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Loki, messager de mauvaises nouvelles malgré lui :o


Chapitre n°28 :

Cinq cent quarante ans


« Le bonheur en partant m'a dit qu'il reviendrait. »

- Jacques Prévert


Ce soulagement fut rapidement noyé dans la sidération, pas plus tard que le lendemain.

- Je... je suis donc restée en stase... dans la carbonite... pendant près de cinq cent quarante ans ?! balbutia Sirannon en terminant sa phrase dans un cri haut-perché.

Comme promis, le Prince sorcier était revenu la voir après s'être assuré du calendrier galactique standard. Elle pouvait vaguement voir sa forme, debout au pied de son lit, lui faisant face.

Sa vision défaillante la préoccupait cependant bien moins que la nouvelle effarante que Loki lui avait transmise.

- Mais... mais c'est impossible ! poursuivit-elle presque hystériquement. Personne n'a jamais survécu autant de temps dans la carbonite ! Ce n'est même pas censé enfermer des êtres vivants !

- Personne n'a probablement jamais tenté une expérience aussi longue ? suggéra-t-il. Ceci dit, les faits sont bien là...

- C'est tout simplement impossible..., s'entêta-t-elle dans un murmure.

- Je suis navré pour vous..., fit doucement Loki. Votre famille...

- N'a pas survécu aussi longtemps, lâcha Sirannon avec amertume. Il n'y a plus personne...

Elle fondit en larmes, incapable de se retenir plus longtemps.

Une main douce et froide se posa sur son bras.

- Asgard ne vous abandonnera pas, promit Loki à mi-voix. Nous allons vous remettre sur pied, et ensuite, nous ferons tout pour trouver la meilleure solution. Je vous le promets.

- Je... je retournerai s-sur Ciu-ciutric... et... et... j'essaierai d-de me rec-construire une v-vie...

- Si c'est ce que vous voulez vraiment, nous vous y aiderons. Mais avant, il vous faut impérativement guérir...

- À qu-quoi bon ? le coupa-t-elle. J'aurais dû mou-mourir... dans cette maudite carbonite !

- Et pourtant, vous êtes encore là. L'univers doit vous avoir réservé un destin exceptionnel...

- Ou t-tout simplement la p-pire malchance possible !

Loki ne répondit pas. Il serra encore plus fort sa poigne sur son bras. Sirannon devina qu'il ne devait plus avoir les mots pour la réconforter dans un tel désespoir.

Comment pourrait-elle se sentir autrement, alors même que tout espoir de revoir sa mère – et de se venger de Cognus – venait de s'envoler sous ses yeux ?