Bonjouuuuuuur !
Je sais, je suis en retard pour ce chapitre, j'ai traversé une période assez chaotique. Mais pas d'inquiétude, j'ai déjà six autres chapitres déjà écrits !
Le suivant arrivera normalement samedi prochain :3
Bonne lecture !
Ça n'est pas franchement un succès, puisque je me réveille le lendemain matin avec l'impression de ne pas avoir dormi du tout tellement j'ai gambergé –ce qui est peut-être le cas, d'ailleurs–, mais au moins la nuit est passée.
Et j'ai pu réfléchir à un plan pour arriver à révéler à MJ que je disais la vérité dans ma lettre. Je verrai plus tard pour Ned, mais je sais qu'il sera moins difficile à convaincre. Bon, il faudra aussi qu'il accepte de me parler à nouveau, mais j'ai bon espoir. Il n'est pas du genre rancunier, et si je parviens à convaincre MJ, je suis quasiment sûr que Ned suivra.
Je pars donc au lycée avec beaucoup moins d'enthousiasme que d'habitude, mais quand même avec un peu d'espoir –un tout petit peu, juste de quoi ne pas avoir envie de me rouler en boule sous ma couette pour ne jamais en ressortir.
J'évite de saluer Ned ou MJ en arrivant, et vais directement m'asseoir au dernier rang pour le cours de littérature. Je sors mes affaires, et m'efforce de me concentrer sur la prof qui commence à parler, essayant de ne pas regarder en direction de MJ, même si je sens son regard posé régulièrement sur moi. J'ai très, très envie d'aller lui parler à la pause, mais je préfère le faire ailleurs. Pour ne pas risquer qu'elle se braque et entreprenne immédiatement de raconter à tout le monde que je la stalke.
A la fin de la journée, après avoir évité avec application MJ et Ned, je m'apprête à partir pour mon boulot quand Betty me retient.
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- De, euh, de quoi tu parles ?
Elle m'adresse un regard entendu et une moue impatiente :
- Avec MJ. Et Ned. Vous aviez l'air de vous entendre comme larrons en foire jusqu'à hier, et aujourd'hui c'est comme si vous ne vous connaissiez pas.
- Je, euh…
- On s'est pris la tête pour l'exposé, lâche sobrement MJ sans me jeter un regard en passant à côté de nous.
Je ferme un instant les yeux et serre les dents pour retenir mes larmes, et quand je les rouvre, MJ est déjà loin et Betty me fixe.
- Vraiment ? C'est tout ?
Je hausse les épaules, comme si ça n'avait pas d'importance :
- Ouais… Désolé, faut que j'y aille, je bosse ce soir. Salut !
Et, avant qu'elle n'ait eu le temps de m'attraper par le bras pour m'en empêcher, j'ai filé dans le couloir. Je me mêle à la foule des lycéens qui sortent de l'établissement, et me dirige droit vers le magasin d'informatique. Normalement, je fais la route avec Ned et MJ, m'arrête au café pendant cinq ou dix minutes, puis seulement je vais bosser. Mais aujourd'hui… Aujourd'hui, c'est différent, parce que j'ai royalement merdé hier soir.
J'arrive donc en avance à la boutique, et pointe quand même, parce que le patron est assez sympa pour me payer mes heures supplémentaires –au même prix que mes heures normales, mais c'est déjà ça, et puisque je suis là, autant en profiter. Ça ne fera pas de mal à mon compte en banque. Je décide d'avancer sur l'inventaire, et me dirige dans l'arrière-boutique pour commencer la tâche la plus fastidieuse de l'année.
Je suis en train de ranger le sixième carton de câbles que j'ai comptés et triés quand mon collègue Nick, qui est en boutique, m'appelle :
- Peter, quelqu'un pour toi !
- J'arrive !
Je referme correctement le carton et le remet à sa place, pose la liste que j'ai faite sur l'établi, et retourne dans la boutique pour y trouver…
MJ.
MJ ?!
Je fronce légèrement les sourcils en me raidissant imperceptiblement, une expression de totale incompréhension sur le visage. En plus elle ne porte pas son uniforme du café, donc elle doit avoir fini son service, ce qui veut dire qu'il est dix-neuf heures passées, et j'ai vraiment mis trois heures et demie à trier six cartons de câbles ?! Bon d'accord, ils étaient gros et j'avais l'esprit un peu occupé, mais quand même !
- MJ ? je l'appelle d'une voix hésitante.
Elle se tourne immédiatement dans ma direction, l'air aussi incertaine que moi, et se mord la lèvre.
- Tu… tu as deux minutes ? En… en privé ?
Je hoche vaguement la tête, et lui fais signe de me suivre vers l'arrière-boutique, dont je referme la porte derrière nous, sans oser dire un mot. Je pourrais très bien m'être endormi sur un carton au milieu de mon inventaire et être en train de rêver, pourtant je ne veux pas risquer d'interrompre ce rêve, si jamais c'en est un.
- PAS DE CLIENTS DANS LE STOCK ! hurle la voix de mon patron à travers la porte, juste avant qu'il ne l'ouvre.
Bon, au moins je suis sûr que ça n'est pas un rêve.
- Désolé, monsieur Spencer, je m'excuse en me retournant vers lui. Je, euh…
- Ta copine peut attendre que tu aies fini de bosser. Tu es libre dans huit minutes, mais pour le moment, tu as un inventaire à faire.
- Tout de suite, monsieur Spencer, j'acquiesce avec diligence.
Je reviens vers MJ, qui a les yeux baissés, et bafouille :
- Tu, euh… Tu… Tu peux m'attendre ? Dans la boutique ?
Elle hoche la tête, et sort de la réserve, refermant la porte derrière elle. Je soupire. Est-ce qu'elle m'a reconnu sous le masque de Spider-Man ? Ou est-ce que le fait que je l'appelle par son prénom quand le braqueur l'a attrapée pour la menacer lui a permis de réaliser que c'était bien moi ? Ou est-ce que c'est totalement autre chose ?
Bon, il faut que je me calme, sinon je vais faire n'importe quoi. Est-ce que j'ai le temps de commencer à trier un nouveau carton ? Un coup d'œil à mon téléphone, qui indique dix-neuf heures vingt-quatre, me confirme que non. Alors je mets au propre l'inventaire que j'ai déjà fait, et à dix-neuf heures trente pétantes, je sors de la réserve.
- J'ai fini ! Je continuerai lundi !
- Bon weekend, Peter, me répond mon patron de derrière son bureau.
- Bon weekend, monsieur Spencer !
Je dis également au revoir à Nick, et parcours les rayons pour retrouver MJ, cachée du côté des clés USB, en train de regarder son téléphone. Elle lève les yeux quand j'arrive, et je lui adresse un regard un peu incertain.
- On… on y va ?
Un hochement de tête plus tard, nous sortons de la boutique, et nous nous retrouvons comme deux imbéciles sur le trottoir, les bras ballants.
- Tu veux… venir chez moi ? je demande prudemment, timidement.
- Ça sera peut-être mieux, oui, elle acquiesce dans un souffle en me transperçant de son regard qui me donne toujours l'impression qu'elle me met à nu, pensées comprises.
Je lui fais un signe de tête, et me mets en route en silence, trop occupé à me mordre les lèvres pour essayer de calmer la tension qui m'habite pour articuler ne serait-ce qu'un seul mot. Et le silence se prolonge quand nous arrivons dans l'immeuble, puis quand nous montons l'escalier, jusqu'à ce que je referme derrière nous la porte de mon studio.
- C'est vrai alors ? elle lâche d'une voix tremblante alors que je suis en train d'accrocher mon manteau à la patère.
C'est devenu un réflexe, de faire ça, déjà pour ne pas mettre trop de saleté dans l'appartement, et aussi pour toujours retrouver vite mon manteau et mes clés.
Je me retourne prudemment vers MJ, et l'observe une poignée de secondes, plantée au milieu de mon studio. Ce n'est que maintenant que je remarque qu'elle tient dans son poing fermé une feuille de papier noircie d'une écriture qui ressemble de très près à la mienne…
C'est ma lettre, je réalise soudain, dans un léger mouvement de recul. Elle ne l'a pas détruite… Pourquoi elle ne l'a pas détruite ?
Je relève le regard vers elle, incertain, en essayant de me rappeler qu'il faut que je respire si je veux alimenter mon cerveau en oxygène –et dieu sait que j'en ai besoin, en particulier maintenant. Je finis par répondre d'une voix faible et hésitante :
- De quoi… de quoi tu parles ?
- Du contenu de cette lettre, elle répond dans un souffle. Du fait que tu es Spider-Man. Ne nie pas, elle ajoute quand j'ouvre la bouche pour tenter de me justifier. Tu m'as appelée par mon prénom hier soir dans la banque…
Je baisse brièvement les yeux, prends une grande inspiration, et relève le regard vers elle, croisant le sien. Son attitude, l'expression de son visage, l'incertitude dans ses yeux, tout ça me rappelle les quelques instants qui ont précédé notre découverte du système holographique de Mysterio, sur le pont non loin de l'hôtel où nous étions à Prague. Quand elle m'a dit qu'elle ne s'intéressait à moi que parce qu'elle pensait que j'étais Spider-Man… Bon, c'était faux, mais sur le coup, non seulement j'y ai cru, mais en plus ça m'a fait mal.
- Oui, c'est vrai, je finis par murmurer sans lâcher son regard.
- Et le reste ? C'est… c'est vrai aussi ?
Sa voix cette fois est hésitante, incertaine, comme si elle avait du mal à croire que les évènements que j'ai résumés en une page et demie ont réellement eu lieu –et je ne la blâme pas, loin de là. Si la situation avait été inversée… je crois que j'aurais été encore plus dubitatif qu'elle.
Lentement, sans mot dire, je hoche la tête pour répondre par l'affirmative, sans pour autant rompre le contact visuel entre nous.
C'est finalement elle qui le fait, fermant les yeux en soupirant, avant de se laisser tomber sur une chaise. Elle pose la lettre froissée sur la table, l'aplatit consciencieusement, et lâche un autre soupir.
- Ça me paraît vraiment… tellement invraisemblable…
Prudemment, je m'approche de la table, et m'assieds également sur une chaise, choisissant celle qui se trouve face à MJ. Son regard est posé sur la lettre, pourtant je n'ai pas l'impression qu'elle soit en train de lire –plutôt de fixer le vide, alors qu'elle doit tenter de mettre de l'ordre dans ses pensées.
Je voudrais tendre la main, attraper la sienne, la serrer de toutes mes forces.
Je me contente de tordre mes doigts sous la table.
- Tout est vrai, je murmure. Je… Je n'ai aucun moyen de… de te le prouver si ce n'est quelques photos, mais… tout est vrai.
Elle lève le regard vers moi. Et c'est à ce moment que je remarque qu'elle porte encore le collier que je lui ai offert –via Happy, mais on s'en fiche– à Londres, la fleur de dahlia noire brisée qu'elle préfère comme ça qu'à l'état neuf. Parce qu'elle est en train de la caresser, comme si ça l'apaisait.
J'ai l'impression de me prendre un coup de poignard en plein cœur. Elle ne doit même pas se rappeler pourquoi elle le porte…
- Des photos ? Comme…
Je hoche la tête en reniflant légèrement pour retenir mes larmes :
- Comme celle que tu as trouvée, oui… J'en ai une douzaine, que j'avais exposées dans l'appart, mais… je les avais cachées pour ne pas vous effrayer, Ned et toi, sauf que… de toute évidence j'avais… j'avais oublié de ranger celle-là avec les autres.
- Montre-les-moi.
Son ton est sans appel, alors je me lève immédiatement pour me diriger vers le placard de la salle de bain, celui qui est sous le lavabo, et en sors le carton qui contient les cadres. Avant de prendre aussi, après une hésitation, celui qui dissimule mon costume de Spider-Man.
- Tout est là, je lâche d'une voix faible en posant les deux cartons sur la table. Tout ce qui pourrait te permettre de croire ce que j'ai raconté dans la lettre…
Elle me jette un regard hésitant, avant de se lever en même temps que je m'assieds, puis d'ouvrir le premier carton. Celui du costume, qui contient également mes réserves de fluide de toile et mes lances-toiles de rechange. Les yeux, je n'en ai que deux, c'est trop complexe à faire ici et je n'ai pas tout le temps accès aux salles de TP du lycée.
Après un instant d'hésitation, MJ plonge la main dans le carton et en sort le costume, comme si elle cherchait à vérifier que c'est bien le vrai.
Puis elle le repose, et ouvre le deuxième carton, avant de prendre les cadres un par un et de les poser à plat sur la table. Certaines sont de Ned et moi, d'autres d'elle et moi, d'autres de nous trois ensemble –dans des lieux qu'elle doit se rappeler avoir visités avec Ned, du coup. Elle les observe longuement, puis pointe un selfie de nous trois, où nous avons les cheveux mouillés et où nous rions aux éclats.
- Raconte-moi celle-là.
J'ai un petit rire éteint, avant de m'exécuter :
- C'était juste après la rentrée. On s'est pris une averse alors qu'on venait d'arriver sur le toit du lycée, mais on est restés parce que pour une fois, la foule en bas du bâtiment s'était réfugiée à l'intérieur, et on était au calme. Tu t'es mise à danser sous la pluie, et tu nous as entraînés avec toi –c'était tellement inattendu, tellement pas toi, qu'on a suivi dans se poser de questions. Avant qu'on glisse sur les tuiles mouillés et qu'on s'accroche les uns aux autres pour ne pas tomber, ce qui a été un échec. J'ai pris la photo au milieu de notre fou rire…
Je lève les yeux de la photo et me rends compte que MJ me fixe de son regard qui donne l'impression qu'elle peut lire au plus profond de votre âme.
- Je me… je me souviens.
Voili voilà, un petit cliffhanger comme on les aime 8D N'hésitez pas à me laisser une review pour me dire si ça vous a plu !
A bientôt pour la suite ! :3
