Coucou ô lecteurs adorés (bah oui, vous me lisez alors forcément, je vous aime) ici Benitsuki Tora en direct des Enfers! (voui, je taxe les Enfers de Sa Majesté des Enfers Lucifer alias Lulu-le-naze) (c'est rigolo)
Me revoilà pour cette toute nouvelle fic, Feu et foudre! Vous voulez voir un truc loufoque, pété, sans queue ni tête? Vous voulez de la baston, du tronchage de hollow, de la victimisation de shinigamis, des batailles de polochon carrément épiques?! Mouhahahahahahaha, bienvenue!
-Euh, il est pas du tout rigolo ce prologue... C'est plutôt sombre je trouve.
Rooooh, Lucifer... Pinaille pas sur les détails voyons. Mmm, c'est vrai que c'est pas la fête du slip quand même. M'enfin, ce prologue est important, il permet de mettre en place pas mal d'éléments importants. Donc lisez le ^^
!avertissement! risque de perte brutale de santé mentale après une exposition prolongée (mais on commence soft pour pas vous faire fuir en courant)
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réponse à Taraimpératrice pour sa review pour le dernier chapitre de l'Enfant blanc (oui, je sais, c'est galère ce système...) Hiiiii, désolée... Vouais, je sais, sur la fin, c'était plus du tout léger et rigolo (c'est aussi pour ça que je ne les avais pas mis dans l'Enfant rouge et le tigre blanc) Et voui, je m'éclate comme une folle en écrivant, c'est assez flippant d'ailleurs. (je me fais peur toute seule... au secours) (nan, sérieux, ça craaaaiiiiiinnnnt!) Et tadaaaaaam *présente son nouveau texte avec un sourire Colgate de luxe* Voilà ^^ (en espérant que ça te plaise...) (hiiiiii, j'ai trop peur de décevoir mes lecteurs!)
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Disclaimer: bon. Bleach ne m'appartient pas. Mééééé-euuuuuh! Tous ces persos sont à Kubo-sama. Po juste. Héhé, m'en fout, Benikyogai et Tora sont à moi, elles! (et elles sont complètement pétées, personne en voudrait de toutes façons)
PS: c'est Benikyogai qui parle à la première personne
Prologue. Je suis fatiguée de ce monde.
Au dessus de moi, les nuages sombres et lourds ne semblent toujours pas décidés à s'en aller. Il pleut. Il pleut et ce depuis plusieurs heures maintenant. D'habitude, je n'aime pas la pluie, un peu comme un chat se prélasse au soleil. Là par contre, je n'en ai strictement rien à faire. Il pleut, j'ai froid, j'ai faim mais je m'en fout. Il ne fait pas spécialement sombre pour un jour de pluie mais ce paysage de sous bois montagneux reste tout de même peu éclairé.
Pas un gramme de vent ne fait bouger les quelques feuilles décaties qui restent sur les arbres. Le seul bruit qui me parvient, c'est celui des petites gouttes qui tombent sur ces feuilles et celui de mes pieds nus vaguement bandés qui glissent, couverts de terre, sur les roches trempées. En temps normal, je me serais abritée sous un gros caillou ou quelque abri naturel, ce n'est pas vraiment ce qui manque ici.
Je suis à flanc de montagne et depuis quelques jours, je ne poursuis plus qu'un seul but.
Atteindre son sommet.
C'est tout.
Ce n'est pas une montagne très haute et aucune neige éternelle ne la couronne. Je n'y mourrais donc pas de froid. Et un point positif dans ce monde de merde, un. Je dois le reconnaître, j'ai toujours aimé les endroits en hauteur, un peu perchés, sans jamais pour autant pouvoir vraiment me l'expliquer. Je m'y sens bien, c'est un peu comme si j'étais hors d'atteinte. Comme si rien ne pouvait plus m'atteindre.
C'est faux bien sûr, ce n'est qu'une putain d'illusion de plus. Mais ça rassure, c'est déjà ça.
Je continue à avancer, escaladant les roches qui se trouvent sur mon chemin, toutes plus glissantes les unes que les autres. En fait, il s'agit bel et bien d'un sous bois et une vague canopée malingre me surplombe alors oui, le sol est majoritairement composé de terre. D'ailleurs transformée en gadoue, une espèce de boue immonde qui s'infiltre partout, glisse sur chaque pierre, chaque roche émergée... De nombreux rochers gris et lisses apparaissent, de taille plus ou moins impressionnante et sont visibles malgré la terre détrempée qui les couvre parfois entre les arbres aux longs troncs épais et je préfère cheminer sur ces rochers que sur cette terre directement.
À force de pluie, j'évite le sol terreux. Il est trempé comme pas possible, complètement boueux et j'ai déjà vu la terre se mettre à glisser par pans entiers et tout emporter sur son passage. Avec la pente, les glissement de terrain locaux doivent être carrément destructeurs. Alors autant faire gaffe. Et puis, marcher dans la boue et patauger comme une forcenée, c'est extrêmement épuisant.
Du coup, c'est moi qui doit faire attention à où je met les pieds avec précision pour ne pas glisser sur ces roches trempées. Une chute et ça peut très mal se terminer. L'idée de mourir là, toute seule dans ce lieu désert et sous cette pluie tenace m'effleure un instant.
Et ne me fait ni chaud ni froid.
Je suis née à Soul Society il y a cinquante ans environ et cela doit faire une vingtaine d'années que je survis tant bien que mal dans les districts les plus mal famés du Rukongai. Je n'ai pas le compte exact des années mais ici, à Zaraki, qui a le compte exact du temps qui passe? Quand on est dans une telle galère, qu'on meurt de faim, qu'on voit des cadavres pourrissants tous les jours et qu'on tue sans remords pour pouvoir se nourrir suffisamment pour ne pas crever au coin d'une ruelle sordide, franchement, le temps qui passe, on s'en fout. Tout ce qui compte, c'est survivre. Compter les jours, c'est pour ceux qui ont un avenir. Pas pour nous. Ici, rien n'est sûr. Qui seras encore vivant demain? Nul ne le sait.
Dans ces districts, il n'y a pas de faibles. Ceux là sont déjà tous morts. Et nous, les plus forts, les plus rusés, les plus retords, ceux qui sont encore vivants... eh bien! on continue à se tuer les uns les autres pour rester vivant encore un peu plus dans ce monde pourri. C'est comme ça. Tuer ou être tué, c'est tellement simple...
Je continue à marcher, à grimper inlassablement, un pied après l'autre, sans fixer mes pensées sur quoi que ce soit de précis. J'ai froid. Je crois que j'ai faim aussi, mais je ne fais même plus attention aux signaux que m'envoit mon corps. Mon dernier repas remonte à... oh, je ne sais même plus.
La pluie dégouline sur la peau déjà froide de mon visage. Je cligne rapidement des yeux pour éclaircir ma vision et chasser les quelques gouttes qui alourdissent mes cils.
S'il y a bien une chose que j'ai appris depuis que je survis dans ce monde mal foutu, c'est qu'il faut toujours être sur ses gardes, ne jamais relâcher son attention. Jamais. Tu le fais, tu meurs, c'est pas très compliqué à comprendre. Mais bon, je ne vais pas me plaindre. Comparée à d'autres, on peut dire que je suis chanceuse.
Je suis née au Seireitei, même si je n'en ai aucun souvenir et j'ai été élevée dans le 23ème district, ni aisé ni trop pourri. Et surtout, j'avais ma mère. Maman était une femme forte, une guerrière et une des meilleures. Je l'admirais beaucoup. Elle égalait n'importe quel homme au combat et en surpassait la plupart aisément. Personne ne pouvait la faire tomber au sol, elle était imbattable. Elle m'a tout appris et c'est grâce à elle que je suis en vie depuis si longtemps.
Elle m'a appris à me battre, à me défendre. Grâce à elle, j'ai pu survivre, j'ai su tuer. Et puis... quand il s'agit de survivre, on assimile étonnamment vite. Elle me manque tellement... Aujourd'hui, tout ce qu'il me reste d'elle, c'est cette immense hache de combat qu'elle m'a léguée. Oh, il fallait la voir s'en servir! Comme moi à l'instant présent, elle la portait toujours dans son dos. Et dès que sa main se saisissait de son long manche de bois, elle signait l'arrêt de mort de son adversaire. Et douloureuse la mort, ceci dit au passage. Personne ne pouvait la vaincre.
Mais ça fait longtemps que je ne vis plus avec elle, tellement longtemps. Depuis qu'elle est partie, je suis toujours restée seule. 20 ans de solitude totale pour l'enfant que j'étais et l'adolescente que je suis aujourd'hui, c'est dur. On s'y fait mais au bout d'un moment, ça devient dur, intolérable. Ça aurait détruit n'importe qui. Et pour être totalement honnête... ça m'a détruit.
Ce n'est pas que j'ai envie de mourir mais bon, disons que je n'ai pas envie de vivre non plus. S'il m'arrivait de glisser sur cette saleté de rocher, de tomber et de m'ouvrir le crâne eh bien, tant pis. Pourquoi voudrais-je vivre? Vivre ici, seule, dans ce monde de merde, ce monde injuste? Ce monde immonde... Rien n'a plus d'intérêt. Sauf le sommet de cette montagne.
Dans la vie, il nous faut un but pour avancer. Ça peut vraiment être tout et n'importe quoi, trouver à manger, survivre à cette nuit froide, tuer untel avant qu'il ne réussisse à me tuer, du moment que ça donne une direction. Mais je n'ai plus envie de vivre. Dans ce monde, franchement, quel intérêt?
L'autre nuit, planquée que j'étais au sommet d'un arbre pour ne pas me faire buter dans mon sommeil, je n'arrivais pas à dormir. Et au loin, éclairés par la lueur blafarde de la lune, j'ai vu, cachés entre les nuages sombres, les contreforts de ces reliefs montagneux. Ces grands reliefs, sauvages, lointains, puissants, indomptés... Ce que j'aurais voulu être.
J'aurais voulu être forte pour avoir encore envie de vivre, pour avoir encore la volonté de survivre, de ne pas baisser les bras comme ce que Maman m'a ordonné de faire. Mais j'en ai marre, marre de me battre, je me suis lassée de cette vie. Je n'en veux plus, voilà tout. En regardant ces montagnes entre les feuilles de mon arbre, je me suis dit que je voulais aller là-bas, sur ces monts rocheux. Ces montagnes sont hors du Rukongai même, vide de toute présence humaine.
Tout ce qu'on y trouve, ce sont les plus grands prédateurs terrestres de notre monde. L'homme n'y a pas sa place. J'ai toujours aimé les lieux en hauteur. Je vais aller jusqu'à son sommet, je vais voir à quoi ressemble ce monde de merde d'en haut et après, je me laisserais mourir. C'est la seule chose, la dernière chose que j'ai envie de faire. Le reste, je m'en fous.
Distraite, je marche soudain dans une flaque d'eau. Ça me fait froid au pied tout d'un coup mais je ne le retire pas de cette eau de pluie glacée. Doucement, la flaque redevient à peu près lisse malgré les gouttes qui continuent inlassablement à tomber. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu mon propre visage... Les miroirs ne courent pas les rues dans le Rukongai. Les gens m'appellent Benitsuki (Lune écarlate) mais en fait, ce n'est qu'un surnom. Le truc, c'est que j'ai eut un autre prénom à la naissance mais celui là, il ne faut que je ne le dise à personne et surtout, que je ne le prononce jamais à voix haute. Maman me l'a répété tellement de fois que finalement, personne ne connaît mon prénom de naissance. Comme on ne doit pas le prononcer à voix haute, Maman m'appelait autrement, Benikyogai (Mer du Néant écarlate) et c'est ce prénom qui est devenu mon prénom officiel.
Manque de pot, je ne l'aime pas. La mer du néant, c'est déjà glauque je trouve mais si en plus elle est écarlate, rouge sang...! Bref, les gens m'appellent Benitsuki, tout simplement parce que j'aime beaucoup regarder la lune, ce n'est pas plus compliqué que ça. Le Beni (écarlate), ce n'est pas parce que Maman était une psychopathe sanguinaire et... Enfin, si, elle l'était, mais ce n'est pas ça l'explication au rouge de mon prénom.
C'est tout simplement parce que j'ai les cheveux rouges. Rouge vif, rouge sang. Le regard mi-clos par la fatigue, j'observe mon reflet. Mes cheveux sont lisses, assez longs et me tombent à peu près à la mi-cuisse mais surtout, ils sont du rouge le plus vif et le plus éclatant que l'on puisse imaginer. Pas très discret je vous l'accorde, mais personnellement, je les adore.
Fascinée par mon reflet, je continue à détailler mes traits d'adolescente. Mes yeux sont plutôt grands et brillent d'un noir profond, ressortant avec force sur ma peau limite laiteuse. De longues cernes de fatigues les contournent et j'ai quand même un air malade à faire peur. Bienvenue dans cet univers cruel qu'est le Rukongai...
Puis je détourne le regard de cette flaque avant de reprendre mon chemin. Je commence à avoir froid, il va vraiment falloir que cette pluie s'arrête avant que je n'attrape la crève. L'eau qui tombe du ciel semble ne pas vouloir cesser et continue à tremper mes vêtements, les collant lentement mais sûrement à ma peau grelottante. Mes jambes sont simplement couvertes par ce hakama sombre et élimé que je porte depuis une éternité et j'ai emmitouflé mes mains, mes pieds et mes mollets dans des bandes de tissu récupérés de ça de là, parfois sur des cadavres.
D'habitude, je ne porte qu'un vieux jinbei défraîchi (haut de kimono bas de gamme) dont les manches se sont décousues avec le temps mais aujourd'hui, et heureusement vu cette saleté de pluie, j'ai la chance de porter un long yukata de toile mal dégrossie. Il est loin d'être imperméable mais c'est déjà ça. Quoique... il est maintenant trempé, le tissu s'est alourdi avec toute cette pluie et me colle à la peau.
Je l'ai pris sur le cadavre de l'homme que j'ai tué il y a une petite semaine, il reste encore quelques tâches de sang. Il ne m'avait rien fait mais je l'ai quand même tué. Tuer ou être tué. Ça aurait du être quelque chose de répugnant au possible que de tuer ainsi de sang froid. C'était atrocement banal.
Je continue à escalader.
La nuit ne va pas tarder à tomber, tout s'est assombrit autour de moi. Je suis déjà assez haut mais encore loin de ce fichu sommet.
-Fait chier... je lâche à mi-voix.
Quand on vit aussi seule que je vis, on finit pas parler tous seuls histoire de ne pas oublier le son que fait une voix humaine. Ça devient une habitude et on s'y fait assez vite somme toute. Fatiguée, je m'arrête un instant histoire de reprendre mon souffle. Pour l'instant, je n'ai croisé aucune bestiole affamée et sanguinaire, ce qui est plutôt étonnant.
Et ce qui, surtout, signifie qu'il y a sur ce territoire un prédateur suffisamment fort et dangereux pour en tenir éloigné tous les autres. Chouette. Il n'y a plus qu'a espérer que ce dit prédateur soit en train de digérer sa précédente proie. Bah, après tout, je n'ai plus envie de vivre alors...
Du bout des doigts, je replace une de mes mèches écarlates derrière mon oreille. Au moins, il a cessé de pleuvoir et la roche a commencé à sécher. Et ça, ça m'arrange parce que devant moi, le sol rocheux se redresse quasiment à la verticale sur une dizaine de mètres et que si je veux continuer vers le sommet, il va falloir que j'escalade.
D'un geste rapide, je vérifie que la courroie pour tenir la hache de Maman est bien nouée dans mon dos puis je m'attaque à cette fichue paroi. Mouvement après mouvement, prise après prise, cette ascension nécessite une attention accrue à chaque instant. En plus, l'obscurité qui tombe n'est pas pour arranger les choses et j'ai de plus en plus de mal à voir plusieurs mètres devant moi.
Plus essoufflée que je ne l'aurais cru, je finis par arriver au sommet de cette saleté de mur rocheux. Le truc, c'est que j'ai des cheveux plein les yeux et les mains occupées à agripper sur ces aspérités pour ne pas tomber dix mètres plus bas alors je ne parviens pas à voir grand chose. Très pratique.
Agacée, les jambes encore dans le vide, je secoue la tête pour les chasser de ma vision.
Et me retrouve nez à nez avec le museau d'un tigre.
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Ah non, rectification, d'un bébé tigre qui ne semble pas bouger. Effectivement, son petit corps sale, maigre et malingre, est étendu sur la roche et est parfaitement immobile. Il ne bouge pas d'un poil et darde son regard félin sur moi, comme s'il me jaugeait.
Lentement, je hisse le reste de mon corps au sommet, gardant un œil méfiant sur la bestiole qui ne semble ne pas vouloir réagir à ma présence. Bizarre, la bestiole. Puis je m'assois, face à la Soul Society qui brille en contrebas de cette montagne, les lumières des maisonnées brillant dans l'air nocturne. À côté de moi, le bébé tigre bouge enfin et s'assied aussi, sauf que lui, il me regarde.
Il doit faire une vingtaine de centimètres de haut, pas plus, et son pelage est tellement sale que j'ai du mal à distinguer ses rayures noires sur son pelage qui doit être blanc. Je ne savais pas qu'il y avait des tigres des neiges à Soul Society... Après tout, pourquoi pas.
Ce regard... ce n'est pas celui d'un animal normal. Qu'est-ce que c'est que cette bestiole? Il est bleu-gris mais surtout, il est indéniablement humain. Il paraît éteint, mort. Comme moi, il a l'air bouffé par la solitude. Touchée, je me tourne vers lui.
-Benitsuki. je lâche à mi-voix sous la nuit enfin tombée.
Pourquoi est-ce que je me suis présentée à ce petit tigre...? J'en sais rien, je l'ai fait c'est tout. Mais j'ai l'impression qu'il me comprend, qu'il m'écoute. Aussi ne suis-je pas vraiment étonnée lorsqu'il ouvre sa petite gueule garnie de crocs pour me répondre d'une voix indéniablement féminine:
-Tora.
Je hoche la tête. Tora (tigre)... c'est court mais c'est joli, j'aime bien. Ce n'est pas très original mais ça me plait. Oui, il y a un petit tigre des neiges qui me parle, assis juste à côté de moi. C'est carrément bizarre je suis au courant mais franchement, vu l'état dans lequel je suis, je m'en fous. C'est comme ça, c'est tout.
J'aimerais bien lui parler mais... Je ne sais pas, elle n'a pas l'air de vouloir en dire plus. Oui, parce que avec une voix pareille c'est indéniablement une fille. Et puis, pour lui dire quoi?
«Ça va?»
Dans ce monde de merde, ça ne peut pas aller bien, c'est stupide.
«D'où tu viens?»
Elle est comme moi, à l'extérieur du Rukongai, hors des limites même de la Soul Society, on s'en fout d'où on vient, on est tous dans la même situation.
«T'es quoi exactement?»
Plus vexant, tu meurs.
Et puis, je n'ai pas à lui demander ce genre de choses. Si elle veut me dire qui elle est, elle le fera. Ce sont ses affaires, pas les miennes. Trop de curiosité tue au Rukongai. Alors, à la place, je lui demande de ma voix claire:
-Je peux te faire un câlin?
Surprise, ses yeux gris s'agrandissent un peu avant de se reprendre. Elle lâche un vague grognement, ne comprenant pas d'où est-ce que je sors cette question.
-Je te signale que je pourrais te tuer d'un seul coup de croc. répond t-elle d'une voix monocorde.
Je hausse les épaules.
-Bah...! j'm'en fous.
D'un geste de la main, je désigne la Soul Society en contrebas et au loin, le Seireitei, hors d'atteinte, narquois et arrogant.
-J'en veux plus. je fais en montrant ce paysage. Je suis fatiguée de ce monde... Tellement fatiguée. J'suis toute seule. À quoi bon vivre? Alors si tu veux me tuer, vas-y, fais toi plaisir...
Son regard clair se pose sur cette société dont nous ne voulons plus.
-Vie de merde, hein... fait-elle.
-Oh que oui... je réponds avec un rire sans joie.
Elle se retourne vers moi puis sous mes yeux ébahis, sa forme se met à changer. Incapable de réagir, je ne bouge et je l'observe se métamorphoser, étonnée au possible. Sa silhouette bouge, elle grandit, ses oreilles rondes, sa longue queue et sa fourrure sale se rétractent tandis que son torse s'élargit et ses membres s'étirent jusqu'à ce qu'elle prenne une forme humaine.
Une métamorphe.
Et ma première pensée est que cette fille, Tora, est belle. Vraiment belle. Ses yeux sont clairs, d'un gris limite opalescent, légèrement en amandes et cerclés par de longs cils profondément sombres qui les rehaussent. Son petit nez est mutin, ses lèvres fines, sa peau nue légèrement burinée et ses longs cheveux tombent en cascade, emmêlés comme pas possible, sur ses épaules délicates, d'un blanc laiteux presque bleu...
Elle est superbe.
Sans réfléchir plus que ça, j'enlève le yukata au dessus de mon jinbei et le lui passe. D'abord hésitante, elle finit par prendre le tissu lourd et s'en drape pour se cacher un minimum du froid nocturne. Faut dire aussi qu'elle est complètement nue. Et enfin, son visage fermé lâche un petit sourire.
-Merci... Benitsuki. lâche t-elle d'une voix douce et heureuse, tout simplement heureuse que quelqu'un fasse enfin attention à elle.
Bizarrement, ça me rend toute légère qu'elle m'appelle par mon prénom. Ça fait des décennies que personne ne m'a appelée comme ça.
-De rien. Tora. je répond avec un grand sourire.
Je crois que ma solitude qui dure depuis des décennies vient de prendre fin.
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Voili voilou! Un petit avis? Revieeeeew *-*...?
Oui, le début est assez lent m'enfin, vous verrez ^^ (je me suis amusée comme une petite folle à écrire et imaginer la suite) (Une GRANDE folle, une grande folle...) (Lulu, tu peux pas la fermer deux secondes?) (Mmmm... nan, la flemme)
Je vous sort le premier chapitre dès que j'ai terminé de le taper, aujourd'hui même comme promis à mes lecteurs fidèles de l'Enfant blanc ^^
