*CAMPEMENT DES VODAHMIN*
SKINGRAD
CYRODIIL
Alors… nous y sommes.
Nous y sommes.
La Haute-Mère des Vodahmin se tenait sur la colline, observant la plaine qui déterminerait bientôt le destin de Tamriel. S'il n'y avait pas eu l'anneau sur son doigt, se suite rassemblée autour d'elle aurait pu voir le changement dans ses yeux, du bleu brillant au vert émeraude.
Encore combien des mes enfants devront mourir avant que le soleil ne se couche aujourd'hui ?
Après ce jour, nous serons LA puissance de Tamriel, et personne n'osera nous défier. Après ça, plus aucuns d'entre eux n'aura besoin de mourir.
Oui, car une fois que nous aurons pris le pouvoir, tous seront PARFAITEMENT satisfait de laisser Tala Niwot s'asseoir sur le Trône de Rubis.
Alors nous devons nous assurer que l'exemple d'aujourd'hui est suffisant pour dissuader de tels imbéciles.
Tala baissa son regard, louchant sur la lointaine formation Impériale en contrebas.
Que font-ils, là-bas ?
Il s'agit d'une tactique appelée le Poing de l'Empereur, répondit Potéma. Plutôt que d'essayer de contrer notre ligne de front, Né-Mede consolide ses troupes au centre pour une poussée concentrée. Lorsque le poids de sa ligne brisa notre centre, la moitié tiendra le flanc en place tandis que l'autre écrasera notre ligne.
Comment sais-tu ça ?
OH, ma chère Tala, gloussa la Reine-Louve. J'ai combattu ces exactes tactiques durant la Guerre du Diamant Rouge. Mon cher frère Céphorus a inventé ces stratégies en particulier pour combattre mon avant-garde de draugrs.
S'ils veulent autant frapper notre centre, pensa Tala. Alors je dis que nous devrions le laisser faire.
Exactement, ma petite Tala, approuva la Reine-Louve. Il est temps de prendre note sur… quel était son nom déjà ? De ton monde ?
Shaka Zulu.
« Vous connaissez tous vos places, » déclara à haute voix la Haute-Reine, se tournant pour faire face à chacun de ses commandants. « Nous avons nos plans, et nos déploiements sont solides. »
Des hochements de tête parcoururent le cercle.
« Le reste est entre les mains des dieux, » dit Sérana.
« Des dieux ? » se moqua Tala. « Nos destins reposent entre nos mains, et celles de personne d'autre, mon amour. »
Encore des rires, et des armes se brandirent.
« Parlons donc de ce jour, mes enfants. »
*CENTRE DES VODAHMIN*
Ivanos déglutit alors qu'il apercevait la Reine Tala se diriger vers le front, planter sa lance dans le sol et soulever son bouclier. Se distinguant dans son armure Daedrique noire, elle se tenait aux côtés de ses gardes du corps, des soldats qui avaient combattu avec elle depuis le début, qui mourraient pour elle ; qui l'adoraient. La reine se tourna ensuite et sa voix se porta sans effort entre les rangs :
« Ceci est la dernière armée se tenant entre nous et la Cité Impériale, mes enfants ! » s'exclama-t-elle. « Ici, il n'y a pas d'avantage du nombre, ni d'entraînement. Ce sont leurs meilleurs soldats, leurs vétérans les plus talentueux. Ce sera leur aptitude contre la nôtre ; leur bravoure et la nôtre. Alors, nous y voilà. »
Elle regarda autour d'elle, les visages de tous ses guerriers. Puis elle sourit. Et Ivanos, et tous les soldats autour de lui jurèrent silencieusement de mériter un dixième de ce sourire. Car elle était leur reine, leur Souveraine, leur Haute-Mère. Puis, le temps d'attacher son casque Daedrique, son sourire disparut et sa voix ne devint qu'acier et glace, tranchant l'air en deux. Elle fut une fois de plus Tala la Reine-Sorcière.
« Renvoyez ces bâtards de fils de putes en Oblivion, mes frères ! »
Une forte acclamation survint, des lances entrechoquant les boucliers, une moquerie pour les ennemis qui les opposaient, une plaisanterie qui s'élevait, un défi.
Ils marchèrent vers l'avant, se mettant en ligne de bataille à l'embouchure de la longue et étroite passe. La stratégie traditionnelle de l'Alliance, le mur-bouclier, serait sa protection contre les vastes rangs des Impériaux. Les boucliers en forme de cerf-volant des Vodahmin, les protégeant du cou aux pieds, se collèrent ensemble dans une palissade d'acier inflexible.
Loin de là, et se rapprochant pourtant, un grondement sourd se fit entendre. Le sol lui-même semblait trembler, et la seule chose qui put être perçu fut le coup de tonnerre dans le lointain, le genre de tonnerre que n'importe quel guerrier expérimenté pourrait instantanément dire qu'il n'était pas émis par un nuage.
La reine prit sa place dans le mur de bouclier. Borkul lui remit sa lance de guerre.
« Des Cataphractaires Impériaux, j'en mets ma main à couper. »
« Quiconque commande là-bas est un idiot, d'envoyer la cavalerie contre des fantassins en armure, » répondit la reine avec un hochement de tête.
Movarth Piquine renifla en signe de dérision.
« Les Cataphractaires sont les fils et héritiers de la noblesse de Cyrodiil. Plus que probablement, ils ont exigé l'honneur de mener l'avant-garde, et il ne pouvait pas leur dire « non ». »
Skoberth Chant-Noir se plaça aux côtés de sa reine.
« J'espère qu'ils ne feront pas quelque chose d'aussi stupide que d'envoyer un héraut pour demander de nous rendre. »
« Pas d'inquiétude, barde, » répliqua la reine. « Ils sont venus pour la mort, et la mort seulement. »
« Mais ce qu'ils ne savent pas c'est que ça sera la leur. »
Tala acquiesça, souriant à sa réponse.
Le sombre martèlement rythmique cessa. Et après un moment, tout devint silencieux. Puis il y eut un léger son de cor, suivi d'un cri de guerre. Le tonnerre des sabots au galop reprit.
« Ils arrivent, » dit simplement la reine.
Borkul souleva sa pique, testant son poids et équilibre dans sa main. « PIQUIERS, TENEZ-VOUS PRETS ! » mugit-il, sa voix faisant office de cor de guerre à travers les lignes.
Les guerriers expérimentés saisirent les poignées bien usées de leurs longues lances. Ivanos humidifia ses lèvres et lança un regard nerveux aux vétérans.
« Doucement, mon gars, » calma Ericc, le Nordique souriant au jeune garçon à côté de lui. « Ils arrivent. »
« Je n'ai pas peur, » dit trop rapidement le garçon. Il éclaircit sa gorge. « Ils sont juste… tant. »
« Eh bien, Ivanos, » répondit Ahmed. « Si ça peut aider, ferme tes yeux. Tu sauras qu'ils sont là lorsque tu sentiras ta lance s'ébranler. »
Les soldats autour de lui rirent à la vieille blague, chacun d'entre eux se souvenant de la première fois qu'ils l'avaient entendue.
« Tout va bien se passer, mon garçon, » apaisa Ssirutak, l'Argonienne géante tenant sa propre pique. « Garde juste ce bouclier levé. »
Les premières rangs des Impériaux pouvaient être vus à présent. Les cavaliers en face pouvaient être aperçus en train de dégainer leurs arbalètes infernales, s'emparant des carreaux dans les carquois fixés à des anneaux sur leurs selles. Le feu de ces arbalètes pourrait déchirer le mur de bouclier avant que les cavaliers ne soient à portée de lance.
« Movarth ! » cria la reine.
« DIVISEZ LES RANGS ! » surgit l'ordre du seigneur vampire à travers la formation. Les porteurs de bouclier se séparèrent très légèrement, une pluie de flèches volant entre eux. La rangée d'Arbalètes Dwemers était meilleure que les versions à une main portées par les cavaliers. Ivanos sentit la pointe d'un des carreaux siffler à côté de son oreille, et entendit derrière lui Jaren jurer doucement alors qu'il manipulait la manivelle pour recharger l'arme à quatre faces.
Les premiers rangs des ennemis s'émiettèrent, et les cavaliers derrière se firent embarquer dans la masse confuse qui en résulta. L'irrésistible charge des Impériaux s'était brisée en une masse compacte, qu'un archer des Vodahmin ne pourrait rater facilement. Seul un reliquat pitoyable était assez organisé pour se rallier et continuer la charge. Mais leur nombre était trop moindre désormais. Des carreaux continuèrent à se planter dans la masse de cavaliers qui se précipitait vers l'avant, et les porteurs de boucliers restèrent inébranlables, ne serrant les rangs qu'au dernier moment pour faire face à la charge.
Dans un horrible fracas d'acier sur l'os, les deux lignes entrèrent en collision. En vain, les cavaliers s'efforcèrent d'ouvrir une brèche dans les longues lances et boucliers des Vodahmin. Chaque coup de lance transperçait une selle ou renversait un cheval, et le nombre même qui était censé submerger les défenseurs ne servait plus qu'à pousser les premiers rangs vers leur mort.
« Tenez-les ! Tenez bon ! » survint le cri de la reine. Les premiers rangs étaient durement éprouvés par le poids des corps pressés contre eux. La reine lança un regard derrière elle.
« Borkul ! Maintenant ! »
La voix de l'orque géant résonna même au-dessus du vacarme de la bataille.
« TENEZ-VOUS PRÊTS... ATTENDEZ….. AVANCEZ ! »
Sur l'ordre, le premier rang s'agenouilla soudainement. Le second rang avança avec ses boucliers au-dessus de leur tête, faisant tomber les ennemis en déséquilibre de leur selle. Ils serrèrent les rangs avec celui juste devant eux. Un nouveau rang de soldats se tenait maintenant avec les boucliers prêts et les lances étendues.
« AVANCEZ ! »
L'action fut répétée, rejetant les cavaliers et leurs bêtes au sol. Et ceux qui étaient tombés survécurent rarement pour se relever.
« AVANCEZ ! »
C'en était trop pour la plupart des Impériaux. Un ennemi qu'ils étaient supposés facilement écraser avançait maintenant contre eux. Les survivants du carnage qui avaient encore des chevaux se détournèrent et rejoignirent au galop la sureté de leurs propres lignes. Mais une Arbalète Dwemer pouvait tirer très rapidement et très loin.
« SEPAREZ LES RANGS ! » surgit à nouveau l'ordre. Tout comme avant, les flèches se déversèrent des lignes des Vodahmin, transperçant les selles à gauche et à droite. Moins d'une poignée d'entre eux traversèrent la pluie de mort qui emportait leurs camarades.
Le décurion Morgen tira sa lance hors d'un corps frémissant et regarda à sa droite, examinant le statut de son hoplon. Ahmed avait une petite entaille sur son front et l'épaule de Jirah saignait, mais la Brétonne souriait encore et lança un hochement de tête à son décurion.
« C'est tout ? » dit Ivanos d'une voix chevrotante, retirant sa lance d'un ennemi tombé. « Avons-nous gagné ? »
« Ouais, mon gars, » acquiesça le capitaine orque. « On a gagné cette manche. Mais ils vont revenir. Jirah, sors de la ligne et vas faire examiner cette épaule. »
« Ça ira, monsieur, » protesta la Brétonne. « Un petit sort de soin, et j'irai aussi bien que… »
« Alors romps et fais-le, soldat ! » dit brusquement l'orque. « Maintenant ! Le plus tôt ça sera fait, le plus tôt tu pourras revenir ! »
Jirah le salua, puis lança un regard et un hochement de tête à son frère. Elle marcha en direction de la lumière, vers les tentes de l'hôpital à l'arrière. Une silhouette inconnue du second rang s'avança pour combler le trou dans la ligne.
Soudain, au loin, le martèlement rythmique reprit. Les premiers rangs pouvaient être vus sur la crête de la colline. Leurs boucliers en forme de cerf-volant correspondaient à ceux des Vodahmin autant sur la forme que sur la taille, et les rangs serrés des deux armées se reflétaient les uns dans les autres. Tout d'à coup, un son qui rappela à Ivanos le vent passant entre les champs de blés se fit entendre.
« Tortue ! » survint le cri. Les rangs de l'infanterie se rapprochèrent, les rangs arrière levant leurs boucliers pour couvrir les têtes de ceux à l'avant. Une pluie de flèches frappa les rangs des soldats de l'Alliance. Les boucliers serrés bloquèrent la plupart des projectiles mortels, mais de temps à autre, un soldat tombait, soit en hurlant et en s'agrippant à une pointe incrustée, soit en s'effondrant sans un son et en restant immobile.
« TIREZ EN RETOUR ! »
Les archers des Vodahmin levèrent leurs armes, et une pluie de flèche en réponse fendit l'air droit dans les rangs ennemis, qui avançaient désormais tout en criant en rythme et régulièrement, « CY-RO-DIIL ! CY-RO-DIIL ! CY-RO-DIIL ! »
Ivanos et ses camarades de chaque côté hurlèrent pour répliquer leur propre cri de guerre, immédiatement et presque instinctivement :
« TA-LA ! TA-LA ! TA-LA ! »
Puis survint soudainement le barrage des pilums Impériaux, et les deux armées s'affrontèrent dans un crissement écœurant de lames contre armure.
*FLANC GAUCHE DES VODAHMIN*
« Mon seigneur, » rapporta Venarus Vulpin en le saluant. « Les Impériaux repoussent notre centre. »
Le Seigneur Vighar acquiesça solennellement, observant les rangs des soldats en armure rouge marcher rapidement le long de la route de la forêt, se déplaçant jusqu'à la ligne de bataille, en faisant face au flanc Impérial.
« Kornalus Frey, » dit-il finalement. « Relâchez vos bêtes. Madame Rendas, faites-en de même. Il est temps de remercier la Reine de vous avoir accordé à tous deux l'asile au sein de l'Alliance. »
Les mages Altmer et Dunmer s'inclinèrent profondément, se murmurant des mots apaisants alors qu'ils avançaient vers les premiers rangs. Là, plusieurs soldats de l'Alliance, nerveux, tenaient des boîtes qui bourdonnaient d'une énergie magique, tremblantes et secouées par des cris stridents.
Les deux mages se levèrent, puis firent un geste simultanément. Les boîtes furent placées sur le sol, et leurs porteurs les renversèrent, avant de se tourner et de revenir en courant en sécurité dans leurs rangs.
De l'intérieur des caisses, de multiples espèces de Givrépeires, infusées d'énergie magique de feu, d'électricité et de glace s'élancèrent dans les bois, et descendirent la colline droit contre les rangs bondés de légionnaires. En bas, quelqu'un cria un avertissement, et de nombreux archers tourbillonnèrent pour rediriger leurs tires contre la marée de monstres impies qui déferlait sur eux. Mais le nombre pitoyables de flèches envoyé dans leur direction ne fit rien pour endiguer leur assaut, et des cris commencèrent à s'élever alors que les créatures explosaient à proximité des rangs de la Légion.
Vighar sourit et hocha la tête en signe d'approbation aux deux mages qui se tenaient à côté de lui, irradiant d'excitation en voyant les résultats de leurs expérimentations. Il leva un bras et effectua un geste sec.
« Flancs, avancez ! »
Les régiments vampiriques marchèrent en formant un mur de boucliers, des piques étendus et crocs apparents.
*FLANC DROIT DES VODAHMIN*
« Je dis toujours que c'est dangereux de retirer la plupart de nos mages de la ligne de bataille principale, » déclara Icando Rune-Damnée d'un air maussade en regardant le centre du front des Vodahmin repoussé durement par la ligne Impériale plus compact, lentement mais sûrement.
« Pensez-vous que je pense différemment, Icando ? » rétorqua Sérana de manière plus véhémente qu'elle ne l'aurait voulu. « Il y a ma compagne là-bas, et elle est l'appât sensé leurrer les Impériaux. »
« Vous vous inquiétez trop, vampiresse, » soupira Miraak. « Elle ne s'est pas soustraite à son devoir. Vous inquiétez pour elle n'aidera pas votre habilité à faire le vôtre. »
Le guerrier Akaviri bougea son bâton, et un portail noir s'ouvrit, duquel la silhouette d'un Rôdeur, dessinée dans les couloirs d'Apocrypha, sortit droit dans le champ de bataille.
« VAHZEN, » gronda la grande silhouette grise de Durnehviir planant au-dessus d'eux. « Faisons notre part pour la Qahnaarin. DIIL-QOTH-ZAAM ! »
Un tourbillon de magie violet apparut, et des profondeurs du Cairn de l'Âme lui-même, des Brumeux et Coléreux se relevèrent de son cri.
Sérana cliqua sur le bouton, agrandissant au maximum la Rose de Sanghin dans sa main, puis canalisa son pouvoir dans le bâton. Dans une rafale de pouvoir Daedrique, Teyrn'garwch se matérialisa à côté d'elle, le guerrier Drémora dégainant son épée longue de son dos.
Les rangs de mages, sorciers, nécromanciens et utilisateurs de la magie de toute sorte commencèrent leurs incantations, sorts et paroles de commande. En face de leurs rangs, des Gargouilles et Atronachs de toute variété s'invoquèrent de leurs portails de Conjuration qui jonchaient la colline recouverte de bois. Des loups spectraux ainsi que des fantômes de guerriers morts depuis longtemps apparurent, brandissant des crocs et armes fantomatiques. Derrière eux, les rangs morts-vivants de draugrs et corps réanimés des batailles et escarmouches des semaines précédentes se traînèrent en avant, leurs longs râles augmentant d'intensité.
Sérana leva la Rose au-dessus de sa tête, puis la rabaissa, pointant le flanc gauche Impérial.
« EN AVANT ! »
*QUELQUES TEMPS PLUS TARD*
« Sire, nous devons nous replier ! La bataille est perdue ! »
Le Général Gaius Maro retira le sang de ses yeux et permit d'être tiré hors du combat par sa suite et gardes du corps.
« Nous devons nous frayer un chemin pour nous échapper ! »
L'officier du Penitus Oculatus jeta un œil au carnage se déroulant autour d'eux : de l'arrière, la cavalerie et les mammouths des Vodahmin se jetaient dans la mêlée pour ensuite battre en retraite, faisant en sorte de na pas entrer en conflit direct avec les rangs de la Légion lourdement protégées, mais sans leur permettre de s'échapper dans cette direction non plus. Sur le flanc droit, l'armure rouge distinctive des régiments vampires pouvaient être aperçus, chargeant du haut de la colline les rangs désormais désorganisés et brisés. Sur le flanc gauche, c'était encore pire : les démons et morts-vivants de toute sorte heurtaient les rangs de la Légion, les éparpillant à çà-et-là comme de la paille devant un vent violent. L'inévitable vérité le frappa tel un froid glacial :
« Il n'y a pas d'échappatoire, » dit-il à voix basse. Dans quelques instants, cette grande armée serait encerclée, et leurs rangs très resserrés qui étaient supposés submerger les Vodahmin ne serviraient à présent qu'à encombrer l'essentiel des légionnaires, les empêchant de venir en aide à leurs camarades.
Sous peu, ils seraient piégés comme des sardines dans un tonneau.
« AVEC MOI ! » hurla-t-il soudainement, se débarrassant du sang sur son épée et s'emparant d'un bouclier abandonné. « Attaquons la Reine-Sorcière ! Si elle tombe, l'Alliance entière se brisera ! Nous les mettrons tous en déroute ! »
Sûrement pas, le blâma son esprit. Nous mourrons plutôt tous ici. Mais si nous pouvons abattre Tala Niwot, alors peut-être que ce bordel qu'est mon premier commandement signifiera quelque chose. Elle n'a pas d'héritier : il est plus que probable que les dirigeants de l'Alliance se querellent pour lui succéder, et leur invasion s'effondrera…
« POUR L'EMPEREUR ! »
Le petit groupe autour de lui avait également leurs épées dégainées, et des retardataires ainsi que des survivants se joignaient à eux à chaque seconde, donnant du poids et de l'élan à leur dernière charge désespérée. Gaius Maro trancha un soldat Rougegarde, puis retourna un Khajiit avec son bouclier. Soudainement, les soldats en face de lui revêtaient une armure Daedrique noire, plutôt que la dorée standard des troupes de l'Alliance.
Sa garde rapprochée, révéla à Maro avec enthousiasme une partie de son esprit. Nous l'avons, nous l'av… »
Un soldat Impérial en face de lui disparut sous le coup de la plus grande et monstrueuse masse que Gaius n'avait jamais vu, portée par une silhouette étonnement mince qui…
C'est elle.
Tala Niwot.
La Reine-Sorcière elle-même.
« POUR L'EMPEREUR ! » entendit-il sa voix crier, ses pieds bougeant instinctivement pour l'intercepter, pour l'abattre, pour sauver son Empire, son père, et…
Tala Niwot fit un pas en arrière, attrapant pas dessus son épaule gauche un long bâton. Gaius n'y aperçu qu'un visage hargneux et féroce gravé sur le sommet de celui-ci (ou était-ce un visage moqueur ?) avant de lever instinctivement son bouclier pour bloquer l'éclair d'énergie magique qui le frappait.
Alors même qu'il le faisait, il réalisa son erreur, tandis que l'éclair rouge percutait son genou désormais exposé, juste en dessous de son bouclier levé. Il ressentit une vague désorientante de nausée pendant que la brume rouge l'engouffrait, mais lorsque cela se calma, il fut indemne. Il leva son aile pour frapper la Reine-Sorcière et…
Attendez… une aile ?
Le cri de surprise qui s'échappa de lui sortit comme un étranglement. « Co-DET ! »
Je suis... UN POULET ?
Puis, une masse effrayante s'abattit à nouveau… et tout devint noir.
Quand vous entendez le loup hurler, aucun peur ne montrez !
Les ténèbres arrivent ! Aucune larme ne versez !
Quand vous voyez la nuit de plus en plus s'approcher,
La Reine-Louve arrive ! Potéma est là !
Nous devons nous montrer cruels contre l'ennemi !
La victoire arrive, l'épée est notre outil !
Ceux qui nous résistent sont les plus grands des fous,
Tala doit régner, la Reine-Sorcière est avec nous !
- Extrait de Victoire de l'Alliance, par Skoberth Chant-Noir
Nous voyons donc ici la combinaison unique entre les tactiques de Tala Niwot de la Terre et Potéma Septim de Tamriel, même si personne ne le sait… encore.
Et un peu de Wabbajack aussi ! Wou-Hou !
Pour ce qui est de la chanson à la fin, je dois dire que ce n'est jamais facile à traduire. J'espère avoir fait honneur à la version originale.
A plus !
Nephariel
Cette fanfiction appartient à Tusken1602.
