Ceci est la suite de la fanfiction « Skyrim : Le Réveil de la Reine-Louve », qui est une traduction de « Skyrim : The Wolf Queen Awakened ». Si vous ne l'avez pas déjà lue, vous ne comprendrez pas ce qu'il se passe ici, alors allez y jeter un coup d'œil avant de revenir par là !

Si vous lisez ceci après avoir fini la première partie, BIENVENUE dans le prochain épisode de l'histoire !

Comme pour la précédente traduction, j'ai eu l'accord de Tusken1602, l'auteur original.

Mes commentaires se trouveront en fin de chapitre les prochaines fois.

Bonne lecture !

Nephariel


*ACADEMIE DE FORTDHIVER*

FORTDHIVER

BORDECIEL

« Alesan ! » rit Llewellyn Né-Dragon, traîné par la main dans les couloirs de l'Académie. « Mais que se passe-t-il ? »

« Par-là, Père ! » répondit Alesan, souriant à son père adoptif. « Sarai a dit que c'était une surprise ! »

Naviguer dans le dédale qu'étaient les plus bas étages de l'Académie aurait perdu bien des personnes. Mais, Llewellyn et son enfant avait passé de nombreux mois ici, répartissant leur temps entre chacune des huit châtelleries restantes de Bordeciel, tandis que le Donjon du Dragon à Helgen était en train d'être achevé. Sofie et Alesan connaissaient chaque centimètre de l'Académie comme leur poche, au grand dam des quelques huscarls ou étudiants de l'académie chargés de surveiller les enfants.

Finalement, la porte devant eux s'ouvrit, et les deux silhouettes se tournèrent en direction des nouveaux-venus. Enthir et Sarai Gellarus s'inclinèrent en guise de respect alors que Llewellyn approchait. Il écarta leur geste d'obéissance de la main. Enthir avait été son ami même lorsque le Bosmer n'était qu'un modeste receleur pour la guilde des Voleurs, bien avant qu'il ne sache qu'il était l'Enfant de dragon et encore moins Haut-Roi. Et Sarai était, bien sûr, son amie la plus chère, sa confidente, son amante.

« Nous avons une surprise pour vous, mon roi, » sourit-elle, le rictus ressemblant à celui d'un loup convoitant une chèvre sur une broche.

Enthir lui lança un sourire semblable, suffisant. « Cela nous a pris un bon bout de temps, » dit-il. « Avec beaucoup d'essais et d'erreurs. Eh bien, surtout des erreurs, pour être honnête. »

« Mais nous y sommes finalement parvenus, » acheva Sarai. L'excitation brûlait dans son regard, et l'enthousiasme dans la pièce était palpable.

« Quoi donc ? » demanda Llew après un long et pesant moment de silence.

Sarai fit un pas de côté, et souleva la couverture sur la table.

Llewellyn Hereon haleta et s'avança pour s'emparer de la longue arme que Sarai lui offrait à présent. Le long canon avait été coulé dans du Métal Nain, mais la crosse était magnifiquement sculptée dans du noyer. Des runes magiques ronronnaient le long de chaque centimètre carré du canon et des points stratégiques de la crosse également.

« C'est… C'est… Est-ce ce que je pense ? » bégaya-t-il, le souffle coupé.

Sarai indiqua une cible en osier installée à l'autre bout de la longue pièce.

« Il est chargé et prêt à être utilisé… si vous vous souvenez commence cela fonctionne ? »

Lewis Heron sourit et ferma les yeux, se rappelant les films de sa jeunesse, avant de franchir le seuil de la mort et d'entrer dans un royaume qu'il n'avait connu que sous forme de jeu. Il planta la crosse contre son épaule, jetant un coup d'œil sur le long canon. Un viseur rudimentaire avait été placé sur le dessus, avec un seul point à l'extrémité de l'arme, à aligner avec les deux points plus proches de lui.

« C'est parti, » sourit-il, et visa longuement.

Ça le ferait mal si le Haut-Roi manquait sa première cible, se dit-il à lui-même, puis, il appuya ensuite sur la gâchette.

Pendant un petit instant, il pensa qu'il avait fait quelque chose de faux : le percuteur bougea, et il y eut un petit flash d'étincelles, puis plus rien. Soudain, un BOOM tonitruant retentit, et l'arme se frappa contre lui comme une mule malmenée. Reprenant son équilibre, Llewellyn regarda à travers la fumée noire qui remplissait la pièce pour voir la cible lointaine désormais enveloppée de flammes magiques bleues.

« Chaque balle de mousquet est enchantée d'une Rune de Feu, » expliqua l'Archi-Mage de l'Académie Fortdhiver avec un sourire satisfait.

Le Haut-Roi de Bordeciel resta bouche-bée, et se retourna vers les trois autres personnes présentes dans la pièce : son ami, son fils adoptif et son amante.

« Pas un mot de tout cela ne sorte avant que nous puissions en produire en masse, » dit-il à voix basse.

« Nous sommes déjà en train de faire passer discrètement le mot aux forgerons des huit châtelleries, » hocha Enthir de la tête en confirmant. « L'Académie sera la seule capable de produire les armes, n'ayez crainte, Majesté. Sans les runes cachées, l'arme s'envolera en éclat dans une explosion qui tuerait quiconque tenterait de la reproduire. »

« Un mousquet ? »

« Plus facile à fabriquer, » acquiesça Sarai. « Mais avec assez d'entraînement, il peut déjà tirer trois à quatre coups par minute, à une portée presque double de celle de n'importe quelle arbalète ou flèche. Et, » Elle posa une main sur le tonneau, et une rangée de runes brillèrent le long de celui-ci. « Il touchera ce que vous pointez, si c'est à portée, ce qui est une amélioration par rapport aux… modèles précédents. »

Lewis hocha la tête. « Les mousquets de notre monde, » faillit dire Sarai, avant de se retenir pour le bien d'Enthir et Alesan. « Ceci, » s'émerveilla-t-il. « Cela pourrait altérer l'équilibre des pouvoirs en Bordeciel. »

« Non, mon roi. »

A son expression perplexe, Sarai s'avança et prit l'arme de ses mains.

« Cela altérera l'équilibre des pouvoirs du monde. »


*MONUMENT DE GJUKAR*

CHATELLERIE DE BLANCHERIVE

BORDECIEL

Les silhouettes qui courraient haletèrent à présent comme le soufflet d'une forge. Aussi forts qu'ils étaient, ils n'étaient tout de même pas de taille face à des lanciers à cheval, et encore moins ceux armés d'arcs recourbés. Huit d'entre eux avaient déjà été abattus ou criblés de flèches.

Belhar grogna, faisant signe au reste de son groupe d'avancer, et dégaina une hache géante à double tranchant de son dos. Sa tribu avait fait tout le chemin depuis les Hautes Terres Coloviennes, attirée par de nouveaux horizons, par la promesse d'être libérée des persécutions et des massacres. Peut-être… peut-être, s'il pouvait leur faire gagner assez de temps, ils pourraient semer leurs poursuivants dans le dédale de rochers entre eux et leur destination finale.

Il mugit de défiance alors que le premier homme à cheval arrivait sur la crête de la colline, vers le grand monument en pierre. L'une de ses haches à sa ceinture tournoya dans l'air. Le cavalier laissa échapper un cri de choc et leva son bouclier rond décoré de la tête de cheval blanche de Blancherive, puis poussa un râle lorsque l'arme fendit le bois et le métal, mordant profondément dans le bras en dessous. Mais alors, trois autres de ses compagnons furent à ses côtés, deux avec de longes lances qui surpasseraient même son arme massive, et un autre avec un arc dégainé qui ferait pâlir ses haches lançables.

Pourtant, il rugit d'autant plus fort tandis qu'ils approchaient et leva la large lame de sa hache pour bloquer la flèche qui arrivait, tirée de trop loin. Soudain, chacun des cavaliers tira sa monture dans la mesure du possible : une tonne de chair et d'armure ne s'arrêtait pas en un clin d'œil, et la terre se déroba sous les sabots qui s'agitaient tandis que les cavaliers luttaient pour reprendre le contrôle de leurs montures. Jetant un coup d'œil en arrière, Belhar vit une rangée de silhouettes surgir des broussailles voisines. Certaines étaient vêtues d'une épaisse robe, encapuchonnées et masquées. Les autres étaient couvertes de la tête aux pieds d'une armure et coiffe de plume et d'os. Il se hérissa, incertain s'il agissait d'amis ou d'uniquement plus d'ennemis. Le fait que, cependant, toutes leurs armes furent dirigées sur ses poursuivants fut un bon signe.

Le reste des cavaliers Nordiques étaient désormais rassemblés, une solide patrouille de près de vingt personnes. Aucun des nouveaux venus n'avaient de monture, mais le sol brisé autour du Monument de Gjukar rendait une charge montée déconseillée, pour ne pas dire plus. L'une du groupe de cavaliers élança sa monture, mais rengaina son épée et enleva son casque pour montrer que parlementer suffirait, du moins pour l'instant. Une silhouette encapuchonnée, portant un masque sculpté qui couvrait l'entièreté de son visage, s'avança pour la rencontrer.

« Seigneur Piquine, » déclara la cavalière, avec un respect réticent dans le visage et la voix de la Dunmer.

« Dame Irileth, » salua le personnage masqué en retour, sa voix empreinte d'un niveau de courtoisie et de formalité presque moqueur.

« Vous empiétez sur le territoire de Blancherive, » souffla la huscarl de Blancherive. « Et interférez avec la poursuite de criminelles. »

« Ah bon ? » dit la silhouette encapuchonnée en regardant par-dessus son épaule Belhar, qui agrippait sa hache de manière menaçante. « Mon Dieu, mon Dieu, quelle négligence de notre part ! Nous étions simplement en train de patrouiller sur la frontière sud des terres des Vodahmin, et voyons des voyageurs inoffensifs chassés comme des animaux. »

« Inoffensifs ? » s'écria presque Irileth. « Regardez ce monstre ! »

Movarth Piquine, Gardien du Sud de la Crevasse, redirigea à nouveau son regard sur la silhouette imposante du Minotaure qui tenait encore sa grande hache, à l'affut.

« Je ne vois qu'un chef prêt à mourir pour son peuple, » rétorqua-t-il en haussant les épaules. « Et quelqu'un que la Haute-Mère a décrété qu'il devait recevoir aide et refuge au sein de l'Alliance. »

« Par ordre de l'Empereur, et du Traité de Falinesti, » continua Irileth. « Tous les adorateurs des Daedra sont bannis de l'Empire, et ceux qui suivent leurs voies sont condamnés. »

Movarth gronda derrière le Masque d'Otar. Ce traité particulier avait rendu aux Nordiques leur précieux culte de Talos, mais dans l'esprit de « donner quelque chose au Thalmor en retour », l'Empereur avait soutenu le bannissement des adorateurs des Daedra à travers l'Empire de Cyrodiil.

« Il n'est pas MON Empereur, » cracha-t-il en retour. « Et si je m'en souviens bien, l'Alliance des Vodahmin n'a pas été conviée à signer ce traité, n'est-ce pas ? »

Il ravala l'accusation de trahison pure et simple. Les Vodahmin avaient envahi directement l'Archipel du Couchant, retenant des milliers de renforts qui, autrement, auraient été déployés contre Titus Mede II ou Llewellyn Né-Dragon. Et après que ces deux guerriers aient assuré leur victoire, ils firent volte-face et signèrent un traité de paix séparé avec le Domaine, qui céda de vastes étendues de territoire à l'Empire. L'Alliance nouvellement formée, toutefois, avait été laissée sur le carreau, et seule une ingénieuse traversée dérobée du plan du Cairn de l'Âme, en Oblivion, avait sauvé leur armée des forces combinées du Domaine et de l'Empire, qui allaient les piéger et massacrer jusqu'au dernier vampire.

Mais depuis, aucun coup n'avait, en fait, été échangé entre les armées Vodahmin et Impériales. Une trêve technique et compliquée existait encore entre les deux puissances, maintenue par l'accord de paix entre le Haut-Roi de Bordeciel, Llewellyn Né-Dragon, et Tala Niwot, Haute-Mère des Vodahmin.

« Ils sont sur nos terres, » dit à présent Irileth. « Et ils subiront la Justice du Haut-Roi. »

« Amusant, » déclara Movarth en soufflant du nez, puis il retira son masque pour cracher sur la terre à ses pieds. « Je suis sur votre territoire et je suis un fervent adepte de Molag Bal, Prince des Vampires. »

Les deux capitaines se toisèrent, se défiant du regard.

« Etes-vous certaine qu'il n'y a pas d'exceptions à la… justice de l'Enfant de dragon ? » demanda-t-il lentement.

Irileth reporta son regard sur sa petite patrouille, puis sur le groupe derrière Movarth. Numériquement parlant, ils étaient presque à égalité, mais il n'y avait aucun moyen de savoir combien de vampires ou Parjures en plus pourraient être cachés dans les buissons autour d'eux, merci à leurs nouvelles « capes de guerre » mouchetées, faites de branches et herbes tissées dans le tissu lui-même pour se camoufler parfaitement dans les broussailles.

Et combien de ces silhouettes cachées pourraient porter ces infernales Arbalètes Dwemers, qui pouvaient tirer quatre coups contre un pour les arcs des soldats de la Châtellerie de Blancherive ?

Ses yeux dérivèrent à nouveau sur le Gardien vampire et une décision fut prise.

« Une autre fois, » dit-elle dans une vaine promesse. « Et veillez à les retirer, ainsi que vous-mêmes, des possessions du Jarl avant le coucher du soleil. »

Sans attendre de réponse, elle s'écarta avec son cheval et envoya un signal à la colonne pour qu'ils s'alignent derrière elle. Se positionnant deux par deux, le reste du groupe suivit, les lances se mettant en position de repos, et les arcs détendus et replacés dans les élingues dissimulées derrières les cavaliers.

Movarth effectua une révérence élaborée et moqueuse à destination de la colonne s'en allant, et se retourna vers la géante silhouette du Minotaure.

« Pouvez-vous parler la Langue Commune ? » questionna-t-il. Belhar renifla et secoua lentement la tête.

« Eh bien, vous pouvez suffisamment la comprendre, » dit Movarth en haussant les épaules, puis il pointa le nord-ouest. « Suivez-nous, et nous mènerons votre peuple en sécurité, dans le territoire de l'Alliance. Nous pourrons ensuite parler de l'endroit où votre peuple s'installera. »

La silhouette imposante pencha la tête au vampire, puis posa un genou à terre devant lui. Movarth attrapa son bras et le fit se relever.

« Pas à moi, mon garçon, » déclara-t-il gentiment, secouant la tête. « Gardez cela pour notre Reine-Mère, Dame Tala. Je ne fais que suivre ses ordres, et c'est ses bonnes grâces que vous devrez remercier pour avoir sauver les vies de votre peuple aujourd'hui. »

La tête cornue acquiesça, puis le groupe partit au grand trot, de nombreux yeux fixant encore solidement la colonne de cavaliers désormais distante.

« Hongi, » aboya Movarth. « Arctos ! »

Deux Crevassais accoururent.

« L'un de vous transmet un message au Nouveau-Hroldan, » dit-il. « Informez la Reine de ce qu'il s'est produit ici aujourd'hui. L'autre va à Valthume. Dites à Mère Maidus que nous avons des réfugiés supplémentaires qui arrivent, et ce qu'ils sont exactement. »

Les deux Parjures le saluèrent et sprintèrent vers où leur patrouille avait laissé leurs montures. Des Smilodons faisaient de bien plus dangereuses montures, pour sûr, mais ils étaient également bien plus rapides dans les rochers et vallées de la moitié sud de la Crevasse.

Movarth accéléra le pas pour se placer à côté du chef Minotaure, puis tapota d'une main l'épaule massive.

« Bienvenu chez les Vodahmin, mon ami, » formula-t-il de manière sympathique. « Bienvenu chez vous. »