Bonsoir bonsoir !
Désolée d'avoir mis autant de temps à poster la suite, il faut dire que je suis un peu démotivée par le manque de reviews ._.
Quoi qu'il en soit, voilà la suite ! Bonne lecture ~
Je cesse de respirer, le cœur battant à tout rompre, soudain gonflé d'espoir. Elle… elle se souvient ? Vraiment ?
- Tu…
- Sauf que j'étais seule avec Ned, elle reprend en baissant les yeux sur la photo. On était montés sur le toit pour être au calme, pour éviter la cohue des anti et des pro Spider-Man, mais… mais on était seuls tous les deux.
Je serre mes mains l'une dans l'autre avec force sous la table, pour ne pas laisser déborder les larmes qui menacent. J'ai l'impression qu'on vient de me briser le cœur, encore une fois, qu'on a pris tous mes organes pour les jeter en pâture aux vautours. Je me sens vide.
Sans dire un mot, elle m'en désigne une deuxième. Et je ravale cette sensation que je vais imploser, pour lui raconter ma « version » de l'évènement de la photo. Puis elle en pointe une autre. Puis encore une autre. Et quand j'ai raconté les souvenirs accrochés à chacune des onze premières photos, elle pointe le portrait d'elle qu'elle a découvert hier soir.
- Et ça, c'était quand ?
- Fin septembre, peut-être début octobre. On s'était réfugiés sur le toit, rien que tous les deux, pour… fuir le monde.
Si elle me dit encore qu'elle se rappelle mais qu'elle était seule, je crois que je vais fondre en larmes. Mais elle finit par laisser un sourire un peu triste se dessiner sur ses lèvres, avant de murmurer :
- J'ai l'air heureuse.
Je hoche légèrement la tête, laissant mon regard revenir à la photo.
- Je crois que tu l'étais –j'espère que tu l'étais. Même si c'était juste quelques minutes avant de devoir retourner en cours affronter les autres. C'étaient les seuls moments où on arrivait à être un peu au calme, rien que toi et moi.
Elle me laisse à peine finir ma phrase avant de lever brusquement le regard vers moi et de le planter dans le mien.
- Et toi ? Tu étais heureux ?
Sa question me prend totalement de court. Parce que je ne me la suis pas vraiment posée, ni avant, ni maintenant. Encore moins maintenant, alors que je me contente de survivre en essayant de ne pas créer une autre catastrophe.
Est-ce que j'étais heureux ?
Une ombre de sourire triste étire un instant mes lèvres, alors que je prends le temps de réfléchir à ma réponse. Ma vie avait l'air aussi normale que possible étant donné mes super-pouvoirs, puisque les trois personnes essentielles à ma vie –quatre avec Happy– étaient au courant de ma double identité. Mais… est-ce que j'étais heureux ? Je soupire doucement, et je lui réponds d'une voix éteinte :
- Seul avec toi, oui –avec Ned aussi, mais ça n'était pas… pas pareil. C'est –c'était– mon meilleur ami, alors que toi… Tu étais… On… On était… ensemble. Bref. C'était une période très dure, très compliquée… Mais t'avoir avec moi m'a aidé à tenir. Ned et toi étiez au courant que j'étais Spider-Man avant que Mysterio ne révèle mon identité au monde entier, et vous avez eu des ennuis mais Matt Murdock a fait en sorte qu'on soit tous relaxés. Vous m'avez soutenu et… et je voulais vous rendre la pareille, alors je suis allé plaider votre cause auprès d'une directrice adjointe du MIT.
Je baisse le visage et ferme les yeux, en recommençant à me tordre les doigts sous la table pour tenter de ne pas me mettre à pleurer.
- Sauf que j'aurais dû le faire avant de demander à Docteur Strange de lancer le premier sortilège, celui que j'ai fait foirer parce que je ne voulais pas que toi ou Ned ou May ou Happy n'oubliiez que j'étais Spider-Man. C'est à cause de moi que…
- Peter, elle m'interrompt d'une voix douce mais ferme, ce qui me fait relever le regard vers elle d'un air incertain. On fait tous des erreurs, mais tu as… tu as tout fait pour réparer les tiennes…
Un timide espoir fait briller un instant mes yeux :
- Ça veut dire que… que tu…
- Oui, je te crois, elle acquiesce en hochant lentement la tête, sans lâcher mon regard.
Je ferme les paupières pour retenir mes larmes de soulagement, mais n'y parviens pas totalement puisque j'en laisse échapper une en rouvrant les yeux quand elle reprend :
- Je… J'aimerais vraiment croire que… que ça n'est pas vrai, mais… Tu… tu ne pourrais pas connaître tous ces détails sur moi si tu mentais, elle conclut d'une voix tremblante en levant un regard hésitant vers moi. Il y a trop de choses qui… qui ne peuvent pas être… que tu ne peux pas juste avoir devinées.
Cette fois, je ne pourrai pas retenir mes larmes. Alors je me lève, sans croiser son regard, marmonnant un vague « désolé » avant d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Je me laisse tomber contre la porte, et ouvre les vannes.
- Peter… ? elle m'appelle timidement à travers la porte.
Je ne réponds pas –je n'y arrive pas. J'ai besoin de pleurer, de vider tout ce que j'ai sur le cœur. La mort de May, que je n'ai pas eu le temps de pleurer la nuit où le Bouffon Vert l'a tuée, la perte de mon identité et de ceux que j'aimais au matin de cette même nuit funeste, la solitude dans laquelle j'ai vécu pendant ces derniers mois. Et ce soulagement au goût doux-amer de savoir que MJ me croit…
Mais qu'elle aurait préféré que rien de ce que je lui ai raconté ne soit vrai.
Au bout d'un long moment, mes larmes finissent par se tarir. Je me lève laborieusement, prenant appui sur le mur à côté de moi, et me retourne pour ouvrir la porte.
MJ est juste derrière, et elle m'adresse un regard soulagé en me voyant.
- Désolé, je répète.
Elle fait non de la tête, avant de baisser brièvement les yeux puis de les relever vers moi :
- C'est moi qui suis désolée, elle murmure. Je suis désolée de ne pas t'avoir cru et je suis désolée pour tout ce que tu as traversé…
- Tu n'as pas à l'être, je réponds en reniflant, m'essuyant les joues pour en chasser les dernières larmes.
- J'aurais dû te croire… J'aurais dû te faire confiance.
- J'étais un inconnu avec un regard insistant et un sourire chelou… Normal que tu ne m'aies pas fait confiance, je réponds dans un rire qui sonne faux.
Elle renifle, et je réalise à cet instant que ses yeux sont brillants de larmes contenues. Mais je ne veux pas qu'elle soit triste ou qu'elle se sente coupable…
- Même, elle murmure d'une voix faible en baissant les yeux. J'aurais dû…
- MJ, je l'appelle doucement en prenant son visage en coupe pour relever son regard vers moi. Tu me crois maintenant, c'est le plus important… D'accord ?
Elle retient un mouvement de recul qui me broie le cœur, avant de m'adresser un demi-sourire un peu triste, un peu résigné, et de hocher vaguement la tête en levant vers moi un regard timide, hésitant. Le genre de regard qu'on échange avant un premier baiser.
J'ai envie de l'embrasser, de goûter à nouveau à ses lèvres –la dernière fois, elles avaient un goût de sel et de désespoir, un goût qui m'a brisé le cœur, et même si l'obliger à m'oublier était la seule solution, ça a été la décision la plus dure que j'ai jamais eue à prendre.
Je me retiens, préfère la lâcher et reculer légèrement avant de la forcer à quoi que ce soit, puis m'éloigne d'un pas pour la laisser respirer. Pour me ressaisir, aussi. Elle m'a dit qu'elle me croyait, pas qu'elle… pas qu'elle voulait de moi… enfin, pas de cette manière en tous cas. Et je ne veux pas la forcer à faire quelque chose dont elle n'aurait pas envie.
- Tu vas… en parler à Ned ? elle me demande après un silence.
Je hoche la tête, avant de la contourner pour me diriger vers la table, me laisser retomber sur ma chaise. Je suis épuisé, d'un coup. Toutes ces émotions en si peu de temps… Et surtout le soulagement de savoir que MJ ne me prend plus pour un pervers qui la stalke.
Elle retourne s'installer face à moi, puis pose de nouveau son regard sur les douze photos qu'elle a étalées sur la table, tout en caressant le dahlia noir brisé. Et je l'imite, laissant mes yeux naviguer d'une image à l'autre, alors que je murmure :
- Je n'avais pas prévu de… En fait, tu m'avais demandé de te retrouver et de tout te raconter, mais… Quand j'ai vu que tu avais toujours un pansement à cause de mon dernier combat, j'ai… J'ai renoncé, je soupire. Je ne voulais plus vous mettre en danger, ni Ned ni toi… Sauf que je me sentais vide sans vous. Je n'avais plus personne, ni May, ni Happy, ni vous, et c'était chaque jour de plus en plus dur.
Je ferme les yeux et lâche un long soupir.
- Alors tu as décidé de revenir à Midtown High, murmure MJ pour m'encourager.
- Après avoir longtemps hésité à passer plutôt le GED… Oui. En me disant que j'allais tout recommencer à zéro, faire en sorte de redevenir votre ami, puis, une fois qu'on serait de nouveau vraiment proches, vous révéler mon identité de super-héros. Sans… sans vous parler d'avant. Je ne voulais pas… Ça n'aurait fait que compliquer les choses, alors j'ai… J'ai décidé de garder le silence. C'est pour ça que j'ai autant paniqué quand tu es partie avec la lettre… Je ne voulais pas que… que tu l'apprennes, et encore moins de cette façon.
Je rouvre les paupières et lève les yeux vers elle pour croiser son regard, avant de poursuivre d'une voix incertaine :
- Par-dessus tout, je voulais… je voulais une chance que tu retombes amoureuse de moi. Je voulais pouvoir continuer –ou plutôt, recommencer– à construire cette relation qui a été effacée par le sortilège…
Je me frotte le visage en fermant les yeux, puis conclus :
- Mais je ne peux pas t'obliger à… non, je ne veux pas t'obliger à redevenir ma petite amie. Et je ne voulais pas te parler de l'avant aussi parce que j'avais peur que tu te sentes obligée de… de forcer tes sentiments…
Je soupire, repose les mains sur la table, et ouvre les yeux, mais pour regarder les cadres cette fois. Je n'ose pas croiser le regard de MJ pour le moment.
Le silence s'étire entre nous, s'épaissit, mais malgré la demi-gêne qui s'installe, je ne quitte pas les photos des yeux. Même si mon regard se perd dans le vide.
C'est MJ qui finit par rompre le silence, d'une voix hésitante :
- Je… Je ne sais pas trop comment… Enfin, ça fait beaucoup à digérer d'un seul coup. Le fait que tu sois Spider-Man, notre passé dont je n'ai plus aucun souvenir –enfin, pas de souvenirs avec toi dedans–, et… et nous, elle ajoute après un instant de silence. Et je ne peux pas te promettre que… que je vais retomber amoureuse de toi…
- Je sais, je souffle en fermant les yeux pour ne pas fondre à nouveau en larmes. Je sais et je ne te blâme pas… C'est pour ça que je voulais d'abord… tenter de gagner ton cœur avant de peut-être te parler d'avant –même si je n'étais pas sûr de vouloir le faire. Mais… s'il te plaît… ne… ne te force pas, surtout pas… Je ne veux pas que tu…
Je sursaute légèrement et m'interromps quand elle pose sa main sur les miennes, que je tords toujours sur la table, et ouvre les yeux pour croiser son regard. Un faible sourire étire ses lèvres alors qu'elle murmure :
- Promis, je ne me forcerai pas… Mais même si… si… Enfin, je serai quand même là pour toi, pour te soutenir… Je ne t'abandonnerai pas.
Je baisse les yeux sous l'intensité de son regard, et aussi parce que si je ne le fais pas, je vais définitivement me remettre à pleurer.
- Merci, je réponds d'une voix tremblante alors que ma gorge se serre. Je… Merci.
Elle m'adresse un sourire un peu désolé en hochant légèrement la tête, avant de lâcher mes mains –ce que j'aurais préféré qu'elle ne fasse pas, mais c'est elle qui décide. Je ne veux rien lui imposer. C'est déjà un petit miracle qu'elle accepte de me croire…
- Je vais… Je vais rentrer, elle finit par lâcher en se levant. Tu… Ça va aller ?
Je hoche la tête, plus parce que je ne veux pas qu'elle s'inquiète que parce que ça va vraiment, d'ailleurs. Mais je préfère aussi qu'elle rentre chez elle avant que l'heure ne soit trop avancée.
- Tu veux… tu veux que je te raccompagne ?
Après tout, ce n'est pas comme si j'ignorais où elle habite.
- Non, ça va, je… je peux rentrer seule. Je… t'envoie un message quand… quand je suis chez moi, si tu veux ?
- Oui, je… Si ça te dérange pas.
Elle m'adresse un autre sourire un peu incertain, puis récupère son sac qu'elle avait posé à côté de la porte, et je vais lui déverrouiller la porte pour qu'elle puisse partir.
- A lundi en cours alors ?
- A lundi en cours, oui, je souffle avec un faible sourire soulagé. Ou… ou à demain au café ? Si Ned vient, je… je pourrai…
- Lui raconter ? Ça… ça serait une bonne idée, oui… Je t'envoie un message quand il arrive. En général il est là vers onze heures, quand il n'y a personne.
- Merci…
Cette fois, j'ai droit à un sourire un peu moins hésitant, avant qu'elle ne passe le seuil. Je la regarde descendre l'escalier jusqu'à ce que je ne puisse plus la voir, puis verrouille de nouveau la porte.
Je crois que je vais aller me coucher. Je ne suis pas en état de voltiger dans les rues de New York ce soir… pas après toutes ces montagnes russes émotionnelles. J'attends juste le message de MJ, puis enfile un pyjama et me mets au lit, ne tardant pas à m'endormir même s'il n'est pas encore dix heures du soir.
J'espère que ça vous aura plu ! N'hésitez pas à me laisser une petite review, même si c'est juste deux mots, ça fait toujours plaisir et ça me motive à écrire !
Bonne soirée :3
