Bonjour à touuuus,

Comme promis, le premier chapitre de cette seconde partie intitulée "From The Other Side".

Je pense que vous venez de lire l'Epilogue de Dark Side alors je vais pas blablater des heures !

Heureuse de vous revoir !

Je suis hyper impatiente d'avoir votre retour, j'étais inspirée, j'ai écris l'entièreté du chapitre aujourd'hui et je poste dans la foulée!

Sur ce, plein d'amour sur vous !


Chapitre 1


Haletant, le corps en sueur, il se recroquevilla sur lui-même le temps d'éviter l'explosion. Il grimaça quand il sentit des échardes de bois se ficher dans son bras, l'obligeant à se tasser sur lui-même pour éviter plus de dégâts.

Il le savait pourtant. Qu'il passerait certainement les mois les plus durs de sa vie… Mais à aucun moment il n'aurait pensé que cela ressemblerait à ça.

Il sentit le sol trembler sous ses doigts alors que la température de la pièce montait en flèche. Merde. Il allait encore finir à l'infirmerie. Il y passait son temps. Il était le seul nouveau cette année et il avait élu domicile dans la petite pièce médicalisée. Il se gavait de potions en tout genre et repartait ensuite.

Il imaginait d'ici la tête que ferait son père s'il le savait… Et celle de Malefoy.

Merde. Non. Il ne devait pas y penser. Il ne lui restait que quelques semaines à tenir et ensuite il les reverrait. Ils lui avaient promis qu'il pourrait quitter la base pendant en tout cas deux semaines à Noël.

Six mois qu'il était parti sur un coup de tête de Poudlard. Six mois qu'il subissait le traitement spartiate de ses professeurs. Mentors. Bourreaux.

Six mois qu'il serrait les dents et se forçait chaque jour à ne pas quitter les lieux pour rentrer au Manoir. À la maison.

Il avait envie de les voir. Il avait envie de se terrer dans leurs bras. Mais c'était trop facile. Il ne pouvait pas baisser les bras. Hors de question.

Alors Potty ! Sors de ton trou ! On a pas fini encore l'entraînement ! Tu sais parfaitement que tu dois la laisser émerger si tu veux arriver à te maîtriser !

Il prit une lente inspiration. Il la sentait rôder sous sa peau. Il sentait sa colère caresser son épiderme de concert avec sa magie alors qu'il tentait de ne pas perdre les pédales.

Voilà. C'était pour ça qu'il devait tenir. Parce qu'il ne maîtrisait rien du tout. Parce qu'il s'était rendu compte des conséquences de la déchirure de son âme… De ce que Voldemort avait fait de lui et, pire encore, de ce que sa mort entraînait.

Il avait enfin compris quelle bombe à retardement il était s'il n'apprenait pas à se contrôler. A réfléchir. Il avait l'impression que, à son oreille, son tuteur lui chuchotait de sa voix glaciale qu'il lui avait toujours dit de se servir de sa tête au lieu de jouer aux imbéciles courageux.

Et ensuite, il entendait Malefoy qui…

- P...Potter...p..putain…

Il releva la tête brusquement alors qu'une main blême se tendait vers lui. Écarquillant les yeux, il se retrouva face à une réplique parfaite du blond. Une main pressée sur son ventre dont le sang s'écoulait abondamment, il le vit tousser, un filet carmin gouttant de son menton.

- Ma..Malefoy…

- T...tire toi...vite… Avant qu...qu'il ne…

Avant de voir son regard se vider, encore une fois, il se releva, laissant sa colère prendre le dessus, une violente explosion de magie soufflant trois sorciers contre un des murs avec violence.


Fronçant les sourcils, il observa lentement son filleul. Assis dans la luxueux salon de la résidence Malefoy, il avait été "invité" par une Narcissa inquiète.

- Deux mois ! Deux mois qu'il ne répond plus à aucune de mes lettres !

- … Les miennes non plus.

Justement !

Draco Malefoy. Il avait encore grandi. Si jamais ce n'était pas le cas du survivant, Snape était à peu près certain que ce dernier allait, tel l'enfant qu'il était, tirer la tête.

L'héritier blond était également entré à la Haute Académie de Recherche Magique et, comme attendu, brillait par ses résultats. Premier de sa promotion, il attirait déjà les convoitises de nombreux Maîtres de Potions, cherchant à l'engager comme apprenti.

Offres qu'il avait dédaigneusement rejetées, considérant que nul sorcier n'était à sa hauteur jusqu'à présent. Ses ambitions n'avaient fait que croîtres, le poussant à travailler avec acharnement. Devenir plus puissant. Plus doué. Plus fort.

Le meilleur.

Il ne cachait son objectif à personne. Il allait devenir redoutable et pourrait ainsi s'assurer que le survivant serait en sécurité. Entouré de sa cour habituelle d'admirateurs, il avait cependant refuser tout lien d'amitié.

Seuls Zabini, Nott, Granger et, à la grande surprise de tous, Weasley, obtenait un tant soit peu de son attention. Et le Maître des Potions soupçonnait que cela n'avait de lien qu'avec Potter.

Weasley étudiait au sein du Département des Aurores avec Londubat. Ce qui, il devait bien se l'avouer, était un vrai miracle selon lui. Que le gosse empaté et stupide devienne un des meilleurs de la séction botaniste avait de quoi donner espoir à n'importe qui….

Weasley, lui, était devenu redoutable dans son domaine. Il avait intégré le Bureau d'Etudes Comportementales Magiques et gagnait chaque jour le respect de ses collègues.

Granger, pour n'étonner personne, faisait parler d'elle au sein de l'Université de Droit et Politique Magique. Zabini la suivant comme son ombre. Et d'ailleurs, il lui semblait avoir entendu quelques...rumeurs sur la disparition mystérieuses des opposants de Granger.

Nott, lui, restait relativement discret, comme à son habitude, mais il était de notoriété commune qu'il deviendrait probablement un procureur magique redoutable.

Ces gosses, comme ceux rescapés de la Guerre, étaient tous maintenant des acharnés du travail...Comme s'ils avaient peur de voir leur avenir leur être confisqué.

Il avait entendu que Finnigan avait été repéré pour entrer dans un département d'aurores également, mais pour une unité spécifique. La Bombe Unit. Dean, lui, était en première année d'études des Créatures Magiques et deviendrait probablement dragonnier… Quant aux rejetons Weasley, les jumeaux maudits semblaient, selon les bruits de l'allée des embrumes, diriger une sorte de réseau d'information clandestin dans l'arrière boutique de leur antre de la stupidité.

La gosse Weasley, elle, était partie, recrutée par une des plus grandes équipes de Quidditch et faisait face au succès.

Tellement de choses semblaient avoir brusquement changées. Et tout avait été précipité par le départ de son enfant.

Potter. Cet inconscient s'était engagé chez les Langues-de-Plomb. Et s'il désapprouve complètement l'idée de le voir partir, il ne pouvait que se conforter au choix de carrière du survivant.

Les premières semaines avaient été difficiles. Il recevait des lettres dans lesquelles il n'y avait que quelques nouvelles. Des descriptions sans intérêt ou encore des allusions et sous-entendus à peine compréhensibles.

Puis, petit à petit, les échanges s'étaient raréfiés. Jusqu'à l'arrêt complet de ceux-ci il y avait de cela plusieurs semaines.

Il n'était guère étonné. Il était de notoriété commune que le département des Mystère préférait garder sous silence ses propres membres...Il n'en demeurait pas moins que la situation était… relativement compliquée à accepter.

Il avait hésité de nombreuses fois à faire pression sur Kingsley pour obtenir des nouvelles… Ou encore faire appel à certains… réseaux.. Mais il s'était chaque fois résigné.

Potter avait cependant intérêt à être entier et vivant quand il le retrouverait.

Revenant à la réalité, il observa à nouveau le jeune homme qui, malgré son calme apparent, bouillonnait de colère.

Draco avait toujours été possessif à l'extrême. Il avait besoin de tout savoir, tout contrôler. Et cette séparation avec Potter le rendait fou. S'il l'avait plus ou moins bien supporté jusque-là, il semblait, à présent, avoir écoulé chaque goutte de patience qu'il détenait.

Lucius, assis dans un fauteuil, l'air flegmatique, observait également son fils. Quant à Narcissa, elle ne prenait même plus la peine de dissimuler son inquiétude.

- Chéri...Je suis certaine que Harry fait de son mieux.

-Grand bien lui fasse.

Il serrait les mâchoire, son regard orageux brillant de colère.

- Monsieur Malefoy… Quand vous aurez finit de jouer les enfants pourri gâtés, vous vous souviendrez peut-être que Monsieur Potter n'est pas parti s'amuser dans les landes mais suit une formation dont personne ne sait rien si ce n'est qu'elle est dirigée par certains des sorciers les plus dangereux de nos générations.

Sa remarque, sarcastique et cassante, eut le mérite d'attirer l'attention de son filleul. Enfin.

- Justement. Potter est probablement en train d'agoniser quelque part sans que personne ne le sache.

- Cela m'étonnerai, fils, que quiconque ne laisse le Sauveur du Monde Magique "agoniser quelque part".

- Père. Il s'agit de Potter. Cet imbécile est capable de se mettre dans les ennuis rien qu'en respirant.

Posant brusquement son verre de Whisky Pur-Feu sur le guéridon d'ébène de sa mère, ignorant sa grimace de le voir traiter ainsi son précieux mobilier, il se tourna vers eux.

- Quand Potter revient, je vous préviens. Je l'enchaine.

Haussant un sourcil, il vit le jeune aristocrate brusquement quitter la pièce, apparemment, incapable de se contenir plus longtemps. Un soupire fendit le silence de la pièce et il tourna son regard d'obsidienne sur ce qui, Merlin tout puissant, allait devenir une part de sa "famille" vu comme c'était parti.

- Voilà le résultat déplorable de votre éducation à tous les deux. Votre héritier s'imagine que tout lui appartient et qu'il peut faire ce qu'il souhaite des gens.

- Je ne suis pas certain que cela soit notre éducation. Notre fils est… trop possessif...et ce, uniquement envers le tiens Severus.

- Si vous ne l'aviez pas pourri gâté au point de lui faire croire qu'il était la huitième merveille du monde, il aurait un meilleur sens des réalités.

- Draco est amoureux Severus ! Tu étais pareil avec Lily !

Narcissa venait d'intervenir, les sourcils froncés, apparemment contrariée que l'on parle ainsi de son enfant. La remarque s'écrasa sur lui et pendant une minute, il sentit quelque chose compression douloureusement sa poitrine. Merlin.

- Certes. J'espère juste qu'il se contiendra quand Potter reviendra.

- Il se contiendra. Il est inquiet.

Les paroles, neutres, du patriarche, coupa net toute envie belliqueuses des deux autres Serpentards de la pièce. Lucius s'était levé, et fixait par la fenêtre du salon, les sourcils froncés alors que la neige tombait de plus en plus fort au dehors.

- Draco est ainsi. Potter l'a accepté. Mon fils pourrait enchaîner Potter à son lit que le survivant ne dirait rien. Ils se comprennent. Mieux que nous ne les comprenons.

Grimaçant devant l'image mentale de son enfant enchaîné à un lit et à la merci de son propre filleul, il chassa rapidement le tout de sa tête. Lucius avait raison.

De manière étrange et tordue, ils semblaient se comprendre sur ce qu'ils attendaient l'un de l'autre… C'était d'ailleurs un miracle qu'ils en soient arrivés là. Jamais, au grand jamais, il n'aurait parié sur une relation durable entre ces deux imbéciles.

- J'espère vraiment que Harry va bien.

Narcissa, les sourcils froncés une seconde, se fendit ensuite d'un sourire, comme si rien ne s'était passé.

- Passons-nous à table très chers ?


Passant une main dans ses cheveux blonds, il regarda autour de lui. La rue, comme chaque soir, était animée. Les bars sorciers débordaient, les gens se bousculant et riant autour de pintes de bièraubeurre ou de cocktails de couleurs suspectes.

Grimaçant en observant cette faune sauvage, il soupira et prit la direction d'une ruelle adjacente. Plus calme. Les terrasses étaient bondées elles aussi malgré le froid ambiant mais la population y était différente. Plus...distinguée.

Ils avaient rendez-vous à l'endroit habituel. Il n'avait pas la moindre idée de quand s'était mis en place cette habitude entre eux, mais, depuis, chaque semaine ou presque, ils se retrouvaient là. A boire un verre.

Tournant à droite, il rejoignit l'entrée d'un bar discret. Un homme se tenait devant la porte. Le saluant d'un signe du menton, il le vit s'écarter et même lui ouvrir la porte, le laissant s'engouffrer dans l'ambiance feutrée du lieu.

Se débarrassant rapidement de son manteau, il le posa sur son bras et se dirigea jusqu'à une table près d'une fenêtre. S'asseyant sur un des sièges libres, il salua les personnes présentes.

- Zabini. Granger.

- Salut vieux.

- … Weasley. Théodore.

Plusieurs bonjours lui répondirent. Seul Nott se fendit à peine d'un signe du menton, le nez dans un livre.

- Des nouvelles de Harry ?

- Granger. Merci, je vais bien. Toi aussi je suppose… ? Quelle merveilleuse nouvelle.

- Oh je t'en prie. Comme si tu en avais quelque chose à faire de comment je vais.

La jeune femme avait levé les yeux au ciel, avalant une gorgée d'un liquide bleu turquoise… Rien n'avait changé de ce côté-là. Ils se détestaient cordialement. C'était une relation d'amour vache selon certains.

- Effectivement. Mais Zabini ne cesse de me parler de ton corps alors je ne peux, malheureusement, pas ignorer ton existence.

Il la vit s'étouffer sur son cocktail et lancer un regard noir à son "petit ami", qui lui, levait déjà les mains devant lui pour se dédouaner.

- Bébé...n'importe quoi ! Tu sais très bien que s'il savait quoi que ce soit sur ton corps, je l'aurais fait disparaître au fond d'un puits…

- Tâche de naissance sur le sein droit, juste à côté de son téton. Forme de cœur. Paraît qu'il adore la lécher.

Sournoisement, il fixa Zabini se décomposer, jurant un "putain Draco" alors que la sorcière se tournait vers lui, rouge tomate, prête à lui faire payer. Weasley les joues carmins aussi et grognait quelque chose sur les "gens sans gêne".

- Weasley… C'est le mot "sein" qui t'as fait rougir ou "lécher" ?

C'était trop facile. Il le regarda prendre encore deux teintes de rouge et commanda d'un signe de la main un whiskey à la serveuse qui passait.

- Je t'emmerde Malefoy ! C'est pas parce que t'es un pervers qu'on doit tous l'être !

- Tu es prude Weasley. C'est tout. Accepte le. D'ailleurs, toujours pas de femelle belette à l'horizon ?

Hermione, qui s'était arrêtée après avoir jeté un sort et cousu la bouche de son abruti de copain, s'était tournée vers eux, intéressée. Souriant lentement en coin.

- Ou un mâle belette hein ! On est pas jugeant !

- Oh vraiment Weasley ? On se dévergonde ?

- Quoi ? non! Putain ! jamais de la vie !

Il avait l'air de quelqu'un qui allait être malade.

- Sans rire les gars, j'vous respecte tout ça… Mais pas moi ! J'aime les...euh...les courbes.

- Les seins, Weasley.

- Il y a pourtant de nombreuses femmes qui te suivent…. N'en as-tu pas retrouvé une nue sur ton bureau avant-hier … ?

Un silence stupéfait s'abattit sur le groupe alors que Nott tournait tranquillement la page de son livre. Tous regardaient le roux qui, apparemment, ne savait plus où se mettre.

- Je...ah...c'est que…

- …. C'est une blague Ron… ?

- Je...n..non

Il avait pris un air piteux… et alors que Draco se remettait à peine de sa surprise, un lent rictus ourlant ses lèvres, Nott ouvrit à nouveau la bouche.

- Comme celle qui a tenté de te tailler une pipe y'a quelques semaines sous ton bureau.

- Mais comment tu sais ça bordel !

- Mon collègue, Epsilon Iota, m'a dit que son frère, Zalia Teki, travaille apparemment dans le même bureau que toi.

- Attends ! Une fille a tenté de te tirer une pipe de force ?

Hermione était apparemment trop choquée pour maintenir son sortilège puisque Zabini venait de récupérer sa langue.

- … Weasley… Comment ça se fait que où que tu passes, les filles se jettent sur toi comme ça ?

Il ricanait. Il imaginait la scène sans mal. La tête de Weasley, son air paniqué et complètement dépité. Oh qu'il aurait aimé être là pour voir ça… Il devrait aller lui dire bonjour de temps à autre. Qui sait sur quelle scène intéressante il tomberait alors.

- Je..je sais pas ! Je vous le dis ! Les filles sont toutes folles à lier !

- Je pense surtout que tu es l'incarnation de nombreux fantasmes. Grand, musclé, beau, mystérieux et brisé… Tu es comme ces héros de livres Bit-Lit. On a toutes envie de te baiser. Puis de te guérir.

Zabini, Nott et lui grognèrent de concert. Non. Personne, aucun d'entre eux n'avaient envie d'imaginer Weasley au lit. Weasley, lui, fixait la sorcière comme si des cornes lui avaient poussé sur la tête.

- Les héros de quoi… ?

- Quoi que je pense que ce serait encore pire si tu étais Gay. Un peu comme Harry et Draco.

Il perdit son sourire moqueur et haussa un sourcil.

- C'est-à-dire Granger… ?

- ...Mmm… quoi que non. Vous deux, on vous admire plutôt de loin. Non. Par contre si Ron était Gay, ca déchainerai les foules… Mais...le fait que tu sois célibataire…

Elle sourit, sous le regard consterné des sorciers présents.

- Eh bah quoi ?

- Rien Granger. Retourne boire. On ne veut pas les détails.

- Dommage. Du coup, Ron, c'était qui la fille à poil sur ton bureau ?

- La secrétaire du Chef.

Zabini siffla. Il semblait admiratif.

- Putain! La super bombe aux cheveux noirs ?

- Zabini. T'as jamais su quand te taire. Bref. Tu l'as baisée Weasley ?

Et alors que Zabini subissait les conséquences de sa stupidité, Weasley était reparti en balbutiements incompréhensibles.

Souriant en coin, il prit le verre que la serveuse venait de poser sous son nez et fit rouler le cristal entre ses doigts. Ces petites escapades lui faisaient du bien.

Le reste du temps, il le consacrait à ses études. Il était déterminé à devenir le meilleur. A écraser toute concurrence… Mais sans sa soupape de sécurité, sans Potter, il s'était petit à petit enfermé dans quelque chose qui avait faillit lui faire perdre les pédales.

Pendant deux mois, il s'était acharné comme un malade… Et, sans même le réaliser, il était devenu infréquentable. Muet, cassant, mauvais, il fuyait toute compagnie pour se noyer dans ses objectifs. C'était Granger qui l'avait sorti de là.

Avec son habituelle langue de vipère, elle lui avait rappelé que Potter allait culpabiliser si jamais il le retrouvait isolé, acariâtre et que cette culpabilité le conduirait sûrement à faire des bêtises. Comme le quitter "pour son propre bien".

Et c'était plausible. Alors après lui avoir jeté le fond de sa pensée au visage et l'avoir passablement vexée, il avait longuement réfléchi à ce qu'elle lui avait dit. Et avait conclu qu'elle avait raison. Et, prenant sur lui, il avait décidé d'accepter l'invitation à aller boire un verre de Blaise.

Et leurs rendez-vous hebdomadaires avaient probablement débuté ainsi. Et maintenant, il voyait ce moment comme sa libération. Potter lui manquait trop. Le sexe. Son corps. Et… quelque chose d'autre… C'était comme si, avec son absence, il ne trouvait plus personne sur qui s'appuyer… Il se sentait déséquilibré.

Mais ça, il mourrait avant de l'avouer à qui que ce soit. Alors il jouait le jeu. Celui de l'héritier débordé de travail. Sarcastique, cassant, imbu de sa personne et légèrement provoquant.

Il était à peu près certain que personne n'était dupe parmi eux...mais ils jouaient le jeu également. Potter n'avait pas déséquilibré que le blond. Chacun d'entre eux avait dû apprendre à faire sans lui.

La golden team s'était séparée et ils avaient dû, tous, apprendre à se construire sans l'ombre du survivant. D'ailleurs, brusquement, c'était comme si, sans ce poids, sans cette présence, ils prenaient subitement conscience de l'influence que cela avait eu sur eux jusque-là.

De toute ce que sa simple présence créait comme...interactions. Plusieurs semaines durant, la réalisation avait été difficile. Quand ils avaient enfin pris la mesure de ce que Harry leur disait depuis des années… De cette influence, du fait qu'aucun d'entre eux n'avait été… "eux" justement.. Manipulés, tronqués, utilisés, ils faisaient tous partie d'un schéma macabre tissé autour du personnage de Harry Potter.

La culpabilité les avait rongés. Puis la colère, l'angoisse et la peur. Et finalement, petit à petit, ils avaient chacun décidé quoi faire de tout cela…

Ron, qui semblait avoir pris conscience des choses plus tôt que les autres, s'était contenté de hausser les épaules et avait dit un truc du style "sans tout ça, j'en serai pas là non plus…."... Granger avait pris cet air déterminé et avait déclaré qu'elle s'excuserait en temps voulu. Mais que d'ici là, elle allait faire ce qu'elle devait.

Nott et Zabini avaient haussé les épaules, résignés. Ils avaient vécu pire que ce genre de nouvelle.

Quant à lui, il s'était enfermé à nouveau… Jusqu'à ce qu'il discute avec son parrain. A demi-mot, comme toujours, mais il en avait conclu que rien ne servait de lutter contre le passé… Et qu'il ferait mieux de se servir de ce qu'il en avait appris pour se venger dès que l'occasion se présenterait.


Il avait fini à moitié carbonisé. Sans rire. A chaque fois qu'il se retrouvait en entraînement avec ces trois-là, ils finissaient par le faire sortir de ses gonds et sa magie explosait et faisait n'importe quoi.

Assis au sol, en plein milieu d'un cratère, le souffle court, il observait les trois hommes qui l'entouraient, maintenant, du bout de leur baguette, les chaînes qui l'entouraient, dévorant sa magie.

- Vous étiez obligés de quasiment me brûler vif ?

- On t'avait dit de te contrôler.

Serpus Selwyn. Le sorcier, de trois ans son aîné, n'avait pas plus de conversation que Théodor Nott et était aussi antipathique qu'une porte d'Azkaban… Mais il était puissant. Et Harry avait plusieurs fois été mis en équipe avec lui au vu de son flegme légendaire qui venait, du coup, contrebalancer sa propension à exploser à la moindre petite provocation.

-Toujours aussi merdique. Tu parles d'un survivant. T'as juste eu de la chance, le raté.

Les insultes lui passaient par dessus. Il s'était petit à petit habitué. Après tout, c'était devenu son quotidien depuis qu'il avait été décidé qu'ils seraient ses mentors.

- Roooh Cic' ne soit pas si méchant avec Harry…

- Ferme-là le monstre ! Ne m'approche pas par Merlin et tous les chiens des enfers !

Azarias Feldmann, le Langue-de-Plomb et médicomage qui était venu le recruter, faisait partie de ceux censés le former. Lui et Cicéron Opiter étaient apparemment de la même génération de sorcier et passaient leur temps à s'asticoter.

Ou plutôt Azarias passait son temps à coller Cicéron qui le traitait de monstre, de dégénéré et de sale chien avant de partir, furieux. Et si, comme ça, ils avaient l'air relativement détendus, ce n'était qu'un mensonge.

Harry avait vite découvert que le monde du département des mystères n'avait rien de glamour. Les sorciers faisant partie du département étaient tous ...dérangés quelque part. On y trouvait des hommes si puissants que c'était indécent. Chacun d'eux, et ils étaient, en réalité qu'une vingtaine, étaient dangereux à leur manière. Pour le monde et pour eux.

Les hommes et les femmes qui composaient son entourage actuel n'étaient pas des enfants de chœur. Chacun semblait avoir un passé lourd à porter et même s'il se sentait relativement à l'aise avec ses mentors, ils ne lui laissaient jamais oublier que le danger était partout à tout instant. Surtout pour lui.

- Harry. C'est terminé pour aujourd'hui.

Les chaînes qui l'entravaient s'évaporèrent d'un coup et il manqua de s'écrouler tant l'énergie lui manquait. Crispant la mâchoire, il tint bon, hochant la tête lentement.

- Oui Monsieur.

- Lève-toi et va manger. N'oublies pas que si tu échoues à ton examen, tu peux oublier l'idée de rentrer chez toi à Noël.

Oui. Il le savait. Comme si tout cela ne lui mettait déjà pas assez la pression. Soupirant, il se redressa, les jambes tremblantes et quitta la pièce complètement dévastée.

- Harry.

- Quoi ?

Azarias s'était approché de lui, les sourcils froncés.

- Tu n'as pas progressé depuis des semaines… Qu'est-ce qu'il se passe… ?

Le survivant haussa les épaules. Il leur avait dit qu'il en avait besoin. Il leur avait dit qu'ils faisaient une erreur… Mais personne ne l'avait écouté.

- Vous le savez très bien…

Un simple soupir lui répondit et il sentit le médicomage se plonger dans ses pensées. Le plantant là, il passa la porte et fila en direction du dortoir. Il avait besoin d'une douche.

Plus que 8 jours.


- Harry.

La voix grave et l'accent russe ne laissa aucun doute au survivant quant à la personne qui l'appelait.

S'arrêtant, il se tourna pour rencontrer le regard de glace d'Alexei Nazarov. Le jeune homme était à peu près du même âge que lui et avait intégré les Langues-de-Plomb depuis une année. Il avait été recruté à Durmstrang durant sa dernière année.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu rentres chez toi à Noël ?

Le jeune homme, comme lui, n'avait pas de famille. Ou du moins, comme lui, avant. Orphelin, il avait toujours habité à l'école apparemment après avoir été baladé de famille sorcière en famille sorcière durant son enfance.

Il parlait volontiers mais restait souvent très sérieux. Il avait été abîmé par les rejets constants qu'il avait subis et se méfiait des autres dès qu'ils souhaitaient nouer des liens avec lui.

Il s'était petit à petit détendu avec Harry en constatant que le jeune homme ne cherchait pas vraiment à plus le connaître. Et au final, ils s'entendaient bien. Se soutenaient comme ils pouvaient quand ils en avaient l'opportunité.

Alexei avait, apparemment, baigné toute sa vie dans la magie noire et avait ce côté...sombre qui avait attiré Harry de premier abord.

Grand, il avait la carrure d'armoire à glace de Ron. Des cheveux noirs d'encre, des yeux bleu ciel et des traits taillés à la serpe, il pouvait être beau.

Sauf qu'il faisait peur à beaucoup de monde. Les côtés du crâne rasés, la quasi totalité de son corps était couvert de tatouages, seul son visage avait été épargné. Par contre, il arborait de nombreux piercings.

- Ouais. Si je réussis l'examen.

- Parce que tu vas me dire que si tu échoues...tu vas te conformer aux ordres… ?

D'une manière plutôt étrange, Alexei l'avait tout de suite cerné… Il avait compris que le survivant avait du mal avec l'autorité et s'amusait pas mal de ça. Lui, russe de cœur, vénérait les ordres… Du moins, quand il était de bonne humeur et si les ordres en questions allaient à son avantage.

Et puis, comme lui, le russe avait sa propre manière d'interpréter un ordre. C'était comme ça qu'ils s'étaient rencontrés. Parce que Azarias et le mentor d'Alexei, Vospicus, avaient eu la même idée de punition pour eux.

- … Et toi tu rentres ?

- Rentrer où ?

La question fit grimacer le survivant qui haussa les épaules.

- Tu n'avais pas trouvé une fille… ?

- Larguée. Je suis dans ma phase mâle, Potter.

Le russe avait ses petites "manières" en ce qui concernait la gestion de sa vie personnelle. Et cela passait par une sorte de comportement que Harry aurait qualifié d'auto-destructeur.

- Je vois. Bonne chasse alors.

- Tu ne veux pas me présenter ton ami roux ?

Harry n'avait pas eu besoin de lui parler de qui il était où de ses amis. La presse n'avait cessé de parler de cela depuis sa "disparition".

- Ron ?

- oui… Ron.

Le russe sourit lentement, faisant rouler le "r" sous sa langue avant de se lécher les lèvres.

- Il me plait.

- Il est hétéro.

- Il me plaît Potter.

- … Alexei… Ron est...innocent d'accord ?

- Encore mieux. Présente-le moi.

Levant les yeux au ciel, il allait répondre quand une note de service pépia sous son nez, voletant furieusement pour attirer son attention.

- Désolé, mais je dois y aller… Cicéron déteste quand je suis en retard.

- Je n'oublie pas ton ami Potter…

- Oui oui. A plus tard.

5 jours.


- C'est ridicule Harry. De toute manière, ce n'est pas comme si tu pouvais le cacher… Et puis tu es un adulte…

- Je sais…

- Et puis il porte bien une marque, là.

Alexei, affalé sur le lit du brun, le regardait, le visage vide de toute émotion, pointant son avant bras au survivant qui fronçait les sourcils.

- Tous les deux d'ailleurs…

- Ne...compare pas la marque avec un simple tatouage

- Alors tu vois… c'est toi qui y apporte trop d'importance. C'est juste un tatouage.

Le survivant ricana un peu.

- Juste un… Pas vraiment…

- Bon. Peut-être plus. Mais ça n'a rien de magique…

- Je sais.

- Tu es inquiet parce que l'héritier est de la haute… ?

Pendant une seconde, Harry imagina sa réaction avant de sourire lentement en coin.

- Pas vraiment… A mon avis, ça lui plaira. Il préférera se couper la langue que de l'avouer mais il va aimer.

- Mais… ?

- Mon tuteur…

- Arrête de te comporter comme un enfant. Tu ne vas pas prendre de fessée…

Levant les yeux au ciel, le survivant jeta brusquement un pull dans sa malle et lui lança un regard noir.

- Je t'emmerde Alexei.

- Tu pars quand ?

Le russe, complètement insensible aux humeurs du brun, se contenta de changer de sujet, retraçant les courbes du tatouage sur son bras, comme une sorte de toc.

- Dès qu'on a les résultats… On est déjà le 23 et ils font exprès de rien nous dire.

- Délire de persécution. Ton cas s'aggrave.

- Bordel Nazarov tu peux aussi te barrer dans ta chambre. Ça me fera de l'air.

- Tu es sur les nerfs à cause de ta dernière mission. Pourquoi ? Vospicus a dit que c'était…

- Je ne veux pas en parler.

Il venait de le couper. La dernière mission. Par moment, ils devaient accompagner leur mentors sur le terrain pour observer. Prendre des notes, en prendre de la graine. Sauf que leur dernière mission avait été un fiasco monumental.

Pinçant les lèvres, il tourna le dos au russe, crispant ses mains sur le tissu du pantalon qu'il tenait alors que les souvenirs l'envahissaient.

- Tu devrais parler. Je sais écouter. Je suis une tombe.

La tentation était grande… Il avait interdiction de trop en dévoiler en dehors du département, ce qui voudrait dire que personne ne pourrait l'entendre une fois dehors…

Mais...ce qu'il s'était passé…

- J'ai suivi Ciceron, Serpus et Azarias sur la saisie du stock d'un revendeur d'artéfact… Le département des Aurores avait déjà fait les arrestations et on s'est retrouvé avec certains spécialisés en botanique et en créature magique. Le type avait une vraie caverne d'Ali Baba dans son sous-sol…

- Une caverne de quoi ?

- Laisse tomber. Expression Moldu. Dis toi que le mec collectionnait vraiment des trucs rares..

Alexei s'était redressé assis sur le lit, une jambe repliée sous lui, il observait le survivant faire les cents pas au milieu de sa chambre.

- Bref, du coup, l'équipe était censée répertorié plusieurs objets qui puaient la magie noir, les autres départements avaient pas osés y toucher. J'étais juste censé observer le tout, notamment la manière qu'ils ont d'utiliser les runes pour éviter toute contamination… Sauf….que...là j'ai un blanc.

- Comment ça un blanc ?

- J'en sais rien...Je me souviens de rien. Je sais que je suis entré dans la cave avec eux… Que j'ai eu le temps de me dire qu'on aurait dit la chambre des secrets de Poudlard et puis le trou noir.

Et plus il y pensait, plus il sentait l'angoisse remonter. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé si ce n'est les quelques bribes d'informations qu'avaient bien voulu lui donner ses mentors.

- Tout ce que je sais, c'est que Abraxas m'a dit que j'ai agit comme si j'étais sous Imperium. Je n'écoutais rien ni personne. Je me suis tout droit diriger sur les objets de magie noir, comme si j'étais en transe et j'ai touché une sorte de bague. Après ça, ma magie a explosé.

Les sourcils froncés, le sorcier slave l'écoutait sans piper mot, semblant réfléchir aux éléments.

- Mais apparemment, y'a un truc qu'on ne me dit pas… Ils ont l'air d'être mal à l'aise avec quelque chose…

- J'ai entendu Vospicus discuter avec Azarias. Il lui a dit qu'ils avaient vu une silhouette…

- Une...silhouette ?

- Da. Mais je ne sais pas plus.

Merlin. Qu'est ce qu'il se passait encore. Crispant ses doigts, il jeta le pantalon dans sa malle avant de poser une main sur son torse, frottant la cicatrice qui s'y trouvait alors que la douleur irradiait dans son torse.

- Et ensuite ?

- … Ils m'ont dit qu'ils ont dû s'y mettre à trois pour calmer la magie… Y'a eu plusieurs aurores d'emmenés à Saint-Mangoust et je suis bon pour porter ça de nouveau.

Il leva ses poignets et laissa deviner plusieurs liens de cuire sur son poignet gauche.

- Encore ?

- ...ouais.

- Pas de bol.

- Je sais. Mais bref. Je me suis réveillé, j'étais au milieu d'une saloperie de cratère fumant… comme d'habitude.

- Ils ont réussi à te stopper. C'est ce qui compte.

Il se fichait de lui… ? Non. Le russe était tout à fait sérieux. Et… d'ailleurs, la plupart des personnes du département n'avaient pas fait le moindre commentaire sur l'incident. Tout le monde trouvait tout à fait normal que les jeunes recrues soient si instables.

Et il ne se serait pas inquiété si Azarias n'avait pas eu l'air de trouver l'incident absolument formidable et n'avait pas tenté de le disséquer entièrement.

L'homme était par moment complètement flippant. Quand quelque chose retenait son attention, il était complètement obsédé, cherchant à en comprendre chaque mécanisme avec la fièvre d'un sociopathe ayant choisi sa prochaine victime.

Soupirant, il passa lentement la main dans ses cheveux et se laissa tomber sur la chaise devant le petit bureau qui occupait un coin de la chambre spartiate.

- Faut toujours que ce soit bizarre avec moi.

- Ici Potter, tout est bizarre… Mais moins qu'en Russie. Chez moi, tu serai normal.

La remarque fit sourire le survivant qui retrouva un peu de son énergie.

- Tu parles de toi Nazarov… ?

- Entre autres.

Il allait répondre quand ils virent apparaître un petit origami de papier qui voleta jusqu'à eux. Il le prit délicatement et inspira lentement.

- Les résultats sont sortis… On doit aller au réfectoire.

Le russe se leva, déroulant son corps immense avant de se gratter le ventre, baillant à s'en décrocher la mâchoire.

- J'espère que j'ai fait mieux que toi.


Ils n'avaient toujours aucune nouvelle. Et il était certain de voir son filleul débarquer d'une minute à l'autre pour exiger de savoir s'il savait quelque chose.

Observant le chaudron bouillonnant doucement devant lui, il se résigna à monter. Quitter le calme de son laboratoire pour retrouver le rez-de-chaussée et ses décorations de Noël.

Depuis l'arrivée du survivant dans sa vie, ses elfes mettaient un point d'honneur à décorer tout le manoir à noël. Le gui, le houx et le sapin envahissaient les différentes pièces tout comme les bougies ou encore les sucres d'orge. Il trouvait cela particulièrement ridicule mais n'avait pas eu le choix.

Soupirant, il poussa la porte menant à sa bibliothèque au moment où la cheminée crachait de longues flammes vertes.

Qu'est-ce qu'il disait.

Une minute à peine plus tard, son filleul en émergeait, accompagné de ses chers parents. Evidemment. Ils avaient décidé de l'envahir en bonne et due forme. Comme s'il ne pouvait plus passer un 24 décembre au soir seul. Narcissa lui avait dit que c'était trop triste.

Il avait grogné. Il n'avait nul besoin d'être réconforté parce que son imbécile de fils avait disparu et l'abandonnait pour cette fichue fête. Il était adulte Merlin merci.

- Severus ! Joyeux Noël !

Souriante, habillée comme si elle se rendait à une soirée de gala, Narcissa s'approcha de lui, resplendissante dans une robe fourreau de soie argentée.

- As-tu invité Cybèle Zabini ?

- ...Et pourquoi, par Merlin, aurais-je invité cette femme chez moi… ?

La blonde fit une moue et soupira. Il n'était pas dupe. Depuis quelque temps, la femme semblait croire qu'il lui manquait une épouse et elle avait jeté son dévolu sur la pire des veuve noire. Il ne savait toujours pas s'il devait le prendre comme une insulte ou pas.

- Parce que Cybèle est une belle femme.

- Grand bien lui fasse.

- Mais...Severus…

- Chérie. Je ne pense pas que Severus soit très enthousiaste vis à vis de Cybèle.

- Potter va piquer une crise, Mère, si tu essaies de lui enlever Parrain.

- Mais enfin ! je n'essaie pas de le lui enl…

- Suffit.

Moins de quelques minutes et il avait déjà mal à la tête. Par Merlin. Potter était beaucoup moins casse-pied que ces trois-là.

- Tu n'as toujours pas de nouvelles ?

Son filleul le fixait, le visage sombre. Il s'était petit à petit renfermé ces dernières semaines. A nouveau, il se plongeait dans le travail pour, apparemment, éviter de trop y penser.

- Non.

Il n'avait rien à ajouter à ça. Non il n'avait pas de nouvelle. Non il ne savait pas si Potter allait bien. Non. Tournant brusquement les talons, il alla ouvrir la porte, grinçant.

- Les elfes ont préparé un repas.

Il attendit que ses "invités" ne sortent de la bibliothèque sous les remarques joyeuses de Narcissa pour les suivre, soupirant intérieurement. Il entra alors dans la salle à manger et se figea une seconde.

La table avait été mise pour cinq. Serrant la mâchoire une seconde, il se recomposa une attitude froide et alla s'asseoir à sa place habituelle, refusant de déranger sa routine pour la famille de blonds. Il vit petit à petit les trois autres s'asseoir et claqua des doigts.

Immédiatement, un potage fumant de potimarron, rehaussé d'une onctueuse chantilly aux cèpes apparut sous leur nez. Le fumet alléchant lui donna envie de tout envoyer au sol pour partir s'enfermer dans son laboratoire.

Il regrettait. Qu'il ne soit pas là. Il s'inquiétait.

- Et bien. Severus, merci pour la charmante invitation. Bon appétit !

A nouveau, c'est Narcissa qui brisa le silence. Et c'est encore elle, qui anima la conversation, aidée de son mari. Draco et lui ne répondant que par monosyllabe. Se contentant de manger.

Jusqu'à ce que la porte de la salle à manger ne claque violemment, faisant sursauter les sorciers. Une seconde plus tard, un vent glacial balaya la pièce avec force et quatre sorciers apparurent en plein milieu de leur repas. Entre le premier plat et le second. Juste avant la dinde.

Trois adultes, tous à l'air particulièrement bizarre entouraient son fils.

Celui de gauche, un type aux cheveux bruns, coupés court et aux yeux dorés, avait l'air fermé. Silencieux. A côté de lui, se tenait Azarias Feldmann, souriant en grand, enfonçant son doigt dans la joue d'un troisième homme, les cheveux bleux électriques, lui tombant jusqu'au milieu du dos, des yeux aussi noirs que les abysses.

- Ne me touche pas le monstre. Tire toi de là.

L'homme envoya un coup de pied au médicomage qui bouscula le troisième qui se contenta d'un grondement. Mais tout cela semblait encore bien peu comparé à l'apparence de son enfant.

Par Merlin tout puissant.

Son gamin s'était coupé les cheveux. Ils étaient courts,s ébourriffés comme jamais. Habillé entièrement de noir, il portait un jean déchiré et un pull noir dont les manches étaient remontées, laissant voir que son bras droit était entièrement taouté… tatouage qui remontait d'ailleurs jusque sous son oreille et entourait sa gorge. Ses oreilles étaient pleines de… bijoux…

Par Salazar et les trois autres fondateurs. Où était l'adolescent encore habillé correctement qu'il avait confié à Feldmann ?


Figé, le blond laissa lentement son regard parcourir le corps de son Gryffondor. Merlin tout puissant. Il salivait. Ou il n'avait plus de salive, aucune idée.

Mais il était foutrement excité. Foutrement excitant. Et excitable. Potter se tenait là, devant lui encore plus provoquant que tout ce qu'il avait été jusque là. Est-ce que c'était seulement possible ?

Quand il eut assez de reluquer son corps, il croisa enfin ses yeux. Merde. L'idée c'était encore de continuer à respirer. Il s'était coupé les cheveux. Ca lui allait bien. Mieux.

- Harry.

Il le vit lever les yeux sur un des hommes présents et froncer les sourcils en silence.

- Tu as quatorze jours de liberté. Si tu rentres pas de toi même et avec le sourire je viendrai te chercher sale gamin merdique. Je t'enfermerai dans une cellule et je te laisserai crever comme le chien que tu es.

- Cic' tu ne peux pas dire ça devant Severus Snape enfin….

- Ta gueule sale rat. Si le Prince des potion a quelque chose à dire, j'viendrai le buter dans son sommeil

- Ah. Vraiment.

L'échange était si surnaturel que Draco n'avait même pas pensé à son parrain. Il se tourna lentement vers lui et frémit. Il y a longtemps qu'il n'avait pas afficher cette expression.

- Tais-toi Cicéron.

- Mais...

Le dénommé Cicéron ne termina pas sa phrase, le dernier, le silencieux venait de murmurer quelque chose, la bouche du sorcier disparaissant de son visage.

- Harry. Profite de tes vacances. Moi ou Serpus viendrons te chercher.

- D'accord… Merci.

- Oh.

Feldmann sourit en grand et releva les yeux sur les sorciers encore attablés.

- Et ne prenez pas Cicéron au sérieux. Il parle comme ça à tout le monde mais il ne s'exécute jamais vraiment.

Et au moment où il terminait sa phrase, ils disparurent dans un bruit caractéristique du transplanage, un nouveau courant d'air secouant la pièce.

- euh… Je suis rentré…

Et brusquement, Narcissa se leva et se rua sur le jeune homme, le serrant brièvement contre elle.

- Harry ! Je suis si contente que tu ailles bien ! Nous étions inquiets ! Joyeux Noël.

- J..Joyeux Noël.

Silencieux, il vit encore son père se lever pour aller saluer le survivant. Il n'avait pas grandi… mais il y avait quelque chose de différent dans sa manière de se tenir, de regarder dans son dos, d'évaluer la pièce et ses occupants.

Puis il le vit se tourner une seconde vers lui, hésiter et s'approcher de son tuteur. Il semblait mal à l'aise. Mais au fond, dans son regard, il pouvait deviner clairement à quel point il était content de le voir.

- Je suis désolé de ne pas avoir de nouvelles… Je n'avais pas le droit…

Seul le silence lui répondit. Le maître des potions l'observait, les sourcils plus que froncés, l'air presque dégoûté sur le visage. Et le sauveur du monde sembla se ratatiner, anxieux.

- Monsieur Potter…. Puis-je savoir ce qu'est ce….pantalon….complètement déchiré…? Ne vous ai-je pas acheté des habits décents par Salazar ?


Assis à table, mal à l'aise, il répondait aux questions qui lui étaient posées.

- Serpus Selwyn, Azarias Feldmann et Cicéron Opiter sont mes trois mentors… Ils sont chargés de m'enseigner ce que je dois savoir…

- Et donc….ils vous...enferment dans une...cellule ?

Grimaçant à la question de Lucius Malefoy, il soupira et secoua la tête.

- Non… Cicéron déteste tout le monde….c'est tout.

- Détester Potter… ? Ce type t'as traité de sale gamin merdique.

Draco. Il releva les yeux une seconde pour le regarder. Il lui avait vraiment manqué. Et le fait d'être entouré d'adultes était presque un supplice. Parce que non, jamais, il ne se jetterait sur lui face à son père. Il en mourrait de honte.

- Je vois qu'en plus de ce….nouveau "style" vestimentaire qui, selon vous, est "à la mode"... vous arborez des...tatouages… ?

Détournant les yeux du Serpentard, il osa lancer un coup d'œil à son tuteur. Père. Il observait apparemment son bras.

- Euh...oui…

- Je vois.

Il...voyait ? Merlin… à supposer que c'était plus ou moins une réaction plutôt encourageante ? Prenant une lente inspiration, il décida de repenser à ce que Alexei n'arrêtait pas de lui rabâcher.

Se justifier c'est pour les gens coupables. Quand on a rien fait de mal, on ne se perd ni en justifications, ni en excuses.

Sauf que face au regard sombre du Maître des potions ce n'était pas aussi simple que cela. Prenant sur lui, il retient de justesse une explication foireuse sur le pourquoi du comment.

- Es-tu content de ta formation Harry ?

Un jour, il devrait penser à offrir quelque chose à Narcissa. Parce que c'était bien la seule à chercher à le mettre un peu à l'aise.

Entre Lucius qui le fixait avec un petit sourire moqueur….comme s'il savait quelque chose qu'on aurait dû lui dire…

Draco qui ne se privait absolument pas de le manger du regard, ne touchait même pas à sa nourriture, appuyé contre le dossier de sa chaise, il le fixait. Sans bouger. Merlin.

Et son tuteur, lui, le disséquait du regard. Littéralement. Il semblait étudier la moindre parcelle de son corps, notant chaque changement, égratignure, différence… Il était à peu près certain qu'il mourait d'envie de lui jeter un sort de diagnostic et de lui servir deux trois potions de son cru "au cas où".

Tournant les yeux sur la seule femme de leur petit groupe, il hocha la tête.

- Oui. C'est...différent que ce que j'imaginais… mais je ne regrette pas.

- Différent ?

- Les Langues-de-plomb ont leurs propres règles…

- Je vois. J'imagine que tu ne peux pas trop en dire ?

Il sourit, désolé. Il aimait vraiment cette femme et sa manière discrète de prendre soins de lui… Elle arrivait toujours à calmer sa nervosité.

- Effectivement… Je n'ai pas le droit…

- Et donc, c'est eux qui t'empêchaient de répondre à nos lettres. Et pour quelle raison précisément ?

Evidemment. Soupirant et fronçant un peu les sourcils, découpant un morceau de sa dinde, il hocha la tête pour le blond.

- Ouais… Selon eux j'avais besoin de...motivations. Et c'était de revenir à la maison.

- De motivation pour quoi Monsieur Potter ?

Il ne survivrait pas à un interrogatoire groupé. Et… il aurait vraiment préféré arriver et ne voir que son tuteur… Jamais il n'aurait imaginé le retrouver en plein repas avec la famille de Serpentard, il n'était pas prêt.

- Et si on finissait de manger… ? On parlera plus tard...non ?

Il lança un regard suppliant à Snape. Priant pour que celui-ci accède à sa requête silencieuse. L'air s'épaissit le temps de quelques secondes avant que le professeur ne soupire discrètement.

- Très bien.

Il ignora Malefoy qui s'était rembrunit à nouveau et se détendit à son tour.

Peut-être survivrait-il à ce premier repas finalement.


A peine le repas s'était-il terminé qu'il s'était levé. Il n'avait pas envie de rester plus longtemps. Il était en colère. Et trop excité.

Luttant contre son instinct primaire qui lui ordonnait de s'emparer de Potter et de se barrer avec, il se tourna lentement vers les adultes présents.

- Père, Mère, Severus. Je me retire. J'ai quelques...affaires dont je dois m'occuper encore ce soir.

Il ignora le regard contrarié de sa mère et celui perplexe du survivant. Il savait qu'il allait comprendre le message. D'ailleurs, son visage se détendait déjà.

- Je te remercie pour le repas Parrain. Encore Joyeux Noël.

Il évita de lui rappeler qu'il trouverait son présent au pied du sapin le lendemain matin et se tourna une seconde vers Potter. Le survivant le fixait. Il souriait. De ce sourire un peu spécial. Un peu provoquant et plein de… quelque chose.

Un frisson lui remonta le long de la colonne alors que son souffle se coupait une seconde.

- Potter. Bon retour à la maison.

- Malefoy. Content d'être là.

Rien d'autre. C'était amplement suffisant. Il haussa un sourcil, lui jeta son rictus supérieur au visage et tourna les talons, sortant de la demeure pour transplaner depuis le seuil, laissant l'air glacial du mois de décembre lui fouetter les sens.

Par Merlin tout puissant. Il avait vraiment, vraiment besoin de se calmer un peu.

Atterrissant sur le seuil de sa résidence Universitaire, il se dirigea tout droit vers sa chambre. Douche froide. Puis il se plongerait dans la tenue des comptes de sa dynastie. Voilà qui devrait suffisamment calmer ses ardeurs le temps que le survivant se pointe.

Parce qu'il viendrait. Sans aucun doute. Il avait l'adresse. Il la lui avait communiquée quand il avait emménagé à la rentrée. Lui avait dit qu'il préférait ne plus habiter au Manoir, appréciant le calme de son indépendance.

Alors, jetant un Tempus, il sourit. Il prévoyait environ deux heures avant que le brun ne débarque ici. Parfait.


La discussion avait été un peu… maladroite au départ… Puis un peu étrange… Mais à vrai dire, il ne s'était pas éternisé plus que nécessaire. Il avait compris le message quand le blond s'était levé.

Ses parents avaient bientôt suivi, terminant leurs digestifs avant de les saluer tous les deux.

Ils leur avaient laissé un peu d'intimité… Laissé le temps de se retrouver, de discuter sans la présence d'étrangers… Et sincèrement, il devrait le remercier pour ça… Quand il l'avait vu… il avait sentit tout ses sens s'éveiller, picoter sa peau. Il lui avait manqué comme jamais. Il s'était sentit comme un assoiffé en plein milieu du désert...et quand il l'avait vu mettre ça de côté pour qu'il discute tranquillement avec Snape.

Sincèrement ? Il l'aurait demandé en mariage.

Ou plaqué sur la table.

Ou les deux.

Prenant une lente inspiration, il remonta son écharpe contre son visage et traversa lentement la résidence universitaire.

L'endroit était immense. Comme un Poudlard en dix fois plus grand. Il y avait de nombreux bâtiments, tous au style architectural gothique, tous taillés dans une pierre noire et luisante, rendant le contraste saisissant sous l'épaisse couche de neige.

Pressant le pas, il tourna à gauche, s'engageant sur une allée parallèle au centre de la cité. Merlin il faisait vraiment trop froid. Baissant les yeux sur ses bottes de cuire montante, il soupira.

Son tuteur n'avait pas vraiment aimé le jeans déchiré… Mais en partant du Département des Mystères il n'y avait pas fait attention… tous ses pantalons étaient dans un état déplorable… Comme ses t-shirts et ses pulls d'ailleurs… A force, les entraînements avaient eu raison de sa garde robe… Et il avait trouvé inutile de dépenser de l'argent dans quelque chose qui finirait immanquablement par être détruit.

Il lui avait également demandé pourquoi ces changements d'apprence. Piercing...tatouages… Harry était resté muet… Pas qu'il refuse d'en parler...Juste… que...c'était encore un peu tôt pour l'exprimer de vive voix.

Que ce soit l'encre sur son corps, les différents métals qui ornaient son corps ou le besoin d'avoir mal était encore un sujet sensible… Il en avait parlé un tout petit peu avec Azarias et Alexei… Mais...sans entrer dans les détails.

Il ne voulait pas expliquer son besoin d'expier certaines choses. Tout comme il n'avait pas envie de donner la signification des traits sur sa peau.

Il savait qu'il donnait l'air du gamin en pleine crise d'adolescence, se rebellant contre une apparence de gentil sauveur pour basculer dans le cliché du gamin qui a mal tourné, mais il s'en foutait.

Il y avait beaucoup réfléchi et tout cela lui appartenait. Son corps. Son histoire. Ses choix.

La seule chose qui aurait pû lui faire regretter, cela aurait été de voir une certaine forme de déception chez Snape. Mais cela n'avait pas été le cas. Il avait encore stressé pour rien. Snape s'était contenté de lui demander pourquoi. Et si certains de ces tatouages étaient en relation avec sa formation.

Oui. Certains d'entre eux. Mais il n'avait pas besoin de savoir lesquels. Il avait hoché la tête, puis s'était attaqué à sa conception de ce qu'était une garde robe décente.

Qu'il ne l'avait pas éduqué ainsi qu'il y avait des limites à la "mode" des jeunes sorciers. Qu'il ne trouvait absolument pas adéquat d'avoir un jeans troué sur les fesses ou sur les genou et qu'il était prié de trouver un pantalon qui siérait à sa qualité de fils.

Harry avait sourit. Parce que personne d'autre que Snape n'était capable de le rembarrer avec autant de calme et de sarcasme, tout en lui faisant comprendre qu'il comptait plus que tout le monde pour lui.

Il avait hoché la tête et lui avait répondu qu'il avait lutté comme un fou pour pouvoir rentrer pour les vacances.

L'homme s'était tu, l'avait observé et avait simplement hoché la tête, détournant le regard avant de lui rappeler qu'il avait un blond à aller voir.

Il avait cependant intérêt à être là au matin pour les cadeaux. Et il l'avait congédié.

Juste comme ça.

C'était son adulte préféré au monde. Le meilleur.


Et donc, c'était ainsi qu'il se retrouvait, à près de une heure du matin, devant la porte d'une résidence étudiante, dans le froid. Il allait pousser la porte quand brusquement la serrure s'anima, l'apostrophant.

- Qui êtes vous ?

Sursautant, il baissa le regard et haussa un sourcil.

- Harry Potter.

- Et qui venez-vous voir, Harry Potterr ?

- Draco Malefoy.

La porte sembla réfléchir, laissant planer un long silence avant qu'un bruit de loquet ne résonne dans l'air glacial.

- Harry Potter a le droit de passer. Draco Malefoy a prévenu la Serrure.

- ...euh...merci ?

La porte s'ouvrit et laissa passer le survivant, clamant sur son passage.

- Etage 8, Escalier 12, Couloir 3, Porte 45, attention de ne pas déranger les vampires.

Evidemment. Grimaçant à l'idée de tomber sur un suceur de sang, il remercia à nouveau la porte, se sentait tout de même stupide de parler à un objet ensorceller, avant de marmonner.

- Etage 8…

Levant les yeux, il soupira. Les escaliers étaient encore pire qu'à Poudlard. Certains étaient apparemment truffés de pièges. Par endroit il y avait même des échelles de cordes à la place des marches. Ou un pont suspendu. Merlin. Mais où est-ce que le Serpentard avait-il choisi d'habiter… ?

Bon. Ce n'était pas quelques pièges qui allaient l'arrêter. Pas maintenant.


Il n'avait pas eu le temps de réfléchir. Et là, tout de suite, c'était le dernier de ses soucis alors qu'il sentait la langue du brun remonter le long de son torse. Crispant la mâchoire, arquant un peu le bassin, il glissa une main sur la hanche du survivant, remontant le long de son flanc lentement, haletant.

- Potter… Tire la langue…

Merlin. Il le vit redresser lentement la tête et sourire un peu en coin….et tirer la langue, lui envoyant un frisson directement dans les testicules, les sentant se crisper sous le désir.

Il avait un piercing là aussi… Il sentait le désir voiler son propre regard alors qu'il imaginait tout ce qu'il pourrait faire avec sa langue, crispant sa main gauche sur l'accoudoir du fauteuil dans lequel il était avachis.

- Tu deviens vraiment trop provoquant Potter…

- T'es sûr Malefoy… ?

Il le foudroya du regard alors qu'il suçait lentement son téton, mordillant et y faisant passer la bille de métal qui décorait sa langue. Non. Sincèrement si cela n'avait tenu qu'à lui, qu'il avait pu l'enfermer quelque part pour lui tout seul, cela n'aurait posé aucun problème…

Mais il était certain qu'il n'était pas le seul à voir tout ça chez le survivant et, malgré sa confiance, il était jaloux. S'emparant des cheveux du brun, il tira doucement dessus, l'obligeant à le regarder.

- Alors comme ça… tu recouvre ton corps de tatouage...et il n'y a même pas un serpent parmi tout ça…

Il glissa lentement son doigt sur le torse partiellement recouvert de symboles géométriques, admirant la délicatesse des dessins entourant certaines runes bien reconnaissables…

- Qui sait Malefoy. Cherche bien.

Il se retint de justesse de jouir. Rien que l'idée…. Non. Etrécissant le regard, il le fixa, silencieusement, le toisant, cherchant la vérité derrière le jeu.

- Il y a longtemps qu'on a pas joué, Potter.

- Effectivement Malefoy.

Ils étaient tous les deux à crans. Potter n'était pas arriver depuis un quart d'heure qu'ils se retrouvaient déjà excités comme jamais.

A peine avait-il franchis la porte, silencieusement, qu'il l'avait plaqué contre un mur, s'emparant de sa bouche, découvrant de ce fait la petite "surprise" du survivant… Du moins, la devinant alors qu'il se faisait asseoir de force dans un des fauteuil, le brun sur les genoux, déjà torse nu.

C'était pas comme ça qu'il avait exactement imaginé les choses. Il pensait qu'il allait commencer par s'excuser de son silence… Puis parler...et qu'ensuite il devrait, comme d'habitude, le coucher sous lui et lui rappeller certaines...choses avant que le survivant ne capitule.

Pas cette fois. Il s'était fait littéralement envahir par Potter, sans un bonjour, ni aucune autre forme de politesse. Et alors qu'il avait vaguement protesté pour la forme sur less bases même d'une éducation, il n'avait jamais été aussi excité de sa vie.

Le brun avait changé. Il était plus sûr. Moins abattu. Il… ne faisait aucun secret du fait qu'il était, non seulement content de le voir, mais que, physiquement il lui avait manqué aussi. Il répondait sans complexe à ses attentions, rendant baiser, morsures et caresses alors qu'il ondulait sur ses genoux, ne laissant aucun doute quant à la conclusion de leur "discussion" actuelle.

Et au fond, il était soulagé. Soulagé de voir qu'il vivait la même chose que lui. Qu'il voulait rentrer. Qu'il avait besoin de lui. Que sa formation, les gens autour de son entourage ne l'avaient pas détourner de lui…

Grognant, il perdit le fil de toute pensée cohérente alors qu'il se retrouvait torse nu à son tour, la main du survivant se glissant dans son pantalon, appuyant sur sa verge, le faisant se cambrer de plaisir, rejetant la tête en arrière.

- Soulève le bassin.

Il obéit. Pour une fois. Sentant le tissus de son pantalon glisser sur ses cuisses, bientôt rejoint par son boxer. Merlin. Ils devraient se séparer plus souvent.

Il ouvrit un œil paresseux alors que la bouche sur brun mordillait le lobe de son oreille, sa main s'activant lentement sur lui. Il sentait son souffle brûlant et saccadé contre sa peau et sourit, il ne le toucherai pas. Pas tant qu'il n'aurait pas demandé.

Ondulant au rythme que lui imposait le survivant, il sentait petit à petit le plaisir monter. Crispant ses muscles, il griffa le tissus, serrant la mâchoire alors qu'il glissait son pouce sur le sommet de son sexe, appuyant, étalant le liquide séminale, rendant la caresse glissant, humide. Merlin.

- D..Draco…

Sortant des brumes du plaisir, il se félicita de l'effort alors qu'il tombait sur le visage du brun, voilé par le désir, les joues rouges, le regard brumeux, se mordant la lèvre alors qu'il haletait d'envie. Il levant lentement les mains et, tout en le fixant, lui offrant un sourire concupiscent, déboutonna son jeans.

- Dis moi Potter. Ce que tu veux…

Il le sentit se pencher contre lui alors qu'il frôlait son membre tendu à l'extrême, frissonnant contre lui sans pouvoir s'en empêcher, ses muscles tressautant sous ses doigts.

D'une voix hachée, fiévreuse, il murmura.

- Je t'en prie Potter… Il est tout à toi…

Une seconde plus tard, il le sentait s'empaler sur lui et gronda, griffant son dos alors qu'il s'arquait, le souffle coupé, sur son corps. Il était trop étroit depuis le temps.

Salazar. Il allait s'occuper de lui lentement. La nuit entière. Et lui passerait tout envie de quitter sa chambre pour les 14 prochains jours.


Quand la sonnerie stridente retenti dans le calme de la chambre, il gémit. Merlin. Il avait un mal de rein pas possible. Levant la main, incapable de faire mieux, il passa ses doigts dans ses cheveux, sentant le blond bouger à côté de lui.

- Par Salazar Potter. C'est quoi ce bruit !

Il était toujours pas du matin. Gémissant, il tenta de se relever vaguement, attrapant sa baguette.

- Réveil.

- Pourquoi par Merlin !

- Cadeau. Snape.

Un simple grondement dégoûté lui répondit avec un "t'es un gosse" avant qu'il n'arrive enfin à stopper le sortilège infernal.

- Il m'a fait promettre.

- Evidemment.

Levant les yeux au ciel, il soupira et tenta de s'asseoir, retenant ses muscles de se raidir de douleur par il ne savait quel miracle. Il allait tenter de se lever quand il sentit une main fraîche sur le bas de ses reins et le soulagement d'un sort.

Haussant un sourcil, il tourna la tête et observa le blond, mal réveillé, qui caressant doucement sa peau.

- Sortilège de soins. J'ai apprit quelques trucs utiles.

Soupirant de soulagement alors que le gros de sa douleur s'envolait, il réussit à se lever sans trop de mal.

- Merci.

- Mn.

- T'endors pas Malefoy. Sinon je me tire sans toi.

- Essaie Potter.

- Je te préviens. Je pars dans une demi-heure. Avec ou sans toi.

- Potter. Fous moi la paix.

Il allait répondre, souriant en coin quand un….hibou ? S'écrasa violemment sur la fenêtre, le faisant sursauter et jurer Malefoy sur toutes ces personnes méritant la mort.

- Est-ce que c'était Coq… ?

Le simple grondement du blond était une réponse en soi. Soupirant, il se leva pour aller ouvrir la fenêtre, mais à peine l'avait-il fait que plusieurs hiboux se précipitaient dans la chambre.

Coq était accompagné d'un Grand Duc qu'il n'avait jamais vu, mais également de celui de son tuteur.

Et alors qu'ils se mettaient tous à hululer pour obtenir friandises et attention, il vit le blond furieusement jeter ses couvertures au sol et s'enfermer dans la salle de bain après en avoir claqué la porte.

Il éclata de rire et se fit insulter.