Lunagarden : Ah ça ! En espérant que ça forge au Wutai !

Robotfan : Hehehe, un sacré défi de tout compliler

Cent Gils pour le chasseur

Le retour fut au Village des Ossements. Sephiroth tenait dans ses bras, les fragments de sa lame, soigneusement enveloppés dans sa cape. Minerva l'avait transporté ici, avant de s'évanouir et rejoindre la Rivière de la Vie.

Des Iniens et des habitants du village partageaient une collation après des heures de recherches intensives sur le site. Une tente commune avait été aménagée pour tout ce beau monde. Un cochon embroché tournait et grillait dans un foyer qui servait aussi à réchauffer l'atmosphère. La succulente odeur de viande atteignaient ses narines et Sephiroth reconnaissait avoir très faim. Son combat l'avait aussi épuisé. Il ignorait quel autre met étaient présentés sur les tables, mais il serait bien impoli de taper l'incruste comme ça, sans invitation surtout qu'il avait plus urgent à faire… alors qu'il passait son chemin, il put entrevoir des tonnelets de bières et de vodka inienne couler à flot. Les gens étaient festifs, on riait, jouait, faisait des concours… un groupe de musicien du terroir était là aussi pour rendre l'ambiance plus convivial que jamais. On devait utiliser des instruments traditionnels qui s'accordaient bien avec l'esprit.

Il sourit en voyant tous ces gens s'amuser et profiter de la vie. Ils en avaient le droit, car désormais les Géostigmates ne se répandraient plus. Aucun Cauchemar ne reviendrait pour hanter les vivants. Les morts étaient retournés dans leurs tombes et il avait scellé leurs cercueils, puis avait jeté les clés. C'était en fait un soulagement pour lui… que toute cette histoire s'arrêtait là comme ça… il était temps pour lui de rentrer, de veiller sur Masamune et de profiter de reposer ses pieds endoloris, avant un nouveau départ sur la voie. En effet, sur la route du retour, il avait réfléchi à l'après. Que pourrait-il faire ? En premier lieu, retourner à Kalm et contacter Vincent pour qu'il l'amène à sa mère Lucrecia. Ensuite, il parcourait le monde, en quête de mystère et de savoir, peut-être même retrouver des trésors perdus des Cetra et les dévoiler au grand jour. Racheter entre-temps ses fautes en aidant à la reconstruction du monde. C'était un programme prometteur… et cela ne faisait rien s'il faisait route tout seul, il n'en avait cure. Peut-être retourner au Wutai et chercher quelqu'un… rien qu'à l'idée de retrouver la seule parente vivante en ce monde réchauffait son cœur mais lui donnait une certaine crainte : comment pourrait-elle réagir après tant d'année sans réponse, sans nouvelle ? Elle devait le croire mort depuis… et avait dû l'accepter. Il pensait également à Genesis, et avait promis à Angeal de partir à sa recherche. Qu'était devenu Genesis après tout ce temps ? Oublié de tous ? Sa volonté se transforma en une profonde nostalgie. Si ce n'avait pas été un homme qui l'appelait, il continuerait à broyer du noir.

-Oui vous ! continua alors l'homme très enthousiaste.

Haussant du sourcil, Sephiroth s'approcha :

-Vous voulez me voir ?

-C'est vous qui avez sauvé ma femme dans les bois ? Elle m'a raconté et vu votre tenue je suis sûr que c'est vous.

-Ah… oui et je lui ai conseillé de revenir auprès de vous…

Soudain, l'homme joignit ses mains. Il aurait juré que s'il n'avait pas eu les bras pris, il les aurait serré contre les siennes :

-Merci infiniment ! Tenez, je ne pouvais pas vous laisser partir sans vous donnez ceci et vous inviter à dîner avec nous ! Vous semblez épuisé…

-C'est… je ne peux pas accepter… voyez-vous je dois absolument rentrer chez moi, à Kalm… mon arme a besoin d'être reforgée au plus vite… et…

-Si votre arme a besoin d'être reforgée, il y a un forgeron au Village des Ossements, je vais vous le présenter.

Touché, Sephiroth suivit l'arachnologue. Ils s'éloignaient de la fête pour un espace plus tranquille. Une hutte avec une cheminée fumante et l'odeur de la braise, indiquait que le feu devait être allumé jour et nuit. L'endroit était rustique, monté de pierre et de brique. Il y faisait chaud. Un homme martelait sur une enclume. Sephiroth observa le travail de l'artisan. Il y avait quelque chose de très familier dans sa façon de faire. Il lui rappelait le style de Kunsel et Wilfried.

L'homme remarqua les deux hommes et s'essuya les mains :

-Bien le bonsoir, Messieurs, en quoi puis-je vous servir ?

Sephiroth s'approcha et déposa son paquet :

-J'ai avec moi une lame que j'aimerai que vous reforgiez

Quand il découvrit le tissu, le forgeron écarquilla des yeux en voyant un sabre wutaien à la taille d'un homme. Sephiroth baissa la tête :

-Reforgez-là… s'il vous plaît… je n'en voudrai pas une autre…

L'homme examina un des fragments et secoua la tête :

-Je suis navré, c'est au-delà de mes compétences. Vous devriez retourner au Wutai et trouver le Maître Forgeron qui vous l'a forgé, ou au moins un ancien disciple qui le remplace. Je vous souhaite bonne chance, avec la fin de la guerre, la forge est un art qui a été perdu.

-Je comprends… merci quand même…

-Je vais vous donner quelque chose pour la transporter correctement, bonne chance dans votre quête

L'homme lui donna un large tissu épais avec des ficelles pour nouer le tout. Il déplaça précieusement les fragments, un à un. Il y avait six fragments en tout. Tout avait perdu son éclat ; ne restait que la garde, encore vivante. En un sens, cela le rassurait : le cœur de la lame était dans le manche… « Minerva merci… » il partit, sans un mot, le regard las et sombre. Il versa une larme de chagrin. Revenir au Wutai ? Avec le désarmement massif qu'il y avait eu ? Forgeait-on encore au Mont Seki ? Il observa la garde, Masamune avait la taille parfaite pour une dague. Il secoua la tête « J'irai au Wutai et te reforgerai, Masamune. Promis… »

-Monsieur, pourquoi ne pas essayer de vous détendre et manger un peu ? La route est longue pour aller au Wutai, venez cela vous changera les esprits.

Il obtempéra et suivit d'un ton maussade l'arachnologue, jusqu'à l'endroit où avaient lieu les festivités. Avant d'y entrer, il enfila sa cape, à présent qu'elle était libre. L'homme lui offrit alors un billet de 100 Gils. Bien avant que Sephiroth encaissa le don, il vit alors la jeune femme de tout à l'heure l'accueillir avec une assiette remplie d'un met délicieux de patates et de viande grillée. Elle était souriante. L'odeur de la nourriture entra dans ses narines et une fois avoir réussi, à remettre de l'ordre dans sa tête, il rangea le billet dans sa sacoche et prit le plat :

-Vous êtes sûrs que…

-Rassurez-vous, Monsieur Lancelot, nous vous devons bien ça ! reprit l'homme avant de l'inviter à leur table.

Les voyant aussi enjoués, Sephiroth trouvait qu'il serait mal vu de refuser et accepta humblement. Quand il entra à l'intérieur de la tente, il ne s'était pas trompé sur l'ambiance joyeuse et esquissa un petit sourire à peine visible. Il essaya de faire bonne mine devant les sourire que lui affichaient ceux qui venait de remarquer sa présence. La musique invitait ceux qui le voulaient à venir danser sur la scène. Certains avaient rejoint la piste en couple comme en groupe. Un petit coin était réservé à ceux qui voulaient prouver leurs forces au bras de fer. D'autres préféraient des jeux d'esprit comme les jeux de cartes, les échecs ou les dés. Les tonalités de jaunes et d'oranger chassait la froideur du soir qui tombait peu à peu. Ici, on se croyait comme en plein jour. Le mari lui apporta une chope de bière que Sephiroth porta à ses lèvres une fois s'être découvert le visage. Il gardait néanmoins sa capuche sur la tête qui cachait bien son visage. Le goût de la boisson alcoolisée revigora ses sens, malgré la brûlure dans le gosier.

- … j'avais oublié le goût de la bière, ne put-il retenir.

-Ah bon ? Vous aviez dû vous retenir ? demanda la femme surprise

-En quelque sorte… longtemps privé du plaisir de la nourriture et de la boisson.

-Allez, mangez et buvez ! C'est offert

-Merci, vous êtes bien aimables, fit Sephiroth avec un sourire.

Il but avec modération, mangea parce qu'il avait faim. Le souvenir douloureux de Masamune brisée sous le pied de son clone le hantait encore. Il avait du mal à exprimer son appétit alors qu'il dégustait un rôti de porc.

Sa retenue et ses bonnes manières enchantaient le couple, même s'il était bien sur la réserve.

-Dites-nous Lancelot, si ce n'est pas indiscret, avez-vous une famille ? demanda Rosalie.

-Non je n'en ai pas, ou plutôt je n'en ai plus. Ma mère n'a pas pu assurer mon enfance et je n'ai jamais rencontré mon père, répondit-il de la façon la plus transparente. J'ai été chez des tuteurs qui se sont occupés de moi puis je suis entré dans leurs services. Malheureusement tout ce n'est pas bien passé pour eux comme pour moi.

Cette réponse surprit Marc et Rosalie, mais ils ne cherchèrent pas plus loin. Ce fut alors le mari qui entama la discussion :

-Nous avons une petite fille, elle se nomme Aranea.

-Aranea ? Cela veut dire Araignée en vieux Midgarin.

-Oui tout à fait, nous aimons tellement notre métier, que nous n'avons pu nous empêcher de faire de notre petite le cœur de notre passion.

-Elle doit être vive d'esprit, quel âge a-t-elle ?

-9 ans, c'est une petite fille vivante oui, nous serions ravis que vous la rencontriez.

Il cligna des yeux à cette requête mais… si cela pouvait les faire plaisir… il venait de tomber sur un couple qui sortait de l'ordinaire, il devait l'avouer. Comment refuser ?

-Si… si vous voulez oui, votre femme m'a laissé votre carte, je pourrais éventuellement passer quand j'en aurais le temps, oui. A l'heure qu'il est, je suis actuellement en train de refaire mon état civil. Avec la Chute du Météore, on doit me croire mort comme beaucoup d'autre et cela me permettrait de refaire une identité.

-Vous avez raison de vous en préoccuper, fit Rosalie, oh cette histoire était assez tragique. Toute une ville détruite par une énorme boule de feu ! Nous avions dû suspendre nos recherches dans le désert stérile de Midgar à cause de toutes ces agitations. Et avec l'apparition des Géostigmates… nous n'avions pas osé y revenir. Comment avons-nous pu en arriver là…

-Je pense que… certaines choses devaient arriver… tout s'est vite enchaîné avec AVALANCHE, la Shinra… mais je dois avouer que le Météore était de trop… reconnu Lancelot.

-Qu'est-ce qui a bien pu pousser Sephiroth à agir comme ça… soupira Marc

L'ex Général se pinça les lèvres, ne sachant quoi répondre. En fait, il savait pertinemment quoi dire, mais il devait éviter de se « faire cramer » comme on disait… il joignit ses mains et posa son menton sur leurs dos :

-Allez savoir ce qui lui est passé par la tête… peut-être que quelque chose l'a dégoûté… qu'il était en colère… je crois que toutes les excuses du monde seraient insuffisantes pour réparer ses fautes. Mais je ne le pense pas être l'unique responsable… après tout… il travaillait à la Shinra… et la Shinra…

-Vous avez raison, Lancelot, la Shinra ne dit jamais tout. Avant de devenir travailleur indépendant dans mon métier, reprit Marc, j'ai connu le Professeur Hojo, promu à la tête du Département de la Recherche et du Progrès scientifique. Mon père a été dans la même promo, voyez-vous ? Et il est vrai que depuis qu'il travaillait à la Shinra… ses recherches étaient basées sur le corps humain et ses prouesses génétiques. En tant que confrère, je ne suis pas très en accord avec son éthique… oui à bien y réfléchir, je crois que la Shinra a une part de responsabilité. Mais je me garderais bien de le dire devant le Président lui-même !

Sephiroth et reprit une gorgée avec un sourire satisfait :

-Nous sommes du même avis…

Clair, concis, ni trop, ni pas assez. Il devait continuer sur cette voie. Encore, il s'estimait chanceux d'être tombé sur des gens à l'esprit ouvert… il aurait été à côté de Cloud… il n'aurait pas tenu le même discours.

La soirée était bien avancée quand Sephiroth décida de partir. Les scientifiques eurent la gentillesse de leur montrer le chemin vers un car qui embarquait des passagers pour Edge. De là, il trouverait un autre moyen de revenir à Kalm. Quand il quitta le couple, il ignorait que le destin le liait à cette famille. Parce que Marc et Rosalie avaient pris la décision de faire du Chasseur le parrain de leur petite fille. Chose qu'ils dévoileraient plus tard.