Chapitre 1 : L'incident

Draco rinça ses cheveux pour la dixième fois, en espérant avoir pu extirper toute la bave d'escargot mordeur aux yeux rouges. Heureusement qu'il avait pensé à protéger chaque surface de son épiderme avec une barrière anti-fluide avant le cours de Potions. Toutefois, ça n'avait pas empêché la sécrétion de s'incruster dans ses vêtements et ses cheveux. Il avait dû se débarrasser de son uniforme, mais pas question d'en faire autant pour ses cheveux. Après un énième shampoing à l'oignon et à l'ail, il put enfin entreprendre sa toilette habituelle avec ses produits parfumés aux baies de sureau.

En sortant de la cabine des douches communes, il inspira avec satisfaction l'odeur fruitée qui s'était répandue dans la salle d'eau. Il s'enveloppa dans son peignoir en laine, et enfila ses pantoufles aux poils longs en prenant soin de ne pas les tremper. Il jeta un coup d'œil au miroir mural embué par la vapeur, y passa sa main pour enlever l'humidité et y apercevoir son reflet.

Ses cheveux mi-long lui collaient au visage et au cou. Il passa ses doigts dans ses mèches pour vérifier une dernière fois que tout était bien parti. Il en profita pour examiner sa figure rougie par le jet d'eau chaude dont il s'était aspergé. Il avait l'air d'un morceau de viande cuit à la vapeur. La rougeur se répandait sur son cou et sur torse, presque entièrement dissimulé par son peignoir. Avec sa peau très pâle, il marquait facilement, juste en appuyant légèrement ses doigts sur sa clavicule.

Il soupira en tâtonnant légèrement son arcade sourcilière gauche, violacée à cause d'un mauvais coup qu'il avait reçu plus tôt dans la journée. Au moins la peau ne s'était pas ouverte. Un peu de pommade suffisait à réparer ça. Il inspecta ses sourcils pâles, ses cils blonds, ses yeux clairs, son nez pointu, et ses fines lèvres roses, presque inexistantes, ses pommettes saillantes et son front protubérant…

Il ne se trouvait pas très beau ces derniers temps. Les remarques blessantes de ses camarades de classes avaient peut-être fini par lui monter à la tête, ou est-ce que les crimes dont il s'était avoué coupable avaient détérioré sa perception de lui-même ? Quelle qu'en fusse la raison, il n'était pas au goût du jour. Davantage au goût des sombrals pour certains, ou des furets pour d'autres, les avis étaient partagés. Engager des relations amoureuses s'avérait compliqué. En ces temps d'après-guerre, il devait être l'un des seuls, si ce n'était pas le seul, à devoir faire vœu de célibat malgré lui. En tant que jeune homme juste sorti de la puberté, en relative bonne santé et en besoin d'affection, les frustrations, de toute nature, étaient fréquentes. Trop fréquentes, même, si bien qu'il s'était promis de limiter ses séances de soulagement à trois par semaine. Il fallait une limite au pathétique, même pour lui.

Las de s'apitoyer sur son sort, alors qu'un devoir particulièrement long et exigeant l'attendait, il décida de passer à l'étape suivante de sa routine en badigeonnant son visage d'une crème hydratante sans odeur et sans résidus. Il lança un sort de ventilation tiède pour sécher ses cheveux avec douceur, après y avoir appliqué une huile protectrice qui se maintiendrait au moins jusqu'à son prochain shampoing. Il retira délicatement ses nœuds avec un peigne en bambou aux dents larges. Il égalisa ses longueurs au niveau de son menton. Légèrement humide, sa chevelure avait repris un peu de son volume habituel. Satisfait, il interrompit le sort de ventilation, et rassembla ses cheveux dans un chignon bas, en les plaquant à l'aide d'une brosse aux poils doux. Cette coiffure lui rappelait à chaque fois l'allure stricte de son père, qu'il aimait tant à imiter lorsqu'il était plus jeune et exaspérant. Ça faisait ressortir son front large, et ses traits pointus, pas du tout à son avantage. Mais bon, c'était juste pour la nuit.

Après avoir lavé ses dents et nettoyé ses oreilles, il appliqua sa lotion pour le corps afin d'hydrater et tonifier sa peau, puis enfila son pyjama. Sa routine nocturne était assez longue, même si elle était quand même plus courte que celle, plus complète, qu'il accomplissait religieusement tous les dimanches soir. Après une journée de merde comme celle qu'il venait de passer, il estimait qu'un brin de soin, même en semaine avec un emploi du temps aussi chargé que le sien, était essentiel pour qu'il ne perde pas la tête avant la fin de l'année scolaire.

Malgré le froid glacial connu dans ces régions de l'Écosse, il avait pris l'habitude de dormir en tenu assez légère. Quand il vivait dans les donjons avec ses camarades Serpentards, un pyjama rembourré était indispensable, pour survivre au froid constant qu'émettait le grand lac. Depuis qu'il cohabitait avec des Gryffondors, c'était l'été toute l'année. Surtout avec ce Gryffondor, dont le corps semblait émettre une chaleur constante, quelles que fussent les saisons. Draco n'allait pas se plaindre d'être tombé sur lui, il aurait pu être obligé de partager sa chambre avec des individus plus vindicatifs que Potter, qui, lui, avait tout bêtement décidé d'ignorer son existence, à l'instar de ses professeurs.

Propre et astiqué, il sortit des douches communes en laissant derrière lui une chaleur humide parfumée aux baies de sureau, emmitouflé dans sa robe de chambre épaisse, ses affaires de toilettes sous le bras. Il était tard pour un jour de semaine, minuit passé sûrement. Illuminé par le halo de sa baguette, il prit soin de faire le moins de bruit possible lorsqu'il entra dans sa chambre, il n'avait pas besoin d'une raison de plus pour recevoir une raclée. Il fut accueilli par la chaleur habituelle qui y planait, accompagnée d'une légère odeur de transpiration et de renfermé. Il ferma la porte derrière lui, et fit attention de ne pas rencontrer d'obstacles. Il savait que son côté de la pièce était bien rangé, mais du côté de son compagnon de chambre, il pouvait apercevoir des baskets usées, et des affaires de Quidditch traîner sur le sol. Les rideaux de son lit étaient tirés, Potter devait sûrement être déjà endormi.

Il rangea ses affaires de toilettes, et ouvrit la fenêtre afin d'aérer la pièce. Il récupéra du parchemin vierge, son manuel de métamorphose et son nécessaire d'écriture pour s'installer sur son lit et avancer sur son devoir. Il tira ses rideaux et entreprit de travailler éclairé par sa baguette. Il était assis, le dos appuyé sur son oreiller, posé contre le cadre de son lit, la tête penchée sur son manuel et son parchemin noirci d'encre, en équilibre sur ses jambes croisées en tailleur, lorsqu'il entendit du bruit provenant de l'opposé de la pièce.

Il arrêta d'écrire et tendit l'oreille : un froissement de draps, un grognement, puis des pieds nus sur le sol. Pensant d'abord que son compagnon de chambre se levait pour aller aux toilettes, Draco s'immobilisa lorsqu'il entendit des pas se rapprocher. Voulant éviter tout problème, ou simplement une conversation gênante, il interrompit son lumos et se dissimula en vitesse sous son énorme couette. Les pas se poursuivirent dans une lenteur presque anormale puis s'arrêtèrent tout près du lit de Draco, qui sentit la présence de l'autre garçon à travers le rideau en baldaquin. Confus, mais toujours sur ses gardes, Draco rabattit sans bruit sa couette sur sa tête, les oreilles attentives à la respiration régulière de son camarade de classe. Tous les scenarii possibles défilaient dans son esprit, et convergèrent vers la plaisanterie de mauvais goût. C'était surprenant de la part du Sauveur qui avait pris soin de ne pas lui adresser la parole depuis la fin de son procès l'été dernier, lorsqu'il lui avait rendu sa baguette.

Son cœur manqua de sortir de sa poitrine lorsqu'il l'entendit tirer le rideau d'un coup sec. Draco était dos à Potter, seule sa couette le protégeait du sort qui l'attendait. L'angoisse s'empara de lui, son comportement était trop étrange pour que ce soit une simple farce. Pourquoi ne disait-il rien ? L'observait-t-il comme en sixième année en quête du moindre faux pas qui lui vaudrait un aller-simple pour Azkaban ? Draco n'entendit plus rien à part les battements de son cœur affolé qui résonnait dans ses oreilles.

Au bout de presque deux longues minutes de silence, où les deux jeunes hommes restèrent immobiles, Draco pris son courage à deux mains : il se retourna doucement, la baguette serrée dans son poing, le visage à moitié dissimulé. Comme il le craignait, la silhouette de Potter se dessinait dans la pénombre, à la lueur de la lune qui s'infiltrait dans la chambre par la fenêtre qu'il avait oublié de refermer. Ses cheveux hirsutes lui retombaient sur le visage, sa tête était tournée en direction de la porte, comme s'il s'apprêtait à s'en aller. Il était torse-nu, avec juste le pantalon large à carreau qu'il portait pour aller se coucher. Sa musculature était visible même dans l'obscurité. Ses épaules larges et son torse tonique ne suscitèrent pas de la jalousie à Draco, comme d'ordinaire, mais plutôt un certain malaise, surtout lorsque son apparence était complétée par un relief protubérant dans la région de son entre-jambe. En effet, son pantalon de pyjama, fin et de piètre qualité, ne laissait pas beaucoup de place à l'imagination quant à l'état actuel du cher Sauveur.

« Potter ? »

Il regretta immédiatement d'avoir ouvert la bouche, lorsque le regard de l'interpellé se braqua sur lui. Draco, comme tout le monde, savait que Potter avait des yeux verts particulièrement intenses et profonds, si bien qu'il était parfois difficile de soutenir son regard, même lorsque que ses yeux étaient encadrés de ses horribles lunettes. Toutefois, il ne pût que remarquer l'étrange lueur qui les animaient, avec un vert plus brillant que d'habitude. Draco eut l'impression que le regard de Potter traversa son âme, comme si plus rien ne comptait à part l'être qui se trouvait devant lui. Toute son attention était concentrée sur Draco, si un incendie se déclenchait dans la minute, il ne battrait pas un cil.

Draco, complètement confus, ne comprit pas ce qui lui arrivait. C'était comme si l'oxygène était resté dans sa trachée, sous le regard insistant de Potter qui l'examinait sous toutes ses coutures. Il était recouvert d'une couette très épaisse, mais c'était comme s'il était nu. Ses joues s'enflammèrent malgré lui. Les yeux écarquillés, sa respiration s'accéléra et son cœur s'emballa. Lorsqu'il comprit qu'il était dans un état d'excitation sans précédent, il sentit son érection contre sa cuisse. Draco commençait à étouffer sous sa couette, mais pas question que Potter s'aperçût à quel point un regard suffisait à le mettre dans tous ses états. Était-ce parce qu'il ne s'était pas masturbé assez fréquemment ? Non, c'était sûrement un sort, comment pouvait-on mettre quelqu'un dans un état aussi vulnérable, et aussi rapidement ? Comment Potter pouvait y parvenir, sans prononcer le moindre mot, sans baguette comme ses mains vides le laissaient voir, mais juste d'un simple regard. Impossible, Draco n'était même pas attiré par Potter !

Reprenant ses esprits, Draco détourna le regard pour échapper à son emprise, mais rien à faire, il ne parvenait pas à se calmer.

« Que...qu'est-ce que tu veux, Potter ? demanda-t-il en balbutiant malgré lui, la voix plus frêle qu'il ne le voulait. Je n'ai pas le temps pour tes petits jeux ».

Encore une fois, Potter resta silencieux, son regard inébranlable. Agacé par la situation, Draco s'apprêta à brandir sa baguette en guise de menace, lorsque Potter se mit en mouvement. Le Serpentard n'eut pas le temps de murmurer le moindre sort, Potter lui saisit brusquement les poignées pour les plaquer au-dessus de sa tête. Avant même de pouvoir le comprendre, Draco fut sur le dos, les bras tirées de manière inconfortables, avec Potter à quatre pattes au-dessus de lui.

« Mais qu'est-ce que tu hmph- ! » il s'écria avant d'être interrompu par des lèvres qui s'abattirent violemment sur les siennes.

Draco était abasourdi. Ses jambes étaient coincées sous la couverture, entre celles de Potter. Il détourna la tête en tentant de dégager ses poignées de l'étreinte d'acier du Gryffondor. A peine eut-il ouvert la bouche pour crier que la langue du jeune homme fit son intrusion, et engagea celle de Draco dans une bataille salivante et désordonnée.

« Hnn ! hnn ! »

Draco ne put que gémir pour communiquer. Il ne savait pas s'il était plus outragé ou embarrassé. Il avait l'impression que Potter lui dévorait littéralement la bouche, à la recherche d'une chose qui était dissimulée au fond de sa gorge. Comme s'il y était familier, Potter caressa et mordilla tous les endroits sensibles que Draco ne connaissait même pas de sa propre bouche. Il passa sa langue sur son palais, derrière ses dents, sous sa langue, lui mordilla la lèvre inférieure, lui suça le tubercule, et lécha sa langue comme si c'était le plus délicieux des mets. Et les bruits qu'il émettait étaient d'un autre monde. Ses grognements de satisfaction étaient similaires à ceux d'une bête qui prenait du plaisir, et se mélangeaient aux gémissements que Draco laissait échapper malgré lui.

C'était complètement nouveau pour lui, il ne s'était jamais imaginé qu'un baiser pouvait le mettre dans tous ses états. Il ne contrôlait plus son corps, tous ses sens étaient aux aguets, tout l'excitait : les caresses, le goût si particulier de sa langue, de sa salive, les bruits qui sortaient de sa bouche et qui semblaient résonner directement dans la gorge de Draco, si avide de les recevoir. Et son odeur ! Un mélange de transpiration, du cuire de son équipement de Quidditch, et de son léger parfum enivrant indescriptible mais tellement agréable qui le suivait où qu'il allait, si caractéristique de sa présence, habituellement si loin, comme un souvenir, mais désormais si proche de lui, presque en lui. Draco était intoxiqué par toutes ces sensations, il garda ses paupières fermées de peur de mourir d'embarras ou d'un trop plein d'émotions et de sensations, il ne savait pas trop. Ce dont il est sûr, par contre, c'était que s'il ne s'occupait pas de son érection, il allait exploser.

Potter retira finalement sa langue de la bouche de Draco. Ce dernier laissa échapper un gémissement insatisfait et se pencha vers lui désireux de poursuivre l'échange. Il pensa avoir atteint le summum de l'humiliation lorsqu'il aperçut le sourire amusé de Potter. Celui-ci entreprit alors de laisser une traînée de baiser autour de sa bouche, sur son menton, sa mâchoire, avant de lui mordiller le lobe de l'oreille, et de promener sa langue dans chaque repli.

« Oh ! Oh Merl- ! » lâcha Draco de surprise et de plaisir.

Il avait l'impression de découvrir son corps en même temps que Potter l'explorait avec soin et avidité. Draco était couvert de sueur, des pics de plaisirs s'acharnaient sur son bas ventre à chaque caresse. Il n'en pouvait plus et pourtant il en voulait encore. Il se tortillait dans tous les sens, tentant de soulager la gêne et l'excitation de son entre-jambe. Quand Potter décida ensuite de s'attaquer à sa gorge en y laissant suçons et morsures par dizaines, les gémissements de Draco se multiplièrent, si bien qu'il tenta vainement de les étouffer en se mordant les lèvres, puis avec ses mains après s'être rendu compte que Potter les avait libérées depuis un moment déjà. Potter lui mordit vigoureusement la clavicule avant d'y passer sa langue avec douceur. Draco décida qu'il était temps de calmer de jeu.

« Attend Potter, marmonna Draco en repoussant ses épaules, t'es devenu fou ? »

Encore une fois il ne reçut aucune réponse, mais il n'eut pas le temps de s'en offusquer lorsque Potter décida subitement que la couette était un obstacle. Il s'éloigna quelques secondes le temps d'envoyer la couette sur le sol, laissant Draco dans sa chemise légère et son short humide de sueur et de liquide pré-séminal. Ses affaires de Potions étaient encore étalées autour de lui. Potter s'agenouilla entre les jambes de Draco qu'il arrangea autour de sa taille. Le short de Draco, qui n'était pas très long, remonta jusqu'à la base de ses cuisses. Étiré par leur position, le tissu fin et humide vint mouler sa verge durcie par les activités récentes et ses testicules.

« Salazar ! Tu ne peux pas - C'est si embarrassant ! » balbutia Draco écarlate en essayant de dissimuler son érection

Potter lui saisit de nouveau les mains pour les poser sur son propre torse, chaud et humide de sueur. Draco arrêta de se débattre, emportée par la sensation de ses paumes sur le relief de ses muscles solides, de sa peau tendue. Il était comme émerveillé lorsqu'il passa timidement le bout de ses doigts sur les tétons de Potter, qui laissa échapper un gémissement. Draco ne put s'empêcher de ressentir un frisson de plaisir face à sa réaction.

« Salazar…Mais qu'est-ce que je fais ? »

Il n'arrêta pas pour autant son exploration. Presque timidement, il se redressa face à Potter, et caressa ses mains, ses bras, ses épaules, sa poitrine, puis son abdomen où une traînée poilue ouvrait la voie vers son entrejambe toute aussi excitée que celui de Draco. Ce dernier leva les yeux vers le jeune homme aux yeux luisant, qui lui rendit un regard toujours aussi pénétrant. Draco se surprit à penser que Potter était beau, très beau même. C'était comme s'il dégageait une aura surnaturelle, d'une beauté éthérée qui l'attirait comme un prédateur face à sa proie. La situation avait tout d'étrange, mais Draco ne parvenait pas à sortir de sa torpeur, ses alarmes internes avaient été rendues muettes par son désir sauvage et effréné. C'était un jeune homme en bonne santé après tout, et sa libido n'avait jamais été aussi stimulée.

Harry guida la main de Draco vers son pénis durci cette fois. Ce fut au tour du Serpentard d'émettre un gémissement de surprise, lorsque même à travers le tissu de son pantalon, il sentit la chaleur qu'émettait l'organe. En constatant sa longueur et son épaisseur, il crut s'évanouir.

« Potter » fut tout ce qu'il put dire, quand il se rendit compte que c'était lui qui l'avait mis dans un état pareil.

Submergé d'une subite envie d'aller au bout de ses besoins, Draco passa ses bras autour du cou de Potter, et l'engagea dans un baiser aussi fougueux que le premier qu'ils avaient partagé. Il n'avait plus d'inhibition. Les gémissements s'échappaient librement de sa gorge, comme s'il avait besoin d'assurer Potter de la satisfaction qu'il lui procurait à chacune des caresses de sa langue. Draco passa ses mains dans ses cheveux, laissant ses ongles gratter son cuir chevelu. Potter grogna et gémit à son tour, trouvant apparemment la sensation agréable. Grisée par sa réaction Draco resserra son étreinte, approfondissant leur baiser, et en frottant son pénis contre celui de l'autre jeune homme.

« Oh ! T'arrêtes pas ! » lâcha Draco en mordillant à son tour l'oreille de Potter.

Ses mains explorèrent les muscles de son dos, qui bougeaient en rythme avec les frottements de Draco. Ce dernier sentit alors les mains de Potter passer sous sa chemise, caresser son ventre mou (que Draco se promit de tonifier à l'avenir), ses cotes, avant de s'attaquer à ses tétons. Il crut perdre la tête. Potter ouvrit la chemise d'un coup sec, envoyant valdinguer les boutons autour d'eux. Il reluqua le torse de Draco avec envie et puis saisit un téton dans sa bouche. Sa langue caressa et tordit le monticule rose avec douceur, puis Potter le mordilla avec avidité, comme s'il cherchait à y extraire du lait.

« Aaaaagh – ah ! ah ! ah ! » s'écria Draco en se cambrant

Draco ressentit à la fois douleur et plaisir. Instinctivement il retint la tête de Potter contre sa poitrine pour l'empêcher de s'arrêter. Potter s'attaqua à l'autre téton avec autant d'intérêt, au plus grand bonheur de Draco qui sentit le point culminant de son excitation approcher, sans même avoir touché une seule fois à son érection, une première !

« Hmmm – Potter ! Je vais – Je vais- … ! » cria Draco en frottant son bassin de manière frénétique

Potter choisit ce moment pour arrêter son entreprise, Draco laissa échapper un soupire de frustration. Il allait le rendre complètement fou. Potter allongea de nouveau Draco sur le dos avant de s'intéresser à son entre-jambe. Ivre de plaisir, et sensible au contact du jeune homme, Draco observa la façon dont il passa son regard verdoyant le long de son corps, un sourire satisfait sur les lèvres. Draco ne s'était jamais senti aussi vulnérable et détendu à la fois. Ce qu'ils faisaient était tellement indécent et exubérant, c'était de l'ordre du fantasme, pas de la réalité, et surtout avec un autre homme. Pourtant, Draco n'arrivait pas à s'en soucier, il n'avait que le Gryffondor en tête.

Potter glissa sa main sur son bas ventre, avant de s'arrêter à l'élastique de son short. Draco n'avait rien en-dessous, il était tellement excité que l'idée d'être bientôt complètement nu ne le dérangeait pas, il en était presque impatient. Potter massa ses cuisses, puis les caressa de haut en bas en prenant soin d'ajouter une pression du bout des pouces à chaque fois qu'ils atteignaient l'aine. Il faisait ça avec tellement de lenteur que Draco était sur le point de jouir à chaque fois que les doigts atteignaient presque son pénis sous son short. Il était au bord de l'orgasme, frustré comme jamais il ne l'avait été, si Potter comptait continuer de le torturer, Draco risquait de se mettre nu lui-même.

« Potter… »

Ce dernier continua son entreprise en gardant son regard dans le sien, comme s'il attendait que Draco craque. La pression se faisait de plus en plus intense. Draco avait l'impression que Potter chatouillait son pénis, sans pour autant le toucher. Il avait juste besoin qu'il le caresse une seule fois…

« Je t'en supplie… »

Il s'agissait des mots magiques apparemment. Ses yeux se mirent à briller davantage. Draco comprit alors que c'était le dernier acte de leur ébat, qui allait se terminer de manière foudroyante.

Brusquement, Potter retourna Draco sur le ventre, avant de l'attraper par le bassin pour le tirer vers lui de de façon à ce que Draco soit courbé, les fesses contre son entre-jambe. Draco pensait que sa position ne pouvait pas être plus indécente, mais Potter le contredit en écartant ses jambes au maximum. Malgré son short presque complètement imbibé, Draco n'avait plus rien à cacher. Un coup d'œil à son reflet dans un miroir suffirait à le terrasser. Pour autant, l'esprit embrumé par l'excitation, une partie de lui aimait la façon dont il s'exposait, surtout devant Potter. Sans ses inhibitions, il goûtait à une certaine liberté, vulgaire certes, mais si satisfaisante. Même l'idée de ce que les gens penseraient de lui s'ils le voyaient ainsi contribuait à le faire jouir. Est-ce qu'il était devenu complètement fou ?

Son short n'était certainement pas censé être porté dans une position pareille. Draco sentait le tissu s'enfoncer dans sa peau, laissant ses fesses à l'air libre, enroulé comme un fil sur son périnée, et piéger ses testicules et son pénis dans une poche très étroite et inconfortable. Draco, sur le point d'éjaculer juste à cause de son short, sentit soudainement le pénis dur et chaud de Potter se frotter entre ses fesses. Juste se l'imaginer suffit à lui faire atteindre l'orgasme. Potter choisit ce moment pour saisir son pénis dans une poigne de fer et l'empêcher de finir avant lui.

« Anngh ! Putain, Potter ! J'en peux plus » s'écrie-t-il au bord des larmes.

Potter l'ignora et tira sur le short, laissant à pleine vue son périnée. Draco sentit le regard de l'autre jeune homme sur sa partie la plus intime, et ne put s'empêcher d'en éprouver du plaisir. Il dissimula tout de même son visage dans son oreiller, tentant d'étouffer ses gémissements. Il entendit Potter cracher. Il n'eut pas le temps de réaliser qu'il se passait, car Potter s'engagea brusquement dans une série de va-et-vient, uniquement lubrifié par sa salive et son liquide pré-séminal. Il fit glisser son pénis le long de son périnée, et le bout buta sans arrêt contre ses testicules.

« Potter ! Potter ! Potter ! »

L'interpellé attrapa les cuisses de Draco avec force et les pressa l'une contre l'autre afin de former un étau autour de son pénis. Ses coups de reins redoublèrent en vitesse et en vigueur. Les bruits de leurs ébats résonnèrent dans la pièce, mais Draco ne pouvait s'en soucier, sa gorge commençait à s'enrouer à force de hurler de plaisir. Les frottements n'étaient pas assez lubrifiés mais Draco en avait tellement besoin. La pression sur sa verge, sur ses testicules surpassait n'importe quelle sensation d'inconfort. Il était tellement désespéré que lorsque le bout du pénis de Potter venait tirer sur le bord de son anus, Draco fantasma sur la sensation d'avoir Potter en lui.

Potter se pencha sur lui, son torse contre le dos de Draco. Lorsqu'il haleta contre sa joue, leurs mouvements synchronisés, leurs respirations saccadées, et qu'il plongea ses dents dans sa nuque, Draco jouit avant même de s'en rendre compte. La sensation arriva avec une telle force, qu'il la ressentit dans l'ensemble de ses terminaisons nerveuses, sur chaque parcelle de sa peau, les frissons, la chaleur, le plaisir, le bien-être, le corps complètement cambré, la bouche ouverte dans un cri sourd, et les paupières serrées. Il s'écroula sur le lit, sans aucune force, tandis que Potter donna les derniers coups qui le conduisirent à son propre orgasme. Le dernier fut si brutal que Draco cogna sa tête contre le cadre du lit.