Bonjour tout le monde !

Et voilà le premier chapitre de ma nouvelle fanfiction.

En route pour les avertissements et autres renseignements nécessaires à toutes nouvelles fanfictions.

- L'univers Harry Potter ne m'appartient pas, il est sorti tout droit de l'imagination de JK Rowling (gloire à elle). Seule l'histoire ici présente vient de moi et je ne souhaite pas qu'elle soit publié ailleurs par quelqu'un d'autre que moi 😁

- Merci à mes trois bêtas Lyra Verin, l'indétrônable et la talentueuse autrice de fanfiction Dramione, ma meilleure amie celle qui me relit depuis quelques années maintenant. Damelith, tout aussi talentueuse autrice de fanfiction et enfin, Lamourloi, la dernière recrue mais pas des moindres, elle m'a fait pleurer un certains nombres de fois avec ses jolies reviews sur mes anciennes histoires. Bisous à vous trois et merci du fond de mon coeur.

- L'histoire est une Drarry, il s'agit donc d'une romance entre deux hommes avec des scènes (très) explicites. Si ça ne vous convient pas, il y a tout plein d'autres choses à lire sur mon profil ou ailleurs.

- Qui dit scène explicites, dit : déconseillé (interdite en fait) à un jeune public, la fanfiction est classée M, c'est pas pour rien 😂

Voilà pour les avertissements !

Maintenant, petite précision : Ici, il n'y aura pas que le Drarry mais beaucoup de personnages autour que j'ai voulu dévelloper. J'espère que ça vous plaira !

Je vous souhaite une bonne lecture et je suis contente de vous retrouver.


Chapitre 1


- On y va ? demanda doucement Ginny, en prenant sa main dans la sienne.

Harry acquiesça avec un sourire triste. Ses deux fils venaient de partir pour Poudlard et le train était hors de vue depuis un bon moment, ils n'avaient plus rien à faire ici. Il quitta la voie 9 ¾ en compagnie de son épouse et de leur fille ainsi que de Ron, Hermione et leur fils Hugo. Le quai s'était bien vidé, il ne restait déjà presque plus personne en dehors de certains parents qui parlaient encore entre eux.

Le regard d'Harry croisa celui de son ancien ennemi et il y trouva la même tristesse que la sienne. Lui aussi avait eu du mal à dire au revoir à son fils.

Il devait avouer que la rentrée de James ne l'avait pas rendu si triste. Ce n'était pas qu'il aimait plus Albus que son aîné, mais James, lui, n'avait jamais caché sa joie de partir tout comme Lily qui les tannait déjà avec ça alors qu'elle avait encore deux années à attendre. Albus, lui, même s'il avait montré à plusieurs reprises son intérêt pour l'école, avait toujours eu un peu peur d'y partir. Il avait toujours dit à ses parents qu'il avait hâte d'y être, mais qu'en même temps, il ne le voulait pas car ça signifierait partir loin d'eux. Alors oui, Harry était plus inquiet pour Albus qu'il ne l'avait été pour James et qu'il ne le serait probablement pour sa petite Lily.

- Dis, papa, tu crois que je pourrais aller dormir chez tante Hermione et tonton Ron ce soir, avec Hugo, au lieu de chez mamie Molly ? s'enquit Lily.

Harry et Ginny avaient demandé à la matriarche des Weasley si elle était d'accord pour garder Lily après la rentrée des garçons, la version officielle étant qu'ils voulaient passer une soirée tranquille après leurs vacances en famille.

- Si Ron et Hermione sont d'accord, je n'y vois pas d'inconvénient. Ça te va Gin ? demanda-t-il en se tournant vers son épouse.

- Mamie Molly sera déçue de ne pas te voir, mais elle s'en remettra si vous passez chez elle demain, répondit Ginny.

- Et aucun souci pour nous. Hermione doit retourner au travail mais moi, j'ai pris ma journée, intervint Ron à son tour. Je les déposerai au Terrier demain.

- Dans ce cas, c'est ok ma chérie, dit Harry à sa fille.

- Merci ! s'exclama-t-elle.

Une fois dans une ruelle, à l'abri des regards, Harry et Ginny embrassèrent Ron, Hermione, Hugo et enfin, leur fille et les regardèrent partir avant de transplaner chez eux, à Godric's Hollow.

- Ça va aller, lui promit Ginny.

- Ouais, je sais, répondit distraitement Harry.

Le brun s'approcha de son épouse et déposa un baiser sur sa joue avant de la serrer contre lui. Il pensa à ce qu'était devenu son couple depuis presque sept ans et sourit. Il avait sincèrement aimé son épouse et il l'aimait encore aujourd'hui, dans un sens, mais pas comme un mari aimait traditionnellement sa femme.

Ils avaient eu trois enfants et avaient été très heureux. Mais petit à petit, il s'était rendu compte que ses yeux se posaient de façon plus prononcée sur les hommes que sur les femmes. Même sa propre femme ne suscitait plus aucun désir en lui, contrairement à… l'un de ses collègues du bureau des Aurors.

Harry avait tenté de se convaincre que ce qu'il ressentait était passager, que c'était une sorte de crise de la trentaine, qu'il fallait continuer et attendre que ça disparaisse. Mais ses désirs n'avaient pas changé. Profitant d'une soirée sans les enfants, Ginny, qui avait fini par se rendre compte du malaise, l'avait questionné. Au nom de la tendresse et du respect qu'ils partageaient, Harry avait décidé d'être honnête sur ce qui le préoccupait depuis plusieurs mois.

L'aveu n'avait pas été facile et il s'était attendu à des cris, des larmes, à pleins de choses, mais certainement pas à de la compréhension. Après qu'il ait parlé, bafouillé plutôt, Ginny avait posé simplement sa main sur l'épaule d'Harry et l'avait rassuré.

- Tu n'as rien fait de mal, Harry. Tu ne m'as pas trompée et je sais que tu ne peux pas, personne ne peut, contrôler ce genre de choses. A vrai dire, je suis contente que tu m'en parles.

Elle lui avait alors révélé que pour elle aussi les choses avaient changé. Peu à peu, l'amour qu'elle ressentait pour Harry s'était transformé en quelque chose de tout aussi fort mais de plus amical. Comme lui, elle l'aimait, mais plus comme une épouse devrait aimer son mari.

Elle lui avait alors demandé s'il souhaitait divorcer et Harry avait pensé à leurs enfants. Au moment de cette discussion à cœur ouvert, James n'avait que sept ans, Albus quatre et Lily deux. Le Survivant n'avait pas voulu imposer le bouleversement d'un divorce à ses trois enfants aussi jeunes et avait répondu non tout en expliquant ses raisons à Ginny. Elle l'avait approuvé et c'était comme ça qu'ils en étaient arrivés à la situation qu'ils vivaient aujourd'hui.

Ginny et lui étaient ce qu'on pouvait appeler un couple libre. Elle voyait un homme, le même depuis trois ans et demi, Harry l'avait croisé quelques fois, sans compter le fait qu'ils étaient aller à Poudlard en même temps et il trouvait que c'était un homme bien. Harry, lui, après quelques expériences et aventures sans lendemain, avait fini par trouver l'homme de sa vie et ça faisait presque six ans qu'ils se voyaient en secret.

- Bon, va falloir que j'y aille, Anthony doit m'attendre, annonça-t-elle avant de déposer un baiser sur la joue d'Harry.

- Oui, j'imagine que tu dois avoir hâte, après presque quinze jours loin de lui, commenta Harry avec un sourire en coin.

En fait, il ne faisait pas qu'imaginer, son amant lui avait aussi cruellement manqué. Malheureusement pour lui, il ne serait disponible que plus tard dans l'après-midi. Harry n'avait plus qu'à patienter jusqu'à ce qu'il soit l'heure.

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Scorpius Malefoy traînait sa valise dans le couloir du Poudlard Express, la cage de son hibou dans sa main et il s'engouffra dans le compartiment le moins occupé qu'il ait vu jusqu'à présent. Il aurait pu chercher Sarah et Emma, ses cousines, qui faisaient également leur rentrée aujourd'hui, mais il n'en pouvait plus à cause du poids de ses affaires.

- Est-ce que je peux m'installer avec vous ? demanda-t-il aux deux personnes qui étaient déjà assises.

- Oui, répondit le garçon, qui n'avait pas l'air plus âgé que lui.

La fille qui était avec lui se contenta d'acquiescer et Scorpius tira sa valise à l'intérieur du compartiment. Il posa la cage de son hibou sur l'une des banquettes et s'efforça de ranger sa malle à l'endroit prévu à cet effet.

- Merci, dit-il au garçon qui venait de l'aider.

Scorpius s'installa en face du petit brun, juste à côté de la fillette, pour être le plus près possible de la fenêtre et observa le décor défiler. Ses parents lui manquaient déjà. Pourtant, ça faisait un moment qu'il se languissait de partir pour Poudlard, mais maintenant qu'il y était, il prenait réellement conscience de ce que ça impliquait.

En regardant le garçon, il se rendit compte que lui aussi semblait un peu triste. Egoïstement, cela rassura Scorpius, il n'était pas seul, son ressenti n'avait rien d'étrange.

Il fut tiré de ses pensées par la porte du compartiment qui s'ouvrit sans douceur sur un élève ressemblant au garçon qui lui faisait face mais en plus âgé, les cheveux un peu plus clairs et les yeux marrons.

- Ah, ça y est, je vous trouve ! s'exclama-t-il.

Puis il aperçut Scorpius et lui adressa un signe de la main.

- Salut, je m'appelle James, je suis le grand frère d'Albus et le cousin de Rose, annonça-t-il en montrant les deux compagnons de voyage de Scorpius. Et toi ?

Si Scorpius ne l'avait pas deviné au physique du garçon de son compartiment, là, il avait deviné qu'il avait affaire à deux des enfants d'Harry Potter et la fille était celle d'Hermione et Ron Weasley. Leurs parents étaient tellement connus que les enfants l'étaient aussi, un peu.

- Scorpius Malefoy, répondit-il, un peu méfiant.

Son père ne lui avait rien caché de ses agissements pendant la guerre et de son comportement à Poudlard. Il avait préféré que son fils sache tout plutôt que de permettre à des personnes mal intentionnées de le blesser en raison de ce passé. Aussi, Scorpius savait que son père et le père des Potter n'avaient jamais été amis, pire, qu'ils s'étaient détestés. Il appréhendait un peu la réaction de James et Albus maintenant qu'ils savaient qui il était.

- Ok, salut Scorpius, reprit gentiment James avant de se tourner vers Albus. Bon, ça va, tu es bien ici ? Tu veux que je reste avec toi ?

- Ça va, je ne suis pas un bébé, bougonna Albus en fronçant les sourcils.

- Si tu le dis, s'amusa James avant d'être amicalement bousculé par un de ses amis et de le suivre.

L'adolescent referma la porte du compartiment avec autant de délicatesse que lorsqu'il l'avait ouverte.

- Tu penses que tu vas aller où ? demanda Albus en regardant Scorpius.

Alors qu'il s'apprêtait à répondre, la fillette, Rose, parla avant lui.

- Enfin, Al, ne sois pas bête…, railla-t-elle. C'est un Malefoy, les Malefoy vont toujours à Serpentard. C'est mon père qui le dit.

Scorpius fronça un peu les sourcils en la regardant. Il ne savait pas ce qui le dérangeait le plus. Le ton condescendant qu'elle avait pris en parlant ? Le reniflement de mépris une fois qu'elle eut terminé de parler ? Ou alors, son petit air supérieur…

- En fait, ma mère était une Serdaigle et selon mes parents, je corresponds plus à sa maison qu'à celle de mon père, répondit-il en ne regardant qu'Albus.

- Moi je ne sais pas trop, avoua le garçon, gêné. J'ai l'impression que toutes les maisons pourraient me convenir, sauf Gryffondor, je ne me sens pas plus courageux que ça, la preuve, je suis mort de trouille en vrai.

Scorpius sourit gentiment, compatissant et allait dire quelque chose pour rassurer Albus mais Rose prit la parole.

- Moi, je serai à Gryffondor, comme mes parents ou, au pire, à Serdaigle, annonça-t-elle avec assurance et toujours ce petit air supérieur.

Scorpius se contenta de hocher la tête, ne sachant pas quoi répondre. Quelque part, il aurait aimé être aussi sûr qu'elle sur sa destination.

- Bon, je vais essayer de trouver Victoire, dit Rose en se levant. C'est notre cousine à Albus et moi et elle va faire sa dernière année. Elle va pouvoir me dire pleins de trucs importants sur les années à venir, sur les examens…

- Plus que ce qu'elle t'a déjà dit ? demanda Albus en ricanant. Tu l'as assommée de questions à chaque fois que tu l'as vue cet été.

- Eh bien je me prépare pour être dans les meilleures conditions possibles, rétorqua-t-elle. C'est comme ça que je deviendrai la meilleure.

Sans attendre de réponse, elle quitta le compartiment, laissant les deux garçons seuls.

- Elle ira à Serpentard, annonça Albus avec un clin d'œil pour Scorpius. Elle ne s'en rend pas compte mais elle a l'ambition, la fierté et l'arrogance qui va souvent avec cette maison.

Scorpius pouffa, Albus venait de dire tout haut ce qu'il pensait tout bas. Ils passèrent le reste du voyage à discuter tranquillement, sur les maisons et leurs qualités, sur leurs animaux de compagnie. Scorpius avait son hibou, Lester et Albus, son chat Grosminet, apparemment nommé ainsi par rapport à un dessin-animé moldu.

Lorsqu'ils se rendirent compte que la plupart des élèves qu'ils voyaient passer portaient maintenant leurs robes de sorciers, ils se changèrent à leur tour.

Scorpius se sentait mieux qu'à son départ. Parler avec Albus lui avait vraiment changé les idées. Plutôt que de ruminer dans son coin, ils avaient pu évoquer toutes sortes de sujets qui l'intéressait. Il avait ainsi découvert qu'Albus et lui supportaient la même équipe de Quidditch, les Flèches d'Appleby, même si Albus faisait semblant de supporter les Harpies, l'ancienne équipe de sa mère, lorsqu'ils assistaient à un match où elles jouaient.

Lorsque le train ralentit, les deux garçons échangèrent un regard à mi-chemin entre l'excitation et la crainte puis lorsqu'il fut temps, ils quittèrent le train en laissant leurs valises, comme la consigne leur avait été donnée.

- Les premières années, par ici ! appela un grand homme massif dont la barbe broussailleuse et les cheveux touffus étaient aussi gris que les poils d'un chartreux.

Scorpius fut déstabilisé un moment en le voyant faire de grands signes de salut dans sa direction avant de se rendre compte que c'était à Albus qu'il les adressait.

- Tu le connais ? s'enquit-il.

- Oui, c'est Rubeus Hagrid, le gardien des clefs de Poudlard, répondit Albus. Il a été professeur de Soins aux Créatures Magiques, mais il a arrêté maintenant à cause de son âge.

Scorpius acquiesça, en effet, il n'avait pas l'air très jeune mais paraissait tout de même en forme. Les premières années se réunirent donc autour du grand homme et ils partirent une fois le quai vidé des autres étudiants.

Ils se mirent ensuite en route, empruntant un long chemin étroit et escarpé. Bien sûr, son père lui avait parlé de ce qu'il se passerait lors de sa première rentrée, mais il ne lui avait pas dit que c'était aussi fatiguant et casse-gueule. S'il l'avait su, il aurait mis des chaussures de sport au lieu de celles qu'il avait choisies…

Puis soudain, il oublia tout son inconfort, toute son irritation en voyant un grand lac noir et, de l'autre côté, perché sur une montagne : Poudlard. Le château étincelait grâce à la lumière diffusée par les fenêtres de l'immense bâtiment.

- Wow, fut tout ce que put dire Scorpius.

Tout autour de lui, les élèves avaient le même genre d'exclamations émerveillées. Il entendit distraitement Hagrid donner la consigne de monter dans les barques mais pas plus de quatre par embarcation. Scorpius et Albus se dirigèrent naturellement vers l'une d'elles et furent rejoint par Sarah et Emma, les cousines de Scorpius.

- Sarah, Emma, je vous présente Albus, commença Scorpius. Albus, voici mes cousines.

Elles étaient les filles aînées de Daphné Greengrass, la sœur de sa mère et de Blaise Zabini, l'un des meilleurs amis de son père. Elles étaient jumelles et avaient un frère et une sœur plus jeunes.

Les trois enfants se saluèrent mais retombèrent très vite dans le silence pour profiter de la beauté de leur traversée. Arrivés devant les portes, ils furent accueillis par le Directeur adjoint, Filius Flitwick, qui les fit rentrer et patienter dans le hall du château.

Scorpius échangea un regard avec Albus, entre appréhension et impatience. Ils y étaient, ils allaient bientôt être répartis.

.

Drago entra dans le petit hôtel moldu où il venait régulièrement depuis presque six ans. C'était lui qui avait suggéré l'endroit pour plus de discrétion. Il y était venu une première fois des années auparavant avec une femme rencontrée dans un club moldu. Il ne se souvenait même plus de la femme en question, juste de cet hôtel dans lequel il s'était réveillé et avait trouvé un petit post-it sur le miroir lui disant merci pour la nuit agréable.

La propriétaire des lieux, une vieille dame sympathique, le salua à son arrivée et sans rien ajouter, lui tendit une clef. Il s'éloigna après l'avoir remerciée et appela l'ascenseur. L'engin étant particulièrement lent, Drago savait fort bien qu'il aurait été plus rapide de monter les étages à pied. Mais en dehors des exercices qu'il faisait pour se maintenir en forme, il préférait éviter de se fatiguer inutilement.

Il arriva enfin au troisième étage et s'avança jusqu'à la chambre. Il fit pénétrer la clef dans la serrure et ouvrit la porte, mais il n'eut pas le temps de la refermer que son corps fut attiré dans une forte étreinte et que des lèvres se posèrent dans son cou.

- Tu m'as manqué, tu m'as tellement manqué…, déclara l'autre homme avec urgence.

- Ça ne fait que deux semaines, lâcha-t-il avec de la moquerie dans la voix.

Pourtant, il le serra en retour, les yeux fermés pour profiter lui aussi de l'étreinte. Le manque avait été partagé.

De son bras, il fit claquer la porte et balança la clef sur la petite table, appuyée contre le mur sur lequel était fixée la télévision. La chambre était loin d'être luxueuse. Minuscule, le papier peint défraîchi, le lit plus très jeune mais tout y était d'une propreté impeccable et c'était bien le plus important. Pourtant, avec le temps, il avait appris à l'aimer, même si elle était loin de correspondre à ses goûts. C'était là que son amour caché avait mûri. C'était ici que son plan cul occasionnel s'était transformé au fil des mois en une aventure amoureuse aussi sérieuse que pouvait l'être ce genre de relation. C'était dans cette chambre qu'il avait découvert ce que voulait dire aimer sincèrement, une autre personne que ses parents ou son fils, bien sûr.

- Tu m'as manqué aussi, finit-il par avouer, sachant très bien qu'il ne pourrait pas tromper son amant.

Oui, son amant, car c'était un homme et pas n'importe lequel, Harry Potter.

Drago se souvint de leur première nuit ensemble, presque six années plus tôt. Lui, Astoria et Scorpius étaient venus à la fête de Noël du Ministère. Ils avaient passé une bonne soirée, discutant à droite et à gauche, puis Astoria s'était excusée, Scorpius tombant de sommeil. Drago s'était retrouvé seul et après avoir fini sa conversation, il avait pris le chemin de la sortie.

Alors qu'il marchait dans un couloir, il s'était retrouvé nez-à-nez avec Harry qui sortait d'une salle vide en la seule compagnie d'un autre homme. Il avait très vite compris de quoi il en retournait en voyant le Survivant finir de boucler sa ceinture tandis que l'autre homme, un peu en arrière, remettait de l'ordre dans ses vêtements.

- Malefoy…, avait dit Harry, de la panique dans les yeux.

- Potter, s'était-il contenté de répondre avant de se remettre en marche, très perturbé.

Encore aujourd'hui, Drago ne savait pas ce qui l'avait le plus surpris. Savoir que le grand Harry Potter, image de la vertu, trompait sa femme ou le fait qu'il le fasse avec un homme. Enfin, il n'avait pas eu beaucoup de temps pour se pencher sur la question car il ne fallut que quelques secondes pour que le Survivant ne le rattrape alors qu'il arrivait dans l'Atrium du Ministère.

- Malefoy… Attends ! l'avait interpellé Harry en lui attrapant le bras. Si tu pouvais éviter de parler de ce que tu viens de voir, ça m'arrangerait.

- Tu as peur que j'écrive un hibou à ta femme pour lui dire que tu t'envoies en l'air dans les salles vides du Ministère avec un homme ? s'était moqué Drago.

- A dire vrai, c'est bien la seule personne dont la réaction ne m'inquièterait pas, avait répondu Harry. Elle est au courant… Mais je ne sais même pas pourquoi je te raconte ça.

- Un mariage libre, avait deviné Drago, intérieurement surpris. Eh bien, c'est inattendu…

- Oui, je sais, beaucoup de gens désapprouvent ce genre d'union…

- En fait, je pensais plutôt que c'était surprenant venant de toi, mais personnellement je n'ai rien contre ce type d'arrangement. Ma femme et moi avons le même…

Il laissa sa phrase en suspens, remarquant alors son propre aveu et s'interrogeant comme Harry sur les raisons qui l'avait poussé à le faire. La situation était devenue étrange.

- Tu veux dire que toi aussi tu es… Gay ? avait soufflé Harry, surpris.

- Non, je vois d'autres femmes, c'est tout. C'est comme ça depuis la naissance de notre fils. L'héritier a été conçu et depuis on fait chacun fait sa vie de son côté. Ceci dit, je me suis toujours demandé comment ce serait avec un autre homme, avait-il dit avec un haussement de sourcil suggestif.

C'était un pur mensonge. Il n'avait jamais été curieux de connaître les sensations du sexe avec un homme. Jusqu'à cet instant, où bizarrement, des images de son vieil ennemi étalé sur des draps et le corps alangui, défilaient dans son esprit.

Il avait vu avec plaisir les joues du Survivant rougir et son regard devenir fuyant.

- On a peur Potter ? s'était-il moqué, ressortant son ancienne pique.

- Tu aimerais bien, avait-il rétorqué, un sourire en coin.

- Prouve-le alors, l'avait provoqué Drago.

A sa plus grande surprise, Harry s'était emparé de son bras et ils étaient partis ensemble. Encore un peu abasourdi de son propre défi, de leur soudaine proximité, Drago l'avait conduit dans l'hôtel qu'ils fréquentaient encore aujourd'hui. Harry l'avait apaisé, charmé, excité, mêlant ardeur et douceur pour lui laisser le temps de s'habituer et ça avait été leur première fois. La première fois de Drago avec un homme, la première fois entre eux, la première fois de toutes celles qui suivirent…

- A quoi tu penses ? lui demanda Harry avant de mordiller son lobe d'oreille.

- A nous, répondit Drago avant de s'emparer des lèvres de son amant. Je t'aime.

- Je t'aime aussi Drago.

Le baiser gagna vite en intensité et les vêtements ne tardèrent pas à être retirés. Il soupira d'aise en sentant son érection entrer en contact avec celle d'Harry et en sentant ses mains caresser ses flancs, ses fesses, son dos. Il adorait lorsque Harry posait ses mains sur lui mais là, tout de suite, il avait besoin de plus. Il n'avait aucune envie de perdre du temps en préliminaires, pas après deux semaines sans le voir et apparemment, cette urgence était réciproque.

- Prends-moi, dit Harry, presque suppliant.

- Et si moi, j'avais envie que ce soit toi qui me prennes ? demanda-t-il avec un sourire en coin.

- Parce que tu crois vraiment qu'on va se contenter d'une seule et unique fois ? rétorqua Harry avec un haussement de sourcil aguicheur.

- On joue ça à « Pierre, Parchemin, Diffindo », si tu veux, proposa Drago, toujours amusé.

Sans répondre, Harry se retourna entre ses bras, rejetant sa tête en arrière, sur son épaule et pressa son postérieur contre son érection, faisant haleter Drago qui posa naturellement ses mains sur ses hanches.

- Ok, ton cul est plus fort que tout le reste, tu gagnes, céda Drago.

Il entraîna Harry, qui se mit à genoux sur la moquette, les coudes posés sur le lit. L'ancien Serpentard l'observa quelques secondes avant de se rapprocher et de se coller contre lui, déposant de tendres baisers dans sa nuque.

A une époque, l'un d'entre eux, selon leurs positions à ce moment-là, aurait jeté un sort de protection, mais ils n'en avaient plus besoin depuis quelques années. Ça faisait longtemps que leur relation était devenue exclusive et l'un comme l'autre avait passé les tests adéquats, prouvant qu'ils n'étaient porteurs d'aucune maladie. Depuis, ils faisaient l'amour sans sort de protection, en toute confiance.

- Je gagne toujours quand tu cherches à jouer à ce jeu avec moi, répondit l'autre, amusé.

Pour se venger, Drago inséra un doigt en lui, le faisant gémir. Il le prépara aussi rapidement que possible et soupira de plaisir une fois que son sexe se retrouva à l'intérieur de son amant.

- Tu m'as vraiment manqué, déclara Drago, sans bouger, embrassant ses clavicules.

- Toi aussi, répondit Harry, la voix haletante, en commençant à bouger.

Drago posa fermement ses mains sur les hanches de son amant, pour l'empêcher de bouger et commença à aller et venir en lui. Ses mouvements d'abord lents se firent de plus en plus rapides, de plus en plus forts et bientôt, Harry éjacula, se crispant de tout son être. Après quelques coups de reins supplémentaires, Drago le suivit dans la jouissance et se laissa aller contre son dos.

Au bout de quelques minutes, Drago se retira d'Harry qui s'empara de sa baguette pour tout nettoyer, autant eux que les traces de semence sur la moquette et la couette, avant d'aller s'allonger sur le lit.

Oui, la magie était bien pratique parce que nul doute que la propriétaire aurait été bien moins sympathique et souriante si elle avait dû nettoyer elle-même les traces de leurs ébats après chaque passage.

L'ancien Serpentard ne tarda pas à rejoindre son amant et à se blottir contre lui. Sa tête était posée sur l'épaule d'Harry, un bras en travers de son torse et une jambe sur les siennes tandis que les bras de son partenaire l'entouraient.

- Alors, comment c'était le sud de la France ? s'enquit Drago.

- Génial, j'adore Cassis, ses calanques, sa chaleur, son soleil et ses environs. Les enfants se sont régalés aussi. D'autant plus que c'est la saison des fêtes foraines et on n'y a pas coupé, tu te doutes, répondit Harry.

- La fête foraine, c'est le truc avec des attractions, c'est ça ?

- Oui, la chenille, les auto-tamponneuses, la pêche aux canards, la vente de pommes d'amour…

- C'est quoi une pomme d'amour ?

- Une pomme caramélisée, toute rouge.

- Hum, tout ça ne m'a pas l'air très sain, fit remarquer Drago.

- Nous étions en vacances Malefoy, les seuls légumes que nous avons mangés, c'était des pommes de terre, en frites ou en chips, parce que c'est trop bon.

Drago pouffa avant d'embrasser le cou de son amant.

- Et pourtant, tu es toujours aussi svelte.

- Je me dépense beaucoup au boulot puis j'ai fait du sport chaque jour pour compenser ma malbouffe et pour que ma reprise ne soit pas trop compliquée.

Harry était chef du bureau des Aurors depuis presque dix ans, donc son métier lui imposait une bonne forme physique. Même si, en tant que chef, il était moins présent sur le terrain, cela arrivait parfois et, tant pour sa propre sécurité que celle de ses hommes avec qui il partait en mission, il devait être prêt.

Drago, lui, n'avait pas à se soucier de sa santé physique pour son travail pour la simple et bonne raison qu'il n'en avait pas. Ce qui ne l'empêchait pas de faire attention à sa silhouette, par pure vanité. Il n'était pas oisif pour autant, devant gérer la totalité du domaine des Malfoy – manoir, jardins et dépendances - ainsi que sa fortune personnelle, les deux lui ayant été octroyés par son père lors de son mariage avec Astoria. Depuis cette date, le reste des biens familiaux étant toujours sous le contrôle de Lucius, il se consacrait, avec un certain succès, à faire fructifier son capital.

- Comment ça s'est passé la rentrée de Scorpius ? s'enquit Harry.

- Ça va, il a fini par montrer un peu de tristesse à l'idée de nous quitter avant de grimper dans le train. Je suis un monstre si je te dis que ça m'a fait plaisir ? répondit Drago.

- Non, pas du tout. J'ai été soulagé qu'Albus fasse pareil. Je crois que je n'aurais pas supporté qu'il se montre aussi indifférent que James il y a deux ans.

Les deux amoureux restèrent silencieux un moment avant que Drago ne regarde l'heure sur l'horloge accrochée au fond de la chambre.

- Là, je pense que la répartition ne va pas tarder à commencer, dit Drago.

- J'espère que tout se passera bien, déclara nerveusement Harry.

- De quoi as-tu peur ? Que le choixpeau reste silencieux et que ton fils soit viré ? ironisa Drago. Ça ne pourra pas arriver tu sais ? Il a reçu sa lettre…

- Bien sûr que je le sais, idiot, répondit le Survivant. Mais j'ai peur qu'il soit envoyé à Serpentard…

- Moi qui pensais avoir réussi à te donner une image plus positive de mon ancienne maison, dit Drago, faussement déçu.

- Non, je n'ai rien contre le fait qu'il soit réparti dans ton ancienne maison mais lui, apparemment, ça lui fait peur. J'ai bien tenté de le rassurer mais je ne suis pas sûr d'y être parvenu.

Ne sachant pas quoi dire, Drago resserra son étreinte sur son partenaire. Quoi qu'il en soit, il saurait à quoi s'en tenir d'ici peu. Autant lui que Harry, ils avaient des contacts à l'intérieur du château. De son côté, l'un de ses meilleurs amis, Blaise Zabini, était professeur de Défense Contre les Forces du Mal et Directeur de la maison des Serpentard depuis la retraite de leur ancien professeur, Horace Slughorn. Du côté du Survivant, Neville Londubat était professeur de Botanique et Directeur de la maison des Gryffondor. Ils n'auraient pas à attendre une lettre de leurs enfants pour être fixés.


Et voilà pour ce chapitre 1 !

Alors, qu'avez-vous pensé de la relation entre Drago et Harry ? De l'interaction entre les différents personnage ? Et quels sont vos pronostics concernant la répartition des enfants ?

Bref, j'ai hâte de lire vos retours et je vous dit à vendredi prochain !

Bisous et encore une fois, heureuse de vous retrouver !