La sphère Dagarath

by El'Druin

Lorsque l'équipage des Mugiwara découvre une étrange île où tout semble tourner autour d'une curieuse sphère, aucun d'eux ne s'attendait à atterir dans un monde bien différent du leur. Un monde emplit de magie, où vit une certaine guilde. Le temps et l'espace sont bien plus complèxes que l'on croit.

4. Chapter 4

[Note de l'auteure : Bonjour, bonsoir, j'ai été absente un long moment, presque huit long mois. Mon quotidien était un peu chamboulé et la lecture des scans (surtout ceux de One Piece) m'ont fait énormément cogiter. Après moult discussion et embrouilles avec d'autres fan (pas de bagarre promis), j'ai voulu réécrire les premiers chapitres en ajoutant Yamato à l'histoire. Je suis convaincue de sa future intégration au sein de l'équipage (mais je peux me tromper). C'est un personnage que j'affectionne particulièrement et imaginer ses interactions avec les Mugiwara me tente beaucoup. En plus de cela, je souhaite plus que tout créer une histoire assez fidèle aux événements issus du manga. Le récit ne va pas beaucoup évoluer. J'ai seulement légèrement intégré Yamato, à travers quelque dialogue. elle sera beaucoup plus présente dans ce chapitre et les suivant. Je vous invite tout de même à relire les nouvelles versions des trois premiers chapitres et j'espère que la suite vous plaira. J'ai repris l'écriture au passé, je suis plus habituée qu'au présent. Ça ne m'empêchera pas de me tromper dans la concordance des temps, en toute honnêteté. Je suis toute ouïe pour les critiques constructives et les conseils. C'est la première fiction que je publie et je veux m'améliorer. Les corrections sont déjà publiées. Sur ce... bonne lecture et merci de me suivre malgré ma longue absence !]

Chapitre 04 : Réveil

Nami s'étira de tout son long. Elle avait mal au dos. Lire et relire les mêmes livres en boucle sur cette chaise lui faisait regretter son accord avec la guilde. En face d'elle, Lucy s'était endormie, la tête dans ses notes. Elle retira les lunettes de vent de son nez pour soulager sa migraine. Ces quatre derniers mois expéditifs les avaient rapproché un peu plus de leur but. Traduire le grimoire et le carnet. Seul bémol, deux langues encore inconnues les empêchaient encore de lire son contenu. La guilde avait contacté leurs alliés, afin d'élargir les recherches. Le maître de la guilde était parti en séminaire avec les autres maîtres du pays. Laxus le remplaçait pour apprendre les ficelles du métier. Usopp, Franky, Brook et Jimbe partaient souvent en mission pour aider et renflouer leur caisse. Leur équipage n'avait rien dans ce monde. La guilde leur prêtait des vêtements, les nourrissaient et les logeaient. Donc, elle les avait missionné pour se faire de l'argent afin de pouvoir acheter du matériel et surtout des vêtements. De leur côté, elle, Robin et Yamato, parcouraient la bibliothèque centrale de Magnolia depuis des mois. Aucun livre de traduction ne correspondait pour l'instant et la liste à étudier continuait de croître. Levy courut à travers les rayons, la navigatrice la suivit du regard. La petite mage des mots avait bien récupéré depuis son accouchement. La naissance de la petite Emma était arrivée quelques jours après leur arrivé dans ce monde. Gajeel s'occupait d'elle la journée, laissant sa femme travailler sur son projet. Chopper et Wendy dans leur rôle de médecin surveillaient de près la croissance de la nouveau-née. En plus de ça, leur renne étudiait les plantes et remèdes d'Earthland. Son attachement pour Pulciassa venait certainement de sa ressemblance avec le docteur Kureha. La cloche de la cathédrale sonna ses dix-huit heures. Lucy se redressa comme un piquet. Sa réaction provoqua le fou rire de la navigatrice. Robin apparu dans sa vision suivit par Yamato. Les bras chargés d'anciens livres et parchemins, elles semblaient dans leur élément. La queue de cheval de la samouraï frappait ses omoplates à chacun de ses pas. Elle surplomba la navigatrice, un immense sourire et le regard pétillant. Lors de leur première rencontre, elle n'aurait jamais imaginé que sa passion pour l'histoire serait si grande. Nami observa le ciel assombrit par l'heure à travers la fenêtre. Elles devaient rentrer avant la tombée de la nuit. Après tout, Sanji les attendait déjà pour le repas. Levy les pressa vers la sortie, son côté maman poule prenant le dessus. Robin mit ses nouveaux livres dans un sac que Yamato passa sur son épaule. La migraine de Nami revint à l'assaut en les voyant.

- Tu ne t'arrêtes donc jamais ?

- Ce sont des registres de langues anciennes, les livres de traductions de ces quatre cent dernière année ne donnent rien. Je vais étudier les archives datant du siècle oublié. Après tout, elle a voyagé dans le temps en plus de voyager dans un monde parallèle. Qui sait jusqu'où vont ses connaissances ? Je ne veux laisser aucunes pistes de côté. Des langues oubliées, des théories sur des livres de traduction perdus, des langues inventées. Ce sont tous des éléments que nous n'avons pas encore étudié.

- Repose toi un peu, où je demande à Chopper de t'administrer un sédatif.

- J'ai échappé au gouvernement mondial pendant plus de vingt ans. La brune passa le pas de la porte. Une aiguille ne me fait pas peur.

- Et si je demande à Zoro de te maintenir de force ?

- Essaye pour voir.

Le regard noir de la brune lui glaça le sang. Parfois elle oubliait le passif de Robin. Miss All Sunday resurgissait... de plus en plus souvent. Ce côté là, Nami préféra l'éviter. L'état de Black Maria à la fin d'Onigashima, était un bon exemple dont elle souhaitait oublier l'existence. La mage des esprits célestes suivit ses pas. Elle avait les traits tirés par la fatigue et chaque pas menaçait celle-ci d'une chute imminente.

- Personnellement, j'espère qu'Hibiki ne sera pas en retard demain. Lucy frotta son front marqué. Je suis épuisée.

- Rentrons nous reposer, je voudrais profiter un peu de ma fille avant de la coucher.

Les rues de Magnolia étaient calmes, elles croisèrent quelques couples et familles. Yamato attirait les regards avec sa grande taille. La princesse démone ne s'en préoccupa aucunement, trop absorbée par sa discussion avec Robin. Les rues étaient décorées et Nami remarqua qu'elle n'avait pas prit le temps de regarder de plus près la ville. Elle repéra quelque boutiques intéressantes. L'idée d'une journée shopping traversa son esprit. Celle de jouer à la poupée avec Yamato aussi. Au premier moment de répit, elle insisterai pour le faire. Elle avait furieusement besoin de vider son esprit ces derniers temps. Des regards indiscrets coulaient sur elles, Nami accéléra le pas, bouscula au passage un homme sans le vouloir. Elle s'excusa vivement, pétrie de gène. L'inconnu lui assura que tout allait bien, une main sur son épaule. Il afficha un grand sourire comme pour la rassurer. La rousse trouva le geste de trop. C'est Levy qui mit fin à la situation en précisant qu'elles étaient pressées. Comme depuis l'accident, la guilde était bruyante mais l'ambiance redonnait de l'énergie. Sanji semblait nager dans le bonheur, accompagné de Mirajane et Lisanna, il faisait le service aux femmes, ignorant allègrement les hommes. Travailler ici de la même façon qu'au Baratie, devait lui rappeler de bons souvenirs. Dans un coin de la taverne, Robin remarqua Erza en pleine discussion avec Jellal. Un peu à l'écart des autres, ils étaient dans leur bulle. La rousse replaça ses cheveux derrière ses oreilles. Lui semblait la dévorer des yeux. Elle avait envie d'investiguer tout un coup. Jellal était un homme courtois et sensiblement discret. Les deux tourtereaux travaillaient sur les potentiels dangers qui les attendaient à chaque tournant. Derrière elle, Levy courut dans les bras de son mari. Lily sous sa forme de combat tenait sa filleule contre lui. Le petit bébé aux cheveux indigo gazouilla lorsqu'elle aperçu sa mère. Usopp et Franky fabriquaient tout et n'importe quoi dans un coin. Zoro dormait au fond de la pièce, Chopper lui faisant la lecture. Brook jouait de la musique et Jimbe en pleine discussion intense avec Jubia semblait trouver la présence de la femme eau, plaisante. Leur retour amorça le repas, les heures défilèrent rapidement et la guilde se vida. Wendy, après un dernier examen, fut la dernière à quitter les lieux, accompagnée de Charuru. L'archéologue ferma les portes à clefs dernière elle. Robin décida de prendre une douche avant de retourner à ses recherches. Nami avait disparu de son champ de vision depuis un certain temps. Elle monta à l'étage, là où la guilde les avait installé. Une fois dans la chambre qu'elle partageait avec les filles, elle ne trouva rien. Robin n'eut pas besoin de chercher plus, à l'évidence, Nami se trouvait au chevet de leur capitaine. Elle passait rarement ces nuits dans cette chambre de toute façon. Yamato sortit de la douche, ses cheveux habituellement attachés tombaient sur ses épaules. Elle lui sourit tout en s'installant sur le lit. Elle portait un long t-shirt blanc et traînait avec elle un livre.

- Nami m'inquiète. Robin ne put qu'être d'accord avec ce constat. Elle se surmène.

- Zoro s'occupe d'elle, Yamato fit la moue. Elle finira par l'écouter.

- Luffy me manque.

La brune s'assit à ses côtés. Yamato triturait ses doigts. Son angoisse envers la santé de Luffy et Nami devenait plus forte de jour en jour. Robin ne savait pas comment la rassurer. Elle posa sa tête contre son épaule, geste qui détendit la samouraï. Ils avaient tous besoin de son retour. Robin déporta son attention sur le livre. « Les fleurs du silence » Le titre doré à chaud sur le cuir, lui donna envie de le consulter. Yamato s'appuya vers l'arrière, Robin toujours contre sur elle. La brune tourna les pages pour atteindre les premières lignes. Sa lecture débuta, sa voix douce articulant chaque mots inscrit. Sa respiration se cala sur celle de son amie et parfaitement en symbiose, elles s'apaisèrent. Les angoisses de Yamato s'envolèrent comme une nuée, l'élocution de Robin flattant ses oreilles. Elle ferma les yeux pour profiter au mieux du moment.

Zoro entra dans l'infirmerie sans frapper. Nami était là, le regard dans le vide. Elle jouait avec son bâton climatique. L'ancien allié de Big Mom n'avait pas refait surface depuis, accentuant l'agacement de la navigatrice. Luffy ronflait, entouré d'assiettes vides. Seul point positif sur son rétablissement. Ce qui n'était toujours pas suffisant pour la rousse. Il ne comptait plus le nombre d'heures et de nuits qu'elle avait passé ici à l'attendre. Son aura vacillait entre tristesse et colère. Tous les jours ses émotions devenaient plus forte. Souvent, il l'entendait pleurer à travers la porte. Ce soir, comme les autres jours, il avait attendu qu'elle se calme. Le parquet grinça sous ses pieds, elle ne réagit pas, préférant malmener le pauvre Zeus.

- Je ne suis pas sûr que le secouer autant le ramènera plus vite.

- Cet idiot n'est jamais là quand il faut. Elle caressa l'arme du bout des doigts. J'espère qu'il ne lui ait rien arrivé...

- Il a réussi à fusionner avec ton arme alors que Big Mom tentait de le tuer. Un petit changement de monde ne devrait pas le mettre en danger.

Elle rangea le climat tact, son attention dériva sur leur capitaine. La main sur le ventre, il ronfla plus fort quand elle écarta les mèches brunes barrant son front. Son chapeau sur la table d'appoint attendait sagement son réveil. Nami soupira face au silence de son compagnon. Elle avait peur d'amorcer la discussion, peur de s'énerver trop facilement car elle était à cran. Peur de reprendre une discussion qu'ils avaient déjà eut plusieurs fois et qui n'en finissait jamais. Peur que Luffy ne se réveille pas...

- Il va bientôt se réveiller.

- Comment peux-tu en être si sûr ?

- Il se réveille toujours. Nami frissonna. Tu te rends malade. Ton comportement commence à inquiéter les autres.

- Tu ne devais pas t'en charger ?

Son ton ne plut pas au bretteur. Tranchant comme une lame de rasoir. Elle s'en contrefichait. Sous la fatigue, elle devenait cinglante, se rongeait les ongles et tapait du pied. Elle ne prenait plus soin d'elle, l'état de ses mains en étant la preuve. Elle avait perdu du poids en plus de l'éclat dans ses cheveux. Lui ressentait son aura comme une multitude de picots, transperçant sa peau de manière répétitive. Il détestait cette sensation. Il était épuisé, mais elle l'était deux fois plus que lui, donc il ne dit rien.

- Même Luffy, le plus idiot des hommes, comprendrait que tu ne vas pas bien.

- Je vais très bien. Zoro pinça l'arrête de son nez.

- C'est exactement de ça que je veux parler. Tu ne les trompes plus Nami. Si la navigatrice de notre équipage tombe avec le capitaine. Il craignait sa réaction. A qui doit-on se fier ?

- A TOI !? C'est toi le bras droit ! Le regard courroucé de la navigatrice tomba sur lui. Prends tes responsabilités.

- Je ne peux pas les empêcher de s'inquiéter pour toi !

La chaise sur laquelle elle se trouvait, tomba au sol quand elle se redressa avec véhémence. Luffy fronça les sourcils pour leur tourner le dos. Nami ne le vit pas se recroqueviller, ses bras enroulés autour d'un cousin. Ses mains s'emmêlèrent dans le col de Zoro pour le secouer. Même avec toute la force dont elle disposait le bretteur ne bougea pas. Sa rage croissait, les larmes passant la barrière de ses yeux. Zoro détourna le regard. Épuisée, elle se défoula sur lui, le seul capable de supporter son état.

- TU es le bras droit ! Tu DOIS tous nous tenir la tête hors de l'eau dans ce genre de situation ! Tu devais t'occuper des autres !

- Qu'est-ce que tu crois que je fais depuis des mois !? Les mains de Zoro pressèrent ses épaules décharnées. Tu n'es pas la seule à t'inquiéter pour lui ! Arrêtes de ressasser ! Tu ne peux rien faire de plus qu'attendre !

- Ne me dis pas ce que je dois faire ! Ses cris résonnèrent dans toute l'infirmerie. TU NE PEUX PAS COMPRENDRE CE QUE JE RESSENS !?

- JE NE PEUX PAS CAR TU NE ME DIS RIEN PUTAIN !

La navigatrice se débattait, les larmes coulant sur ses joues sans aucune retenue. Dans sa lutte contre Zoro, ses ongles s'enfoncèrent dans son avant bras pour le forcer à la lâcher. L'un d'eux cassa et il ne broncha pas. Elle ne voulait pas entendre ce qu'il tentait de lui dire. Ils avaient déjà eu cette conversation. Trop de fois. Elle frappa son torse, l'insulta mais il ne la lâcha pas. Après plusieurs minutes, elle finit par laisser tomber. Ses bras le long du corps, elle sentit ses forces la quitter. Elle se sentait vide. Malgré tous les efforts du monde, il ne l'avait pas relâché.

- Tes sentiments, elle renifla. Ne laisse pas tes sentiments pour lui te dévorer à ce point. Elle se laissa aller contre son torse. Luffy se relève toujours, tu le sais. On le sait tous. Arrêtes de t'en vouloir pour Ace.

- On aurait dû être avec lui à ce moment là. Ses larmes doublèrent. J'aurai dû être là pour lui.

- Cesse de te focaliser là dessus. Tu ne pourras pas revenir en arrière pour changer les choses. Quand bien même tu n'aurais pas été arrêtée par les météorologues de Weatheria, tu ne savais pas où le retrouver.

Nami se renfrogna. Les bras de Zoro l'encerclèrent. Dans ses bras, elle se rendit compte de tous ses efforts pour rassurer l'équipage. Elle vit enfin tous les efforts qu'il faisait avec elle. Elle était sur les nerfs. Le bretteur le savait, puisqu'il s'excusa de lui avoir crier dessus. Elle l'encercla de ses bras à son tour. Elle en avait besoin. Il grogna son mécontentement. Ce genre de situation ne lui plaisait guère. Être dans la sensiblerie n'était pas son fort.

- Je te préviens, je ne te prendrais pas dans mes bras tous les jours. Elle rit. Ça demande beaucoup trop d'effort de ma part.

Un second frisson parcouru son dos. La fatigue prit le dessus sur sa colère refoulée. Le bretteur l'éloigna de lui pour lui jeter un plaid sur le dos et quitter la pièce. Ses derniers temps, il savait mieux que quiconque quand elle avait besoin d'être seule. Il voulait certainement aussi éviter de la voir se morfondre. Luffy grogna dans son sommeil, coupant court à ses réflexions. Depuis deux jours, il ruminait s'en jamais sortir de son sommeil. Parfois son agitation se transformait en cauchemar. Toujours le même. Toujours les mêmes événements en boucle. Toujours le même prénom à atteindre ses oreilles... celui d'Ace. Ce soir, encore, ce cauchemar revenait. Ce soir aussi, elle ferait de son mieux pour tenter de l'éloigner des ses mauvais souvenirs. Quitte à ne pas dormir un jour de plus. Elle essuya la sueur de son front ainsi que sa nuque. Elle s'attarda sur la cicatrice sur son torse, stigmate de ce jour qui hantait encore son sommeil. Elle n'arrivait pas à imaginer la souffrance éprouvée par Luffy, elle aimerait pouvoir l'aider. Ses doigts s'emmêlèrent aux siens, ils étaient chauds. Elle rapprocha sa main de son front. Ce geste l'apaisa, elle frotta sa joue contre cette source de chaleur et ferma les yeux. Elle l'aimait...profondément. Zoro avait raison, elle se tuerait à la tâche pour lui. Il ne comprenait peut être pas les sentiments qu'elle affectionnait pour lui, mais...il en valait la peine.

Zoro traîna des pieds dans le couloirs. Si Luffy ne se relevait pas rapidement, Nami sombrerait sans qu'aucun membre de l'équipage puisse l'aider à s'en sortir. Maintenant discuter avec elle relevait de l'impossible. La taverne était vide à l'exception de l'archéologue, le nez fourré dans de vieux parchemins. Sa simple présence dissipa sa mauvaise humeur. Il était certain qu'elle n'avait pas eu besoin d'user de ses pouvoirs pour entendre sa dispute avec la rousse. Elle ne posa aucune question, une faculté qu'il aimait chez elle. Elle avait rapproché des tables et étalé ces nouveaux documents. L'odeur du café planait dans la pièce. Une autre se mélangeait avec, une odeur qui ne quittait jamais l'archéologue. Son odeur. Un mélange suave et fleuri. Il remarqua ses cheveux humides entrelacées entre eux pour former une natte sur le côté. Elle portait une sorte de leggings gris avec un pull beaucoup trop grand pour elle. Un pull d'homme ? Elle avait volé l'un des vêtements que la guilde leur avait prêté. Une tenue plutôt étrange quand on l'a connaissait plus féminine. Lui, cet accoutrement ne le choqua pas. Il avait passé de nombreux moments tard le soir avec elle dans des tenues confortable comme celle-ci. Ses lunettes sur le nez, elle parcourait le papier et prenait des notes avec application. Entre la dépression de Nami et l'acharnement de Robin, il commençait à fatiguer lui aussi. Il avait besoin d'un verre pour tenir. La grande brune était consciente de sa présence et de son besoin car elle usa de ses pouvoirs pour lui jeter une bouteille. Il s'assit en face d'elle pendant que ses doigts firent sauter le bouchon. En silence, il observa l'archéologue jouer avec son crayon. Chaque gestes de sa part lui étaient aisés à traduire. Ses sourcils se fronçaient quand elle butait sur un obstacle. Elle frappait le bout de son crayon contre la table pendant ses réflexions avec rythmes. Quand elle trouvait la solution, elle avait un petit sourire satisfait. Pour une raison inconnue, l'observer le fascinait. Elle avait toujours eu ce côté mystérieux depuis leur rencontre. En quatre mois, il ne s'était jamais senti aussi proche d'elle qu'en cet instant. Ils passaient leur soirée ensemble, parfois dans un silence complet, parfois en discutant sans compter les heures. Cette nouvelle tendance lui vidait l'esprit par la même occasion.

- Tu as trouvé des pistes ?

Elle ne s'attendait pas à une interaction de sa part. Pas après la façon dont il observait tous ces moindre faits et gestes. Encore moins après une dispute houleuse avec Nami. Quand elle leva les yeux de ses feuilles, le bretteur entamait seulement sa bouteille. Le liquide glissa dans sa gorge lentement, attirant son attention sur sa pomme d'Adam. Elle poursuivit son inspection, sur son avant bras, là où se trouvait la marque de la guilde. Le motif noir épousait parfaitement bien l'intérieur de son poignet. Un instant, elle l'imagina avec les tatouages typique de Wano. Un soupire de satisfaction lui rappela qu'elle devait répondre.

- Rien de concluant pour l'instant. Je n'arrive pas à trouver de correspondance avec ces nouveaux écrits.

- Jellal a parlé d'une guilde noire en début de semaine. Une guilde intéressée par la sphère.

- C'est vrai. Robin gribouilla sur ses notes. Un espion occupe nos rangs et nos déplacements sont suivis depuis plusieurs semaines par une guilde clandestine nommée « Death's Head Caucus ». Jellal ne m'a pas encore donné tous les détails mais il semblerait que le maître de la guilde en personne agisse dans l'ombre.

Il manqua de lâcher sa bouteille. Sa dernière gorgée glissa au mauvais endroit et son visage se crispa sous la sensation d'étouffement qu'elle lui procura. Le regard moqueur de l'archéologue face à sa toux, le fit rougir. C'était simple de se sentir idiot devant elle.

- Plusieurs semaines hein ? Il s'étrangla. Attends... Pourquoi t'as rien dis plus tôt ?

- Ils n'agiront pas tant que nous n'aurons pas trouvé les derniers langages du grimoire. Zoro grinça des dents. Jellal cherche activement le maître de cette guilde clandestine. Moi, je cherche la taupe entre deux ouvrages de traduction.

Il ne savait pas quelle option choisir entre la sermonner ou être soulagé de constater que son observation était toujours aussi fiable. Elle prenait beaucoup de risques toute seule. Le dos droit, elle faisait face au second avec aisance. Son attitude, lui fit penser qu'elle n'était peut être pas la seule finalement à prendre des risques. Elle était trop sereine.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit.

- Tu es assez occupé à maintenir l'équipage. Je ne voulais pas en rajouter.

- Alors qui ?

- Gajeel. Zoro ne s'attendait pas au dragon slayer. La nuit il devient mon informateur. Pour l'instant, rien de concluant. Seulement des gardes aux alentours, c'est pour cette raison qu'Erza en a informé Jellal.

- Maintenant aussi ?

- Actuellement une dizaine d'hommes sont autour du bâtiment et cherche à écouter nos conversations. Heureusement pour nous, la guilde a un dispositif de sécurité. Personne ne peut entendre ou entrer ici tant que le maître n'en donne pas l'ordre.

- Donc même si on voulait sortir on ne pourrait pas. La taupe ne tente pas de rester ici ?

- Non, elle s'arrêta pour prendre un gorgée de café. Il ou elle est extrêmement prudent. D'autant plus que nous le sommes davantage que lui avec l'absence de Luffy.

Pour conclure la discussion, elle quitta sa place pour s'installer aux côtés du bretteur sur son banc. Une petite habitude qu'elle avait prise depuis peu avec lui. Elle déplia ses notes devant eux. Zoro prenait les tours de gardes chaque soir et elle, elle travaillait d'arrache-pied sur la traduction. La présence de l'autre les maintenait éveillés. Robin créa un clone pour élargir son champ de vision. Zoro observa en silence les vieux papiers abîmés par le temps. Sa bouteille se vida rapidement, la brune lui en jeta une nouvelle. Il l'ouvrit, puis la porta à ses lèvres. Une idée frappa son esprit. Il cessa son geste pour tendre le liquide doré à l'archéologue. Elle plissa les yeux quelques secondes, soupira puis accepta sa demande.

- Tu n'es pas sérieux...

- Fais moi plaisir, accompagne moi ce soir. Elle tourna le buste vers lui. La dernière fois remonte à quatre mois sur le Sunny.

- Tu dois vraiment te sentir seul pour me supplier. Le goulot toucha sa bouche déformée d'une sourire. Pour ton bien, je compte sur toi pour ne pas profiter de ma faible tenu en alcool.

-Je n'oserai pas.

Son doigt releva la bouteille, l'obligeant à boire plus qu'elle ne le voulait. L'alcool diminua de moitié par ce geste et Zoro laissa un rire franc fendre la pièce devant la grimace de Robin. La boisson de ce monde restait trop forte pour elle. Aussitôt, ses joues prirent des couleurs. L'alcool et elle ne faisaient pas bon ménage. Zoro s'apaisa. Elle vit ses muscles se détendre dans son fou rire. Être la seule à le voir quitter son masque de sérieux, l'obligea à rester stoïque. Elle ne voulait pas le braqué donc elle ne dit rien. Elle observa. Il avait les traits du visage tirés par la fatigue, reflétant la charge mentale qu'il supportait depuis leur arrivée. Si elle le soûlait... peut être qu'un sommeil réparateur serait possible. L'idée lui sembla bonne mais sa relation avec l'alcool l'empêchait d'avoir suffisamment de résistance pour coucher le bretteur. L'assommer ? Même en détournant son attention, elle n'était pas certaine de provoquer autre chose qu'une migraine désagréable. Zoro ne vit pas l'archéologue comploter en silence. Son attention était attirée par les notes griffonnées dans le carnet. Elle avait regroupé plusieurs symboles ensemble, ne comprenant pas la raison, il la questionna. Sa question sembla la sortir de ses songes, elle se rapprocha un peu de lui. Son odeur prit le dessus sur les autres arômes.

- J'ai rassemblé les runes et les caractères distincts pour éventuellement recréer l'alphabet des langues manquantes. Nous n'avons rien trouver dans les livres de traductions récents donc pour élargir notre champs de vision je me suis intéressée aux langues plus anciennes voir disparues recensées.

- Les livres les plus récents datent de quand exactement ?

- Plus ou moins quatre cent ans, pourquoi ?

- C'est récent ça ? Zoro avait posé son menton dans sa main. Son regard moqueur, l'intrigua. Elle l'imita. Tu n'a pas la même définition du mot « récent » que le reste du monde.

- Dans mon domaine, les événements datant d'un demi-siècle sont récents.

- Beaucoup de faits sont à recenser au bout de cinq cent ans.

- Tout comme il peut ne rien se passer pendant ce lapes de temps.

Pour appuyer ses propos, elle le poussa gentiment du bout du doigt. Elle aimait avoir le dernier mot. Elle reprit son explication de plus belle, dans le but de l'empêcher de continuer sa réflexion. Un rire discret de sa part elle le vit se concentrer sur ses éclaircissements. Il était plutôt bon élève et semblait plus intéressé qu'elle ne l'imaginait.

- Dicé Nahima a créé la sphère dans ce monde quatre cent ans auparavant. Seulement dans notre monde elle est morte lors du siècle oublié. Elle a donc fait un bond dans le temps en arrière en plus de changer de monde. Elle vola l'alcool pour boire une gorgée. Le carnet contient des langages édifiés à des époques plus ou moins lointaine. Elle a certainement étudié les langues de ce mode, on doit donc toutes les passer au peigne fin.

- Je comprends mieux ta décision.

- Tu sais, elle vida le contenu de la bouteille, je serai incapable de te donner avec exactitude le nombre d'ouvrage étudié depuis notre arrivée.

Il vit son expression joyeuse s'effondrer. Elle aussi portait énormément sur ses épaules ces derniers temps. Il ne s'était pas assez attardé sur son ressenti. Il n'avait pas assez fait attention à elle. Encore une fois. A son tour, il bougea de place, cassant encore plus la distance entre eux. Leurs épaules se touchaient maintenant et Robin se força à sourire. Elle bailla discrètement tout en se concentrant de nouveau sur son travail. La fatigue se faisait ressentir, elle voyait ses notes se confondre mais elle voulait continuer ses recherches. Elle devait continuer. Zoro la vit lutter. Par moment, sa tête basculait vers l'avant, elle sursautait, remettait le nez dans ses notes et recommençait. Elle avait besoin de repos, mais il ne savait pas comment l'obliger à aller se coucher.

- Tu devrais te reposer. Continuer sur cette lancée ne te fera pas avancer.

- Je peux continuer à travailler, sa main passa sur son visage. C'est bon.

- Robin, pour ce soir... il posa la sienne sur son épaule. Accord toi un peu de repos. Je te le demande.

- Je vais avoir besoin de me vider la tête si je veux réussir à m'endormir.

Zoro remballa ses notes sans lui laisser le temps de parler ou d'agir. Il éloigna les recherches pour ne pas la tenter. Elle avait quitté ses lunettes et libéré ses cheveux. S'il pouvait éviter de la voir s'écrouler comme Nami, et lui intimer de prendre du repos sans se disputer avec elle, ça l'arrangeait.

- Une partie de go ? Sa question la fit sursauter. Tu voulais te vider l'esprit, non ? Donc c'est ce qu'on va faire.

- Je ne savais pas qu'on en avait un, dit-elle tout en ouvrant une nouvelle bouteille.

- D'où tu sors cette bouteille ?

- Tu voulais que je t'accompagne dans ton ivresse, je tiens ma promesse. Et puis, elle lui tendit, l'idée de me saouler avec toi me paraît plutôt efficace pour oublier nos tracas. Jouons.

Visiblement, Robin était déjà sous l'emprise du liquide. S'il devait retenir une seule chose de cette nouvelle débauche, c'était leur tendance à abandonner toute retenu. Un comportement parfois glissant. Il obéit pour l'éloigner de l'alcool, si elle tombait maintenant, il serait frustré de ne pas en profiter un peu plus. Il lui intima vivement de calmer sa descente tout en amorçant la sienne. Le bretteur quitta sa place pour passer derrière le bar. Première étape, ravitaillement d'alcool, deuxième étape, retrouver le plateau et les pierres, troisième... Perdre. Robin gagnait toujours. Après une fouille minutieuse, il revint à sa place. Il ne prit pas la peine de s'asseoir en face, il préférait l'avoir à ses côtés. Réflexions faites, il ne savait pas pourquoi. Robin avança légèrement le buste vers le goban. Leur dernière partie datait de leur séparation. Ils jouaient souvent ensemble à l'époque. Un sentiment de nostalgie plana dans son esprit. Zoro n'avait jamais gagné une seule partie malgré sa ténacité. Il lui donna les pierres noires, rien n'avait changé.

- Tu me donnes l'avantage d'avoir un coup d'avance ?

- On a toujours fait comme ça, il avait un demi sourire.

- C'est délicat de ta part.

- Ne t'imagines pas gagner aussi facilement. Elle le dévisagea, une pierre entre les doigts. Je me suis amélioré. Mihawk m'a bassiné pendant deux ans avec ce jeu.

- Tiens donc... Une idée lui traversa l'esprit. Je te propose de pimenter le jeu.

Zoro fronça les sourcils. Ça, ça n'augurait rien de bon. L'aura de Robin changea, elle préparait quelque chose. L'aura qui se dégageait d'elle lui donna des frissons. Une multitude de fourmis dans le corps, elle soutenait son regard. Son éternel sourire énigmatique sur le visage, elle poursuivit son ascension vers l'ivresse. Tout un coup, elle n'était plus certaine d'être assez sobre pour jouer convenablement.

- Lorsque l'un de nous capture les pierres de son adversaire, il peut poser un question.

- C'est tout ? Il s'étonna d'une règle aussi simple.

- N'importe quelle question. Là, ça lui ressemblait plus. L'autre doit répondre sincèrement.

- D'accord.

Sa réponse positive, trop rapide à son goût, lui fit manqué de faire tomber la pierre dans sa main. Le bretteur avait les yeux rivés sur le plateau de jeu. Il avait accepté facilement... Robin posa la première pièce, observant l'homme à ses côtés, Zoro suivit. Les placements s'enchaînèrent, la première capture arriva rapidement. Leur façon de jouer n'avait pas changé. Agressive d'un côté, minutieuse de l'autre. Une question, ou plutôt une affirmation.

- Tu sais que ce pull devrait être sur le dos de l'un des membres masculins de notre équipage ? Tu nages dedans.

Elle plongea ses yeux bleus dans les siens. C'était ça, sa première question ? Son avis sur l'emprunt d'un pull ? Quel gâchis. Pour tout dire, elle ne savait pas auquel était destiné le vêtement, elle l'avait seulement prit. Choper trop petit. Usopp et Luffy trop fétiches. Franky, Jimbe et Brook, improbable. Sanji ? Oui mais il n'était pas assez musclé pour cet habit. Son regard passa sur la clavicule marqué du bretteur pour s'arrêter sur ses épaules. Sa chemise ouverte sur son débardeur laissait entrevoir les muscles de son torse. Oui, ce pull serait parfait pour lui. Elle était bien dans ce haut, il avait un côté rassurant... comme lui.

- Vous ne le portez pas. Nos vêtements sont tous à la buanderie et ceux de Yamato sont trop grands pour vous, alors je te laisse imaginer sur moi.

- Tu es plus grande que moi.

- Sept centimètre de plus.

- Toujours aussi pointilleuse.

Leur différence de taille n'était qu'un prétexte pour s'envoyer des piques. Un petit jeu qu'ils entretenaient depuis leur rencontre. C'était nécessaire pour eux. Le bretteur avait son regard joueur. Elle reprit son étude. Rentrer dans son jeu maintenant ne l'intéressait pas. Elle voulait mener la danse. Il but, elle posa sa pièce en le regardant de haut. La technique de base adoptée par Robin était de l'ignorer pour mieux le piquer. Sauf que ça ne marchait plus sur lui. Un combattant analysait, traduisait et contrecarrait les attaques de son ennemi. Peu importe l'intelligence de l'opposant. Le jeu commençait à être intéressant. Entrant dans son jeu, il la laissa prendre ses pierres. Elle fit semblant de réfléchir un instant, son index contre ses lèvres. Elle avait un milliard de questions à lui poser.

- Pourquoi tu as affirmé à Kaido de ne pas posséder le Haki des rois ?

- Tu as vraiment des oreilles partout toi.

Zoro fit tourner le galet devant lui sur lui même. Robin acheva la bouteille. Elle la reposa avec un peu trop de force. Sa main gauche vint frotter sa nuque, il ne fit aucune remarque sur son action, trop occupé à chercher une réponse.

- Quand il m'a posé la question, je n'avais jamais imaginé cette possibilité. C'était... invraisemblable.

- Comment as tu pris conscience de cette faculté ?

Il prit son pion. Ce moment où il avait accepté cet éventualité, était gravé dans sa mémoire. Profondément dans son âme. Ses souvenirs avec le vieux de son village. Un vieux qui n'était autre que Kozaburo Shimotsuki, le grand père de Kuina ayant quitté Wano Kuni pour fuir son pays. Père d'Enma, le seigneur des enfers et de Wadô Ichimonji. Les nombreuses révoltes du chef d'œuvre de ce vieillard. Cette sensation qu'il avait ressenti lorsqu'il était parvenu à lui faire ployer le genou avec ses ambitions. Cette épée insatiable, dont la soif d'haki ne pouvait pas être étanchée sauf par le Haki des rois.

- Tout sabre possède une personnalité, et c'est au sabreur qu'il revient de l'apprivoiser. Sa main quitta sa crinière pour caresser lascivement Enma. Si tu veux une réponse, il pointa la garde de son épée vers elle. Prend mes pierres.

Robin inspira profondément, il n'avait pas oublié la règle. Une question par prise. Frustrée, elle plaça ses soldats, alléchée par sa dernière révélation. Tellement, qu'elle ne remarqua pas les placements de Zoro. Sûre d'elle, elle disposa sa dernière carte en le fixant. Les lèvres de Zoro se déformèrent dans un rictus goguenard. Elle tiqua tout en observant ses doigts déposer la sienne. Ses marqueurs entouraient totalement les siens. Ses orbites bleus se raccrochèrent à son œillade moqueuse. Elle venait de perdre la partie. Elle mordit sa lèvre quand il se redressa de toute sa hauteur. Putain. Qu'est-ce qui lui avait échappé pour perdre aussi rapidement ?

- Tu t'es déconcentrée, prononça le bretteur comme s'il lisait en elle. Ce n'est pas comme ça que tu auras la réponse à ta question.

- Tu n'as jamais gagné contre moi, son ton irrité l'amusa.

- Tu n'es pas infaillible.

- Je veux une revanche.

- Qu'est-ce qui t'as poussé à briser la colonne vertébrale et la nuque de la femme araignée. Questionna le sabreur en l'ignorant. Tu es trop calme pour laisser la colère te submerger.

Robin fronça un peu plus le regard. Oui, elle était de nature calme et Black Maria avait attisé la colère profonde enfouie en elle. Son démon. Cette femme impitoyable, fermée et calculatrice. Miss All Sunday. Elle ne tolérait pas qu'on se moque de ses amis. Cette femme avait frappé et insulté leur cuisinier, profitant de sa faiblesse plus qu'honorable. Le plateau de nouveau vierge entre eux, lui faisait de l'œil. Elle détestait sentir cette colère gagner son corps. Cette colère qui s'infiltrait dans ses veines, brûlant son corps pour la marquer au plus profond de sa chaire. Le bretteur remarqua ses états d'âme. Sa paume engloba son épaule, la secouant. Son touché provoqua une chair de poule sur sa peau.

- Tu es trop silencieuse.

- Cette femme s'en prenait à notre ami. Elle n'avait aucun droit de traîner Sanji dans la boue comme elle l'a fait. Je l'ai simplement remise à sa place. Un silence plana. Elle n'avait pas besoin de ses membres de toute façon.

Zoro haussa les sourcils. C'était radical... mais pas étonnant de sa part. La nature lugubre de l'archéologue ne l'avait personnellement jamais dérangé. Des éclairs indéchiffrables traversèrent l'iris bleuté de la grande brune. Ses doigts se crispèrent dans son pull. Ses vieux démons remontant à la surfaces. Dans leur mutisme, elle regarda Zoro boire dans une bouteille récemment ouverte.

- Ce crétin peut se défendre tout seul.

- Pas face à une femme. Elle fronce les sourcils. Il est trop gentil.

- C'est ce que je dis. C'est un crétin.

Elle le fusilla du regard. Peu importe les arguments qu'elle avancerait, il ne semblait pas vouloir l'écouter. Le bretteur retira la chemise qui camouflait son débardeur, ses muscles roulant sous chacun de ses gestes. Cette vision lui donna chaud. Elle l'avait vu un nombre incalculable de fois dans ce genre de tenue, parfois plus dévêtu que ça. L'alcool devait lui jouer des tours car inconsciemment, elle détailla le moindre de ses tissus musculeux en mordant sa lèvre. Le bretteur ne remarqua rien, jetant le vêtement sur l'assise derrière la table.

- Laisse le love-Cook se démerder la prochaine fois.

- Tout comme elle, tu n'as pas besoin de savoir pourquoi Sanji s'est reposé sur moi.

Retour brutal à la réalité pour la brune. L'idiot s'était lui pour elle, avec sa fierté démesurée ! Sa remarque le blessa dans son ego. Être réduite à «elle», fit grincer ses dents. La raison pour laquelle il se reposait sur elle ? Il était incapable de frapper une femme, et alors ? Ce n'était pas une raison pour crier à l'aide sur le champs de bataille, tout en la laissant face à un ennemi dont on ne connaissait rien. Elle lui retira la bouteille des mains avec hargne et l'acheva. Il en ouvrit une nouvelle avec force, le liquide brun coula légèrement sur ses doigts mais il s'en fichait. C'était le dernier de ses soucis.

- Je t'en prie, sa voix était sombre. J'ai très envie de connaître la raison.

- Tu l'as dis toi même. C'est un crétin, articula-t-elle dans un sourire mauvais. Jouons.

Elle plaça son premier pion. La tension du bretteur monta en flèche. Elle jouait avec ses nerfs et il fonça dans le tas sans réfléchir. Une veine pulsant sur son front, il massacra sa défense sans rechigner. Ses gestes étaient secs et Robin sentit son Haki l'envelopper. L'air ambiante comprima son corps dans un étau de mauvaises ondes. L'aura de Zoro pressant sa chair indéfectiblement, de plus en plus en fort. Il captura ses marqueurs en posant sa pierre tout en la pressant du regard.

- Réponds.

- Sanji, elle inspira avec difficulté. Sanji m'a donné l'occasion de me battre pour vous. Il m'a donné sa confiance.

- Il t'a mise en danger, craqua le bretteur. Tu comprends ?!

- Je sais me défendre, commença-t-elle à hausser le ton.

- Tu es forte, oui. Il pinça l'arrête de son nez. Peu importe à quel point tu l'es, te laisser seule face à autant d'ennemi sans soutien, c'était débile !

- Brook était à mes côtés !

- LE CP-0 ÉTAIT LÀ AUSSI !?

Agacée par sa réplique, la brune fit fleurir ses membres, répétant le geste qu'il avait eut avec elle plus tôt. Obligé de boire, la bouteille se vida d'une traite. Un peu trop rapidement, même pour un habitué tel que lui. Il toussa à plein poumons lorsqu'elle le libéra. Il hésita à la tuer sur le champ, son idée rapidement coupé par le fou rire de la brune. Elle frappait la table du plat de la main, l'autre sur son ventre. Elle riait si fort, que ses côtes lui firent mal.

- On se disputait pas à l'instant ? Croassa le bretteur. Tu perds rien pour attendre toi...

- Si tu voyais ta tête !

Elle ne regrettait pas son geste, loin de là. Zoro se leva en tanguant, l'alcool lui montait à la tête plus vite que prévu. Il avait besoin d'eau, vite. Elle le vit rejoindre l'évier pour ouvrir le robinet et boire en grande quantité. Elle n'avait pas seulement agit par agacement, elle avait aussi agit par gêne. Il n'était pas en colère contre Sanji parce que ce dernier n'était pas capable de battre une femme. Il l'était car elle avait été en danger. Prise de remords, elle le rejoignit dans le but de s'excuser. Elle se plaça derrière lui attendant sagement qu'il finisse. Zoro ne l'entendit pas, trop préoccupé par sa gorge en feu. Il passa de l'eau sur son visage, son mal de crâne de plus en plus fort. En soi, c'était bien fait pour lui, elle lui avait seulement rendu la pareille. En plus de cela, elle avait désamorcée leur dispute imminente. Il s'était laissé emporté. Quand sa gorge ne brûla plus, il se retourna et la percuta. Le choc l'envoya valser contre le comptoir. Zoro la rattrapa de justesse, une main dans le bas de son dos pour amoindrir le coup. Ses phalanges se retrouvèrent écrasées contre le bois mais il accusa le choc. Leur collision provoqua la chute d'une statue en fer. Le fracas les fit sursauter. En voulant voir la scène, Robin sentit une vive douleur dans sa nuque lorsqu'elle la pivota. Elle gémit sous la douleur, Zoro le remarqua immédiatement. La fatigue accumulée l'avait rendu fragile. Une main sur sa nuque, il vit clairement les larmes lui monter aux yeux. Les lèvres pincées, elle amorça un pas en arrière. Il l'en empêcha en la ramenant contre lui. Elle posa sa seconde main à plat contre son torse pour garder l'équilibre, sa poitrine collée contre la sienne. Une goutte d'eau issus de la crinière verte glissa sur son nez. Chutant sur sa main alors qu'elle tentait de mettre de la distance entre eux. Son souffle se faufila sur sa gorge, ils étaient trop proches.

- Tu t'es coincé la nuque. Zoro tapota du bout des doigts l'endroit en question. Laisse moi voir.

- Je vais bien, regarde !

Elle tenta de bouger la tête, un sourire crispé sur le visage. Le mouvement fut infime, c'était presque ridicule. Zoro appuya dessus, elle l'insulta immédiatement. Ou plutôt, elle jura si fort qu'il entendit leurs compagnons se retourner dans leurs lits. Il réitéra son ordre, agacé. Si elle ne lui obéissait pas, il la forcerai à le faire. En la soulevant avec l'aide de son bras enroulé sur sa taille, il l'emmena vers le banc, où il l'obligea à s'asseoir à califourchon dessus pour faire de même en s'installant derrière elle. Ses mains entourèrent sa nuque malgré ses protestations. Instantanément, Robin soupira de bonheur en sentant la chaleur de ses paumes sur sa peau. L'alcool leur montait réellement à la tête... Dans son dos, Zoro sembla reprendre son calme aussi. Certainement par gains de cause. Elle croisa une jambe sur l'assise pour garder le dos droit.

- Détend toi, je vais débloquer ça.

Les doigts rugueux du bretteur cherchèrent le point noueux pour le débloquer. Seul problème, il n'y avait pas qu'un seul nœud... Son corps entier était un immense sac noueux. Il s'affaira à la tâche, doucement, ses gestes se mouvant en rythme, tous millimétrés et tendres. Elle était agréablement surprise. Elle sentit tout le stress des derniers mois quitter son corps. L'envie de se blottir contre lui et de fermer les yeux, traversa son esprit. Elle devait arrêter l'alcool. Les pincements de ses muscles se dissipèrent peu à peu. Ses pouces rejoignirent le centre de ses omoplates, là où semblait se concentrer toute sa douleur. Il appuya, elle gémit. Ses gestes s'arrêtèrent un instant, hésitants, avant de reprendre.

- Où tu as appris ça, ses doigts sur le nœud l'obligea à retenir en vain une exclamation. Aaaah... C'est tellement bon...

- Je vais mettre ses paroles sur le compte de l'alcool. Elle se relâchait enfin. Mihawk.

- Encore ? Elle ferma les yeux. Tu es très doué.

Zoro la remercia pour sa franchise alcoolisée. Les prémisses de leur dispute déjà loin, à son tour, il sourit. Ses muscles étaient tellement crispées... Pas étonnant qu'elle ait bloqué son cou aussi facilement. Plus il massait ses nœuds, plus il ressentait son stress. Ces doigts glissèrent sur sa peau, il la sentit frisonner. Elle était incroyablement douce. Un gémissement de soulagement quitta encore les lèvres de la brune. C'était mignon. Il se figea. A quoi il pensait là ? Il délaissa sa nuque pour ses épaules. Le pull l'empêcha d'atteindre les muscles étriqués de la brune.

- Ton pull me gène. Elle soupira lascivement. J'ai pas envie d'appuyer comme une brute.

- Je ne peux pas encore bouger la tête... Tu vas devoir m'aider. Zoro s'arrêta subitement. Un problème ?

- Non.

Robin souleva le pull en grimaçant. Une fois arrivée au milieu de la tâche, elle l'interpella. Le second mit un certain temps à réagir. Ils étaient bourrés. Oui c'était ça, ils étaient ivres et ils faisaient n'importe quoi. Un deuxième rappel de la brune fut nécessaire pour obtenir une réaction de sa part. Elle avait pivoté sur place pour lui faire face. Sans la quitter des yeux, il prit l'ourlet de son pull, ses doigts frôlant ses courbes. Les joues de Zoro prirent une légère teinte rouge quand elle lui sourit, consciente de la gêne occasionnée. La main gauche du bretteur passa derrière son dos, l'autre circula sous le tissu, à distance raisonnable, pour remonter sur sa nuque. Sa poigne sur son cou, il colla presque son corps au sien et tira le vêtement vers le haut, en prenant soin de ne pas lui faire faire de gestes brusques. D'abord la tête, ensuite les bras. Lentement, sans être rude. Sous son pull, Robin ne portait qu'une brassière épaisse noire. Sa gêne monta d'un cran, ce qui n'échappa pas à l'archéologue. Il reprit instantanément sa distance, jetant le pull sur sa chemise. Bordel... Il avait pourtant l'habitude de la voir comme ça.

- Je vais... Je vais finir de débloquer ta nuque. Bégaya-t-il alors qu'elle lui montrait de nouveau son dos. Je vais essayer de ne pas te briser les os. Le rire fluet de Robin s'empara de la pièce. Quoi ?

- Tu ne me ferais jamais de mal.

- Comment tu peux en être sûre ? Il appuya plus fort.

- Tu es toujours sous pression. C'était vrai. Impossible que tu perdes le contrôle même ivre.

- Je ne suis pas ivre. Mensonge.

- Tu l'es. Il se crispa. Sinon, tu ne te serais jamais abaissé à prendre soin de moi de cette façon. Tu es trop fier.

Elle avait raison. Il était bel et bien ivre. Ce n'était pas dans ses habitudes de prendre soin d'un membre de l'équipage sans le cacher. Et l'atmosphère entre eux devait étrange à cause de l'alcool. Dans sa réflexion, il ne remarqua pas que ces doigts arpentaient maintenant son dos. Le geste ne gêna pas la brune. Au contraire, elle ferma les yeux pour profiter à mieux de la sensation de bien être qu'elle ressentait. Leur mésaventure les avait rapproché plus qu'elle ne l'aurait imaginer. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale quand l'index du bretteur rampa sur son échine. Son pouce dénoua la dernière boucle noueuse sur ses reins. Ses paumes remontèrent de chaque côté de sa nuque, il déplaça doucement de droite à gauche la tête de la brune. Le mouvement était fluide et sans douleur. Il l'avait massé plus que nécessaire à l'évidence. Il était bourré. Rien d'autre.

- Je te remercie, elle courba le dos, tête en arrière pour le regarder. Je te revaudrai ça.

- Ce n'est pas nécessaire. Tu devrais remettre ton pull avant d'attraper froid.

Sa phrase à peine terminée, elle lui fit face. Un air mystérieux sur le visage, la brune avança le buste vers lui. Tellement, qu'il vit sans difficulté, la poitrine de la brune être comprimée entre ses deux bras. Bras qui la maintenaient dans cette position courbée. Il recula, elle avança. Arrivé au bord du banc, il se figea. Un mouvement de plus, et ses fesses rencontreraient le sol. Prit au piège, il tendit son corps vers l'arrière alors qu'elle dominait peu à peu son espace vital.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Pourquoi es-tu si gêné ?

- On est ivre, elle pencha la tête sur le côté. On est...à moitié nu.

- Après tout ce temps, tu devrais être habitué...

- Tu restes une femme et moi un homme. On devrait arrêter de picoler autant lorsqu'on est... il chercha ses mots. Enfin tu vois ce que je veux dire... J'apprécie ta compagnie, j'aime boire avec toi. L'alcool a meilleur goût, mais...

Ses muscles se raidirent face au sourire de la brune. Qu'est-ce qu'il venait de dire là ? Non...c'était un cauchemar. Il frotta vivement son visage avec ses mains comme pour se réveiller. La honte l'envahit... Il la vit ouvrir la bouche pour se foutre de lui. Bouche qu'il couvrit d'une main avec maladresse. Robin fût plus docile qu'il ne l'imaginait car elle recula sans effacer son sourire.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Ne te justifie pas, elle repoussa ses cheveux dans son dos. Je trouve ça plutôt mignon venant de toi.

- Mi-!? JE NE SUIS PAS MIGNON !

Raide comme un piquet, il bondit de son siège, augmentant la malice de Robin. La bouteille sur la table chavira, pour finalement se déverser sur le pull et la chemise. L'archéologue éloigna les vêtements grâce à ses pouvoirs, mais avec un temps de retard. L'alcool les avait atteint. Zoro redressa la bouteille, toujours gêné par la tournure de la conversation.

- Manquait plus que ça, grogna le vert.

- Je crois bien que je n'aurais plus rien à me mettre sur le dos avant demain.

- Si, elle l'incita à poursuivre. Prend ça.

Zoro retira son débardeur et lui enfila de force sur le dos. Le haut trop large laissait voir sa brassière mais le simple fait de la voir recouverte soulagea le bretteur. Sans plus de forme, les deux amis de beuverie s'attelèrent au nettoyage de leur dernière bourde. L'un rangea les cadavres de verres et le plateau de go. L'autre épongea le sol, la table et le banc. Une fois terminé, ils se firent face sans trop savoir comment aborder la conversation. Robin voulut ouvrir la bouche en première, coupée par une petite voix endormie.

- Robin ? Zoro ? Vous ne dormez pas encore ?

En bas des escaliers, caché dans l'ombre, leur petit renne frottait ses yeux lourds de son sabot. Zoro n'avait pas ressentit sa présence, trop concentré sur la brune. Chopper avança vers eux tout en levant les bras dans la direction de la seule femme présente dans la pièce. Robin accéda à sa demande, l'enveloppant contre sa poitrine en caressant sa nuque. La boule de poil se lova contre elle, les yeux clos.

- Vous devez vous reposer, bailla-t-il. Obéissez à votre médecin...

- Regarde qui parle, se moqua Zoro.

Incapable de réprimer son rire, elle pouffa tout en embrassant le crâne de Chopper. Son geste ne le fit pas réagir, de nouveau endormi. Le bretteur observa la scène avec apaisement. L'image d'une mère aimante tenant son enfant assoupi se dessinait peu à peu devant lui. Leur relation était plus que fusionnelle de son point de vue. Cette proximité était devenu nécessaire pour eux. Elle avait cette aura réconfortante, cette sérénité qui les mettait tous à l'aise. Notamment lui. Il était faible face à l'émanation de cette pureté.

- Merci pour ce soir Zoro, elle sourit sincèrement. J'en avais besoin... Est-ce qu'on pourra...reprendre notre partie de go ?

- Pourquoi pas. Elle se mordit la lèvre, fuyant son regard. Parle.

- Je suis désolée de t'avoir taquiné. Il sembla surpris. Je ne voulais pas nuire à notre soirée.

- Tu sais, il frotta sa nuque. On se connaît bien maintenant, mais sous l'effet de l'alcool, on prend le risque de se voir différemment. On a tendance à... il marmonna la fin de sa phrase.

- Se lâcher ?

Il ronchonna. C'était effectivement le terme auquel il pensait. Elle n'argumenta pas plus, elle devait retourner dans sa chambre pour coucher Chopper. Sans son chapeau sur le crâne, il semblait encore plus jeune. Un adorable bébé.

- Tout sabre possède une personnalité, et c'est au sabreur qu'il revient de l'apprivoiser. Il la vit sursauter. Le vieux de mon village m'a dit ça un jour. J'ai accepté l'éventualité de posséder le Haki des rois quand je me suis souvenu de cette phrase et du vrai nom d'Enma.

- Son vrai nom ? Elle absorbait chacun de ses mots.

- Le seigneur des enfers, Enma.

- Comment -?

- Ce vieux, c'était Kozaburo Shimotsuki. Et cette lame, qui me testait, sa plus grande œuvre.

Robin écarquilla ses grands yeux bleus. Elle n'avait pourtant pas gagné leur première partie, encore moins la seconde. Zoro fourra les mains dans ses poches. Elle eut un petit sourire satisfait avant de lui montrer son dos. Dans le calme, elle amorça sa route vers sa chambre.

- Merci pour cette explication. Elle se figea un instant. Bonne nuit.

Zoro la vit lui jeter un dernier regard avant de disparaître dans l'ombre. Toutes ces soirées alcoolisées les avaient rapprochés, trop, certainement. L'envie de dormir plus pesante, il emprunta la même démarche que l'archéologue. Dans son lit, Robin serrait le petit renne contre elle. La soirée avait été fascinante bien que courte. Le souvenir d'un bretteur gêné par les événements lui revint en tête. Il se comportait de façon étrange ces temps-ci avec elle. Il était devenu... tendre ? Plus à l'écoute ? Un comportement qu'elle appréciait. Elle aussi voyait son attitude changer à son contact. Elle aimait le taquiner, l'observer, particulièrement lorsqu'il était perturbée par elle. C'était grisant. Chopper écrasa son museau entre sa poitrine tout en murmurant son nom. Elle sentit la fatigue alourdirent les membres. La partie de go et les émotions associées l'avaient assommé. Il avait raison, ils avaient tendance à se laisser allés ensemble. De plus en plus souvent.

Le lendemain, l'archéologue retrouva comme prévu Levy dans la salle commune. Emma dans les bras, elle discutait en compagnie de Lucy avec un homme mince aux cheveux châtains clairs. Habillé d'un costume noir trois pièces sur une chemise bordeaux, l'homme accourut vers elle pour baiser sa main. Personne ne fit de remarque sur le débardeur qu'elle portait depuis l'incident avec Zoro.

- Hibiki Lates pour vous servir, magnifique créature.

Donc, cet homme faisait partit de Blue Pegasus. Lucy lui tira l'oreille pour mettre de la distance entre eux. Emma agita ses bras vers l'archéologue, sans attendre, elle la prit dans ses bras en embrassant son front.

- Voici Robin, commença Levy. Robin, voici Hibiki des Trimens. Grâce à sa magie Earkype on trouvera certainement les deux dernières langues du grimoire. Il a accès à beaucoup de données.

- Je pense que tu devrais regarder mes dernières recherches. Levy attrapa les notes tendu par les membres fleuris de Robin. Je n'ai fait que rassembler les caractères mais si ça peut nous avancer.

- Belle et intelligente, merveilleux !

Hibiki écarta les bras. Un large écran plat jaunâtre transparent plana dans les airs. Robin s'approcha, émerveillée. Cette magie ressemblait à celle présente dans l'observatoire. Elle en informa tout de suite le Don Juan. En même temps, Gajeel entra suivit de Lily, Erza et Jellal. Le groupe les salua tout en s'installant à leur table.

- Je peux faire des recherches sur Dicé Nahima en fond, proposa le mage de Blue Pegasus. Je vais d'abord récupérer toutes les informations que vous avez emmagasiné Levy et toi grâce au transfert d'informations. Ça risque de prendre un peu de temps.

Une barre de chargement plana au-dessus de leur tête. L'indicateur avança lentement pendant que l'écran affichait de plus en plus de renseignements. Gajeel se plongea dans les notes griffonnées de Robin. Tournant et retournant dans tous les sens les symboles en fronçant les sourcils. Jellal déplia une carte du continent après un regard pour Erza qui croisait les jambes.

- Midnight poursuit ses recherches sur Death's Head Caucus. Leur guilde est constamment en mouvement pour éviter les conflits. Malgré toutes les technologies offertes par la reine Hisui, ils ont été difficiles à trouver. J'ai dû m'associer avec Sabertooth pour les garder à l'œil. Minerva peut facilement les retracer grâce à sa magie.

- Tu n'avais pas travaillé avec eux dans le passé ? Balança Gajeel à moitié attentif.

- Seulement avec les Trinity Raven. Je n'ai jamais été en contact avec le maître de la guilde.

- C'est pour cette raison qu'on a collaboré avec les autres guildes du pays et Arcadios.

- Et ça à fini par payer.

Jellal appuya sur un lacrima. La sphère éclata en poussière pour afficher le portrait d'une femme aux longs cheveux auburn accompagnée d'un visage extrêmement fin. Un regard farouche aux yeux émeraudes.

- Voici Serena. La chef de la guilde Death's Head Caucus. On ne connaît pas ses objectifs, mais elle est à la recherche de la sphère depuis des années.

- On a rendu visite à Ikaruga, elle a confirmé l'identité de son ancien maître.

- Bien qu'elle n'ait aucune idée des pouvoirs de celle-ci.

- Dites, je veux pas casser l'ambiance, mais on a toujours pas choppé la taupe.

- Ton optimisme me frappera toujours, soupira Lily en prenant Emma dans ses bras.

- Il a raison, Robin prit une tasse de café. La taupe pourrait facilement nous assassiner.

- Pourquoi tu dois toujours dire des trucs horribles ?

Robin se tourna vers les escaliers, Usopp se tenait là, la mine effarée. Le reste de l'équipage sur ses talons, elle se crispa un instant devant le regard du bretteur. Un regard brûlant qui força le sien à s'en échapper. Geste remarqué par le dragon slayer d'acier dont le nez s'agita hâtivement. Sanji se précipita en cuisine quand Lucy lui demanda un en-cas. Chopper se posta sur la table devant Robin pour observer la barre de chargement. Biska entra à son tour dans la guilde, la main d'Aska dans la sienne.

- Vous êtes prêt ? Arzak nous attend à la gare.

- Vous partez en mission ? Jimbe bailla bruyamment. Vous avez fait ça tout le mois.

- Ordre de Nami, le sniper leva les bras en signe d'agacement. On a besoin d'argent pour acheter des vêtements et du matériels. On a trop profité de leur gentillesse en plus.

Aska sauta sur le dos du timonier. Sans attendre plus de formalités, le cyborg, le sniper et la mage prirent la route. Zoro s'installa contre le mur, légèrement en retrait. Ses pupilles figées sur la seule femme de l'équipage présente. L'éclat dans son œil attisa la curiosité de l'archéologue. Il semblait en proie à des conflits internes complexes. L'écran d'Hibiki s'éclaira d'un bleu vif, coupant net ses réflexions. Les barres au-dessus de la tête des deux chercheuses éclatèrent en éclats. Le membre des Trimens sourit largement.

- Les données sont chargées, j'ai déjà une correspondance avec la première langue.

- Ça ressemble à un langage runique retranscrit en code. Levy se frappa le front. Quelle idiote ! C'est pourtant commun d'utiliser le cryptage !

- Ne te jette pas la pierre, Robin tapota sa tête. Nous avions le nez dans ce grimoire depuis quatre mois, sans jamais prendre de recul.

- Le cryptage est ancien, je lance une recherche pour localiser un moyen de traduction. Je dois me connecter au Super Earkype pour étendre le champ de possibilité. Le mage tapa une suite de code sans attendre. Les écrans se multiplièrent devant lui. Pour ce qui est de l'autre langue, je n'ai rien dans ma base de données. Celle du conseil pourra certainement nous éclairée.

- Des runes draconiques.

La mage des mots observa son mari, incrédule. Hibiki n'argumenta pas, Gajeel avait donc visé juste. Le dragon lança les notes à sa femme. La bleutée tourna les notes dans tous les sens tout comme il l'avait fait. Les sourcils froncés, la mine consternée, elle s'agita en secouant les bras.

- Et comment tu sais ça toi ? Pourquoi tu as rien dis avant !?

- Les vieux bouquins poussiéreux ça m'intéresse pas, dit-il blasé avec l'auriculaire dans l'oreille. Je ne m'en saurai pas rappeler sans le regroupement de Robin. Je me souviens avoir vu Metalicana écrire plus d'une fois avec ses symboles.

- Anna-san doit connaître cette langue !

Wendy apparut dans l'entrée, Charuru dans les bras. Le groupe remarqua que la guilde s'était remplie entre temps. La mage céleste s'intégra au cercle. Robin vit du coin de l'œil Yamato foncer sur Kana. La brune aux tendances alcooliques l'a salua gaiement. Elle se souvenu que son père devait revenir aujourd'hui d'une mission. Jimbe s'éloigna du groupe pour partir à la rencontre de Grey et Jubia. Brook prit sa place, sa fidèle tasse de thé avec lui.

- Je n'ai pas été en contacte avec elle depuis un moment, songea à voix haute Lucy. L'un de vous sait où elle peut être ?

- Moi je sais, Hibiki sourit avec enthousiasme. Notre chef adoré vit une idylle avec elle après tout ! Laissez-moi la contacter !

Erza ne parvint pas à retenir un frisson de dégoût. Savoir Anna attirée par un tel homme, lui donna un haut le cœur. Les doigts de Jellal glissèrent sur son dos, l'apaisant. Alors que le membre des Trimens pianotait rapidement sur les touches de son clavier, une alarme résonna dans toute la ville. Le bâtiment trembla et ils virent la ville se mouvoir et se transformer radicalement. Aux aguets, les Mugiwara constatèrent que personne dans la guilde ne s'affolait. Au contraire, tous souriaient en allant vers l'entrée. Kana en première ligne.

- Gildarts arrive plus tôt que prévu, Lucy sourit devant le visage comblé de son amie. Kana doit être aux anges, bien qu'elle niera les fait une fois son père en face d'elle.

Ses mots furent confirmés lorsque l'homme, sourire aux lèvres, tenta de prendre sa fille dans ses bras. Geste affectueux qu'elle esquiva avant de lui mettre un coup de pieds dans les côtes. Yamato se précipita pour se présenter. Elle s'entendait bien avec la mage des cartes et elle comptait bien faire bonne impression face au paternel de sa nouvelle amie. Zoro quitta sa place d'observateur pour prendre le chemin de l'infirmerie. Robin sentit le poids sur ses épaules la quitter. Il était visiblement déchaîné.

- Que signifiait donc cette alarme générale ? Le musicien sirota sa boisson. La ville semble...différente.

- Magnolia a été reconfigurée à cause de la magie de Gildarts, Lucy sembla gênée. Sa magie possède une grande capacité destructrice et il est comment dire...

- D'une maladresse maladive, conclut Gajeel.

- Dame Anna ne répond pas, coupa Hibiki. On réessayera plus tard. Je vais continuer à rechercher le livre de cryptage. Dans tous les cas, faisons une pause.

L'esprit dans le vague, ses paupières s'ouvrirent difficilement. Combien de temps avait-t-il dormi ? Il se redressa légèrement en entendant un léger soupir à sa gauche. Un soupir qu'il ne connaissait que trop bien. Celui de sa navigatrice. Assise sur une chaise à son chevet, la belle rousse dormait à poings fermés, la tête posée sur ses bras dans sa direction et la moitié du corps sur son lit. Sa main dans la sienne, il remarqua son chapeau lui aussi à ses côtés, attendant sagement son réveil.

- Plus jamais seul.

La voix endormie, Nami murmura ses mots en serrant davantage sa main. Luffy prit le temps de l'observer pour être certain de ce qu'il venait d'entendre. Il remarqua alors ses cernes bleutés et ses yeux gonflés par les larmes. Elle avait pleuré... souvent, peut être même tout le temps où il avait dormi. La porte s'ouvrit. Ce n'était que Zoro, il l'avait entendu arriver... mais il ne voulait plus quitter des yeux sa navigatrice.

- Enfin de retour parmi nous ? Son bras droit se cala contre la porte de l'infirmerie. Elle ne t'a pas quitté une seule fois depuis notre arrivée ici.

- Combien de temps ?

Zoro ferma l'œil un instant. Bien qu'il paraissait calme, il sentait émaner de lui une profonde colère. Une colère dirigée sur lui-même. Sûrement s'en voulait-il de l'avoir inquiétée de cette façon. Il finit par décrocher un regard vers son ami. Le bretteur frotta sa nuque, le regard fuyant. Il n'avait aucune envie de provoquer un cataclysme. Luffy répéta sa question, son ton était plus dur.

- Quatre mois.

La main libre de son capitaine se serra sur le drap qui finit par se déchirer sous la pression. Il se radoucit quand Nami l'appela dans son sommeil. Sans un mot, il caressa les cheveux de la rousse qui soupira de bonheur. De son côté, Zoro les observa. Il savait mieux que personne la relation que ces deux-là entretenaient. Quoique Nami devait se confier souvent à leur archéologue et celle-ci était suffisamment observatrice pour avoir remarqué leurs sentiments communs. Aujourd'hui, Luffy avait probablement compris les sentiments de Nami à son égard.

- Elle a pleuré. Cette simple phrase confirma les pensées de Zoro. Je ne voulais plus la voir pleurer depuis Arlong. J'ai l'impression qu'elle n'a fait que pleurer depuis qu'elle voyage à mes côtés. Je n'aurai jamais dû la forcer à m'accompagner...

- Nami est plus sensible que tu ne le crois. Cependant elle ne pleure jamais sans raison. Elle fait de son mieux pour paraître forte, mais elle reste sensible à l'équipage et aux autres. La connaissant, elle essaye de faire de son mieux pour que tu n'aies pas à la protéger à chaque problème et pour que tu restes concentré sur nos ennemis. Elle a même gagné de grandes capacités de combats en deux ans. Seulement pour rester à tes côtés. Zoro passa une main dans ses cheveux. Je ne suis pas doué pour complimenter les gens et encore moins cette sorcière. Luffy lui lança une moue désapprobatrice et il sourit en retour. C'est une navigatrice hors pair. On serait dans les fonds marins d'East Blue si ce n'était pas notre navigatrice. Si elle est à tes côtés ce n'est pas seulement parce que tu lui as dit de devenir ta navigatrice. C'est un choix qu'elle a fait. Nami veut être avec toi plus que n'importe qui dans l'équipage. Tu n'es à aucun moment fautif. Zoro fixa plus sérieusement son capitaine. Luffy. Qu'est-ce que tu veux plus au monde que devenir le roi des pirates ?

- Restez avec vous jusqu'au bout. Son poing se serra de nouveau. Je ne veux plus être séparé de vous. Il replaça une mèche rousse derrière l'oreille de leur navigatrice. J'ai peur de vous perdre de nouveau alors que nous avons tous gagnés en puissance. Et c'est encore pire quand je pense à Nami. Je l'ai perdu à Shabody... comme vous tous... mais la voir arrachée à moi de cette façon... je ne veux pas la perdre de nouveau.

- Alors dis-lui. Vous vous tournez autour depuis suffisamment longtemps. Si tu l'aimes, et je suis sûre que c'est le cas, magne toi ! Zoro ouvrit la porte derrière lui. Je suis ton bras droit mais surtout ton ami et celui de Nami. Il est temps pour vous deux de mettre les choses aux claires. Je vais annoncer aux autres ton réveil et leur interdire de venir vous déranger. C'est bien ce que tu veux non ? Luffy inclina la tête en réponse. Je suppose que tu n'as pas faim non plus. Il lui fit non de la tête. Si je ne te connaissais pas aussi bien je penserais que tu es malade.

Les deux compagnons lâchèrent un rire discret. Ces mots l'avaient rassurés. Il en avait besoin pour éclaircir les choses dans son esprit. Ace et Sabo lui avaient souvent expliqué ce qu'étaient les sentiments amoureux. Pourtant, il avait eu besoin d'entendre Zoro lui confirmer pour percuter. Il sentit un désagréable frisson. Sur le pas de la porte, Luffy arrêta une dernière fois son ami.

- Zoro.

- Uhm ? Le concerné lui montra son dos.

- Reste aux côtés de Robin.

- Quoi ? Zoro pivota, perplexe.

- Protège la, martela son capitaine soudain sérieux.

Le regard que portait Luffy sur lui à cet instant était si puissant qu'il n'osa pas poser d'avantage de question. Il avala sa salive et quitta la pièce pour s'exécuter. Ses paroles se répétèrent en boucle dans son esprit tout du long où il marchait dans l'immense couloir menant au centre de la guilde. Le bruit maintenant familier des disputes et des rires de la guilde, ne parvinrent pas à arrêter ce flot de pensée. Restez près d'elle. La protéger. Pourquoi lui ? Il avait passé la matinée à l'esquiver après leur dernière soirée. Il avait passé son temps à l'observer, restant à l'écart pour ne pas discuter avec elle. Et là, Luffy lui demandait de rester avec elle ? Gajeel lui tomba dessus, le tira par le bras pour l'emmener vers une table. Loin du reste. Là, il quitta ses pensées de façon brutal. Chopper sauta sur son épaule et le bombarda de questions.

- Luffy est réveillé ? Wendy a dit qu'il était réveillée. Son ouïe est incroyable ! On peut aller le voir ? J'ai trop hâte de le voir ! On doit le dire aux autres !

- Calme toi. Sa voix semblait lointaine. Luffy et Nami doivent discuter. Ne les dérangez pas. C'est important.

- Discuter ? Gajeel observa le bretteur. Qu'est ce qu'il t'arrive toi ? Tu as l'air complètement perdu.

- Rien. Ses yeux parcoururent la salle. Où est Robin ?

- Elle et Levy sont toujours avec Jellal, Erza et Hibiki.

- Va prévenir les autres sur l'état de Luffy. N'oublie pas d'appeler Usopp et Franky avec les den-den mushi. J'en reviens toujours pas que nos systèmes de communication marchent dans ce monde.

Chopper fit son salue militaire habituel avant de courir vers l'archéologue. Zoro le regarda faire. Le visage de Robin se fendit d'un immense sourire à l'entente de la nouvelle. Gajeel frappa son dos avec force. Les yeux ronds un instant, il plissa ceux-ci face à l'air sérieux du dragon.

- Quoi ? Grogna-t-il.

- C'est quoi le soucis avec Robin ? L'étonnement le figea une fois de plus. Vous vous comportez comme des inconnus la journée, particulièrement ce matin alors que le soir... vous vous enivrez. Elle porte ton débardeur. Ton odeur colle sur la sienne.

- On a pas-?!

- Je sais. Je ne sens pas vos phéromones au point d'insinuer que vous couchez ensemble. Je dis juste que votre comportement est incohérent.

- Une boisson ?

Mirajane, armée d'un plateau surchargé, les surpris. Le dragon plissa le nez. Un parfum prononcé se dégageait de la barmaid. Un parfum épicé qui brûlait son nez sensible. Si puissant qu'il imaginait la démone vider la bouteille sur elle ce matin. Zoro refusa sèchement, toujours contrarié par les insinuations de Gajeel. De plus, le liquide verdâtre présenté dans les choppes n'étaient pas des plus attrayant.

- Mira tu peux me dire ce que c'est ? Croassa le dragon en pointant les boissons du doigt. Et surtout, pourquoi tu as mis autant de parfum ?

- Oh, c'est une nouvelle boisson que j'ai crée ! C'est vrai que présenté telle quelle, elle ne fait pas envie, précisa-t-elle gênée. J'ai commandé un nouveau parfum hier, j'en ai mit ce matin, puis j'ai oublié donc j'en ai remit.

- L'ancien était mieux, Gajeel se pinça le nez. Ça me détruit l'odorat !

- Navrée, sourit la démone. Oh ! Avant d'oublier. Le maître a appelé ce matin, Pulciassa a besoin de vous voir pour une affaire personnelle, toi, Wendy et Natsu !

- Une affaire perso ? Le dragon fronça les sourcils. Bizarre... Cette vieille peau n'est pas du genre à vouloir de l'aide.

- Je n'en sais pas plus ! Mais d'après le maître c'est urgent !

La blanche tourna les talons. Croisa Laxus, qu'elle missionna pour l'aider dans la réserve. Gajeel se leva sans un mot. Une tape sur l'épaule du bretteur, il invita Wendy et Charuru à le suivre et attrapa Natsu par le col alors que ce dernier arrivait seulement dans le bâtiment. Happy sur son épaule ne le quitta pas quand Gajeel cria à sa femme et son chat qu'il devait aller voir la médecin. Le dragon avait quitté les lieux rapidement. Tout autant qu'il avait conclue leur conversation. Le bretteur se figea un instant sur la silhouette de Robin. La brune discutait avec les filles. Zoro glissa son œil dans la salle lorsqu'une acclamation en provenance de Kana lui parvint. La femme regardait étrangement Yamato, sa boisson par terre. La samouraï portait sur le visage, une expression sévère. Agitée, elle mit un coup dans la chope de Gildarts alors qu'il buvait. Qu'est-ce qu'il lui prenait tout un coup ? Zoro fixa le liquide vert ramper sur le parquet.

- Dégueu...

- Qu'est-ce qui se passe ? Sanji arriva dans son dos en épiant la scène.

- J'en sais que dalle, grogna le bretteur.

- Tiens, le blond pointa dans la direction opposée. Celle où se trouvait Robin. Nami-san est déjà de retour ?

- Nami ?

Zoro posa le regard sur la navigatrice. Si elle était là, pourquoi Luffy lui ne l'était pas ? Avaient-ils réellement prit le temps de discuter ? Ça il en doutait. Ce genre de conversation ne pouvait pas être conclu en si peu de temps. Le temps se figea un instant. Les auras de Luffy et Nami se dessinèrent. Des auras qu'il connaissait par cœur. Des auras situé dans l'infirmerie. L'aura devant lui, l'aura qui devait être celle de leur navigatrice, ne l'était aucunement. Ce n'était pas Nami.

Nami ouvrit les yeux en sentant une main caresser ses cheveux. Sa vision d'abord flou, elle ne distingua qu'une masse aux contours effacés. Elle redressa le dos en frottant ses yeux du dos de la main. Petit à petit, le portrait de son capitaine se dressa devant elle. D'abord interdite, elle approcha ses doigts de son visage pour le toucher. Les mains tremblantes, elle glissa celles-ci derrière sa nuque pour ci raccrocher. En silence, elle déversa ses larmes dans le creux de son cou, le serrant un peu plus à chaque traînée salée tombant de ses cils. Luffy passa ses bras autour de sa taille pour la ramener contre lui. Il plongea son nez dans ses cheveux et inspira avec force cette odeur de mandarinier qui la suivait partout. Il prit en coupe son visage pour voir ses yeux briller de soulagement et la moue qu'elle abordait depuis toujours, chaque fois qu'il l'inquiétait. Elle renifla, avant d'essayer de parler, mais sa voix étouffée par les sanglots, l'empêcha de parler. Le futur roi des pirates fronça les sourcils, son expression douloureuse. Il pencha la tête vers elle, frôla son nez contre le sien, hésitant. Son geste provoqua des rougeurs sur les joues de la navigatrice.

- Luffy, qu'est-ce que tu fais ?

- Ce que j'aurai dû faire depuis longtemps.

Elle arrêta de respirer au moment où Luffy posa ses lèvres contres les siennes. Elle ne réagit pas tout de suite, perturbée. Il appuya un peu plus son baiser. Comme pour lui prouver que tout était bel et bien réel. Elle bougea les siennes tout en fermant les yeux. Elle n'avait aucune idée des raisons pour lesquelles Luffy lui avouait ses sentiments réciproques de cette manière... mais elle était aux anges. Ses doigts entrelacés dans sa crinière brune, elle appuya à l'arrière de son crâne pour combler le peu de vide qui les séparait encore. Le futur roi des pirates glissa ses doigts sur son dos, l'embrassant avec force. Nami sentait son cœur pulser dans sa poitrine. Le manque d'air lui fit tourner la tête.

- A-attends, haletante, la rousse cassa leur proximité. Je n'ai plus de souffle...

- Désolé... J'avais vraiment envie de t'embrasser.

- Idiot... Elle n'arriva pas à retenir son sourire. Tu sais, on peut s'embrasser en prenant notre temps.

- J'ai attendu trop longtemps !

Luffy fit la moue, une moue boudeuse. Une grimace adorable aux yeux de la navigatrice. Elle laissa échapper un rire bref. Susurra un «Je t'aime» à son oreille avant de l'embrasser tendrement. Le capitaine se laissa faire. Profitant de la bouche pulpeuse de sa navigatrice. La rousse déposa de petits baisers sur sa bouche, satisfaite de le voir aussi obéissant. Audacieuse, elle passa sa langue sur la lèvre inférieure de son capitaine. Son gémissement rauque fut pour elle une vraie récompense. Lui qui n'était pourtant pas des plus réceptif face à la séduction, l'était totalement avec elle. Elle produit un son similaire en sentant ses mains passer sur ses fesses pour l'installer à califourchon sur lui. Il était plus entreprenant qu'elle ne le l'imaginait.

- Finalement, il reprit son souffle. Tu as raison, comme ça aussi c'est bien.

- Nami ?

La rousse sursauta. La petite voix endormie semblait étouffée. Luffy laissa courir ses doigts sur ses cuisses. Il attrapa le Sorcery Climat Tact attaché là pour l'observer. Nami sentit le soulagement l'envahir devant la mine assoupi de Zeus. Le petit nuage prit forme pour se loger dans les bras de la navigatrice. Son geste agaça Luffy. Il voulait être le seul à profiter de sa navigatrice. Il voulait continuer leur rapprochement. Continuer de l'embrasser, de la toucher... de la sentir contre lui. Sa rage envers le petit nuage s'accrut quand elle le colla contre sa poitrine.

- Mon petit Zeus ! Tu es de retour ! Luffy regarde !

Son interlocuteur observait la pièce avec attention. Elle le vit serrer les dents tout en s'emparant de son chapeau. Elle avait l'affreuse impression de manquer une information cruciale. Sans un mot, il se leva pour rejoindre le centre de la pièce. Elle fit de même, Zeus toujours avec elle. Anxieuse, elle caressa son bras, attirant son attention. Luffy enfonça le chapeau de paille sur son crâne, embrassa son front avec tendresse en la prenant par les épaules.

- Je vais revenir. Elle écarquilla les yeux. Protège la Zeus.

- Quoi ?

Les intéressés ne parvinrent pas à déchiffrer le sourire éclatant de Luffy. La poigne sur elle se fit plus forte. Brusquement, Luffy la poussa loin de lui. L'ancien allié de Big Mom arrêta sa chute alors que devant eux, une masse gigantesque traversait le mur pour directement percuter l'homme qu'elle aimait. Alors que Zeus ralentissait sa cascade involontaire, Nami hurla le prénom de son capitaine son corps douloureusement crispé par la peur. Le grondement sourd de l'impact opposé à la douceur de sa chute.

[Note de l'auteure : Bonjour, bonsoir tout le monde ! J'ai tellement galéré à l'écrire ce chapitre ! J'ai fais le choix de donner une première fille du nom d'Emma, à Gajeel et Levy. L'idée ne vient pas de moi mais de l'artiste Rusky Boz ou Rboz. Grâce au roman « Les jumeaux du chaos » on sait aujourd'hui que Levy et Gajeel sont parents de deux faux-jumeaux, Stola et Yaje. Jumeaux présent dans les dessins de Rusky Boz, ayant Emma comme grande sœur. J'aime particulièrement ses œuvres et je vous invite à jeter un coup d'œil à son travail ! J'espère que ce choix vous plaira autant que moi, de même pour ce chapitre. Merci d'avoir lu et de continuer à lire ! Je suis contente d'enfin partager mes écrits tremblants pour la première fois.]