Titre: Momentum

Résumé : Harry a survécu à la guerre. Severus Rogue aussi. Ce recueil d'OS vous plongera dans une relation de mentorat. A travers des petits moments de vie, suivez leurs espoirs leurs regrets, leurs peurs, leurs joies. Leurs vies.

Introduction : Souvenirs

Lieu : Infirmerie de Poudlard

-Professeur.

-Potter. Une nouvelle visite de votre part ? Que me vaut cet honneur ?

-Je voulais… je voulais m'excuser, fit Harry mal à l'aise. Vous savez ? Là-bas ? Je…

-Prenez une chaise Potter et calmez-vous. Je ne comprends rien à vos baragouinages.

Le jeune homme s'exécuta sans mot dire.

-Je tenais à m'excuser pour vous avoir laissé là-bas… dans la cabane hurlante. J'ai vraiment cru que vous étiez…

-Vous n'avez pas à vous excuser, le coupa Rogue. D'une part vous aviez des choses bien plus importantes à faire. Et d'autre part, à ce moment précis, vous deviez à raison, me détester autant que le Seigneur des Ténèbres. Pour être franc avec vous, j'ai été plus que surpris par votre attitude. Vous auriez pu m'achever. Vous auriez pu me regarder mourir. Vous auriez pu refuser de prendre mes souvenirs. Vous aviez toutes les raisons du monde de me détester Potter. Et malgré tout, vous avez tenté de m'aider. Il n'y a donc rien à pardonner.

-Je n'ai pas été très efficace, maugréa Harry contrit. Je n'ai même pas pensé à lancer un sort de soin ou quoi que ce soit d'autre.

-Peu importe, rétorqua-t-il. Vous avez fait plus que n'importe quelle personne qui se serait retrouvée dans votre situation. Et de toute façon cet oiseau de malheur est arrivé quelques secondes seulement après votre départ. Vous connaissez l'efficacité des larmes de phénix si je ne m'abuse ?

-Les larmes de Fumseck n'auraient pas suffi Monsieur. Madame Pomfresh pense que vous avez surtout eu de la chance d'avoir un bézoar dans l'estomac.

-La chance n'a rien avoir là-dedans. Je suis maître des potions Potter, siffla Rogue. Et j'espionnais un sorcier dont l'animal de compagnie fétiche était un charmant mais oh !combien venimeux reptile. Bien sûr que j'avais un bézoar dans l'estomac.

-Alors vous saviez que… que Voldemort essaierait de vous tuer.

-C'était une possibilité.

-Et vous y êtes allé quand même. Pourquoi ? C'était du suicide.

-Vous êtes mal placé pour me faire la leçon en la matière Potter. Vous êtes allé au devant du Seigneur des Ténèbres complètement seul et désarmé. Vous l'avez sciemment laissé vous lancer un Avada. Et vous osez me parler de suicide ?

-Il fallait que je le fasse. Je n'avais pas le choix…

-Et bien il en allait de même pour moi. Je n'avais pas le choix.

-A cause d'elle ?, tenta Harry incertain.

-Pour elle, corrigea Rogue dans un souffle.

Ils restèrent de longues secondes sans parler. Harry tritura nerveusement ses doigts. C'était le sujet qu'il avait voulu aborder. Quand tout avait été terminé, il n'avait eu de cesse de penser aux souvenirs que lui avait donnés Rogue.

-Je l'ai vue avant de… avant de « mourir ». Elle était là avec moi.

Les mains du professeur se crispèrent sur les draps qui recouvraient son corps.

-Elle était belle…

Sa voix se brisa. Il fit au mieux pour retenir ses larmes. S'effondrer émotionnellement devant Rogue n'était sans doute pas la chose la plus avisée à faire. Il se prépara à recevoir une remarque acerbe de sa part. Il attendit. La remarque ne vint pas. Il se risqua à jeter un œil à l'homme étendu sur le lit d'hôpital. De toute évidence il était aussi bouleversé que lui.

-Je ne sais presque rien d'elle…

Son ton était presque suppliant. Il en avait bien conscience. Mais à ce moment là, il s'en fichait éperdument. Il se trouvait face à une des rares personnes qui était en mesure de lui parler de sa mère. On lui avait si souvent parlé de James et si peu de Lily…

-Je vous montrerai des souvenirs, murmura Rogue après ce qui paru à Harry une éternité.

-Vraiment ? S'exclama-t-il abasourdi.

Il avait au mieux espéré quelques photos.

-Je veux dire… vous n'êtes pas obligé professeur, reprit-il. Il s'agit de votre vie privée et…

-Allons Potter, vous aviez moins de scrupules concernant le respect de ma vie privée il n'y a pas si longtemps.

-Je suis désolé Professeur, je sais que….

-Ça n'a plus d'importance, le coupa-t-il sèchement.

Refroidi par le ton de son professeur, Harry recula sur sa chaise. Le serpentard s'en rendit compte et reprit plus calmement.

-Vous avez le droit de connaître votre mère. Considérez que ces souvenirs d'elle… ces souvenirs vous appartiennent autant qu'ils m'appartiennent.

-Merci.

Un simple mot. C'est tout ce qu'il avait été capable de dire tant il était submergé par l'émotion. Il aurait voulu dire plus. Mais les mots refusaient de sortir. Alors il avait simplement dit « Merci » En y mettant toute sa reconnaissance, sa gratitude, ses espoirs, ses regrets et en espérant que le professeur comprendrait ce qu'il n'était pas en mesure d'exprimer. Et quand leurs regards se croisèrent, quand Rogue hocha solennellement la tête, il sut que c'était le cas.


Nous partons ensemble pour une bonne trentaine d'histoires courtes. Beaucoup sont déjà rédigées, je posterai donc de manière régulière. Le premier ne compte que comme une petite introduction.

Merci d'avoir eu la patience et la curiosité de lire ce premier OS.

A bientôt