Le monde et les persos sont a JKR, enjoy !
EPILOGUE
-Cornichon! CORNICHON!
Cornichon se retourna, effrayé. Ça faisait deux jours qu'il avait commencé son stage dans les cuisines de Poudlard et il ne faisait qu'empiler conneries sur conneries. Sa mère lui avait pourtant dit que c'était l'un des meilleurs emplois sur le marché des elfes, mais maintenant il en doutait fortement. Bon, évidement, c'était le paradis si l'on devait comparer ça avec ce que son oncle lui avait raconté sur les familles de sang pur.
-Bordel de merde Cornichon arrête de rêvasser et VIENT ICI !
-Oui Dodelot ! J'arrive !
Cornichon avait couiné ça en se ruant vers Dodelot, manquant au passage de faire tomber les plats qui séchaient sur une grande table en bois. Dodelot leva les yeux au ciel. Cette nouvelle génération d'elfes était une bande de bons à rien. De son temps on les faisait travailler au fouet et ça ne mouftait pas dans les cuisines ! Il soupira et reprit :
-Je t'avais demandé de faire la soupe de ce soir pendant que tu faisais la vaisselle ! Tu n'as plus que trente minutes avant qu'on la serve aux gosses…
Cornichon se tritura les mains l'air horrifié, tout en regardant son supérieur.
-Bah quoi ? Ne me regarde pas comme ça ! Mets-toi au boulot ! Ce n'est pas en fixant mon gros pif que ça va se faire !
Dodelot soupira et regarda son stagiaire se mettre à la tâche.
-Je vais aux chiottes ! Thierry, surveille le gamin !
Ledit Thierry acquiesça sans rien dire et se remis à la préparation de cinq plats en même temps. Cornichon le regarda du coin de l'œil. Comme la plupart des elfes qui travaillaient en cuisine, Thierry avait ce drôle d'air constamment blasé. Il se demandait comment les autres arrivaient à faire autant de choses à la fois quand lui ne pouvait pas en faire deux sans se retrouver à mettre de la confiture dans les nouilles ou à faire de la crème glacée au camembert.
Cornichon secoua la tête et retourna à sa recette. Tomates, oignons, sucre glace… hum… Il ne trouvait plus le sucre. Il chercha dans les placards puis dans les étagères mais rien, toujours pas de sucre. Effrayé de passer de nouveau pour le pire des empotés il préféra ne rien demander à personne. Il prit un grand bol et alla à la réserve.
-AHA ! dit-il victorieux.
Il prit un grand bocal de poudre blanche et le vida tout entier dans son bol. Il avait besoin de beaucoup de sucre. C'est qu'il y en avait des bouches à nourrir !
Il ressortit de la réserve, tout heureux, il trottina vers son plan de travail et concocta donc une soupe de poisson. D'un claquement de doigt il accéléra la cuisson et en dix minutes celle-ci fut fin prête. Cinq minutes plus tard un elfe beugla :
-SOUPE !
Cornichon remplit donc, à l'aide de la magie, une vingtaine de gros bols de soupe, il frappa deux fois dans ses mains et ils disparurent.
Cornichon bomba le torse fier de lui. Il avait pour la première fois envoyé un plat sur les grandes tables des élèves sans l'aide d'aucun de ses supérieurs.
Il commença donc à nettoyer et à ranger la cuisine quand un hurlement le figea sur place.
Moulia, la seule femme elfe des cuisines, sortit de la réserve les yeux exorbités et les mains tremblantes. Thierry, Dodelot et les cinq autres elfes des cuisines se précipitèrent vers elle. Cornichon préféra rester à sa place. Il se mit à transpirer à grosses goute. Ça sentait le roussi, c'était sûr, il avait encore merdé ! Moulia passa une main sur son visage humide et réussit à articuler :
-No… Notre réserve. Il n'y a plus rien… Souffla-t-elle. PLUS RIEN !
Des bruits horrifiés fusèrent. Thierry étrangement actif pour une fois couru vérifier et ressortit de la réserve, blanc comme linge.
-Elle a raison…on… ON NOUS A PRIS NOTRE COKE !
Dodelot qui n'était pas dupe alla à son tour dans la réserve et en ressortit avec un long bocal en verre vide. Il posa alors son regard sur Cornichon.
-Cornichon…
Ce dernier avait les yeux exorbités.
-Oui ?
Sa voix n'avait jamais été aussi aiguë.
-As-tu utilisé le contenu de ce bocal ?
La voix de Dodelot était étrangement calme.
-Le.. Le sucre glace ? oui, je… pour… la soupe.
Tous les elfes écarquillèrent les yeux, horrifiés. Même Dodelot était trop choqué pour faire le moindre mouvement. Tous essayaient de digérer l'information. Puis Thierry souffla, sans pour autant quitter son expression déconfite.
-Il a foutu un kilo de coke dans la soupe de poisson…
-Mais… Mais ça sentait le sucre ! Et… Et puis quelle idée de cacher de la coke dans une cuisine !
Cornichon se défendait du mieux qu'il pouvait. Mais au vu des visages colériques de ses collègues il aurait mieux fait de se taire.
-Comment ose-tu ? Ça ne fait même pas deux jours que tu travailles ici ! tu verras après cent ans ! Toi aussi t'en aura besoin de la coke !
C'était le gros Bert qui n'avait pas décroché un mot depuis cinq ans. Les autres elfes n'en tinrent pas compte et approuvèrent ce qu'il disait. Cornichon regarda alors Dodelot l'air suppliant.
-Pauvre crépin ! lâcha celui-ci. Tu ne te rends pas compte… La coke d'elfe nous aide à oublier qu'on est coincé dans les cuisines tous les jours. Nos seuls moments de repis sont les vacances et encore certains gosses ne partent de Poudlard qu'en été ! Pas de weekend ! Pas de jours fériés ! Pas de grasses matinées ! Juste la coke pour nous aider !
De nouveau les autres elfes approuvèrent bruyamment.
Moulia, remise de ses émotions, prit alors la parole.
-Mes amis ! Il est trop tard ! Rien ne sert de s'acharner sur Cornichon.
Elle lui jeta tout de même un regard noir.
-Il faut aller immédiatement voir Dumbledore !
-Mais Moulia… On n'est même pas sûr que notre coke leur fasse quoique ce soit, fit Thierry. Après tout c'est de la coke d'elfe ! Et puis… Je ne veux pas perdre mon emploie moi !
Les elfes se mirent à se chamailler. Des verres se mirent à voler, des poings et des pieds en firent tout autant.
-SILENCE !
Dodelot avait cet air sévère qui lui avait fait gagner le respect de ses camarades.
-Nous ne dirons rien pour l'instant. Nous observerons les élèves et si, et seulement si, ils contractent quoique ce soit, alors… Alors nous irons voir Dumbledore.
Les autres se turent.
Cornichon qui était sous un tabouret soupira de soulagement. Il n'y avait plus qu'à attendre…
