Bonjour à tous ! Encore une fois, je vous remercie pour tous vos commentaires et je souhaite la bienvenue aux nouveaux lecteurs ! En espérant que ce nouveau chapitre vous plaira. A très vite !
Pour répondre rapidement à katymyny, la Trace ne s'active que lorsque l'enfant est très proche de la personne qui lance le sort, je pense. Et non, Harry ne se rend pas compte lorsqu'il parle fourchelang. Pas encore, du moins ! Merci pour tes questions et tes commentaires !
« Prêt ? » demanda Remus à Matt, qui renifla.
« J'étais prêt à repartir à la seconde où je suis arrivé ici. » dit-il.
Remus sourit largement et ferma sa valise. Le sac à dos de Matt était déjà prêt et traînait contre le lit de Remus, et Matt sautillait littéralement depuis une heure, visiblement très impatient à l'idée de rentrer à la maison.
La maison, pensa Remus, joyeusement, tandis qu'ils attrapaient leurs affaires et quittait la Chambre 37. Au revoir jusqu'à l'année prochaine, pensa-t-il, pas vraiment désolé de ne plus voir cette pièce avant un moment. Il allait dormir avec une porte verrouillée ce soir et toutes les nuits pendant des semaines comme les années précédentes, simplement parce qu'il pouvait.
« Tu crois que Deb' est prête ? » demanda Matt en balayant la pièce des yeux à la recherche de la femme.
Remus jeta également un œil et remarqua Greentooth qui luttait avec Silverear, ainsi que Greyback qui – contrairement à d'habitude – n'était pas sur son trône, mais était assis à table, avec cette bague stupide et un loup-garou nommé Eric. Ils l'étudiaient depuis presque une semaine maintenant – ils portaient tous deux des brûlures pour le prouver – mais Remus était incapable de comprendre pourquoi. Eric était intelligent – il était l'un des seuls au camp qui avaient été à Poudlard, et à Serdaigle en plus – mais apparemment, pas assez intelligent pour réaliser qu'il perdait son temps.
Greyback suspectait qu'un membre du camp aidait Smoky à les tenir à distance. Remus savait non seulement que c'était faux (puisque lui et Dora étaient responsables de cette bague et n'étaient certainement pas complices de cette mystérieuse Smoky), mais qu'en plus, c'était inutile il avait fait disparaître son odeur et celle de Dora de la bague et aucune magie ne serait capable de les ramener. Malgré cela, cette affaire avait occupé Greyback et Remus et Matt avaient pu passer leurs derniers jours au camp dans un calme relatif.
« Tu peux la voir ? murmura Remus, avant que Matt ne secoue la tête. On devrait essayer sa chambre, non ? »
« On a rien à perdre. » dit Matt, les menant jusqu'à la chambre de Debbie.
Elle y était, en effet, assise au bout du lit, les attendant. Elle sentait la nervosité, mais aussi la détermination, et elle leur murmura un léger bonjour, tout en lissant un pli de sa jupe. Remus l'observa un moment, sentant quelque chose d'étrange. Près de Remus, Matt fronçait les sourcils et Remus se rassura en se disant qu'il n'était pas le seul à se sentir déconcerté.
Il fallut un moment à Remus pour comprendre pourquoi il se sentait comme ça c'était parce que Debbie ne portait pas de chaussures, qu'elle avait une écharpe accrochée à sa tête de lit et une fleur dans un vase – que quelqu'un avait du métamorphosé pour elle – posé sur la table de chevet.
« Tu ne viens pas avec nous. » dit Remus en la fixant.
Debbie évita son regard elle observait ses mains, croisées sur ses genoux.
« N'est-ce pas ? »
« Non. » répondit-elle doucement, sans les regarder.
« Pourquoi ? » demanda doucement Remus.
« T'es folle ? » s'exclama Matt, en même temps.
C'est la surprise de Matt qui lui fit lever la tête.
« Non. » dit-elle, plutôt froidement.
« Ça y ressemble pourtant. » dit Matt.
Remus plissa le nez de la peine et de la colère émanaient de Matt et c'était comme d'inhaler de la cendre chaude.
« Après tout ce que Greyback nous a dit et nous a fait, tu vas- »
« Matthew. » dit Remus.
Matt s'arrêta et le fixa. Remus l'appelait rarement par son nom complet et Matt savait qu'il avait été trop loin si Remus le faisait. Matt sembla réfléchir un peu à ce qu'il avait dit et s'affaissa un peu plus à chaque seconde.
« Je suppose qu'on se verra l'année prochaine alors. » dit doucement Matt, s'avançant comme pour enlacer Debbie.
« Je suppose. » répondit Debbie, sans bouger.
Les bras de Matt retombèrent contre ses flancs et il sortit sans ajouter un autre mot.
« Tu comptes me dire que je fais une énorme erreur ? ricana-t-elle, se tournant vers Remus. Que je ne comprends- »
« Non, dit simplement Remus, avant qu'elle ne puisse poursuivre. J'avoue que je suis curieux de connaître tes raisons, mais ce n'est pas à moi de remettre tes choix en question. »
En plus de ça, ça ne serait pas juste Debbie était assez âgée pour pouvoir être sa mère. Même si elle était un tout nouveau loup-garou, elle ne manquait pas d'expérience dans la vie. Elle savait ce qu'elle avait à faire.
« Non, en effet. » dit-elle, et Remus fut un peu pris de court.
« Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il. Tu sembles- »
« Folle ? demanda-t-elle avec irritation. Je ne suis pas folle ! C'est juste que j'aime être ici, merci bien. Personne ne me juge et il y a d'autres personnes ici qui ne peuvent pas utiliser la magie et ils se débrouillent bien, alors- »
« Je n'allais pas dire 'folle'. » répliqua sèchement Remus.
« Tu n'aimes pas que je reste ici- »
« Je n'aime pas l'idée que n'importe qui reste ici. » dit Remus.
« Je le savais ! » s'exclama Debbie.
« Ce n'est pas un secret, dit Remus, irrité, avant de se calmer. Écoute, si tu veux rester, c'est tes affaires et je n'ai pas de problème avec ça, mais j'ai un problème avec le fait que tu t'énerves contre moi pour rien. »
« Matt a un problème avec ça. »
« Je ne suis pas Matt. » pointa Remus, et Debbie se tut.
« J'aime être ici, dit-elle finalement, sur un ton faible, défensif, comme si elle s'attendait à ce que Remus explose. C'est … agréable. »
Agréable n'était … et bien, peut-être pas le dernier mot que Remus utiliserait pour décrire le camp, mais il n'était certainement pas loin d'apaisant, amusant ou accueillant.
« C'est comme une énorme famille et ma- ma place est ici. Depuis que j'ai été mordu, je n'ai trouvé ma place nulle part ailleurs. »
« Je suis désolé que tu te sentes comme ça, dit Remus. Matt et moi avons toujours essayé de faire en sorte que tu te sentes incluse- »
« Je sais. » dit-elle sur un ton qui ne laissait rien paraître.
Remus était incapable de dire si elle était reconnaissante de leur aide ou si elle se moquait de lui.
« Richard et Nancy ont fait plus que vous n'avez jamais fait. »
Ça faisait mal, même si Remus ne pouvait pas dire qu'il était surpris Richard et Nancy étaient dans les Chambres 4 et 18, respectivement. Ils faisaient parties des … enfants les plus anciens et les plus loyaux de Greyback. Remus espérait, pour le bien de Debbie, qu'ils étaient sincères à propos de cette amitié qu'ils lui offraient et qu'ils ne l'avaient pas approché sur ordre de Greyback, pour attirer l'un des 'petits chiots' de Remus.
« J'ai l'impression qu'ils s'occuperont bien de toi. » dit Remus.
« En effet. » confirma-t-elle, sur un ton qui haussa d'un cran la culpabilité de Remus.
Lui et Matt avaient essayé de passer autant de temps avec Debbie que c'était possible depuis qu'elle était arrivée au camp, mais ils n'avaient pas non plus eu envie que Greyback la prenne pour cible non plus. Ils avaient parfois garder leurs distances, bien que Remus n'ait pas vu comme un problème, vu que Debbie passait la plupart de ses journées dans sa chambre.
Après réflexion, alors qu'il était 'suspect' pour Matt et Remus de se trouver ailleurs que dans le bâtiment principal, les autres occupants du camp ne subissaient pas ces limitations et il réalisait maintenant que cela donnait à Greyback, Nancy et Richard le temps de semer le doute dans l'esprit de Debbie. Aurait-il du la protéger de ça ? Aurait-il pu la protéger de ça ? Remus réalisa que c'était une situation où tout le monde aurait été perdant, bien que ce ne rende pas la situation actuelle plus facile.
« Bien. » dit-il, parce qu'il ne trouva rien d'autre à dire, même si elle attendait visiblement une réponse.
« Ça l'est. » dit-elle, avant de se lever.
Remus espéra un instant qu'elle allait l'enlacer pour lui dire au revoir, mais elle se contenta de reprendre la parole.
« Je vais retrouver Nancy. A l'année prochaine. »
Elle sortit de la pièce ensuite, le laissant là, debout, sa valise dans la main. Il soupira – vers personne en particulier – et s'en alla rejoindre Matt.
Au moment où il retrouva Matt – qui fusillait Greyback du regard – Remus avait retrouvé sa bonne humeur ; il pensa que Voldemort lui-même pouvait revenir et que ça ne pourrait pas détruire sa joyeux de retrouver la maison. Sans échanger un mot, Matt et Remus en arrivèrent à la conclusion qu'ils ne discuteraient pas de Debbie pour le moment – pas par peur de se disputer, mais parce que la dernière chose dont ils avaient besoin, c'était que Greyback ne les entende et les ennuie au moment où ils essayaient de partir.
Matt se leva immédiatement et ils échangèrent un regard sinistre avant d'approcher Greyback, qui était toujours avec Eric. Greentooth était assise tout près, adressant à Greyback des regards plein de ressentiment visiblement, elle n'était pas bienvenue près d'eux lorsque Eric travaillait.
« Oui ? » demanda Greyback, levant les yeux à contrecœur.
Eric laissa échapper une sorte de ronflement et agita sa baguette. L'année commença à trembler et Remus détourna les yeux avant d'être surpris à l'observer.
« Nous rentrons à la maison. » annonça Remus.
« Tous les deux ? » demanda Greyback.
« Tous les deux, confirma Matt en acquiesçant. On a pensé que partir séparément serait trop suspect. »
Plutôt dangereux, pensa Remus, mais il réussit à retenir un rire.
« Hmm. » dit Greyback, avant de grogner.
L'anneau était en train de disparaître.
« Qu'est-ce que tu as fait ?! » gronda-t-il en agrippant le pull d'Eric.
Eric remonta ses lunettes – le geste, étrangement, rappela à Remus Harry et James – et il montra la bague.
Remus fut horrifié de voir qu'il venait de se transformer en pull, avant de se détendre légèrement. C'était le pull que Dora portait avant de se métamorphoser pour ressembler à Matt. Greyback ne pourrait pas remonter jusqu'à eux ni Matt, ni Dora, ni Remus.
« A la prochaine fois, alors. » dit Greyback, après une minute de silence à contempler le pull.
Il leur tendit la main et – ne voyant aucun moyen d'y échapper – Remus et Matt la serrèrent. Greyback serra les doigts de Remus et ses ongles pointus lui coupèrent le dos de la main. Remus, qui avait déjà une lèvre coupée, un œil au beurre noir et plusieurs larges hématomes, n'était pas très heureux à l'idée d'en rajouter, mais il resta silencieux. Il serait bientôt à la maison maintenant. C'était tout ce qui comptait.
« Et pas de comportement suspect. » dit Greyback en relâchant sa main.
Remus laissa sa main tomber contre son côté, même s'il aurait voulu inspecter les dégâts.
« Parce que je le saurais et je vous trouverais. »
« C'est noté. » dit Remus, avant de quitter le bâtiment principal.
Remus prit une longue inspiration, avalant les odeurs de la forêt.
« Libre pour une nouvelle année. » dit Remus, incroyablement réjoui à cette idée.
« Ouais. » lâcha Matt, l'air troublé.
« Quoi ? » demanda Remus en tournant les yeux vers lui.
« Je pense que je sais qui est Smoky. »
« Quoi ? » demanda Remus, s'arrêtant complètement.
Matt s'arrêta également et jeta un œil vers le bâtiment principal, qui était maintenant à peine visible à travers les arbres.
« Ce pull, dit Matt. La fille à qui il appartient est une Auror – c'est celle qui m'a sauvé ce jour-là à Londres – celle qui a coupé la main de Greyback. »
« Tu es sûr que c'est le même ? » demanda Remus, certain que le pull appartenait à Dora car il l'avait vu avec plusieurs fois dans le passé et aussi certain que Dora n'était pas Smoky.
« J'en suis sûr, dit Matt. Quand je me suis réveillé à Sainte Mangouste, l'Auror – tu sais, le type avec son drôle d'œil – lui disait d'aller te chercher et elle portait ce pull. Les motifs sur le pull me donnaient un peu le tournis. »
Remus resta silencieux, mais était toujours certain que Dora n'était pas Smoky. Ils recommencèrent à marcher et passèrent devant Cyclops sans aucun problème.
« Tu penses que je devrais lui parler ? » demanda Matt, alors que Remus se préparait à transplaner.
« A l'Auror ? demanda Remus en s'immobilisant. A propos de quoi ? Si elle est bien Smoky, elle ne va pas l'avouer. »
« Pas ça, dit Matt en secouant la tête. Elle m'a sauvé la vie, alors ça serait normal de lui rendre la pareille. »
Remus lui adressa un regard neutre.
« Si je me souviens de ce pull sur elle, alors Greyback va aussi s'en rappeler et il va commencer à la chercher. Et alors, la question ne sera plus s'il va la trouver, mais quand. »
Remus entendit un étrange son étouffé et réalisa quelques secondes après que c'était lui qui venait de le laisser échapper.
« Tu connais cette Auror, non ? insista Matt. Tu pourrais l'avertir. »
« Oui, dit faiblement Remus. Oui, je pense que c'est une très bonne idée. »
« Je jure à Salazar que la prochaine fois que je mets la main sur Rita Skeeter, je vais la pendre dans notre sous-sol avec ses cheveux ridicules et lui donner à manger des sangsues jusqu'à ce qu'elle ressemble au parasite qu'elle est. » gronda Narcissa en jetant le dernier exemplaire de Sorcière Hebdo sur la table de la cafétéria de Sainte-Mangouste.
Lucius ne semblait pas plus satisfait de l'article qui venait d'être publié La maladie magique des Malefoy, malheur ou fatalité ? était le dernier article en date de Rita Skeeter. Drago faisait des allers retours à Sainte-Mangouste pour des migraines et une instabilité psychique depuis qu'il s'était effondré lors du repas de Noël des Sang-purs. D'une façon ou d'une autre, Skeeter avait réussi à placer ses tentacules sur son dossier d'admission et avait dégoté des citations du guérisseur personnel de Drago à propos de ce qui n'allait pas chez lui. Depuis ça, Narcissa avait veillé non seulement à l'éloigner de Drago, mais lui avait également fait perdre son travail à l'hôpital.
Skeeter sous-entendait également dans l'article que la maladie de Drago était causée par la consanguinité. Tandis que Narcissa était surtout furieuse par rapport à la brèche dans la confidentialité, Lucius avait été davantage énervé par l'insulte faite à sa lignée.
« Peut-être qu'on devrait la donner à manger directement aux sangsues. » suggéra vaguement Lucius.
Narcissa prit un instant pour observer l'éclat meurtrier de ses yeux.
« On pourrait toujours demander son avis à Drago. » ajouta-t-il quand elle choisit de rester silencieuse.
Il s'arrêta, l'air troublé.
« Est-ce que les Gryffondors apprécient la vengeance ? »
« Ils répliquent, je pense, oui. » dit Narcissa.
Elle repensa aux livres qu'elle avait parcouru dernièrement et à ce qu'elle savait des Gryffondors Sirius et ses amis principalement.
« Sirius a cassé la baguette de l'Oncle Orion la nuit où il est parti … mais la vengeance … non. Je pense qu'ils préfèrent le pardon. »
Elle soupira et Lucius tendit le bras sur la table pour lui prendre la main.
« Qu'est-ce que tu fais, Lucius ? » demanda-t-elle en lui adressant un léger sourire triste.
« J'attends, assis dans une cafétéria qui aurait bien besoin d'une rénovation, dit Lucius, les lèvres retroussées. Peut-être qu'un don serait de rigueur ... »
« Peut-être, confirma-t-elle. Mais tu sais que ce n'était pas ce dont je parlais. »
« Je sais ? » demanda-t-il en affichant un sourire narquois.
« Drago- »
« -va s'en sortir, lui assura Lucius. Et rapidement, puisque tu insistes pour qu'il participe à ce … et bien, appelle ça comme tu veux. »
« Je lui apprends à dépendre des autres. » dit-elle calmement.
« Ta propre inquiétude n'entre pas en jeu, bien sûr. » se moqua gentiment Lucius.
Elle sourit, ne fit pas l'effort de répondre et le laissa gagner ce débat. Elle savait qu'il la trouvait faible de s'autoriser à dévoiler son inquiétude. Elle s'en fichait.
« En plus, les Gryffondors ne sont pas censés s'accomplir dans les temps difficiles ? Il me semble qu'il s'en tirerait mieux sans aide. »
Narcissa soupira amener Drago à l'hôpital lorsqu'il se sentait mal était une façon de lui enseigner à dépendre des autres. Mais cela pouvait correspondre à une vision de Gryffondor, axée sur la confiance ou à une stratégie opportuniste de Serpentard. Laisser Drago se débrouiller seul pourrait l'amener à développer la force et le courage de Gryffondor, mais cela pourrait aussi rendre Drago méfiant et distant, le forçant à embrasser l'indépendance de Serpentard.
Vraiment, Gryffondor et Serpentard étaient deux faces d'un même gallion et Narcissa l'avait réalisé de manière très désagréable au fil des derniers mois. C'était une potion acide à avaler, parce qu'elle avait toujours cru que les deux Maisons étaient totalement opposées. C'était à la fois humiliant et embarrassant d'être forcé de remettre en question tout ce qu'elle avait appris depuis son enfance, et elle espérait désespérément trouver quelqu'un à qui en parler.
Cela était, bien sûr, un trait de Gryffondor et elle fut forcée de considérer que Drago n'était pas le seul dont la personnalité commençait à changer. Au début, elle avait balayé son inquiétude du revers de la main, mais plus le temps passait et plus elle guidait son plus jeune fils vers un état d'esprit de Gryffondor, moins elle pouvait nier que les choses qu'elle lui essayait de lui apprendre avaient pris place dans quelques cons de son esprit. Cela l'effrayait.
Les guérisseurs estimaient que cet immense stress mental et émotionnel causaient chez Drago des migraines et des évanouissements – même si bien sûr, ils n'en connaissaient pas la cause – et qu'il était constamment au bord de la crise de nerfs. Narcissa pensait que si les choses continuaient de cette façon, il ne serait sans doute pas le seul.
Lucius s'éclaircit la voix et elle retrouva la réalité avec un petit sursaut de surprise. Lucius lui adressa un regard illisible et elle se demandait combien de ses réflexions il avait pu comprendre. Par chance, il penserait qu'il s'agissait d'inquiétude pour Drago. Mais encore, il ne valait mieux pas prendre trop de risques. Elle enfila son propre masque neutre et désapprobateur, et un peu plus froid encore.
« Ne devrions-nous pas y aller ? demanda-t-elle. Les guérisseurs pourraient avoir besoin d'être secourus. »
Ils avait laissé Hydrus et Drago dans la chambre d'hôpital de Drago. Les garçons s'étaient lancés dans un jeu d'échecs, mais cela faisait un moment désormais. Ils avaient probablement terminé et celui qui avait perdu – ils étaient aussi doués l'un que l'autre, alors ça pouvait être n'importe lequel d'entre eux – serait sûrement en train d'en faire voir de toutes les couleurs à son frère, et les guérisseurs qui rentreraient alors seraient bien imprudents de s'en approcher.
« Une mission de sauvetage, Narcissa ? demanda Lucius en arquant un sourcil. Que c'est noble de ta part. »
« Noble, en effet. » murmura-t-elle.
Elle espéra que Lucius ne changerait jamais; Hydrus allait avoir besoin d'un fort modèle de Serpentard et elle doutait maintenant qu'il trouverait ça chez elle.
Et tout ça parce que Sirius Black a enlevé Harry Potter, pensa-t-elle, même si elle ne pouvait pas le blâmer de l'avoir fait. Les deux personnes qu'elle avait vu sur le Chemin de Traverse en décembre dernier étaient innocents, des victimes des circonstances. Il y avait aussi le Seigneur des Ténèbres et les parasites qui se faisaient passer pour des reporters. Non, ce n'était pas leur faute. La responsabilité de la situation de leur famille tenait sur trois paires d'épaules celles du Seigneur des Ténèbres, celles de son mari et bien sûr, les siennes. Elle ne pouvait que l'admettre. Narcissa se sentit épuisée, tout à coup.
« Tu viens, Lucius ? » demanda-t-elle en se levant.
Lucius l'imita, elle attrapa sa main et ensemble, ils quittèrent la cafétéria. Narcissa se repassait encore et encore le souvenir du sourire insouciant de Harry Potter dans la tête et priait Merlin pour que le fait de voir Drago sourire comme ça compense la pagaille qu'ils avaient créé.
« Attention ! » s'écria un homme, écartant Lucius du chemin.
Une petite silhouette aux cheveux noirs se hâtait derrière lui.
« Excusez-moi, ironisa Lucius, agacé que quelqu'un – probablement un sang-de-bourbe, connaissant les standards de l'endroit – puisse être aussi impoli avec lui. Mais ce n'était pas moi qui courrait. »
« Lucius ? » demanda l'homme en faisant volte-face.
« Ernest. » répondit Lucius, surpris.
« Narcissa, ajouta Ernest, distrait, l'observant près de Lucius. Je ne t'avais pas vu- »
« Bonjour Ernest, dit calmement Narcissa. Bonjour Pansy. »
La fille d'Ernest murmura une salutation et Lucius retroussa les lèvres lorsque Ernest ne lui demanda pas de parler plus fort. Elle était une Sang-pur et devait savoir faire mieux que murmurer.
« Pansy, dit Ernest, lui faisant lever la tête. Pourquoi tu ne partirais pas devant ? »
La fille hocha la tête et s'empressa d'avancer sans ajouter un mot.
« Sonja ne … va pas bien, dit Ernest, passant une main dans ses cheveux. Elle- je ne- »
L'homme était une véritable épave. Il avait commencé à trembler et semblait perdu. Lucius ricana.
« Tu devrais être avec ta famille. » dit Narcissa avec douceur, mais avec fermeté, tandis qu'elle fusilla Lucius du regard.
C'était le même regard qu'elle utilisait lorsque les garçons voulaient amener leurs rats en public et il se demanda ce qu'il avait fait pour mériter ça.
« Je- oui. » dit Ernest.
Lucius aperçut des larmes dans les yeux de l'homme alors qu'il les saluait et s'en allait.
« Comme c'est pathétique, commenta Lucius. Ce type a complètement oublié comment se tenir. »
« Je pense que c'est compréhensible. » dit sèchement Narcissa.
Avant même que Lucius n'ait pu prendre la parole, elle poursuivit.
« J'espère que tu aurais l'air un peu perdu si c'était moi qui était en train de mourir. »
« Et bien, dit Lucius. Je- »
Il s'arrêta, incertain de savoir que répondre. C'était évident qu'il serait bouleversé si quelque chose arrivait à Narcissa, mais il ne le montrerait pas comme le faisait Ernest.
« Ferme ta bouche, Lucius, le railla Narcissa. C'est inconvenant. »
Lucius s'exécuta et la foudroya du regard.
« Je serais éteins si tu étais en train de mourir. » dit-il avec raideur, en serrant la main autour de sa canne.
« Je m'en doute. » lui dit-elle en reprenant son chemin.
Lucius lui emboîta le pas, empli d'une admiration contrainte peu de gens pouvaient le désarmer et parmi le peu qui le pouvaient, encore moins étaient capables de le faire avec des mots. Hydrus avait beaucoup à apprendre de Lucius, d'après celui-ci – ce que Drago avait à apprendre était négligeable, du moins jusqu'à ce qu'il soit réparti et qu'ensuite, Lucius puisse commencer à le conditionner – mais il pensait aussi que Hydrus avait beaucoup à apprendre de Narcissa. Cette femme était formidable, encore plus que sa lunatique de sœur, Lucius en était persuadé.
Quand il arriva dans la chambre personnel de Drago, Narcissa avait en effet sauvé un guérisseur l'homme la remercia sur un ton tremblant et entreprit de fuir la pièce, croisant Lucius. Celui-ci entra pour constater que Narcissa avait déjà pris ses aises elle et Hydrus avaient commencé une partie d'échecs et Drago était allongé sur le lit, occupé à lire un livre.
Lucius se plaça derrière l'épaule de Hydrus et observa le jeu. Contrairement à Lucius, Narcissa ne faiblissait pas face aux garçons quand ils jouaient elle avait une fois dit à Lucius que s'ils voulaient gagner, ils devaient le mériter. Et même si Hydrus était un bon joueur d'échecs pour son âge, sa mère avait des années d'expérience derrière elle.
« Non. » dit Lucius, incapable de se retenir.
« Quoi ? » demanda Hydrus en levant les yeux.
Lucius leva sa canne sur le plateau.
« Tu vois le fou ? Tu ferais mieux de bouger ton cavalier là, en D3. Il y a même un pion à gagner. »
« Cavalier en D3. » dit Hydrus, après un moment.
Les yeux de Narcissa se plissèrent lorsque le cheval fit tomber le pion. Ses yeux se tournèrent ensuite vers ceux de Lucius, le défiant, et Lucius ne put retenir son sourire narquois.
« Hors de mon chemin. » dit-il à Hydrus, et la bouche de Narcissa se releva.
« Je suis en train de jouer ! » dit Hydrus, mécontent.
« Plus maintenant. » dit Lucius, poussant Hydrus de sa chaise.
« Père- »
« Tu joueras contre le gagnant. » dit Lucius.
Hydrus alla s'asseoir sur le bord du lit de Drago pour continuer à regarder.
« Fou en A6. » dit Narcissa.
« Fou en A6. » répéta Lucius.
Il eut la satisfaction de voir son regard lorsqu'une autre de ses pièces fut jeté hors du plateau. Lucius était assuré de la battre sur ce terrain là, au moins Narcissa pouvait gérer les individus, mais Lucius avait toujours préféré opérer à plus grande échelle. Ça se voyait. En quelques coups supplémentaires, ils étaient à égalité et en quelques coups encore, Lucius gagnait.
Quand la dernière pièce de Narcissa – autre que le roi – fut prise, elle soupira. Pendant un moment, Lucius se demanda si elle n'avait pas renversé son roi avant qu'il puisse faire échec et mat. Mais il se reprit. C'était sa femme et elle ne se rendait jamais. Elle se débrouilla bien avec son seul roi elle était capable de se concentrer sur cette pièce, et seulement celle-là, ce qui collait avec sa stratégie. Lucius perdit un cavalier et trois pions et se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de lui laisser une autre pièce pour distraction, quand il réussit enfin à la coincer.
« Échec et mat. » dit-il doucement.
Narcissa semblait s'y être attendue, car elle leva un doigt et renversa son roi sans hésitation. Il s'effondra avec un grognement et les pièces de Lucius poussèrent des cris de joie.
« Je joue contre Père. » annonça Hydrus, son visage pâle et déterminé.
Narcissa lui laissa sa place et croisa les yeux de Lucius une fois encore, avant d'aller s'asseoir près de Drago.
« Et je veux les blancs. »
Lucius tourna le plateau il préférait également jouer avec les blancs, c'était une très bonne chose que Hydrus ait les mêmes instincts.
« Tes manières, Hydrus. » dit Narcissa, sans cesser de regarder Drago qui avait poser son livre et était blotti près d'elle.
« Merci. » dit Hydrus à Lucius, en foudroyant sa mère du regard.
C'était le même regard que Lucius lui avait lancé dans le couloir. Narcissa se mit à sourire et caressa les cheveux de Drago. Lucius secoua la tête. Narcissa savait que ces gestes affectueux – câlins, caresses dans les cheveux, ce genre de choses – étaient importants pour le développement du côté Gryffondor de Drago.
Les enfants n'avaient plus besoin d'attention physique à l'âge de cinq ans – ou du moins, c'était ce que le père de Lucius lui avait dit – et ce besoin ne réapparaissait avant qu'il ait un partenaire. Les enfants correctement élevés devaient se contenter d'une occasionnel tape sur le dos ou l'épaule ou ils risquaient de devenir dépendant. Lucius avait survécu à cette éducation, tout comme Narcissa et toutes les générations de Sang-purs avant eux.
Mais Drago ne serait pas un Sang-pur normal. Il irait à Gryffondor. Un traître à son sang. L'affection physique était quelque chose qu'ils recherchaient, de ce que Lucius pouvait dire.
Lucius se détourna de la scène qui se passait devant lui et se concentra sur Hydrus et la partie d'échecs. Il était d'accord avec les méthodes de Narcissa pour conditionner Drago et l'encourager à devenir un Gryffondor, mais cela ne voulait pas dire qu'il devait regarder.
« Du thé ? »
« Non, merci, Monsieur. »
C'était un peu étrange que Dumbledore offre du thé à Remus dans sa propre maison, mais c'était Dumbledore. Remus joua un peu avec la manche effilochée de sa robe pendant un petit moment, avant de lever la tête.
« C'est moi ou est-ce que tout ça semble … familier ? »
Les yeux de Dumbledore brillèrent d'une façon triste – si cela était possible. Ça n'avait échappé à aucun des deux sorciers que le même jour voilà un an, ils étaient assis au même endroit et Dumbledore avait informé Remus du kidnapping de Harry.
« Familier, en effet. » répondit doucement Dumbledore.
Il sortit un bonbon de sa poche et l'offrit à Remus, qui secoua la tête. Dumbledore le fourra dans sa bouche.
« Alors, est-ce que c'est une visite de courtoisie, monsieur, demanda Remus. Ou est-ce qu'il y a une arrière-pensée derrière cette visite ? »
La barbe de Dumbledore frémit et Remus reprit la parole avec un léger sourire prudent.
« Parce que la dernière fois que vous êtes apparus dans mon salon ... »
« Appelleriez-vous 'arrière-pensée' une intrusion bien intentionné, mais néanmoins ennuyeuse ? » demanda Dumbledore, sur un ton pensif.
« Je ne sais pas, monsieur. » répondit Remus.
« Moi non plus. » dit Dumbledore, tout sourire alors qu'il suçait son bonbon.
Ils s'assirent tous deux dans un silence agréable, avant que Dumbledore ne reprenne la parole.
« Non, je n'ai aucune mauvaise nouvelle à annoncer, mais j'avais pensé, Remus, qu'après cette période d'absence, cette compagnie ne serait pas malvenue. »
« Non, dit Remus. Monsieur, votre compagnie est très appréciable. Je- merci. »
Dumbledore – qui ne savait pas que Remus avait Sirius et Harry – avait pris sur son temps à l'école pour venir et s'assurer que Remus allait bien et qu'il ne se sentait pas trop seul.
« Minerva et Hagrid vous passent le bonjour. » ajouta Dumbledore, les yeux pétillants.
« Remerciez-les pour moi. » dit Remus.
Dumbledore inclina la tête.
« Qui gagne la Coupe jusque-là ? » ajouta Remus, curieux.
« Serpentard. » dit Dumbledore en souriant légèrement.
« J'imagine que Rogue est content. » soupira Remus.
« Pas du tout, répondit Dumbledore. Je lui ai demandé d'accomplir une tâche pour moi, il y a quelques mois, et je crains qu'il ne m'ait pas encore pardonné. »
« Quelle tâche ? » demanda Remus, doutant fortement qu'il obtiendrait une réponse.
« Ceci et cela, dit vaguement Dumbledore, faisant sourire Remus. J'ai été désolé d'entendre votre aventure avec Lucius. »
« Mon aventure ? » demanda prudemment Remus.
« Je sais que ce n'était pas dans la note que vous avez envoyé, dit Dumbledore, sa barbe frémissant à nouveau. Mais j'ai d'autres moyens de recevoir les informations, Remus. J'ai cru comprendre que vous avez causé un scandale au Chaudron Baveur lundi. »
« Je ne fais plus parti des recherches. » tenta Remus.
Il avait connaissance de la note – il avait écrit un message à Dumbledore pour lui dire que Malefoy l'avait renvoyé (après avoir reçu lui-même la note de Dora lui disant qu'il avait été renvoyé) – mais le reste était nouveau pour lui. Il avait – ou elle avait – causé un scandale ? Maintenant, il avait deux choses dont il devait lui parler Greyback et Malefoy.
« Je l'avais compris, dit Dumbledore. Ce n'était pas juste de sa part de vous insulter, Remus, mais ... »
M'insulter ? Lucius m'a insulté … et Dora … a fait une scène. Il ne savait pas comment il se sentait vis-à-vis de ça partagé entre le fait de se sentir touché, défendu et embarrassé – espérant que Dora n'ait pas dit ou fait quelque chose de trop méchant quand elle était lui.
« … j'aurais pensé que vous vouliez être là-bas, à vous suivre les recherches ? » finit doucement Dumbledore.
Les entrailles de Remus se tordirent de culpabilité.
« Je ne voulais pas chercher, dit Remus. Je voulais trouver. »
« Je comprends que ce soit frustrant- »
« Ça fait un an. » dit Remus.
Et il avait passé presque six mois avec Harry cette année, cinq avec Sirius.
« Les recherches ne sont prêtes de les trouver, l'un ou l'autre, et je perds mon temps. »
Ses yeux tombèrent sur ses chaussures pour que éviter que Dumbledore ne lise la culpabilité sur visage ou quoi que ce soit qui puisse le mettre en difficulté.
« Remus- »
« J'y ai pensé, dit doucement Remus. Je sais ce que je fais. »
Plus ou moins.
« Si vous êtes sûrs. »
« Je le suis. »
« Qu'allez-vous faire de votre temps ? demanda Dumbledore, l'air inquiet. Le garçon des Rosier n'a plus besoin de leçons et vous ne travaillez plus- »
« Je trouverais quelque chose. »
« En septembre, nous aurons besoin d'un professeur d'Études des moldus, lança habilement Dumbledore. Il y a toujours ça. »
« Je crois que je conviendrais mieux pour enseigner les Soins aux créatures magiques, plaisanta Remus, faisant rire Dumbledore. Qu'est-ce qui ne va pas avec Quirrell ? »
« Il veut prendre du temps pour voyager, dit Dumbledore. Je pense que l'enseignement de l'Étude des moldus l'ennuie – il cherche quelque chose d'un peu plus actif, d'après ce que l'on m'a dit et il espère se faire quelques expériences en voyageant à l'étranger. »
« C'est bien pour lui, dit Remus en acquiesçant. Mais si Quirrell s'ennuie ... »
Dumbledore se mit à rire Quirrell avait été diplômé de Poudlard quelques années après Remus et avait toujours été incroyablement studieux et calme. Bien que Remus n'ait pas vraiment une personnalité turbulente, il aimait bien un peu d'action.
« Peut-être la Défense contre les forces du mal ? proposa Dumbledore avec un soupir. Davey commence à perdre la vue et je pense que ça ne va faire que s'empirer à mesure que l'on se rapproche de la fin de l'année. Nous aurons bientôt besoin d'un nouveau professeur de Défense et j'ai bien peur d'avoir épuiser ma liste de contacts. »
« Et vous voudriez m'embaucher ? » demanda Remus.
« J'ai fait des propositions similaires à Sturgis Podmore et Thomas Rattler, mais oui, Remus. Vos compétences seraient les bienvenues. »
Remus ouvrit la bouche.
« Même, ajouta Dumbledore, suspectant son commentaire à venir. Avec votre condition. Des arrangements peuvent être faits, à l'image de ce qui a été fait lorsque vous étiez étudiant. »
« Rattler ? » demanda Remus, au lieu de lâcher un commentaire auto dénigrant.
Dumbledore semblait avoir compris qu'il venait de s'en empêcher et sourit.
« Thomas était amis avec les jumeaux Prewett. »
Remus se souvenait vaguement d'un homme blond, petit, avec une voix chaleureuse. Il avait du être préfet.
« Préfet de Serdaigle, poursuivit Dumbledore. Très intelligent. »
« Il est Auror ? »
« Il a été tireur d'élite de baguette, il a arrêté voilà deux et travaille maintenant avec Amélia au Département de la Justice Magique. »
Remus acquiesça lentement.
« Et vous connaissez Sturgis, bien sûr. »
Sturgis avait été membre de l'Ordre et un bon ami de Benjy Fenwick et Emmeline Vance.
« Comment va Bean ? » demanda Remus, sa lèvre se crispant un peu.
Sirius lui avait attribué le surnom lorsque Marlène avait rejoint l'Ordre Sturgis avait un penchant pour elle, ce que Sirius n'avait pas du tout aimé. Ils avaient tous dépassé ça – Marlène avait crié sur Sirius jusqu'à ce qu'il s'excuse – mais le surnom était resté. Dumbledore semblait partagé entre l'amusement du souvenir et la tristesse – il savait visiblement d'où 'Bean' venait.
« Toujours à la Justice Magique ? »
« Et il s'y plaît. » dit Dumbledore.
Remus se mit à rire. Même à la période de l'Ordre, Sturgis – Serpentard et fier de l'être – adorait les polémiques et être prompt à évoquer d'obscures lois sorcières pour en débattre lors de patrouilles discrètes ou aux rencontres de l'Ordre. Malgré son importante expertise en théorie, Sturgis était quand même un adversaire talentueux et connaissait toutes sortes de sorts qu'il avait rencontré dans différentes affaires légales.
« Je doute d'être capable de l'en sortir pour enseigner. »
« Il serait un bon professeur pourtant. » dit Remus.
« En effet. » confirma Dumbledore.
Dumbledore observa le visage de Remus pour un moment, avant de prendre l'air déçu.
« Vous n'êtes pas intéressé ? Je pensais que vous aviez toujours voulu enseigner- »
« C'est le cas, dit Remus. C'est juste- ces temps-ci, les choses sont … bordéliques. »
Ne souhaitant pas s'étendre sur ce commentaire, Remus reprit la parole.
« Peut-être dans un an ou deux ? »
« Je vous prends au mot. » dit Dumbledore, l'air amusé.
« Et moi qui croyais qu'il n'y avait pas d'arrière-pensée derrière cette visite ... »
« Pas du tout, mon cher, dit Dumbledore avec un rire. D'ailleurs, je suis venu avec quelques histoires sur les nouveaux fauteurs de troubles de Poudlard. »
« Oh ? » demanda Remus, intrigué malgré lui.
C'était évidemment une tactique de diversion peut-être Dumbledore avait-il sentit la réticence de Remus de parler de choses sérieuses aujourd'hui – et Remus se demanda si Dumbledore devenait moins bon pour le distraire ou si c'était lui qui repérait mieux ses manipulations subtiles.
« Le pauvre Argus a du déménager au rez-de-chaussée. » dit Dumbledore avec une voix grave.
Sa barbe frémit et Remus arqua un sourcil, l'invitant à continuer.
« Il y a eu un incident avec deux premières années plutôt vif, une Bombabouse et son vieux bureau ... »
