hâte, être à Samedi pour revoir son petit Henry. Elle songea alors qu'il était mardi et que l'attente jusqu'au week-end pour voir son fils allait être interminable. Emma resta à fixer le plafond, se perdant dans ses pensées jusqu'à ce que la voix de Blanchard la ramène sur Terre.
« Tu viens Swan ? Il est midi et je suis affamée.
- J'arrive tout de suite, répondit la blonde en sautant de son lit, Alors tu n'as pas été trop en retard ce matin ?
- Non j'ai pointé juste à temps, et heureusement parce que c'était Belfrey qui surveillait la bibliothèque ce matin. Et toi ton rendez-vous avec la conseillère, c'était comment ?
- Ça s'est vraiment bien passé.
- Ça ne m'étonnes pas, madame Green est toujours très gentille, affirma la brune, Et du coup pour le travail... quel est le verdict ?
- Je suis à l'entretien, comme tu l'avais prédit, répondit-t-elle.
- Parfait, j'ai commencé là aussi, tu verras ce n'est sans doute pas le job le plus agréable mais au moins tu restes en dehors des problèmes, et ça crois-moi, ça n'a pas de prix. », lui dit Blanchard alors qu'elles passaient les portes du réfectoire.
En s'engouffrant dans la cantine, l'ambiance changea brutalement et Emma fut pour la première fois confrontée aux dizaines et dizaines de femmes avec qui elle allait devoir cohabiter pendant les 15 mois à venir. Elle survola du regard la pièce et remarqua que malgré l'uniforme identique, toutes ses femmes se différencier parfaitement les unes des autres et, alors que certaines avaient l'air totalement inoffensives, d'autre au contraire faisaient presque peur à voir.
Sans réfléchir son regard fut attiré par une femme qui avait l'air très grande et très fine. Elle était maquillée outrageusement et une large mèche blanche tachée sa chevelure d'un noir de jais. Le regard de Mary-Margaret suivit celui d'Emma et elle comprit qui avait attiré l'attention de la blonde.
« Elle c'est De Vil, c'est la chef du gang de la laverie, elle a été condamné pour trafic d'animaux sauvages, chuchota-t-elle son oreille, A sa droite la femme assez âgée c'est Breaburn, son bras droit.»
Emma déglutit difficilement en regardant la vieille femme dont le regard faisait froid dans le dos.
«La blonde à la gauche de De Vil c'est Gardener, et pour finir les deux plus jeunes en bout de table se sont les sœurs d'Arendelle, Anna et Elsa, se sont des camées et crois moi le jour où tu les verras sans héroïne dans le sang n'est pas près d'arriver.
- Donc ça c'est le gang de la laverie ?, demanda-t-elle confirmation à voix basse.
- Oui ce sont bien elles et vu la tête que tu fais en ce moment je crois comprendre que tu es rassurée de ne pas voir été assignée à la laverie. », rigola Blanchard.
Emma suivit Mary-Margaret qui s'avançait pour faire la queue du self et la blonde sentit bien vite plusieurs regards insistants se poser sur elle.
« Ne t'en fais pas, c'est parce que tu es encore de la viande fraiche, attends une semaine ou deux et tu te fondras dans la masse. », essaya de la rassurer la brune en voyant son trouble.
« Bonjour Blanchard, vous avez passé une bonne matinée ?, demanda un gardien au sourire rayonnant.
- J'ai passé une excellente matinée, et vous gardien Nolan vous allez bien ?, répondit Mary-Margaret d'une voix mielleuse qu'Emma ne lui connaissait pas.
- Je vais toujours très bien quand vous êtes dans les parages. », répliqua le gardien à voix basse avant de s'éloigner.
Emma, choquée de ce qu'elle venait d'entendre, se tourna pour regarder Mary-Margaret avec de grands yeux. Quand elle vit que la femme avait les joues rouges écarlates et un sourire béat scotché au visage, la blonde eut la confirmation qu'il y avait bel et bien anguille sous roche.
« Tu peux m'expliquer ?, demanda Emma.
- Il n'y a rien a expliquer, répondit Blanchard du tac au tac, peinant à cacher sa gêne.
- Qu'est-ce qu'il y a entre toi et ce gardien ?, insista la blonde avec un ton plein de sous entendu.
- Il n'y a absolument rien entre moi et David, s'agaça la brune.
Emma écarquilla les yeux.
- David ?! Parce que tu l'appelles carrément par son prénom ?!
Mary-Margaret prit conscience de sa gaffe et se hâta de changer de sujet.
- Il s'appelle David Nolan, et lui là bas, le brun avec les yeux bleus, c'est Kilian Jones, il est gentil mais c'est loin d'être l'employé du mois, rajouta-t-elle avant de baisser la voix, Il deal avec le gang de Granny.
Emma, trop intriguée par ces histoires de gang en oublia l'ambiguïté entre Mary-Margaret et le gardien Nolan, au plus grand bonheur de cette dernière.
- Et qui est Granny alors ?
- C'est elle, indiqua Blanchard d'un signe de tête, Elle dirige la cuisine et le gang mais elle commence de plus en plus à laisser la main à sa petite fille Ruby.
Emma regarda attentivement les deux femmes qui se trouvaient derrière le comptoir. Granny devait approcher les soixante-dix ans, et si son visage avait tout du cliché de la mamie gâteau, ses cheveux courts en pétard teintés d'un rouge vif lui donnaient tout de suite un air beaucoup moins commode. La jeune femme qui était à ses côtés et qu'Emma devina comme étant sa petite fille Ruby, devait avoir la vingtaine, elle était grande et élancée, avaient de beaux yeux bleus massivement maquillés de noir, et ses cheveux étaient longs et bruns, méchés de rouge.
- Pourquoi est-ce qu'elles sont là ?, demanda Emma sans quitter la paire des yeux.
- Mafia Russe, répondit simplement Blanchard avant d'ajouter, Et crois moi, il ne vaut mieux pas plaisanter avec la mafia Russe. »
Au bout de quelques minutes de queue, elles approchèrent enfin du comptoir et prirent des plateaux.
« Salut M.M, salua Ruby.
Emma fronça les sourcils au surnom.
- Bonjour Ruby, répondit Blanchard.
- Tu nous ramènes une nouvelle ?, demanda-t-elle avec un grand sourire tout en posant ses yeux sur Emma.
- Oui elle s'appelle Swan.
- Enchantée Swan, moi c'est Ruby, lui dit la brune en la détaillant du regard avec insistance.
- Enchantée Ruby. », répondit Emma avec un petit sourire gêné.
Une fois servies, Mary-Margaret et Emma avancèrent dans le réfectoire à la recherche d'une table libre. La blonde regarda son plateau d'un air septique. La purée avait une drôle de texture, la salade n'avait pas l'air de la première fraicheur et la viande... peut-on vraiment appeler cela de la viande ?
Emma se consola avec le dessert, qui lui, contrairement à tout le reste du menu, lui mettait l'eau à la bouche. Une belle part de tarte aux pommes qui paraissait sortir tout droit d'une grande pâtisserie et qui donnait pâle allure aux autres aliments présents sur le plateau.
Lorsqu'elle eut fini d'analyser minutieusement son repas, Emma leva les yeux et vit que Mary-Margaret s'était déjà installée à l'une des tables. Elle se prépara alors à marcher dans sa direction mais elle fut rapidement coupée dans son élan par une main se posant sur son épaule.
« Donne-moi ta tarte, grogna une voix.
- Je te demande pardon ?, interrogea Emma l'air presque outré par la demande.
Elle se retourna et blêmit aussitôt qu'elle vit à qui elle avait affaire. Si sa mémoire était bonne son nom était Breaburn et de près, son regard était encore plus terrifiant.
- J'ai dit, donne-moi ta tarte, répéta l'autre détenue sur le même ton.
Emma leva les sourcils devant l'audace dont faisait preuve la femme.
- Pour commencer tu vas retirer ta main de mon épaule, répondit la blonde sans se dégonfler, Et non, je ne vais pas te donner ma tarte. »
Sans qu'elle ne s'en rende compte, tous les regards s'étaient tournés vers elles.
Breaburn fronça les sourcils devant le refus et d'un geste rapide, elle attrapa la part de tarte, faisant écarquiller les yeux de la blonde.
« Repose ça tout de suite. », articula Emma en commençant à perdre son calme.
Breaburn la regarda avec un air de défi et croqua à pleines dents dans la tarte aux pommes.
Emma ne perdit pas une seconde et posa violemment son plateau sur la table à sa droite, attirant ainsi le regard des quelques personnes qui n'étaient pas déjà entrain d'admirer le spectacle.
« Maintenant écoute moi bien, dit-elle tout en remontant ses manches, Rends-moi ma tarte tout de suite ou... »
Elle ne put terminer sa phrase, coupée par un lancé de tarte qu'elle reçut en pleine face.
Les yeux et la bouche grands ouverts, elle était sous le choc. Elle retira les bouts de pommes qui s'étaient éclatés sur son visage et fusilla la femme du regard. Breaburn la regardait, fière d'elle et s'amusait des rires des autres détenues face à la scène.
« La prochaine fois je te conseille de ne pas discuter et de me donner ta tarte, conclut la femme avant de se retourner.
Les mains d'Emma tremblaient de rage. Elle n'était pas du genre à se laisser faire et Breaburn n'allait pas s'en tirer si facilement.
- Attends un peu. », l'interpella-t-elle.
Breaburn se retourna et la regarda un sourcil dressé avant de se recevoir le poing de la blonde en pleine figure. La femme attrapa alors Emma par le col sous les cris d'euphories de toutes les détenues du réfectoire. Jones, le gardien qui s'était amusé à regarder l'altercation sans bouger le petit doigt, se décida finalement à intervenir pour séparer les deux femmes en furies.
« Eh oh du calme blondie ! », s'exclama-t-il en attrapant Emma part le bras alors qu'il poussait Breaburn du côté opposé.
Il resta entre elles le temps que les tensions s'apaisent. Elles se fusillaient du regard. La plus âgée avec quelques mèches blondes dans la main, alors que le poing de la plus jeune avait laissé une belle marque qui commençait à foncer autour de l'œil de Breaburn.
Mary-Margaret regarda Emma en fronçant les sourcils, contrariée que sa nouvelle colocataire s'attire déjà des ennuies. Au contraire, derrière le comptoir, Ruby regardait la blonde avec des yeux pétillants, voyant déjà en elle une nouvelle recrue idéale.
« Suivez-moi, ordonna le gardien quand il fut sûr qu'elles n'allaient pas à nouveau se sauter dessus, Je vais vous amener au bureau de madame Mills. »
Un frisson parcourut l'échine d'Emma à ce nom. Elle n'était pas particulièrement ravie de se retrouver dans le bureau de la Méchante Reine dès son premier jour en prison.
Ils marchèrent un moment dans les couloirs puis ils passèrent une porte vitrée que Jones ouvrit grâce à sa carte magnétique. Ils arrivèrent ensuite bien vite devant une porte en bois verni de noir où l'on pouvait lire "Madame Mills - bureau de la directrice" dans un élégant lettrage doré. Le gardien toqua mais aucune réponse ne se fit entendre.
« On va attendre ici le temps qu'elle revienne, dit-il à l'adresse des deux détenues en appuyant son dos contre la porte.
- On ne va pas m'envoyer au trou Jones ? Je viens d'en sortir..., se lamenta la femme en se laissant glisser le long du mur pour s'assoir au sol.
Il ricana.
- Ça Breaburn, c'est à la Méchante Reine d'en décider, répondit-il d'un ton moqueur.
- Mais c'est la nouvelle qui m'a frappé en premier, se défendit-elle en montrant son cocard.
- Parce que tu as volé ma tarte et que tu me l'as envoyé en plein visage. », répliqua Emma en levant le ton.
Elle fut surprise de n'entendre aucune réponse sortir de la bouche de vieille femme et elle ne comprit pas pourquoi Jones se redressa brusquement alors que Breaburn s'empressa de se relever.
Elle les vit tous deux regarder derrière elle avec un faux sourire crispé. Quand elle détecta le son de talons claquants au sol, Emma comprit tout à coup.
Elle se retourna, le regard visant le sol et remontant progressivement.
Une paire d'escarpins noirs vernis à talons hauts, de longues jambes galbées, une petite robe noire et cintrée qui mettait parfaitement en valeur le corps qu'elle recouvrait, un décolleté qui en montrait juste assez pour laisser à l'imagination le reste du travail, un cou délicat où retombaient de soyeux cheveux bruns, une mâchoire saillante, une bouche rouge et pulpeuse, un regard chocolat aussi glaçant qu'il était ardant.
La respiration d'Emma resta bloquée au fond de sa gorge tant elle était scotchée par la sublime créature qui s'approchait d'elle.
