Bonjour tout le monde !
Me voilà pour le nouveau chapitre. J'espèrais pouvoir publier en semaine mais je n'y arrive malheureusement pas.
Bonne lecture à tous !
Chapitre 19
Scorpius était à l'affût, scrutant tous les recoins du stade à la recherche du Vif d'or. Il fallait qu'il mette rapidement un terme à ce match qui l'opposait à l'équipe de Gryffondor, pour la finale de la coupe.
Gryffondor menait de cent points et en calculant par rapport au classement, si ses adversaires marquaient encore vingt points sans que son équipe n'augmente le score, il aurait beau attraper le Vif et gagner le match, la coupe serait pour les rouges et or.
Il grinça des dents lorsque l'un des poursuiveurs de Gryffondor s'approcha des buts mais sourit en voyant l'un des cognards frappé par Albus déstabiliser le joueur, lui faisant lâcher le souafle qui fut rattrapé par un des membres de son équipe.
Tout serait bien plus simple si James n'était pas le gardien de l'équipe qu'il affrontait. Le frère de son meilleur ami était égal à lui-même, c'était à dire un peu trop talentueux.
Il devait absolument gagner la coupe cette année car dès l'année prochaine, il n'était pas certain de pouvoir y arriver. Lily serait à Poudlard avec eux et soit elle allait prendre son poste… puisque malgré son habileté d'attrapeur, il reconnaissait volontiers qu'elle le surpassait, ou bien elle serait dans une autre maison ce qui voulait dire qu'il allait devoir l'affronter et là aussi, il ne se leurrait pas, il aurait du mal à lui souffler la victoire.
- Scorpius ! s'écria son meilleur ami.
L'intéressé secoua la tête pour se rendre compte qu'il s'était encore perdu dans ses pensées et que le Vif était apparu. Son adversaire était déjà à sa poursuite et Scorpius avait un peu de retard. Heureusement, il fut aidé par son meilleur ami qui dirigea un cognard sur l'autre attrapeur qui dut dévier de sa trajectoire, permettant ainsi à Scorpius de rattraper la faible distance.
Le jeune garçon lâcha un soupir de soulagement en sentant ses doigts se refermer autour de la petite balle et sourit en entendant les acclamations de la foule. Il avait réussi, l'équipe avait réussi.
Une fois descendu de son balai, le premier à l'atteindre fut Albus et ils s'étreignirent en sautillant, heureux de leur victoire pour leur première année au sein de l'équipe des Serdaigle. Il fut ensuite félicité par tous les autres membres. Ils regardèrent la Capitaine prendre la coupe et saluèrent ensuite leurs adversaires qui, bons perdants, les félicitèrent à leur tour.
- Bravo les p'tites têtes, dit James en leur ébouriffant les cheveux. Profitez-en, avec de la chance, Lily rejoindra les Gryffondors et vous n'aurez plus que vos yeux pour pleurer.
Albus tira puérilement la langue à son frère aîné et Scorpius pouffa, peu convaincu que la dernière des Potter devienne une Gryffondor. Elle avait plein de qualités, mais ce qui dominait, c'était sa ruse et son ambition. Cela ne l'arrangeait pas mais il était presque certain qu'elle allait rejoindre Rose chez les Serpentards.
- On a quand même eu chaud, fit remarquer Albus alors qu'ils remontaient tous les deux vers le château. Dis-moi à quoi tu pensais pour te laisser distraire en plein milieu de la finale ?
Scorpius sentait la gêne s'insinuer en lui. Il n'y avait qu'une seule personne pour le distraire dans de tels moments et c'était Lily. A chaque fois que son esprit se tournait vers elle, il ne pouvait rien faire d'autre en même temps. C'était inexplicable et assez irritant. Sans parler du fait qu'il ne voulait absolument pas avouer ça à son meilleur ami.
Peut-être qu'il allait en parler à Teddy, son cousin. Il s'était beaucoup rapproché de lui grâce aux moments passés ensemble au Manoir, lieu où résidait Harry depuis quelques mois. Le Métamorphomage étant très proche de son parrain, ils s'étaient vus à de nombreuses reprises pendant les périodes de vacances.
Il était assez grand pour comprendre ce qui échappait à Scorpius et il lui faisait assez confiance pour savoir qu'il ne dirait rien à personne.
- Sinon, des nouvelles de ta mère ? s'enquit Albus, voyant qu'il n'obtiendrait aucune réponse à sa première question.
- Ouais, tout va bien, elle a arrêté de travailler la semaine dernière parce qu'elle a de plus en plus de mal à se déplacer en transplanant ou en utilisant le réseau de cheminette. Apparemment, ton oncle assure. Il a pris des congés longue durée pour veiller sur ma mère et pour être certain d'être là pour la naissance…
- J'arrive pas à croire qu'oncle Charlie va devenir papa ! s'exclama Albus.
Scorpius afficha un sourire en coin. Ce n'était pas la première fois que son meilleur ami disait ça. Apparemment, toute sa famille s'était persuadé qu'il finirait seul et sans enfants, mais heureux comme ça.
- Tu te rends compte, quand on quittera Poudlard, ta sœur sera déjà née ! fit remarquer Albus.
Scorpius acquiesça, regrettant de ne pas pouvoir la rencontrer dès le jour de sa naissance. Si ce n'était pas aussi mal tombé, il aurait pu avoir une après-midi pour lui rendre visite, mais comme la naissance était prévue en plein dans les examens de son année, il était peu probable qu'il soit autorisé à sortir de l'école.
Il pensa à ses deux cousines, Sarah et Emma, qui elles, avaient eu la chance de pouvoir se rendre chez elles pour faire la connaissance avec leurs nouveaux frères et leur nouvelle sœur. En effet, sa tante Daphné avait accouché de triplés, deux garçons du nom d'Edward et Thomas et une fille, Enora.
Les jumelles étaient revenues, blasées, après leur visite en disant qu'il ne s'agissait que de bébés, encore plus bruyants puisqu'ils étaient trois. Pourtant, Scorpius savait que lui, il serait émerveillé de voir un si petit être, sa sœur. Enfin, il ne l'aurait peut-être pas été s'il y en avait eu trois en même temps, il pouvait comprendre ses cousines.
- Au fait, il faut qu'on pense à remplir le papier que nous a donné Flitwick, pour les options, lança soudain Albus alors qu'ils étaient à table pour le dîner.
- Déjà, on peut oublier la divination, dit Scorpius. Ça ne me tente pas du tout.
- Ouais, pareil, acquiesça Albus. L'Arithmancie par contre, ça a l'air sympa et les soins aux créatures magiques aussi.
- On devrait aussi prendre l'Etude des Moldus, ça fera toujours des points faciles, ajouta Scorpius.
Avant son entrée à Poudlard, il ne connaissait pas grand-chose sur eux, mais grâce à sa proximité avec les Potter, ça avait pas mal évolué.
- On risque d'avoir des soucis pour tout faire tenir dans notre emploi du temps, objecta Albus.
- Ouais, sans parler que j'aurais plus été tenté par l'étude des runes que l'Arithmancie…
- Bof, moi pas du tout, mais on peut se séparer pour ses deux matières.
Scorpius acquiesça, même s'ils avaient tous les deux voulu prendre exactement les mêmes matières pour avoir le même emploi du temps, ils ne pouvaient pas faire abstraction de leurs préférences individuelles.
- Je pense aussi que je vais me passer des soins aux créatures magiques. Tu sais, moi, les bestioles, c'est pas trop mon truc, avoua Scorpius.
- Bah ça règle le problème, approuva Albus. Ça te laisse l'Etude des moldus et celle des Runes et moi, l'Arithmancie et les soins aux créatures magique.
Scorpius opina, déçu de n'avoir aucune option en commun avec son meilleur ami, mais heureux de ses choix.
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Harry rentra chez lui et souffla en se laissant tomber dans l'un des fauteuils du salon. Il n'eut pas à attendre longtemps avant que Fifu n'arrive pour lui proposer un verre. Comme à son habitude, il se contenta d'une Bièraubeurre et demanda un verre de pur-feu pour Drago qui arriva quelques minutes plus tard.
- C'est rare de te voir ici avant l'heure du dîner, dit Drago en guise de salut.
- Je sais, avoua Harry en se levant pour aller embrasser son amant qui s'était installé en face de lui.
Il comprenait la froideur de son homme. Voilà un peu plus de six mois que les meurtres avaient commencé et qu'il passait juste en coup de vent, travaillant souvent sept jours par semaine. Enfin, à présent, c'était terminé. Voilà trois jours qu'il n'avait pas quitté le bureau des Aurors afin d'interroger le suspect, de fouiller sa maison et d'inspecter chaque preuve le rattachant aux meurtres, mais ils en étaient sûrs maintenant, ils tenaient le coupable.
- C'est fini, annonça-t-il. On l'a eu.
C'était un vrai soulagement pour Harry. Ils avaient mis un sacré temps à l'attraper et les meurtres s'étaient accumulés. Le coupable était l'homme le plus meurtrier de l'histoire de la magie en dehors des mages noirs tel que Voldemort, mais qui n'avaient pas agi seuls, évidemment.
Harry et ses Aurors avaient vraiment eu du mal à résoudre l'affaire car les meurtres n'avaient eu aucune logique, aucun idéal derrière les attaques. Ça avait été de la violence pour de la violence, de la folie pure, tellement différente de celle qu'Harry avait connue avec Voldemort, qui n'en était pas moins fou, au final.
Il avait fallu que l'épouse du coupable vienne au Ministère pour faire part de ses soupçons vis-à-vis de son conjoint qui, selon elle, se comportait de manière étrange depuis plusieurs mois et à la boîte qu'elle avait trouvé à son domicile, contenant plusieurs objets dont trois bijoux aux noms de trois des victimes. Sans elle, le meurtrier serait toujours en liberté.
Et si d'un côté, il était heureux de savoir le coupable en prison, il ne pouvait s'empêcher de se sentir bouleversé par son identité. Jamais il n'aurait pu soupçonner le gentil Florian Fortarôme d'être l'auteur de tous ces meurtres. A croire que finalement, sa captivité par Voldemort plusieurs années en arrière avait eu bien plus de conséquences que ce qu'ils avaient cru. Harry ne s'était douté de rien au cours des fois où il l'avait vu.
Il raconta tout ça à Drago, ayant parfaitement confiance en lui et sachant que le Manoir était aussi bien protégé que les Quartiers des Aurors contre toutes sortes d'espionnage. Il fallait que tout ça reste confidentiel jusqu'au procès qui débuterait très vite.
- Florian Fortarôme, répéta Drago, hébété. C'est impossible !
- Et pourtant, après examen de sa baguette, il est bien l'auteur de tous les sorts qui ont tué les victimes, sans compter qu'il volait un objet à chacun, comme une sorte de trophée. Un examen psychologique sera fait dans les jours qui viennent. Certes, chez les sorciers, ce n'est pas répandu, mais je pense qu'il souffre d'un trouble psychiatrique sévère. Ça expliquerait qu'il ne se souvienne de rien…
- Tu veux dire qu'il n'a aucune idée de ce qu'il a fait ?
- Il n'a même pas reconnu la boîte contenant les objets volés, expliqua Harry. Soit il ment, soit il a eu des sortes d'absences à chaque fois qu'il est passé à l'acte. Enfin, une chose est sûre, c'est bien lui et il n'y a aucune trace d'Imperium ou autre chose qui l'aurait contraint à agir de la sorte.
Alors que Drago s'apprêtait à prendre la parole, ils virent un Patronus en forme de lion apparaître dans leur salon et Harry reconnut celui de Charlie.
« Le travail a commencé, Astoria est sur le point d'accoucher, elle m'a demandé de te prévenir, Malefoy. »
Harry sourit en coin, il était clair que Charlie était contrarié de devoir prévenir l'ex-mari d'Astoria qu'elle était en train d'accoucher de son enfant à lui. Les fois où ils s'étaient vus au cours des derniers mois, Charlie avait eu du mal à cacher sa jalousie vis-à-vis de la complicité entre Drago et la sorcière. Il fallait dire qu'elle l'appelait toujours « mon cœur » et que même s'il adorait Astoria, cela le faisait toujours grincer des dents lorsqu'il l'entendait, sans parler du fait que Drago l'appelait encore et toujours « chérie ».
- Il faut que j'y aille, décida Drago en se levant.
- Tu sais que si elle est en travail à Sainte Mangouste, ils ne te laisseront pas entrer ? Charlie doit-être avec elle et…
- Et quoi ? Je suis certain qu'il pourrait me laisser sa place quelques minutes…
- Aurais-tu laisser ta place à quiconque lors de la naissance de ton fils ? demanda Harry, même pas surpris que son amant pense une telle chose.
- Bien sûr que non, mais ça n'a rien à voir…
- C'est exactement la même chose Drago, insista Harry. Astoria va mettre au monde l'enfant de Charlie et c'est lui qui lui tient la main. C'est ce qu'elle veut et c'est ce qu'il veut également. Il a été présent depuis qu'il l'a appris, il mérite de vivre ça et toi, tu dois comprendre que tout ça ne te concerne pas ou du moins, pas autant que ton comportement le laisse croire.
Drago avait été particulièrement intrusif pendant la grossesse de son ex-femme. Au début, cela avait été compréhensible puisqu'elle s'était décidée à emménager seule dans la maison des Cornouailles et que Charlie était en Roumanie. Seulement, il avait continué après l'arrivée de Charlie et Astoria avait été bien trop touchée par toutes les attentions de Drago pour faire une quelconque réflexion.
- Tu penses que je devrais attendre ici ? demanda Drago, hésitant.
- J'en suis persuadé, approuva Harry. Tu n'as qu'à renvoyer un Patronus pour les encourager et leur dire que tu viendras dès que possible, au moins, Charlie te préviendra une fois que la petite sera née.
Drago acquiesça et fit ce qu'Harry lui avait suggéré en faisant apparaître une petite fouine argentée et en lui confiant le message à l'attention d'Astoria. Il n'avait fait aucun cas de Charlie, mais ça n'était pas très étonnant, il l'ignorait la plupart du temps, contrarié par le fait qu'il n'ait pas demandé à Astoria de l'épouser afin de légitimer la situation.
- Voilà, c'est fait, soupira Drago. Seulement, maintenant, je vais passer ma nuit à m'inquiéter…
- J'ai peut-être quelque chose pour t'aider à penser à autre chose, intervint Harry avec un haussement de sourcil suggestif.
Un sourire apparut sur le visage de Drago, nul doute qu'il ne serait pas difficile à distraire.
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Astoria regardait sa jolie, adorable et toute petite fille qu'elle tenait dans ses bras sans y croire vraiment. Elle leva les yeux vers Charlie et fut bouleversée par l'amour qu'elle pouvait lire dans ses yeux alors qu'il regardait tantôt leur fille et tantôt elle-même.
Si au début il avait été distant, elle avait pu compter sur lui à chaque fois qu'elle en avait eu besoin. Il avait même posé plusieurs semaines de congés pour qu'elle ait une présence à toute heure… Enfin, une présence qui ne soit pas Drago, elle avait bien remarqué la jalousie de Charlie à l'égard de celui qui avait été son époux pendant de longues années.
Si seulement il savait ce qu'elle ressentait pour chacun d'eux, il n'aurait pas jalousé Drago. Il était son ami, son meilleur ami en fait, mais elle ne l'avait jamais aimé comme elle aimait Charlie. Elle n'avait jamais aimé personne comme elle l'aimait lui, son beau Dragonologiste.
Ils n'avaient pas vraiment parlé de leur couple durant la grossesse. Ils s'étaient embrassés, ils avaient même pris du bon temps ensemble à de très nombreuses reprises mais rien n'avait été dit car elle avait eu bien trop peur de le faire fuir alors que tout se passait si bien.
- Asto, il faut qu'on parle, annonça Charlie.
- Là, tout de suite ? demanda-t-elle, peu envieuse de faire éclater la bulle de bonheur dans laquelle elle se trouvait.
- J'ai déjà trop attendu, insista-t-il avec un petit sourire. La vérité, c'est que j'ai évité cette discussion parce que j'avais peur. Peur de ce que je ressentais pour toi, peur de ce que tu me donnais envie de faire mais à présent, je n'ai plus peur. Je te vois, toi et notre fille et je sais où est ma place, si tu en as envie toi aussi, bien sûr.
- Envie de quoi ? demanda Astoria, un peu perdue, bien que touchée par la déclaration du sorcier.
- Envie qu'on vive ensemble, comme un couple, précisa-t-il.
- Bien sûr que j'en ai envie, répondit-elle tout de suite, un grand sourire aux lèvres. Mais que fera-t-on quand ton congé sera terminé et que tu devras retourner en Roumanie ? J'ai toujours compris ton désir de rester vivre là-bas parce que moi, j'ai le même désir sauf que c'est ici que je veux rester…
Elle aimait Charlie de tout son cœur, mais elle ne pourrait jamais le suivre en Roumanie. Ici, il y avait son fils, ses parents, sa sœur et ses enfants, Drago et tous ses amis, ses souvenirs, son métier. Elle était née en Grande-Bretagne, elle y avait grandi et elle avait bien l'intention de continuer à y vieillir.
- Je sais ma belle et j'ai déjà la solution. Rolf, un ami, qui est Professeur de soins aux créatures magiques à Poudlard, abandonne son poste dès la fin de l'année scolaire. Comme ses enfants feront leur rentrée en septembre, lui et sa femme veulent repartir à la découverte du monde. J'ai déjà rencontré McGonagall, elle attend une réponse de ma part et le poste sera à moi, annonça-t-il.
- Est-ce que tu as bien réfléchi ? demanda Astoria, refusant de laisser exploser sa joie.
- Oui, j'ai beaucoup hésité, mais c'est ma peur qui m'a empêché de prendre la décision plus tôt. J'étais tellement persuadé d'avoir trouvé la façon dont je voulais vivre ma vie que j'ai eu peur lorsque j'ai commencé à vouloir autre chose. Tu es tombé enceinte par accident et j'ai flippé, mais maintenant je sais que j'ai envie de cette vie que je peux avoir avec toi. Je t'aime Astoria.
Avec difficulté dû à son accouchement récent, Astoria se redressa pour embrasser Charlie, leur fille toujours contre elle.
- Je t'aime aussi et je serais ravie de vivre avec toi, plus que ravie en fait.
Les deux se sourirent avant de s'embrasser de nouveau.
- Il y a autre chose, finit par dire Charlie.
- Quoi donc ? demanda-t-elle.
- Je voudrais qu'on se marie, déclara Charlie.
La sorcière se laissa aller contre ses coussins et resta un moment sans rien dire, tâchant de digérer ce qu'il venait de dire. Avec ce qu'il avait annoncé auparavant, cela faisait beaucoup.
- Est-ce que tu en as envie juste parce que c'est ce que tout le monde attend de toi ? s'inquiéta Astoria.
Durant les derniers mois de sa grossesse, elle avait présenté Charlie à ses parents, à l'occasion d'une de leurs visites chez elle et s'ils avaient bien accueilli le sorcier mais avaient tout de même fait connaître leur avis sur la situation et leurs attentes concernant une officialisation de leur future famille par un mariage. Elle savait aussi que les parents de Charlie, particulièrement Molly, avaient pas mal appuyé sur le mariage, mais elle avait cru que Charlie n'était pas du genre à céder sous la pression.
Elle voulait vraiment se marier avec lui, mais certainement pas à cause des convenances. Son mariage avec Drago avait été un pur mariage de ce genre et elle l'avait apprécié, mais simplement parce qu'ils ne s'étaient jamais aimés romantiquement parlant. Elle ne supporterait pas que Charlie se force à l'épouser quand elle, elle en rêvait.
- Je pensais que tu me connaissais mieux que ça, ma douce, se moqua gentiment Charlie avec un sourire en coin. Je ne fais jamais rien parce que c'est ce que l'on veut de moi. Si tel était le cas, alors je me serais marié sous la pression que m'a mis ma mère toutes ces années. Non, je ne fais que ce que je veux, quand je le veux et je veux t'épouser, toi, Astoria Greengrass.
L'intéressée acquiesça sans montrer sa joie.
- D'accord très cher, dans ce cas, j'accepte de réfléchir à ta proposition et d'y répondre quand tu me feras une demande en règle, ce sera ta punition pour m'avoir laissée dans l'incertitude ces derniers mois, répondit-elle en adoptant un ton hautain.
- Trésor, tu es une vraie sorcière, s'amusa Charlie en se penchant pour l'embrasser.
Elle le laissa faire avec plaisir et sentant la fatigue la gagner, elle se laissa aller au sommeil après avoir donné le bébé à Charlie.
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Drago termina de s'habiller et de se préparer avant de sortir de la salle de bain attenante à la chambre qu'il partageait avec Harry et trouva le père avec sa fille, assis sur le lit de cette dernière. Il fut attristé de voir la fillette l'air abattu, elle qui était toujours pleine de joie de vivre et qui avait un si beau sourire.
Ne pouvant résister, il alla s'installer de l'autre côté de Lily et passa un bras autour de ses petites épaules. Il aimait chacun des enfants d'Harry mais Lily, c'était encore différent. Il ne savait si c'était parce que c'était une fille ou encore parce qu'il la voyait bien plus souvent, vivant avec elle une semaine sur deux à longueur d'année, mais il sentait un lien bien plus fort et solide.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive petite fée ? demanda-t-il en déposant un baiser sur son front.
- C'est rien…, dit-elle avant de renifler.
- Je ne pense pas que ça soit rien, insista Drago. Quelque chose qui a le pouvoir d'enlever ton si joli sourire sur ton visage, ça ne peut pas être rien.
Il nota dans un coin de sa tête l'air niais de son amant, se promettant de le lui rappeler plus tard mais resta concentré sur Lily.
- C'est juste que j'ai ma meilleure amie, Alice, tu sais, je t'en ai parlé des fois, reprit la fillette.
Drago acquiesça pour lui faire comprendre qu'il s'en souvenait. Bien sûr, il ne savait pas grand-chose d'elle en dehors du fait qu'elle était née le même jour que Lily et qu'elles se connaissaient depuis leur premier jour d'école. Il ne l'avait jamais vue, puisqu'il n'avait jamais accompagné Lily à l'école.
- Eh bien, là, je réalise vraiment que je ne la verrai plus comme avant. L'école est terminée et je rentre à Poudlard en septembre. Elle va aller dans un pensionnat en Ecosse et moi, je serai à Poudlard, on ne pourra plus se voir ou juste quelques fois pendant les vacances, mais je ne suis pas bête, je sais qu'on va forcément s'éloigner. Elle va se faire des amies qui n'auront aucun secret pour elle et elle m'oubliera et moi, je ne trouverai jamais une meilleure amie comme ça parce qu'Alice, je l'adore, c'est comme si c'était presque ma sœur…
- Si elle est aussi géniale que tu le dis, l'interrompit Drago, alors elle continuera à te considérer comme sa meilleure amie parce que toi aussi, tu es vraiment la meilleure. Vous vous écrirez et tu la retrouveras à chaque vacance. Alors c'est vrai, tu ne pourras pas lui parler de ce que tu fais à Poudlard, mais vous aurez plein de sujets de discussion. D'ici quelques années, d'ailleurs, ça n'aura plus aucune importance de savoir ce que tu fais de tes journées d'écoles. Vous serez bien trop occupées à parler des garçons et je suppose que ce sont les mêmes conversations de filles, avec ou sans magie.
Lily pouffa et Drago se retint d'en faire autant en voyant l'air outré d'Harry. Apparemment, il n'aimait pas imaginer sa fille en train de parler garçons comme la plupart des adolescentes.
- Merci Drago, dit la fillette avant d'embrasser sa joue et celle de son père. Bon, on devrait y aller, James, Al et Scorp vont pas tarder à arriver !
Elle se leva d'un bond, le sourire de nouveau sur ses lèvres et Drago se sentit fier d'avoir réussi à lui rendre sa bonne humeur habituelle, même s'il se doutait qu'elle faisait semblant pour la plus grande partie.
En effet, ils arrivèrent alors que le train entrait en gare et eurent du mal à se frayer un chemin parmi la foule. Ils récupèrent les trois garçons et Drago se chargea d'envoyer les malles directement au manoir, laissant à Harry et aux autres le soin de prendre les cages avec leurs animaux, ne pouvant pas prendre le risque de les expédier comme les malles.
- C'est bon, tu vas t'en sortir ? demanda-t-il à son homme.
- Oui, ne t'inquiète pas, embrasse Astoria, Charlie et la petite puce, répondit Harry.
Drago acquiesça et après un dernier baiser à son homme, ignorant les regards sur eux, il quitta la gare seul avec Scorpius pour qu'il puisse voir sa mère mais surtout, sa petite sœur. Scorpius avait été très déçu de ne pas pouvoir venir avant, mais les examens s'étant terminés hier, ils n'avaient pas pu lui obtenir une autorisation.
- Tu ne sais vraiment pas comment elle s'appelle ? demanda Scorpius à Drago.
- Non, il n'y a que ta mère et Charlie à être au courant et ils ont promis que tu serais le suivant, répondit Drago. Personne ne sait pour l'instant.
Le garçon afficha un sourire fier et poussa la porte de la maison des Cornouailles où vivaient Astoria et Charlie. Ils trouvèrent Charlie dans la cuisine en train de servir un verre de jus de fruit. Ils se saluèrent, Drago se contentant d'un signe de tête.
- Tiens Scorpius, je m'apprêtais à emmener le verre à ta mère, mais elle sera encore plus contente si c'est toi qui le fais, ça vous laissera un moment tous les trois, proposa Charlie.
Ils s'étaient un peu côtoyés lors des vacances de printemps, donc, ils ne partaient pas de la case départ. Scorpius accepta et laissa les deux hommes face à face, un silence quelque peu gênant s'installant.
Drago n'avait absolument rien contre Charlie, encore moins depuis qu'il avait demandé Astoria en mariage et qu'ils avaient fixé la date au mois d'août. Astoria lui avait expliqué qu'aucun d'eux ne voulait attendre des mois pour le faire et qu'ils voulaient aussi que Scorpius soit présent. Au final, il ne savait pas vraiment pourquoi les choses étaient si froides entre Charlie et lui.
- Alors, les nuits, ça se passe bien ? demanda Drago pour tenter de désamorcer tout ça.
- Oui, c'est un ange, elle nous laisse au minimum six heures par nuit, répondit le jeune papa avec un sourire heureux.
- Ah, tu as de la chance, Scorpius préférait la journée pour les longs sommeils, on a eu du mal pendant un bon moment.
- Oui, c'est ce qu'Astoria m'a raconté.
De nouveau, le silence s'installa jusqu'à ce que Charlie le brise en soupirant.
- Ecoute Malefoy, il y a quelque chose dont je voulais te parler. J'ai bien tenté de convaincre Astoria de déménager mais apparemment, elle s'est beaucoup attachée à cette maison…
- Pourquoi vouloir déménager ? s'étonna Drago. Il y a plus de chambres qu'il ne vous en faut, sans parler de l'espace…
- Ça n'a rien à voir avec la maison, l'interrompit Charlie. Mets-toi à ma place deux minutes. La femme avec qui je partage ma vie porte ton nom, elle a été ta femme pendant plus de quinze ans, elle est la mère de ton fils, elle insiste pour que tu sois le parrain de notre fille, elle t'appelle mon cœur et ne peut pas passer deux jours sans te parler. Si en plus du reste il faut que je vive et que j'élève ma fille dans une maison qui t'appartient…
Drago ne répondit rien pour une fois, compréhensif. Il avait du mal à gérer la complicité entre Ginny et Harry donc il pouvait parfaitement se mettre à la place de Charlie puisqu'il y était, au final.
- Ne t'inquiète pas, je ne compte pas l'éloigner de toi, même si ça me rend jaloux de temps en temps, souvent, je conçois votre complicité et je l'accepte, mais la maison… Comme je suis certain que tu as plus que ce qu'il te faut en terme d'immobilier, je me demandais si tu ne pouvais pas me vendre celle-ci. Ton prix sera le mien.
- Je te ferai une proposition d'ici deux ou trois jours, le temps que le Ministère mette au point un contrat de vente, accepta Drago. Cependant, le contrat ne concernera que la moitié du bien, j'insiste pour offrir à Astoria l'autre moitié qui sera en son nom.
Charlie acquiesça et serra la main de Drago dans la sienne.
- Elle va être ma femme, peu importe si tout est à moi ou à elle, ce sera à nous, conclut-il.
Drago approuva, heureux d'entendre de telles paroles. Charlie n'était pas souvent démonstratif, mais avec ce genre de mots, il pouvait être certain qu'Astoria était aimée.
- Bon, je pense qu'ils ont eu assez de temps, reprit Charlie. On les rejoint ?
- Avec plaisir, répondit Drago, pressé de voir sa filleule à nouveau.
Il arriva dans la chambre du bébé pour voir Scorpius dans une chaise à bascule avec sa sœur dans les bras et Astoria, assise dans le divan les regardant avec adoration. Drago aimait tellement voir son bonheur.
- Papa, je te présente Saphira, annonça fièrement Scorpius, parlant doucement pour ne pas troubler le sommeil de sa petite sœur. C'est Albus et moi qui avons proposé ce prénom !
Drago s'en souvenait très bien, ils l'avaient proposé lors des dernières vacances en expliquant à Charlie et Astoria que c'était le nom d'un dragon dans une œuvre littéraire moldue. Astoria avait même lu le roman, il aurait dû s'en douter.
- C'est un très joli prénom, approuva Drago.
Les parents sourirent en regardant Saphira bailler toujours dans les bras de son grand frère.
Et voilà pour ce chapitre 19 !
J'espère qu'il vous a plu ?
A la semaine prochaine !
Bizzzz.
