Epilogue
Harry s'assit à la table qui avait été préparé à son attention dans le bureau du directeur, et sortit ses livres de son sac. Le Conseil des Gouverneurs lui avait accordé de prendre l'été entier pour préparer ses B.U.S.E.s afin qu'il puisse rattraper son retard, mais il avait refusé. Il ne voulait pas de traitement de faveur. Après la défaite de Voldemort, il avait reçu plusieurs distinctions, dont l'Ordre de Merlin première classe, mais il ne s'était pas donné la peine de venir les chercher et d'assister aux cérémonies. Il ne voulait rien de tout ça. Il voulait juste passer du temps avec ses amis, étudier et passer ses examens comme n'importe quel autre élève.
Hormis Dumbledore, personne ne connaissait les détails de son duel avec Voldemort. Harry avait pris la décision de les partager avec lui après avoir appris la nature de la relation qu'il avait eu avec Grindelwald. Seul Dumbledore était en mesure de comprendre ce qui s'était réellement passé. Mais pour le reste du monde, il était le héros qu'il n'avait jamais voulu être. Il ne pouvait pas se rendre quelque part sans qu'il soit interrogé sur son duel légendaire. Étudier dans la bibliothèque était pratiquement impossible malgré les efforts de Ron et Hermione pour l'en protéger.
La goutte d'eau qui fit déborder le vase fut lorsqu'un élève lui demanda à la volée alors qu'il tentait d'éviter un groupe de troisième année :
'Qu'est ce que ça fait de survivre au Sortilège de la Mort?'
Vraiment, certaines personnes n'avaient aucune décence. Il en tremblait encore de rage quand il se présenta dans le bureau du directeur après la question indiscrète.
Dumbledore n'avait pas eu besoin de savoir ce qu'il s'était passé pour comprendre la nature du problème, et il décida d'autoriser Harry à utiliser son bureau comme le sien s'il avait besoin de tranquillité pour travailler.
'Je pense que ce sera plus confortable que la Chambre des Secrets,' avait dit Dumbledore avec un clin d'œil.
Harry avait donc commencé par prendre la décision de s'y rendre une ou deux fois par semaine mais cela se transforma rapidement en une visite quotidienne. Ils commencèrent donc à construire une routine autour des études de Harry. Ils partageaient un thé et Harry se mettait à ses devoirs pendant que Dumbledore travaillait. Les visites de Harry se prolongeaient parfois jusqu'à tard donnant lieu à de passionnantes discussion autour des mystères de la magie.
Le garçon appréciait beaucoup le temps qu'il passait dans le lumineux et chaleureux bureau. Il s'y sentait à l'aise avec un sentiment de sécurité qu'il n'avait jamais connu dans ce monde auparavant. Sa vie n'était plus en péril, mais cela lui était très agréable de rester prêt de son mentor et d'étudier sous sa protection.
Il trouva aussi le temps de venir voir Supra aussi souvent que possible pour le plus grand plaisir du serpent. Il avait l'air heureux d'être de retour dans la Chambre et il était toujours ravi de voir son ami lui rendre visite. Dumbledore s'était assuré que personne au ministère ne poserait de questions à ce sujet, mais il fallait que le Basilic se montre discret. Harry n'avait jamais informé Dumbledore qu'il l'emmenait secrètement chasser dans la Forêt Interdite, et il fut toujours suffisamment précautionneux pour ne jamais se faire attraper.
Dumbledore l'avait aussi recommandé à un de ses amis. Un magizoo… machin. Harry n'avait jamais entendu parler de ce genre de profession mais apparemment, l'homme serait en mesure de l'aider avec Supra. Ce qui avait été un soulagement pour le garçon qui souhaitait que prendre correctement soin de son ami.
Comme il n'eut plus besoin de revenir chez les Dursleys, il passa ses étés entre le 12 Grimmauld Place et le cottage de ses parents qu'il entrepris de réparer avec l'aide de Ron et Hermione. Sirius aurait aimé passer plus de temps avec lui mais il comprenait que le garçon ait besoin de garder un peu ses distances. De toutes façons, hormis Ron et Hermione, il gardait ses distances avec à peu près tout le monde.
L'engouement autour de Harry Potter, l'Élu, le pourchassa même dans ses sixième et septième année. Avec le temps, il apprit à ignorer ce battage médiatique ainsi que les remarques et les coups d'œil. S'il n'y avait pas eu ses amis et Dumbledore, il serait probablement parti de Poudlard plus tôt.
Il ne se présenta pas à la cérémonie de remise des diplômes malgré les nombreux prix qu'il avait reçu, notamment pour services rendus à l'école et pour le plus haut score jamais obtenu à l'A.S.P.I.C de Défense Contre les Force du Mal. Sirius Black les récupéra pour lui dans un silence assourdissant.
Où était passé Harry Potter?
Pendant deux ans, personne n'entendit parler de lui bien que les rumeurs disaient que Ron et Hermione, maintenant mari et femme, recevaient fréquemment de ses nouvelles. En tout cas, une chouette blanche venait régulièrement leur rendre visite.
Dans ses derniers jours en tant que Ministre de la Magie, Cornelius Fudge tenta d'envoyer les Aurors à sa recherche, mais après une visite de la part de Dumbledore, il se rétracta immédiatement. Est-ce-que le directeur de Poudlard avait menacé le Ministre de la Magie? Les rumeurs les plus folles circulaient à ce sujet mais Fudge se garda de tout commentaire.
Enfin, la vie suivit son cours.
Par une journée ensoleillée de juin, Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, se trouva une nouvelle fois à court de professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Après le départ d'Ombrage, Kingsley Shacklebolt avait accepté d'occuper ce poste, mais sa récente nomination pour devenir directeur du Bureau des Aurors l'avait obligé à présenter sa démission. Dumbledore était en train de préparer une offre d'emploi à l'intention du Prophète quand il entendit un coup bref à la porte de son bureau.
Tous les étudiants étaient en examens et les professeurs en train de les surveiller. Il se demanda ce que Rusard pouvait bien lui vouloir par une journée aussi calme.
'Entrez!' Dit-il suffisamment fort pour être entendu.
La porte s'ouvrit sur un jeune homme aux cheveux noir de jais qui ne semblaient pas avoir vu de peigne de toute leur vie. Dumbledore ne jeta même pas un coup d'œil à sa cicatrice, le reconnaissant immédiatement.
'Bonjour professeur,' sourit Harry en se dirigeant vers son bureau. 'Salut Fumseck,' ajouta-t-il en direction du phénix qui le salua d'une note douce.
Le directeur se leva promptement de son fauteuil et en fit le tour pour venir serrer joyeusement la main du jeune homme. Ils s'assirent comme autrefois face à face sur les fauteuils devant le bureau et discutèrent du voyage de Harry et du temps qui avait passé.
'J'ai appris pour Shacklebolt,' dit enfin Harry en posant sa tasse de thé sur le bureau. 'Pour être honnête je me demande pourquoi il n'a pas été nommé plus tôt que ça.'
'J'ai bien peur que son allégeance à l'Ordre ne lui ait causé quelques préjudices,' dit Dumbledore. 'Il a fallu du temps pour que le ministère se réorganise, même après la démission de Fudge.'
'J'imagine qu'ils s'en veulent encore un peu d'avoir été aussi aveugles,' ricana Harry.
'Ai-je raison de croire que c'est la raison qui t'amène aujourd'hui?' Demanda Dumbledore en lui lançant son célèbre regard par-dessus ses lunettes.
'En partie,' répondit Harry. 'Je voulais avant tout voir l'école et vous parler. Mais, en effet, je voulais me renseigner au sujet du poste de Défense Contre les Forces du Mal.'
'J'étais justement en train d'écrire une annonce à ce sujet lorsque tu as frappé à ma porte,' dit joyeusement Dumbledore. 'Es-tu intéressé?'
'Je souhaiterais en effet que ma candidature soit prise en considération.'
'Hmm… Et puis-je en connaître la raison?'
'Êtes-vous surpris de ma demande?' Sourit Harry.
'Simplement curieux,' répondit paisiblement Dumbledore. 'Le Monde est à tes pieds. Si tu le voulais, tu pourrais saisir n'importe quel poste au ministère avec plus de perspectives qu'une chaire de professeur de Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard.'
'Vous savez aussi bien que moi que le pouvoir ne m'a jamais intéressé et ne m'intéressera jamais. Il est capable de corrompre même les meilleures personnes et une fois qu'on y a goûté, il se transforme en une soif inextinguible,' dit Harry avec dégoût. 'Je pourrais me retirer dans mon cottage à Godric's Hollow et y vivre une vie longue et paisible. À dire vrai, il s'agit du premier endroit où je me suis rendu en rentrant de mon voyage.' Harry se pencha en avant et posa ses coudes sur ses genoux. Il sembla soudainement absent. 'Mais je n'y ai pas trouvé ce que je recherchais. J'ai passé du temps avec Sirius à Grimmauld Place pendant mes dernières années à Poudlard et, même si j'ai beaucoup apprécié mon temps passé là-bas, je ne l'y ai pas trouvé non plus.' Il se leva et s'approcha de la fenêtre. Des élèves étaient en train de sortir du château, enfin libre de leurs examens. Les vacances d'été les attendaient et les jeux auxquels ils joueraient, les amis avec qui ils les passeraient étaient leurs seules préoccupations. Les seules préoccupations qu'un enfant devrait avoir.
'J'ai beaucoup voyagé et ait rencontré des gens fantastiques et des créatures merveilleuses,' reprit Harry d'un air rêveur. 'J'ai eu des moments difficiles et d'autres magnifiques. Mais peu importe les endroits que j'ai visité et ceux où j'ai vécu, je ne l'ai jamais trouvé non plus.'
'Et qu'est ce que tu recherchais?' Demanda Dumbledore d'une voix douce.
'À être chez moi,' répondit Harry en se détournant de la fenêtre pour faire face au directeur. 'Je ne me suis jamais senti autant chez moi qu'ici, à Poudlard. C'est la raison pour laquelle je souhaiterais présenter ma candidature à ce poste.' Il se tut quelques secondes avant d'ajouter avec un sourire : 'Je serais plus que ravi de faire la démonstration de mes compétences si nécessaire.'
Dumbledore eut un petit rire et dévisagea le jeune homme quelques secondes. Il se leva enfin et se dirigea de l'autre côté du bureau pour déchirer le parchemin sur lequel il avait écrit.
'Je crois que tous ceux qui ont appris à se défendre contre les Forces du Mal à partir du document que tu as laissé à Miss Granger ont eut les meilleurs résultats possibles à leurs examens,' dit-il avec un sourire bienveillant. 'Quant à tes capacités en la matière, qui suis-je pour les évaluer? Je laisserai le Conseil des Gouverneurs s'essayer à cette tâche s'il s'en sent capable.'
Harry sourit chaleureusement et serra la main que lui tendant Dumbledore.
'J'aurais cependant une demande un peu particulière au sujet de…'
'Supra est le bienvenu dans la Chambre sous les mêmes conditions que tes sixième et septième années,' répondit Dumbledore.
Harry hocha la tête avec reconnaissance. Son sourire était si heureux et sincère que Dumbledore revit pendant une fraction de seconde le garçon qui lui avait sourit après avoir été placé à Gryffondor.
Une clameur de joie et de rires s'éleva de la pelouse du château et Harry et Dumbledore jetèrent un coup d'œil par la fenêtre pour voir que les élèves avaient commencé une fête pour célébrer la fin de l'année. Ils n'avaient toujours pas remarqué Rusard qui étaient en train de se précipiter vers eux pour rétablir l'ordre.
'Bienvenue chez toi, Harry Potter,' murmura Dumbledore.
DONE! Enfin :D
Ce fut plus long que ce que je pensais.
Alors comme je l'ai dit plus tôt, cette histoire un tantinet plus sombre qu'une autre que j'avais écrit avant "The only one he ever fully trusted" où j'explore beaucoup plus certaines relations, notamment avec Rogue.
De ce que j'ai vu dans les commentaires, ça vous a plutôt plu et il y en a beaucoup qui apprécient Rogue. Donc je crois que je vais m'atteler à la traduction des 62 chapitres composant cette histoire... XD
Le rythme de parution sera plus lent que "Harry, juste Harry" car je dois écrire en parallèle la suite de cette histoire ainsi que la troisième histoire encore plus sombre.
Et puis après, je les traduirai sans doute.
En attendant prenez soin de vous et je vous laisses sur un extrait d'un poème magnifique qui fut ma source d'inspiration.
Méfait Accompli!
Extrait de "La Nuit de Décembre" d'Alfred de Musset
LE POÈTE
[...]Partout où, sans cesse altéré
De la soif d'un monde ignoré,
J'ai suivi l'ombre de mes songes ;
Partout où, sans avoir vécu,
J'ai revu ce que j'avais vu,
La face humaine et ses mensonges ;
Partout où, le long des chemins,
J'ai posé mon front dans mes mains,
Et sangloté comme une femme ;
Partout où j'ai, comme un mouton,
Qui laisse sa laine au buisson,
Senti se dénuder mon âme ;
Partout où j'ai voulu dormir,
Partout où j'ai voulu mourir,
Partout où j'ai touché la terre,
Sur ma route est venu s'asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.[...]
LA VISION
- Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l'ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j'aime, je ne sais pas
De quel côté s'en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.
Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m'as nommé par mon nom
Quand tu m'as appelé ton frère ;
Où tu vas, j'y serai toujours,
Jusques au dernier de tes jours,
Où j'irai m'asseoir sur ta pierre.
Le ciel m'a confié ton coeur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin ;
Mais je ne puis toucher ta main,
Ami, je suis la Solitude.
