Bonjour, bonsoir, me revoilà avec un OS. Un gros OS. Qui m'a taclé par-derrière en criant "moi d'abord" et m'a obligé à mettre tous mes autres projets de côté et à l'écrire lui et uniquement lui. Pendant neuf jours. Oui, mesdames, messieurs, minestres, j'ai écrit 53k (~100 pages word A4) en neuf jours. J'ai jamais fait ça. L'histoire avait BESOIN de sortir. D'habitude je galère à écrire 15k en un mois donc…

Bref. Cette histoire n'aurait pas existé sans l'auteure faithwood. J'ai dévoré presque toutes ses histoires en très peu de temps, mais je retiens en particulier "Then Comes a Mist and a Weeping Rain" que j'ai découvert grâce à la magie des rabbit hole internet où à la base, j'écoutais une playlist d'une personne sur YouTube. Et en les lisant, j'ai juste eu ce rush d'amour pour les drarry, et en trois jours, l'idée de cette histoire est née. Peut-être que je traduirais certains de ses OS parce que y a de vraies gemmes !

Alors, je préviens tout de suite, y a euh, beaucoup de lemons… beaucoup. Je me suis lâchée. Après "Au fil des conversations" où il y a très peu de scènes sexuelles et s'il y en a, elles ont beaucoup d'importances pour l'histoire, j'ai eu besoin de partir à l'opposé total. Donc ouais, vous êtes prévenus, lapin, printemps, chaud, toussa toussa

Et bien sûr, un immense merci à ma formidable amie, Eloolie, pour avoir commencé cette fic à 5h du mat et ne pas avoir réussi à la lâcher, puis pour avoir fait la beta !

Disclaimer : Harry Potter est à JKR, même si elle a perdu tout mon respect avec ses théories TERFs, donc j'en profite pour dire ici que dans cette maison, on respecte les personnes trans, et que si vous êtes un looser transphobe, allez-vous-en de mon histoire, vous n'êtes pas les bienvenus ici.

WARNING : Trouble de l'alimentation (Eating disorder)


La Salle aux Pleurs


Draco Malfoy avait un emploi du temps bien réglé. Le matin, il se lavait, s'habillait, passait par la Salle aux Pleurs avant ou après être allé dans la Grande Salle, se rendait à son premier cours, retournait dans la Grande Salle, travaillait dans la Bibliothèque avant de se rendre aux cours de l'après-midi, repassait une heure à la Bibliothèque, puis rendait visite à la Salle aux Pleurs avant l'heure du dîner.

La Salle aux Pleurs était son endroit rien qu'à lui. Elle se trouvait dans les cachots. Un petit couloir non éclairé dérivait des chemins principaux, menant sur une impasse sombre. Et au bout de cette impasse, sur le côté gauche du mur, se trouvait la Salle aux Pleurs. C'était Draco qui l'avait nommée ainsi, même si le titre n'avait jamais quitté ses pensées. Il y venait pour pleurer.

Draco débordait de larmes. Toujours. Mais jamais elles ne débordaient de ses yeux. C'est pour cela qu'il se rendait dans la Salle aux Pleurs. Il les faisait sortir là, pour qu'elle ne sorte jamais au-dehors.

C'était immédiat. Dès que Draco refermait la porte sur l'impasse dans la pénombre et se retrouvait dans le noir complet qu'était la pièce vide, il se roulait en boule dans un coin après y avoir posé ses robes en tapis et pleurait. Il n'avait pas à penser à des choses tristes, à se forcer. Une fois la porte fermée, il avait juste à ouvrir les vannes et les larmes se déversaient. Cela lui faisait le plus grand bien et c'était nécessaire pour que ses journées se passent sans accroc.

Encore une fois, ce soir-là, Draco avait appuyé le côté de son corps contre le mur, replié ses genoux contre lui et s'était mis à pleurer. Il n'essuyait pas ses joues, il savait que cela ne servait à rien de les frotter, cela ne rendrait son visage que plus rouge, et il fallait qu'il sorte de la Salle aux Pleurs comme s'il n'avait pas pleuré. Par contre, il essuyait son nez lorsque la morve qui coulait devenait trop envahissante. Il ne pensait à rien quand il pleurait. Rien, sauf à toute sa vie.

« Tu pleures. »

La constatation le fit sursauter et pousser une légère exclamation. Il y avait quelqu'un ! Quelqu'un l'avait vu pleurer ! Ou plutôt entendu, on ne pouvait rien voir ici. Draco sortit sa baguette et la pointa dans la direction du bruit.

« Qui est-ce ?! »

Il y eut des froissements de vêtements, un murmure, et quand la voix répondit, elle était à seulement un ou deux mètres de lui.

« Pourquoi tu pleures ? » l'ignora la personne.

C'était une voix masculine qu'il ne reconnaissait pas.

« Cela ne te concerne pas ! Cet endroit est à moi, va-t'en d'ici.

– J'étais là avant. »

Draco sentit son sang se glacer. La personne avait été là depuis le début ? Draco pleurait depuis au moins dix minutes ! L'embarras saisit ses joues. Il aurait bien utilisé Lumos, mais s'il faisait ça, il ne pourrait pas se défendre si l'autre décidait de l'attaquer en voyant qui il était. Il prit une profonde inspiration alors que son cerveau se reprenait ; le garçon ne pouvait pas savoir qui il était. Même s'il l'avait "vu" quand il avait ouvert la porte, la pénombre du cul-de-sac était trop sombre pour qu'il ait pu distinguer quoi que ce soit.

« Qui es-tu ? répéta-t-il.

– Et toi alors, qui es-tu ? Que fais-tu là ? »

La colère envahit Draco et sa main se raffermit sur sa baguette. C'était son coin secret ici ! Personne n'avait le droit d'y aller !

« Réponds à mes questions ! s'exclama-t-il.

– O.K., O.K., calme-toi. »

Draco pouvait l'imaginer lever les bras en défense. Mais était-ce son imagination ou la réalité ? Il ne le saurait jamais.

« Je suis venu là parce que… parce que j'avais besoin d'être seul et tranquille, et personne ne passe jamais dans cette partie des cachots », dit la personne.

Sa Salle aux Pleurs avait donc été découverte par hasard. Il allait falloir qu'il en trouve une nouvelle. Sauf qu'il s'était habitué à celle-là et ne voulait pas en changer. C'était chez lui !

« Eh bien sache que cet endroit m'appartient, donc tu n'as pas le droit d'y venir. Alors tu vas partir tout de suite et me laisser tranquille.

– Pourquoi tu pleurais ? »

Techniquement il était toujours en train de pleurer, parce qu'une fois que les vannes étaient brisées, il ne pouvait pas les reconstruire si toute l'eau n'avait pas quitté son corps. Il retenait juste ses sanglots du mieux qu'il pouvait.

« Cela ne te regarde pas. Va-t'en, maintenant.

– Je ne partirai pas tant que tu ne m'auras pas dit.

– Je pleure parce que ça me fait du bien. Voilà, tu as ta réponse, alors va-t'en. »

Le garçon s'approcha pourtant de lui, et aussi proche, il pouvait sentir son odeur, celle d'un adolescent transpirant. Une odeur que toute l'école avait donc. Ça ne l'aidait pas pour déterminer qui il était.

« Juste pour ça ? insista l'inconnu. Ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui t'y poussent ? Ou des choses que tu n'arrives pas à faire ? »

Son ton était sérieux. Il avait très très envie d'avoir ses réponses. Étrangement, cela apaisa Draco. La personne semblait s'inquiéter pour lui. Ça voulait dire qu'il était sûrement un Poufsouffle. Draco hésita, laissant retomber sa baguette. Un Poufsouffle était le bon type de personne sur qui s'épancher. Mais pour ça, faudrait-il encore qu'il sache qu'est-ce qui, exactement, le faisait pleurer.

« Non… répondit-il finalement. C'est juste un trop-plein de larmes qu'il me faut faire partir. »

La personne soupira.

« Il y a forcément une raison. Personne ne pleure sans raison.

– Très bien ! » s'énerva Draco.

Il ne voulait plus de l'inquiétude du Poufsouffle. Il lui cracha :

« Je pleure parce que j'étais un mangemort et maintenant tout le monde me déteste. »

Là. Maintenant il le laisserait tranquille. Personne ne voulait s'impliquer avec un ex-mangemort. Mais le garçon ne se leva pas, ne dit rien montrant que cela le surprenait, le dégoûtait.

« Tu veux te venger d'eux ? »

Draco eut un rire moqueur et avant qu'il ne puisse se retenir, la vérité échappa ses lèvres :

« Je veux juste refaire mon année sans drama et que tout le monde m'ignore. »

Et il termina pour la bonne cause :

« Je veux qu'on me laisse tranquille », dit-il d'un ton accusateur.

La personne ignora son souhait, ce qui fit repenser la théorie de Draco qu'il était un Poufsouffle. Un Poufsouffle aurait compris son besoin. C'était peut-être un Serdaigle, ce qui expliquerait toutes les questions inquisitrices.

« Tu devrais en parler, dit le Poufsouffle-Serdaigle.

– À qui ? À toi ?

– Oui », dit-il avec une force qui surprit Draco.

Draco essuya ses yeux qui continuaient à se vider.

« Dis-moi qui tu es d'abord. J'ai répondu à tes questions, réponds aux miennes. »

Le garçon hésita.

« Je… hm… Jack, je m'appelle Jack.

– Jack ? »

Il ne connaissait aucun Jack. Mais ce n'est pas comme s'il connaissait les prénoms de tous les garçons de l'école. Draco plissa les yeux.

« Quelle maison ?

– Poufsouffle ! » s'empressa de répondre Jack.

Donc sa première théorie était bonne. Il ne connaissait aucun Jack à Poufsouffle de son âge – le garçon avait l'air de son âge. Mais il ne s'intéressait pas plus aux Poufsouffle que ça non plus, c'étaient des Poufsouffle.

« Donc… commença Jack. Tu veux que tout le monde t'ignore. Il y a des gens en particulier qui t'embêtent plus que d'autres ? »

Draco soupira. Pourquoi il parlait de ça avec un inconnu qui avait volé son endroit secret ? Il renifla sans le vouloir.

« Tu pleures encore ? demanda l'autre.

– Je n'arrêterais de pleurer que quand je n'aurais plus de larmes.

– Oh. »

Bon. Le garçon n'était pas parti quand il avait dit qu'il avait été un mangemort, et il ne paraissait pas repoussé par ses larmes non plus. Et s'il… et s'il acceptait sa proposition de lui parler ? Lui dire ce qui n'allait pas ?

« Tout le monde… » commença-t-il avec hésitation, pas sûr de vraiment vouloir tout avouer.

Mais le mec ne le reconnaîtrait pas. Qui pourrait croire que Draco, le gars de glace, était capable d'émotions, qu'il passait matin et soir des moments dédiés pour pleurer ?

Jack était silencieux, l'écoutant.

« Tout le monde me déteste, souffla-t-il. Je vois les regards, j'entends les ricanements. Des fois on me fait des remarques, on me fait payer d'avoir été un mangemort. Est-ce que tu étais un mangemort aussi ? » se demanda-t-il soudain.

Ça expliquerait son manque de réaction.

« Non.

– Tu étais du côté de Potter, alors, soupira-t-il.

– Hm, ouais… dit-il, gêné. Qu'est-ce que… qu'est-ce que tu penses de lui ?

– Potter ?

– Tu as de la rancune contre lui ? »

Draco plissa les yeux dans la direction de Jack.

« Tu vas courir lui dire si c'est le cas ?

– Non ! Non… je me demandais juste… peut-être que tu aurais envie de te venger de lui ?

– Je ne veux pas me venger de lui, rit Draco. Il m'a évité Azkaban, à moi et mes parents.

– Oh. »

Il en avait peut-être trop dit. Presque tout le monde savait que Potter avait sauvé Draco. Le Poufsouffle ferait sûrement le lien.

Ses larmes avaient séché. Mais il ne sentait pas le vide qui venait après et auquel il s'était habitué. Cela voulait dire qu'elles n'étaient que repoussées. Il sécha ses joues. Il était temps de partir. Draco se leva.

« Qu'est-ce que tu fais ?

– Je ne pleure plus, je m'en vais. Ne me suis pas.

– Quoi, déjà ?

– Tu as cassé mon moment, donc ouais, déjà. »

Et il se rendit à la porte de la Salle aux Pleurs. Il la referma derrière lui en sortant, et lança un simple verrou dessus qui lui donnerait juste un temps d'avance si Jack décidait de le suivre. Marchant à grands pas dans les couloirs en direction de la Grande Salle, Draco se lança des sorts de nettoyages et des glamours qui cacheraient ses yeux et son nez rouges, rendraient son teint plus sain.

Encore un long dîner l'attendait.


Draco fut soulagé de voir que personne ne l'attendait dans la Salle aux Pleurs le lendemain matin. Il pourrait enfin se débarrasser de toutes les larmes qui l'envahissaient sans quelqu'un pour le déranger. Devrait-il utiliser le sortilège d'hominum revelio ce soir aussi ? Il secoua la tête, il y réfléchirait plus tard, et se laissa tomber dans son coin. Il ramena ses genoux contre lui et les vannes s'ouvrirent.

Ah, ça faisait du bien. Il lui fallait bien ça pour faire face à la journée qui l'attendait. Se concentrer sur ses cours. Ne pas réagir aux piques que lui lanceraient les autres élèves. Avant, il n'en aurait rien eu à faire, il les aurait dénigrés, aurait fait regretter la personne à la limite, se serait battu si c'était Potter. Mais maintenant… Maintenant, un rien trouvait un chemin sous sa peau, rampait sur ses os et venait se planter dans son cœur. Il ne pouvait plus rétorquer. Il avait été du mauvais côté de la Bataille. Il se devait de faire profil bas, comme le lui avait recommandé son père, se concentrer sur ses études pour avoir les meilleures notes à ses ASPICs et pouvoir ainsi avoir toutes les chances de son côté pour trouver du travail.

Du travail… avant, il n'aurait pas eu à s'inquiéter de ça. Les Malfoy ne travaillaient pas, ils avaient de l'argent pour des dizaines de générations. Tout cet argent était parti dans les amendes qu'ils avaient dû payer et qui leur avaient évité Azkaban. S'il ne travaillait pas, les enfants de Draco n'auraient plus d'argent.

Il frissonna sous ses pleurs et renifla. Il envisagea de se lancer un sort pour se réchauffer, mais ne le fit pas. Le froid était une caractéristique de la Salle aux Pleurs.

Une quinzaine de minutes plus tard, ses larmes ne coulaient plus. Il expira une longue, longue respiration. Il tourna sa baguette vers lui et lança les sorts habituels. Il était prêt.

Draco quitta la Salle aux Pleurs. Son premier cours était de Potions, pas très loin, alors il ne risquait pas d'être en retard cette fois. En approchant de la salle, il eut la mauvaise surprise de voir que le Trio attendait déjà devant. Ils discutaient à voix basse, mais leurs tons et expressions étaient colériques. Des problèmes entre amis alors ? se moqua intérieurement Draco.

Quand ils l'aperçurent, ils se turent et lui lancèrent des regards que Draco ne parvint pas à décrypter. Ils devaient encore penser qu'il préparait un mauvais coup. Les ignorant, Draco s'appuya contre le mur, le plus loin possible d'eux sans pour autant être loin de la porte de la salle de classe. Granger échangea encore quelques mots vifs avec Potter, mais Draco n'entendit pas de quoi ils parlaient.

D'autres élèves commencèrent à arriver et bientôt Slughorn leur ouvrit la porte. Tout le monde en septième année n'avait pas recommencé leur année. Quelques rares personnes avaient réussi malgré tous les événements à passer leurs ASPICs et étaient maintenant dans le monde adulte. Draco aurait sûrement pu faire partie de ceux-là. Sauf qu'il avait été en détention dans l'attente de son procès au moment des examens. Cela l'enrageait de devoir retourner à Poudlard pour une huitième année. De son âge ne restaient que Pansy, Millicent, Blaise, Gregory et Nott. En Potions, il ne restait que Nott et Pansy. Nott n'était pas son ami donc Draco se mettait toujours en groupe avec Pansy. Celle-ci était peut-être la seule autre personne à recevoir le même genre d'attention que lui. Tout le monde se rappelait très bien quand elle avait voulu "donner" Potter au Seigneur des Ténèbres avant la Bataille.

En ce moment, toutefois, Pansy était en colère contre lui parce qu'il ne l'avait pas écoutée se plaindre pour la énième fois depuis le début de l'année. Quand il fallut donc se mettre en paire pour faire une potion, Pansy se joignit à Nott. Traîtresse.

Il lui faudrait donc chercher quelqu'un du côté des Serdaigle, qui étaient trois. Ou attendre d'être le dernier et de laisser le Destin décider pour lui. Bon, qu'est-ce qui serait le plus humiliant ?

Il n'eut pas à se décider parce que Granger apparut soudain devant lui et lui demanda :

« Tu veux te mettre avec moi, Malfoy ? »

Draco faillit en rester bouche bée. C'était une blague ? Ça devait être une blague. Il tourna la tête vers les deux autres Gryffondor, mais contrairement à ce qu'il s'était attendu, ils n'essayaient pas de retenir des ricanements. Au contraire, il paraissait en colère contre Granger. Draco observa la jeune fille avec un sourcil levé.

« Pardon ?

– Oh, tu m'as très bien entendue. »

Et sans sa permission, elle s'assit à côté de lui et sortit ses affaires pour leur potion. Il plissa les yeux dans sa direction mais elle l'ignorait. Avoir Granger avec lui lui assurerait un O pour cette potion. Elle était la première de l'école après tout. Il la détestait. Parce que si la née-moldue n'avait jamais obtenu injustement ses pouvoirs, c'est lui qui aurait été le premier de l'école. Et s'il avait pu passer ses ASPICs, il n'aurait jamais eu à revenir à Poudlard.

Il ne dit rien toutefois. Parce qu'il n'avait plus d'influence et qu'il ne pouvait que s'en prendre à lui-même et accepter quand une née-moldue le forçait pour être sa partenaire en cours.

Ils firent leur potion en silence, découpant les ingrédients avec une facilité que seuls eux avaient. Quand ils durent attendre dix minutes pour que la potion mijote, Granger soupira. Avec le moins d'envie au monde, les lèvres pincées, elle demanda :

« Est-ce que ça va ?

– Ma santé t'inquiète, Granger ? » cracha-t-il.

Elle ouvrit la bouche pour la refermer et marmonna qu'elle voulait juste faire la conversation. Elle ne réessaya pas de lui parler. Dans son dos, il pouvait sentir les regards noirs que lui envoyaient probablement ses amis. Vraiment, il ne comprenait pas. Pourquoi avait-elle voulu se mettre en groupe avec lui ? Est-ce que c'était un pari ? Non, les deux idiots n'avaient pas eu l'air content qu'elle vienne le voir. Lorsqu'ils se remirent à travailler sur la potion, n'y tenant plus, il demanda :

« Pourquoi tu t'es mis en groupe avec moi ? »

Elle balbutia. Stupide fille. C'était la plus intelligente, mais ça n'empêchait pas qu'elle était stupide.

« Tuavaisl'airtriste », marmonna-t-elle à toute allure.

Draco cligna des yeux.

« Pardon ?

– Parkinson s'est mise avec Nott, se dépêcha-t-elle d'expliquer, semblant chercher la bonne explication. Et elle est tout le temps avec toi d'habitude et donc je me suis dit "ah, il a l'air triste" et voilà, rien d'autre. Absolument rien d'autre. »

Quelque chose lui disait qu'elle mentait parce qu'il maîtrisait l'Occlumancie et savait cacher ses émotions. Et il avait pleuré juste avant donc il n'avait plus de tristesse en lui. Il la tua du regard, la faisant rougir et tourner la tête pour se concentrer sur sa potion.

Il ne se passa rien de plus.

Lorsqu'ils sortirent du cours, Draco ralentit légèrement le pas pour essayer d'entendre le Trio derrière lui.

« Mais pourquoi t'as fait ça 'Mione ? disait Potter

– Je ne pouvais pas rien faire », le faisait taire Granger.

Draco fronça les yeux, ne comprenant pas ce que Granger voulait dire par là. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête. Avait-elle vraiment trouvé qu'il avait l'air triste ? Est-ce que ses passages à la Salle aux Pleurs ne suffisaient plus ? Non, non, il ne fallait pas qu'il panique. Tout irait bien. Il n'irait juste pas à la Bibliothèque avant l'heure du repas et passerait plutôt du temps dans les cachots.

Hormis ce léger changement dans son emploi du temps très bien réglé, Draco passa le reste d'une journée somme toute, normale. C'est-à-dire qu'à la fin de sa période à la Bibliothèque, il était épuisé par ses émotions. Il avait encore mal à son coude après que quelqu'un l'avait fait trébucher d'un sort en sortant de la Grande Salle et qu'il s'était étalé devant tout le monde, s'attirant les rires de tous les autres.

Il avait besoin d'être vide.

En poussant la porte de la Salle aux Pleurs, il sursauta quand une voix lui dit :

« Salut. »

Il n'avait pas vérifié que personne n'était là. Il avait oublié ! La main sur la porte, Draco hésita. Il pouvait toujours repartir. Sauf que non, ici c'était à lui. C'était l'autre qui devait partir !

« Pourquoi tu es encore là ? cracha-t-il. Je t'ai dit de ne pas revenir ici.

– Tu ne m'as jamais dit une telle chose. »

Urgh, un Poufsouffle qui ne savait pas lire entre les lignes. Sa main agrippa encore plus fort la poignée.

« Allez, tu veux pas te confier à moi ? Ça a dû te faire du bien, hier, non ? Dis-moi ce qu'il y a dans ta tête. »

Draco referma la porte. Partit à toute allure. Nope, nope, nope. Il trouverait un nouvel endroit puisque l'ancien avait été découvert. Où est-ce qu'il pouvait aller pleurer en attendant ? Il y avait plein de salles abandonnées dans les cachots. Mais la plupart étaient verrouillées et Draco ne voulait pas tenter de les ouvrir au cas où il y avait des protections qui alerteraient leur ouverture. Être pris sur le fait en train de pleurer par Rusard, non merci. Il neigeait dehors donc il ne pouvait pas y aller sous peine de geler. Ou… si justement, personne n'y serait, puisqu'il faisait aussi froid.

Décidé, Draco quitta le château pour s'approcher du lac noir, où, effectivement, personne ne se trouvait. Il s'installa du mieux qu'il pouvait contre un arbre et resserra sa cape d'hiver contre lui. O.K., il pouvait pleurer.

Sauf que l'endroit était trop différent, il avait du mal à se laisser aller. Il soupira et se força, rappela à lui les mauvais souvenirs, son trop-plein d'émotions. Elles arrivèrent enfin et dégoulinèrent le long de ses joues, les gelant immédiatement. Des flocons de neige se posaient délicatement sur ses cheveux. Il aurait dû prendre un bonnet.

Il pleura là un temps infini. Quand il revint au château, il avait raté le dîner.


N'ayant eu personne la veille au matin dans la Salle aux Pleurs, Draco se permit d'y retourner. Il fit son affaire et une nouvelle journée commença. Elle se passa mieux que l'autre, ils seraient en week-end après donc les gens étaient plus intéressés par ce qu'ils allaient faire que de lui asséner des vérités.

Ce soir-là, Draco hésita. Est-ce que Jack serait encore dans la Salle ? Est-ce qu'il aurait enfin compris de le laisser tranquille ? Il ne voulait pas retourner dehors, il n'avait pas réussi à s'empêcher de frissonner de toute la nuit.

Tentant le tout pour le tout, il se rendit dans la Salle aux Pleurs. Il n'avait pas osé lancer le sort de révélation de présence humaine, il ne savait pas comment il aurait réagi s'il s'était révélé positif. Quand il ne fut pas accueilli par un salut assuré, Draco soupira de soulagement. L'autre avait enfin compris. Il se réfugia dans son coin et pleura.


Les week-ends étaient particuliers pour Draco. Soit ils se passaient sans soucis, et alors il passait la majeure partie de son temps dans sa salle commune ou à la Bibliothèque, avec juste un tour pour son affaire le matin, soit les "autres" étaient de trop et, ne pouvant plus supporter ses congénères, Draco se réfugiait dans la Salle aux Pleurs.

Celui-ci, comme les trois autres depuis qu'il était revenu des vacances d'hiver, fut passé à pleurer.

Des fois, Draco se demandait s'il serait un jour capable de ne plus pleurer. Sûrement, ce n'était pas normal qu'il pleure autant ? Oui, il avait vécu des choses dures dans sa vie, mais c'était le cas de plein d'autres de sa génération. Il ne les voyait pas pleurer, eux. Certes, eux-mêmes ne le voyaient pas pleurer, lui, donc qui était-il pour savoir ? Si ça se trouve, toute l'école avait un coin à soi pour pleurer toutes les larmes de son corps.

La porte de la Salle aux Pleurs s'ouvrit. Draco sursauta. Elle se referma.

« Hm… salut. »

C'était Jack. Ce putain de Jack. Il n'avait pas pu tenir. Dire qu'il avait failli avoir son week-end entier tranquille. Mais non, voilà qu'il apparaissait en plein dimanche après-midi.

Et s'il ne répondait pas ? Il ne pouvait pas le voir, peut-être qu'en croyant qu'il n'y avait personne il repartirait ?

« Je t'entends renifler tu sais. »

Draco souffla.

« Qu'est-ce que tu veux ?

– Tu pleures encore ?

– Oui, va-t'en.

– Tu ne fais vraiment rien d'autre que pleurer ici ?

– Oui, va-t'en », répéta-t-il.

Jack l'ignora et s'installa à côté de lui.

« Hm… est-ce que tu veux une épaule pour pleurer ou autre ?

– Je veux que tu t'en ailles.

– Ça n'ira pas ça. »

Draco pouvait sentir le sourire dans sa voix. Il avait envie de le gifler.

« Qu'est-ce que je dois faire pour que tu t'en ailles ? » demanda-t-il d'une voix étranglée.

Ses larmes avaient repris et il eut du mal à calmer sa respiration.

« Laisse-moi t'aider, dit-il, déterminé.

– Je ne veux pas de ton aide. Je n'ai besoin de personne, je sais très bien me gérer tout seul.

– C'est évident que non si tu viens pleurer ici tous les jours. »

Draco resta bouche bée et il ne s'embêta pas à la refermer puisque l'autre ne le verrait pas de toute façon.

« Comment tu sais que je viens ici tous les jours ? Tu n'étais là que mercredi et jeudi. »

Le garçon assis à côté de lui gigota, mal à l'aise.

« J'ai… c'est ce que j'ai déduit ? »

Draco plissa les yeux vers lui. Jack avait dû sentir son regard noir car il avoua :

« J'étais là vendredi soir aussi.

– Pardon ?! »

Mais… mais… il n'y avait eu aucun bruit !

« Tu m'as regardé pleurer toute la soirée ?!

– Techniquement, je ne t'ai pas "regardé". Je t'ai entendu.

– Et tu n'as pas pensé que tu aurais dû signaler ta présence ?

– Je ne voulais pas que tu partes comme jeudi.

– Et tu as cru que c'était O.K. de faire ça ? »

Il s'en serait arraché les cheveux. Sauf qu'il prenait des potions antichute de cheveux donc il ne ferait pas ça.

« Désolé, grimaça Jack. Je ne croyais pas que tu pleurais vraiment tout le temps que tu passais ici. »

Draco mit les mains sur son visage, embarrassé, et ne put retenir de gros sanglots sortir de sa bouche. Pourquoi son corps le trahissait-il ainsi ? Il poussa un petit cri de surprise quand le garçon le prit dans ses bras.

« Qu'est-ce que tu fais ? Lâche-moi !

– Je… hm… je pense que tu devrais me dire ce qui ne va pas. Je peux t'aider. Laisse-moi t'aider à régler tes problèmes. »

Il relâcha son corps aussitôt après avoir dit ça et Draco frissonna. L'étreinte du garçon avait été chaude. Il secoua la tête et renifla pour arrêter l'écoulement de son nez.

« Depuis le début je te demande de me laisser seul, tu n'écoutes pas. Tu veux que je te raconte mes problèmes, mais on ne se connaît pas. Et tu… tu m'enlaces sans mon accord ? Ouais, je vais carrément me livrer à toi !

– Hm… ouais, désolé. Mais euh… justement parce qu'on ne se connaît pas, tu devrais pouvoir te livrer plus simplement. Je veux dire, pas de jugement et tout ? »

Draco fixa le garçon. Il avait peut-être raison ? Sauf qu'il n'avait pas envie de se livrer à qui que ce soit.

« Et toi alors, tu ne diras rien ? lui lança-t-il.

– Quoi ? dit-il, surpris.

– Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que moi qui devrais dire quelque chose d'humiliant ou qui me rendrait vulnérable. Tu sais quoi ? décida-t-il sur un coup de tête. J'accepte de te partager un de mes problèmes si tu me dis un des tiens. »

Oui, là il était sur son terrain. Les Serpentard fonctionnaient aux marchés. Ce genre de propositions lui convenait mieux.

« Pourquoi tu penses que j'ai des problèmes ? demanda Jack après un moment.

– Ne me prends pas pour un idiot. Tu as dit le premier jour que tu étais là parce que c'était tranquille et que tu pouvais être seul. »

Seul le silence lui répondit. Draco frotta son nez contre sa manche. Vraiment, il ne pouvait pas faire confiance à son corps. Il était incapable de s'arrêter de pleurer face à un inconnu. Heureusement qu'il allait dans la Salle aux Pleurs tous les jours, sinon il finirait par s'effondrer en larmes devant tout le monde.

« O.K., dit finalement Jack. Je veux bien te dire un de mes problèmes.

– Eh bien, qu'est-ce que tu attends ? Vas-y.

– J'ai découvert que j'étais bisexuel au début de l'année scolaire et, même si mes meilleurs amis me soutiennent, ils ne comprennent pas vraiment. »

Les yeux de Draco s'arrêtèrent de mouiller. Quoi ? Il éternua.

« T'aimes les mecs ? bredouilla-t-il en cherchant son mouchoir dans ses poches pour se moucher.

– Non, soupira Jack. J'aime les mecs ET les filles. Toi non plus tu comprends pas, hein ?

– Non, enfin si. Si, si, je comprends. J'étais juste surpris. »

Pourquoi il déblatérait comme ça ?

« C'était juste quelque chose comme "t'aimes les mecs aussi ?" tu vois. »

Jack rit et Draco se sentit soudain mieux. Il tua le sentiment dans l'œuf. Il n'était pas désolé pour le garçon, hors de question. Ses lèvres ne suivirent pas son cerveau pourtant.

« Moi aussi, j'aime les mecs, lui murmura-t-il, se penchant légèrement vers Jack, disant pour la toute première fois son plus grand secret. Enfin… je préfère les mecs. Je suis gay, pas bi. »

Pourquoi il s'emmêlait les pinceaux ? Tais-toi, Draco, tais-toi.

Mais il ne connaissait aucune autre personne queer. Il… Il ne pouvait pas laisser passer l'occasion de parler avec quelqu'un comme lui.

Il avait arrêté de pleurer, se rendit-il compte.

Face au long silence devant lui, Draco eut un hoquet. N'aurait-il dû rien dire ?

« Quoi ? » fut la réponse soufflée de Jack.

Draco fronça les sourcils.

« Tu es gay ?

– Qu'est-ce que ça veut dire ? s'énerva Draco. Pourquoi je n'aurais pas le droit d'être gay si toi tu peux être bi ? C'est pas parce que les gens disent que tu es gay et que ça ne te plaît pas que tu peux nier que moi je le suis. »

Dire qu'il avait cru qu'il était queer comme lui. Ça n'en restait pas moins un intolérant. Il était bien content que Jack ne le connaisse pas, la nouvelle aurait sûrement fait le tour de l'école dès le lendemain et en plus des piques habituelles, il aurait eu de l'homophobie avec.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire, se précipita Jack. Je ne voulais pas te blesser. Bien sûr que tu peux être gay. Je, hum, comment tu as su ? »

Draco respira à nouveau. Jack avait juste été surpris, comme lui-même avait été surpris, c'était tout. Il reprit son ton habituel.

« Je t'ai déjà dit un de mes secrets, tu n'en auras pas d'autres.

– Roh allez, on commençait à bien parler.

– Et je ne pleure plus. Donc je vais m'en aller. »

Il n'avait plus autant envie de s'en aller, mais il avait des principes. Il se leva.

« Attends, dit Jack, se mettant debout aussi. Tu ne veux pas rester parler plus longtemps ? C'est que… j'ai jamais parlé de ça avec une personne comme moi. »

Draco hésita. Les propos du garçon reflétaient étrangement les siens. Les mots dégringolèrent de sa bouche :

« Demain. On pourra en parler demain. »

Il ne laissa pas le temps à Jack de répondre et il s'en alla.

Son cœur faisait d'étranges bonds dans sa poitrine. Il était… oui, il était content. Ça faisait si longtemps que ça ne lui était pas arrivé, il avait oublié à quoi ce sentiment ressemblait. S'il était comme ça, il allait pouvoir faire le devoir bonus de runes qu'il avait envisagé de faire, mais n'avait pas pu se pousser à réaliser.

Ce fut étrange de travailler en étant content, tout était plus simple.


Draco fixait son petit déjeuner. Il avait faim. En tout cas, c'était ce que son ventre lui disait. Il joua avec son bacon de sa fourchette, mais s'arrêta quand Pansy en face de lui l'observa un peu trop longtemps. Il força un peu de nourriture dans sa bouche, combattant sa main qui tremblait. Pansy arrêta enfin de le regarder, replongeant sa tête dans le journal. Elle lui faisait encore la tête, mais si elle refaisait attention à lui pendant les repas, c'est qu'elle était prête à ce qu'ils se réconcilient.

Il mâcha, mâcha, mâcha. Avala. À une époque, le bacon avait eu du goût. Plus maintenant. C'était juste un truc fade à mâchouiller. Il en aurait presque pleuré. Sauf qu'il sortait tout juste de la Salle aux Pleurs, donc ce n'était pas possible, il était tout sec à l'intérieur.

Quand il fut sûr que le bacon restait au fond de son ventre, il en reprit une bouchée. Il fut libéré des suivantes quand l'heure des cours approcha et que Pansy se leva de sa chaise. Il la suivit. Elle lui jeta un regard en coin.

« Tu devrais venir plus tôt pour le petit déjeuner. Tu n'as jamais le temps de finir ton repas. »

Elle n'attendait pas de réponse alors Draco ne lui en donna pas. À la place, il prit sa main parce que prendre sa main lui faisait toujours du bien et lui donnait courage. Et il en avait besoin pour la Défense contre les forces du Mal. La nouvelle prof était un férue des duels et il se faisait toujours défoncer. Il était pourtant bon en sorts, mais ses adversaires avaient fait plus de batailles que lui.

Cette fois-là, il fut couplé avec Weasley. S'il disait à son lui du passé que Weasley était un monstre en duel, son lui du passé lui aurait ri au nez. Il se fit rétamer en moins de temps qu'il n'en faut, finissant allongé sur le dos. Il eut droit à quelques ricanements. Potter le regardait bizarrement, mais ce n'était rien d'inhabituel. Avec Potter, c'était comme s'il avait toujours une énorme verrue sur le nez.

« Désolé, vieux, dit Weasley en lui tendant une main pour l'aider à se relever. J'y ai été plus fort que prévu. »

Draco rejeta sa main.

« Ne m'appelle pas vieux.

– O.K., mec. »

Draco secoua la tête, mais l'ignora. Il ne pouvait pas lui rétorquer comme il le faisait avant, sûrement pas avec autant de monde autour d'eux. À la place, Draco se rendit vers la prof qui tenait à ce qu'on l'appelle par son prénom – Benedict – et demanda à aller aux toilettes. Elle soupira.

« Tu ne restes pas tout le reste de l'heure dehors, d'accord ? Tu reviens. »

Draco hocha la tête et elle le laissa sortir, prenant sa place comme partenaire de Weasley. Draco se rendit aux toilettes les plus proches et referma la porte du cabinet derrière lui. Les mains sur le ventre, il essaya de se retenir. Ce fut inutile, il n'eut que le temps de se mettre à genoux et de vider son maigre repas dans les toilettes. Il hoqueta, des perles de larmes au bord des yeux qui ne coulèrent pas. Il respira fortement, essayant d'ignorer l'odeur. Il s'essuya la bouche. Son estomac s'était vidé en une seconde. Il lui avait fallu tant de temps pour y mettre ce qu'il avait mangé.

Draco pressa les paumes de ses mains sur ses yeux et respira. Respira. Respira.

Quand il se fut repris, il activa la chasse d'eau et alla se nettoyer la bouche aux lavabos. Quand le goût affreux eut disparu, il repartit pour la salle de classe. C'était presque la fin des cours et il eut droit à un commentaire dépréciatif de Benedict. Il en aurait pleuré. Il faillit en pleurer. Non, ce n'était pas possible. À cette heure-là, il était censé être encore vide. Il n'avait plus de larmes. Il dut toutefois les ravaler.


« Alors ? dit Jack en ouvrant et refermant la porte. Aujourd'hui aussi, tu pleures ? »

Draco l'ignora, concentré sur les larmes qui asséchaient ses joues.

« Hé », dit doucement Jack, soudain très près.

Il posa une main sur son épaule.

« Va-t'en », marmonna Draco.

Sans retirer sa main, Jack s'agenouilla à côté de lui. Draco tourna la tête vers le mur, ses genoux le touchant également.

« Hé, répéta Jack. Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Draco secoua son épaule pour repousser sa main, avec succès. Sauf qu'au lieu de quitter son corps, elle vint dans son dos, pour le frotter doucement. Gentiment. Draco voulait tout sauf de la gentillesse à l'instant présent. Il aurait aimé qu'on lui casse la gueule. Comme c'était arrivé le lendemain du retour des vacances. Il pleura plus fort, si c'était possible.

Devant son silence, Jack changea de position pour s'asseoir, sans jamais arrêter ses caresses dans son dos.

« J'ai su que j'aimais aussi les hommes l'été dernier, commença-t-il. Il ne s'est rien passé de particulier, on commentait juste avec mon meilleur ami les gens qui passaient, et quand je lui disais que certains hommes étaient sexy, il me regardait bizarrement. Puis il m'a dit que lui il ne trouvait aucun homme sexy, ce n'était que les filles. Moi, c'était les deux donc j'avais jamais remarqué qu'il y avait une différence. C'est comme ça qu'on a découvert que j'étais bi. Un peu ridicule, pas vrai ? »

Il avait parlé sur le ton de rigolade, mais cela fut déjoué par le manque de petit rire auto-dénigrant à la fin. Dans sa voix, il y avait juste de l'inquiétude. Mais il avait réussi. Draco se sentait un peu plus à l'aise. Et sa main était chaude dans son dos. Jack continua à parler pour ne rien dire.

« Ce qui fait que bah, en fait, j'ai jamais embrassé de mec, même si je sais que je suis attiré par eux aussi. J'aimerais bien essayer, voir si c'est vraiment différent d'une fille, mais je connais pas d'autre mec… comme ça. Tu as déjà embrassé un mec toi ? »

Le silence qui s'ensuivit fut plein d'attentes. Draco ne se sentit pas de le faire durer.

« Ouais, dit-il en s'étouffant.

– Ah ouais qui ça ?

– Un Français, il y a trois ans, pendant l'été.

– Oh, pas un gars d'ici, alors. C'était juste une amourette d'été alors, j'imagine ? Sauf si vous êtes encore ensemble. »

Draco soupira. Il n'avait pas très envie de s'en rappeler. Mais le flot de paroles était reposant. Il savait ce que Jack essayait de faire. Le faire parler pour qu'il se remette. Est-ce qu'il avait envie de se remettre ? Il y avait quelque chose de puissant à broyer du noir.

« C'était juste un coup d'un soir. »

Et il avait changé sa perspective des choses à jamais.

« Oh. Je ne sais pas si je pourrais embrasser un inconnu.

– Pourquoi tu fais ça ? l'interrompit Draco.

– Pourquoi ? Comment ça pourquoi ?

– Pourquoi tu viens tous les soirs pour essayer de consoler un pauvre mec ? Tu peux pas t'empêcher de vouloir m'aider ? T'es Potter ou quoi, à vouloir sauver tout le monde ?

– Quoi ? Non ! Non… je suis pas Harry Potter moi. »

Draco eut un rire mauvais.

« Bien sûr que non. Harry Potter ne s'intéresserait pas à consoler un ex-mangemort qui pleure.

– Hum, pourquoi tu dis ça ?

– Parce qu'il me déteste, pardi ! Réponds à mes questions plutôt, tu évites toujours mes questions. »

Draco dut reprendre sa respiration. Il s'était trop énervé et son cœur s'était mis à palpiter dans ses oreilles. Pourquoi était-il aussi faible en ce moment ?

« Je… je viens te consoler parce que tu me fais de la peine. Tu viens pleurer ici tous les soirs, par Merlin.

– Je n'ai pas besoin de ta pitié », siffla Draco.

Jack le prit dans ses bras et son souffle frôla le cou de Draco.

« Lâche-moi ! »

Jack s'éloigna aussitôt.

« Ce n'est pas de la pitié, je te le jure. Je… je veux t'aider.

– Je ne suis pas ton projet de fin d'année », cracha Draco entre ses dents.

Il soupira un sanglot et prit sa tête dans ses mains. Il voulait juste se débarrasser de ses pleurs et mener des journées normales, sans s'inquiéter de s'effondrer devant l'autre. Il n'avait pas besoin d'aide.

« Je ne partirai pas d'ici, lui apprit Jack. Alors dis-moi ce que tu veux que je fasse avec toi. J'écouterai tout ce que tu me diras.

– Tout ?

– Ouais… Ne me demande pas de trucs étranges, hein. »

Draco réfléchit. Il était un Serpentard. Il ne pouvait pas se permettre de laisser passer une faveur. C'était contre sa nature. Mais que pouvait-il demander ? Il n'avait rien à demander.

« Je peux garder cette faveur pour plus tard ? demanda-t-il, sérieux.

– Euh… ouais, si tu veux. »

Draco acquiesça, même s'il savait que l'autre garçon ne pouvait pas le voir.

« Est-ce que tu veux un autre câlin ?

– Non.

– Ça fait du bien, je te jure.

– Même mes parents ne m'ont jamais enlacé. Alors tu n'en as certainement pas le droit.

– Ah bon ? C'est triste. Les parents devraient enlacer leurs enfants.

– Je n'ai pas besoin de tes jugements, siffla Draco.

– Ce n'était pas ce que je voulais dire ! se défendit Jack. Je… Je pense que tu as besoin d'un câlin. »

Draco hésita. Jack insistait tellement.

« Tu peux refaire ce que tu faisais dans mon dos si tu tiens tant que ça à me toucher. »

Une main vint aussitôt répondre à sa demande. Draco ne pourrait pas supporter d'être enlacé, ça le faisait se sentir mal, mais il pouvait supporter une caresse dans le dos. Ça, ça l'apaisait.


Il était à la Bibliothèque à travailler sur une rédaction pour son cours d'Étude des Moldus, cet horrible cours que le Magenmagot l'avait forcé à prendre. Il ne comprenait pas ce qu'était une multiprise, il ne comprenait pas ce qu'était un tapis roulant, mais il était obligé de chercher ces informations pour son devoir.

Il avait atteint vingt centimètres de parchemin et se demandait comment il allait pouvoir finir le reste, quand une voix brisa la tranquillité de la Bibliothèque.

« Ce n'est pas sain, Harry ! »

Toutes les têtes se tournèrent vers Hermione Granger.

« CHUT ! » s'écria Madame Pince.

Granger se rassit à sa table les joues rouges et continua à gourmander son meilleur ami à voix basse. Draco secoua la tête, ça ne le concernait pas. Une petite voix lui dit qu'il pourrait aller voir Granger et lui demander de l'aide pour son devoir, elle s'était montrée "agréable" avec lui quand elle s'était proposée pour être sa partenaire, mais il la fit taire. Ils avaient eu Potions en début d'après-midi et Granger ne s'était pas reproposée. Ce qui n'avait aucune importance parce que Pansy s'était remise avec lui.


Quand Jack entra dans la Salle aux Pleurs ce soir-là, Draco n'avait pas encore commencé à pleurer. Il s'était tellement vidé la veille, alors que Jack lui caressait gentiment le dos en silence, qu'il n'avait même pas eu à aller faire son affaire ce matin-là. Et pour la première fois, ses larmes mettaient du temps à venir. Il avait changé de position, ne se mettant plus de côté contre le mur, seul son dos le touchant maintenant.

« Comment ça va aujourd'hui ? lui demanda-t-il.

– Mieux, lui répondit Draco, parce que c'était vrai.

– Oh, super ! dit-il en s'asseyant face à lui. Hm… j'ai l'impression que tu n'es pas dans la même position que d'habitude.

– Je suis dos au mur.

– Ah, c'est ça. »

Et il se déplaça à quatre pattes pour se mettre à côté de lui. Leurs épaules se touchèrent. Draco s'écarta.

« Est-ce que tu veux que je te frotte le dos aujourd'hui ?

– Non.

– Oh, O.K. Est-ce que tu veux parler ?

– Non. Tais-toi. »

Jack se tut. Draco entendait sa respiration à sa droite, tranquille, assurée. Il essaya de calquer la sienne sur lui, sans succès. Draco n'était pas tranquille, ni assuré. Comment faisait-il ? Il n'eut pas à se poser la question bien longtemps, c'était la respiration de ceux du camp des vainqueurs. Pourquoi avait-il suivi aveuglément son père ? Pourquoi n'avait-il pas fait sa propre voie ? Il aurait fait partie de ce groupe, lui aussi.

Il se faisait des illusions. Jamais il n'aurait choisi Dumbledore puis Potter plutôt que le Seigneur des Ténèbres. La pire erreur de sa vie, qu'il aurait sûrement répétée à chaque fois.

Oh, ça y est, elles étaient là. Jack avait pris sa place, il ne pouvait pas se tourner dans sa position habituelle pour poser le front contre le mur. Il ramena ses genoux vers lui et sanglota contre eux. Un bras passa autour de ses épaules et le pressa contre le torse de Jack.

« Pas de câlins, j'ai dit, dit-il par à-coups.

– Ce n'est pas un câlin, mes bras ne sont pas autour de ta taille. »

Draco ne le repoussa pas, même s'il n'était pas d'accord avec sa définition. C'était clairement un enlacement. Il ferma les yeux, sentant le cœur de Jack battre près de son oreille. Une autre main vint se poser sur son bras gauche, le caressant doucement de haut en bas.

Draco pleura contre le torse de Jack, dans le silence. Ce fut peut-être la séance de pleurs la plus courte qu'il eut eue. Pour quelque raison, la chaleur du garçon séchait ses larmes plus vite.

« Tu n'as jamais embrassé de mec alors ? croassa-t-il.

– Non », dit Jack, secouant la tête.

Draco se releva légèrement, posa sa main sur l'épaule opposée du garçon et déposa ses lèvres sur celles de Jack.

C'était O.K., se dit-il. Même s'il se faisait rejeter, l'autre ne savait pas qui il était.

Jack était complètement figé sous son baiser. Draco se recula, battant des larmes qui s'étaient accrochées à ses cils. Son cœur battait à toute allure. Il ne savait pas ce qui lui avait pris. Pourquoi avait-il fait ça ? Il ne savait même pas à quoi Jack ressemblait. Il n'avait même pas de sentiments pour lui. Mais Jack était si plein de… chaleur, il n'avait pas pu résister.

« Euh », fit Jack.

Son bras quitta ses épaules et il retira la main de Draco. Oh. L'embarras envahit les joues de Draco. Il s'admonesta, ne s'était-il pas dit juste quelques secondes plus tôt que ce n'était pas grave s'il se faisait rejeter ?

« Je…

– Désolé, lâcha Draco. C'était une blague.

– Ce n'était pas une blague. »

Draco soupira.

« Pour me moquer de toi alors.

– Je ne te croirais pas là-dessus », rit Jack.

Draco fut soulagé d'entendre son rire. Une larme silencieuse glissa sur sa joue.

« Pourquoi tu m'as embrassé ?

– Un coup de tête, la faveur que tu me devais », dit-il en haussant les épaules.

Il détourna la conversation :

« Que penses-tu de ton premier baiser avec un garçon ?

– Surprenant. Je… euh, ne m'y étais pas attendu. Il n'y avait pas vraiment de différences avec les filles. Mais c'était qu'un tout petit bisou, peut-être qu'il y en a ailleurs ? »

Prenant cela comme une invitation, Draco rembrassa Jack, mettant ses deux mains sur ses épaules cette fois. Il appuya un peu plus sur les lèvres chaudes et celles-ci répondirent à son baiser, juste un peu. Ce baiser-là avait le goût salé de ses larmes qui avaient séché. Jack fit un petit "hm", mais Draco ne sut s'il s'agissait d'un "hm" d'assentiment ou de questionnement.

Les mains de Jack se posèrent sur son torse et il le repoussa doucement. Draco cligna des yeux.

« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée », dit Jack.

Sauf qu'il avait toujours ses mains sur son torse. Il sembla s'en rendre compte et les retira.

« Je… je vais y aller. »

Draco pleura beaucoup après ça.


Dans son courrier ce matin-là, Draco trouva des serpents. Pansy poussa un cri, alors que Draco se levait d'un bond de son banc et tombait en arrière à cause de lui. Essayant de récupérer ses jambes en paniquant, il se releva. Sans un regard pour les autres, il s'enfuit en courant de la Grande Salle.

Laissant ses pieds le guider, il n'alla pas plus loin que le premier étage, où il s'effondra, essoufflé. Son cœur était au bord de sa bouche et il était prêt à vomir le petit déjeuner qu'il n'avait pas mangé.

« Hé ! »

Draco releva la tête vivement. Il reconnaîtrait cette voix entre mille. Potter.

« Est-ce que ça va ? »

Draco se mit debout, sans montrer que sa tête lui tourna quand il fit cela. Potter arriva à son niveau, la respiration légèrement pantelante d'avoir couru pour le rattraper. Au loin, il voyait ses deux acolytes arriver également.

« Très bien, cracha Draco. Je ne vois pas pourquoi tu demandes, Potter.

– Oh, Malfoy, est-ce que ça va ? » demanda Granger en haletant, les mains sur les hanches.

Mince, Draco avait une pire force physique que Granger.

« Je suis vraiment désolée de ce qui vient d'arriver, s'exclama-t-elle. C'étaient des serpents très dangereux. On va trouver celui qui a fait ça. »

Weasley approuva à ça. Draco n'en croyait pas ses yeux.

« Je n'ai pas besoin de votre aide, cracha-t-il. Vous pouvez arrêter de faire semblant. »

Potter fronça les sourcils.

« On ne fait pas semblant, Malfoy. Personne ne devrait être attaqué comme ça à Poudlard. »

Draco ne put pas se retenir. Il n'y avait pas d'autres témoins. Il donna un coup de poing à Potter. Celui-ci vacilla en arrière, se tenant la mâchoire avec surprise. Granger poussa une exclamation et Weasley pointa sa baguette sur lui.

« Hé, vieux, qu'est-ce qui te prend ? On veut seulement t'aider.

– Je ne suis pas un putain de truc à sauver ! »

Leur lançant un regard noir, il tourna les talons, sachant que Weasley ne lui tirerait pas dans le dos – il n'était plus comme ça – et partit d'un pas vif dans les escaliers. Il ne fut pas suivi cette fois. Encore une fois, il laissa ses pieds le guider. Quand il arriva devant la tapisserie des Trolls du septième étage, il se figea. Pourquoi ses pieds l'avaient ramené là ? Il trembla et des images de feu le saisirent. Il tourna les pieds, il ne pouvait pas rester là.


Jack ne vint pas le voir ce soir-là. Draco soupira, ce n'était pas étonnant, vu ce qu'il s'était passé la veille. Peut-être qu'il ne reviendrait plus. Il ne savait pas si ça lui plaisait ou lui déplaisait. Il s'était habitué. Vite. Ouais, son état émotionnel était instable ces temps-ci. Pas si étonnant. Il pleura un peu mais pas beaucoup. Il n'avait pas très envie de pleurer. Quand aucune autre larme ne tomba dix minutes plus tard, il déclara l'affaire comme terminée et rentra dans sa salle commune, le dîner étant encore loin d'être commencé.

Quand il y arriva, il fut accueilli par la vision de Pansy qui essayait un serre-tête et de Gregory qui lui disait :

« Tu es très jolie, Pansy. »

Celle-ci rougit et le remercia. Ses yeux tombèrent sur Draco et elle lui sourit alors que Gregory disait :

« Tu crois que si je mettais un serre-tête, je serais joli aussi ?

– Bien sûr ! lui dit-elle alors que Draco s'asseyait dans son fauteuil habituel, le plus loin du feu. Attends. »

Elle retira son serre-tête et d'un sort l'agrandit pour qu'il soit à la taille de tête de Gregory. Celui-ci le prit avec des étoiles dans les yeux et le glissa dans ses cheveux. Draco faillit rire à la vision. Mais il se retint parce que Gregory était son plus ancien ami après Vincent. La simple pensée de son ancien ami suffit à le rendre morose.

« Je suis joli, Pansy ? demanda-t-il, les joues rouges, et les mains toujours posées sur les bouts du serre-tête, prêt à l'enlever immédiatement s'il s'avérait que ça ne lui allait pas.

– Très ! » dit sincèrement la jeune fille.

Draco eut un sourire à ça. Pansy se tourna vers lui.

« Qu'en penses-tu, Draco ?

– Ça te va très bien, Gregory », dit-il à son ami.

Celui-ci rougissait sous les compliments, tout content. Il était si facile de le rendre heureux, Draco aurait aimé que cela soit aussi facile pour lui. Ils avaient pourtant vécu le même événement traumatisant.

« Tu as terminé ton truc plus tôt que d'habitude aujourd'hui, commenta Pansy.

– Ouais, je n'avais pas la tête à ça. »

Pansy fit un "hmm" contemplatif.

« J'aimerais bien que tu nous dises un jour ce que tu fais, tout seul. J'espère que ce n'est pas quelque chose comme pour notre sixième année. »

Draco secoua la tête, incapable de lui répondre à voix haute.

« Je t'offre ce serre-tête si tu veux, Greg', dit Pansy à leur ami.

– Vraiment ?

– J'en ai plein d'autres. »


Gregory garda son serre-tête le lendemain. Personne ne lui fit de commentaire direct, mais des ricanements accompagnaient son passage. Draco se sentit presque désolé de le laisser retourner dans leur salle commune alors qu'il se rendait en Potions, accompagné de Pansy, main dans la main.

Quand ils arrivèrent devant la salle, Slughorn venait juste de l'ouvrir, alors ils se glissèrent à l'intérieur pour rejoindre les premiers rangs. Il ignora les regards noirs de Granger et Weasley et celui perplexe de Potter. Visiblement, ce dernier ne s'était toujours pas remis de son crochet du droit.

Le cours de Potions parut plus long que d'habitude et il ne le supporta que grâce aux discussions animées qu'avait Pansy avec elle-même quand elle découpait les ingrédients.

Quand ils sortirent du cours de Sortilèges cet après-midi, un énième commentaire par rapport au serre-tête de Gregory lui fit péter un câble et se jeter sur l'élève de Poufsouffle qui avait osé le prononcer. Sans baguette, Draco se battit à la moldue avec le garçon qui criait au meurtre. Il fut arrêté sans grande surprise par le Trio. Weasley le maintint au sol alors que Granger et Potter aidaient Smith à se remettre debout, la Préfète-en-Chef lui procurant déjà les premiers soins. Draco eut un sourire narquois. Il lui avait bien cassé le nez.

« Zach ! » s'exclama une amie du Poufsouffle en se jetant sur lui pour voir s'il allait bien.

Draco se figea. Zach. Jack. Les prononciations étaient étonnamment similaires. Et ils étaient tous les deux à Poufsouffle. Il voulut se relever pour voir le visage du garçon, mais le genou de Weasley dans son dos et ses mains liées l'empêchèrent de bouger.

Flitwick apparut de sa salle de classe et poussa un cri de surprise au spectacle devant lui.

« Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

– C'était Malfoy, monsieur, cracha Smith. Il s'est jeté sur moi.

– Il s'est moqué de Gregory ! » tenta de se défendre Draco.

En tournant la tête sur le côté, il put voir ses amis, les yeux baissés, prêts à ne rien dire du tout. Ils ne pouvaient rien dire. Ils étaient du côté des perdants.

Draco écopa d'une retenue pour le lendemain soir.


Draco n'eut pas à chercher les larmes ce soir-là, elles vinrent sans soucis. Il respirait difficilement et son nez eut même la bonne idée de faire une bulle de morve. Dégoûtant.

Il n'arrivait pas à croire que Zacharias Smith puisse être Jack. Smith était un idiot. Il ne pouvait pas avoir embrassé un idiot.

Mais peut-être qu'il n'était pas un idiot avec les gens qu'il appréciait ? Peut-être que la vision qu'il avait eue de lui les soirs qu'il avait passés avec lui était tel qu'il était vraiment ? Dans ce cas-là, il ne pourrait jamais savoir qu'il était Draco Malfoy.

S'il venait. Parce qu'il ne semblait pas vouloir apparaître ce soir-là non plus. Draco soupira, posant le côté de sa tête contre le mur froid. Il ferma les yeux, la gorge serrée.

Le crissement de la porte lui fit tourner vivement la tête.

« Hey, fit la voix de Jack.

– Hey », répondit Draco à travers ses larmes.

Il entendit le bruit de ses pas alors qu'il s'approchait de lui.

« Tu es dans ta position habituelle ou contre le mur ?

– Comme d'habitude. »

Jack s'accroupit donc face à son côté.

« Jack n'est pas ton vrai nom, hein ?

– Ah, euh… non. »

Draco se tut. Est-ce qu'il voulait insister pour prouver ses suspicions que Jack était Zacharias Smith ? Il n'en était pas sûr…

« Pourquoi tu n'étais pas là hier ?

– J'étais… mal à l'aise par rapport à la dernière fois.

– Tu regrettes que je t'aie embrassé ?

– … Non. Non, je ne crois pas.

– Bon… tu m'embrasses ? »

Un silence surpris lui répondit. Puis deux mains cherchèrent son visage, lui firent lever un peu la tête. Des pouces doux essuyèrent ses larmes, et une bouche se posa sur la sienne. Draco répondit aussitôt, un bras se glissant dans le dos de Jack, puis une main agrippant ses cheveux. Il ouvrit la bouche et demanda l'ouverture de l'autre. Dès qu'il l'eut, il glissa sa langue à l'intérieur, poussant un léger gémissement. Le baiser fut rompu et Draco fit un son de déception.

« Désolé, lui dit Jack. Je ne suis pas sûr… que ce soit une bonne idée. Tu n'es pas très bien émotionnellement parlant.

– C'est moi qui décide ce genre de choses ! s'énerva Draco, les larmes reprenant de plus belle, mouillant les pouces toujours sur ses joues. Embrasse-moi », quémanda-t-il.

Il n'attendit pas la réponse de Jack, il la força en tirant son visage sur le sien. Leurs dents claquèrent et Draco grommela de douleur, obligé de réduire sa prise sur les cheveux de l'autre garçon. Son visage fut relâché.

« Aouch, dit Jack.

– Embrasse-moi, murmura Draco en sanglotant.

– Non, regarde comme tu es passé de la colère au désespoir pour revenir à la tristesse. Tu n'es pas en bon état, M-mec. Je pense que tu devrais voir Pomfresh, elle aura peut-être des potions contre ta dépression.

– Je ne suis pas dépressif !

– Tu viens pleurer ici tous les soirs ! »

Draco ferma la bouche en une moue. Il ne se laisserait pas dicter par un gars dont il ignorait l'apparence physique. Draco posa ses mains sur le torse du garçon et le poussa violemment.

« Dégage alors, si tu comptes pas me rouler de pelles !

– C'est pour ton bien, tu dois te faire soigner.

– Je ne suis pas malade ! Dégage ! »

Jack s'exécuta et referma la porte derrière lui, laissant Draco pleurer toutes les larmes de son corps derrière lui.


Draco n'arrivait pas à se concentrer sur son cours de métamorphose. Le remplaçant de McGonagall était barbant à mourir. Il en regrettait presque la vieille chouette. Et ce soir il avait sa retenue. Joie. Gregory n'avait pas remis son serre-tête non plus.

Il mit son menton dans sa main. Il n'aurait jamais fait ça d'habitude, mais sa tête lui tournait et il avait besoin de toute l'aide nécessaire pour écouter le cours. Peu importe si sa posture en pâtissait. Il fallait qu'il ait les meilleures notes. Il fallait qu'il réussisse ses ASPICs. Il fallait qu'il trouve un travail.

Il ferma deux secondes les yeux.


Il les rouvrit, allongé dans l'infirmerie. Il cligna des yeux. Comment avait-il fini là ? Il frissonna. Baissant les yeux, Draco découvrit qu'on lui avait retiré ses robes. Il était recouvert d'une couverture à l'exception de ses bras. Un tuyau partait du creux de son coude droit où la manche de sa chemise avait été remontée. Sa main vola vers lui, mais une main l'arrêta avant qu'il ne puisse le toucher. Draco leva les yeux. C'était Potter.

« Draco ! s'exclama Pansy. Tu es réveillé ! »

Tournant la tête vers la gauche, il vit son amie qui avait lâché le point de croix qu'elle faisait. À ses côtés se trouvait un Gregory tout penaud.

« Qu'est-ce que je fais là ? » croassa-t-il, étonné de trouver sa voix sèche.

Il récupéra son poignet qui était toujours dans la main de Potter. Celui-ci se leva, sûrement pour partir chercher Pomfresh.

« Tu as fait un malaise pendant le cours. Potter t'a transporté.

– Un malaise ? »

Pansy prit sa main dans la sienne. Les yeux embrumés, elle lui dit :

« Oh, Draco, j'ai eu si peur. Tu t'es évanoui sur ton bureau. Gregory en a eu une peur bleue et a fait une crise de panique. Potter a tout de suite réagi. Il a très bien géré. Pomfresh a pas voulu de nous dans ses pattes quand on est arrivé donc il n'y a eu que Potter qui a été autorisé à entrer.

– Potter ? Potter m'a transporté ? Mais il est plus petit que moi ! »

Pansy n'eut pas le temps de répondre, Pomfresh venait d'arriver avec Potter. Ce dernier récupéra son siège à sa droite. L'infirmière déposa de nombreuses potions sur le chevet et vérifia son cathéter avant de le retirer en hochant la tête pour elle-même. Puis elle lui fit faire plusieurs exercices de la tête et des yeux avec sa baguette. Fronçant les sourcils, elle dit en soupirant :

« Mr. Malfoy, pourquoi est-ce que vous avez autant de glamours sur le visage ?

– J'ai le droit de faire attention à ma beauté », marmonna-t-il.

Elle secoua la tête avec un léger sourire. Se penchant pour récupérer une potion, elle dit :

« Je vais vous l'envoyer directement dans votre ventre, d'accord ? Enlevez votre chemise.

– Hum… »

Il ne voulait certainement pas enlever sa chemise.

« Mr. Malfoy, ce n'est pas le moment d'être pudique. Enlevez votre chemise ou c'est moi qui vais le faire. »

Draco croisa les bras sur sa poitrine. Hors de question. Pomfresh soupira et d'un coup de baguette lui fit lever les bras, ce qui lui fit pousser un cri de surprise. Avec une dextérité que seule une infirmière-en-chef pouvait avoir, elle fit s'envoler la chemise par-dessus ses bras. Alors que Draco avait la tête dedans, il y eut des exclamations choquées. Aussitôt libéré, il s'empressa de cacher son torse de ses bras.

« Oh, Draco », se désespéra Pansy au bord des larmes.

Potter et même Gregory avaient des yeux ronds. Ils observaient ses côtes qu'on pouvait compter et la maigreur de son torse. Le teint de sa peau était un peu grisâtre.

« Mr. Malfoy, exhala Pomfresh, choquée, vous avez la peau sur les os. »

Draco rougit sous les regards et ramena la couverture sur lui pour se recouvrir. Punaise, même Potter l'avait vu comme ça. Il aurait voulu s'enterrer dans un trou et qu'on l'oublie à tout jamais comme un trésor de roi déchu. L'air de Pomfresh se fit déterminé.

« Je vais enlever vos glamours.

– Non ! » supplia Draco.

Elle n'eut que faire de ses demandes, elle lança le contre-sort. Sous de nouvelles exclamations horrifiées, son visage fut révélé à la vue de tous, émacié, gris, cerné, terne. Il ferma les yeux. Pansy éclata en sanglots et se saisit de sa main, tombant de son siège au sol.

« Je suis une si mauvaise amie. Je… je voyais que tu avais du mal à manger, mais je n'ai rien dit. Je suis désolée ! Je ne pensais pas que c'était à… à ce point. »

Elle pleura sur sa main et Draco faillit pleurer également. Il serra encore plus fort les yeux.

« Je vais déjà vous injecter cette potion et je vais vous en donner d'autres de nutrition, d'accord ? » dit tout doucement l'infirmière.

Jamais Pomfresh ne lui avait parlé comme ça. Il se sentait misérable. Elle voulut tirer la couverture, mais Draco la tenait fermement contre lui. Elle soupira.

« Tout le monde, dehors. Un peu d'intimité, je vous prie. »

Draco rouvrit les yeux, croisa ceux de Gregory qui paraissait sur le point de pleurer. Il ne semblait pas avoir entendu l'infirmière. Ce fut Potter qui, d'une main sur l'épaule, le ramena à la réalité. Il tira son ami en lui renvoyant le regard inquiet qu'il avait toujours à l'intention des personnes qu'il voulait sauver. Pansy continuait à pleurer sur son lit. Draco passa une main sur ses cheveux parfaitement coiffés et elle releva la tête.

« Merci de t'inquiéter pour moi. »

Elle essuya ses joues de la paume de sa main.

« Je ne vais plus te lâcher d'une semelle », lui promit-elle.

Il acquiesça et elle accepta enfin de se relever, reniflant dignement. Elle pressa sa main et déposa un baiser sur son front.

« Je viendrai te voir dès que j'aurais du temps de libre. »

Elle partit en le regardant une dernière fois, les yeux brillants.

« Bien, à nous deux, déclara Madame Pomfresh. Tout d'abord, ces potions. »

Draco la laissa envoyer magiquement plusieurs potions dans son estomac, l'esprit concentré sur ses amis et sur Potter qui avaient vu l'état de son corps. Il avait si honte. Personne n'aurait dû voir ce que son corps était devenu.

Quand Pomfresh eut terminé son affaire, lui ayant remis un tuyau dans le creux du coude qui était relié à une potion qui flottait en apesanteur et, lui permettant de remettre sa chemise, elle prit le siège qu'avait occupé Pansy.

« Bien, dit-elle. On va parler des choses qui fâchent. À quand remonte la dernière fois que vous avez eu un repas complet ?

– … Le réveillon de Noël. »

Il avait été chez lui et ses parents avaient fait préparer tous ses plats des fêtes préférés. Pour la première fois depuis quelque temps, le dîner avait tenu dans son estomac. Ça avait été une bonne journée.

« Est-ce que vous vous faites vomir ? »

Draco secoua la tête sans regarder l'infirmière.

« Mais ce que je mange ne tient pas… »

Il ne comprenait pas pourquoi d'ailleurs.

« Je vois, dit doucement Madame Pomfresh. Du stress en ce moment ? des envies de pleurer ? »

Draco acquiesça aux deux questions.

« Je vais vous donner des potions contre la dépression, décréta-t-elle. Est-ce que vous avez des pensées suicidaires ? »

Draco secoua la tête, il n'avait jamais été ce genre de personne.

« Bon, tant mieux, les potions ont parfois cet effet secondaire, mais si vous n'en avez pas de base, cela devrait aller. Reposez-vous, vous êtes dispensé de vos cours pour aujourd'hui.

– J'avais une retenue pour ce soir…

– Qui vous l'a donné ?

– Professeur Flitwick.

– Je lui demanderai de la décaler. »

Draco soupira intérieurement. Il aurait préféré qu'elle soit carrément annulée. Après encore quelques questions de Pomfresh, il fut laissé seul. Draco expira longuement. Il était vide, juste vide. Impossible de savoir si c'étaient les potions ou l'état dans lequel il était. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir, il se rendormit.

À la fin des cours, Pansy et Gregory vinrent lui tenir compagnie, chacun d'un côté du lit. Pansy avait encore les yeux un peu brouillés mais elle faisait des efforts pour le cacher. Elle se montrait si douce avec lui, il s'en voulait tellement. Gregory, lui, le regardait tout le temps comme s'il avait peur qu'il disparaisse devant ses yeux. Alors qu'ils jouaient aux cartes, Pansy lui demanda d'une petite voix :

« Est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux que l'on fasse pour toi ?

– Non, non, secoua-t-il la tête. Je n'ai besoin de rien.

– Tu es sûr ? » voulut-elle savoir.

Il acquiesça. Pour la première fois depuis qu'il avait atterri à l'infirmerie, Gregory prit la parole :

« Est-ce que tu es mal parce que tu t'es battu avec Smith hier ?

– Non… c'est ma propre faute, lui dit-il, voyant que son ami commençait déjà à s'en vouloir pour être à l'origine de la bataille.

– Ah bon… »

Draco lui jeta un œil rapide.

« Tu devrais continuer à porter le serre-tête, ça t'allait bien.

– Les autres se moquaient… bafouilla Gregory.

– Tu n'es pas obligé de le porter devant les autres, dit doucement Draco. Mais tu peux le porter devant nous si tu veux. »

Il lui fit un petit sourire. Gregory tenta de lui rendre, les mains coincées entre ses jambes de gêne, recourbé sur lui-même. Pansy les regarda en silence avant d'enlever son serre-tête jaune à pois et de le donner à Gregory après l'avoir agrandi à sa taille. Le garçon immense le récupéra et le glissa sur ses cheveux. Ils se regardèrent tous en se souriant.

« Merci », bredouilla Gregory, en essuyant une larme au bord de son œil.

Draco tapota gentiment son genou. Pansy renifla.

« Est-ce que… Est-ce que c'est à cause de Vincent ? demanda le garçon. Des fois je fais encore des cauchemars à cause de ce qu'il s'est passé. »

Draco le savait bien, ses hurlements réveillaient tout le monde dans le dortoir qu'ils partageaient. Il retint un frisson qui l'envahit au rappel des flammes et de Potter qui venait les sauver sur son balai.

« Ouais… entre autres… »

Un silence accueillit sa réponse. Puis Pansy s'approcha de son lit et vint enlacer ses épaules, posant sa tête brune sur la sienne. Draco toucha son bras de sa main. Puis ce fut Gregory qui s'approcha et les prit tous les deux dans ses bras. Gregory était le plus doux parce qu'il prenait le plus grand soin à ne pas l'écraser de sa force et son poids.

La gorge de Draco se serra. Il baissa la tête et se mit à pleurer.

C'était la première fois qu'il se laissait aller à pleurer publiquement. Ce fut très différent des fois où il était seul ou avec Jack. Les présences combinées de ses amis, qui ne le jugèrent pas et se contentèrent de le consoler et de lui dire des mots doux, apaisèrent ses larmes plus vite que ce n'était jamais arrivé.

Quand il voulut essuyer son visage de la main, ses amis s'écartèrent de lui, Pansy lui proposant son mouchoir en dentelle au passage. Il tamponnait ses yeux quand un raclement de gorge les firent tourner la tête.

Madame Pomfresh était dans l'espace protégé par des rideaux autour de son lit, un plateau-repas dans les mains. Draco se dépêcha de rendre son mouchoir à son amie et de remettre ses cheveux en place. L'infirmière lui fit un regard complaisant en retour et déposa le plateau-repas sur le lit de Draco, qui se mit à flotter légèrement au-dessus de ses jambes, à bonne hauteur pour manger.

Sur le plateau, on trouvait une purée et de la soupe et deux grandes cuillères, une pour chacun des plats, et un verre d'eau. Draco grimaça. Les portions étaient énormes.

« Vous allez me manger tout ça, d'accord ? »

Face au regard fixe de Pansy, Draco acquiesça. Il prit la cuillère et observa la soupe. Il n'y avait pas de morceau, elle était juste fluide. Sa main trembla.

« Bon, les enfants, dit Madame Pomfresh en s'adressant à ses amis, c'est bientôt l'heure de votre repas aussi. Allez, du vent. »

Ses amis échangèrent un regard avant de lui dire au revoir et de partir en lui promettant de repasser avant le couvre-feu. Pomfresh se reconcentra sur lui.

« Ne faites pas cette tête-là, vos portions ne font même pas la moitié de celles de vos congénères. Personne ne va vous regarder manger, prenez tout le temps qu'il vous faudra, le plateau restera chaud. »

Elle déposa une petite fiole sur le plateau flottant.

« Prenez ça après avoir mangé, ça évitera que vous ne revomissiez tout ce que vous avez ingéré. »

Elle lui fit un petit sourire et repartit en fermant les rideaux derrière elle. Il était complètement seul. Il soupira, fixant d'un œil noir son plateau-repas. Malgré ce qu'elle avait dit, les portions étaient énormes pour lui. Il n'avait pas mangé autant depuis une éternité. Il n'allait jamais pouvoir tout finir.

Il ne voulait plus jamais voir Pansy pleurer comme elle l'avait fait pour lui.

La main tremblante, il raffermit sa prise sur la cuillère. Il la fit couler dans la soupière. Inspirant pour s'empêcher de frissonner et finir avec plus de nourriture sur lui que dans son ventre, il ressortit la cuillère du liquide trouble. Il l'amena jusqu'à lui, souffla légèrement et y porta les lèvres. Il fit glisser la soupe dans sa bouche. Elle avait un goût d'eau chaude. Il s'obligea à déglutir. La soupe coula dans son œsophage, le réchauffant désagréablement. Il la sentit presque tomber dans son estomac.

Repoussant les larmes qui étaient montées à ses yeux, il contempla le bol de soupe. Il y en avait tellement. Il n'allait pas pouvoir le faire.

Il se força pourtant, cuillère après cuillère. Quand il faillit s'étouffer à la cinquième, il abandonna la soupe pour tester la purée. Avec son autre cuillère, légèrement plus plate, il se servit une petite part et la mit dans sa bouche. C'était pire que la soupe. La consistance était dérangeante, impossible à avaler. C'était trop dur, pas assez mou. Il faillit vomir sur-le-champ. Se plaquant une main sur la bouche, il repoussa sa cuillère à moitié mangée.

La soupe au moins il pouvait supporter la sentir glisser dans sa gorge. Draco se demanda brièvement si Jack s'était demandé où il était quand il n'était pas venu à la Salle aux Pleurs ce soir-là. Ils ne s'étaient pas séparés de la meilleure des façons la dernière fois, mais jusqu'à présent, Jack était toujours revenu le voir. Est-ce qu'il l'avait attendu longtemps ? Est-ce qu'il était parti même pas dix minutes après l'heure où il arrivait habituellement ? Ou est-ce qu'il était encore en train d'attendre ?

Il força une autre cuillérée. Il viendrait à bout de cette soupe. Puis il dirait à Pomfresh qu'il ne pouvait pas manger la purée, que ça ne servait à rien d'insister. Il montrerait qu'il n'était pas difficile, il avait fini sa soupe, pas vrai ?

Il en était à la moitié de celle-ci quand l'infirmière revint de son propre dîner, qu'elle mangeait toujours rapidement. Elle lui fit un petit signe de tête encourageant et partit dans son bureau.

Il n'était pas plus avancé quand Pansy et Gregory revinrent le voir après que l'heure du dîner dans la Grande Salle soit terminée. Ils le virent galérer avec une cuillère de soupe avant que Pansy ne propose :

« Tu veux que je t'aide à manger ? »

Il acquiesça, n'en pouvant plus de faire le même mouvement encore et encore. Pansy prit donc la cuillère moite de ses mains et reprit une cuillérée de soupe. Elle l'apporta à la bouche de Draco qui l'ouvrit et avala. Ça n'allait pas, c'était trop rapide. Il toussa un peu. Baissant les yeux sur ses mains dont les doigts s'entremêlaient, il ne dit à personne en particulier :

« Est-ce que vous pouvez me laisser ? »

Pansy reposa délicatement la cuillère sur le plateau.

« Tu es sûr ? » demanda-t-elle de sa voix la plus douce.

Draco acquiesça.

« Je veux manger seul.

– … D'accord. »

Elle se leva, pressa ses lèvres sur son front, une main dans le dos de sa tête et s'écarta de lui. Elle tapota doucement son épaule.

« On reviendra te voir demain. »

À l'assentiment de Draco, elle fit signe à Gregory de partir. Celui-ci toucha à peine sa jambe à travers la couverture et suivit Pansy hors de l'infirmerie. Draco se retrouva seul face à la pire bataille qu'il ait jamais menée.

Quand une heure plus tard, épuisé, Pomfresh revint voir sa progression, il avait terminé sa soupe et fixait le plateau d'un œil noir depuis plusieurs minutes.

« Oh, vous avez fini la soupe ! Bien. Un peu de courage pour la purée maintenant.

– Je ne suis pas un Gryffondor, marmonna Draco dans sa barbe.

– Pardon ? Vous pouvez répéter ? dit Pomfresh parce qu'elle avait parfaitement entendu.

– Je suis obligé de manger la purée ? J'ai déjà mangé toute la soupe, ça devrait être suffisant, non ?

– Ça n'ira pas ça, Mr. Malfoy. Il vous faut quelque chose d'un peu consistant également. (Elle regarda la purée de plus près.) Allez, en cinq bouchées vous en aurez fini.

– J'ai envie de vomir dès que j'en prends une, geignit-il alors qu'il avait prévu de paraître hautain.

– C'est parce que votre corps n'a pas véritablement mangé depuis un long moment. »

Devant son regard désespéré, elle céda.

« Bon, essayez de manger ce que vous pouvez, j'enlèverai votre plateau d'ici une demi-heure. Et je veux au moins une bouchée de mangée. »

Sur ces mots, elle repartit dans son bureau, et Draco refit face à son ennemi juré, la purée.

Il mangeait sa deuxième demi-cuillère quand une ombre se glissa de derrière les rideaux. Draco fronça les sourcils. Qu'est-ce que Potter venait faire là ?

« Hey », lui fit ce dernier.

Draco ne lui répondit pas parce qu'il avait encore des principes. Il reposa sa cuillère à moitié mangée.

« Oh, tu mangeais encore ? Désolé de te déranger. »

Draco plissa les yeux. Pourquoi disait-il ça et ne partait donc pas ? Passant une main dans ses cheveux en bataille, Harry se laissa tomber sur le siège que Gregory avait pris tout à l'heure.

« Qu'est-ce que tu fais là Potter ? cracha-t-il.

– Je voulais savoir s'il y a quoi que ce soit que je pouvais faire pour toi. »

Draco plissa encore plus les yeux.

« Je t'ai déjà dit que je n'étais pas un putain de truc à sauver.

– Il a fallu que je te transporte ici, pourtant.

– Je ne t'ai pas demandé ton aide ! cracha-t-il. Maintenant, dégage, j'ai un repas à manger. »

Le regard de Potter se fit sombre puis se posa sur son plateau.

« Tu étais terriblement léger. Je n'aurais pas cru ça possible.

– Merci Potter d'appuyer là où ça fait mal.

– Ah non, pardon, je ne voulais pas te blesser. »

Draco soupira et se passa une main sur son visage.

« Va-t'en ou je te vomis dessus ce que j'ai réussi à manger en trois heures. »

Potter fit une grimace et se releva.

« Désolé, je m'en vais. »

Il s'approcha des rideaux, mais ne passa pas de l'autre côté. Il tourna la tête vers lui.

« Tu peux me faire confiance, tu sais. Je suis là si tu as besoin de me parler.

– Va-t'en, Potter », soupira Draco.

Potter acquiesça et quitta l'espace encadré par les rideaux.

De nouveau seul, Draco reprit sa bataille.


Ce matin-là, Pomfresh lui fit avaler quelques potions, dont une antidépressive, et lui retira enfin le cathéter. Malgré tout, devant l'épreuve de son petit déjeuner, il n'eut que le temps de tourner la tête sur le côté et de vomir tout ce qu'il avait dans le ventre, qui était un mélange de pas grand-chose et de beaucoup de bile. Dégueulasse, quoi.

Pomfresh lui murmura des mots doux en tapant gentiment son dos et faisant apparaître une bassine devant lui pour qu'il y vomisse. D'un coup de baguette elle fit disparaître le contenu de son estomac qui avait éclaboussé le sol. Draco respira avec difficulté, penché sur la bassine, de la morve coulant même de son nez pour toucher sa bouche ouverte. Il eut encore quelques hoquets, rejetant des crachats de liquide du fond de sa gorge.

Quand il eut fini, Pomfresh fit disparaître la bassine et son contenu, et frotta le dos de son patient.

« On va reporter le petit déjeuner pour un peu plus tard, d'accord ? Je vais vous redonner une potion contre les vomissements. »

Draco acquiesça vaguement. Après s'être lavé la bouche et avoir avalé la potion, il se rendormit dans son lit, frissonnant par à-coups.

Il passa tout son week-end dans l'infirmerie. Il ne revomit pas mais chaque étape de repas était une horreur, qui demandait toute sa force. Manger l'épuisait à chaque fois et il dormait après comme un loir avec un désagréable poids dans l'estomac. Pansy lui donna ses notes et ses devoirs pour les cours qu'il avait ratés le vendredi et l'aida à les faire le dimanche après-midi. Il ne fallait pas qu'il prenne de retard.

Chaque fois que l'heure du dîner arriva, Draco se demanda si Jack l'attendait dans la Salle aux Pleurs et s'il se questionnait sur son absence.

Lundi matin, après un examen complet de Madame Pomfresh, Draco fut libéré pour reprendre les cours. Dire qu'il avait perdu son week-end à l'infirmerie. Il avait l'impression de ne respirer que les cours ces derniers temps.

La potion contre la dépression qu'il prenait le matin le faisait flotter. Il était plus vide qu'il ne l'avait jamais été lorsqu'il allait pleurer dans la Salle aux Pleurs. Mais ce n'était pas le même genre de vide. La potion lui offrait le vide de l'espace, immense et en expansion, occupé çà et là par des planètes et des étoiles, tandis que la Salle aux Pleurs lui avait offert le vide comme inverse du plein, comme une baignoire qui avait autrefois été remplie et puis qui avait été vidée. Il ne savait pas lequel il préférait. Celui du vide-anciennement-plein l'ancrait plus sur terre alors que l'autre, oui, le faisait flotter.

Les antidépresseurs retenaient ses larmes, et un peu toute autre forme d'émotions, ils refaisaient fonctionner son cerveau, et c'était tout ce dont il avait besoin pour suivre les cours et réussir ses examens.

Même sans larme, il se rendit quand même dans la Salle aux Pleurs. Il voulait voir Jack. S'installant dos au mur, il attendit. Cela ne dura pas longtemps. Dix minutes plus tard, la porte s'ouvrait et se refermait.

« Hé, lui dit la voix de Jack.

– Salut », répondit-il.

Jack s'approcha, s'accroupit, sentit avec ses mains où se trouvaient ses genoux et vint s'asseoir à sa gauche.

« Comment tu vas ? s'enquit le garçon.

– Mieux que la dernière fois.

– À ce propos, dit Jack d'une voix embarrassée, je suis désolé de ne pas avoir été plus délicat. Je n'aurais pas dû te laisser seul comme ça.

– Je t'avais demandé de partir.

– Même. »

Un silence se posa sur leurs épaules comme un doux voile. Appuyant sa tête contre le mur derrière lui, Draco regarda le noir au-dessus de lui.

« Tu ne me demandes pas pourquoi je n'étais pas là ces trois derniers jours. »

Une hésitation.

« Je sais déjà pourquoi.

– Quoi ? Comment ça ? » demanda Draco en tournant la tête vers lui.

Jack soupira dans ses mains.

« Je… Je sais qui tu es.

– Qui je… quoi ?

– Tu étais à l'infirmerie ces trois derniers jours… Malfoy. »

Les mains de Draco se serrèrent sur ses genoux. Une sueur froide coula dans son dos. Jack… savait qui il était ? Comment ?

« Tu… je… Comment tu sais ça ? Comment tu sais qui je suis ? »

Jack posa une main sur son genou sauf que sa main à lui y était déjà. Alors il la pressa.

« Ne prends pas peur, s'il te plaît.

– Comment ? insista Draco.

– Tu ne t'es jamais demandé pourquoi je ne t'ai jamais demandé ton nom ? Un ex-mangemort détesté de tous, dans une salle des cachots, cela ne pouvait qu'être toi, Draco Malfoy. Je le savais depuis le début. »

Draco frissonna. Depuis le début.

« Et… Et tu m'as laissé t'embrasser ?

– Pourquoi pas ? fit Jack en haussant les épaules. Tu n'as pas la peste.

– Mais tu savais qui j'étais.

– Et alors ?

– Et alors ? »

Il ne devait quand même pas lui expliquer pourquoi il n'avait aucune raison de se faire embrasser par Draco Malfoy ?

« Toi, tu sembles croire que tu as la peste », pointa Jack.

Draco repoussa sa main.

« Je ne comprends juste pas ce qui te passe dans la tête. Personne sain d'esprit ne voudrait m'embrasser.

– Je n'ai jamais prétendu être sain d'esprit. »

Draco soupira.

« Laisse tomber. Ce n'est pas grave, moi aussi je sais qui tu es.

– … Quoi ? s'étrangla Jack.

– Bien sûr, Zacharias Smith. Franchement, tu aurais pu mieux trouver que Jack, Zach. Désolé pour l'autre jour, mais tu n'aurais pas dû te moquer de Gregory. »

Un silence éberlué lui répondit, vite suivi par un rire tonitruant.

« Moi ? Zacharias Smith ? Non, non, tu as faux sur toute la ligne.

– Quoi ? Mais… Tu es un Poufsouffle et Jack ressemble énormément à Zach.

– J'avais dit que j'étais à Poufsouffle ? »

Draco en garda la bouche ouverte. Oh non, il s'était vraiment autant trompé ? Mais… il avait été quasiment sûr !

« Tu n'es même pas un Poufsouffle ? exhala-t-il.

– Euh… non, désolé. Et puis entre nous Zacharias ne serait pas capable de tendre une main à un Serpentard dans le besoin.

– Mais… je… Qui es-tu alors ? »

Jack se figea un peu à côté de lui.

« Hm, je préfère ne pas te le dire. »

Draco plissa les yeux dans sa direction.

« Non… Theodore Nott ?

– Haha, non…

– Blaise alors ?

– Bon, je ne vais plus te répondre, sinon tu vas me citer tous les garçons de l'école », rit Jack.

Draco eut un soupir amusé. Il passa une main sur son visage.

« Je n'aime pas l'idée que tu saches qui je suis, mais moi non. C'est inégal.

– Désolé. »

Un nouveau silence s'abattit sur eux. Draco se frotta nerveusement les jambes. Après coup, il se sentait un peu ridicule d'avoir dit que Jack était Smith. Il était vrai que le garçon était assez égoïste. Et prompt à critiquer. Jack ne se serait pas moqué du serre-tête de Gregory.

« Hum… comment se passe ta sortie de l'infirmerie ? Je vois, enfin j'entends, que tu ne pleures pas. »

Draco soupira. Évidemment, maintenant Jack savait tout sur lui alors que lui ne savait rien.

« Madame Pomfresh m'a donné des potions antidépressives. Ça me coupe un peu toutes mes émotions. Je crois que c'est pour ça qu'elle disait qu'un des effets secondaires était de développer des pensées suicidaires. »

La main de Jack saisit vivement son bras et le descendit jusqu'à prendre sa main.

« Ne fais pas ça, d'accord ?

– Je ne le ferai pas », rétorqua Draco d'un ton dépréciatif.

Puis, sur une pensée subite, il demanda :

« Est-ce que tu es seulement réel ?

– Quoi ? rit Jack.

– Comment je peux savoir que tu n'es pas une sorte de manifestation du château qui voudrait consoler un de ses élèves ?

– Tu exagères.

– Oui, admit Draco avec un soupir. Mais prouve-moi que tu es réel.

– Comment ?

– Fais quelque chose demain qui me montrera que tu es Jack.

– Tu veux que je te montre qui je suis ? s'étonna-t-il.

– Non, non… Enfin si j'aimerais bien. Mais juste, je sais pas, fais un graffiti sur un bureau qui dit "Jack est passé par là" ou un truc du genre. »

Jack rit à son exemple. Il caressa indolemment le dos de sa main de son pouce.

« O.K., O.K., je te prouverais que j'existe. Je vais réfléchir à quelque chose. »

Draco acquiesça avant de se rappeler que Jack ne pouvait pas le voir.

« D'accord, dit-il donc.

– Et donc… hum, on s'embrasse ?

– Maintenant tu veux qu'on s'embrasse ? Pourquoi pas quand j'ai demandé la dernière fois ? »

Draco l'entendit se gratter le cou.

« Je comprendrais si tu veux pas. »

Draco soupira et porta la main qui caressait la sienne à ses lèvres, l'embrassant doucement. L'index se détacha pour effleurer sa joue, puis il traça le tour de sa bouche. Draco ferma les yeux sous la flatterie. Avec son autre main, il chercha le visage de Jack, trouva son nez, dessina son arête et découvrit des lunettes.

Il avait l'impression de les avoir déjà touchées lors des fois précédentes, mais il n'avait pas intégré l'information. Son cerveau n'avait vraiment pas été à l'endroit à l'époque, se rendit-il compte. Il voulut les retirer, mais la main de Jack l'arrêta. Draco laissa tomber, mais, un sourire aux lèvres, il se permit un commentaire :

« Pas beaucoup de monde n'a de lunettes dans cette école. Tu n'es quand même pas Potter ? rit-il.

– Moi, Potter ? Euh, non. Haha.

– Myope ou hypermétrope ?

– Et si on s'embrassait ? » détourna Jack nerveusement.

Draco haussa les épaules. Peu importe, il finirait par savoir. Il glissa sa main dans le cou de Jack et approcha leurs visages. Quand leurs lèvres se touchèrent, son estomac se tordit. Ouah, il n'avait définitivement pas ressenti leurs précédents baisers comme ça. C'était chaud, doux, provocateur de papillons et son cœur palpitait comme jamais. Les lèvres de Jack étaient gercées. Draco inclina légèrement la tête sur le côté et ouvrit la bouche. La langue de Jack vint aussitôt se glisser à l'intérieur pour caresser la sienne. Des sons humides commencèrent à leur parvenir et leurs respirations se mélangeaient, de plus en plus entrecoupées.

Draco pressa encore plus leurs visages, se relevant légèrement sur les genoux. Son autre main vint rejoindre l'autre dans le cou de Jack, faisant fondre celui-ci sous leurs baisers. Sous la poussée passionnée de Draco, Jack dut mettre une main dans son dos pour se maintenir. Draco aurait voulu pouvoir ouvrir la bouche encore plus grand pour pouvoir dévorer cette bouche, ces lèvres et cette langue. Des gémissements sortirent de la gorge de Jack et Draco les avala. Il glissa ses bras pour qu'ils remplacent ses mains sur les épaules de Jack et celles-ci à présent libérées se dirigèrent l'une dans la chevelure du garçon et l'autre entre ses omoplates. Les doigts de Jack s'enfoncèrent dans sa chemise. Le bas-ventre de Draco se réchauffa.

Voulant toujours plus, Draco pressa son torse contre Jack et ce qui devait arriver arriva, la main au sol qui maintenait Jack céda et ils tombèrent l'un sur l'autre. Draco poussa un gémissement de mécontentement d'avoir ainsi lâché les lèvres du garçon et il s'appuya sur son coude pour se relever légèrement. Jack eut un petit rire nerveux.

« Hm, c'était… wouah », dit-il.

Draco replongea sur lui pour attaquer ses lèvres mais manqua sa cible et se retrouva sur sa joue. Haussant intérieurement les épaules, il lui plaça un bécot, puis d'autres, et descendit jusque dans son cou où il l'embrassa avec attention, le mordillant, suçant, léchant.

« Anh, Malfoy », fit Jack d'une voix prise.

Ses mains se glissèrent dans son dos et Draco sentit un frisson parcourir toute sa colonne vertébrale jusqu'à retomber dans ses orteils qui se replièrent. Le genou de Jack remonta légèrement sous le plaisir que Draco lui donnait et il rencontra la bosse que formait son pantalon.

« Oh », s'étonna-t-il.

Draco arrêta de massacrer son cou pour pousser un faible gémissement à la pression soudaine contre son érection.

Le genou redescendit à la grande déception de l'attouché. Il sentit Jack se redresser légèrement. Draco se laissa retomber sur ses genoux. Leur moment était fini.

« J'ai… on m'a jamais embrassé comme ça, déclara Jack, presque comme une excuse.

– C'est différent des filles ?

– Ouais. Ouais… t'étais, ouah, vindicatif. »

Draco ne put s'empêcher de laisser fleurir un sourire de fierté sur son visage.

« Tu veux recommencer ?

– On va rater le dîner », dit Jack.

Draco soupira. Et fut pris par surprise lorsque les mains de Jack vinrent chercher son visage et que des lèvres mouillées vinrent prendre les siennes. Cette fois le baiser fut tendre, terriblement tendre. Draco fondait sous les mouvements de Jack, la légère respiration de celui-ci, les tranquilles poussées de sa bouche contre la sienne. C'était si doux qu'il aurait cru mourir. Les doigts de Jack n'étaient pas en reste, caressant son visage, traçant sa mâchoire, ses pommettes, le creux de ses joues, le derrière de ses oreilles, ses sourcils, se posant délicatement sur ses paupières fermées. Son cerveau s'était fait la malle, il n'y avait plus que son cœur qui ressentait jusqu'au plus profond de son être chaque vague amenée par un coup de langue. Il gémit sans honte sous les caresses.

N'y tenant plus, il frotta lui-même son érection à travers son pantalon, cherchant une délivrance à la pression qu'il y ressentait. Il gémit, gémit, gémit et hoqueta lorsque la libération arriva.

« Bordel Malfoy, comment tu peux faire des bruits aussi sexy ? » marmonna Jack sur ses lèvres.

Respirant fort à la montée de sensation qu'il venait d'avoir, Draco s'éloigna de lui.

« T'es pas mal non plus, répliqua-t-il.

– Mes lèvres me font mal, se plaignit-il.

– Tu devrais mettre du baume à lèvres.

– J'en demanderai à… une amie. »

Roh, il avait failli dévoiler un indice.

« Je… Il faudrait qu'on aille dîner. Il faut que tu ailles dîner, déclara Jack.

– Pars devant. »

Il fallait qu'il nettoie son caleçon et son pantalon collants.

« Tu promets que tu vas venir dîner ?

– Je te le promets », soupira Draco.

Pourquoi il insistait autant ?

« Je le verrai si tu n'es pas là.

– Oui, oui, oui, arrête de me materner et va-t'en, sauf si tu veux qu'on parte ensemble et dans ce cas ton identité secrète ne fera pas long feu.

– Tu en entendras parler demain si je ne t'y vois.

– Dégage, Jack », dit Draco, adoucissant son ton pour dire qu'il ne le pensait pas vraiment.

Jack céda les armes et quitta la pièce après l'avoir salué. Draco eut un grand sourire de vainqueur. S'il ne se rendait pas compte du suçon qu'il lui avait fait, Draco saurait très vite s'il s'agissait d'un Serpentard ou pas quand il arriverait à sa table pour manger.

Il lança un sort à ses sous-vêtements pour les nettoyer et même si la sensation de sec que ses vêtements donnèrent était désagréable, c'était mieux que d'aller manger recouvert de sperme. Après s'être assuré que suffisamment de temps soit passé pour que Jack soit déjà loin, Draco quitta la Salle aux Pleurs où pour la première fois il n'avait pas pleuré une seule larme.

Quand il rejoignit la Grande Salle, le dîner avait déjà commencé. Il s'assit à côté de Pansy qui lui avait gardé une place.

« Où est-ce que tu étais ? lui demanda-t-elle.

– Nulle part. »

Elle fronça les sourcils, mais n'insista pas. Elle l'observa avec insistance toutefois jusqu'à ce qu'il se serve une portion de potage. Voyant qu'il ne prenait rien d'autre, elle lui servit du poisson.

« Madame Pomfresh m'a dit qu'il fallait que tu recommences à manger des trucs plus consistants. »

Il faillit soupirer.

« Je peux manger tout seul.

– On a bien vu que non. S'il te plaît, accepte mon aide. »

Draco chercha un coup de main du côté de Gregory en face de lui mais celui-ci haussa les épaules et dit :

« Pansy a raison. Mange. »

Draco soupira cette fois et toisa son potage. Il était capable de manger un peu plus vite que sa première soirée à l'infirmerie, mais c'était toujours aussi dur. Se rappelant soudain sa décision de tout à l'heure, il observa les cous des autres Serpentard, même de Gregory, même s'il était sûr sûr sûr que Jack n'était pas Gregory. Il ne découvrit rien, mais ça ne voulait pas dire grand-chose. Jack avait pu s'être rendu compte du suçon. Mais une petite intuition au fond de lui lui soufflait que Jack n'était pas un Serpentard. Peut-être qu'avec le signe qu'il allait lui faire demain, il pourrait trouver un indice.

Face au regard de Pansy, Draco se lança dans son potage, essayant de montrer le moins possible le dégoût qu'il lui apportait. Puis quand il l'eut fini, alors que la fin du dîner approchait, pour faire plaisir à Pansy, il goûta le poisson. C'était pâteux, mais il le mangea, petit bout par petit bout, sans se plaindre, sous les joues rouges de plaisir de Pansy. Il dut boire pas mal d'eau pour faire passer chaque bouchée, mais la joie de Pansy quand il s'arrêta au trois-quarts en décrétant qu'il ne pouvait pas manger plus allégea son estomac. Il avait la vessie qui allait exploser, mais ça en valait la peine s'il pouvait tirer un sourire comme ça de son amie.

« Merci, Draco », lui dit-elle.


« Oublie pas de boire ta potion », lui dit Gregory ce matin-là par-dessus la table du petit déjeuner.

Draco acquiesça et la but sans rien dire. Il allait devoir s'habituer à la surprotection de ses amis. Il recevait toujours des petits regards de leur part dès qu'ils s'asseyaient quelque part et ça commençait à lui monter le bourrichon. Il leur avait fait peur, il le savait, alors il se taisait et acceptait leur maternage.

Il accueillit toutefois avec plaisir son heure solitaire à la Bibliothèque. Gregory ne mettait jamais le pied ici sauf quand Pansy l'y traînait et celle-ci était retournée dans la salle commune pour continuer son point de croix. Draco profitait donc du calme du lieu d'étude pour avancer sur ses devoirs et étudier plus en détail certains points de cours. Il était en train de chercher un livre sur les robots dans la section désertée de l'Étude des moldus quand des mains se posèrent sur ses yeux. Il sursauta.

« Qui est-ce ? demanda la voix de Jack, une voix aux intonations toujours un peu plates.

– C'est ce que j'aimerais bien savoir », soupira Draco avec un sourire.

Il voulut tourner la tête, mais les mains sur son visage l'en empêchèrent.

« On ne triche pas.

– Pourquoi tu ne veux pas que je sache qui tu es ?

– Hm… réfléchit Jack. J'ai peur que tu ne me détestes si tu le découvres.

– Pourquoi je te détesterais ?

– Qui sait ? »

Draco secoua la tête, amusé. Des lèvres se déposèrent avec la force d'une brise sur sa nuque et il frissonna jusque dans son bas ventre.

« Convaincu que je suis réel, maintenant ?

– Oh, je n'en doutais pas », dit-il après avoir dégluti.

Jack rigola à cela.

« Tu es pas croyable, Malfoy. »

Son nom le fit frissonner de la même façon que le baiser l'avait fait.

« Et si tu enlevais ces mains ? »

Il battit exagérément des paupières, caressant les doigts devant lui avec ses cils.

« Tu promets de fermer les yeux ?

– Hmmm, fit-il semblant de réfléchir. O.K. »

Il ferma les yeux et les doigts touchèrent légèrement ses paupières pour s'en assurer. Draco se tourna lentement et chercha le visage de Jack avec sa main. Quand il le trouva, il l'embrassa. Une terrible envie d'ouvrir les yeux le prit, mais il les serra encore plus. Il découvrirait qui était Jack, mais pas comme ça. Il quitta ses lèvres et dit :

« C'est un peu bizarre de faire ça hors de la Salle aux Pleurs.

– La Salle aux Pleurs ? »

Oh. Oups.

« Euh ouais, j'ai appelé comme ça la salle dans laquelle on va. Comme j'y vais pour pleurer. Enfin… ouais… Hm.

– Tu es vraiment allé dans cette salle depuis le début de l'année scolaire pour y pleurer, alors », s'étonna Jack.

Draco fronça les sourcils.

« Comment tu sais ça, toi ?

– Ah, euh…

– La vérité. Ou j'ouvre les yeux. »

La main de Jack recouvrit aussitôt son visage et Draco mit les mains sur ses hanches.

« Je t'observais ! dit-il. Je… »

Sa voix diminua sous un sentiment que Draco connaissait bien, la honte.

« Je croyais que tu préparais quelque chose de pas net. »

Draco poussa une exclamation.

« Tu m'as menti hier ! Tu as dit que tu avais tout de suite compris qui j'étais, pas que tu savais déjà qui j'étais.

– Désolé, se précipita de dire Jack. J'ai vite compris que je m'étais fait des idées. Je regrette d'avoir pensé ça. Je ne m'étais juste pas imaginé que tu pouvais… que tu pouvais…

– Que Draco Malfoy pouvait pleurer, exhala Draco, soufflé.

– Désolé, je sais comment ça sonne.

– J'aimerais que tu t'en ailles.

– Je suis désolé Draco, vraiment. »

Draco rougit à l'utilisation de son prénom. Il aurait voulu l'entendre plus sur les lèvres de Jack. Mais il était également en colère, et il voulait être laissé tranquille.

« J'ai besoin de temps pour moi.

– O… O.K. On se voit ce soir ?

– Peut-être.

– Peut-être ?

– L'ignorance de ma venue sera ta punition. Maintenant, va vaquer à tes occupations de non Jack. »

Jack eut un rire nerveux. Il plaça un dernier baiser rapide sur sa bouche et retira sa main avant de partir. Draco rouvrit les yeux un peu plus tard, soupirant.


« Tu m'en veux ? » demanda Jack quand Draco entra dans la Salle aux Pleurs.

Draco referma la porte derrière lui.

« Non, décréta-t-il. Je sais que ce que tout le monde pense de moi.

– Je suis désolé d'avoir fait partie de ces gens-là. »

Il était vraiment désolé. Draco sourit légèrement. Il s'approcha de l'endroit où ils étaient toujours et son pied heurta celui de Jack. Il l'entendit se lever et sa main saisit sa manche. Il réclamait un baiser, Draco en était sûr. Se guidant avec une main, il lui offrit ses lèvres. Jack les saisit immédiatement, avec avidité.

« Toi, tu as écouté mon conseil.

– Hein ? fit Jack, confus.

– Le baume à lèvres.

– Ah, oui.

– Je vais avoir les lèvres luisantes », se plaignit-il.

Jack allait se récrier, mais Draco saisit son visage à pleines mains et l'embrassa, le poussant jusqu'à ce que Jack soit coincé contre le mur. Draco était plus grand que lui, remarqua-t-il. De quelques centimètres, pas grand-chose, mais plus grand. Il rangea cette information quelque part dans sa mémoire avant de se concentrer sur le baiser qui se déroulait. Jack lui répondait si bien, l'invitant à enfoncer sa langue en lui toujours plus profondément, inclinant la tête dans les bonnes positions pour approfondir leur baiser.

Ses mains, cette fois, se firent plus aventureuses, remontant d'abord dans le dos de Draco, les pressant ainsi l'un contre l'autre, puis elles saisirent ses omoplates, enlacèrent son torse, s'arrêtèrent sur sa taille, se perdirent dans ses cheveux. Elles ne savaient pas où se poser et c'était délicieux.

Draco, lui, fit glisser une main sur la poitrine du garçon, caressant un téton dressé à travers sa chemise, découvrant un ventre dur qui se modulait sous leurs mouvements, et il termina sa course sur son postérieur. Jack poussa un faible son quand il le toucha là et ses mains s'enfoncèrent dans ses robes, dans sa peau. Draco frotta sa paume contre le tissu, regrettant que celui-ci soit sur son chemin. Il sentit presque aussitôt le sexe de Jack durcir contre lui.

« Hmm, Malfoy », pantela-t-il.

Draco se pencha sur lui pour mordiller son oreille, tirant un léger cri étranglé du garçon, puis l'embrassa dans le creux de son cou pour y appliquer une nouvelle marque. Face aux murmures de plaisir de Jack, Draco glissa les deux mains dans son pantalon, saisissant à pleines mains ses fesses. L'érection de Jack gonfla contre la sienne. Il perdit ses doigts dans les cheveux de Draco et quémanda de nouveaux baisers alors que Draco le malaxait. Les bruits qu'ils émettaient étaient obscènes et excitants.

Pouvoir toucher directement la peau ferme de Jack contre la sienne émoustillait Draco au possible et il frottait son avant sans vergogne contre celui de Jack, leur tirant à tous les deux des gémissements. Puis il glissa une main entre ses fesses pour toucher sa raie. La réaction de Jack fut immédiate. De la chair de poule apparut sous ses doigts et ses paumes et le garçon supplia :

« Stop, s'il te plaît. »

Draco retira ses mains du pantalon avec déception pour les reposer plus ingénument à l'extérieur du tissu. Gardant toujours leurs érections collées l'une contre l'autre, il demanda dans son oreille :

« Trop ? »

Draco sentit Jack hocher la tête, ses lunettes de travers frottant sa joue.

« Ça aussi c'est trop ? » demanda-t-il en empoignant le postérieur recouvert par le tissu détesté.

Jack produisit un gémissement que Draco garda définitivement dans un coin de sa tête.

« Non.

– Bien. Tu me touches ? »

Les mains de Jack qui n'avaient pas quitté leur enlacement autour de son cou se desserrèrent et l'une d'elles vint se glisser entre eux. Elle batailla un instant avec le bouton de sa braguette avant de le libérer et Draco poussa une exhalation à la soudaine liberté que cela procura pour son érection. Des doigts timides se glissèrent de l'autre côté de l'élastique de son caleçon et découvrirent ses poils. Ce n'était pas la première fois qu'on le touchait là, mais c'était tout comme. Draco raffermit sa prise et embrassa les lèvres de Jack, les mordant légèrement alors que sa verge se faisait envelopper. Il dut poser son front contre l'épaule de Jack lorsque ce dernier commença à faire des mouvements de va-et-vient sur sa longueur et que des gémissements le prenaient. Ses mains serraient et desserraient les fesses de Jack, les pétrissant avec gourmandise.

Le corps de Draco répondait aux mouvements de la main sur son sexe, se frottant contre l'érection de Jack, ce qui faisait pousser des soupirs au garçon à chaque fois qu'ils se recollaient et que Draco jouait avec son postérieur.

« Merlin, Malfoy.

– Je peux te toucher ? demanda-t-il, les mots dégringolant dans sa bouche.

– Oui, s'il te plaît », haleta-t-il.

Draco relâcha les fesses de Jack pour se débattre avec la ceinture de ce dernier pour avoir accès à ce qu'on lui avait promis. Il regretta de ne pas pouvoir voir, il aurait été plus rapide, mais l'exclamation qu'eut Jack lorsqu'il le prit enfin en main valait toute l'attente. Il renvoya son autre main s'occuper du derrière de Jack tandis que l'autre empoignait déjà l'érection turgescente.

Ils n'échangèrent plus une parole, haletant l'un contre l'autre alors qu'ils se masturbaient mutuellement. Les bruits des peaux humides qui claquaient emplissaient la pièce. Lorsque Jack se mit à jouer avec son gland, Draco ne tint pas plus longtemps et se libéra dans sa main. Il hoqueta à la soudaine délivrance, ses jambes tremblant sous lui. Les va-et-vient de Jack devinrent plus paresseux, lascifs, alors qu'il se concentrait maintenant entièrement sur sa propre érection. Draco appliquait des pressions par-derrière et par-devant, essayant de créer le même rythme qui rendait fou Jack. Lorsqu'il vint, sa voix se bloqua dans sa gorge et son dos glissa légèrement contre le mur. Draco termina ses caresses en flattant doucement les boules de Jack, relâchant enfin sa fesse pour coller sa main contre le bas de son dos. Ils s'embrassèrent lentement, épuisés.

Jack retira sa main de son caleçon et Draco suivit le mouvement après avoir tiré légèrement sur les poils pubiens frisés. Ils s'écartèrent et Draco se laissa tomber assis contre le mur à côté de Jack, qui glissa également. Leur respiration était toujours saccadée, mais à chaque inspiration, elle se calmait. Draco entendit le bruit de la ceinture que Jack rebouclait. Il referma le bouton de son pantalon.

« Malfoy ?

– Hm ?

– C'était la meilleure chose que j'ai jamais faite.

– Tout l'honneur est pour moi. »

Jack éclata de rire à sa répartie et Draco ne put empêcher le sourire qui grimpa sur ses lèvres.

« Malfoy ?

– Quoi encore ?

– T'es un sacré pervers.

– Je ne te permets pas ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

– Les endroits où tu m'as touché… Alors même que je suis un inconnu pour toi.

– Tu n'es pas tant que ça un inconnu, murmura Draco.

– Pardon ? »

Draco ouvrit et ferma sa main souillée.

« Je veux dire… depuis le temps qu'on se parle, les trucs que je t'ai dits…

– Ce qui n'était pas grand-chose.

– … Tout ça fait que je ne peux pas vraiment te qualifier d'inconnu. Je ne connais peut-être pas ton vrai nom, Jack, mais tu me connais plus intimement que n'importe qui. »

Un silence lui répondit. C'était un silence qui réfléchissait, pesant les mots qu'il venait de lui offrir.

« Parle-moi de ce qui te pousse à ne pas manger.

– Je n'ai pas envie de parler de ça.

– S'il te plaît. »

Et Jack prit sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts. Jack avait utilisé la main qui s'était occupée de son érection et cela collait entre ses doigts. Draco hésita. Le pouce de Jack caressa le dos de sa main.

« Je… depuis la rentrée, il y a tellement de pression et d'attentes sur moi. »

Le manque de réponse de Jack l'invita à continuer.

« J'ai tellement de stress par rapport à ma situation. J'ai terriblement conscience que je suis un ancien mangemort et que je n'ai évité la prison que parce que Potter a pour je ne sais quelle raison décidé de témoigner en ma faveur. La réputation de ma famille est détruite et on me crache dessus dans les couloirs. Notre fortune a été réduite en fumée et mon père m'a fait comprendre qu'il faudrait absolument que je trouve un travail à la fin de l'année si je veux pouvoir léguer quelque chose à mes enfants un jour. »

Maintenant qu'il était lancé, les mots coulaient hors de sa bouche, il était incapable de les arrêter. Ses larmes ne pouvant plus tomber, c'étaient maintenant pour ses mots qu'il avait ouvert les vannes et il découvrit avec stupeur toute la légèreté qui grandissait en lui au fur et à mesure qu'ils cascadaient d'entre ses lèvres qui n'étaient que les pierres qui dirigeaient le lit de la rivière.

« En voyant mes amis, en voyant les regards noirs des autres, je me rappelle de tout ce que j'ai fait en tant que mangemort. De tout le mal que j'ai fait. De la mort que j'ai apportée pour l'un de mes amis. Gregory n'a plus jamais été le même depuis l'incident qui a pris la vie de Vincent. Moi non plus. Je n'arrive plus à manger parce que ma gorge se bloque dès que je vois de la nourriture et je ne comprends pas pourquoi. Je cause du souci à mes amis et cela me fait si honte. Des fois, j'ai juste envie de me rouler en boule dans un coin et de pleurer toutes les larmes de mon corps.

– C'est ce que tu as fait. Ici, tous les soirs », précisa Jack sur le ton de l'humour.

Un petit sourire naquit sur les lèvres de Draco.

« Et les matins.

– Les matins ? s'étonna Jack.

– Mais je ne viens plus depuis que Pomfresh m'a donné sa potion.

– Ça ne fait que deux jours. Attends, pourquoi tu viens ici le soir alors ? »

Draco tapa doucement son bras.

« Pour toi, idiot.

– Oh », fit Jack, surpris.

Draco laissa tomber sa tête contre l'épaule du garçon. Il resserra leurs mains collantes.

« Hum… merci d'être têtu comme un elfe et d'être revenu me voir, confessa Draco.

– J'ai eu plaisir à découvrir de nouvelles facettes de toi.

– De nouvelles facettes hein ? C'était quoi tes a priori ?

– Un gamin pourri gâté », rit Jack.

Draco se joignit à son rire.

« Mais un garçon dans un monde qu'il ne pouvait pas choisir », continua Jack.

Les sentiments enserrèrent son cœur et il pinça les lèvres. Le ventre de Jack grogna. En accord, sa bouche grogna aussi.

« J'ai faim. J'espère qu'on va pas être en retard pour le dîner.

– Ouais… » répondit Draco.

Ils ne bougèrent pas. Jack serrait et desserrait leurs doigts.

« On peut rester là, proposa Draco.

– Non. Non, il faut que tu manges. »

Sur ces mots, il se leva, déliant leurs doigts. Draco ressaisit sa main.

« Oui ? dit Jack.

– Euh… On se revoit demain ?

– Bien sûr ! »

La main libre de Jack tâta pour son visage et il l'embrassa avec délicatesse sur les lèvres. Puis il sépara leurs mains collantes et s'en alla.

Lorsque Jack partit de la Salle aux Pleurs, une réalisation frappa Draco. Comment est-ce que Jack avait su que Draco ne mangeait pas ?


À la table du petit déjeuner, Gregory lisait le journal avec une paire de lunettes sur le nez. Draco l'observa avec incrédulité. Depuis quand Gregory avait des lunettes ? Pansy se pencha vers lui.

« On a découvert hier qu'en fait il avait du mal à lire parce que ses yeux ne se concentraient pas sur les mots.

– Hier ?

– Tu n'étais pas là. »

Le ton accusateur lui retourna l'estomac. Il avait été avec Jack, à faire des choses embarrassantes. Il rougit et Pansy lui lança un regard curieux.

« Où est-ce que vous avez trouvé ces lunettes ?

– Je les ai invoquées. »

Draco fit un "hm" d'appréciation et retourna son attention sur le porridge pâteux devant lui. Il avait mis une tonne de miel dedans pour espérer le rendre plus appétissant à son palais, mais la mixture était devenue trop sucrée. Pansy ne tenant plus devant ses mains posées sur ses jambes, elle prit une cuillère de son propre porridge et la fourra dans la bouche de Draco sans un mot.

En pensant à la nourriture qui explosa dans sa bouche, Draco se redemanda comment Jack avait eu la connaissance de sa difficulté à manger. Repoussant le bras de Pansy et déglutissant sa bouchée, il s'essuya les lèvres avec une serviette. Il tourna légèrement les yeux vers elle et Pansy lui renvoya un air de dire « je ne m'excuserai pas ».

« Qui est au courant de mon problème avec la nourriture ? » lui demanda-t-il.

Elle grimaça immédiatement et Draco sentit un poids se poser dans son estomac en plus du porridge chaud. Ses yeux clignèrent vers Gregory qui prenait grand plaisir à décrypter le journal en lisant les mots dans sa barbe, avant de se reposer sur lui. Elle baissa la voix en se penchant vers lui.

« Ne lui en veux pas, tu sais qu'il a du mal avec les secrets…

– À qui l'a-t-il dit ? » demanda Draco en essayant de garder sa voix calme.

Elle hésita un quart de seconde avant de céder devant l'insistance de son regard.

« Il l'a dit à Blaise et Millicent, qui l'ont dit à Theo, qui l'a dit à d'autres et à d'autres et à d'autres… Et puis tu sais que Potter était là, ce qui veut dire que le Trio est au courant, et tu sais que la belette ne garde jamais sa langue dans son sac.

– Tu veux dire que…

– Toute l'école est au courant », dit Pansy avec regret.

Draco serra les poings sur ses genoux et Pansy enveloppa l'une de ses mains avec la sienne.

« Je suis désolée, Draco. Je sais que tu aurais voulu qu'on garde ça entre nous. »

Il secoua la tête. Ce n'était pas de sa faute. Elle, avait gardé le secret. Il ne pouvait pas en vouloir à Gregory non plus, le garçon était comme ça, il le savait très bien.

En tout cas, cela expliquait tous les regards étranges qu'il avait reçus depuis sa sortie de l'infirmerie. Jack pouvait donc être n'importe qui, pas une personne en particulier. Ça pouvait même être Nott, portant des lunettes pour tromper les pistes. Ça serait bien Serpentard de faire ça.

Il n'eut pas le loisir de réfléchir plus longtemps à ça car une lettre faillit tomber dans son porridge. Il la récupéra avant qu'elle ne le touche par pur instinct. En levant les yeux pour voir quel hibou était responsable de cela, il découvrit le hibou de la famille. Il pencha aussitôt les yeux sur l'enveloppe. Son prénom était inscrit de la main de sa mère. Hésitant, il l'ouvrit.

Mon cher Draco,

Nous avons eu mot de ton passage à l'infirmerie il y a quelques jours. Comment vas-tu ? Je regrette que nous ne puissions pas venir, tu sais l'attention que cela pourrait t'apporter. J'ai glissé tes bonbons préférés dans l'enveloppe. Je t'en prie, mange-les. J'espère qu'ils te redonneront le goût de la nourriture.

Tu sais que tu peux tout nous dire, pas vrai ? Nous te soutiendrons quoi qu'il arrive. Je ne te demande qu'une chose, reviens-nous en bonne santé.

Ta mère qui s'inquiète.

Draco reposa la lettre sur la table, la tête un peu vacillante. Les doigts tremblants, il prit l'enveloppe et en écarta l'ouverture. Un sortilège d'extension, hein ? Il glissa sa main entière à l'intérieur et en ressortit une pleine poignée de bonbons qu'il fit tomber sur la table.

« Oh ! fit un Gregory appréciateur.

– Ils ne sont pas pour toi », lui dit Pansy en tapant sa main.

Gregory fit la moue et parut tout à fait triste. Draco prit quelques suçacides et les donna à son ami dont le visage l'éblouit de joie. Draco saisit une souris glacée et l'observa deux secondes avant de la mettre entière dans sa bouche. Elle couina entre ses dents. C'était bon. Ses yeux se brouillèrent et il dut les essuyer quand une larme s'écrasa dans son porridge. Sans un mot, Pansy lui tendit son mouchoir et Draco tapota ses yeux, mâchouillant la sucrerie.

« Tu as pris ta potion ? demanda-t-elle avec douceur.

– Pas encore », murmura-t-il dans le mouchoir.

Il savait que les autres Serpentard de la table l'observaient, ce qui était la cause de la rougeur qui teintait ses joues. Draco rendit son mouchoir à Pansy et elle passa une main dans ses cheveux. Il engloutit sa potion cul sec et grimaça au goût.

Après leur petit déjeuner, Pansy et Draco se rendirent en Botanique, Gregory allant en Histoire. Ils attendirent à côté de la serre que Professeure Chourave arrive pour débuter le cours.

« Stop, Harry ! Ne me donne pas plus de détails. »

Les deux Serpentard levèrent la tête pour voir un Weasley écarlate fustiger son meilleur ami, Granger les suivant derrière, la tête enfouie dans son écharpe. En les voyant tous les deux déjà là, le Trio parut encore plus gêné de s'être fait surprendre et Weasley tira Potter par la manche en lui murmurant quelque chose jusqu'à ce qu'ils soient hors de portée d'eux. Potter, les joues rougies par le froid, posa un regard étrange sur Draco que celui-ci interpréta comme de la pitié.

Les autres élèves commencèrent à arriver, puis Chourave, et le cours commença.


« Pourquoi tu pleurais ce matin ? lui demanda Jack après que Draco l'avait attaqué par un baiser à son arrivée.

– Je pleurais ?

– Oui, Parkinson t'a prêté son mouchoir.

– C'est de la jalousie que j'entends dans ta voix ?

– Ne détourne pas le sujet.

– Réponds-moi et je te répondrai », insista Draco.

Jack soupira, enfermé dans les bras de Draco contre la porte.

« J'étais jaloux de ne pas pouvoir être à sa place et de t'aider à la vue de tous.

– Tu n'as qu'à me dire qui tu es et tu pourras gérer mes pleurs en public la prochaine fois. Ma honte n'en sera que plus grande.

– N'aie pas honte de pleurer devant les autres, il faut être courageux pour faire ça. »

Draco ne répondit rien à cela et Jack continua :

« Alors ? Ma réponse ?

– Je pleurais parce que ma mère m'a offert des bonbons.

– Quoi ? dit Jack en étranglant un rire.

– J'étais dans l'émotion, O.K. ? »

Jack ne retint pas son rire cette fois et il caressa les cheveux de Draco en fredonnant. Celui-ci posa la tête contre son épaule. Jack inclina la sienne pour frotter leurs joues. Draco inspira l'odeur de Jack. La toute première fois qu'il avait fait ça, il avait senti la sueur typique des adolescents, sûrement dû au stress. À présent, ses narines s'emplissaient de l'eau de Cologne et d'une légère pointe boisée en dessous. L'odeur de bois lui rappela la retenue de Flitwick qu'il devrait passer après manger à nettoyer à la main l'endroit où l'on entreposait les bûches qui servaient à chauffer tout le château. Il soupira.

« Qu'est-ce qu'il y a ? murmura Jack.

– J'ai une retenue ce soir.

– Ah oui, quand tu t'es battu avec "Zach". C'est ce soir alors ? »

Draco pinça ses côtes, tirant une exclamation de douleur à Jack qui l'enchanta.

« Ne reparle plus jamais de lui.

– Oooh, Monsieur a honte de s'être trompé ?

– Urgh, ne parais pas aussi content de toi. »

Jack allait redire quelque chose, mais Draco le fit taire en capturant ses lèvres. Draco ne les lâcha pas une seconde, forçant son visage contre celui de Jack, son nez se tordant contre le sien. Quand les mains de Jack s'appuyèrent sur sa poitrine, Draco relâcha enfin sa bouche, et Jack haleta.

« Tu es très… commença-t-il.

– Passionné ?

– Vindicatif. »

Draco fit la moue et s'écarta du garçon, croisant les bras.

« Et toi tu es incompréhensible.

– Incompréhensible ? répéta Jack.

– Ouais, dit Draco sans s'expliquer.

– Pas irrésistible ?

– Irrésistible ? » Ce fut au tour de Draco de répéter.

Jack fit glisser ses doigts le long du bras de Draco.

« Tu t'es jeté sur moi à chaque fois. »

Oui, bon, il avait raison, mais… il n'allait certainement pas l'avouer.

« Pourquoi cela ? s'enquit soudain Jack.

– T'avais jamais embrassé de mec, dit Draco en haussant les épaules.

– Vraiment juste ça ?

– Ouais, j'avais envie. Et ça ne peut pas être parce que tu es irrésistible parce que, au cas où tu aurais oublié, on n'y voit rien du tout ici.

– Hmm… Moi je te trouve irrésistible.

– Ouais, mais toi tu m'as vu en vrai. Ça ne compte pas. Et je te jure que sous mes vêtements, je suis loin d'être irrésistible.

– Pourquoi tu dis ça ? Tu l'es. »

Draco soupira, exaspéré.

« J'ai la peau sur les os, il n'y a rien de sexy là-dedans. Tu veux voir ? demanda-t-il sur un ton de défi.

– Voir ?

– Toucher, accorda Draco.

– Tu veux que je te touche ? demanda lascivement Jack.

– Quoi ? Non, pas comme ça, s'exclama Draco alors que Jack mécomprenait sa proposition.

– Draco… »

Draco frissonna à l'utilisation de son prénom.

« Il n'y a pas de honte à vouloir que je touche ton corps, à te prouver que même ta peau sur les os peut être désirable. »

Draco serra les yeux, sentant les larmes poindre. La potion devait commencer à perdre son effet. Elle était pourtant censée durer toute la journée.

« Draco… »

Une main prit son visage en coupe.

« Tu pleures ? »

Draco secoua la tête sur les côtés. Jack embrassa ses joues, essuyant ses larmes. Sa main caressa sa mâchoire et ses doigts coulèrent le long de sa jugulaire. La paume de Jack continua son chemin sous sa chemise, venant toucher son épaule, au maximum que lui permettait le vêtement. Les lèvres de Jack suivirent le passage tracé par sa main, déposant sur sa peau des baisers légers et puissants en même temps. Draco poussa un soupir de plaisir.

Il écarta avec douceur Jack de la main et fit passer ses robes au-dessus de sa tête. Il les laissa tomber au sol, et les lèvres de Jack reprirent leur place dans le creux de son cou et posa ses mains sur celles de Draco pour suivre ses mouvements alors qu'il défaisait les boutons de sa chemise. Le premier partit sans problème, le deuxième mit un peu plus de temps, au troisième, les mains de Draco tremblèrent et il ne put l'ouvrir. Ce n'était pas comme si Jack allait vraiment le voir, il n'aurait aucune idée d'à quoi il ressemblait vraiment. Alors pourquoi ses mains ne bougeaient plus ?

Celles de Jack se resserrèrent sur les siennes. Il les éloigna des boutons de sa chemise.

« Draco », lui murmura-t-il dans l'oreille.

Jack avait l'air de vraiment aimer dire son prénom. Draco n'allait pas l'en empêcher. Pas quand cela lui produisait des frissons dans toute sa colonne vertébrale.

« Tu n'es pas obligé si tu ne veux pas.

– … Mais je veux, confessa-t-il.

– Très bien, alors on va y aller doucement. Tu n'auras rien à faire, d'accord ? »

Draco acquiesça. Puis, parce que Jack ne pouvait pas le voir, il croassa :

« D'accord. »

Les lèvres du garçon se posèrent sur sa tempe et Draco ferma les yeux. Les mains de Jack reprirent le travail que les siennes avaient commencé. Draco ancra ses doigts dans les épaules de l'autre. Quelques boutons plus tard, sa chemise était ouverte. Jack se pencha pour embrasser son cœur, qui palpitait à toute vitesse. Ses mains commencèrent à découvrir son corps, chacune de ses côtes protubérantes, caressant un moment ses tétons dressés. Les manches tombèrent vite et rejoignirent les robes au sol. Les lèvres du garçon se posaient et se déposaient lentement de son cœur jusqu'à son diaphragme qui se gonflait et se dégonflait au rythme de ses respirations.

Les mains de Jack se posèrent sur ses hanches saillantes pour se tenir alors qu'il se mettait à genou pour embrasser son ventre. Draco eut une inspiration surprise et toutes les peines du monde à se tenir debout alors que la respiration du garçon chatouillait son nombril.

« Tu trembles, murmura Jack.

– J'ai un peu froid », souffla Draco.

Les mains de Jack frictionnèrent ses côtés, sachant très bien qu'il ne tremblait pas à cause du froid. Les lèvres de Jack embrassèrent son ventre en divers endroits, faisant sursauter ses intérieurs à chaque fois. Draco se mordit la lèvre inférieure.

« Tu es très beau, chuchota la voix de Jack contre son estomac.

– Comment tu vois ça ? demanda ironiquement Draco.

– Je le devine. »

Draco tira sur ses bras et Jack se releva à sa demande. Quémandant sa bouche, Draco se serra contre Jack qui l'entoura de ses bras, l'enveloppant dans sa chaleur et son attrait. Il plongea son visage contre le cou de Jack. Les larmes coulèrent sans honte de ses yeux, immédiatement imbibées par le tissu épais des robes de Jack et ce dernier le serra encore plus fort contre lui si c'était possible. Draco pouvait entendre son cœur qui battait la chamade et se sentit bêtement heureux d'être le résultat d'une telle course effrénée.

Ils restèrent serrés l'un contre l'autre pendant encore un moment jusqu'à ce que Draco frissonne, à cause du froid cette fois. Il récupéra en tâtonnant sa chemise et la remit, appréciant la légère protection qu'elle lui produisait. Draco n'arrivait toujours pas à se remettre de ce qu'il venait de se passer. Il n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi doux. Il s'était senti… aimé ? Il se secoua la tête à la pensée. Non, il n'irait pas sur ce chemin.

« À moi de te faire du bien », décréta-t-il.

Il ignora le « hein ? » de Jack et repoussa celui-ci jusqu'à ce que son dos cogne contre la porte. Se débattant avec la ceinture – qu'est-ce qu'il la détestait celle-là –, il glissa une main dans le pantalon de Jack. Celui-ci protesta un « Attends » avant que Draco ne l'empoigne ce qui lui tira une exclamation étouffée. Draco resserra sa prise sur ses bourses, lui tirant un gémissement désespéré. Les mains de Jack s'agrippèrent à ses épaules pour se retenir. Draco le toucha d'une main experte, jouant avec toute sa longueur, son gland et ses bourses et bientôt, la verge de Jack était en érection.

Draco se laissa tomber à genoux et embrassa le bas-ventre de Jack.

« Draco ?

– Tais-toi. »

Jack se tut alors que Draco descendait la ligne de ses poils pubiens. Il plongea son nez dans la toison fournie de Jack, inspirant l'odeur forte qui s'en dégageait. Il souffla doucement sur l'érection et Jack gémit son nom. Utilisant ses mains pour repousser du mieux qu'il pouvait les couches de vêtements qui pouvaient le gêner, Draco embrassa la longueur de Jack.

« Oh ! » fit celui-ci.

Et Draco porta à ses lèvres son gland, le faisant lentement glisser sur sa langue et emplir sa bouche.

« Bordel, Draco », glapit Jack, une main saisissant ses cheveux alors que Draco s'abaissait sur lui.

Draco n'avait jamais fait ce genre de baiser à quelqu'un. Son affaire avec le Français, c'était lui qui avait reçu une fellation. Il essaya d'utiliser les souvenirs qu'il en avait pour provoquer du plaisir chez Jack. Il suçait, éraflait très légèrement ses dents contre la peau sensible par moments, et utilisait ses mains pour jouer avec les boules de Jack. Au vu des gémissements qu'il provoquait au garçon, il devait plutôt bien arriver à ses fins.

Draco se demanda momentanément pourquoi il avait répondu à la douceur du garçon envers lui par un débordement de lascivité excitée. Mais la main qui ébouriffait ses cheveux en accompagnant ses mouvements de va-et-vient le ramenait sur le plaisir qu'il donnait au garçon.

« Draco, je vais… je vais… »

Draco arrêta ce qu'il faisait et termina Jack avec ses mains, frottant sa joue contre sa longueur. Le sexe de Jack eut un soubresaut avant de jouir contre lui. Le liquide chaud s'étala sur sa joue et ses cheveux. Pantelant, Jack reprit sa respiration et Draco lécha avec lenteur le pénis de Jack, découvrant ce goût particulier. Celui-là, il ne trouva pas de problème à l'avaler. Peut-être parce que l'impact émotionnel était différent ?

Il essuya sa joue du dos de la main alors que Jack continuait à flatter sa tête, se remettant de ses émotions.

« Draco, murmura-t-il, tu es toujours si…

– Vindicatif ? dit-il avec humour.

– Étonnant. »

Draco se releva et Jack approcha son visage pour l'embrasser, ne grimaçant même pas au goût sur sa bouche. Il grimaça par contre en découvrant ses cheveux collants.

« Désolé.

– Ne t'excuse pas. »

Draco glissa sa tête dans le cou de Jack et entreprit de le mordiller dans le creux.

« Pourquoi tu me fais toujours des suçons là ?

– Parce que tu les fais toujours disparaître.

– Comment tu sais ça ?

– J'ai supposé. »

Jack soupira et laissa Draco suçoter la peau de son cou. Ses mains firent des ronds dans son dos qui réchauffèrent Draco et firent naître un petit quelque chose au fond de son cœur. Il mordit le cou de Jack et celui-ci poussa une exclamation de douleur.

« T'es un vampire ou quoi ? »

Draco se retira du corps de Jack et celui-ci reprit ses mains pour se frotter le cou.

« Tu peux pas être plus gentil ? » marmonna-t-il.

Draco releva son menton d'un doigt et vola un baiser. Les plaintes de Jack moururent sur leurs lèvres alors qu'il approfondissait le baiser. Sa langue lécha les lèvres boursouflées par leurs multiples embrassades et elles tremblèrent d'impatience. Draco leur répondit en y apposant les siennes. Il gémit en entrelaçant leurs respirations.

« Draco, Draco, Draco, murmurait Jack d'une voix étouffée.

– Jack, lui répondit Draco.

– Non… »

Draco s'écarta.

« Qui alors ?

– Non… » répéta Jack.

D'un geste à la tendresse infini, il glissa une mèche de cheveux collante derrière l'oreille de Draco. Il caressa comme ça ses cheveux. Avec soin. Avec régularité. Draco ne put que placer ses bras autour de son cou et son nez contre celui-ci. Jack continua à remettre ses cheveux en place, les lissant, les dénouant.

« Si doux », dit l'un ou l'autre.


Sa retenue laissa Draco épuisé, il n'aurait jamais cru que des bûches pouvaient causer autant de saleté. Il termina après le couvre-feu et fut accueilli dans la salle commune par une Pansy inquiète de savoir comment ça s'était passé. Draco se laissa tomber sur le canapé à côté d'elle et enleva ses robes, impatient d'en être enfin débarrassé.

« Oh.

– Quoi ? » voulut savoir Draco.

Pansy pointa son cou et Draco plaqua une main dessus. Oh non, Jack lui avait laissé une marque sans qu'il ne s'en rende compte ? Le salaud s'était vengé. Hm… vengé préalablement ? Draco ne voyait qu'avant la fellation comme moment où Jack aurait pu faire ça. Il rougit légèrement.

Les yeux de Pansy se plissèrent, s'étant doutée de quelque chose, et maintenant assurée dans ses doutes par sa réaction.

« Comment tu t'es fait ça ? »

Son ton était inquiet. Oh. Elle avait cru qu'il avait honte et non qu'il était gêné. Le mieux à faire était de… oui…

« Rien du tout », nia-t-il.

Cela confirmerait ses soupçons sur sa honte.

« Tu me caches quelque chose. »

Bon, valait-il mieux nier, mentir ou détourner la conversation dans ce cas-là ? Pansy lui évita de devoir faire un choix en disant :

« Tu n'es pas obligé de tout me dire si tu ne veux pas, mais comprends qu'après ce qu'il s'est passé, je suis inquiète quand tu me caches des choses.

– Je… ce n'était rien, lui promit-il.

– Alors j'espère que tu dis la vérité », abandonna Pansy.


« Hum, hey. »

Draco leva la tête du livre qu'il étudiait. Il fronça les sourcils.

« Qu'est-ce que tu veux, Potter ? »

Il prit la chaise opposée de la table de la Bibliothèque à laquelle Draco s'était installé et s'y assit.

« Euh, je ne te permets pas.

– Je n'en ai pas pour longtemps.

– Alors accouche et repars sauver le monde. »

Potter pinça les lèvres. Il se frotta le menton et dit :

« Est-ce que tu veux nous rejoindre pour étudier ? On s'est installé là-bas. »

De la main il désigna une table dans un coin de la Bibliothèque où Weasley et Granger les regardaient avec appréhension. Draco plissa les yeux.

« Si c'est à cause de ce que tu as vu à l'infirmerie, laisse tomber, je n'ai pas besoin de ta pitié.

– Ce n'est pas… commença Potter.

– Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "laisse-moi tranquille" ? Tu veux encore que je te frappe ? »

Potter rougit et se leva d'un coup.

« J'aimerais que tu sois plus ouvert aux autres, Malfoy.

– Ce ne sont pas tes affaires, alors maintenant (il fit un geste de la main), du balai. »

Potter hésita puis repartit les épaules basses vers ses amis. Il n'avait pas besoin des tentatives de Potter, il avait déjà Jack.


« Tu sais l'autre jour, je me suis confié à toi, dit Draco.

– Avant-hier ? Oui, ça m'a beaucoup touché, dit Jack.

– Tu ne m'as toujours pas vraiment parlé de toi.

– Oh. »

Ils se tenaient la main dans la Salle aux Pleurs, assis contre le mur, et Draco avait posé sa tête sur l'épaule de Jack. La fin de la semaine approchait et Draco était fatigué de toute l'attention qu'il avait dû donner à ses cours aujourd'hui.

« C'est que… si je te parle de moi, tu vas finir par comprendre qui je suis. »

Draco claqua ses lèvres.

« Je ne veux pas être le seul bénéficiaire de cette relation. Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? de la distance que tu crées entre nous ?

– "Cette relation" ? »

Draco rougit. Ça lui avait échappé.

« J'avais ta bite dans ma bouche hier, dit-il crûment. On ne peut pas être "rien". »

Jack toussota à ses mots.

« Et qu'est-ce qu'on est ? demanda-t-il.

– Qu'est-ce que tu veux qu'on soit ? renvoya Draco. Parce que visiblement, pour toi, cette relation ne va que dans un sens.

– Je ne pense pas ça, dit Jack avec force. Je tiens beaucoup à toi. »

Draco rougit, mais se reprit.

« Ce ne sont que des mots. Prouve-le-moi. Parle-moi de toi. »

Un silence lui répondit. Il s'étendit, palpable, et Draco aurait voulu le prendre entre ses mains pour lui tordre le cou.

« O.K. »

Draco se rassit correctement, n'y croyant pas ses oreilles. Il les ouvrit grand.

« Mais… je ne sais pas trop quoi dire. Qu'est-ce que tu veux savoir ?

– Eh bien, une difficulté que tu as en ce moment ?

– Te garder mon identité secrète ? Mais ce n'est pas ça que tu veux entendre, pas vrai ?

– Si, explique-moi. »

Jack soupira et se mit à jouer avec leurs doigts entrelacés. Il traça le tour de ses ongles, marqua ses phalanges.

« Je veux à la fois te le dire et ne pas te le dire. Parce que d'un côté, je veux qu'on se voie à la lumière du jour, mais de l'autre, j'ai peur que si je te le dis, tu vas me détester et ne plus jamais me vouloir.

– Pourquoi tu penses ça ?

– Je suis sûr que tu vas le vivre comme une trahison. Tu vas croire que je me suis moqué de toi. »

Peut-être qu'il était vraiment Zacharias Smith après tout ?

« Mes amis me disent de ne pas continuer comme ça car je vais finir par te blesser ou être blessé, mais l'idée de t'avouer ma véritable identité m'emplit de terreur.

– Tu as parlé de moi à tes amis ?

– Euh… oui, il ne fallait pas ?

– Tu veux dire qu'ils savent qui je suis ? »

Jack se racla la gorge.

« Oui ?

– Sérieusement ! s'énerva Draco.

– Tu n'en as pas parlé aux tiens ?

– Non ! Parce que tu tiens tellement à ton identité secrète, je n'ai parlé de toi à personne. Parce que je sais garder un secret, moi.

– Tu aurais voulu que je garde notre relation pour moi ? s'enquit Jack, un peu surpris.

– Toute l'école sait que j'ai des troubles alimentaires ! Je n'ai pas envie que des inconnus sachent encore plus de choses privées comme ça sur moi. »

Jack caressa sa main pour le calmer. Ce qui ne fait que plus l'exaspérer.

« Je suis désolé. Mais tu sais, techniquement, tu les connais.

– Tu te rends compte que ça rend ça pire ?

– Arrête de m'attaquer, s'il te plaît, je me sens déjà écartelé sur la situation. Je ne me suis pas confié à toi pour ça. »

Draco grimaça. Il resserra la main de Jack.

« Excuse-moi. »

Jack embrassa le haut de sa tête.

« On parle d'autre chose ?

– Tu es mon petit ami, oui ou non ? » dit Draco, sautant sur l'occasion.

Un silence gêné lui répondit et Jack gigota légèrement.

Oh non. Est-ce que… Est-ce qu'il avait mal compris ? Jack ne voyait-il pas leur relation comme ça ? Pourquoi s'était-il lancé comme ça ? Pourquoi n'avait-il pas pris deux secondes pour réfléchir ? Son cœur était en train de mourir sous la trahison du silence de Jack.

« C'est non, expira-t-il, se sentant plus rejeté qu'il ne l'avait jamais été.

– C'est… je ne peux pas voir notre relation comme ça alors que je te cache mon identité. »

C'était… logique. Même attendrissant de sa part. Mais Draco ne ressentait que le rejet. Il reprit sa main et s'éloigna de Jack. Il ne voulait pas être son petit ami s'il lui cachait son identité, mais il ne voulait pas non plus la lui révéler. Ne pouvait-il pas se décider à la fin ? Se rendait-il compte à quel point il blessait Draco ?

« Draco…

– Non, pas Draco. Tu ne peux pas décider de faire quelque chose comme ça et… et… »

M'avoir quand même. Il ne put terminer, sa gorge se bloqua. Remontant ses genoux contre lui, Draco baissa la tête contre eux et se battit contre ses larmes. Contre, contre, contre. Tout était toujours contre lui. Un sanglot s'échappa du fond de sa bouche.

Les bras de Jack l'entourèrent et il ne trouva pas la force de le repousser.

« Je suis désolé, Draco. S'il te plaît, sois… sois patient avec moi. »

À la plus grande surprise de Draco, il entendit un reniflement émaner de Jack. Il ne pouvait quand même pas pleurer, si ? Pleurer était la spécialité de Draco, pas celle de Jack.

« O.K., souffla-t-il. Je vais attendre. Ne pleure pas, tu ne devrais pas pleurer. »

Un rire étranglé lui répondit dans son dos.

« C'est toi qui me consoles cette fois ?

– Ouais », fit Draco en reniflant.


Il était en cours de Métamorphose et Nott ne pouvait pas s'empêcher de faire l'intéressant. Il avait toujours réponse à tout, et le professeur était loin d'avoir l'autorité de McGonagall, ce qui faisait qu'il essayait toujours d'expliquer les choses à son camarade de Maison, sauf que celui-ci disait « Mais Professeur, dans cette théorie il est dit… ». Nott avait vraiment le don de l'agacer. Et ce n'était absolument pas parce que le garçon avait, en sept ans (et maintenant huit) de Poudlard, toujours refusé de faire partie de la petite Cour qu'il dirigeait.

Si Nott était Jack, cela expliquerait pourquoi il ne voulait pas lui dire qui il était, vu leurs réelles relations. Sauf que Nott n'avait pas de lunettes, mais ce serait très Serpentard d'en mettre juste pour le tromper. Roh, il avait déjà pensé à ça, qu'est-ce qu'il faisait sérieusement ?

Un petit papier tomba du ciel sur son bureau, mais tout le monde étant occupé avec Nott et le professeur, personne n'y fit attention. Fronçant les yeux, il le déplia.

Je crois que je suis amoureux de toi.

Draco releva vivement la tête. Il regarda tout autour de lui pour un indice, un signe, qu'importe. Tous les élèves étaient ennuyés, soit regardant le débat, soit griffonnant sur leurs cahiers, ou dans le cas de Granger, notant le maximum de ce qu'elle pouvait décrypter de la discussion alors que son petit ami dormait dans ses bras à côté et que de l'autre Potter jouait avec sa baguette. Blaise par contre le regardait les sourcils froncés.

Draco reposa ses yeux sur son bureau. Il plongea sa tête dans ses mains, sachant très bien que Jack pouvait être en train de l'observer, parce que ça ne pouvait qu'être lui qui avait écrit le message, à moins que ce ne soit une terrible farce. Les mots qu'il avait lus commencèrent à s'inscrire en lui.

Jack était amoureux de lui ? Comment ? Comment c'était possible ? Cela ne faisait que deux semaines qu'ils se parlaient comme ça. Comment pouvait-il être tombé amoureux ? Draco aurait voulu pouvoir sortir son cœur de sa poitrine et le poser sur la table pour être débarrassé des battements maladifs. Il n'avait pas le droit. Pas après ce qu'il lui avait dit hier. Pas après avoir refusé d'être son petit ami.

Je crois que je suis amoureux de toi.

Ce n'était pas juste.


Draco hésita longuement à aller dans la Salle aux Pleurs ce vendredi soir-là. S'il s'y rendit, c'était plus par crainte de laisser Jack l'attendre que son désir d'obtenir des réponses. En refermant la porte derrière lui et en entendant « Draco ? », il ne put se retenir et laissa sortir la question qu'il n'avait pas voulu poser :

« Ce mot, c'était la vérité ? »

Des froissements de vêtements lui apprirent que Jack se levait.

« Qu'est-ce que tu dirais si c'était le cas ? demanda-t-il avec une crainte au fond de la voix, s'approchant de lui.

– Ça. »

Il se jeta sur Jack pour l'embrasser. Il tomba sur son nez au lieu de sa bouche et dut donc s'y reprendre. Draco n'avait pas prévu de réagir comme ça, il avait voulu s'énerver. Sauf qu'il n'avait pas pu sortir son cœur de sa poitrine pour le laisser sanguinoler sur son bureau, et les mots l'avaient touché en plein dedans. Et les sentiments étaient là. Il ne pouvait pas fermer les yeux sur eux. Fermer son cœur.

Jack tangua sur ses jambes face à l'assaut de Draco. Celui-ci l'embrassait comme jamais, inclinant la tête pour pouvoir toucher sa langue plus profondément, faire fonctionner les muscles de ses lèvres jusqu'à ce que leurs bouches dégoulinent. Draco avait la trique et le faisait savoir à Jack qui poussait des gémissements toujours plus prononcés.

« Draco… supplia-t-il.

– Enlève tes robes. »

Jack s'exécuta et Draco fit de même avec les siennes.

« Donne-les-moi, dit-il.

– Qu'est-ce que tu vas faire ?

– Un lit. »

Draco posa les deux robes au sol et les métamorphosa d'un coup de baguette en un matelas assez large pour deux. Ce n'était pas le luxe, mais ce serait mieux que rien. Sa baguette avait produit des lumières en exécutant le sort, mais Draco avait détourné la tête pour ne pas regarder dans la direction de Jack, même si ce n'était pas l'envie qui le démangeait.

Dans le noir, Draco chercha Jack de la main et lorsqu'il trouva son bras, il le tira vers le lit sommaire. Ils se débarrassèrent de leurs chaussures encombrantes et de leurs chemises. Draco embrassa Jack tout du long.

« Draco, s'enquit celui-ci entre deux baisers, qu'est-ce que tu as en tête ?

– Du sexe. »

Une vive inspiration lui répondit.

« Je n'ai jamais…

– Ne t'inquiète pas, je t'expliquerai si besoin.

– Mais… et si je n'y arrive pas ?

– On recommencera. On avisera à ce moment-là. Maintenant tais-toi et embrasse-moi. »

Les mains que Draco posa sur le torse de Jack se firent demandeuses et Jack répondit à son envie en s'emparant de ses lèvres. Ils tombèrent sur le lit, Jack au-dessus de lui. Sur le dos, Draco leva son genou entre ses jambes pour toucher l'entrejambe de Jack, lui tirant un gémissement surpris. L'embrassant dans l'oreille, Jack lui murmura :

« J'adore comment tu es toujours si passionné pour ces chose-là, mon petit dragon. »

Draco s'embrasa, excité à la fois par les mots et le souffle sur son oreille.

« Encore », quémanda-t-il.

Jack se pencha encore plus sur lui, touchant leurs torses nus, envoyant des frissons dans tout le corps de Draco.

« Tu es terriblement beau. (Un baiser sur sa bouche.) Tu es acharné. (Un sur sa clavicule.) Tu tiens tes positions. (Un entre ses côtes.) Et tu me rends fou. (Un dernier sur son nombril.) »

Draco rougit de plaisir à chaque nouvel assaut. Il n'aurait jamais cru ressentir ça un jour. Jack le touchait partout, créant un brasier à chaque endroit frôlé, embrassé, léché. Son sexe gonflait de plus en plus et il était si serré dans son pantalon. Draco le déboutonna et le fit glisser le long de ses jambes et après un moment de retard, Jack fit de même. Draco posa son pied sur le talon de Jack, son mollet, le creux de sa rotule.

« T'as le pied froid, se plaignit Jack.

– Alors, il devrait t'aider avec ça », dit-il avec taquinerie.

Draco ramena son pied vers l'avant de Jack pour le poser de façon aguicheuse sur sa cuisse, puis l'intérieur de celle-ci et enfin sur le caleçon tendu du garçon. Ce dernier poussa un glapissement étranglé et Draco prit un malin plaisir à frotter son pied contre l'érection de Jack. Celui-ci ne tint plus sur ses bras et tomba sur ses coudes. Il embrassa le creux du cou de Draco alors que celui-ci faisait retomber sa jambe entre celles de Jack.

Le garçon le tenait complètement enfermé, ses genoux coinçant ses cuisses, son postérieur posé sur ses genoux, ses coudes contre ses bras, ses mains maintenant ses épaules, et sa bouche contre la sienne. Draco caressa les cuisses de Jack parce que c'était la seule chose qu'il pouvait faire et se mourait sous les baisers du garçon. Il n'arrivait plus à respirer, mais c'était bon. Si bon. Il n'entendait plus ses gémissements, parce que c'était bon. Si bon.

Jack frotta leurs érections l'une contre l'autre et il frissonna de tout son corps sous le plaisir. Il voulait… Il voulait le toucher directement, sans tissu pour diminuer l'extase. Draco fit écarter les bras de Jack et saisit les fesses de celui-ci des deux mains. Jack gémit dans sa bouche et Draco se dépêcha d'avaler le son.

Il ne s'attarda pas sur le postérieur à sa disposition toutefois. Ses mains remontèrent légèrement, glissèrent sous l'élastique et tirèrent le caleçon vers le bas. Jack expira et leva tour à tour les genoux pour enlever le caleçon et se géra lui-même de le retirer complètement. Draco en profita pour se relever légèrement et enlever son propre caleçon. Il le rejeta sur le côté et ceci fait, il se rassit pour embrasser le ventre de Jack qui était toujours debout sur les genoux. Celui-ci palpitait sous ses lèvres, bougeant au rythme de sa respiration, mais aussi au rythme de son excitation. Il déposa des baisers papillons tout autour de son nombril, appréciant les petits sons étouffés que cela tirait de Jack. Sa peau était légèrement salée et Draco prenait grand plaisir à la lécher. Il glissa sa langue dans le nombril de Jack et celui-ci poussa un petit cri. Son érection frémit contre le haut de son torse et Draco se rapprocha pour se frotter contre elle.

Ses mains qui avaient été posées sur les hanches de Jack jusqu'à présent glissèrent pour empoigner les fesses rebondies, les malaxer. Il avait un truc pour ces fesses, elles étaient si parfaites, si douces, mais aussi si musclées. Il ne pouvait pas s'empêcher de les toucher.

De la bave avait coulé sur son menton et Draco l'essuya de son épaule.

« Tu veux le faire ou je le fais ? demanda-t-il.

– De… de quoi ? »

À sa voix, Jack était déjà complètement parti dans le plaisir. Draco resserra sa prise sur le postérieur et dit :

« La pénétration. Qui la fait ?

– Oh, fit Jack, gêné. Est-ce que… je peux ? »

Draco donna une petite claque à une fesse.

« Puisque je te le propose. »

Il relâcha le fessier de Jack avec une pointe de déception à l'idée de ne plus taquiner cette peau rebondie. Mais ce qui l'attendait le faisait frissonner d'anticipation. Un mal pour un bien. Il s'écarta légèrement de Jack pour que celui-ci s'assoie fasse à lui.

« O.K., dit celui-ci avec nervosité. Comment ça se passe ?

– Tout d'abord, il faut que tu me prépares. Sauf si tu veux faire ça dans la douleur. Tu veux faire ça dans la douleur ?

– Quoi ? Non ! Je veux te faire du bien.

– Bien, parce que je n'aime pas la douleur. »

Jack eut un rire incrédule à leur conversation.

« Tu es génial, Draco, je t'adore. »

Draco rougit et l'ignora.

« Quand je serai prêt, tu pourras y aller. Des questions ?

– Hum, avec ton Français, là, il t'avait pénétré ?

– Ouais, jaloux ?

– Non, dit Jack même s'il l'était.

– Bon, tu comptes attendre midi à quatorze heures ? Touche-moi. »

Draco adorait commander Jack comme ça. Surtout parce que le garçon faisait tout ce qu'il voulait. Jack le toucha, appliquant sa paume ouverte sur ses côtes saillantes. Obéissant à la légère poussée, Draco s'allongea sur le dos. Le matelas était ferme sous lui et confortable.

« Tu connais le sort de lubrifiant ? demanda-t-il.

– Non, avoua Jack.

– Attends. »

Se penchant sur le côté, Draco chercha sa baguette qu'il avait laissée au sol.

« Ça va faire des étincelles ? s'inquiéta Jack.

– Non, pas ce sort. Donne tes mains. »

Jack dut les tendre mais évidemment, Draco ne pouvait pas les voir. De son autre main, il les chercha dans l'air devant lui puis saisit le poignet de l'une. Pointant sa baguette sur l'endroit où devaient se trouver les mains, il lança le sort.

« Oh c'est tout bizarre.

– C'est du lubrifiant, Jack. Maintenant, fais-en bon usage. »

Jack rit.

« Oui, mon dragon. »

Jack s'installa entre les jambes que Draco avait écartées et toucha son ventre, laissant une traînée huileuse sur sa peau. Il glissa vers le bas, faisant soupirer Draco. Ses doigts caressèrent ses poils drus juste au-dessus de son pénis avant de le prendre en main. La sensation était douce, moite, chaude, parfaite. Draco trembla sous les quelques mouvements de va-et-vient que Jack fit. Il s'arrêta toutefois, au déplaisir de Draco, et ses mains descendirent encore plus bas, plus bas que ses bourses, entre ses fesses. Draco plia les jambes pour que Jack ait la meilleure position possible. Sa respiration faisait une course effrénée à l'idée des doigts de Jack.

Ceux-ci tâtillèrent légèrement la raie de ses fesses avant de faire des cercles autour de son entrée. L'érection de Draco tremblait d'excitation. Finalement, un doigt tenta une intrusion. Juste une phalange. L'intérieur de Draco se resserra autour de celui-ci. Il se mordit la lèvre. Le doigt tourna puis il s'enfonça un peu plus loin.

« C'est étrange, exhala Jack.

– Garde tes commentaires pour toi.

– Je ne… ce n'était pas…

– Tu ne t'es jamais touché là ?

– … Non.

– Tu veux que je te le fasse pendant que tu me le fais ?

– Hm… ouais. »

Draco se lécha la lèvre.

« Tourne-toi vers moi.

– Hein ?

– 69, allez. Ne me dis pas que tu connais pas. »

Jack poussa un "pff" amusé. Son doigt quitta son corps. Draco poussa une plainte de déception.

« Montre-moi où t'es, je veux pas t'enfoncer mon genou dans ta jolie tête. »

Draco éclata de rire et, utilisant ses mains, guida le corps de Jack pour qu'il se tourne au-dessus de lui. Draco embrassa la cuisse à sa droite. Jack dit :

« Si on n'y voyait pas rien, j'aurais jamais fait ça.

– Je t'ai pas dit que je voyais dans le noir ? Beau cul, Jack. »

Jack explosa de rire, s'appuyant sur les genoux pliés de Draco. Et sans prévenir, il posa une main sur son sexe. Draco poussa une exclamation.

« C'est pas le bon endroit, dit-il ironiquement.

– Je sais. »

Et ce con souffla sur son sexe. Merlin. Des gémissements échappèrent Draco et il plaqua une main sur sa bouche. Jack lui souffla sur toute sa longueur, effleurant juste du bout des lèvres sa peau tendue. Draco ne pouvait même pas commencer à décrire ce que cela lui faisait ressentir.

« Bah alors ? rit-il sur son gland. Tu n'étais pas censé me faire découvrir des choses ? »

Revenant sur terre, Draco remonta ses mains le long des jambes de Jack avant de prendre ses fesses en coupe. Et parce qu'il s'agissait du fessier de Jack, il le pétrit, y enfonçant ses doigts. Les jambes de Jack tremblèrent contre lui. Draco fit glisser un doigt le long de la raie pour finir par le déposer en travers de l'entrée de Jack. Celle-ci tressautait, se contractant et se décontractant d'appréhension. Il appuya sa phalange contre les muscles.

« Ne m'oublie pas », se plaignit Draco doucement.

Aussitôt, les doigts de Jack redescendirent sous ses bourses pour que l'un d'eux rerentre en lui. Tout en essayant de se détendre à l'intrusion étrangère dans son corps, Draco fit rentrer son propre index en Jack.

« Oh.

– Tu me dis dès que tu veux que j'arrête.

– O.K… »

Draco n'avait pas de lubrifiant sur ses doigts alors il y alla lentement, habituant doucement Jack à sa présence. Jack de son côté glissa un autre doigt en lui, faisant pousser un gémissement à Draco. Les mouvements qu'il faisait chez Jack s'arrêtèrent un instant pour que Draco apprécie ceux qui lui remuaient l'intérieur, s'enfonçant toujours plus profondément en lui. Draco caressa la peau sensible et chaude autour de son doigt, l'éraflant très légèrement avec son ongle coupé court. Il glissa un deuxième doigt quand Jack glissa le troisième.

Draco se faisait baiser par les doigts de Jack et putain, qu'est-ce qu'il aimait ça. Ça lui retournait le ventre, le bas-ventre. Les doigts s'enfonçaient et ressortaient, luisant de produit. Les autres doigts de Jack, ceux sur son genou, s'enfoncèrent dans sa peau, provoquant une légère douleur excitante.

« Merde ! » s'exclama-t-il quand les doigts de Jack touchèrent sa prostate.

Essoufflé par les mouvements qui le déchiraient de l'intérieur, Draco ne pensait même plus à bouger sa propre main fourrée entre les fesses de Jack. Le garçon le retoucha à cet endroit-là, lui tirant le meilleur hoquet qu'il avait jamais eu. Draco fit retomber sa tête sur le matelas, retirant ses doigts avec un soupir de plaisir alors que Jack repoussait encore et encore en lui. Son pénis tressaillait en rythme et n'y tenant plus, Draco vint se toucher pour se soulager du supplice.

« Jack… soupira-t-il. Pas plus.

– Tu es prêt ? dit-il en s'humectant les lèvres.

– Oui. S'il te plaît. »

Jack quitta sa position. Draco se prit son pied dans la tête.

« Aouch.

– Désolé. Attends. »

Jack plaça ses mains luisantes sur son ventre et elles tournèrent avec lui alors qu'il se remettait en face de Draco. La jambe gauche de Draco eut le plaisir de recevoir les frottements du pénis de Jack pendant le déplacement, tirant des exclamations au garçon. Quand Jack se fut enfin installé entre ses jambes, il se baissa pour embrasser Draco en saisissant son visage, le rendant tout huileux. Draco entoura son dos de ses bras pour approfondir leur baiser et leurs sexes se touchèrent, transmettant des ondes de plaisir jusque dans son cerveau. Ils gémirent sur la bouche de l'autre.

Draco enserra toujours plus Jack et celui-ci ne tenant plus sur ses bras l'écrasa de son poids, glissant ses mains sous ses aisselles et sur ses épaules.

« Merlin, Draco. »

Draco répondit en enfouissant sa tête dans ses cheveux. Une de ses jambes vint enlacer la taille de Jack, pressant leurs érections l'une contre l'autre. Puis, prenant de l'élan, il renversa leur position, tirant un cri de surprise de Jack.

« Je ne pensais pas… haleta celui-ci, que tu avais de la force comme ça.

– Tu t'es laissé faire », sourit Draco en haussant les épaules.

Il s'assit sur le ventre de Jack, faisant glisser ses mains sur son torse, traçant ses tétons. Les mains de Jack flattèrent ses cuisses. Draco se recula légèrement et, plaçant une main derrière lui, saisit le sexe de Jack. Il frotta ses fesses contre lui, aidé de sa main.

« Draco, arrête ça.

– Quoi ? Tu n'aimes pas ? demanda-t-il innocemment, soulevant légèrement les fesses pour que son pénis glisse le long de sa raie, tirant une autre exclamation de Jack.

– Arrête de me tourmenter.

– Tes désirs sont des ordres, mon Jack. »

Il s'installa mieux au-dessus de Jack et, s'aidant de sa main, fit rentrer le bout de sa verge en lui. La chaleur explosa à l'intérieur de lui et il gémit. Bordel, pourquoi c'était si bon ?

« Oh bordel, Draco. C'est serré. »

Ses doigts sur ses cuisses griffèrent sa peau. Posant les mains sur le torse de Jack, Draco s'empala un peu plus sur le pénis de Jack. Leurs gémissements emplissaient l'air et bientôt, Jack était entièrement en Draco. Ils restèrent un moment dans cette position, tremblants. Puis Draco se releva légèrement et les mouvements commencèrent. Jack bougeait des hanches en rythme, en demandant toujours plus, s'enfonçant en Draco dès qu'il avait le malheur de remonter.

Draco se laissa tomber en avant pour saisir les lèvres de Jack, les mordiller. Les mains de Jack se placèrent sur ses hanches, accompagnant leurs mouvements. Draco avait les orteils tout repliés sous le plaisir. Jack atteignait cet endroit en lui à chaque fois que leurs peaux claquaient l'une contre l'autre et bordel que c'était bon. Se redressant, Draco saisit son sexe pour se masturber violemment. Le sexe de Jack le brûlait tout le long de sa colonne vertébrale.

« Je vais… Je vais… »

Draco jouit entre eux, hoquetant. Il se resserra sur Jack, lui tirant un profond gémissement et le faisant pousser en lui plus fort. Épuisé par la libération qui l'avait pris, il arrêta de bouger un moment. Puis, pour Jack, il recommença à rouler des fesses et il ne fallut pas longtemps avant que Jack n'enfonce ses doigts dans ses meules et soit tout à fait incapable de lui annoncer sa venue.

Il haleta, donnant encore quelques coups en lui avant de s'arrêter définitivement. Draco se pencha et l'embrassa lascivement. Jack gémit doucement contre lui, caressant son dos et sa colonne vertébrale ressortissante. Il caressa également les os de ses hanches et le manque de chair à caresser à ces endroits-là. Draco avait déjà les joues embrasées par leur activité, mais elles rougirent encore plus. Il regretta soudain sa maigreur et de n'être qu'un sac d'os. La honte le prit et il retira enfin le pénis de Jack en lui.

Il s'agenouilla à côté de lui et Jack continua à flatter ses cuisses. Draco remercia, pas pour la première fois, les pénombres de la Salle aux Pleurs. Jack n'aurait sûrement jamais voulu faire ça avec lui s'il avait pu voir à quoi son corps ressemblait vraiment.

« C'était génial, dit Jack en même temps qu'une larme coulait sur la joue de Draco.

– Ouais… » approuva-t-il, tout émotionné.

Jack prit une de ses mains et en embrassa les phalanges.

« Qu'est-ce qui ne va pas ?

– Rien. »

Jack tira sur sa main et Draco éclata en sanglots. Surpris, Jack se releva et le prit dans ses bras, l'enlaçant avec une délicatesse qui lui fit mal. Il embrassa sa joue.

« Dis-moi.

– Je… bloqua Draco. Je… Si tu me voyais vraiment, tu n'aimerais pas ce que tu verrais.

– Draco, je sais déjà à quoi tu ressembles, lui dit Jack avec le ton doux de l'évidence.

– Non, tu ne sais pas vraiment. Tu ne m'as jamais vu nu. »

Un silence lui répondit et Draco baissa la tête, essuyant ses larmes.

« Est-ce que tu veux que… je te regarde ? Pour de vrai ? »

Draco fronça les sourcils.

« Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Je pourrais invoquer une lumière…

– Mais… fit Draco confus, je croyais que tu ne voulais pas que je te voie.

– Tu n'aurais pas à me voir… Tu pourrais mettre un bandeau. »

Draco hésita, réfléchissant.

« Est-ce que tu veux faire ça ? demanda Jack.

– Je ne sais pas… Tu… tu veux vraiment voir ma mocheté ?

– Tu n'es pas moche. Et oui, je veux te voir. (Il l'embrassa.) Montre-moi. »

Son ton était suppliant alors Draco acquiesça.

« D'accord, souffla-t-il.

Accio baguette, fit Jack.

– Tu maîtrises la magie sans baguette ? demanda Draco, impressionné.

– Juste pour quelques sorts. »

Jack invoqua un bandeau et le noua derrière la tête de Draco. Un peu mal à l'aise, Draco toucha ses yeux bandés. Il allait vraiment faire ça ? Laisser Jack le voir nu ? Il coinça une main entre ses cuisses de gêne.

« Lumos Maxima », chuchota Jack.

Draco frissonna alors que la pénombre sous le bandeau devenait plus claire. Le bandeau était bleu nuit, en soie. Il cligna des yeux. Jack ne disait rien. Draco baissa la tête, il ne devait pas aimer ce qu'il voyait.

Il sursauta quand une main toucha son bras.

« Tu es… commença Jack.

– Un cadavre ambulant.

– Magnifique, le contredit-il.

– Ne mens pas. Un corps comme le mien ne peut pas être magnifique.

– Non, c'est un corps malade. Mais ça n'empêche pas que je te trouve magnifique. »

Les épaules de Draco remontèrent légèrement et il serra les lèvres, des larmes s'échappant de ses yeux. Jack les essuya aussitôt de ses pouces. Il plaça une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et l'embrassa tendrement sur les lèvres.

« Tu es magnifique. »

Draco pleura un peu plus alors il redit encore et encore :

« Tu es magnifique. »

Et il le toucha, du bout des doigts, sur tout son corps, sur ses joues creuses, ses côtes qu'on pouvait compter, sa colonne proéminente, ses hanches saillantes, ses genoux osseux.

« Tu es magnifique », répéta-t-il.

Et Draco finit par le croire.


Après que Jack leur avait lancé des sorts de nettoyage et qu'ils avaient réteint la lumière, Jack et Draco s'étaient rhabillés, faisant redevenir leur matelas de simples robes d'école. Ils avaient parlé un peu, de choses sans importance, des cours, des professeurs, des examens qui allaient vite arriver, de la sortie à Pré-au-lard qui avait lieu le week-end d'après. Puis avant de partir, Jack avait embrassé Draco en lui promettant de revenir le lendemain.

Draco avait attendu qu'il soit loin dans les cachots, en profitant pour remettre ses sentiments en place, et il était sorti. Vu l'heure, le dîner était bien avancé, mais il avait encore le temps d'y faire acte de présence.

Pansy détourna le regard quand il s'installa à côté d'elle. Oups, elle était en colère contre lui. Il remplit son assiette de salade et même d'un peu de viande. Peut-être que s'il lui montrait qu'il mangeait autant, elle lui pardonnerait plus rapidement.

Il mangea sans appétit, mais la nourriture ne pesa pas trop dans son estomac. Il avait mal aux fesses, assis comme ça directement sur le banc et il passa tout le reste du dîner à gigoter sur place pour trouver une bonne position. Pansy ne lui parla pas de tout le repas. Draco s'en voulut d'être tellement entransé par Jack qu'il avait loupé la majeure partie du dîner. Certes, c'était une distraction qu'il accueillait bien trop vite. Ça l'arrangeait bien de repousser le moment de manger.

Devrait-il demander à Jack de le rejoindre après manger plutôt ? Ils seraient moins pris par le temps aussi. Oui, il ferait ça. Il lui laisserait un message. Et il mangerait à l'heure avec Pansy.

Quand le dîner fut fini et qu'ils retournèrent dans les cachots, Pansy chuchota à Draco :

« J'ai besoin de parler avec toi en privé. »

Draco fronça les sourcils. Il lui envoya un air interrogateur. Pansy avait les joues un peu rouges et sa bouche faisait une légère moue gênée. Il s'était attendu à ce qu'elle soit en colère. Pourquoi paraissait-elle aussi mal à l'aise ? Ils entrèrent dans la salle commune.

« Gregory, dit Draco, j'ai entendu Blaise dire qu'il connaissait le moyen d'entrer dans les cuisines. Tu devrais aller lui demander, comme ça tu pourrais avoir enfin toutes les tartes que tu veux. »

Gregory roucoula de plaisir et partit immédiatement à la chasse au Blaise, qui était sûrement en train de faire ses devoirs du côté des tables d'études. Draco amena Pansy dans son dortoir. Nott n'était pas là, ce qui était pour le mieux.

Pansy s'assit d'office sur le lit de Draco et celui-ci s'installa à sa gauche.

« Je suis désolé, Pansy, commença-t-il immédiatement.

– Pourquoi ? » s'exclama-t-elle, surprise.

Draco fronça les sourcils.

« D'être arrivé en retard pour dîner. Tu n'es pas en colère ? Ce n'est pas pour ça que tu voulais me parler ? »

Pansy parut infiniment embarrassée, ses pieds battirent le vide et elle serra ses mains sur ses robes.

« Eh bien, c'est en quelque sorte à propos de ça que je voulais te parler, mais pas pour les raisons auxquelles tu penses.

– Comment ça ? »

Elle soupira. Puis se tint droite et lui dit directement :

« Je t'ai suivi.

– Suivi ? » fronça-t-il les sourcils.

Puis il écarquilla les yeux, comprenant soudain. Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Pansy expliqua, les mots dégringolant de sa bouche :

« Depuis le début de l'année, tu disparaissais avant l'heure du repas, mais je n'ai jamais rien dit. Sauf qu'avec ce qu'il s'est passé la semaine dernière, cela a commencé à m'inquiéter, donc je t'ai suivi. »

Un nœud se forma dans l'estomac et la gorge de Draco.

« Qu'est-ce que tu as vu ?

– Rien du tout, je te promets, je n'ai rien vu du tout. Et de toute façon, il fait vachement sombre dans cette partie des cachots.

– Ce que tu as entendu, alors ? »

Elle soupira.

« Le début. Quand j'ai compris ce que vous alliez faire, je suis partie. Je suis désolée de t'avoir suivi comme ça, Draco. Je pensais que tu faisais un truc pas bien. Je n'aurais jamais… je ne t'aurais jamais suivi si j'avais su que c'était un rendez-vous amoureux. »

Draco mit son visage dans ses mains de gêne.

« Hum… depuis… depuis quand tu vois ce garçon ? » demanda-t-elle d'une voix aiguë.

Draco hésita. Pansy avait les joues rouges de chez rouges et n'osait pas croiser son regard. Il fit retomber ses bras sur ses jambes avec un soupir.

« Deux semaines.

– Que deux semaines ? Mais… qu'est-ce que tu faisais dans cette pièce avant ? »

Draco se frotta la nuque.

« Je pleurais.

– Oh… »

Elle fit une moue. Puis elle l'enveloppa d'un câlin avant de le relâcher aussitôt.

« Je suis désolée de ne pas avoir été présente pour toi.

– Je ne cherchais pas à te rendre présente non plus…

– Mais j'aurais dû me rendre compte que tu n'allais pas bien. Je voudrais que tu me dises tout. Tu es mon meilleur ami, Draco. »

Elle prit sa main, entrelaçant leurs doigts.

« Et donc… euh… tu me présenteras ce garçon ? »

Il avait envie de tout lui raconter. Tout. Mais il n'était pas sûr d'être encore prêt.

« Il est très secret, décida-t-il de dire.

– Oh, je vois. Et… tu l'aimes bien ? »

Draco rougit.

« Ouais. »

Pansy lâcha sa main pour lui tapoter l'épaule.

« Tant mieux pour toi.

– PANSY ! TU ES DANS LE DORTOIR DES GARÇONS ! s'écria Gregory, les faisant sursauter.

– Gregory ! s'exclama Pansy avec stupeur. Ne crie pas comme ça, tu m'as fait la peur de ma vie.

– Mais tu es sur le lit de Draco. Ce n'est pas bien d'être sur le lit du sexe opposé. Pourquoi tu es sur le lit de Draco ?

– Je, je, j'allais maquiller Draco ! lâcha Pansy.

– Quoi ? » grommela Draco.

Pansy lui fit une grimace d'excuses. Gregory se laissa tomber sur son lit qui était à côté de celui de Draco.

« Oh, c'était ça. Est-ce que tu vas lui mettre ton rouge à lèvres ? Parce que j'aime beaucoup ton rouge à lèvres. »

Pansy rougit et fit un geste de la main vers Gregory qui disait « toi, alors ». Pansy avait un beau rouge à lèvres. Ça lui faisait de belles lèvres violet foncé. Mais son amie lui aurait dit que non, ce n'était pas du violet foncé, c'était du plum royale, quoi que ça voulait dire.

« Pourquoi tu n'en mettrais pas à Gregory, plutôt qu'à moi ? » proposa Draco, déterminé à se trouver une issue de secours.

Pansy claqua dans ses mains.

« Mais oui, quelle bonne idée ! Greg', reste-là, je reviens tout de suite. »

Leur amie sortit du dortoir pour aller dans le sien récupérer son nécessaire à maquillage. Draco et Gregory s'échangèrent un sourire en attendant, et comme ils étaient seuls, Gregory sortit le serre-tête qu'il avait toujours dans sa poche pour le mettre sur ses cheveux.

« Tu crois que je devrais me laisser pousser les cheveux ? murmura-t-il.

– Ouais, lui dit Draco avec un sourire. Ça t'irait bien. »

Gregory rosit de plaisir et Pansy revint avec son petit nécessaire. Elle transforma l'oreiller de Draco en un siège rond et s'installa en face de Gregory.

« Tu veux la même couleur que moi ? J'ai d'autres couleurs sinon.

– La même couleur, réclama Gregory.

– O.K. »

Elle sortit son rouge à lèvres et ouvrit le bouchon avec un pop.

« Il a été enchanté pour garder parfaitement la couleur au moins douze heures. Mais si tu n'aimes pas, je pourrai toujours l'enlever avec un coton-essuie-tout. »

Gregory hocha la tête et Pansy lui demanda de faire la moue. Pinçant, elle, les lèvres, elle appliqua le rouge à lèvres sur la bouche tremblotante de Gregory. Draco regardait avec amusement et intérêt la bouche de son vieil ami se faire peinturer.

« Fais ça », dit Pansy en faisant des bruits avec sa bouche qu'elle fermait en pinçant et rouvrait.

Gregory s'exécuta et Pansy reboucha son rouge à lèvres.

« Parfait ! s'exclama-t-elle. Alors Draco, qu'en penses-tu ?

– Hum… Je pense que quelque chose de plus rouge – sans que ce soit pétant hein – lui irait mieux.

– Tu trouves aussi ? Attends Gregory, avant de te faire essayer tous mes rouges à lèvres, laisse-moi essayer quelque chose. »

Elle sortit sa baguette et la pointa sur la bouche de leur ami. À chaque coup de baguette, elle modifia la couleur du rouge à lèvres. Elle passa comme ça sur tout le spectre des couleurs avant de se poser sur un rouge sombre, légèrement moins épais que le violet de Pansy.

« Qu'est-ce que tu en penses ? demanda Pansy en tournant la tête en arrière vers Draco.

– Oui, beaucoup mieux.

– Très bien ! sourit-elle. Tu peux te regarder dans le miroir, Greg'. »

Le garçon se précipita dans la salle de bain pour faire juste ça et Pansy sourit à Draco.

« Tu crois qu'il va nous le dire quand qu'il voudrait mettre une jupe ?

– Quand il sera prêt », lui répondit Draco avec un sourire.

Et le jour où Gregory montrerait son intérêt, ils seraient là pour lui proposer la meilleure jupe qu'il soit.


Ce samedi-là, Draco fit enfin quelque chose qu'il s'était refusé de faire. Il fit une bataille de boule de neige avec ses amis. Lorsqu'ils les virent s'amuser comme ça dans la neige, d'autres Serpentard vinrent les rejoindre, puis d'autres élèves d'autres Maisons et bientôt, ce fut une bataille généralisée. Même le Trio les rejoignit et Draco prit un malin plaisir à envoyer une bonne boule de neige bien tassée en plein dans la tronche de Potter. Celui-ci lui envoya un regard ardent de vengeance et un sortilège bien placé qui l'enfouit sous la neige, ne laissant dépasser que sa tête. Le regard de Draco lançait des éclairs et cela fit exploser de rire Potter.

Granger rit aussi, mais ce fut elle qui le libéra, tapotant ses vêtements pour retirer toute la neige. Draco ne s'était jamais autant amusé et il n'arrivait pas à croire qu'il l'avait fait avec eux. Depuis la fin de la guerre, ses relations avec le Trio étaient cordiales et froides, sans plus. Il n'avait jamais envisagé qu'il pouvait bien s'entendre avec eux. Draco se surprit à le vouloir.

Il repensa à la fois où Granger s'était proposée pour être sa partenaire de potions, quand Weasley l'avait appelé "vieux", lorsque Potter lui avait proposé d'étudier avec eux.

« Désolé, Malfoy, s'écria Potter avec un énorme sourire. Comprends-le, c'était juste pour me venger. »

Draco haussa les épaules, le coin de ses lèvres se retroussant juste un peu. Une boule de neige frappa Potter sur le côté. Tout le monde tourna la tête vers Pansy, qui faisait sa tête d'ange. Potter eut un nouveau sourire et il prit une grande pelletée de neige qu'il commença à tasser. Pansy s'enfuit en criant, rigolant. Avec l'aide de Weasley, Potter fit un énorme nuage de boule de neige et les envoya dans la direction de Pansy d'un coup de baguette. Il toucha tout le monde, signant sa victoire pour la bataille de boule de neige.

« Impressionnant », laissa échapper Draco avant de pouvoir s'en empêcher.

Potter se tourna vers lui, les joues rougies par le froid.

« Les batailles de boule de neige avec les Weasley tous les ans sont un excellent moyen de développer des techniques inarrêtables », sourit-il.

Face à ce sourire, Draco se sentit incapable de ne pas y répondre. Décidément, il y avait quelque chose de bizarre avec Potter aujourd'hui.

« Draco ! s'écria Gregory. J'ai de la neige dans mes vêtements », se plaignit-il.

Draco se précipita vers son ami pour l'aider à se débarrasser de la neige. Il était hors de question que le grand dadais attrape froid. Comment ferait-il sans sa présence réconfortante en cours sinon ?

Plus tard dans l'après-midi, après qu'ils avaient tous fait un tour dans les douches pour se réchauffer, Draco se rendit dans la Salle aux Pleurs. Il réfléchit deux secondes sur comment il allait laisser son message avant de partir sur de simples flammes. Elles seraient immédiatement visibles par Jack et, comme c'était de la magie élémentaire, il n'aurait pas à s'inquiéter à ce que son message disparaisse trop tôt. Le mot qu'il laissa fut simple.

Jack, retrouve-moi ici après le dîner.

Il hésita longuement à laisser un petit cœur, un love, un xoxo, un truc gnian-gnian quoi. Sauf qu'il était Draco Malfoy, et les Draco Malfoy ne disaient pas des trucs gnian-gnians. À la place, il signa :

Ton dragon.

Bon d'accord, il aimait bien les trucs mielleux.

Cette fois-ci, Draco fut à l'heure pour dîner et l'excitation de "voir" Jack était telle qu'il ne fit même pas attention à ce qu'il mettait dans sa bouche, si bien qu'il mangea presque la quantité qu'il mangeait autrefois. La sensation de son ventre plein était étrange, mais terriblement réconfortante.

Lorsqu'ils quittèrent la Grande Salle, Draco glissa à Pansy :

« Je vais voir Tu-sais-qui.

– Tu vas voir le Seigneur des Ténèbres ? » s'étonna-t-elle.

Draco frappa son bras pour cette terrible plaisanterie et elle éclata de rire.

« Amuse-toi bien », lui murmura-t-elle avec un sourire malicieux.

Draco rougit et Pansy le fit baisser la tête pour lui coller un énorme smack sur le front.

« J'ai la trace de ton rouge à lèvres sur mon front, pas vrai ? »

Les yeux de Pansy scintillèrent.

« C'est pour montrer à ton ami que tu m'appartiens.

– Hum, il ne la verra pas.

– Comment ça ? s'étonna Pansy.

– On allume pas la lumière dans la Salle… dans la salle.

– Quoi ? Vous faites ça dans le noir ?

– Jack… ne veut pas… que je le voie ?

– Pardon ? »

Pansy les fit s'arrêter dans les cachots, faisant signe à Gregory de continuer son chemin. Elle plissa les yeux vers Draco.

« Draco, rassure-moi d'une chose… Tu as déjà vu ce Jack ?

– Non ? hésita Draco.

– Dracooooooo.

– Pansy ! » rétorqua-t-il.

Pansy prit ses bras, l'obligeant à le regarder.

« Ce n'est pas sain, Draco.

– Je sais, mais… »

Ils se regardèrent dans les yeux et Pansy fut la première à les baisser en soupirant. Elle prit le bras de Draco et le tira vers le mur du couloir et le força à s'asseoir. Elle s'installa en face de lui.

« Je te promets que je ne vais pas être longue, mais laisse-moi te raconter une histoire. Quand on était en cinquième année… je suis sortie avec une fille. »

La bouche de Draco se décrocha. C'était la première fois qu'il entendait parler de ça !

« Cette fille c'était… Lavande Brown. »

Draco lui fit un froncement de sourcil cette fois.

« Oui, je sais, très mauvais choix. Mais j'étais amoureuse et… Bref, elle ne voulait pas que les autres sachent pour nous. Je pensais toujours qu'elle finirait par me reconnaître et accepter d'annoncer officiellement qu'on sortait ensemble. Mais malgré toutes ses promesses, elle n'a jamais voulu. Cela ne s'est pas bien terminé.

– Je ne savais pas, souffla Draco.

– Normal, je ne te l'ai jamais dit, sourit Pansy. Je me doutais que tu étais gay, mais j'attendais que tu me le dises pour tout t'avouer. Désolée d'avoir tant tardé.

– Ne t'excuse pas, c'est moi qui aurais dû ouvrir les yeux sur toi. Je suis ton meilleur ami et je ne me suis rendu compte de rien.

– Maintenant tu comprends ce que j'ai ressenti, plaisanta Pansy en tapotant son genou. Mais tout ça pour dire. Fais gaffe. Ton Jack ne voudra peut-être jamais que tu le voies. Il ne voudra peut-être jamais sortir de cette salle dans laquelle vous vous enfermez. »

Draco baissa les yeux.

« J'espère que tu as tort.

– Moi aussi, Draco, moi aussi. »

Elle continua à tapoter son genou.

« Mais sinon, j'ai une solution pour toi. À vrai dire, ça m'étonne que tu n'y aies pas pensé avant.

– Ah ?

– Potion nyctalope. »

La bouche de Draco fit un "O".

« C'est très… très Serpentard ça, ma Pansy. »

Celle-ci lui répondit par un sourire et repoussa ses cheveux d'une main experte.

« Le labo d'étude ? Demain après-midi ? proposa-t-elle.

– Oh oui », s'enthousiasma Draco.

Ils se firent un high five. Oh, Draco avait hâte. C'était toujours drôle de faire des potions avec Pansy. Celle-ci attrapa son visage dans ses mains et lui colla un bécot sur le front. Puis parce que Draco lui lança un regard noir, elle rit et fit disparaître les deux traces de baiser avec son coton-essuie-tout.

« Allez, pour de vrai cette fois, amuse-toi bien. »

Ils se relevèrent et Pansy fit un signe de la main à Draco en partant. Ce dernier suivit le chemin qui menait dans la partie moins traversée des cachots et rejoignit la Salle aux Pleurs. Quand il y entra, les flammes de son message flottant n'étaient plus là.

« Jack ?

– Hey », lui répondit celui-ci.

Draco referma la porte derrière lui, rendant la pénombre encore plus noire.

« Je te préviens tout de suite, mon corps n'est pas encore remis d'hier. »

Il l'avait dit avec confiance, mais sous cette phrase se cachait un peu de honte face à son corps décharné, incapable de tenir physiquement, surtout qu'il avait couru partout dans la matinée. Il n'était clairement pas en état de faire des galipettes.

« O.K., on ne fera rien de pas très catholique alors.

– Pas très quoi ?

– C'est une expression moldue. »

Draco s'assit à côté de Jack. Il prit sa main dans la sienne.

« Tu ne veux pas me dire qui tu es, aujourd'hui ? »

S'il lui disait, il n'aurait pas besoin de concocter la potion avec Pansy demain.

« Je ne peux pas, Draco… Pas tout de suite.

– Quand ? »

Il ne voulait pas être la Pansy de Lavande Brown.

« Laisse-moi juste encore un peu de temps. J'essaie de faire quelque chose, tu comprendras quand je te le dirai.

– Tu promets ?

– Je te le promets. »

Draco remonta la manche des robes et de la chemise de Jack et déposa des baisers sur chaque parcelle de peau qu'il dévoilait. Jack pouffa de rire. Quand Draco ne put pas plus repousser les vêtements, il s'enfonça dans le cou de Jack pour l'y embrasser. Tendrement, affectueusement, passionnément. Tous les adverbes. Jack pouvait avoir tous les adverbes qu'il voulait. Jack exhala sous son attaque.

« Un jour, j'espère bien voir cette marque tenir, dit Draco en s'éloignant.

– Pourquoi tu as déplacé l'heure de notre rendez-vous ? demanda Jack, changeant de sujet.

– Je voulais pouvoir manger au dîner à l'heure avec mes amis.

– Oh… Je suis désolé, j'aurais dû y penser.

– C'est à moi de penser à ma santé, pas à toi.

– Mais quand même. »

Draco déplia les jambes en tailleur de Jack pour qu'il les ait étendues et s'allongea en posant sa tête sur ses cuisses, visage vers le haut.

« Câline-moi », réclama-t-il.

Jack s'exécuta et lissa ses cheveux. Après quelques caresses, il utilisa ses doigts pour les glisser le long de son cuir chevelu, tirant des soupirs de plaisir à Draco. C'était apaisant. Il s'en endormirait presque. Il ne voulait pas s'endormir tout de suite par contre.

« Je ne sais pas si je devrais te le dire, dit-il alors, mais aujourd'hui, j'ai appris que Pansy était queer.

– Parkinson ?

– Ouais, elle aime les filles. C'est quand même dingue que j'aie passé toute ma scolarité à Poudlard en pensant qu'il n'y avait personne comme moi ici et en fait ma meilleure amie l'était aussi.

– C'est peut-être pour ça que vous êtes devenus amis. Vous avez peut-être senti que vous étiez similaires comme ça.

– Peut-être. »

Draco réfléchit.

« Naaan, on est devenu ami parce que Pansy avait toujours les meilleurs commentaires sur Potter. Hilarants. »

Jack explosa de rire.

« Je peux voir ça », dit-il entre deux rires.

Draco sourit jusqu'aux oreilles à l'idée d'avoir réussi à le faire rire comme ça.

« Ah, mon petit dragon… » dit tendrement Jack.

Draco se sentit rougir sans comprendre pourquoi. Était-ce le ton de Jack ? Ses inflexions neutres qui prenaient soudainement un timbre marqué par les sentiments. Draco aimait ça. Il aimait beaucoup de choses chez Jack. Il aimait que Jack puisse l'aimer. Puisse croire l'aimer, se corrigea-t-il.

« Est-ce que tu crois toujours que tu es amoureux de moi ? »

Les doigts de Jack s'arrêtèrent un instant avant de reprendre leurs caresses. Ceux d'une de ses mains descendirent sur son visage et touchèrent sa bouche, tirant sa lèvre du bas.

« Je t'aime, Draco, et c'est une chose que je n'aurais jamais cru possible. »

Ses doigts lâchèrent sa lippe et elle rebondit pour retrouver sa place initiale. La pulpe des doigts de Jack traça son nez droit puis ses sourcils.

« Tu ne me demandes pas si je t'aime, dit Draco.

– Je ne peux pas, pas quand tu ignores qui je suis vraiment.

– Alors je vais te le dire quand même. Je t'aime, Jack, ou qui que tu sois. »

Les doigts s'arrêtèrent à nouveau sur son visage et dans ses cheveux. Jack se pencha et embrassa Draco.

Si Pansy avait peur qu'il finisse blessé, Draco était mal parti pour la rassurer. Mais il ne pouvait pas. Leur relation lui faisait ressentir tant de choses. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait bien, plus confiant. Il était apaisé juste par la présence de Jack.

« Tu veux qu'on dorme ensemble ? proposa-t-il, le cœur battant.

– … O.K. »

Draco récupéra donc leurs robes et il fit un lit sommaire comme la veille. Puis ce fut au tour de leurs chemises qui firent une couverture. Jack et lui s'allongèrent, face à face. Le garçon continuait à lui caresser les cheveux et le bout de ses oreilles, frottant son lobe entre ses doigts.

« Tu crois que Rusard risque de nous découvrir ? s'inquiéta Draco. C'est bientôt l'heure du couvre-feu.

– Il ne va jamais dans cette partie du château. Et puis il surveille surtout les couloirs, que les élèves doivent emprunter s'ils font le mur. Il ne regarde pas vraiment dans les salles mêmes. Sauf si Peeves fait une connerie.

– T'as l'air d'avoir beaucoup d'expériences avec Rusard.

– Ouais… »

Draco n'insista pas, ça semblait lié à sa véritable identité. Il se rapprocha de Jack et entoura sa taille d'un bras, fourrant son nez dans son cou.

« Je suis fatigué, marmonna-t-il.

– Alors dors, mon petit dragon. Et je suivrai la devise de Poudlard et ne te chatouillerai pas.

– Quelle preuve d'amour, on ne m'a jamais dit ça », ironisa Draco.

Jack embrassa le haut de sa tête et passa une jambe au-dessus des siennes, l'enfermant complètement dans son étreinte.

« Essaie de rêver de moi. »

Draco rit.

« Si c'est le cas, j'espère que ça sera un rêve sexy. »

Ils échangèrent encore quelques banalités avant que le sommeil ne vienne réclamer Draco.


Potter lui souriait et il lui foutait son poing dans la gueule. Il regrettait aussitôt et prenait son corps sans vie dans ses bras. Jack apparaissait derrière lui et l'enlaçait. Il n'avait pas de visage et quand il voulut l'embrasser, Draco crut que son âme allait lui être retirée par ce baiser.

— Ce n'est pas sain, Harry.

— Ce n'est pas sain, Draco.

Disaient deux voix inquiètes de filles. Deux phrases de deux amies inquiètes.

Draco ouvrit les yeux, et il sut.

Évident. Ça avait été évident. Potter était Jack. Sa certitude que Draco complotait quelque chose au tout début, sa capacité à trouver exactement où il se cachait pour pleurer, ses lunettes, Granger qui, d'un coup, agissait bizarrement avec lui, les regards étranges qu'il avait reçus du Trio ces derniers temps, le fait que Jack avait su que Draco ne mangeait pas, ses tentatives de se rapprocher pour de vrai avec Draco. Ça devait être ça ce qu'il essayait de faire avant de tout lui avouer.

Il y avait juste une chose qui ne collait pas. Jack et Potter n'avaient pas la même voix. Pourquoi ? Comment était-ce possible ?

Cela mit un doute dans sa conclusion. Il avait été si sûr que Jack avait été Smith au début, peut-être qu'il faisait encore une erreur ? Mais son instinct, ses tripes, lui disaient que c'était là la vérité. Harry Potter était Jack.

Draco tourna la tête vers là où Jack devait dormir, remarquant pour la première fois que ses robes étaient redevenues de simples robes et qu'une chemise recouvrait son torse. Une terrible envie de mettre la lumière sur ce visage le prit. Il fallait qu'il soit sûr. C'était nécessaire pour qu'il réfléchisse à ses sentiments. Jack dormait, il ne s'en rendrait pas compte. Et si ce n'était pas Potter, il aurait enfin la réponse quant à l'identité de Jack. Raffermi dans ses décisions, Draco saisit sa baguette et lança un faible Lumos.

Il n'y avait personne.

Draco soupira et réteignit la lumière. Il ne s'était même pas rendu compte que le garçon était parti. Il enfila la chemise, puis ses robes, et quitta la Salle aux Pleurs. Il ne savait pas encore quoi penser de toute la situation et il avait besoin d'une douche.

Il était encore tôt, l'heure peut-être juste après la fin du couvre-feu. Il se dépêcha de rentrer dans son dortoir et ceci fait, il s'enferma dans la salle de bain. Détournant le regard du miroir, il se déshabilla. C'est là qu'il se rendit compte que la chemise qu'il portait n'était pas la sienne. Elle était couleur pêche pastel. Draco pouffa. Typique Potter. Il n'y avait bien que lui pour porter des chemises aux couleurs aussi racoleuses. Il la porta à son nez. Son odeur n'avait pas encore eu le temps de s'imprégner et elle sentait la Cologne avec une pointe boisée. L'odeur de Jack.

Draco soupira. Il était tombé amoureux de Potter, hein ?


Draco avait une sorte de plan. Ce n'était pas vraiment un plan à proprement parler, avec des objectifs et des stratégies. Mais il avait des idées en tête, et il allait les prouver.

Ainsi, lorsqu'il vit Potter en train de travailler avec son bras droit et son bras gauche à ses côtés, Draco s'avança à leur table, son sac à dos sur une épaule. Le Trio leva en même temps les yeux vers lui. Observé par trois paires d'yeux, Draco posa son sac sur la table, devant la dernière chaise libre, face à Potter.

« Ta proposition tient toujours ? » demanda-t-il sans le lâcher du regard.

Potter fit le poisson rouge, jetant un œil à Granger à sa diagonale avant d'ouvrir le bras sur la place libre, disant :

« Si tu es intéressé. »

Weasley lança un regard affolé à son meilleur ami puis il grimaça. Granger venait sûrement de lui taper dans le tibia avec son pied. Draco s'installa à côté de la fille et sortit sa rédaction de Défense contre les forces du Mal qui était due pour le lendemain.

Il ne leur parla pas, non pas parce qu'il voulait les ignorer ou quoi, mais parce qu'il n'avait aucune idée de quoi dire. Autant qu'il se concentre sur son devoir.

« Hermy, tu as une gomme ? demanda Weasley.

– Tiens, Ronny, mais tu dois utiliser ce côté », répondit Granger.

Urgh, il allait vomir.

« Hm, Malfoy ? »

Draco releva la tête pour plonger les yeux dans ceux de Harry Potter. Oh, Merlin, ses yeux étaient verts. Il le savait déjà bien sûr, mais les voir là, comme ça, en sachant… il déglutit.

« Oui ? fit-il bravement.

– Tu as mis quoi dans ta rédaction de potion, celle sur la Tue-Loup ?

– Je me suis surtout concentré sur les différents ingrédients et leur puissance selon la méthode de récolte.

– Ah tu vois, Harry, je t'avais dit qu'il valait mieux l'écrire sur les ingrédients ! intervint Granger. Juste la préparation, c'est trop léger.

– Oui, bon, on verra bien ce que ça vaut quand on récupérera nos notes mardi », bougonna Potter.

Draco ne put retenir le sourire en coin qui monta à ses lèvres. Potter croisa son regard et fronça les sourcils avant de vite se détourner.

Oui… il avait mal interprété toutes les interactions qu'il avait eues avec Potter ces dernières semaines. Potter était… conscient de lui, et il était gêné. Draco était sûr sûr sûr que Potter était Jack maintenant. Il y avait juste cette histoire de voix qu'il ne comprenait pas. Son sourire en coin devint un sourire narquois.

« Granger, dit-il en se tournant vers la fille, qui sursauta. Est-ce qu'il existe des moyens de modifier sa voix d'une quelconque manière ? »

Potter se détendit le plus légèrement possible, mais ce n'était pas une détente naturelle, il s'était forcé dans cet état.

« Tu veux dire comme avec le sortilège Sonorus ?

– Par exemple.

– Eh bien oui, il existe plein de choses. Cela peut être des choses toutes simples comme une simple potion contre les maux de gorge, ou plus compliquées comme des sortilèges qui transforment la voix pour imiter d'autres personnes. Ces derniers sont considérés comme un peu noirs d'ailleurs, de la même façon que le Polynectar.

– Je vois, merci pour tes explications. »

Granger cligna des yeux.

« Euh, de rien. C'est le thème que tu as choisi pour notre devoir de Runes ?

– Peut-être. Je ne suis pas sûr que cela puisse s'appliquer aux runes par contre.

– Cela reste intéressant, dit-elle poliment. Je pensais faire le mien sur les modifications capillaires. »

Il acquiesça parce que son commentaire ne valait pas de réponse. Granger choisissait un sujet complètement banal, comme d'habitude. Cette fille manquait cruellement de créativité. Dommage avec un tel cerveau. Mais c'étaient les nés-moldus, ça, ils n'envisageaient pas tout ce que la magie pouvait faire. Elle était encore plus incroyable qu'ils ne le pensaient.

Dans l'après-midi, Pansy et lui se retrouvèrent dans le labo de potions qui était ouvert aux élèves. Il n'était guère utilisé, voire pas du tout, ce qui était parfait pour les deux acolytes. Ils se sourirent, d'un sourire un peu fou et commencèrent à installer le chaudron sur la paillasse, allumant le feu en dessous, et cherchant les ingrédients nécessaires dans leurs kits. Malheureusement, il y en avait un qui leur manquait, étant assez rare et cher, qui était généralement fourni par l'école.

« Tu crois que si on entre par effraction dans les réserves, on pourra en trouver ? songea Pansy.

– Je pense que… (Il réfléchit.) On peut peut-être la substituer avec un autre ingrédient.

– C'est toi le génie de potions, dit Pansy en haussant les épaules. Tu crois qu'on peut le faire ? »

Draco sortit son encyclopédie des ingrédients magiques et chercha celui qu'il avait en tête. Ayant trouvé la bonne page, il montra le dessin d'une fleur à sept pétales écarlates, ouverte de façon menaçante alors que tout était sombre autour d'elle. Cette fleur attirait ses proies la nuit avec sa bioluminescence magique qui lui donnait cette couleur rouge intense.

« À mon avis, on peut utiliser la cramoisie de minuit à la place. On devra juste rajouter des tours dans le sens horaire et faire mijoter les boutons de belle-de-nuit un peu plus longtemps.

– Je te fais confiance, dit Pansy. Mais viens pas te plaindre si la potion marche pas.

– Elle sera juste moins puissante, je pense. Normalement, la potion nyctalope permet de voir plus ou moins six heures dans le noir. Je pense que je vais juste perdre des heures. Mais ce n'est pas comme si j'avais besoin de toute la durée de la potion.

– On veut juste voir qui est ce Jack. »

Draco se figea un instant. Techniquement, maintenant il était à 99% sûr que Jack était Harry. Avait-il vraiment besoin de cette potion ? Il secoua la tête. Oui, il en avait besoin. Il fallait qu'il ait la confirmation visuelle. Il fallait qu'il soit sûr que c'était de Harry Potter dont il était tombé amoureux.

Draco et Pansy préparèrent les ingrédients et se mirent au travail. La potion nyctalope n'était pas une des plus dures, juste au programme de quatrième année. Elle demandait juste de la concentration au moment où il fallait ajouter les graines de baobab à chaque demi-tour antihoraire tout en les empêchant de toucher le fond du chaudron qui était recouvert d'huile de ricin et magiquement collée aux parois.

Une heure plus tard, après avoir seulement surveillé la concoction pendant qu'elle mijotait la demi-heure nécessaire, Pansy et Draco n'eurent qu'à la transvaser dans de petites fioles. Ils réussirent à remplir cinq des petits flacons. Draco écrivit diligemment sur les étiquettes le nom de la potion et les rangea dans ses poches.

« Merci, Pansy.

– De rien, Draco ! dit-elle en lui ébouriffant les cheveux. Tu me diras qui est ce mec que tu te tapes, hein ?

– Ouais, ouais, mais tu devras me faire des Serments pour ne rien dévoiler. »

Pansy ouvrit la bouche, surprise, puis elle éclata de rire.

« Promis, promis, je ne crierai pas son nom sur tous les toits. Mais dis-toi que si tu veux me faire faire le Serment Inviolable, Greg' devra être mis au courant. Tu sais, s'il doit être notre Enchaîneur. »

Draco eut un sourire figé, se rappelant soudain de ce même Serment qui avait lié sa mère et le Professeur Snape. Pansy n'était pas au courant de cela, donc elle le regarda en inclinant la tête sur le côté. Draco fut soudain pris d'une envie de tout lui dire, lui raconter exactement comment s'était passée sa sixième année.

« Pansy… tu te rappelles quand le Seigneur des Ténèbres m'avait confié la mission de tuer Dumbledore ? »

Pansy se figea dans son siège.

« Oui.

– Toute cette histoire… était plus compliquée que ça… »

Il ouvrit la bouche et la referma. Sa main recouvrit un instant sa bouche avant de retomber sur ses genoux. Pansy la prit délicatement dans la sienne, la serrant.

« Tu peux tout me raconter. »

Alors il le fit. Il pleura en le faisant, mais il le fit. La vérité de toute cette histoire, une vérité qu'il partageait étrangement avec Potter, lui fut révélée et elle la reçut avec aplomb, ne lâchant jamais sa main. À la fin de son récit, elle ferma les yeux et une toute petite larme quitta son œil gauche, roula sur sa joue, tous les pores de sa peau, s'accrocha un instant à sa mâchoire et tomba.

« Merci de m'avoir fait confiance », dit-elle.


Draco n'utilisa pas la potion nyctalope. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment. Il voulait laisser une chance à Jack de tout lui révéler de lui-même avant d'en faire usage. D'une certaine façon, il ne voulait pas trahir sa confiance. Juste savoir qu'il possédait les potions était suffisant pour lui réchauffer le cœur, lui dire que dès qu'il le voulait, il pouvait confirmer l'identité de Jack.

Jack l'embrassait sans s'arrêter ce soir-là. Il avait l'air obsédé par toute la peau de Draco et son visage était maintenant tout mouillé à force de s'être fait lécher de partout. Draco ne s'en plaignait pas, il avait gémi tout du long et son sexe ne s'y était pas repris à deux fois pour gonfler dans son pantalon. Jack le maintenait cloué au matelas, à l'embrasser. Quand il se rendit compte que Draco défaisait les boutons de sa chemise, il lui saisit ses bras et les bloqua au-dessus de sa tête d'une main.

« Ce soir, c'est moi qui fais tout », lui pantela-t-il dans l'oreille.

Draco frissonna et leva les hanches pour se frotter contre Jack, qui était tout aussi chaud que lui à cet endroit-là. Cela leur tira un gémissement à tous les deux. Bordel, Draco ressentait tellement de désir pour Jack. Et dire que c'était Potter. Il n'avait même pas vraiment réfléchi à ce que cela impliquait, mais… en fait il avait du sexe avec Potter. Son corps trembla et ce n'était pas juste parce que Jack frottait son érection à travers son pantalon. Il avait du sexe avec Potter. Et il aimait ça. Et il en redemandait. Merde, il était vraiment atteint. Mais c'était si bon. Et Potter, Jack était toujours si doux avec lui. Il l'avait vu nu et l'avait trouvé magnifique. C'était… Il ne savait pas ce que c'était. Mais il était sûr qu'il voulait continuer.

La langue de Jack jouait avec son téton, pinçant l'autre entre ses doigts. Ils étaient aussi érigés que son sexe et Draco se mordait les lèvres à force de trop gémir. Du bout de la langue, Jack le titillait, faisant le tour de son téton, puis en touchant le bout, puis y mettant toute sa bouche, le suçotant, le mordillant. Son pénis palpitait dans son pantalon, et mince, il n'allait quand même pas venir juste par ses tétons ?

« Jack… gémit-il.

– Oui ? » demanda-t-il, sa bouche toujours sur lui, les mots sortant donc étouffés.

Draco gigota contre lui.

« S'il te plaît… »

Jack répondit à sa plainte, la main qui s'était occupée de son téton descendit sur son ventre et glissa derrière l'élastique de son caleçon. Il le saisit, agrippant ses bourses.

« Ompf », fit Draco.

Jack quitta son téton tendu et maltraité qui lui faisait mal à force d'avoir été sucé. Tout en le tripotant, il vint embrasser sa pomme d'Adam et Draco gémit, se débattant légèrement pour libérer ses mains. La prise sur ses poignets se resserra et Draco ne put que cambrer le dos alors que Jack traçait un chemin avec sa langue et ses baisers jusqu'à son nombril puis le long de sa ligne de poils. Ce n'est que là qu'il relâcha et ses mains et son pénis pour ouvrir le bouton de son pantalon et sortir avec toute la délicatesse du monde son érection de son caleçon.

Draco exhala à la soudain liberté. Puis glapit lorsque Jack le prit en bouche. Aussitôt, ses mains libérées vinrent agripper ses cheveux et il accompagna les mouvements que la tête de Jack faisait. De haut en bas. Merde, c'était si bon. Draco marmonna son nom encore et encore alors que Jack tétait son gland, faisant glisser sa langue sous la peau de son prépuce, découvrant totalement la tête de son sexe turgescent. Puis il titilla son urètre d'où s'échappait du liquide pré-séminal, ce qui fit perdre toutes ses forces à Draco et avant même de pouvoir prévenir Jack, il éjacula dans sa bouche.

Jack ne se recula pas toutefois, et à la place, il engloutit le pénis de Draco alors que celui-ci sentait tout son corps palpiter. Jack fit encore deux-trois mouvements de va-et-vient avant de finalement relâcher son pénis qui retomba sur son ventre. Draco respira fort, reprenant sa respiration et avant qu'il ne soit tout à fait remis, Jack l'embrassa. Il avait encore du sperme dans la bouche et il le poussa dans celle de Draco et celui-ci gémit parce que c'était sa propre semence qu'il goûtait, mais Jack ne le lâcha pas et caressa tout l'intérieur de sa bouche avec cette langue qui l'avait fait se sentir si bien quelques instants plus tôt.

Draco saisit le visage de Jack de ses deux mains et fit durer le baiser, enroulant sa langue avec celle de Jack. Il sentait l'érection dure du garçon contre son bas-ventre et il enveloppa d'une jambe sa taille, les collant l'un contre l'autre. Le pauvre Jack était encore tout habillé, il fallait qu'il fasse quelque chose pour ça. Alors il lâcha enfin le visage de Jack et glissa ses mains dans son pantalon et sur ses fesses. Bon, il était Draco Malfoy après tout. Il les malaxa, tirant des gémissements de Jack contre sa bouche.

Le garçon s'écarta de lui et sortit ses mains de son pantalon.

« C'est moi qui fais tout, j'ai dit.

– Mais… »

Il voulait toucher ces fesses !

« Moi », murmura Jack en embrassant à nouveau Draco, tenant ses mains contre son torse.

Pour se venger, Draco lui mordit la lèvre et enveloppa ses deux jambes autour de la taille de Jack, le forçant à se frotter contre lui. Jack glapit, de douleur ou de plaisir, et lâcha les mains de Draco qui s'empressa de les utiliser pour enfermer son cou et obliger Jack à s'écraser contre son corps. Draco enfouit son visage dans les cheveux ébouriffés et en respira le shampooing à la pêche. Il frotta son pénis qui reprenait du poil de la bête contre l'entrejambe de Jack.

« Draco », marmotta Jack dans le creux de son cou.

Draco l'ignora et augmenta les frottements, ses mains se perdant dans les cheveux de Jack. Jack eut un râle et vint comme ça. Il exhala contre Draco, son corps tourmenté par les tressautements et, perdant toutes ses forces, s'écrasa de tout son poids contre lui. Draco eut du mal à respirer. Jack était si lourd. Quand il commença à paniquer, tapant le dos de Jack, celui-ci reprit ses esprits et se rappuya sur ses mains.

« Désolé, souffla-t-il. Je t'ai fait mal ? »

Draco engloutit une respiration.

« Non, non, ça va. »

Jack caressa le visage de Draco, repoussant ses cheveux en arrière.

« Désolé, répéta-t-il. Tu m'as pris par surprise. »

Draco eut un sourire à ça et glissa un pied dans l'entrejambe de Jack. Il appuya contre la battante au repos et dit d'un ton aguicheur :

« Quel dommage, dire que tu aurais pu me remplir de l'intérieur. »

Jack éclata de rire.

« On peut toujours faire ça. J'ai de la vitalité à revendre.

– Parfait alors ! Déshabille-toi. Et puisque tu veux tout faire, enlève mon bas aussi », commanda-t-il.

Jack eut un autre rire et s'écarta pour retirer ses vêtements. Draco entendit sa ceinture se déboucler puis tomber à côté de leur matelas. Quelques instants plus tard, des mains tiraient sur son pantalon et enlevaient son caleçon. Jack marmonna le sort lubrifiant et Draco ne put s'empêcher de commenter :

« On a appris sa leçon à ce que je vois.

– Première chose que j'ai faite, hier matin », dit Jack sans honte.

Le sourire de Draco retomba alors qu'il pensait à un autre matin, ce matin-même, quand il s'était réveillé seul.

« Pourquoi tu n'étais pas là ce matin ? demanda-t-il.

– Je… Je me suis dit qu'il valait mieux.

– Pourquoi ? Tu m'as manqué ce matin.

– Désolé », dit-il sans plus expliquer.

Draco plissa les yeux.

« C'est parce que tu utilises un sort qui modifie ta voix, pas vrai ? Tu ne voulais pas que j'entende ta vraie voix au réveil. »

Jack eut une exclamation.

« Comment tu as…

– Je ne suis pas idiot… (Il se mordit les lèvres parce qu'il faillit dire Potter.) Jack.

– Oh. »

Ce "oh" n'était pas destiné à Draco. C'était le "oh" de Jack qui comprenait pourquoi Draco avait posé cette question à Granger dans la matinée.

« J'aimerais entendre ta vraie voix, dit Draco.

– Tu comprendrais qui je suis.

– Est-ce vraiment si grave ? Je veux dire, tu m'as baisé l'autre jour et tu viens de me donner la meilleure fellation de ma vie. Je ne vais pas te rejeter parce que tu es… je sais pas, un Gryffondor. »

Draco eut un petit sourire à sa pique. Oh oui, il allait torturer Potter avec ça si le garçon ne voulait pas lui dire. Il allait le rendre fou.

« Je… je ne suis pas sûr », dit Jack et la gêne transperçait sa voix neutre.

Draco haussa les épaules. Il avait essayé.

« Je n'attendrai pas indéfiniment », le prévint-il.

À vrai dire, il n'attendrait pas du tout. Le lendemain, il utiliserait la potion, quoi qu'il arrive.

« O.K… Attends juste encore un peu. Juste un peu. Le temps que je… me prépare. »

Draco roula des yeux.

« Bon, et si tu faisais usage de ce sort maintenant ? »

Jack pouffa. Il s'approcha de lui sur le matelas et Draco ouvrit les jambes pour l'accueillir entre.

« Écarte les jambes », dit Jack.

Draco fit mieux que ça. Il releva les genoux contre son torse, utilisant ses bras pour les maintenir en place. S'ils n'avaient pas été dans le noir… jamais Draco n'aurait osé faire ça. Il était complètement exposé face à Jack, qui n'avait pas encore conscience de la position dans laquelle il était. Il le découvrit bientôt en posant ses mains sur ses cuisses, voulant sûrement toucher sa taille.

« Oh, Draco », fit-il, touchant ses jambes de ses mains lubrifiées et découvrant sa totale exposition.

Il palpa son fessier puis recouvrit son anus de la paume de sa main. Draco prit une inspiration alors que Jack pressait contre lui sans vraiment le toucher. Son autre main vint aider Draco à retenir ses jambes et entrelaça même ses doigts avec les siens. Puis, avec douceur, il fit entrer un doigt. Draco geignit. Oh non, il n'avait quand même pas geint ? Embarrassé au plus haut point, sa cavité se resserra sur le corps étranger en lui.

Jack continua à le titiller, entrant et sortant son doigt, puis en glissant un deuxième. Il se mit à faire des mouvements de ciseaux et Draco n'en pouvait plus de gémir.

« Plus », quémanda-t-il.

Jack inséra un troisième doigt et son entrée fit un bruit de succion terrible. Draco frissonna alors que Jack jouait avec son derrière, entrant et sortant ses doigts, le baisant de sa main. Il s'enfonçait toujours plus loin, toujours plus et Draco se baignait dans la luxure, avançant ses hanches pour le ressentir toujours plus profondément. Il ne retenait plus ses gémissements. Des larmes s'échappèrent des yeux de Draco parce que c'était trop bon.

Il geignit une nouvelle fois quand les doigts le quittèrent complètement, le laissant palpiter à la recherche de quelque chose. Draco entendit le clac typique d'une main sur un sexe et comprit que Jack se préparait à entrer en lui. Tremblant d'excitation, Draco attendit que Jack vienne le pénétrer.

« Je peux ? demanda-t-il, la voix enrouée.

– Vas-y », répondit Draco, pantelant.

Le garçon retira sa main des doigts de Draco pour la placer sur sa cuisse. Et quelque chose de chaud et dur réclama l'entrée. Draco poussa une exclamation alors que Jack entrait en lui. Draco lâcha un bras qui retenait ses jambes pour venir écarter une fesse encore plus, voulant, voulant, voulant Jack en lui.

Et quand sa jambe libérée vint se poser sur l'épaule de Jack, celui-ci le pénétra d'un coup jusqu'au bout. Draco glapit alors que Jack poussait une exhalation et tremblait contre sa jambe pliée.

« Bordel, Draco, tu es si bon. »

Il se retira pour se renfoncer tout aussi vite et Draco gémit. Avec la main qui écartait sa fesse, Draco la passa sur le front, essuyant la sueur qui le recouvrait et repoussant ses cheveux. Il se mordit la lèvre.

Jack se retirait et se renfonçait, d'abord lentement – quoique brutalement –, puis de plus en plus vite, ses bourses venant claquer contre son postérieur. Ils échangeaient gémissements et exclamations, alors que Jack le prenait toujours et toujours plus fort. Draco se cambrait pour toujours profiter au maximum du sexe en lui et qui le déchirait et qui le touchait à cet endroit si bon et qui lui donnait des frissons tout le long de sa colonne vertébrale.

Draco se masturba férocement alors que les mains de Jack griffaient sa taille et réclamaient ses hanches. Au sommet de la jouissance, l'orgasme le saisit, le faisant se cambrer et rejeter la tête en arrière. Il se libéra sur son ventre et ses mains et fit pousser un terrible gémissement à Jack quand il se resserra contre lui, et immédiatement un liquide chaud le remplit de l'intérieur. Jack se replia sur son ventre, poussant des exclamations erratiques alors qu'il vibrait dans le rectum de Draco. Après une puis deux exhalations, Jack posa sa tête contre le torse de Draco, ses cheveux le chatouillant.

« Je t'aime, Draco. Je t'aime », balbutia-t-il.

Draco caressa ses cheveux avec tendresse. Puis il prit son visage en coupe d'une main et doucement, l'invita à venir l'embrasser. La sensation de Jack en lui commençait à devenir dérangeante, maintenant que plus rien ne s'y passait et qu'il était vidé.

« Tu comptes te retirer quand ? murmura-t-il à à peine quelques centimètres de Jack.

– Non. C'est bon en toi. »

Draco fronça les sourcils et gigota pour se retirer. Les mains de Jack se raffermirent sur ses hanches et le renfonça en lui, l'empêchant de se libérer.

« Qu'est-ce que tu fais ?

– Je veux un deuxième round.

– Eh bien sors de là, alors, s'énerva Draco. Il faut te rerendre dur.

– Non. »

Puis il se pencha vers l'oreille de Draco et dit d'une voix sensuelle :

« Fous-moi un doigt dans le cul. »

Draco déglutit.

« Hum, on est pas dans la meilleure position pour ça.

– Essaie quand même. »

Alors Draco tendit le bras, s'appuyant de son autre coude, et mit sa main aux fesses de Jack. Sans prévenir, parce que Jack le méritait un peu, il enfonça son index en lui. Mais à cause de leur position, il ne réussit pas à le rentrer en entier et seules deux phalanges eurent le plaisir de rencontrer la peau sensible de Jack.

L'effet fut immédiat. Draco le sentit trembler en lui. Il fit tourner son doigt et Jack trembla un peu plus, poussant une exhalation. Draco avait mal à son coude, mais il força un deuxième doigt entre les fesses de Jack.

Jack se mit à toucher son sexe, à l'endroit où il était encore sensible suite à son éjaculation, et ça faisait un peu mal qu'il le touche là, mais c'était une douleur plaisante. Draco se réveilla lentement alors que le pénis de Jack regonflait en lui, lui donnant l'impression qu'on l'étirait de l'intérieur et qu'il prenait encore plus de place qu'il n'en avait pris avant.

« Oh, je vais tellement pas pouvoir m'asseoir demain », murmura Draco.

Jack rit et cela fit vibrer tout son corps.

« Les sortilèges de coussinage vont être tes amis, plaisanta-t-il.

– Tais-toi et baise-moi. »

En disant cela, Draco força sur ses doigts pour les enfoncer dans Jack et il eut le plaisir d'entendre un cri lui répondre. Jack se mit à bouger, lentement. Ils étaient tous les deux encore un peu sensibles par leur partie de jambes en l'air – littéralement pour Draco. Draco déplia d'ailleurs sa jambe qu'il avait encore pressée contre lui et la fit rejoindre l'autre sur les épaules de Jack, mais perdant un peu de son avancée avec ses doigts en contrepartie. Après une hésitation, Draco les retira pour agripper la hanche de Jack. Celui-ci enfonça encore plus les siens dans la taille de Draco. Il aurait des marques là le lendemain, c'était sûr.

Doucement, Jack se retira, jusqu'à ce qu'il ne reste que son gland en lui. Et doucement encore, il se renfonça en lui. Draco geignit tout le long. Roh mais c'était pas vrai, il pouvait pas se retenir ? Le sexe de Jack se réchauffa encore en lui et Draco ouvrit de grands yeux. Ses geignements avaient excité Jack ? Avec expérimentation, Draco laissa échapper un autre geignement, petit celui-là. Jack trembla contre lui. Oh Merlin, oui, il était excité par ses bruits ridicules.

Draco ne se retint plus. Il laissa sortir tous les gémissements, geignements, glapissements, exclamations qu'il pouvait et Jack grogna sous le plaisir, bougeant en lui comme s'il était déjà expert de son corps et de son intérieur. Draco roulait des hanches en réponse, se mordant les lèvres et gémissant.

Leurs corps en sueur se complétaient, laissant eux aussi échapper les bruits sensuels du claquement de la peau contre la peau. Ils s'emboîtaient et demandaient à rester Un, rester Un le plus longtemps possible.

Jack embrassa le mollet de Draco, léchant les poils de ses jambes avec des bruits indécents. Draco n'en pouvait plus de son visage qui le brûlait. Il était sûr qu'on pourrait faire cuire un œuf sur ses joues. Et ses lèvres étaient tellement abîmées par les morsures qu'il s'était faites qu'il passait son temps à les lécher dans l'espoir d'apaiser la douleur.

Ce fut dans cette lascivité amoureuse qu'ils se libérèrent une nouvelle fois. Jack respira fort, tenant tout aussi fort ses hanches qu'il allait casser finir par s'il continuait ainsi et se retira enfin de Draco. Celui-ci poussa un long "hmm" en retrouvant les pleins contrôles de son corps. Une légère déception le prit quand même. Tout ça avait été si bon. Et c'était fini.

Jack s'effondra à côté de lui, passant une main paresseuse sur son ventre, jouant même un peu avec ses poils pubiens, d'une façon qui était tendre et intime. Draco se tourna et embrassa la peau salée par la sueur du torse de Jack. Jack déposa doucement ses lèvres sur les siennes et ils échangèrent un tranquille baiser.

« Tu es sacrément possessif, lui souffla Draco en se reposant sur le dos.

– Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

Draco pouffa et il grimaça parce que ça lui fit mal au dos.

« Aouch. »

Les caresses dans ses poils s'arrêtèrent.

« Je t'ai fait mal ?

– Tu veux rire ? J'ai cru que j'allais mourir de plaisir », exagéra Draco.

Les caresses reprirent et descendirent pour palper ses bourses. Ce n'était pas dans le but de le refaire durcir encore une fois – Draco n'était même pas sûr que ce fût encore possible –, c'était juste ce même genre de caresse tendre et intime. Une façon de montrer que Draco était à Jack. C'était agréable.

« Désolé, chuchota Jack en venant faufiler sa tête contre son cou. Je n'ai pas pu me retenir. »

Draco plaça une main dans ses cheveux, le gardant là contre lui, à le toucher intimement sans que ce soit sexuel. Il embrassa le haut de son crâne, inspirant son odeur.

Épuisé, il s'endormit comme ça.


Quand il se réveilla, le matelas était redevenu des robes. Et Jack le tenait contre lui. Draco avait froid, sauf aux endroits collés à Jack. Tout son corps était poisseux et son sperme avait séché sur son ventre. Draco avait terriblement envie d'une douche. Mais les bras de Jack étaient trop bons contre lui, alors il ne bougea pas, ou alors seulement pour se rapprocher de lui.

Jack marmonna et le peu que Draco entendit avait des inflexions différentes. Son sort avait pris fin.

« Draco », grommela-t-il.

Et c'était Harry. Draco prit une vive inspiration. Et prit enfin pleinement conscience que c'était avec Potter qu'il avait couché. Potter qu'il détestait depuis toujours. Non, qu'il avait arrêté de détester après la Bataille de Poudlard. Mais qu'il avait décidé d'ignorer à la place. Potter, qui avait toujours trouvé moyen de le suivre partout, sûrement grâce à l'aide de quelque artéfact, comme sa cape d'invisibilité, qui l'avait suivi dans la Salle aux Pleurs, pensant qu'il devait préparer un sale coup. Draco grinça des dents à ça, mais se força à se rappeler de la vitesse à laquelle il avait changé d'avis, en comprenant que Draco ne préparait vraiment rien et qu'il ne faisait que pleurer. Et il l'avait consolé. Lui avait confié le peu qu'il pouvait sur lui.

Potter était tombé amoureux de lui. Draco pouvait même dire l'exact moment où c'était arrivé. Lorsque Jack l'avait pris contre lui, après avoir découvert son torse maladif pour la première fois. Et juste avant que Draco ne lui fasse sa première fellation. Son cœur avait battu tellement vite. Draco ne savait pas pour lui, quand est-ce que c'était arrivé. Mais il connaissait la deuxième fois. C'était maintenant. C'était maintenant qu'il retombait amoureux de Jack. En tant que Potter cette fois. Harry.

Était-ce les émotions ? Était-ce la joie ? Était-ce la tristesse ? Draco ferma les yeux et pleura.

Dans son sommeil, Jack… Harry se rapprocha de Draco et frotta son front contre son visage. Draco exhala de façon erratique, sa gorge tremblant. Il inspira l'odeur de Harry une dernière fois et se leva. Harry n'avait sûrement pas prévu de rester dormir avec lui. Il aurait voulu cacher sa voix. Draco n'allait pas le mettre dans cette situation. Il voulait encore profiter un peu de Harry en tant que Jack, après tout.

Il prit le premier caleçon sur lequel il mit la main et l'enfila. Il se figea. L'intérieur était recouvert de sperme séché et c'était froid contre lui. C'était le sous-vêtement de Harry. Draco hésita, les mains sur l'élastique, puis décida de le garder. Il enfila le reste de ses vêtements et partit. Il avait besoin d'une bonne douche. Et s'il se masturba dans la salle de bain avant avec le caleçon souillé de Harry à la bouche, eh bien, ce n'était pas comme s'il n'était pas déjà un obsédé dès que cela concernait Jack.

Pendant tout le petit déjeuner, Pansy le regardait en haussant les sourcils, un sourire amusé sur la bouche. Draco gigotait, essayant de trouver une bonne position sur laquelle s'asseoir.

« Alooors ? » demanda Pansy de façon suggestive.

Draco arrêta aussitôt de bouger, rougissant.

« Quoi ? bafouilla-t-il.

– Me regarde pas comme ça, rit Pansy. Je m'en fous de ta nuit de baise qu'a dû être géniale vu l'état de ta bouche. Je veux le potin. Jack. »

Draco rougit encore plus et essaya une nouvelle fois de trouver une meilleure position.

« Je ne sais pas si je devrais te dire…

– Draco, on n'a pas passé notre après-midi à faire une potion pour que tu me laisses dans les roses. Accouche.

– Ça n'a pris qu'une heure.

– Malfoy.

– Urgh d'accord. »

Il se pencha vers son oreille et lui chuchota de sorte à ce que personne d'autre puisse entendre.

« Harry Potter. »

Pansy se recula vivement, les yeux écarquillés.

« Quoi ?! »

Draco lui fit signe de baisser la voix.

« Tu te moques de moi ! »

Draco tira sur son bras, cherchant à la calmer. Gregory en face d'eux les regardait avec des gros yeux. Il n'avait pas ses lunettes de lecture, il n'aimait pas lire le journal. D'autres personnes autour d'eux les regardaient avec intérêt. Draco jeta un œil à la table des Gryffondor et vit Harry l'observer. Il détourna vite le regard quand Draco le remarqua. Il ne pouvait pas le voir de là où il était, mais il était sûr que Harry rougissait.

Pansy avait capté leurs regards et elle fronça les sourcils. Elle lui chuchota :

« Merlin, Draco, Potter ? »

Trois noms différents qui firent rire Draco, puis un peu Pansy aussi quand elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

« Est-ce que… murmura-t-elle. Est-ce que tu es amoureux de lui ? Je sais que tu m'as dit que tu appréciais… Jack, mais là… c'est de Potter dont on parle. »

Draco poussa un soupir et passa une main sur son visage.

« Je le suis. Je ne sais pas comment, mais je le suis.

– Bon. Est-ce que Potter va être comme Lavande Brown ? Parce que lui en particulier n'a aucune raison de te reconnaître publiquement. »

Le cœur de Draco se serra. Potter ne s'était toujours pas "révélé" à lui, alors rester sa relation secrète… Mais il semblait l'avoir dit à ses meilleurs amis, donc peut-être…

« Je ne sais pas », avoua-t-il.

Pansy leva les sourcils avec tristesse. Elle passa un bras autour de ses épaules.

« Je souhaite de tout mon cœur que ça sera pas un pauvre bâtard. Il recevra mon courroux sinon. »

Draco éclata de rire. Il embrassa la joue de son amie et elle frotta sa main contre son épaule.

« Bon, quel est le plan ? » demanda Pansy.

Draco lui fit un sourire malicieux.

« Je vais le rendre fou.

– C'est-à-dire ?

– Il ne sait pas que je sais qui il est. Je vais nous mettre dans des positions où il ne pourra qu'être embarrassé. Et n'y tenant plus, il devra m'avouer qu'il est Jack et j'aurais l'immense plaisir de lui dire "je le savais déjà". »

Pansy eut un rire machiavélique auquel se joignit Draco. Gregory les regarda en fronçant les sourcils, ce qui lui faisait un terrible visage.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que vous vous dites dans votre coin ? »

Draco et Pansy s'échangèrent un regard.

« On a un plan démoniaque.

– Oh, oh, contre qui ? Je peux participer ? dit Gregory, tout heureux.

– Malheureusement, soupira Pansy, il n'y a que Draco qui peut le mettre en action. Mais on sera là pour le soutenir, pas vrai, Greg ? »

Gregory acquiesça violemment de la tête et une demi-heure plus tard, ils se rendaient tous en Défense contre les forces du Mal. Draco et Pansy étaient bras dessus bras dessous. La première étape, simple, était de rendre Harry jaloux. Le garçon était possessif, même s'il savait que Pansy était attirée par les filles, il regretterait de ne pas être celui à son bras.

Ils arrivèrent pile au moment où la professeure ouvrait la porte. Voyant Harry et sa clique arriver en courant plus loin, Draco se pencha vers Pansy et lui colla un baiser sur la joue. Son amie la tendit avec le sourire et ils entrèrent dans la salle de classe. Draco jeta un coup d'œil en arrière et vit Harry, les joues rouges d'avoir couru. Non, rouge d'envie. Draco retint son sourire narquois et s'installa à son bureau.


Draco taquina Harry comme ça toute la journée, s'approchant de Pansy, la prenant dans ses bras, la câlinant, lui offrant la béquée. Pansy adorait jouer à ce jeu et c'était sa meilleure partenaire. Elle lui caressait les cheveux, lui frappait les fesses en passant et déposait des smacks tonitruant sur ses joues et son front. Ce n'était pas pour rien que tout le monde pensait qu'ils étaient en couple depuis des années.

Avant de se rendre à son rendez-vous où Harry devait l'attendre, Draco sortit le petit flacon contenant la potion nyctalope. Il pencha la tête en arrière et fit tomber une goutte dans l'œil droit, puis le gauche. Il répéta le procédé une deuxième fois pour que la potion s'imprègne bien et dure tout le temps de leur rencontre. Clignant des yeux, Draco rangea la potion. Le couloir faiblement éclairé paraissait lumineux. Quand il atteignit le cul-de-sac, il y voyait comme en plein jour, découvrant pour la première fois les pierres irrégulières qui formaient le mur. Il ouvrit la porte. C'était un bois aux rainures serrées, dont la poignée était en fer. Il referma la porte derrière lui.

Harry l'attendait, assis à leur coin. Draco retint sa respiration alors qu'il se levait, l'ayant entendu entrer. C'était vraiment Harry. Il était déjà sûr, mais il y avait quelque chose de différent à le voir vraiment. Devant lui se tenait Harry Potter et ils allaient sûrement coucher ensemble ce soir.

« Est-ce que tu es en couple avec Parkinson ? » demanda-t-il, les sourcils froncés.

Oh, son plan avait déjà bien marché. Peut-être même trop s'il croyait ça.

« Non », lui répondit-il.

Harry croisa les bras.

« Vous faites semblant alors ?

– Pourquoi ? Tu es jaloux ? » demanda Draco avec un sourire, s'approchant de Harry et lui prenant la main.

Harry ne la retira pas. Son visage s'illumina. Que ses sourcils étaient beaux à monter comme ça.

« Tu as fait exprès ! » l'accusa-t-il.

Le sourire de Draco retomba.

« Comment tu as su ?

– C'est évident. Tu as voulu voir si j'allais réagir en plein jour. Pour essayer de déterminer qui je suis. C'est bas, Draco ! Tu sais que je ne suis pas encore prêt. Et puis d'abord, je sais me contenir. Et je sais que toi et Pansy n'êtes pas amoureux. »

Draco glissa ses bras autour de sa taille, enfermant Harry contre lui. Harry rougit. Il ne le regardait pas directement et son regard perdu en direction de son visage le faisait bander.

« N'étais-tu pas inquiet deux minutes plus tôt que je sois en couple avec Pansy ?

– J'étais pas inquiet, maugréa-t-il. Pourquoi c'est ça que tu retiens de ce que j'ai dit ? Je suis en colère, Draco.

– Voyons, tu ne peux pas être en colère quand ça… »

Il colla son érection contre le bassin de Harry.

« … te promet mille plaisirs. »

Harry eut un "oh" silencieux et il battit vivement des yeux. Dire que Draco avait dû louper toutes ces expressions.

« Je suis sérieux, Draco, se reprit-il, tirant sur sa chemise au niveau de ses biceps.

– Quoi ? Tu ne vas pas me dire que tu ne la veux pas ? »

Il abattit une main soudain sur son postérieur et le serra contre son bas-ventre. Harry poussa une exclamation de surprise. Draco sut qu'il avait gagné quand les lèvres de Harry tremblèrent, demandant un baiser en sachant pertinemment qu'il était en sécurité parce que Draco ne pouvait pas le voir. Sauf qu'il le pouvait. Alors il fondit sur ses lèvres. Harry gémit immédiatement.

Harry gardait les yeux ouverts, clignant des yeux seulement de temps en temps et Draco s'y noya. Potter avait vraiment les plus beaux yeux verts qu'il avait jamais vus. Surtout quand, comme là, sous l'effet de l'excitation, leurs pupilles se dilataient, les rendant presque noirs.

« Je te veux », murmura Draco sur la bouche de Harry.

Celui-ci cligna des yeux et lâcha enfin ses bras pour enlacer son cou.

« Je ne suis pas content, marmotta-t-il pour sa défense.

– Je sais. Je ne le referai plus. Ou plus autant. C'est qu'on n'arrête pas ma Pansy. Elle est très demandeuse. »

Harry rit et c'était magnifique parce que ses yeux brillaient quand il faisait ça et il avait une légère fossette à droite.

« Mais c'est toi que j'aime », dit Draco en replongeant sur les lèvres de Harry.

Celui-ci les ouvrit immédiatement pour laisser passer la langue de Draco qui s'évertua à sucer la sienne, à la tourner, accompagnant le mouvement avec ses lèvres. Draco soutint sa tête légèrement inclinée de la main, frottant son pouce contre sa mâchoire, faisant frissonner Harry. Une main autour de son cou attrapa le dos de son crâne, forçant Draco à se pencher encore plus dans le baiser. Harry se cambra, collant leurs bassins l'un contre l'autre et Draco gémit sous la pression contre son érection.

« A-Attends, fit Draco. Je vais nous faire un matelas. »

Ni une ni deux, Harry se débarrassa de ses robes et les fourra dans les mains de Draco. Celui-ci retira les siennes aussi et les métamorphosa dans la forme du matelas sur lequel ils avaient fait plein de choses ces derniers jours. Draco guida Harry sur le matelas et le garçon le força à s'allonger.

« Ha… Jack, se reprit-il. Est-ce que, aujourd'hui… je peux te la mettre ? »

Harry parut confus et s'assit sur ses talons.

« J'y suis allé trop fort hier ?

– Eh bien… c'est vrai que j'ai toujours un peu mal au derrière, avoua Draco. Mais, j'ai juste envie. Tu veux pas ? »

Harry rougit comme une tomate et il se mordit la lèvre. Bordel, il avait envie de s'agenouiller devant lui et de le sucer là. Est-ce que ce gars se rendait compte des phéromones sexuelles qu'il émettait ? Visiblement pas. Draco se releva et posa un léger baiser sur les lèvres de Harry.

« Je serai doux, lui murmura-t-il à l'oreille. Tu verras, ça sera bon. Tu as bien aimé quand j'avais mes doigts dans ton cul, non ? »

Harry rougit aux mots crus, comme si lui-même n'avait pas dit des mots similaires la veille. Avait-il rougi terriblement en les prononçant hier ? Oh, il voulait le voir. Il voulait le voir dire des mots sales avec le visage en feu.

« Réponds-moi », lui souffla-t-il dans l'oreille et remarquant avec délice que cela faisait trembler tout le corps de Harry.

Alors il exhala sur son oreille et Harry poussa un soupir de plaisir. Draco le refit une nouvelle fois et Harry gémit.

« Stop. Oui, oui, j'ai aimé. Arrête de faire ça. »

Draco embrassa son oreille, léchant le pavillon, avant de suçoter son lobe. Il tira dessus gentiment avec ses dents et Harry gémit.

« Dis-moi ce que tu veux que je te fasse.

– Que… Quoi ? fit Harry, perdu.

– Dis-moi comment tu veux que je te défonce », souffla-t-il sur son oreille.

Harry poussa une exclamation.

« Je veux… Je veux ta grosse bite dans mon cul et que tu me laboures et que tu me fasses jouir par-derrière. »

Draco n'en avait pas attendu autant, mais il était ravi. Et malgré le ton sûr de la fausse voix de Harry, son visage était en feu et il avait les yeux fermés. Il mordit l'oreille de Harry, lui tirant une autre exclamation et lui mit la main aux fesses, pile là où devait se trouver son anus de l'autre côté des vêtements. Il appuya et frotta, tirant un gémissement de Harry.

« Et si tu te déshabillais ? »

Draco vit Harry hocher la tête avant d'avoir un sourire autodépréciatif et de dire :

« O.K. »

Il se débarrassa de sa chemise jaune et Draco la toucha du bout des doigts quand Harry la mit de côté.

« Tu sais que j'ai ta chemise, d'ailleurs ? »

Harry se figea avant de se remettre à tirer sur sa ceinture.

« Ouais, je me suis trompé l'autre jour, je m'en suis rendu compte après. »

Avec un sourire, Draco ajouta :

« J'ai aussi porté ton caleçon d'hier. »

Harry fronça les sourcils avant de subitement rougir.

« Mais j'avais… c'était…

– Oh oui, j'ai bien étalé ton sperme sur moi en le mettant. Me suis même masturbé avec. »

Morgane, qu'est-ce qu'il aimait faire rougir Harry ! Il ne se lassait pas de le regarder.

« T'es vraiment un pervers, Malfoy, dit Harry avec un sourire.

– Et t'aimes ça.

– Ouais », dit-il sans honte, mais les joues tout de même rouges.

Draco eut peur un peu que Harry ne finisse par s'enflammer, à force de chauffer comme ça. Harry se débarrassa du reste de ses vêtements et, à quatre pattes sur le matelas, s'approcha de lui pour embrasser la première partie de son corps qu'il trouverait. Draco lui offrit ses lèvres et Harry roucoula de plaisir, lui mangeant la bouche.

« Tu seras vraiment doux ?

– Ouais, lui promit Draco.

– Parce que tu t'es jusqu'à présent toujours révélé plutôt vindicatif.

– Encore avec ce vindicatif !

– J'aime bien ça chez toi. »

Et il prit son visage à deux mains pour le lécher de partout comme il avait fait la veille. Draco mit aussitôt ses mains sur sa taille. Bordel, il était super bien taillé. C'était ça le corps d'un héros ? Il saisit ses fesses rebondies, et Harry gémit sur son front. Draco baissa les yeux. Elles étaient rondes, fermes, musclées, parfaites. Il les pétrit, les prenant à pleines mains, appréciant voir le liquide pré-séminal perler au bout du sexe érigé de Harry. Il tremblait sous ses touchers et Draco se sentait comme un dieu de faire ainsi trembler de désir Harry Potter.

Il envisagea de commencer à glisser ses doigts dans la raie de Harry, mais il se ravisa. Il voulait voir. Il voulait voir l'anus de Harry réclamer ses doigts et les engouffrer. Draco s'écarta de la folie saliveuse de Harry.

« Mets-toi à quatre pattes. Je veux ton boule vers moi. »

Harry parut déçu de ne pas pouvoir continuer à le lécher comme une sucette, mais se retourna avec un léger sourire en coin. Il offrit son fessier à Draco. Puis il abaissa sa tête contre le matelas et utilisa ses mains pour écarter ses fesses. Draco faillit ne pas réussir à retenir l'exclamation choquée qui le prit en voyant Harry s'offrir ainsi. Est-ce que si Harry avait pu le voir la veille quand il s'était mis lui-même dans une position terriblement embarrassante il n'aurait pu retenir un glapissement choqué ? Oh, il espérait que cela aurait lieu un jour. Il voulait l'entendre.

Draco toucha une fesse comme si elle eût été en verre, ou comme s'il touchait quelque chose de divin. Harry était divin après tout. Et il était soumis ainsi face à lui. Son sang tapa dans son crâne et dans son sexe. Merlin. Il n'avait quand même pas failli jouir à cause de cette vision ? Qui pouvait jouir comme ça, sans stimuli ? Draco Malfoy, semblait-il.

L'anus de Harry tressaillait, se contractant et se décontractant. Draco pouvait voir sa couleur, un léger rose par rapport au reste du corps, mais similaire au gland dégoulinant de Harry. C'était un tout petit trou ridé et Draco se demanda comment son sexe pourrait rentrer dedans. Il n'avait jamais vu d'anus d'aussi prêt, encore moins le sien. Il souffla dessus doucement. Harry haleta.

Draco ne sut pas ce qui lui prit. Il l'embrassa là.

« Draco ! » s'exclama Harry, faisant tomber ses bras de surprise.

Draco l'ignora et… donna un coup de langue. Harry bredouilla et foutut ses mains sur sa tête. Ravi de l'effet que cela semblait avoir sur Harry, Draco lécha un peu plus fort l'endroit.

« Pas là… » haleta Harry.

Draco n'en avait que faire. De l'odeur ou du goût. Il n'avait qu'envie de l'embrasser là. Prenant les fesses de Harry dans ses mains, les malaxant avec plaisir, il enfonça son nez dans la raie, embrassant l'anus de Harry. Celui-ci poussa un sanglot de plaisir et puis sur ses hanches pour se presser encore plus contre le visage de Draco. Draco qui n'en avait pas fini. Avec sa langue il tâtilla le trou puis l'enfonça doucement à l'intérieur. Harry geignit, se tenant toujours la tête de ses mains. Ses hanches tressautèrent sous l'intrusion et Draco enfonça un peu plus sa langue. Les gémissements de Harry n'en finissaient plus alors qu'il se faisait manger par-derrière.

De la bave coula sur le menton de Draco, mais il n'en avait que faire, il était pleinement occupé à humidifier les parois qui allaient l'accueillir. Il prenait tout son temps. Il avait promis à Harry qu'il serait doux, alors il était doux. Mais Harry n'en pouvait plus, suppliant son prénom, pleurant de plaisir, et quand Draco descendit une main pour saisir son érection, il cria.

Draco arrêta enfin de torturer Harry et celui-ci put reprendre sa respiration. Ses jambes étaient tremblantes et Draco se demandait même comment il faisait pour les tenir debout. Et c'était lui qui avait fait ça. Il avait transformé Harry en une créature de plaisir, suppliant pour plus. C'était jouissif.

Draco lâcha l'érection de Harry et chercha sa baguette pour lancer le sort lubrifiant sur ses mains. Harry ne remarqua même pas qu'on ne le touchait plus, le cerveau toujours à se remettre des délices. Draco n'allait pas le laisser revenir sur terre, son but était de l'envoyer au septième ciel après tout. Le doigt qu'il entra dans l'anus de Harry glissa tout seul. Harry gémit. Draco regarda avec fascination les muscles se serrer et se desserrer sur son doigt et la légère peau qui ressortait quand il le faisait sortir avant de le rerentrer. Son doigt allait plus loin que sa langue, mais il était tellement lubrifié, à la fois par la salive et le lubrifiant qu'il ne rencontrait aucune résistance. Le cul de Harry était littéralement mouillé et coulait le long du raphé jusqu'à ses bourses avant de goutter sur le matelas, accompagnant les gouttes qui sortaient du pénis de Harry. Draco n'avait jamais rien vu d'aussi sexy.

Il introduisit un deuxième doigt et il rejoignit le premier sans heurt. Les gémissements de Harry ne s'arrêtaient plus, au point de devenir rauques. Draco n'aurait jamais cru que Harry puisse être aussi dévergondé. Et il l'était avec lui. Un élan de possession le prit et il mordit la fesse gauche de Harry, lui tirant un cri qui finit en gargouillis.

Il fit entrer un troisième doigt et Harry ne voulait plus qu'il les ressorte. Ses muscles étaient si serrés autour de lui, c'en était difficile de faire des mouvements. Alors il les enfonça, toujours plus loin en Harry, cherchant la boule de nerf qui finirait l'homme gémissant devant lui. Il la trouva et Draco dut maintenir une jambe de Harry car elle flageola dangereusement. Harry ne gémissait plus, mais criait.

« Draco, Draco… je t'en supplie », bafouillait-t-il.

Draco retira ses doigts et Harry larmoya, geignit, et gigota des fesses, en redemandant. Merlin, il n'allait jamais tenir. Les mains glissantes, Draco se battit avec le bouton de son pantalon, parvenant à grand-peine à libérer son érection. Il se mit sur ses genoux, frictionna un peu son sexe pour qu'il soit recouvert du liquide et se plaça juste à l'entrée de Harry qui palpitait. Il hésita un instant, tenant la taille de Harry qui était toujours effondré sur le matelas, seul son postérieur tenant debout. Harry ne lui laissa pas le loisir de réfléchir trop longtemps, il se recula, appuyant son anus contre le bout du pénis de Draco.

Merlin, il n'allait jamais pouvoir rentrer. Comment une telle chose était possible ? Ça avait été possible pour lui, mais il n'aurait jamais imaginé que cela paraisse aussi serré. Certes avec le travail qu'il avait fait il pouvait légèrement voir l'intérieur de l'anus, mais quand même.

Harry se lamenta et Draco arrêta de réfléchir, il entra. Il poussa une exclamation. C'était chaud ! Ce n'était que son gland, mais c'était chaud. Si chaud. Il se lécha les lèvres. Il pouvait voir les muscles se contracter et palpiter juste à l'endroit où ils étaient reliés. Draco s'enfonça un peu plus, gémissant.

« Merlin, Harry », marmonna-t-il pour lui-même.

Il plaqua sa main contre sa bouche, mais il avait parlé bas et Harry était perdu dans le plaisir. Son cœur reprit un rythme normal – pour peu qu'il puisse avoir un rythme normal alors qu'ils faisaient de telles choses – et il reposa sa main sur le fessier de Harry, le flattant, son autre main étant toujours occupée à maintenir son sexe alors qu'il entrait.

Il n'allait jamais pouvoir aller jusqu'au bout. Harry était si bon, si chaud, si serré. Ce n'était juste pas possible. Ce serait clairement extraordinaire s'il arrivait déjà à entrer la moitié. Il se retira légèrement, revenant au niveau où juste son gland était à l'intérieur.

« Draco… » supplia Harry.

Draco vivait pour servir Harry, alors il rerentra, cette fois juste un peu plus loin qu'il ne l'avait été. Bordel, il allait venir. Non, non, il se retiendrait. Il devait faire hurler Harry de plaisir.

« Jack… tu es si bon. »

L'intérieur de Harry se resserra sur lui et Draco gémit. Il se retira, rerentra, se retira, rerentra, s'enfonçant à chaque coup toujours un peu plus loin. Les plaintes de Harry perçaient ses oreilles et il ferma les yeux. Il inspira profondément. Et il était à l'intérieur. Complètement. Draco haleta. Il l'avait fait. Il était dans Harry.

Il profita de la sensation un moment, s'habituant à la chaleur qui recouvrait tout son sexe. C'était ça, la pénétration ? Être dans quelque chose de chaud et palpitant ? Il n'allait jamais sans remettre. Harry gigota et il reprit ses esprits.

Il se retira lentement et se renfonça tout aussi lentement. Quand tout ce qu'il reçut n'étaient que des gémissements, il y alla avec un peu plus de force. Il essaya de ne pas avoir toujours le même rythme, un coup rapide, un coup lent, et cela faisait sombrer Harry. Ce dernier lâcha même enfin sa tête pour plaquer une main sur son érection et se frotter avec force. Draco l'arrêta et reprit sa main. Il se pencha pour coincer sa main au-dessus de la tête brune aux cheveux ébouriffés. Draco lui murmura à l'oreille :

« Je dois te faire jouir par-derrière, tu te rappelles ? Tu n'as pas le droit de te toucher.

– Mais… Draco… ça me fait mal…

– Ça te fait mal ? s'inquiéta Draco.

– Non, pas "mal" mal, haleta Harry avec un sourire dans la voix. J'en ai juste terriblement envie. S'il te plaît, laisse-moi me toucher. »

Draco récupéra l'autre main de Harry et la coinça avec l'autre. Il lui embrassa l'épaule.

« Non. Il n'y a que ma bite qui peut te faire venir. »

Harry gémit alors que Draco marquait sa déclaration d'un coup de hanche.

« Dracooo », se lamenta Harry.

Draco l'ignora et se releva légèrement, plaçant sa main libre dans le creux du dos de Harry, le poussant vers lui.

« Je t'aime, je t'aime, je t'aime », haleta Harry.

Draco gémit et relâcha les mains de Harry pour mieux saisir sa taille et s'enfoncer en lui. Harry obéit à Draco, laissant ses mains au-dessus de lui sans partir se toucher.

« Concentre-toi sur moi, grogna Draco, marquant chaque mot par un nouveau coup de hanche. Et rien que moi. Pense avec ton cul, Jack. Pense à moi qui te ravage et qui vais te faire venir juste avec ça. »

Harry cria de plaisir et ses fesses suivirent encore plus le rythme des coups de Draco, claquant sa peau contre la sienne. À chaque claquement, les bourses de Draco frappaient la peau tendre de Harry et Draco sentait qu'il n'allait pas tenir. Mais il voulait vraiment faire venir Harry avant.

Il se retira complètement, faisant sursauter Harry, avant de se renfoncer en lui d'un coup, lui tirant un cri. Harry recommença à se tenir la tête et à sangloter. Draco recommença et Harry réagit encore plus fort. Son rectum se resserra tout autour de Draco, lui coupant la circulation sanguine et il tressaillit. Même tout son corps tressaillit. Il vibrait, tremblait. Harry avait joui. Harry avait joui !

Un immense sourire se colla au visage de Draco. Harry avait perdu toutes ses forces et ne gardait ses fesses levées que par les mains de Draco sur ses hanches. La tête tournée sur le côté, il respirait fort, les yeux vagues suite à l'orgasme. Draco donna un dernier coup de hanche et se libéra en lui en un râle. Son sperme gicla à l'intérieur, mouillant tout le rectum et réchauffant encore plus l'intérieur de Harry. Draco se laissa tomber sur le dos de Harry, ses hanches donnant encore de légers coups alors qu'il se vidait complètement en tremblant. Punaise, il n'avait jamais ressenti quelque chose comme ça.

Quand sa respiration reprit un rythme normal, Draco se rappuya sur les hanches de Harry pour se relever légèrement. Il posa un baiser sur sa colonne vertébrale et Harry frissonna et geignit. Draco se retira de Harry avec un bruit de succion et les jambes de Harry le lâchèrent finalement, s'écrasant au sol. Draco fit de même, à côté de Harry, sur le dos.

Les deux amants reprirent leur respiration, épuisés. Harry mit ses mains à plat contre le matelas, au niveau de ses épaules, et essaya de se relever, mais ses bras tremblèrent et il retomba avec un "ompf" sur le matelas. Il tourna donc juste la tête vers Draco. Il n'avait plus ses lunettes. Il avait dû les enlever pendant que Draco ne regardait pas. Sa main tâta jusqu'à ce qu'elle trouve le torse de Draco et elle remonta jusqu'à son visage. Harry se tira jusqu'à lui et l'embrassa sur la bouche. Draco répondit au baiser fatigué, bougeant à peine les lèvres. Harry laissa retomber sa tête sur l'épaule de Draco.

« Ce n'est même pas une question de m'asseoir, souffla Harry. C'est que je ne vais même pas pouvoir marcher. »

Draco rit avec lenteur.

« Content de ta première fois ?

– Tu n'imagines même pas.

– Tu voudras le refaire alors ?

– Tu sais quoi, je ne suis même pas sûr de vouloir dire oui, parce que c'était beaucoup trop intense.

– Pour moi aussi, avoua Draco. Jack, tu n'as pas idée de ce que tu m'as fait ressentir.

– Hum… j'en ai un bon échantillon dans les fesses.

– Sois pas dégueu, j'essayais d'être romantique. »

Harry éclata de rire puis fit une grimace.

« Ouh, je vais avoir tellement de courbatures.

– J'aurais pas de problème à découvrir qui tu es demain, alors, dit Draco avec un grand sourire malicieux. Tu seras le seul garçon à marcher en canard.

– Urgh, non. Pitié.

– Promis, je chercherai pas. »

Harry se mit à faire des cercles sur son torse avec son doigt, à travers le tissu de sa chemise.

« Je te crois.

– Je suis amoureux de toi, Jack, tu le sais ?

– Ouais, tu me l'as déjà dit.

– Vraiment amoureux, appuya Draco. Je ne réagirai pas mal, qui que tu sois. Fais-moi confiance.

– O.K… je… je vais essayer. »

Et comme il l'avait fait la veille, Harry vint chercher ses bourses pour les palper avec tendresse.


Toutes ces soirées à dormir nu ou presque en plein hiver dans les cachots eurent raison de lui. Quand il se réveilla seul ce matin-là, Draco avait la goutte au nez. Il éternua durant tout le trajet qui le ramena dans son dortoir, dormit dans son lit juste deux heures de plus en reniflant, dut se moucher sous la douche, et son nez sifflait à la table du petit déjeuner.

« Ta nuit d'amour avec Jack s'est bien passée ? » demanda Pansy sur un ton de connivence, faisant des vagues avec ses sourcils.

Un éternuement lui répondit. Draco se pressa de chercher son mouchoir pour s'essuyer le nez.

« Hum… à mon avis, trop bien passé, sourit Pansy. On ira voir Pomfresh avant les cours, d'accord ?

– Ouais… dit Draco sans enthousiasme.

– Ceci dit… comment a marché notre plan démoniaque ?

– Trop bien, soupira-t-il. Il a cru qu'on sortait ensemble, pour de faux.

– Hm, parfait, sourit-elle en utilisant un doigt pour se tapoter les lèvres.

– Je lui ai promis de ne plus faire ça. »

On aurait dit qu'il venait d'enlever le jouet préféré de Pansy.

« Oh non, quelle tristesse », dit-elle en soulevant ses sourcils pour marquer ladite tristesse.

Sa lèvre s'avança pour une bouderie et elle trembla légèrement. Elle cligna des yeux plusieurs fois, les rendant humides et brillants.

« Tes talents s'améliorent de plus en plus », la complimenta Draco.

Pansy laissa tomber le masque et lui fit un grand sourire.

« Tu trouves ? Un jour, même toi n'y verras plus que du feu !

– Je n'ai pas hâte », dit-il honnêtement.

Pansy serait inarrêtable si c'était le cas. Draco se reconcentra sur son repas. Ce matin-là il essayait des œufs et du bacon. Il recommençait à s'habituer à manger, mais ce n'était toujours pas plaisant. Il se demanda si ça le serait jamais.

Ils passèrent par l'infirmerie avant le début des cours, et Pomfresh en profita pour examiner Draco sous tous les angles, lui demandant s'il prenait bien ses potions, etc. Elle se déclara contente de ses progrès et réclama à le voir dans une autre semaine.

Les deux amis se rendirent en cours de Runes et Draco rêvassa durant tout le cours, n'écoutant que d'une oreille Granger faire son exposé sur les runes qui pouvaient modifier les cheveux. C'était très intéressant, elle avait bien fait ses recherches, mais le thème était ennuyeux au possible. Vers la fin du cours, Draco fit le sien sur les mélanges de runes pouvant impacter la voix et Granger lui posa des questions pertinentes. Draco n'eut même pas envie de lui faire fermer sa grande gueule, comme il en avait l'habitude, il était réellement heureux de la voir intervenir.

C'était la meilleure amie de Harry. Peut-être que s'il voulait que Harry lui révèle son identité, il fallait qu'il se montre coopératif avec ses amis ? S'ils devaient sortir ensemble, il lui faudrait passer du temps avec eux après tout. Draco était sûr que Harry ne serait pas du genre à les laisser tomber pour passer tout son temps avec lui.

C'est pourquoi à la fin du cours, après avoir rapidement briefé Pansy qui partit devant, il accosta Granger.

« Bonnes recherches, Granger. »

La fille ouvrit de grands yeux et la bouche pour le regarder. Puis elle la referma.

« Merci, Malfoy. Ton exposé était des plus intéressants aussi. »

Il inclina la tête.

« Je me demandais… pourquoi t'être focalisé sur le thème de la voix ? »

Oh. Elle savait que Harry utilisait un sortilège pour modifier sa voix. Elle le regardait d'un air soupçonneux. Mince, est-ce que ça voulait dire que Granger – et par conséquent Weasley – était au courant de ses galipettes avec Harry ? Elle était intelligente, il ne fallait pas qu'il lui fasse comprendre qu'il savait qui était Harry, elle le lui répèterait aussitôt. Il sortit le premier truc qui lui passa par la tête, le regrettant tout de suite :

« Les mangemorts avaient des runes dans leurs masques pour modifier la voix. »

Elle le regarda avec de gros yeux. Draco eut une sueur froide dans le dos. Personne ne parlait des mangemorts, et certainement pas lui. Il ne savait même pas si ce qu'il avait dit été vrai. Pourquoi est-ce qu'il avait parlé de ça ? Il venait de lui rappeler que lui-même avait été un mangemort autrefois. Avec horreur, il pensa à la marque sur son bras gauche. Harry l'avait vue. Harry l'avait vue quand il lui avait mis le bandeau sur les yeux. Pourquoi avait-il oublié ?

Il n'entendit pas si Granger lui avait répondu ou pas, il marmonna quelque chose d'évasif et s'enfuit. Une terreur lui avait saisi l'estomac, enfonçant ses ongles dans ses intestins, les lacérant de l'intérieur. Il allait être malade.

Il le fut, il n'atteignit même pas les toilettes les plus proches. Appuyant un bras contre le mur d'une alcôve, il vomit son petit déjeuner. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas vomi, alors ça lui prit aux tripes, et c'était terrible. Les larmes aux yeux, son nez coulant comme il l'avait ce matin, il hoqueta des rots, les derniers bouts de son petit déjeuner passant sur sa bouche avec un goût dégueulasse avant de finir au sol. Bordel, son repas n'avait eu aucun goût quand il l'avait mangé, pourquoi il en avait un quand il le recrachait ?

Draco se tint l'estomac, plus rien ne sortant, et il inspira avec difficulté. Il ferma les yeux, essayant de calmer son cœur qui pompait du sang dans ses oreilles.

« Malfoy ! »

Draco se figea et n'osa pas se retourner. Alors qu'il était accroupi devant sa mare de vomi, Granger se précipita sur lui.

« Est-ce que tout va bien ?

– Qu'est-ce que tu crois, Granger ? cracha-t-il en lui jetant un regard noir.

– Question instinctive, balaya-t-elle son rejet de la main, ne semblant pas effrayée par lui pour une Noise. Attends, je vais t'aider. »

Elle sortit sa baguette et nettoya tout le vomi qui avait recouvert le sol et le mur, même ses chaussures. Puis elle lui tapota gentiment le dos en s'accroupissant à côté de lui et Draco eut envie de rejeter sa main. Elle n'avait pas le droit de le toucher. Elle s'arrêta en voyant son regard et lui invoqua un verre d'eau.

Il le prit, nettoya sa bouche et recracha, Granger faisant disparaître le crachat aussitôt derrière. Il but la fin du verre, apaisant sa gorge par le liquide, mais il y avait toujours ce goût dégoûtant.

« Hum… ça va mieux ? demanda Granger avec hésitation.

– Ouais.

– Désolée de t'avoir suivi ! s'exclama-t-elle. C'est juste que tu étais parti si vite, j'ai cru que quelque chose n'allait pas. »

Elle regarda la forme accroupie de Draco à côté d'elle.

« Eh bien, oui quelque chose n'allait pas », constata-t-elle.

Il fallait qu'il mente.

« Les potions que j'ai prises m'ont retourné l'estomac.

– Oh, O.K. »

Elle ne partait toujours pas. Draco se pinça l'arête du nez.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Elle le regarda sans comprendre.

« Je m'assure que tu vas bien.

– Je n'ai pas besoin de ta pitié, Granger ! Laisse-moi. »

Granger pinça les lèvres et se releva.

« Très bien. J'étais juste inquiète, ce n'était pas de la pitié. Mais je vais m'en aller, puisque c'est ce que tu veux. »

Et elle tourna les talons et s'en fut. Draco soupira. Il avait merdé, elle était en colère et elle ne manquerait pas d'en parler avec Harry.

C'est pour cette raison qu'au cours de Potions du début d'après-midi, il ne regarda pas une seule fois dans la direction du Trio, il ne voulait pas voir leurs regards noirs.

Plus l'heure de son rendez-vous avec Harry arrivait et plus il était nerveux. Est-ce que Harry allait dire quelque chose ? Est-ce qu'il allait même venir ? Son cœur battait de façon désagréable dans sa poitrine et il ne pouvait rien y faire. Ses mains tremblèrent lorsqu'il appliqua les gouttes à ses yeux.

Quand il entra dans la Salle aux Pleurs, Harry regarda vers lui, le visage inquiet, pas en colère du tout. Draco n'eut même pas le temps de refermer la porte derrière lui qu'il éclata en sanglot. Harry bondit aussitôt sur ses pieds et vint l'enlacer.

« Draco ? Qu'est-ce qu'il y a ?

– Je… Je… mauvaise journée », expira-t-il.

Harry fronça les sourcils et se serra contre lui, plongeant sa tête dans son cou.

« Dis-moi vraiment. »

Draco ne pouvait pas résister au ton de sa voix.

« Je… j'ai vomi et Granger a voulu m'aider et je me suis lâché sur elle », avoua-t-il, les mots sortant les uns sur les autres, si bien qu'il ne sût pas si Harry l'avait vraiment compris.

Harry ne le repoussa pas, il leva juste la tête vers lui.

« Pourquoi tu as vomi ? » demanda-t-il d'une voix douce.

Draco s'étouffa avec ses sanglots. Pourquoi avait-il vomi ? Pourquoi simplement mentionner les mangemorts l'avait fait avoir cette réaction ?

Non, ce n'était pas les mangemorts. C'était Harry, le fait qu'il ait pu voir sa marque.

« Draco ?

– Tu as vu ma marque, pas vrai ? Quand on a allumé les lumières.

– Eh bien, oui. C'est ta marque qui t'a fait vomir ? Elle te fait mal ou quelque chose comme ça ?

– N-Non, depuis la mort de Tu-Sais-Qui, elle n'a plus jamais brûlé. C'était… pourquoi ne me rejettes-tu pas ? »

Harry écarquilla les yeux, surpris, puis il les fronça et s'empara du visage de Draco. Il lui déposa un baiser sur les lèvres.

« Parce que je t'aime, lui dit-il comme si c'était la chose la plus simple du monde.

– Mais… ma marque…

– Fait partie de toi. Je ne l'aime pas parce que je n'aime rien de Voldemort (Draco frissonna au nom.), mais si c'est toi, elle n'a pas d'importance. »

Mais elle en avait.

« Si, elle a de l'importance, insista Draco. Je suis marqué, à vie. Tout le monde saura toujours ce que j'ai fait.

– Les gens oublieront.

– Mais il suffira qu'ils la regardent juste une fois et ils se rappelleront. »

Draco eut une exclamation de surprise alors qu'une terrible pensée traversait son esprit.

« Est-ce que c'est pour ça que tu ne veux pas qu'on soit officiellement ensemble ? Que tu caches ton identité ? »

Si cela se savait que Harry Potter, le héros du monde sorcier, sortait avec Draco Malfoy, un ancien mangemort… Il ne pourrait jamais avancer dans la société, devenir ce qu'il avait toujours été destiné à être, un leader.

Harry saisit férocement son visage.

« Non. Ne crois pas ça une seconde de plus. Je te cache mon identité parce que j'ai peur que tu me détestes quand tu sauras qui je suis, mais bientôt, bientôt je serai bientôt prêt à te le dire. Et à ce moment-là, tout Poudlard sera au courant que je sors avec Draco Malfoy. »

Une vague d'apaisement roula sur Draco à ces mots.

« Si tu voudras bien de moi, termina Harry dans un souffle.

– D'accord, je te crois. »

Parce qu'il ne pouvait que le croire, les mots de Harry ne demandaient que ça, une totale dévotion pour lui. Et Draco était déjà un converti.

« Comment puis-je te prouver que je tiens à toi plus qu'autre chose ? »

Draco cligna des yeux.

« Demande-moi n'importe quoi, je le ferais. Si ça ne concerne pas mon identité.

– Oh… je ne sais pas. Euh, surprends-moi ? »

Il avait voulu dire ça sur le ton de la plaisanterie, mais sa voix était sortie anxieuse, avide d'avoir cette preuve.

« O.K., O.K., je penserai à quelque chose demain », fit Harry en fronçant le visage de concentration.

Puis il posa ses lèvres sur Draco. Draco répondit avec retard à leurs mouvements puis enserra la taille de Harry.

« Est-ce que ça te dérange si Poudlard est au courant de ton orientation ? » demanda vivement Harry en reculant sa tête de Draco.

Draco qui clignait des yeux pour se remettre du baiser les fronça.

« Qu'est-ce que tu prévois de faire ?

– Une simple idée. Mais j'ai besoin de ta réponse.

– Tout Poudlard me déteste déjà, je ne vois pas ce que ça changerait que cela se sache. »

Harry plissa le nez, mécontent de son raisonnement. Puis il le lissa et ses lunettes glissèrent légèrement. Sans pouvoir sans empêcher, Draco les remonta sur son nez. Merlin merci, Harry n'était pas quelqu'un d'intelligent comme Granger et ne se dit pas que c'était étrange qu'il ait pu voir que ses lunettes n'étaient pas à leur place.

« Bon, d'accord. Attends-toi à un grand truc demain. »

Draco fit un son d'engagement et réclama les lèvres de Harry. Ce soir-là, ils parlèrent de Draco et de ce que sa marque représentait pour lui et ne firent que se câliner sans rien de plus. Et Draco dormit dans son dortoir pour la première fois depuis ce qui semblait une éternité. Étonnamment, Draco se sentait encore plus amoureux de Harry pour n'avoir rien fait avec lui. Il y avait une tendresse à ces moments qui le rendait encore plus fou que les moments où ils avaient du sexe. Draco avait peur d'en devenir accro. Il ne savait pas comment taire ces sentiments.


La surprise de Harry fut visible par tous au petit déjeuner. En effet, il avait réussi par il ne savait quel moyen à modifier le plafond de la Grande Salle, pour que les nuages qui dérivaient tranquillement dans le ciel forment un message. Un message terriblement fleur bleue.

Jack est amoureux de Draco Malfoy !

Draco avait les joues en feu alors que tout le monde regardait le message, puis lui, la bouche ouverte, puis à nouveau le message.

« Donc c'est ça que tu faisais tous ces derniers temps ! » s'exclama Blaise en s'asseyant non loin de Gregory qui regardait Draco avec des yeux ronds et n'avait pas décroché un mot depuis qu'ils étaient entrés dans la Grande Salle.

Blaise continua, un grand sourire taquin aux lèvres.

« On se demandait où tu étais avec Theo. Et en fait, tu avais des rendez-vous amoureux ! Avec un garçon ! »

Draco balbutia, la rougeur sur son visage ne faisant que s'étaler. Pourquoi ne savait-il plus maîtriser l'Occlumancie dans ces moments-là ?

« Qui l'eut cru ? » termina-t-il en posant le regard sur les lèvres de Draco.

Conscient qu'il avait encore les lèvres rouges et gonflées des baisers qu'il avait partagés avec Harry, Draco pinça la bouche.

« Arrête de le taquiner, intervint Pansy. Draco a tout à fait le droit de sortir avec un garçon.

– Oh, je ne dis pas le contraire. Moi-même, tous les genres m'attirent, même si j'avoue n'avoir eu que peu d'expériences avec les hommes. »

Draco était bouche bée ! Un autre queer ! De son année ! Où s'étaient-ils donc tous cachés durant toutes ces années ? Draco n'avait qu'entendu parler des conquêtes féminines de Blaise.

« Arrête de le regarder comme ça ! cracha Pansy, sa bonne amie, sa si bonne amie. Il est pris.

– Oh, je n'en doute pas. »

Draco n'était pas sûr que son visage reprenne sa couleur normale un jour.

« Ne sois pas crasse, Blaise ! »

Blaise éclata de rire.


Les regards suivaient Draco tout le temps. Draco savait qu'il avait autorisé Harry à faire ça – et il en avait senti ses intérieurs fondre sous le message –, mais les regards et commentaires devenaient insupportables. Il fallait qu'il se venge et fasse subir à Harry un peu d'humiliation. Et il avait la parfaite idée.

Si bien que quand il le vit à la Bibliothèque en train d'essayer d'attraper un livre qu'il ne pouvait toucher que du bout des doigts, Draco s'avança. En silence, il se glissa derrière Harry et tendit le bras pour attraper le livre voulu, de ce fait, pressant son dos contre Harry qui se figea. Quand le bras de Draco redescendit avec le livre, Harry se retourna avec lenteur, les joues légèrement rouges. Une rougeur qu'il aurait sûrement interprétée comme de l'effort d'avoir été sur la pointe des pieds avant. Un sourire narquois sur le visage, Draco tendit le livre à Harry.

« On a oublié que Accio existait, Potter ? »

Il vit, oh il vit le frisson qui parcourut le corps de Harry quand il prononça son nom. Mais déterminé à faire comme si Draco était toujours son ennemi d'enfance qu'il ne baisait pas dans une salle sombre, il le regarda d'un air noir. Draco n'aurait rien dû ressentir face à ce regard, pourtant un éclair d'anticipation traversa toute sa colonne vertébrale.

« Tu sais très bien que Madame Pince ne veut pas de magie près de ses livres. »

Draco se pencha un peu, juste un peu et souffla sur le visage de Harry :

« Est-ce que tu crois qu'elle nous voit d'ici, Potter ? »

Les épaules de Harry tremblèrent mais tout à son honneur, rien ne transparut sur son visage, malgré le ton suggestif qu'avait pris Draco. À la place, il prit le livre que Draco lui tendait toujours et dit :

« Merci Malfoy. »

Draco inclina la tête sur le côté, laissant des questionnements marquer son visage.

« Merci ? Depuis quand es-tu aussi poli, Potter ? Ne devrais-tu pas plutôt m'accuser de vouloir t'attaquer par-derrière ? »

Il grimaça en voyant le regard blessé de Harry. Il avait voulu faire une référence au fait qu'il l'avait pris par-derrière, mais évidemment, Harry l'avait pris littéralement. Il ne s'était attendu à rien d'autre de sa part. C'était de ça dont il avait peur ! comprit enfin Draco. Il ne croyait pas que Draco puisse un jour croire que Harry n'avait plus d'intention belliqueuse envers lui, qu'ils pouvaient être autre chose que des ennemis. Draco rétropédala.

« Ce n'était pas ce que je voulais dire, balbutia-t-il. Je voulais dire… Enfin… Euh… De rien. »

Harry le regarda, les yeux écarquillés. Draco rougit et tourna les talons. Sa tentative de mettre Harry mal à l'aise s'était retournée contre lui. Il lui faudrait trouver une autre façon de profiter de l'avantage que lui donnait sa connaissance de l'identité de Harry.


Quand il retrouva Harry ce soir-là, Draco avait terriblement envie de se faire pardonner pour les mots accidentellement blessants qu'il avait dits à Harry.

« Est-ce que tu connais Harry Potter ? demanda-t-il alors qu'ils s'installaient contre leur mur.

– Si je connais Harry Potter ? fit Harry, choqué et amusé par la question.

– Je veux dire, t'es ami avec lui ? »

Harry ne pouvait contenir son sourire nerveux et Draco eut une pointe de culpabilité à l'utilisation de la potion nyctalope. Harry lui confiait des expressions qu'il n'avait jamais prévu de lui montrer véritablement. Il ne l'utiliserait plus. À partir de demain, il redeviendrait aveugle à la beauté de Harry. Il saurait qu'elle était là, mais il attendrait qu'elle lui soit montrée volontairement.

« Pourquoi ? » demanda enfin Harry.

Draco prit son courage à demain.

« J'aimerais que tu lui transmettes mes excuses.

– Tes excuses ? demanda Harry, confus.

– Je lui ai dit quelque chose que je n'avais pas prévu de lui dire, que je ne pensais pas. C'est sorti tout seul. Mes mots sont partis avant que je n'y réfléchisse. Je ne voulais pas… le blesser. »

Harry rayonna véritablement. Il se mordit la lèvre et passa une mèche de cheveux derrière son oreille.

« Je lui transmettrai. »

Et sa voix était un peu rauque. Draco fondit sur ses lèvres. Il les embrassa comme s'il pensait ne jamais pouvoir les rembrasser un jour. Ce qui était ridicule, car il comptait bien continuer à embrasser Harry jusqu'à la fin de sa vie. Oh Merlin, il voulait de Harry jusqu'à la fin de sa vie. C'était trop vite. Comment de tels sentiments avaient-ils pu germer et prendre racine en si peu de temps ? Ce n'était pas comme s'il ne connaissait pas Harry, tenta-t-il de se rassurer. En sept ans, Harry était peut-être une des personnes qu'il connaissait le mieux, envers et contre tout. Ce n'était pas un coup de foudre. Et pourtant, il le ressentait tout comme.

Il embrassa Harry comme si c'était leur premier baiser et qu'ils se découvraient pour la première fois. Sa main dans la nuque de Harry caressait son cou et cet endroit derrière son oreille. Quand leurs langues se touchèrent, ce fut une électrisation dans tout son corps et il gémit. Il força les mots hors de sa gorge :

« Je t'aime, Jack, je t'aime. »

Harry gémit en retour et passa ses bras autour de son cou, le rapprochant pour qu'ils s'embrassent mieux, plus profondément. Ils en oublièrent de respirer.

« Draco, pantela Harry. J'ai envie de toi. »

Alors Draco se débarrassa de sa chemise et ouvrit le bouton de son pantalon, tirant sur son caleçon pour libérer son sexe à moitié dur. Harry se débattit avec ses propres boutons et toujours cette stupide ceinture. Draco s'installa face à Harry, passant ses jambes au-dessus des siennes pour qu'ils soient le plus collés possible. Le bout de ses chaussures touchait le mur contre lequel Harry était appuyé. Harry abaissa son caleçon et lui était complètement dur.

Draco le prit dans sa main et Harry gémit, se mordant la lèvre. Draco l'embrassa parce qu'il ne voulait pas le voir se blesser. Il bougea un peu sa main, jouant avec les boules de l'autre. Harry vint envelopper son sexe et s'activa à le mettre au garde-à-vous. Ils gémirent alors qu'ils se masturbaient l'un l'autre. Puis Draco eut la meilleure idée de sa vie et il agrippa leurs deux sexes d'une main, les touchant l'un contre l'autre. Cela lui tira un long gémissement et Harry aplatit sa main sur sa base, surpris par le soudain attouchement. Draco frotta leurs sexes l'un contre l'autre.

Ce devait être la première fois qu'ils se touchaient véritablement ainsi. Draco grogna en se demandant pourquoi ils ne l'avaient pas fait plus tôt. Ils s'étaient déjà frottés l'un contre l'autre, mais pas comme ça. La sensation était bien trop bonne. Mais tout était bon avec Harry et il avait hâte de découvrir toutes les autres bonnes choses qu'ils feraient ensemble.

Harry déposa des baisers papillons sur tout son visage, se retenant de le recouvrir de salive cette fois et Draco en fut presque déçu.

« Mon visage t'excite tant que ça, P-Jack ? »

Harry rougit terriblement, surpris que Draco ait découvert son secret. Draco resserra sa prise sur leurs sexes et Harry poussa une exclamation.

« Oui ! Oui, Draco ! avoua-t-il en remontant les épaules sous la gêne.

– Bien, fit-il et il lui offrit un baiser en récompense. Quoi d'autre ?

– Ta… Ta voix, pantela Harry et Draco lui offrit un nouveau baiser.

– Ma voix ?

– Oui, elle est si… sensuelle… hm ! »

Draco avait appuyé son pouce sur le bout du pénis de Harry.

« Quoi d'autre ?

– Tes… tes fesses ! Je passe mon temps à les mater. Ton pantalon les met trop en valeur, c'est indécent, réprimanda-t-il.

– Tu… tu me mates en plein jour ? »

Harry supplia son baiser de récompense de son visage et Draco le lui donna.

« Oui, oui, pantela-t-il contre sa bouche.

– Et c'est qui le pervers maintenant ? dit Draco en tirant sur leurs longueurs, les faisant gémir tous les deux.

– C'est moi, oh bordel, c'est moi. Tu m'obsèdes, Malfoy. Je ne peux pas m'empêcher de te regarder. Je veux qu'on se tienne la main dans les couloirs et que tu m'embrasses devant tout le monde. »

La soudaine déclaration surprit Draco qui arrêta de bouger sa main un instant avant de reprendre ses va-et-vient. Harry s'empêchait de glisser contre le mur en se retenant avec une main sur le sol et son torse se gonflait et se dégonflait au rythme de sa respiration erratique.

« Dis quelque chose », murmura Harry.

Draco avait été tellement choqué qu'il n'avait pas vu la soudaine vulnérabilité de son partenaire. Il caressa leurs sexes avec amour et dit :

« Je veux que tu fasses tout ça et qu'en plus tu me mettes la main au cul devant tout le monde. »

Harry se mordit la lèvre de désir et avec un dernier frottement de la part de Draco, il jouit. Draco dévora l'expression de Harry, pris par l'orgasme. Il ferma les yeux, ses sourcils se haussant en se fronçant, sa bouche s'ouvrit en une exclamation silencieuse et son menton vint toucher son torse. Draco étala son sperme sur leurs sexes.

Quand Harry eut repris une respiration normale, il prit la main de Draco et l'écarta.

« Laisse-moi faire », dit-il.

Draco s'éloigna donc de Harry et celui-ci vint poser ses mains sur sa taille. Il le força à descendre son pantalon et Draco s'exécuta joyeusement. Harry vint se placer entre ses jambes ouvertes et prit l'érection de Draco en main. Puis il se baissa et le suça. Draco gémit aussitôt. Harry frottait la base de sa verge pendant qu'il en léchait le haut, y récoltant tout le sperme que Draco avait plaisamment étalé et le liquide pré-séminal qui gouttait depuis sa fente. Draco saisit les cheveux de Harry, appréciant leur douceur, les caressant. Puis il appuya sur sa tête pour le faire descendre un peu plus sur lui. Harry émit de petits bruits, mais ne se retira pas.

Non, à la place, il fourra un pouce dans son trou. Draco cria à la soudaine intrusion et sans le vouloir, poussa dans la gorge de Harry jusqu'à ce qu'il y soit entièrement rentré. Harry s'étouffa et Draco retira aussitôt sa main de ses cheveux.

« Oh punaise, je suis désolé.

– C'est rien », dit Harry en toussant et s'essuyant la bouche.

Il n'avait pas retiré son pouce de son anus. La sensation était plus étrange que les autres doigts que Harry y avait déjà insérés auparavant, plus présente, bougeant différemment.

« Je sais que je peux le faire en tout cas. »

Draco ne comprit pas jusqu'à ce que Harry replonge sur son pénis et, lentement, terriblement lentement, le prit jusqu'à la base, sa langue à plat le long de cette veine qui palpitait férocement. Il faillit crier le nom de Harry et dut se mordre la langue pour s'en empêcher.

Son sexe dans la bouche de Harry, son anus stimulé, il se libéra tout au fond de la gorge de Harry, sans même le sentir venir. Harry étouffa à nouveau, mais il resta fermement en place et but tout ce que Draco lui envoya.

Quand le sexe de Draco perdit de sa puissance, retombant mollement dans la bouche de Harry, celui-ci se retira enfin de toutes les parties de son corps. Il toussa.

« Merde, je crois que j'en ai qui est remonté dans le nez. »

Et il se lécha les lèvres et Draco se sentit terriblement désolé pour ce qu'il venait de faire.

« Je suis tellement… »

Harry plaqua une main sur sa bouche, frappant son nez en même temps sans le vouloir.

« Je voulais le faire. Et c'était génial. Même si je le referais pas de sitôt. »

Sa main vint se placer derrière son crâne et il posa son front contre le sien. L'odeur qui émanait de Harry était tellement celle de Draco que si Draco n'était pas déjà assis, il serait tombé.

« Je peux avoir des compliments ?

– C'était la meilleure fellation de toute ma vie, répondit aussitôt Draco. Et ce que tu as fait avec ton pouce… Tu m'as fait venir bien trop vite tellement c'était bon. »

Un immense sourire se colla au visage de Harry. Draco l'embrassa et découvrit le goût de son sperme sur ses lèvres.

« J'ai encore le cœur qui bat à cent à l'heure », confia-t-il.

Harry posa donc sa main sur son cœur à travers la chemise.

« Je ne vais pas pouvoir rester ce soir, lui souffla Harry. J'ai du retard sur des devoirs et il faut que je le récupère.

– Tu peux encore rester un peu avec moi ? »

Harry se mordit les lèvres, définitivement tenté.

« O.K., mais pas trop longtemps.

– Tu es en retard sur quoi ?

– Potions.

– Mais c'est demain matin !

– Urgh, je sais. Je repousse toujours cette matière au dernier moment.

– Pourquoi tu as continué ce cours si tu n'aimes pas ça ?

– C'était nécessaire pour que je devienne Auror. »

À ça, Harry se plaqua une main sur la bouche. Draco l'avait entendu, il ne pouvait pas ne pas réagir, cela rendrait Harry suspicieux.

« Hmmm… Auror alors ? Pas beaucoup de monde veut devenir Auror, les examens pour pouvoir en devenir un sont tout simplement affreux, paraît-il. Cela réduit considérablement ma liste.

– Draco, s'il te plaît… Ne cherche pas. »

Draco soupira et colla son front contre celui de Harry.

« Je ne le ferai pas, je te promets. »

Il savait déjà après tout. Donc ce n'était pas un mensonge.

« Promis ? demanda Harry avec inquiétude.

– Promis. »


Ce jour-là, Gregory portait son serre-tête à la table du petit déjeuner et Draco était étrangement fier de son ami. De temps en temps, Pansy lui tapotait la main en se penchant au-dessus de la table avec un grand sourire que Gregory lui rendait. Draco et Pansy ne posèrent pas de questions, et c'est pour cette raison que Gregory leur dit :

« Quand j'ai vu Draco ignorer les commentaires qu'il a reçus hier, je me suis dit que moi aussi je pouvais le faire. »

Cela agrandit les sourires sur les visages de Draco et Pansy. Cette dernière fouilla dans son sac et tendit un rouge à lèvres à Gregory.

« C'est la couleur qui t'allait bien. »

Gregory rougit de plaisir, avec un sourire qui lui faisait des petits plis autour des yeux. Il prit le rouge à lèvres et le rangea dans une poche de ses robes.

« Vous croyez qu'un jour je pourrais essayer une jupe ? »

Draco et Pansy s'échangèrent un regard de connivence.

« Bien sûr ! » s'exclamèrent-ils en même temps.

Un boum leur fit lever la tête. Dans le ciel de la Grande Salle, des feux d'artifices s'étaient mis à exploser, formant un message qui flamba les joues de Draco.

Je t'aime ! -Jack

« Oh oh, fit Pansy en mettant son menton sur sa main, fermant à moitié les yeux dans sa direction. C'est le grand amour. »

Draco cacha son visage dans ses mains et Pansy hurla de rire. Elle dut se retenir à la table car sinon elle serait tombée à la renverse.

« C'est qui ce Jack, d'ailleurs ? demanda innocemment Gregory. Je n'en connais pas dans l'école. »

Pansy qui essuyait les larmes qui avaient coulé de ses yeux repartit dans un fou rire irrépressible. Draco lui frappa l'épaule.

« Tu le sauras bientôt, soupira-t-il, les joues toujours rouge vif.

– Bientôt ? nota Pansy en reprenant contenance.

– C'est ce qu'il a promis.

– Mais c'est bien ça Draco ! On va enfin pouvoir formellement "rencontrer" ton petit copain. »


Durant le cours de Potions, Draco décida de rendre fou Harry. Tout d'abord, il fit tomber un ingrédient, qu'il ramassa en se mettant bien dans la ligne de mire de Harry et se penchant de sorte à ce qu'il ait la meilleure vue possible de ses fesses. Puis en allant en chercher un en même temps que Harry, il trébucha sur les marches et dut se rattraper en s'agrippant à ses épaules, soufflant de surprise dans sa nuque.

« Désolé », dit-il en appliquant une pression sur les épaules avant de s'écarter.

Puis en récupérant son nouvel ingrédient, il fit tomber celui-là également. Il réutilisa sa technique de postérieur mis en valeur en le récupérant, sauf que cette fois, il était bien plus près de Harry et ses fesses touchèrent, oh sans le vouloir, la jambe de Harry qui s'écarta vivement.

Draco en sifflotait presque. Mais ce qui tua Harry, c'est quand en attendant que la potion mijote, Draco s'était accoudé sur sa table, le menton dans les mains, en face de Pansy, plutôt qu'à côté d'elle, étant ainsi en plein champ de vision du reste de la classe et, d'au fond, Harry. Il se mordilla sensuellement sa lèvre inférieure, ne regardant nulle part en particulier. Sa lèvre se cachait derrière ses dents puis se dévoilait. Il la lécha. Le chaudron de Harry explosa. Cela surprit tout le monde, ce genre d'accident n'arrivait plus autant en septième année. Pansy ricana.

« Tu es démoniaque. »

Draco lui envoya un sourire dévastateur.


Durant son passage à la Bibliothèque alors que d'autres avaient des cours d'Arithmancie, Draco avisa Harry et Weasley en train de discuter devant leurs devoirs à leur table habituelle. Sautant sur l'occasion, Draco s'approcha de leur table. Les deux garçons relevèrent la tête en le voyant arriver et Harry se mordit rapidement la lèvre avant de présenter un visage neutre.

« Je peux m'asseoir ?

– Bien sûr ! » offrit Harry alors que Draco voyait Weasley lui donner un coup de pied sous la table.

Dommage pour Weasley, c'était le genre de chose qu'il fallait faire lorsque tout le monde était assis ou s'il avait été en face. Draco prit le siège devant Harry et commença à sortir ses affaires. Puis il croisa les jambes. Et son pied frôla le genou de Harry. Celui-ci se figea puis dut conclure que c'était juste ce genre de moment où cela arrivait par erreur.

« Sacrée erreur ce matin, Potter. Qu'as-tu donc bien fait pour réussir ça ? »

Une pointe de rouge colora les joues de Harry.

« Il n'a pas fait attention à son venin de Runespoor », expliqua Weasley avec un rictus aux lèvres.

Cela confirma à Draco que Weasley aussi était tout à fait au courant que Harry couchait avec lui.

« Quelle inconscience ! » s'exclama Draco avec un sourire narquois, regardant droit dans les yeux de Harry.

Celui-ci bafouilla. Draco décroisa les jambes, frôlant à nouveau son genou, et Harry ouvrit la bouche et la plume qu'il tenait dans ses mains tomba au sol. Oh, parfait. Quand il se baissa pour la ramasser, Draco écarta juste un peu les cuisses. Quand Harry refit surface, ses joues étaient écarlates.

« Eh bien Potter, il faisait si chaud que ça là-dessous ? » s'étonna-t-il.

Harry balbutia et dit :

« J'ai oublié de respirer. »

Draco éclata d'un rire cristallin et Harry ferma les yeux comme si ça lui faisait mal. Weasley laissa échapper un rire qui devait plus à voir avec la réaction de Harry que de ce qu'il avait vraiment dit.

Draco le laissa tranquille après cela, se concentrant sur les rédactions qu'il devait écrire. Enfin, si l'on pouvait appeler tranquille les réguliers croisés et décroisés de jambes qu'il faisait. Mais ce n'était guère de sa faute, jamais Harry ne changea sa position.


Quand il entra dans la Salle aux Pleurs, Draco se fit aussitôt attaquer par Harry qui l'embrassa sauvagement. Draco fut repoussé contre la porte et gémit en sentant l'érection de Harry pousser contre lui. Harry lui dévorait la bouche et sans plus de préavis, fourra sa main dans son pantalon. Draco poussa une exclamation et Harry plaça une main contre sa pomme d'Adam, appuyant juste ce qu'il fallait pour que la diminution d'oxygène soit excitante. Il le relâcha rapidement par contre pour se tourner plutôt sur son postérieur et le malaxer.

Harry quitta enfin sa bouche pour venir s'attaquer à son cou, le mordant à l'en faire mal. Draco gémit.

« Jack ?

– Je te veux, maintenant », dit Harry avec une voix si rauque que Draco se demanda un moment si Harry avait oublié d'utiliser son sort.

Oh, il l'avait rendu fou. Complètement. La jouissance que ce qu'il avait fait à Harry le fasse réagir comme ça le rendit entièrement dur dans la main de Harry qui le frottait énergiquement. Oh, il aurait aimé voir à quoi ressemblait son visage. Il se laissa violenter alors que des dents marquaient un nouvel endroit dans son cou.

Soudain, la main de Harry fut sur son visage, ses doigts sur ses lèvres. Draco les engloutit, les léchant de partout, jusqu'à ce qu'ils soient recouverts de salive. Dès que ce fut fait, Harry ne perdit pas de temps en formalité et enfonça un majeur dans son anus. Draco poussa une exclamation et se cambra contre la porte. L'érection de Harry était chaude contre lui et il n'avait envie que d'une chose ; qu'elle le ravage de l'intérieur.

« Baise-moi, Ha-Jack. »

Un nouveau doigt s'enfonça en lui. Puis un autre et Draco ne pouvait que gémir. Après quelques mouvements de ses doigts, Harry baissa son pantalon et Draco leva les pieds pour l'enlever entièrement. Il trembla d'anticipation. Et Harry posa une main sur sa hanche et son autre main aida son sexe à rentrer en lui. Draco expira comme s'il manquait d'air. Harry lui vola des baisers, tous plus chauds les uns que les autres puis il saisit ses hanches et bougea. Draco ne put retenir les exclamations qui le prirent.

Il leva une jambe pour la placer sur l'arrière-train de Harry et les poussées se firent plus profondes et meilleures. Draco plaqua ses bras autour du cou de Harry. Celui-ci saisit la cuisse de Draco et tira sa jambe pour qu'elle rejoigne l'autre. Ses chaussures s'enfonçaient dans les fesses fermes de Harry. Il le prit comme ça, contre la porte, ses mains soutenant son poids en le tenant par les fesses. Draco poussait des cris à chaque mouvement que faisait Harry. C'était sauvage, c'était terrifiant et c'était bon. Le bois de la porte contre son dos lui faisait mal, mais il était incapable d'y penser, trop pris par les sensations que lui procurait le sexe de Harry.

« Draco, Draco, Draco ! » cria Harry.

Son éjaculation trempa son rectum et Draco ne put que venir lui aussi, serrant la tête de Harry contre lui et mordant son oreille. Le sexe de Harry retomba d'entre ses fesses avec un hoquet de la part du garçon. Draco remit une jambe à terre, puis l'autre. Harry était toujours effondré contre son torse.

« Wouah », souffla Draco.

Harry eut un petit rire contre lui. Puis il embrassa tendrement l'endroit qu'il avait mordu si méchamment tout à l'heure.

« Tu m'as rendu fou aujourd'hui. »

Draco eut un grand sourire et le taquina :

« Mon tour en Potions a marché alors. T'as vu comme je t'ai si bien montré mes fesses ? Bon, à un moment, j'ai dû le faire à côté de Potter, désolé pour ça. T'es pas jaloux, j'espère ? »

Harry eut un rire étranglé.

« Non. J'arrive pas à croire que tu l'as fait exprès.

– Hmm, mais j'aime tellement te rendre fou.

– Samedi, souffla Harry. Je te le dirai samedi. »

Draco se figea.

« Vraiment ?

– Oui.

– J'ai hâte ! »

Il recula le visage de Harry pour pouvoir l'embrasser.


Draco n'avait pas fait disparaître ses suçons. Il voulait que Harry puisse les voir. En s'asseyant à la table de petit déjeuner, Blaise lui fit un sifflement appréciateur. Draco leva les yeux au ciel.

« Tu les as déjà vus.

– Pas à la lumière du jour. Mince, ton petit copain est sacrément vorace. Est-ce qu'il y aura un message aujourd'hui ?

– Je ne lui ai demandé qu'une fois !

– Oh, donc c'est toi qui voulais ce genre d'attention ? » rit Blaise et Pansy le suivit dans son rire.

Draco rougit mais ne lui fit pas la joie de répondre. Il se concentra plutôt sur son repas. Mais Blaise avait vu juste, en plein milieu du petit déjeuner, une pluie d'étoile filante enflamma le ciel bleu du plafond. Draco ne comprenait pas comment Harry réussissait à agir comme ça sur le plafond enchanté. Il avait dû avoir de l'aide de Granger. Cette fois-ci, il parvint à ne pas trop rougir au message qui apparut.

Draco, tu me rends fou. -Jack

Si par pas trop rougir, cela voulait dire limiter les dégâts uniquement à ses joues. Pansy ricana.

« Ça c'est à cause de ce que tu lui as fait hier.

– J'avais promis de le rendre fou, après tout », dit-il en souriant à son amie.

Il se pencha vers elle pour lui murmurer :

« Il va me dévoiler son identité, samedi.

– Et comment tu vas réagir vu que tu la connais déjà ? demanda-t-elle sur le même ton conspirateur.

– Je ne sais pas encore.

– T'étais pas censé lui dire "je le savais déjà".

– Eh bien, si, mais je ne veux pas qu'il le prenne mal. Faut que je trouve un moyen de bien présenter la chose, qu'il ne se sente pas trahi. »

Pansy tapota son épaule avec un air de dire « bon gars ».


Draco se rendait à la Bibliothèque, ayant juste terminé les cours. Comme d'habitude, Pansy avait prétendu devoir faire autre chose, mais en réalité, elle allait juste discuter potin avec Millicent. Draco fronça les sourcils. Est-ce que Pansy vraiment "discutait potin" avec Millicent ou faisait-elle quelque chose de plus licencieux ? Il se secoua la tête, non, sûrement pas Millicent. Tout le monde n'était quand même pas queer dans ce château.

Il montait les escaliers, les yeux posés sur ses pieds, quand une voix parvint à ses oreilles :

« Malfoy ? »

Draco releva la tête pour voir Harry en haut des marches, s'apprêtant à les descendre.

« Oh, salut, Potter. »

Harry passa une main dans ses cheveux que Draco qualifia de gênée. Draco monta les marches alors que Harry les descendait. Draco ne put empêcher un sourire lui grimper au visage. Bon, il n'était pas trop lumineux, c'était déjà ça, juste les coins de ses lèvres qui étaient retroussées. Mais Harry réagit comme si Draco lui avait offert le plus grand des sourires. Il rougit en pinçant les lèvres parce qu'il ne voulait pas montrer qu'il rougissait, tout en essayant de rendre son sourire à Draco. En somme, il était craquant.

Perdu dans sa contemplation, Draco oublia de sauter la fausse marche de cet escalier et son pied s'enfonça dans le vide. Il poussa un cri de surprise et ne dut sa survie qu'à Harry qui le rattrapa par les épaules.

« Ouh là, ça va ? fit-il, anxieux pour lui.

– Ça va, ça va. Merci Potter. »

Harry lui sourit et l'aida à se remettre sur pieds, ses mains s'attardant légèrement sur ses poignets, leur faisant la plus infime des caresses, que Draco n'aurait pas reconnue s'il n'était pas maintenant habitué aux caresses de Harry. Draco sentit son cœur rater un battement et il regarda le visage de Harry.

Harry l'observait toujours avec cet air soucieux et Draco se sentit précieux sous son regard. Ses yeux étaient si verts, ils détonnaient sur le reste de son visage, et c'était comme si les lunettes rondes étaient là juste pour les rendre plus acceptables pour le commun des mortels. Parce qu'on pourrait s'y noyer.

Harry retira ses mains et Draco les saisit aussitôt par les poignets, par instinct. Harry fronça les sourcils.

« Malfoy ? »

Ce même ton surpris qui n'y croyait pas que Draco avait entendu juste avant de se ramasser comme un idiot dans les escaliers.

« Oh et puis merde. »

Il posa ses lèvres sur celles de Harry. Celui-ci se figea. Draco reposa un baiser, puis un autre, jusqu'à ce que Harry bouge enfin les lèvres. Juste un petit peu. Puis il recula son visage, les yeux écarquillés, encore plus verts.

« Malfoy, qu'est-ce que tu fais ?

– Chut. »

Et il reprit les lèvres de Harry. Ses mains lâchèrent ses poignets pour se poser sur ses hanches. Draco pencha la tête sur le côté, embrassant Harry tendrement. Celui-ci s'était encore figé. Le cœur de Draco tapait dans ses oreilles, fort, fort, fort. Pourquoi Harry ne répondait pas ? Il toucha le creux de son cou, là où il l'avait marqué tant de fois. Harry émit le plus petit des gémissements. Et il le repoussa.

« Draco ? » souffla-t-il, confus, et un peu effrayé.

Draco soupira et se passa la main dans la nuque.

« Écoute, dit-il en le regardant du coin de l'œil. Je sais que tu es Jack. »

Harry prit une vive inspiration. Puis d'une toute petite voix :

« Quoi ? » croassa-t-il.

Draco prit sa main, caressant son poignet comme Harry l'avait fait plus tôt.

« Je sais que tu es Jack, répéta-t-il, et… et je sais que je t'aime, Harry Potter. »

Harry ferma la bouche, son visage explosant de cramoisi. Ce même cramoisi que la cramoisie de minuit, qu'il aurait pu voir même dans la nuit de la Salle aux Pleurs.

« Quoi ? » répéta-t-il en croassant, sous le choc.

Draco fronça les sourcils, légèrement irrité. Il posa un baiser sur la bouche de Harry.

« Je t'aime, Harry. Est-ce que tu peux me dire autre chose que "quoi" maintenant ? »

Harry se racla la gorge.

« Est-ce que mes fantasmes sont devenus réels ? Est-ce que je rêve ? »

Draco rit.

« Non, Harry, je suis bien réel.

– Oh, Merlin. »

Harry prit une profonde inspiration et porta une main à son front.

« Tu sais ! Comment tu sais ? Depuis quand ?

– J'ai compris tout seul, tu m'avais donné beaucoup d'indices après tout. C'est juste ta voix qui m'a perturbé pendant longtemps.

– Mais depuis quand ? »

Draco pinça les lèvres. Il ne voulait pas l'avouer.

« Depuis quand ? insista Harry, fronçant les sourcils.

– … Dimanche ? grimaça Draco.

– Dimanche ! Dimanche ?! Je… Ça fait presque une semaine ! »

Son visage s'illumina.

« Hier ! Ton pied ! Tu faisais exprès !

– Euh, ouais, dit Draco en rougissant.

– Es-tu un sadique ? Tu es sadique. Oh c'est pas vrai. C'est pas vrai. »

Draco prit les bras de Harry.

« Hey, Harry, calme-toi, tout va bien.

– J'étais censé te le dire demain », dit-il d'une toute petite voix triste.

Draco grimaça.

« Désolé. Je voulais vraiment entendre ta déclaration. Mais là, j'ai craqué. »

Le visage de Harry se pencha sur le côté, les yeux grands et dirigés droit vers lui. Oh, Merlin, était-ce la première fois que Harry le regardait véritablement droit dans les yeux ?

« Pourquoi tu as attendu tout ce temps si tu savais ?

– Je ne voulais pas te presser, admit Draco. Tu n'étais pas prêt et je voulais qu'on aille à ton rythme. J'étais prêt à attendre.

– Mais… ça ne t'a pas étonné quand tu as compris ?

– Un peu, mais je suis vite passé à autre chose. Parce que je me suis rendu compte que si j'étais amoureux de Jack, ça voulait dire que c'était de toi dont j'étais amoureux. Est-ce qu'on peut être officiellement des petits amis maintenant ? »

Harry rit nerveusement.

« Oui. Merlin, oui, si tu veux de moi.

– Eh bien oui, je veux de toi.

– O.K., O.K., il faut que je modifie légèrement mes plans pour demain, alors.

– Tu vas quand même me faire une déclaration ? »

Harry lui fit un sourire en coin.

« Tu verras. »

Draco lui renvoya son plus grand sourire. Harry en resta figé.

« Je vais enfin pouvoir voir toutes tes expressions », souffla-t-il.

Draco grimaça, mais lissa aussitôt ses traits. Harry fronça les sourcils.

« Qu'est-ce que c'était que cette grimace ?

– Hum… »

Devant l'air déterminé de Harry, Draco chercha dans ses poches et donna un petit flacon à Harry. Celui-ci le regarda sans comprendre. Il lut l'étiquette à voix haute :

« Potion nyctalope… Ça veut dire quoi nyctalope ?

– Qu'on voit la nuit. Comme les chats. »

La mâchoire de Harry se décrocha. Il regarda Draco d'un air accusateur, ses yeux lançant des éclairs.

« Tu m'as regardé ! Tu m'as regardé alors que je ne pouvais pas te voir ! Draco, c'est… !

– Je suis désolé, j'avais juste besoin de m'assurer que c'était bien toi et que je ne me trompais pas encore. Je l'ai juste utilisée trois fois.

– Quand ? Quelles fois ? »

Draco mit ses mains l'une contre l'autre devant son nez, comme en prière, mais en fait, juste très gêné.

« La fois où je t'ai pris était la première. Et les deux fois suivantes c'étaient les deux jours d'après. »

Harry rougit des pieds à la tête. Il s'accrocha à la rambarde de l'escalier pour tenir sur ses pieds.

« Tu… tu m'as vu quand j'étais… quand j'étais… je me mourrais de plaisir. Oh Merlin… Oh, Merlin ! Tu as vu mon mon mon… »

Harry bafouilla la fin de sa phrase, incapable de prononcer le mot trop gênant. Draco n'en fut pas aussi gêné.

« Ton trou du cul, ouais. »

Harry gémit de honte.

« Oh, je te déteste. Je te déteste. »

Draco hésita, Harry n'était pas sérieux en disant ça, si ?

« Tu me dois une partie en l'air où tu n'y verras rien. »

Bon, s'il envisageait d'avoir du sexe avec lui à l'avenir, c'est qu'il ne devait pas tant le détester que ça, alors.

« Techniquement, tu m'as déjà vu sans que je puisse te voir.

– On n'était pas en train d'avoir du sexe !

– Mais c'était juste après, j'étais vachement vulnérable. »

Devant l'air exagéré de Draco, Harry pouffa de rire. Draco s'approcha de lui et passa un bras autour de sa taille. Harry rougit. Mais il était déjà rouge tomate avant donc ça ne changea pas grand-chose à son état.

« Je peux t'embrasser ? »

Harry baissa la tête avant de relever les yeux au-dessus de ses lunettes pour regarder Draco. Il hocha la tête. Draco pencha alors la tête pour capturer ses lèvres et Harry gémit dès qu'il les toucha. Ils s'embrassèrent longuement, tournant la tête d'un côté, puis de l'autre. Draco ne lâchait pas la taille de Harry. Il eut peur à un moment que quelqu'un emprunte cet escalier, mais ils étaient au milieu d'une heure de cours pour la majorité des élèves, et ce n'était pas un escalier qui faisait raccourci.

Ils se séparèrent pourtant pas très longtemps après et Harry se racla la gorge. Il ne décrochait pas son regard de Draco, comme s'il voulait enregistrer tous les détails de son visage. Il le regardait avec amour, se rendit compte Draco. Et c'était vraiment terriblement bon à ressentir.

« Est-ce que si je vais avec toi à la Bibliothèque avec toi, tu vas me faire du pied sous la table ?

– Ouais », répondit aussitôt Draco.

Harry soupira.

« Je ne devrais pas. Hermione ne me pardonnera jamais pour désacraliser un tel endroit. Et puis de toute façon, j'étais censé rejoindre Ron au terrain de Quidditch.

– Une autre fois alors. Je veux te faire du pied à la Bibliothèque.

– Pervers, sourit Harry.

– On se retrouve ce soir ?

– Oh oui. »


« Tu sors avec Millicent, Pansy ?

– Quoi ? Mais non, pas du tout. Millicent est trèès hétéro. »

Draco secoua la tête. C'était bien ce qu'il se disait. Sauf que Pansy avait les joues rouges, donc ça voulait dire qu'elle cachait quelque chose. Il plissa les yeux vers elle, la fixant. Elle rougit encore plus.

« Quoi ? fit-elle sur la défensive.

– Dis-moi ton secret. »

Elle balbutia.

« Un secret ? Mais pas du tout ! De quoi parles-tu ?

– Ne me prends pas pour un Gryffondor. Accouche.

– Les Gryffondor sont bons pour trouver les secrets, comme ils sont curieux et tout, pointa Pansy.

– Mais pas ceux de leurs amis, ils sont aveugles sur ceux-là. Dis.

– O.K., O.K. ! C'est… il y a cette fille.

– Je le savais ! Qui ?

– Je ne sors pas avec elle ! s'exclama Pansy, les joues rouges.

– Tu as un crush ! »

Un grand sourire s'empara des lèvres de Draco. Sa meilleure amie avait un crush ! Oh il était fier ! Il allait pouvoir tourmenter Pansy à l'infini avec ça, comme elle-même l'avait fait avec Jack. Pansy le regarda d'un air soupçonneux, le visage toujours embarrassé.

« Toi, tu es bien trop content. Un truc bien s'est passé avec Jack ? »

Ce fut au tour de Draco d'avoir les joues brûlantes.

« Il y en a eu un ! s'exclama Pansy. Raconte-moi tout.

– Seulement si tu me dis qui est ton crush, se défendit Draco.

– Urgh, très bien. Un secret pour un secret. »

Ils se serrèrent la main là-dessus.

« C'est moi qui ai découvert le tiens en premier, donc tu y vas d'abord », dit Draco.

Pansy soupira. Elle prit sa tête dans ses mains et entre ses doigts, elle lui avoua :

« J'ai un crush sur Luna Lovegood.

– Luna Lovegood !

– Oui, je sais, j'étais de celles qui se moquaient le plus d'elle. Mais regarde, toi et Harry, même chose.

– Et… Tu crois qu'elle serait intéressée par toi ?

– Je ne sais pas. »

Elle soupira et laissa tomber ses mains sur ses genoux. Draco s'avança jusqu'au bord de son fauteuil pour les prendre dans les siennes.

« Je crois qu'elle est du même bord que moi, confia Pansy. La façon dont elle regarde les filles… La Weaslette en particulier.

– Tu crois qu'elle a un truc pour Ginny Weasley ?

– Ouais.

– Mais ça ne va pas du tout ! Il faut que tu la courtises ! »

Pansy rit à l'injonction de son ami. Elle retira une main pour tapoter le dos de l'une de Draco.

« On verra ça mon petit. Bon, maintenant, toi, Jack.

– On n'a pas fini de parler de toi !

– Tu me donnes ton secret ou je ne te parle plus jamais de Luna. »

Draco leva les mains en défense.

« D'accord, d'accord. »

Il frotta sa nuque.

« J'ai… euh "dit" à Harry que je savais qu'il était Jack. »

Pansy eut une exclamation de surprise et mit sa main sur sa bouche.

« Draco… qu'est-ce que tu as fait ?

– Il se pourrait que… je l'ai embrassé.

– Draco !

– Je sais, je sais ! Mais tu aurais dû le voir, il était si désirable.

– Nope, nope, nope, je ne veux pas entendre parler de ça. Ta vie sexuelle, je ne veux l'entendre que lorsqu'on joue au jeu de la bouteille.

– Tu ne me poseras pas de question sur ma vie sexuelle la prochaine fois qu'on y jouera !

– Oh, si. Oh que si. Bref, Potter : embrassé ? Comment il a réagi ? »

Draco rougit et lui raconta toute son interaction avec Harry. Pansy secoua la tête avec un sourire pendant la majeure partie de son récit.

« Draco, Draco… soupira Pansy. J'ai bien peur que tu ne sois complètement sous le charme de Potter. »

Draco bouda.

« Écoute, plaisanta-t-elle. Je veux bien être ta demoiselle d'honneur au mariage, mais ne compte pas sur moi pour t'écouter te plaindre quand Potter sera élu Sourire le plus charmeur par Sorcière-hebdo et que tu crouleras sous ses lettres de fans.

– Toi aussi, tu penses qu'il a le sourire le plus charmeur ? »

Pansy soupira, les yeux brillant d'amusement.

« Non, Draco. Je suis lesbienne. Potter recevra le titre parce qu'il est célèbre. »

Elle éclata de rire et Draco se remit à bouder. Elle avait tort, Harry avait le plus beau sourire.


Quand Draco entra dans la Salle aux Pleurs, la pièce était éclairée. Harry avait invoqué des torches, accrochées aux murs. C'était étrange de voir cet endroit dans la lumière. Draco regarda autour de lui alors que Harry se mettait debout.

« Bizarrement, c'est plus grand que ce que j'imaginais.

– Tu n'as jamais vu à quoi ressemblait cette pièce ? s'étonna Harry.

– Eh bien… non.

– C'est surprenant !

– La première fois, j'y suis allé justement parce qu'il faisait sombre, j'ai jamais envisagé d'allumer la lumière. J'avais besoin du noir. »

Harry prit la main de Draco dans la sienne.

« Pour pleurer, nota Harry.

– Maintenant c'est toi qui me fais pleurer. »

Harry rit.

« Pourquoi tu étais là, le tout premier soir ? » demanda Draco.

Le sourire de Harry se figea.

« J'ai un peu honte, avoua-t-il.

– Je sais que tu croyais que je préparais un sale coup, je t'ai déjà pardonné pour ça.

– Oui, j'ai cru ça… Je te voyais disparaître dans cette pièce tout le temps. Hermione et Ron me disaient d'arrêter de croire n'importe quoi, qu'il n'y avait aucune raison que tu fasses quelque chose de malfaisant et… ils avaient raison.

– Comment tu savais que j'allais dans cette pièce ? » s'interrogea Draco, confus.

C'était bien la seule partie qu'il ne comprenait pas. Personne ne s'en était rendu compte, à part Pansy. C'est vrai qu'il n'avait pas particulièrement fait attention à ce que quelqu'un ne le suive pas, mais personne n'allait dans ces parties du château. Et les gens avaient mieux à faire que de suivre un ancien mangemort. Tout le monde, sauf Harry Potter bien sûr.

« Tu connais déjà ma cape d'invisibilité… mais je possède autre chose qui m'aide à aller où je veux dans le château. C'est… »

Draco le regarda, le cœur pressé, se rendant compte que Harry lui dévoilait un secret bien à lui.

« Elle s'appelle la Carte du Maraudeur, elle a été créée par mon père et ses amis et c'est une carte magique du château. Elle indique notamment toutes les personnes qui y sont présentes. »

Draco cligna des yeux.

« Wouah… fit-il, ne sachant trop que dire. Hm… Pas trop d'intimité, hein ?

– Ouais, dit Harry, gêné. J'évite de trop regarder mais ouais, des fois j'ai vu des couples des plus étranges.

– Quelle salle de classe ?

– Pardon ?

– Ces couples, quelle est la salle de classe qu'ils ont le plus utilisée ? »

Harry pouffa.

« Métamorphose.

– Non !

– Si. Visiblement, quand McGonagall était encore prof, c'était un défi de le faire dans sa salle de classe.

– J'y crois pas, souffla Draco, bouche bée.

– Haha, hm, bref, je voyais ton nom se retrouver tout le temps dans cette pièce alors un jour j'ai pris ma cape et j'ai attendu ici que tu arrives. J'ai été… choqué que tu te retrouves à pleurer et avant de m'en rendre compte, j'avais parlé. J'ai utilisé le sort pour modifier ma voix juste après ça et… bon, tu connais la suite.

– Et… Et pourquoi Jack ?

– Jack-o'-lantern. »

Devant le regard de Draco, Harry se précipita d'ajouter :

« J'ai pas réfléchi, c'est le premier nom qui est sorti. Tu savais qu'avant les citrouilles, c'étaient des navets qui étaient utilisés ?

– Harry, tu peux être certain que je vais t'embêter avec ça jusqu'à ta mort. Jack-o'-lantern… »

Draco explosa de rire. Harry serra les lèvres en une moue, vexé.

« Tu es adorable », lui dit-il en prenant son visage dans ses mains puis en l'embrassant.

Harry se détendit sous le baiser, laissant tomber ses bras. Quand leur baiser s'approfondit, Harry remonta les mains pour les poser sur celles de Draco.

« Je t'aime, Harry, lui murmura Draco.

– Moi aussi », répondit-il.

Draco descendit de son visage pour l'embrasser sous la mâchoire puis dans le cou. Et il s'attaqua à cette zone qu'il attaquait toujours, sans jamais laisser de trace. Harry gémit un petit peu, juste un petit peu et Draco se recula.

« J'espère que tu vas la garder cette fois. »

Harry rougit et posa une main sur son cou.

« Ouais… Je vais le faire.

– Bien. »

Et il s'attaqua à l'autre côté du cou. Harry plaça ses bras autour de ses épaules et se pencha en arrière pour recevoir le baiser. Draco mit ses mains autour de sa taille pour le retenir. Il lui chuchota à l'oreille :

« Je peux te le faire ce soir ? »

Harry hocha la tête et s'écarta. Sans un mot, il retira ses robes pour les tendre à Draco. Ce dernier fit de même avec les siennes et les prit pour les transformer en matelas.

« Je ne te l'ai jamais dit, mais formidable métamorphose. »

Draco pouffa.

« C'est un de mes sujets de prédilection. »

Ils se sourirent bêtement puis se mirent à rougir et détourner le regard.

« Hum… il faudrait qu'on se déshabille, dit Harry.

– Toi d'abord.

– Je ne veux pas être le premier à être déshabillé !

– Je ne veux pas que tu me regardes me dévêtir. »

Le regard de Harry se fit doux.

« Je t'ai déjà vu nu, dit-il.

– Mais j'avais un bandeau sur les yeux, je n'avais pas conscience de ton regard.

– J'aime ton corps, Draco. Tu peux me le montrer. »

Devant la gêne de Draco, Harry dit :

« Tu sais quoi, on se déshabille en même temps sans faire trop attention à l'autre, d'accord ? »

Draco marmonna un « d'accord » et tourna le dos à Harry pour retirer les boutons de sa chemise. Quelques instants plus tard, ses chaussettes avaient rejoint son pantalon. Il se retourna pour trouver Harry qui le regardait.

« Quoi ? croassa-t-il, un bras venant cacher son torse.

– Tu es beau, Draco. »

Draco eut un rire dédaigneux. Harry s'approcha pour mettre ses mains autour de sa taille, les liant derrière lui.

« Je suis sincère.

– On n'était pas censé ne pas faire attention à l'autre ?

– Pendant qu'on se déshabillait. Maintenant je compte bien te regarder.

– C'est pour te venger de quand j'ai regardé tes fesses ? »

Harry éclata de rire.

« Tout à fait ! Je n'ai absolument aucune autre raison de vouloir te regarder ! »

Draco sourit et Harry reprit sur un ton un peu plus sérieux :

« Je veux te voir sous tous les angles. »

Draco hocha la tête. Harry embrassa sa bouche. Leurs corps se collèrent et leurs sexes se touchèrent. Ni l'un ni l'autre n'était encore réveillé, mais ça n'allait pas tarder. Draco fit traîner ses doigts sur la jugulaire de Harry puis sa clavicule, son épaule, son biceps, son coude, puis repartit sur son cœur, son téton, ses côtes, son ventre. Harry frissonnait sous ses doigts et avait fermé les yeux sous les fines caresses. Draco captura ses lèvres une nouvelle fois, de façon plus gourmande, se pressant contre lui. Ils étaient maintenant parfaitement prêts.

Harry rouvrit les yeux et prit Draco par le bras pour l'amener jusqu'au matelas. Il s'y assit, tirant Draco au-dessus de lui pour qu'il l'embrasse. Harry ne faisait que sourire contre sa bouche et il n'y avait rien de plus excitant pour Draco. Le sourire de Harry était beau et qu'il en ait un alors que Draco l'embrassait et le touchait, c'était ce qu'il y avait de meilleur.

Les mains de Harry caressaient son torse, ses bras et son dos. Tout était si doux, Draco n'avait même pas envie de faire autre chose. Il se laissa tomber à côté de Harry et commença à repousser ses cheveux, les lissant avec tendresse. Harry ferma les yeux, une main sur le torse de Draco. Celui-ci toucha son oreille, frictionna doucement son lobe, caressa sa mâchoire et ses doigts effleurèrent la bouche de Harry qui l'entrouvrit. Draco s'approcha pour y appliquer sa propre bouche pour un baiser doucereux.

Harry glissa son bras dans son dos, serrant son corps contre lui. Ils s'embrassèrent avec lenteur, appréciant la bouche et la langue de l'autre. Quand malgré la lenteur ils commencèrent à avoir des difficultés à respirer, ils arrêtèrent, posant leur front contre celui de l'autre. Harry rouvrit les yeux.

« Je ne sais pas pourquoi, j'avais tellement envie de te voir, et pourtant je suis incapable de ne pas fermer les yeux, dit-il à Draco.

– Tu pourras me voir autant que tu veux.

– C'est vrai. »

Harry frotta son nez contre la joue de Draco.

« J'ai presque envie de juste rester là, comme ça.

– Je pensais la même chose », sourit Draco.

Harry lui sourit en retour.

« Mais j'ai aussi très envie de toi en moi.

– Ça peut se faire », dit Draco d'un ton aguicheur.

Harry pouffa. Un sourire taquin sur le visage, il glissa une main jusqu'au bas-ventre de Draco et toucha délicatement la base de son sexe. Draco ferma un instant les yeux. Harry le cajola tranquillement, sans se presser, tout en échangeant de petits baisers avec Draco. Ce dernier vint lui aussi toucher la verge de Harry, le choyant de la même façon. Leurs hanches se mirent à bouger, faisant se toucher leurs sexes.

Des gémissements leur échappaient et Draco en avait horriblement conscience. Avant, ça n'avait pas eu d'importance, ils étaient dans le noir. Mais là, alors qu'ils avaient tous les deux la vision du corps de l'autre, mettre ces gémissements sur des visages particuliers rendait cela pour Draco terriblement plaisant s'il s'agissait de Harry et terriblement gênant s'il s'agissait de lui-même.

« Ne te retiens pas », lui dit Harry.

Et sa gêne s'envola presque totalement. Ses gémissements se firent plus profonds, plus forts, et Harry les calquait. Puis Harry prit la main de Draco, arrêtant leur masturbation et la posa sur ses fesses.

« Touche-moi. »

Draco palpa la fesse de Harry, appréciant sa rondeur et sa fermeté. Il la malaxa, observant avec intérêt ses doigts s'enfoncer dans la peau rebondie. Il la frotta doucement.

« Draco… »

Draco répondit à l'appel de Harry, l'embrassant intensément. Sa main parcourut sa raie des fesses et se posa sur son anus. Aux gémissements consentants de Harry, Draco introduisit un doigt. Il glissa facilement, comme si aucun temps n'était passé depuis la dernière fois que Draco avait joué avec lui. Il le pénétra langoureusement, prenant son temps pour redécouvrir cet intérieur. Dans peu de temps, ce serait son pénis qui y serait.

Harry ne le touchait pas, complètement concentré sur les sensations qui l'habitaient, les yeux fermés.

« Regarde-moi », dit Draco.

Harry rouvrit les yeux, les plongeant dans ceux de Draco. Ses lunettes étaient un peu sales, après avoir été collées contre la peau de ses joues, mais Draco pouvait quand même observer les prunelles devant lui à l'envi.

« Tes yeux sont si gris », commenta Harry.

Les sourcils de Draco se haussèrent, puis il lui fit un sourire.

« Et les tiens si verts. »

Harry rit et Draco en profita pour insérer un deuxième doigt, coupant le rire de Harry qui fit un « oh ». Draco le câlina de l'intérieur, faisant pousser de plus en plus de gémissement à Harry. Un troisième doigt suivit et Harry referma les yeux.

« Draco, s'il te plaît, je te veux. »

Draco l'embrassa et retira ses doigts. Il ne voulait pas lâcher du regard son visage, alors d'une bonne prise, il leva la cuisse de Harry. Il s'inséra lentement en lui, ne manquant pas une miette des émotions qui traversèrent le visage de Harry. Celui-ci cligna des yeux pour enfin se décider à le regarder totalement. Draco était complètement rentré qu'ils se contemplaient toujours. Il l'embrassa d'un baiser timide. Et commença à bouger. Lentement, doucement. Comme tout ce qu'ils faisaient depuis qu'ils s'étaient mis à nus.

Draco pantela, cette lenteur était si bonne. Mais malgré tout, ses mouvements de hanches s'accélérèrent. Harry sembla se réveiller de sa torpeur et saisit son érection, se frottant au rythme que créait Draco. Il murmura son nom encore et encore. Et Draco en fit de même, tellement heureux d'enfin pouvoir prononcer ce nom à voix haute.

Par un incroyable fait, ils éjaculèrent en même temps. Harry hoqueta et Draco geignit quand cela arriva. Ils restèrent serrés un moment, laissant la pression retomber et Draco se retira. Harry l'embrassa paresseusement, glissant une main dans ses cheveux.

« C'était génial », lui dit-il.

Draco approuva d'un hochement de tête. Ça avait été totalement différent de toutes les autres fois qu'ils avaient eues, peut-être moins passionné, ou en tout cas, d'une toute autre manière. Ç'avait été génial.


Ce samedi matin-là, Draco ne tenait pas en place. Harry lui avait promis une surprise et il avait à la fois très peur et très hâte de la connaître. Qu'est-ce qu'il avait en réserve ? Pansy dut poser une main sur sa jambe parce qu'elle n'arrêtait pas de tressauter et Gregory dut lui rappeler que sa fourchette ne remplissait pas sa mission si elle restait en l'air. Il calma sa jambe et mangea ses œufs brouillés.

Il n'y avait pas de message dans le plafond cette fois-ci. Et Draco craignait que cela voulait dire que quelque chose d'encore plus spectaculaire allait avoir lieu. Il n'avait pas hâte et très hâte.

« Arrête avec ta jambe ! » s'énerva Pansy.

Draco se calma. Pendant quelques instants. Puis il sut que ce qu'il attendait commençait. Harry Potter s'était levé de son siège. En remontant la table des Gryffondor, tout le monde – professeurs compris – le suivirent des yeux. Du coin de l'œil, Draco vit Weasley mettre sa tête dans ses mains et Granger lui tapoter l'épaule.

Harry sortit quelque chose de sa poche et le colla sur le devant de ses robes. On aurait dit une sorte d'étiquette. Impossible de voir ce qu'il y avait exactement marqué dessus, mais plus les personnes qui passaient y avaient accès, plus elles chuchotaient entre elles, choquées. Harry atteignit la table des Serpentard. Il fixa ses yeux sur Draco, qui déglutit. Alors qu'il la remontait lentement, Pansy fichut un coup de coude dans les côtes de Draco. Celui-ci bondit de son siège et enjamba le banc. Les murmures se firent plus forts.

Harry s'arrêta devant lui et lui sourit. Sur l'étiquette, il y avait marqué "Bonjour, je m'appelle" avec "Jack" écrit à la main. Harry sortit sa baguette et fit apparaître un énorme bouquet de lys blancs. Draco déglutit, au moins ce n'étaient pas des roses. Il le lui tendit. Un immense silence enveloppait la salle.

« Draco Malfoy, est-ce que tu veux aller à Pré-au-lard avec moi ? »

Draco eut un rire nerveux. Du coin de l'œil il vit Blaise et Gregory la bouche béate, alors que Pansy lui faisait des signes de « vas-y ! »

« Oui, dit-il en prenant le bouquet. Hm… pourquoi des fleurs ? se sentit-il obligé de demander.

– Tu aimes bien les grandes déclarations. »

Il aimait bien les grandes déclarations, c'était vrai. Son cœur battait la chamade. Il était à peu près sûr que celui de Harry faisait de même. Il ne regardait personne d'autre que lui.

« Je peux faire ce qu'on avait dit ?

– Ce qu'on avait dit ? » fit Harry sans comprendre.

Draco tendit les fleurs à Pansy sans la regarder et prit Harry dans les bras pour l'embrasser. Celui-ci fut surpris par le baiser soudain, mais y répondit sous les exclamations de toute la salle. Et se rappelant enfin, Harry lui mit la main aux fesses.


FIN


Et voilà, les amis, c'est la fin ! Bon, vous avez vu, nos chers Harry et Draco n'y vont pas de main-morte. Ah, ces adolescents et leurs hormones… En tout cas, je suis heureuse d'avoir écouté cette histoire quand elle m'a dit de l'écrire (même si j'avais pas beaucoup de choix). Qui sait ? Peut-être qu'un jour, je serai capable de faire comme C.G. Drew avec son "The Boy Who Steals Houses" quand elle a écrit son NaNo en deux jours. 50k en un week-end ! Haha, je doute de pouvoir faire ça un jour.

J'ai un spin-off avec Pansy déjà d'écrit, je le publierai prochainement, mais en tant que "nouvelle histoire" donc pas à la suite d'ici. Donc n'hésitez pas à me follow en tant qu'auteure si vous voulez le lire :)

Plein d'amour, hâte de lire vos reviews, prenez soin de vous !

Chali