Lunagarden : Il va surtout grogner si on le prend pour un gentil chien qui obéit pour avoir une récompense xD le pauvre... il n'avait pas le choix et le gars voulait le tuer alors bon ! Je crois qu'il est aussi sur les nerfs à cause de sa conversation avec Vincent et que voir tous les dégâts causés par Jenova et 14 lui font monter la moutarde au nez ^^

Bonne lecture !

L'Appel de la Forêt

Le vent se levait vers le Nord. Le soleil déclinait et la petite troupe s'était réunie autour d'un feu, pas très loin du Village des Ossements. La neige recouvrait déjà à cette période de l'année le rivage et les roches saillantes. L'humidité et le froid faisait éternuer plus d'un et la boisson chaude devenait tiède si tôt sortie de sa bouteille thermique. Il y avait de quoi manger, se restaurer… chacun allait suivre sa voie : les hommes iraient à Icicle Inn se trouver du travail. Quand on demanda à Sephiroth où il allait, tous étaient surpris de le voir s'exiler dans une vieille cité infestée de fantôme d'Anciens.

-Mais qu'est-ce que tu vas foutre là ?

-Allez savoir. J'ai besoin d'être en paix un moment.

-Après tout ce n'est pas notre problème. Paraît que des gamins ont été vus à l'orée de la forêt. Accompagné par un type bizarre. T'es au courant ?

-Non.

Cette réponse les avait surpris. Ils finirent leurs tasses en silence, soudainement mal à l'aise avec ce type. Il était taciturne, avait des yeux de chat émeraudes et une aura... à ne pas fâcher… le chef du groupe attendait le retour d'un de ses camarades. Il était parti à la chasse. Ce serait divertissant. Il jeta un œil au nouveau, et se gratta le menton avant de farfouiller dans les affaires. Ses gars riaient aux éclats, penchés sur l'agréable feu pour se réchauffer. Le seul à ne pas rejoindre cette convivialité était le malingre. Il fixait les bois et la direction du Village des Ossements, son attention portée là et nulle part ailleurs.

On avait beau l'appeler, il ne répondait pas. Il finit par se lever, attiré par une douce mélodie. Une chanson qu'il avait déjà entendue…

Oh, Enfant Loup, qui vient

Entends-tu Loup Blanc ?

L'Hiver approche, les loups hurlent au soir

Dans la nuit, le givre dort

La glace veille

Enfant Loup,

Entends-tu ? Leur chant…

Fils perdu,

Tes pas t'amènent loin

Oh, Enfant Loup, qui vient

Entends-tu Loup Blanc ?

L'Hiver approche, les loups hurlent au soir

Murmure donc au vent,

La Nuit vit, le Jour meurt

L'Hiver approche, les loups pleurent

Entends-tu ?

Enfant Loup ?

La Glace veille

Le Givre dort…

Il s'approchait de la forêt, elle l'appelait. Le bruissement des arbres accompagné par le vent devenaient les instruments de musiques. Il pouvait écouter dans l'air le son d'un violon joué aux côtés des instruments à vent. Le Nord jouait sa mélodie de bienvenu. La voix était douce, semblable à celle d'une femme amenée par la brise. La chanteuse du Vent du Nord. Elle était douce, harmonieuse avec l'orchestre. La nostalgie remplissait la voix et la rendait triste. Il n'était pas insensible à sa beauté et à son chagrin.

L'emprise qu'avait l'air sur lui s'estompa alors quand des hurlements de douleur et de supplications parvinrent à ses oreilles. Ceux d'une femme… quand il rebroussa chemin, il crut rentrer dans une rage folle : un des hommes tenait une femme par les bras et par les cheveux tandis que d'autres essayaient de la maintenir.

Il s'approcha, dague en main. Les rires et les éclats des hommes étaient insupportables à ses oreilles, il faisait se violence pour ne pas déchaîner toute sa rage.

La pauvre femme était dépouillée de tous ses biens. Ses cheveux en bataille cachaient son visage mais pas sa détresse.

-Lâchez-moi, je n'ai rien fait !

-Tu la fermes petite garce !

Le chef de l'équipe venait de la gifler quand il fut saisi par l'arrière. Un bruit effroyable d'un couteau rentré dans la chair, puis un homme vêtu de noir avec des cheveux d'argents et un foulard sous son nez, l'attrapa et le tourna vers lui pour le poignarder à plusieurs reprises dans les côtes. Il n'avait pas eu le temps de se défendre que la mort vînt de le faucher.

Les autres acolytes lâchèrent prise, s'armant de tout ce qu'il pouvait trouver pour affronter l'étranger. C'était une brutalisation furtive qui avait fonctionné. Sephiroth gardait toujours sa dague dans la main. Inutile de souiller Masamune avec de la mauvaise chair. Une valait plus que toute. Il était prêt au combat. Si certains prirent peur, d'autres le fixaient, interdits.

-Tu as des cheveux argentés…

-Des yeux de chat… non, des yeux de SOLDAT !

-C'est le Cauchemar !

-On a aucune chance…

-Autant essayer ! Nous serons des héros !

-Pathétique… fermez vos yeux, intima Sephiroth à la jeune femme

Le plus téméraire des quatre se jeta sur lui, prêt à en découdre. L'ex Général esquiva son coup avant de trancher sa gorge d'un revers de lame. Les autres suivirent mais n'eurent pas autant de chance. Sephiroth éclata le nez d'un et brisa la nuque de l'autre d'un coup de garde. Le dernier fini en mille morceaux de glace. Il venait d'essayer sa combinaison de Materias et devait avouer que ce n'était pas mal…

Sous les regards effrayés de la femme, Sephiroth s'approcha du survivant :

-Tu… tu es bien un monstre.

-Non. Je ne viole pas les femmes.

Il le prit par le col et le traîna jusqu'à la voiture, l'enfermant dans le coffre. Il pouvait encore ses supplications.

-Qui sait si quelqu'un ne viendra pas te chercher.

Il fouilla les corps sans vie et sortit de la un PHS. Avec un sourire, il regarda la jeune femme. Il essuya et rangea son arme s'agenouilla en silence lui tendant le manteau que ces brutes lui avait arraché. Elle respirait fort, sanglotait. Elle prit fébrilement le vêtement dans ses bras et le serra fort contre elle.

-Vous allez prendre froid, dit tout simplement l'homme.

Puis, il lui donna le PHS d'un des hommes.

-Pour appeler du secours.

Une fois que l'appareil était dans la main de la victime, il inspecta un autre corps et prit une liasse de billet, puis en fit de même avec les autres. Cet argent ne leur servirait plus à rien. Les cadavres disparurent sous des milliers de petites lucioles vertes. Ils rejoignaient la Rivière de la Vie. Il était assez loin quand une main se posa sur son épaule :

-Je ne peux pas vous laisser partir comme ça… pas avant de vous remercier… merci pour tout… j'ai… j'ai eu si peur… ils auraient pu me…

Sephiroth se tourna vers elle :

-La prochaine fois portez sur vous une bombe de poivre. Et ne vous éloignez pas trop de la civilisation.

-Oh je suis là pour le travail. J'étudie la vie les araignées endémiques du Nordor. Et elles ne se trouvent pas toujours dans les villes.

-Vous êtes seule ?

-Oh non au contraire. Mon mari est parti de son côté. Je devais être au mauvais endroit au mauvais moment, voilà tout.

-Rejoignez votre mari et ne vous séparez plus de lui dans ce cas.

Alors qu'il partait de son côté, la femme demanda :

-Quel est votre nom ? Ils vous appellent le Cauchemar, mais vous n'en êtes pas un… s'il vous plaît j'aimerai votre nom…

-Lancelot de Nibelheim.

-Lancelot, j'habite à Junon, la ville haute. Mon mari et moi avons une fille. S'il vous plaît, accepté de venir un jour nous voir. Tenez prenez ma carte, vous saurez où nous trouver.

Ceci fait, elle partit de son côté en courant. L'ex Général inspecta la carte et lut :

« Rosalie et Marc Stones.

Arachnologues

484 avenue de Balamb. Junon Haute »

« Arachnologues »… d'où ses études sur les araignées… il rangea le papier et reprit sa route, là où il avait commencé.

Le chant revint, et le saisit de nouveau dans une agréable transe. A l'orée de la forêt, il abaissa son foulard et entreprit sa marche, ni solennelle, ni frivole. Il se laissait aller et bercer. Chaque pas l'éloignait de toute civilisation. Sa conscience semblait avoir quitté son esprit pour en laisser une autre le guider. D'un geste machinal il ôta sa capuche et pénétra dans ce sanctuaire fait pour lui. Des loups hurlaient. Il aurait normalement été sur ses gardes, mais la musique importait d'avantage que la vie sauvage.

Il avait entrepris un petit sentier de terre, bien caché par la végétation. Il ignorait en fait que ce passage était un raccourcit pour éviter de passer par le Village des Ossements. Minerva avait déjà commencé à lui montrer la voie. Sa marche dura longtemps, mais son état de somnambulisme ne l'épuisait pas. Il croyait nager dans un rêve. Un rêve éveillé.

Les bois changeaient, les oiseaux devenaient silencieux, la verdure se pétrifiait à l'entrée de la forêt qui menait à la Cité Oubliée. Les murmures s'évanouirent et le silence retomba, quand il fut aux portes de la forêt. Le passage était invisible, seuls les bois blancs comme neige lui bloquaient la route. Aucun moyen de franchir cette barrière naturelle… il resta bien quelques minutes à tourner devant, dans l'espoir d'avoir un signe, un indice… n'importe quoi…

Il s'assit sur une pierre et son pied cogna quelque chose. Un bruit semblable à un instrument de musique qu'on venait de percuter. Bien intrigué, il se pencha et découvrit une harpe. Elle n'était pas faite dans du bois mais de l'ivoire… elle était belle, blanche comme la lune, ciselée de contours et d'entrelacs mystiques. Quelques runes inscrites sur le devant de l'instrument et le long de la harpe à la naissance des cordes. Des petites scènes sculptées en bas-reliefs décoraient la surface de la caisse de résonnance. Les fils n'étaient pas en métal, ni en nylon, mais semblaient faite en diamant vu leur transparence alors qu'il s'agissait de boyaux d'animaux. La structure même de la harpe différait de ses cousines plus récentes. Elle avait une forme en U, ne disposant pas du même nombre de corde. Sa beauté inciterait quiconque à effleurer les fils et jouer avec. Cela n'épargna pas Sephiroth qui glissa avec douceurs ses doigts sur les cordes. Un son cristallin, semblable à une pluie gracieuse sortit de l'instrument et emplit l'air d'une agréable musique. La magie opéra alors : les bois s'écartèrent et un passage naquit juste devant Sephiroth. La lumière l'éblouit, et le chant reprit.

Il déposa l'instrument là où il l'avait trouvé et repris sa route.

Il y avait là un calme religieux. Aucun oiseau, aucun bruissement… la forêt dormait… depuis combien de temps était-elle plongée dans ce sommeil ? Peut-être encore plus longtemps que les Cetra. Les arbres étaient encore un peu ternes. Le soleil ne s'était pas encore totalement couché, le bois n'avait pas encore dévoilé sa véritable splendeur. Il n'y avait même pas de feuilles au sol. Les arbres étaient nus de tout feuillage, leurs écorces lisses, plus encore que n'importe quelle ramure d'arbre. L'état de pétrification les rendait encore plus majestueux. Il n'y avait qu'un seul sentier et personne aux alentours. Il commençait à aimer ce lieu pour ça.

Ce moment de douceur s'estompa quand il vit les vestiges d'une bataille. Des arbres tombés, la terre renversée, des impacts d'explosion… ce n'était pas un fait de la nature mais bien d'hommes. Il ignorait pourquoi mais la colère monta en lui, scandalisé que quelqu'un eu osé défigurer ou profaner cet endroit presque sacré. Il passa dans les décombres, se jurant de passer un savon aux vandales qui avaient commis un tel forfait. Si cela avait été dans une église… même combat…

Sa marche aboutit alors devant une grande maison, ressemblant à un coquillage géant. Etait-ce donc une demeure Cetra ? Ou peut-être le reste d'une créature des anciens âges ? Si c'était le cas, il y avait plus à craindre qu'un Météore en ce monde… les profondeurs cachaient bien des choses…

L'admiration laissa place à la crainte. Il prit alors une grande inspiration et emprunta le pont juste à sa gauche. L'eau était si calme… mais elle ne stagnait pas. Elle semblait si pure… il s'accouda et observa son reflet. C'était comme il le pensait, elle était limpide, dépourvue de toute souillure…

Soudain, il fronça des sourcils. La tranquillité laissa place à un immense chagrin. Cette même amertume qui saisissait un être ayant perdu un proche.

Quelqu'un était mort ici… et cela avait engendré des cris et des larmes.

-Oui, Sephiroth… beaucoup de gens ont été tristes.

Aerith était à côté de lui et lui prit la main :

-C'est là que je suis morte. Là que la Materia Blanche a disparu. Tu vas devoir purifier les lieux, avant de te rendre au Cratère Nord. Minerva te rejoindra aux Falaises de Gaëa.

-Et que ferais-je ensuite de la Materia ? Dois-je la remettre là ?

-Garde-là. Ca te fera un petit souvenir de nous

-Hein ?

Sa présence s'évanouit et l'ex-Général entra, le cœur serré. Il ne méritait pas un tel héritage de la Dernière Cetra. Elle ne devait pas tomber entre de mauvaises mains non plus. Tout comme la Materia Noire…

Une question l'arrêta dans sa marche. Une question presqu'existentielle en réalité. Si la Materia Blanche était encore là… où était la Materia Noire ? Il ne s'en rappelait pas bien… c'était le néant… avec cette chose, « 14 » et Jenova pouvait faire n'importe quoi !

Sur le point de rentrer dans la maison, un vent puissant se leva et une créature volait en cercle autour de la maison. Cela avait l'apparence d'un dragon. Sur ses gardes, Sephiroth allait dégainer Masamune, quand il entendit alors une voix féroce :

-Entre dedans, Sephiroth. Prend l'escalier au milieu et descend donc. La Materia se trouve au fond du Lac. Cloud a vaincu ton clone. Il est en chemin. Vite !

Le temps pressait et Minerva l'accompagnait dans sa quête. Obéissant à sa volonté, il pénétra à l'intérieur et suivit ses consignes.

L'escalier le mena à une pièce souterraine, où un petit lac éclairé par la lumière de dehors se mouvait. De grands socles de pierres formaient un passage au-dessus de l'eau afin de parvenir à une petite chapelle.

Les lieux devaient être habités. Des couches et des objets étaient exposés là. Qui ? Il ne saurait dire… mais les occupants étaient absents. Il y avait une couche de taille différente : une très large, une grande et mince et une petite.

Il n'avait cependant pas le temps de jouer à Boucle d'Or et les trois Ours et s'avança au niveau du point d'eau avant d'enlever ses vêtements. Une fois nu, il observa le fond, cherchant quelque chose de brillant et de peu naturel. Il faisait le tour du rivage, attentif. Parmi les ondulations de l'eau, il vit effectivement une sorte de bille luisante comme la Rivière de la Vie. Ce devait être ça…

Accroupi au bord de l'eau, Sephiroth fixa ce point… tendant les bras vers l'avant. Il inspira… expira… encore et encore… une fois dans l'eau, il ne pourrait pas revenir en arrière. Il retint sa respiration et… plongea dans l'eau gelée nageant jusqu'au fond.

Le lieu était de nouveau plongé dans le silence religieux. Seuls les battements d'aile de la Déesse annonçait un orage terrible. Le vent avait tourné vers la direction du Cratère, la prochaine étape de Sephiroth.

Le lac ternit soudainement, comme si sa source d'énergie venait de l'abandonner. Une main surgit du lac, tenant la planche de salut de la Planète.