Hello ! Cette histoire a été écrite dans le cadre du secret santa Hunter x Hunter pour Anil. J'espère de tout coeur que ce petit texte te plaira !
Merci beaucoup Moira-chan pour ta relecture express, tu m'as bien rassurée !
Je vous souhaite une bonne lecture et un joyeux Noël !
L'affection d'une Araignée
La maison était vieille et abandonnée depuis plusieurs années. Elle était probablement un repaire de malfrats dans les jours difficiles. Les quelques meubles qui restaient étaient abîmés, voire cassés. La maison n'était pas très spacieuse, mais elle offrait un refuge sûr aux trois personnes qui venaient de s'y installer. Du moins, le temps d'un moment. Kuroro n'accordait, de toute façon, pas une grande importance au confort. Il savait qu'ils pouvaient tous s'en passer. Ce qui comptait, c'était surtout d'avoir un endroit un peu à l'écart où ils pourraient se reposer sans risque.
L'attente allait durer un moment. Leur prochaine mission ne devait se dérouler que dans quelques semaines. Kuroro avait accordé à ses membres un temps de repos. Même si, comme à son habitude, il était resté avec deux d'entre eux. Pakunoda et Feitan avaient tous les deux un tempérament assez calme au quotidien. Kuroro savait donc que les prochains jours seraient paisibles. Il allait pouvoir finaliser son plan d'action sans encombre, même s'il comptait bien, également, profiter de ce temps avec eux. Kuroro appréciait de se retrouver en petit comité. C'était l'occasion de passer des moments plus intimes avec ses proches alliés.
La sinistre réputation de la Brigade Fantôme ne pouvait laisser présager ça. Pourtant, le lien qui unissait Kuroro à chacune des pattes de l'Araignée était fort. Et il était d'autant plus fort lorsqu'il s'agissait des tout premiers membres de la Brigade. Kuroro ressentait une affection particulière pour ceux qui l'avaient suivi depuis le début. Ceux qui avaient connu les atrocités d'une enfance sacrifiée à la pauvreté et à la violence. Kuroro les aimait. Mais d'un amour que peu de gens pouvaient comprendre. Parce qu'il accepterait leur mort. Il savait que les pertes étaient inévitables. Même si le chagrin le prendrait et qu'il leur rendrait hommage, Kuroro savait qu'il serait totalement capable d'introduire celui ou celle qui les aurait tués au sein de la Brigade. Ce n'était que le cycle de la vie. Un phénomène si naturel.
Kuroro leur avait longuement parlé de sa conception de l'existence. Ils savaient tous que l'Araignée pouvait vivre sans l'une de ses pattes. Même lui n'était pas irremplaçable. Tout ce qui comptait, c'était que l'Araignée survive. Cependant, ça n'empêchait pas Kuroro d'aimer profondément chacune de ses pattes. Il leur était reconnaissant de le suivre après toutes ces années. Aucun d'eux ne lui était dévoué par crainte. Kuroro savait d'ailleurs que plusieurs d'entre eux pourraient le mettre à mal dans un combat singulier. Mais non. Tous le suivaient par conviction. Et ça ne rendait l'Araignée que plus forte encore. Kuroro était donc proche d'eux. Il les connaissait par coeur. Ils avaient tous leur propre caractère, leurs propres envies. Mais ils avaient tous également accepté ses règles. Et ensemble, ils formaient une unité invincible.
Aujourd'hui encore, Kuroro savait qu'ils pourraient se reposer dans cette vieille maison abandonnée, sans aucune crainte. Ils avaient tous les trois une sincère confiance les uns envers les autres. Pakunoda et Feitan ne pourraient jamais trahir l'Araignée. Ils avaient également l'habitude de cohabiter. Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient tous les trois dans cette situation. Ils se comprenaient et chacun laissait sa place à l'autre. Ils n'avaient pas besoin de s'écraser mutuellement. Parce qu'ils savaient tous les deux qu'ils avaient leur place dans l'Araignée, leur place auprès de Kuroro. Ce dernier aimait tant leur présence.
Et Kuroro comptait bien encore en profiter aujourd'hui. Ils le voulaient tous les trois. Mais il n'y eut aucune tension à ce sujet. En effet, après avoir pris possession des lieux, Feitan décida rapidement d'aller monter la garde, laissant Pakunoda seule avec Kuroro. Cela n'était pas surprenant. Feitan ne prenait que très rarement son moment avec Kuroro en premier. Lorsqu'il fut parti, Kuroro put sentir le nen de Pakunoda s'allonger doucement vers lui. Il sourit. Il aimait beaucoup son aura. Si calme, si contrôlée, si chaude également. Pakunoda avait beau effectuer froidement chacun de ses ordres lors des missions, dans l'intimité, elle pouvait se montrer très chaleureuse. Malgré tout, elle restait respectueuse. Son nen l'approchait, sans l'envahir pour autant. Elle ne voulait pas s'imposer auprès de lui, tant qu'il n'en montrait pas l'envie. Cette fois-ci encore, elle attendit que le nen de Kuroro vienne se mêler au sien avant de venir se poser auprès de lui.
Ils s'installèrent alors dans ce qui semblait être le salon et, entourés du calme de cette bâtisse abandonnée, ils se mirent à converser sur le monde, sur les gens, sur la vie. Kuroro aimait beaucoup parler avec Pakunoda. Ils avaient toujours de longues conversations profondes et sincères. Il ne s'agissait jamais de prouver que l'un avait raison, mais plutôt d'écouter l'autre, de le comprendre. Pakunoda aimait la vie, plus que n'importe qui d'autre. Kuroro ne fut donc pas surpris lorsque leur discussion dériva sur la place qu'occupait sa propre existence dans l'Araignée. Sur l'importance que Kuroro avait au sein de leur Brigade.
« Nous ne sommes rien sans vous, danchō. »
Kuroro l'écoutait, comme toujours. Mais il ne pouvait être d'accord avec elle. Ils étaient tout sans lui, au contraire. Il leur avait donné des armes. Leur conviction ne s'éteindrait jamais, même si lui venait à disparaître. Et ce sentiment serait toujours plus fort que tout. Il lui expliqua alors calmement sa vision des choses. Il ne craignait pas la mort. Il ne serait jamais un frein à l'Araignée. Un jour, quelqu'un lui couperait la tête. Kuroro le savait bien. De tout ce sang qu'ils laissaient derrière eux, quelqu'un finirait par se relever et les frapper à son tour. Kuroro attendait ce moment, sans le redouter pour autant. Il se battrait jusqu'au bout, mais lui-même saurait reconnaitre la défaite lorsqu'elle viendrait.
Pakunoda était attentive à chacun de ses mots, même si elle ne changeait pas d'avis. Ce n'était pas grave. Kuroro avait la certitude que le moment venu, elle comprendrait. Elle comprendrait que l'Araignée était plus grande que tout. Plus grande que lui, même. Bien sûr, Pakunoda aurait du mal à le laisser s'en aller. Kuroro savait qu'elle l'aimait d'un amour plus profond et plus intime que le sien. Elle en avait conscience également. Mais elle n'en demandait pas plus. Ça n'avait pas d'importance pour eux. Leurs sentiments n'avaient pas besoin d'avoir la même intensité pour que leur relation reste douce et sincère.
Malgré tout, à travers ses émotions, Kuroro pouvait sentir une certaine fragilité chez Pakunoda. Il savait qu'elle, plus que les autres, avait besoin de sa présence. En ce moment même, il pouvait voir qu'elle était en demande. Kuroro tâcha alors de passer le plus de temps possible avec elle. Il fit attention à ce qu'elle ne se sente pas seule. Et pendant les deux jours qui suivirent, il tâcha de faire en sorte qu'elle ne manque de rien. Ils passèrent de longues heures à parler de tout et de rien. À philosopher sur l'importance de la vie, de la mort. À planifier aussi leur prochaine attaque. Kuroro aimait discuter de stratégies avec elle, également. Pakunoda ne le décevait jamais. En retour, Kuroro lui apportait toute la douceur et le réconfort dont elle avait besoin. La chaleur entre eux était aussi réconfortante qu'un feu de cheminée en plein hiver. Kuroro avait toujours aimé ce genre de feu. Il ne retrouvait la douceur qu'il lui apportait nulle part ailleurs.
Mais même si elle aimait plus que tout sa présence, Pakunoda était également très attentive aux autres. Lorsque le troisième jour arriva et qu'elle sentit la tension monter dans l'aura de Feitan, elle décida d'elle-même de prendre son tour de garde. L'échange se fit sans encombre. Et Kuroro commença alors son moment privilégié avec Feitan. Ce dernier était différent de Pakunoda sur bien des points. Lui n'attendait pas que Kuroro lui fasse un signe. Il prenait sa place dès qu'il le désirait. À peine fut-il entré dans la pièce que son nen se mêla donc au sien. Kuroro le laissa faire. Il savait que c'était important pour Feitan. Et il pouvait supporter toute la noirceur et la froideur de son nen.
Contrairement à Pakunoda également, Feitan n'éprouvait pas le besoin de parler. Encore moins de philosopher. Kuroro savait que sa vision de l'Araignée était semblable à la sienne. Feitan n'avait pas peur de la mort, ni même de celle de Kuroro. Les silences qu'ils partageaient étaient précieux. Aujourd'hui encore, alors que Feitan était tendu, il vint s'asseoir tout contre lui avec son livre. Kuroro aimait passer des heures à lire en silence auprès de Feitan. C'était lui qui l'avait initié à cet art. Feitan était captivé par la littérature morbide ou encore par les oeuvres de Trevor Brown. Kuroro lui avait offert un livre de ses illustrations que Feitan ne quittait jamais. Parfois, lire suffisait à Feitan pour calmer ses pulsions. Parfois non. Dans ces cas-là, lorsqu'il était auprès de Kuroro, il lui suffisait de dire de simples mots pour que le chef de l'Araignée vienne l'apaiser.
« J'en ai besoin, danchō. »
La phrase de Feitan résonna dans la maison. Puis, en silence, Kuroro l'amena dans une autre pièce et s'allongea par terre. Plus que tout, Kuroro aimait aider Feitan à se détendre. Il aimait voir son corps se mouvoir au-dessus de lui. Dans ces moments-là, Feitan l'entrainait dans d'autres silences, uniquement entrecoupé de leurs halètements. Cette fois encore, Kuroro le laissa mener la danse. Feitan aimait le contrôle. Et Kuroro aimait lui faire plaisir. Il n'y avait rien de plus beau que de voir son visage sous la jouissance.
Kuroro écoutait chacun de ses gémissements, se délectant de son plaisir. L'amour qu'ils partageaient en cet instant était fort et fugace. Mais n'était pourtant pas plus intime qu'un autre. Leurs sentiments étaient sur la même longueur d'onde. Et ça n'en rendait leur relation que plus forte.
Kuroro aimait passer ce genre de moment avec lui. Il le laissait exprimer ses pulsions. Ça ne lui faisait pas peur. Il savait que Feitan en avait besoin. Kuroro pouvait supporter toutes ses lubies. Voir Feitan tout en contrôle au-dessus de lui suffisait à son propre plaisir. Ces rapprochements entre eux devenaient moins fréquents avec le temps. Plus il grandissait, plus Feitan découvrait d'autres façons de se détendre. D'autres personnes avec qui le faire. Mais il revenait toujours auprès de lui, quand il en avait l'occasion. Sa dévotion ne faiblissait pas. Et en retour, Kuroro lui apportait, à chaque fois, le calme qu'il cherchait tant. La chaleur entre eux était aussi brûlante qu'un incendie. Mais Kuroro avait toujours aimé les feux qui semblaient incontrôlables. Car qu'il n'y avait rien de plus plaisant que de les sentir ployer dans la direction souhaitée.
Peu après, il se reposait calmement auprès du corps de Feitan. Il put également sentir le nen chaleureux de Pakunoda non loin. Kuroro appréciait cette sensation. Tout proche de ses deux pattes si précieuses, Kuroro se sentait si bien. Oui, il aimait ça. Prendre soin de chacun de ses membres et leur offrir tout ce dont ils avaient besoin. Il aimait chaque patte de l'araignée. Il avait avec chacun d'entre eux une relation complexe et profonde que peu de gens pourraient comprendre. Mais ça lui convenait. Ça leur convenait. Ils ne resteraient pas toujours unis tous ensemble. Un jour ou l'autre, des pattes seraient sacrifiées. La tête même, peut-être. Mais Kuroro n'avait pas peur de ce futur.
Tout ce qui comptait, c'était de les aimer en cet instant précis...
Merci de m'avoir lue :)
