Très chers lecteurs,

Si vous avez droit à un chapitre déjà c'est parce que tous, vous êtes merveilleux et incroyables et que vous m'avez tlmt soutenu et motivé que j'en suis là. Merci ! merci à vous tous pour l'aventure partagée... Vous le sentez aussi ? Ce goût de fin ?

je vous laisse aller lire...J'vous préviens. C'est épique. Genre...vraiment vraiment très épique.


Chapitre 18


Il écarquilla les yeux quand, pour la seconde fois, Nazarov encaissa un sort qui lui brûla une partie du ventre. Il saignait. Boitait. Semblait sur le point de s'écrouler

Il le vit se jeter au sol pour éviter encore une fois de se faire blesser et rouler à terre, le souffle court, le visage en sang. Et pourtant, le russe ne semblait pas plus ému que ça. Son visage n'exprimait qu'une sorte de froide détermination.

Une détonation fit gronder la terre et un nuage de fumée lui brouilla la vue, face à lui, désormais, Serpus aux prises avec Vospicus.

Azarias n'était pas le seul traître… Le mentor du slave avait également pris le parti de Circé.

Tirant sur ses poignets une nouvelle fois, il chercha à attirer l'attention de Nazarov. Il devait retirer le sort qui le maintenait immobile et, surtout, le détacher.

Sauf que cela ne servirait à rien… Il n'avait plus de magie…plus de baguette…au pire, il pourrait juste servir de diversion…de bouclier… Il sentit une brusque douleur au niveau de son torse et poussa un long gémissement derrière le bâillon qui s'enfonçait dans sa bouche, déchirant doucement ses lèvres, du sang se mêlant à la salive sur son menton.

Il était pathétique. Inutile. Garçon. Stupide. Bon à rien. Monstre.

Il sentait les vagues d'angoisses remonter petit à petit le long de son corps alors que des mains glacées se posaient partout sur lui. Il sentait la douleur l'envahir alors que son cœur semblait être enfermé dans un étau que l'on serrait petit à petit, inexorablement, l'étouffant, le pressant, l'écrasant.

Qu'est ce qu'il se passait…? Quelque part, loin de là, au fond du ravin de détresse qu'était son esprit, il l'entendait, cette voix, celle de son instinct.

Quelque chose se passait.


Poussant un grondement de douleur, il leva les mains et siffla, en russe, psalmodiant une vieille formule qu'il n'avait pas utilisée depuis bien longtemps.

Il vit, autour de lui, l'herbe noircire et les fleurs faner. Il vit les quelques arbustes perdre leurs feuilles et se dessécher alors qu'une sorte de fumée noire rampait au sol, se dirigeant rapidement jusqu'à son adversaire.

Il le vit froncer les sourcils avant de sourire.

- Alexei ! La magie noire ? Je savais que tu en faisais régulièrement usage…mais ce sort ! Quelle merveille ! Apprends-le moi !

Cet homme était intouchable… Il avait beau lancer sortilège après sortilège, d'une pirouette il esquivait… Il était puissant… Ses sorts à lui étaient dévastateurs et, petit à petit, le cimetière s'était transformé en un champ de ruine… Les pierres tombales était saccagées, la terre retournée et par endroit, un feu noir dévorait la végétation.

Il avait vaguement eu conscience des cris, des hurlements et des sorciers quittant leurs domiciles alentour après que Vospicus ait invoqué un feudeymon qui avait enflammé tout le quartier.

L'air était brûlant et, partout, la cendre envahissait le paysage, des débris calcinés voletant autour d'eux alors que le crépitement du bois et les hurlements d'agonies des maisons faisaient rage.

Le grondement du feu était assourdissant et il avait du mal à respirer. Il se releva, foudroyant la Langue-de-Plomb du regard.

- Pourquoi…nous avoir… predannyy, trahis ?

- Pourquoi ? Parce que mon objectif prévaut bien entendu !

Il le vit rire avant de le forcer, à nouveau, à se mettre en position défensive, il allait attaquer quand il stoppa. Net.

Azarias se tenait à présent aux côtés de Potter. Il s'était penché sur lui et avait emprisonné son menton entre ses doigts, lui souriant, son regard brûlant d'envie.

- Et parce que j'ai enfin trouvé la personne qui me conduirait à elle


Il avait besoin de voir Potter. Besoin de le sauver. Il avait besoin qu'il vive. Mais quand il se retrouva, comme le reste des sorciers, brusquement jeté dans - ce qui, un jour, avait été un quartier sorcier relativement calme- un brasier géant semblant tout droit sortir des les enfers, il eut peur.

Peur d'arriver trop tard. Peur de le retrouver dans un état proche de la mort.

Tout brûlait.

Autour de lui, c'était le chaos, des sorciers, à peine habillés, quittaient les lieux en criant. Des femmes, des enfants, étaient traînés loin du danger alors que des aurors commençaient à transplaner sur les lieux, tentant de coordonner l'évacuation et le secours aux civils.

Un feudeymon.

Il vit la créature magique monstrueuse se ruer sur un nouvel immeuble et le dévorer en quelques secondes, les poutres de la charpente s'écrasant, calcinées, au sol, faisant trembler le sol alors qu'un nuage de cendres incandescentes envahissait la rue.

Le temps semblait suspendu alors qu'il promenait son regard sur le tout… Le cimetière. Il devait rejoindre Potter.

Détournant le regard des scènes de misères autour de lui, il tourna la tête et vit Granger sembler reprendre ses esprits à sa droite.

- Malefoy.

Il tourna la tête et tomba sur Weasley. Le sorcier roux semblait à peine lui-même. Le visage fermé, le regard sombre, il tenait sa baguette devant lui, les sourcils froncés, la mâchoire crispée, il avait déjà le visage noirci par la fumée.

- Le cimetière est au bout de la rue. Pour y arriver, il va falloir passer devant ce …cette chose…

Il désigna le feudeymon et frémit.

- Allez-y. Severus et moi nous occuperons de tenir cette chose à distance…

Son père s'était avancé, le visage impassible, l'air tout à fait à son aise dans le chaos ambiant, il avait nonchalamment sorti sa baguette pour empêcher une cheminée d'écraser une sorcière et ses enfants qui couraient se mettre à l'abri. Merlin. Il tourna lentement son regard vers son Parrain et le vit s'avancer vers lui.

- Je vous prierais, Monsieur Malefoy, de me ramener mon fils en vie.

Il allait répondre…quand il le vit lui tendre la cape d'invisibilité avant de se tourner et de donner la baguette de sureau à Weasley.

- Vous avez toujours la pierre Miss Granger…

- O…Oui Professeur…

- Bien. Il semblerait que Monsieur Potter ait besoin de cela.

Il ne leur lança pas un regard de plus, se tournant, il remonta les manches de sa robe et s'avança, sans crainte, en direction de la créature magique. Levant sa baguette, il la pointe sur celle-ci et, distinctement, se mit à psalmodier.

Son père rit avant de rejoindre l'ex-espion, lançant sortilèges à tout va pour le protéger pendant son incantation.

- Malefoy…?

- On y va.


Le noir l'envahissait petit à petit… Il pouvait sentir le froid sur sa peau alors qu'il sentait quelque chose se réveiller, gronder au fond de son corps, il se sentait comme au bord d'une falaise, le coeur au bord des lèvres alors que la douleur se propageait petit à petit dans chacune de ses terminaisons nerveuses.

C'était comme d'être écartelé… Comme si, petit à petit, il assistait…

Écarquillant les yeux, il poussa un hurlement derrière le bâillon qui, maintenant, déchirait ses joues et s'arqua, tendant les chaînes qui le maintenaient à genoux devant la statue de la Mort.

Il avait l'impression de voir, sous ses yeux, ce sablier, celui de sa vie, se vider doucement. Grain après grain, il le voyait inexorablement lui rappeller le temps qui passe.

Il avait mal. Il avait envie de pleurer. Il pleurait. Il sentait ses yeux le piquer, le brûler alors que ses poumons s'emplissaient de fumée, ralentissaient petit à petit…

Est-ce qu'il mourrait ?

Non…c'était différent de la dernière fois…Ça n'avait rien de la douce anesthésie qu'il avait connue… C'était comme la fois où il avait avalé cette potion avec Dumbledore… Une douleur qui vous déchirait les entrailles, vous éventrait et vous déchiquettait, il avait l'impression qu'on lui broyait la colonne vertébrale et qu'on serrait son coeur, des griffes s'y plantant pour lui donner envie que tout s'arrête.

Autour de lui, la température de l'air chutait à une vitesse affolante, son souffle formant un nuage de buée, isolé au milieu d'un brasier immense, il était là, agenouillé, priant, face à la Mort.

Allait-elle enfin le rejoindre ?


Oui ! oui ! Ils pouvaient les sentir approcher, il pouvait deviner qu'ils étaient là…Qu'ils les avaient apportés…

Il vit le jeune Harry Potter pousser un hurlement, se cambrer… Était-ce les premiers signes de sa venue ? Allait-il enfin pouvoir la voir, lui parler ?

Il rit, fasciné, il était planté là, à quelques mètres du survivant, répondant sans y penser aux attaques contre lui, il riait, son corps couvert de chair de poule, l'anticipation le paralysant d'une joie sans nom.

Il avait réussi. Il allait la rencontrer. Il pourrait alors lui demander une faveur… Le sorcier agenouillé sur l'herbe humide pleurait. Le regard dans le vide, il semblait voir quelque chose dont lui seul serait le témoin.

Hanté. Il était hanté et c'était sublime. Magnifique. Le sang gouttait sur son menton de ses joues qui, petit à petit s'ouvraient un peu plus à chaque instant. Stupéfié, il ne pouvait faire le moindre geste, soumis à son destin.

Il avait fait plié le Sauveur du Monde. Il l'avait fait s'agenouiller et l'avait rendu incapable.

Il avait su dès le début qu'il perdrait ses pouvoirs… la magie noire qui l'avait pollué lui avait permis de devenir puissant pendant quelque temps, mais, ensuite, elle l'avait sali, souillé. Elle avait étouffé sa propre magie et maintenant, elle s'était complètement évaporée, le laissant seul et sans défense.

Et lui qui avait cru que leur séance étaient faite pour l'aider…Non…Il avait uniquement récolté des données, ajustant son plan pour agir au bon moment… Il avait soigneusement tout planifié… De leur rencontre à leurs discussions. Il avait déterré le passé du sorcier pour mieux pouvoir le manipuler…

Et enfin, il assistait au point d'orgue de toute sa stratégie ! Prit d'une joie enfantine, il chantonnant dans sa tête.

Albus avait perdu ! Il avait gagné !

Se mordant la lèvre inférieur, il fit un mouvement nonchalant de la main et ne prit même pas la peine de voir le slave volé à travers le cimetière et s'écraser avec violence contre une des barrières de fer forgé, son dos s'enfonçant avec force sur un des piques de celle-ci, l'y empalant.

Il n'avait d'yeux que pour Potter et ce qui était en train de se passer.


Elle courait. Elle courait à en perdre haleine, évitant les flammes et ce qui, petit à petit, en sortait. Merlin. Des inferis.

Plus loin, Vospicus et Serpus semblaient se battre. Les deux Langues-de-Plombs étaient en sang, se faisant face, leurs yeux étaient animés d'une lueur dangereuse, brûlante et des créatures tout droit sorties des enfers sortaient de partout.

Inferis, ombres mais aussi des sortes de choses rampantes et couvertes d'une substance visqueuse qui faisait fondre les pavés après leur passage.

Ne s'arrêtant pas sur les détails, elle courait. Ils s'étaient séparés pour éviter que les reliques ne soient au même endroit en même temps. Autour d'eux, des aurores avaient rejoint les rangs, s'opposant au Groupe de Circé et ses sbires.

Elle trébucha et tomba à genoux, hoquetant de douleur quand sa peau s'ouvrit sur la pierre mais elle n'eu pas le temps d'y réfléchir, déjà, un bras puissant la soulevait et la forçait à se remettre debout.

- Cours !

Blaise. Essoufflé, la baguette à la main, il l'avait tirée en avant, courant lui aussi, une tache de sang noircissant son pull. Elle évita d'y penser. S'il pouvait courir alors tout irait bien…

Elle reprit le rythme, sautant au-dessus des corps qui jonchaient le sol, dérapant dans une flaque de sang, cognant contre un sorcier en train de se battre.

Son objectif était là, juste là. Elle ne pouvait pas échouer.

La dernière fois, elle avait été bloquée par son bouclier…Par sa bulle. mais cette fois, cette fois elle y arriverait. Elle serait là pour lui, elle lui apporterait de l'aide. Elle lui promettait de vivre.

Harry Potter. N'allait pas. Mourir.


Il vit, plus loin, Granger trébucher, Blaise la récupérer au sol et la tirer vers lui.

Le regard mortellement froid, il avançait également, tournant à l'angle d'une rue, choisissant délibérément de ne pas prendre le même chemin, il pointe sa baguette devant lui et acheva, sans même y penser, un sorcier qui appartenait à circé.

Il n'avait pas le temps. Il ne l'avait plus. Il devait rejoindre Potter et lui donner la reliques…Ensuite…Il verrait.

Pointant à nouveau sa baguette devant lui, il fit face aux trois sorciers qui, lentement, cherchaient à l'encercler. Ils n'avaient pas la moindre idée de ce qu'ils faisaient. De qui il était.

Il s'était entraîné des mois durant en prévision de ça. Il avait suivi des leçons spéciales avec son père, avec Severus. Il avait exigé d'être formé à tuer. A devenir suffisamment létal pour que, le jour ou Potter aurait besoin, il soit capable de mettre ses ennemis à genou devant lui.

Souriant lentement, il fixa le premier homme et murmura un sort. Le sorcier prit feu sous les hurlements de ses compagnons, mais aucun n'eut le temps de réagir. Le deuxième fut, brutalement, incapable de parler, portant les mains à sa bouche, il fut victime d'une hémorragie massive, le sang sortant par tous les orifices… Quant au dernier, tétanisé, il balbutia quelque chose.

Il n'entendit rien, marchant sur son cadavre encore chaud après qu'un sectum sempra l'ait éviscéré.

Il avait atteint, cette fois, les limites de sa patience. Il n'avait jamais aimé qu'on touche à ses jouets. Il détestait prêter ce qu'il aimait…

Et encore une fois, on avait cherché à lui enlever Potter…. C'était trop. Cette fois, quel que soit ce qu'il trouverait en face de lui, il l'anéantirait.

Quel que soit leur but, leur identité, il mettrai fin à leur pathétique petite existence et leur ferait, au passage, regretté de s'en être pris à sa famille…

Avant qu'il n'ait eu le temps de penser à autre chose, il sentit un poids brûlant lui tomber dessus, le clouant au sol. Poussant un hurlement de rage, il se tourna sur lui-même et enfonça sa baguette dans la gorge du sorcier.

- Avada kedavra !


Il courait. Évitant les sorts, il serrait contre lui la gamine qu'il avait récupéré de justesse des griffes d'un inferi. Il devait trouver quelqu'un à qui la confier. Il devait rejoindre le cimetière avant que quelque chose de mal ne se produise encore une fois.

Avisant au loin ses deux frères, il se rua jusqu'à eux et jeta presque l'enfant dans les bras de Georges. le sorcier, les sourcils froncés, serra la petite contre son torse alors que son jumeaux s'emparait du bras de leur petit frère.

- Ron…Fais attention..

- Je sais…

- Ecoute…on a…reçu une nouvelle information…Ca te poussera peut-être à être prudent

- Fred…j'ai pas le...

- Nazarov est en vie

Quoi ?

Il écarquilla les yeux, son souffle se coupant alors qu'au fond de son esprit, cette porte qu'il avait barricadée de lourde chaîne semblait s'agiter… Un bruit sourd en venant, comme des coups…

- Il est vivant et il est ici…

Un long frisson parcourut sa colonne alors qu'il pensait à respirer à nouveau. Il était…vivant ? Il posa un regard incertain sur le visage noirci de son frère et hésita.

- Je te jure que c'est vrai Ron…

Il sentit son nez le picoter…et ses yeux s'emplir de larmes alors que sa gorge se nouait, le rendant incapable de prononcer le moindre mot… Il hocha juste la tête à l'attention de Fred et eu une sorte de grimace qu'il aurait voulu plus comme un sourire.

- Maintenant vas-y. Harry n'est pas le seul qui ait besoin d'aide.

Il hocha la tête et tourna les talons, se mettant à courir comme un dératé, mettant toute sa force dans ses jambes, les larmes coulant librement sur ses joues, traçant des sillons de peau claire sous la couche de suie qui collait à sa peau.

Baguette en main, il stupéfia plusieurs sorciers, tua les inferis se mettant sur son chemin. Il n'avait pas le temps. Il devait absolument les atteindre.

Il allait l'aider cette fois. Il réussirait la mission qui lui avait été confiée ! Et ensuite, il s'occuperai de Nazarov.

Et cette fois, cette guerre-là ne lui prendrait personne.

Pas encore.


Glissant le long de la barrière de fer forgé, il sentit la herse déchirer furieusement la peau de son dos, les muscles et les tendons, s'enfonçant dans sa chair alors que le sang, chaud, inondait petit à petit le sol autour de lui.

La vision trouble, gémit quand il entendit le hurlement étranglé du survivant…

Non…

Il ne pouvait pas perdre connaissance. il n'avait pas le droit. Il devait garder les yeux ouverts. Il en mourrait peut-être mais il ne le laisserai pas tout seul.

Il savait ce que c'était d'être seul. De n'avoir personne. De se sentir isolé et perdu alors que le froid vous envahis. Cette sensation dégoûtante de n'avoir rien.

De n'être rien au monde. Juste un pion. Une chose. Un objet à peine humain… De se retrouver aux portes du désespoir et de la douleur sans personne pour vous tenir la main…

Il gémit encore… Du sang envahissant sa bouche… Il releva les yeux et croisa le regard vide du sauveur du monde.

Alors… Il lui sourit.

Il lui sourit vraiment. Comme quelqu'un qui avait été important pour lui. Comme quelqu'un qui devait savoir qu'il avait compté…

Il lui sourit pour lui rappeler leurs entraînements. Leurs missions et les moments à se saouler dans les bars. Il lui sourit pour lui rappeler qu'il l'avait sorti des ténèbres pour lui présenter la personne qui était sa préférée au monde.

Il lui sourit pour qu'il se rappelle qu'ils étaient amis. Qu'il avait tenu sa promesse tout en tentant de la contourner. Il voulait qu'il se rappelle que dans tout ce chaos quelqu'un était là pour le voir.

Il vit alors ses yeux verts briller une seconde avant qu'ils ne s'éteignent encore…

Mais il avait reçu le message. Il en était sûr… Laissant doucement sa tête retomber en arrière, il ferma les yeux.

Maintenant…il allait...

- Nazarov !


La douleur était insupportable. Violente. Mauvaise. Noire.

Il se sentait petit à petit se vider de tout ce qu'il faisait qu'il restait en vie, c'était un sentiment étrange. Entre la torture et la peur. Il savait qu'il ne saignait pas…Mais il avait l'impression d'avoir une plaie béante par laquelle coulerai son sang…

Mais au fond, il savait qu'il ne s'agissait pas de ça… Sa magie… mourait. Et le sentiment de perte immense qu'il en retira était assourdissant…

C'était comme de se sentir déchiré… Incapable de supporter la vérité, il suffoquait, littérallement. Sa tête tournait et son corps s'était mis à trembler.

Il pleurait. Il pleurait parce que, au fond, silencieuse, il suppliait quelque chose, quelqu'un de ne pas le laisser devenir un cracmol… Il suppliait pour ne pas qu'on lui enlève ça aussi…

"Rends-le moi"

Brusquement, il releva la tête.

Il connaissait cette voix. Il en avait rêvé à de nombreuses reprises… Et là, d'un coup, il n'était plus dans le cimetière… Il était là, devant le pont de pierre…

De l'autre côté, la silhouette toute vêtue de noire semblait attendre… Elle pointa un doigt squelettique sur lui et resta silencieuse….

Et puis le décor s'efface et il vit, plus loin, Nazarov. Il était couvert de sang…Littéralement… Il releva la tête, l'effort lui donnant envie de vomir et il croisa son regard.

Il ….souriait ?

Pourquoi ?

Parce qu'il savait qu'il allait mourir ? Non ! Il ne devait pas mourir ! Ron avait besoin de lui…Ron ne pouvait pas encore perdre quelqu'un…. Non…ce n'était pas ça…

Il sentit son coeur se serrer, encore. Nazarov savait. Il voulait juste lui rappeler qu'il était là… n'est-ce pas ?

Nazarov… Etait probablement le sorcier qui, même avant lui, avait le plus souffert… Il avait été éduqué dans la douleur, on avait tué ses seuls repères devant lui… Il avait été obligé de creuser lui-même leur tombe… Avant de subir séance de torture, interrogatoires, entraînements et missions. Il avait tué pour la première fois, il avait huit ans. Un de ses camarades.

Ils appellaient ça "la sélection" à la Koalitsiya. Tuer ou se faire tuer… Alors il avait fait ce qu'il fallait pour survivre… Et lui, personne n'était venu le sauver quand il était jeune…

Alors il savait…Il savait ce qu'était la solitude et que de porter une tristesse si profonde, si lourde, qu'elle vous écrasait au fil du temps…

Il lui avait dit, il y a quelque temps, qu'il lui serait redevable à vie…Il n'avait pas compris pourquoi… Mais, avec ce sourire, c'était comme s'il payait sa dette…

Et là, d'un coup, il était à nouveau devant le pont.

Devait-il traverser ?


Oh mon dieu ! Ils avaient réussi à traverser les dernières mètres qui les séparaient encore du Cimetière, dépassant Serpus et le mentor du russe quand elle avait buté sur un corps.

Elle s'était figée et Blaise avait écarquillé les yeux. Juste là, sous leurs yeux, Nazarov. Il avait le corps couvert de sang et un liquide carmin imprégnait leurs chaussures alors que la flaque semblait s'agrandir de minute en minute.

Elle sentit un haut le cœur la secouer et se rua à quelques pas pour vomir. Elle pleurait à présent. Les larmes, brûlantes, coulaient sur ses joues alors qu'elle s'essuyait la bouche d'un revers de main, tremblante, elle posa à nouveau le regard sur le russe qui était trop pâle… Non…

Si jamais Ron le trouvait là…Non…

Elle se sentait paralysée.. Perdue… Son cœur battait trop fort après avoir autant couru et le sang sur ses pieds semblait s'obnubiler…

Elle avait…les chaussures…couvertes du sang d'un ami… Elle comprit à peine que Blaise, lui, venait d'interpeller le sorcier, cherchant à lui faire ouvrir les yeux… Son regard faisant le tour des lieux

Là, au milieu d'un immense brasier, le cimetière était…dévasté…Des tombes avaient été retournées, les inferis en sortant alors que certaines stèles étaient détruites, les débris éparpillés partout. Des cratères avaient été formés un peu partout, sûrement à cause d'impacts de sorts… et là…plus loin, face à une statue ressemblant à la faucheuse, Harry.

Il était agenouillé, la tête baissée, et semblait inerte.

- Hermione ! Hermione par Merlin!

Revenant sur terre, elle sursauta et se tourna vers Blaise, le regard hagard, les pupilles dilatées, elle fixa le métisse, les mains couvertes de sang, tourner délicatement le sorcier et mettre à jour la blessure absolument immonde qui déchirait son dos… Seigneur.

- Envoi un patronus à Severus ! Nous avons besoin d'aide !

Elle hocha la tête, saisi sa baguette mais… mais là, tout de suite, elle n'avait pas la moindre pensée heureuse qui lui venait en tête…rien…

Elle se sentait…vide. Seule… et elle avait peur. Tellement peur…

- HERMIONE PAR LES ENFERS !

Il avait crié. Blaise ne criait jamais, elle revint de nouveau à la réalité et lui jeta un regard suppliant. Elle…avait besoin d'aide.

- Pense à quand je t'ai posé la question !

Hochant la tête, elle se concentra aussi fort que possible sur ce souvenir et, levant sa baguette, murmura la formule. Une petite loutre sous forme éthérée se rua en dehors du cimetière à son plus grand soulagement.

- B…Blaise….Harry…

- J'ai vu! Mais les autres ne sont pas là, alors d'abord Nazarov !


Il poussa un hurlement de rage alors qu'il se débarrassait d'un nouvel inferi, cela n'en finissait pas. Coincé au fond d'une ruelle, il ne pouvait pas avancer alors que les corps putréfiés ne cessaient de s'avancer vers lui.

Il devait pourtant absolument passé… Il devait y arriver et remettre sa Relique à Potter. La relique ! Sortant de sa poche la cape, d'un sort, il lui rendit sa taille et, sans attendre, l'enfila. Invisible, se rua à travers les créatures qui, perdues, cherchaient leurs cibles, s'attaquant entre elles.

Laissant la cape sur ses épaules, il fila en direction du cimetière, il vit, au loin, son père et son parrain continuer de faire face au Feudeymon.

Severus boitait, il semblait être blessé, quand à son père, il avait vu du sang sur sa chemise… Détournant délibérément le regard, refusant de se laisser distraire par quoi que ce soit, il se remit à courir.

Sur le chemin, il croisa des aurors, morts ou vifs. Des créatures, et même quelques connaissances… Finnigan ou encore Londubat… Tous faisaient partie d'unité du Minisitère venu en renfort... Plus loin, Kingsley était en train de crier des ordres à une unité d'aurores…

Et puis les jumeaux Weasley…

Et pendant un instant, il eut comme une impression de déjà-vu. Il n'y avait rien à faire, quelque chose le but, quelque soit l'époque, la guerre était une chose misérable et laide.

Essuyant la sueur qui coulait sur son visage, il tourna à l'angle d'une nouvelle rue, arrivant sur l'arrière du cimetière. Enfin. Poussant le portail, il se rua à travers les allées déchirées des tombes.

Il grimaça de dégoût en notant la présence de cercueils et même de quelques cadavres en décomposition. L'odeur de brûlé se mêlait à celle de la mort et il avait l'impression de suffoquer.


Bien… Très bien…Il ne manquait plus que la dernière relique et enfin, ils pourraient assister à sa venue…

Se frottant doucement les mains, il sourit alors, qu'au loin, il voyait le dernier sorcier attendu se joindre aux festivités…

Parfait….C'était…absolument parfait.

Tout commençait...


Il sauta par-dessus la barrière et, au loin, il vit Malefoy arriver aussi par le sud du cimetière.

- HERMIONE !

La sorcière, accroupie au sol du côté de l'entrée ouest, releva les yeux et les écarquilla quand elle le vit courir…Elle se leva…lentement... et après avoir plongé sa main dans sa poche, en sorti le petit sac de velours qui contenant la pierre.

Serrant la mâchoire, il fit de même, s'emparant de la baguette de sureau. A sa gauche, Malefoy, venait de retirer la cape d'invisibilité de ses épaules… Et alors que le temps semblait ralentir, il vit Hermione courir dans leur direction.

Harry était leur destination. Ils devaient le rejoindre. Il avait les muscles qui le brûlaient, les poumons complètement encrassés par la fumée et il ses larmes creusaient toujours des sillons sur ses joues mais il avançait.

Hermione, elle, semblait ailleurs… Son visage était vide d'expression, comme si son esprit était absent mais que son corps, guidé par l'adrénaline, réagissait pour elle…

Pas après pas, mètre après mètre, ils se rapprochaient. Et puis, brusquement, le temps reprit ses droits et Malefoy drapa Harry dans la cape d'un mouvement ample, s'écrasant à ses côtés ,alors que lui-même et Hermione, tombaient à genoux devant lui, posant les reliques entre ses mains jointes.

Et il l'entendit supplier.

- Harry. Harry je t'en supplie ! Cette fois vis ! je t'en prie ! Dis nous que ce n'est pas trop tard je t'en prie…

Malefoy, lui, était à genou également, le souffle court, il fixait le visage du survivant, ses joues déchirées, le sang gouttant de son menton, et la haine agita le regard clair du serpenter.

A bout de souffle, le goût du sang envahissant sa bouche, il chercha les mots pour implorer le survivant à son tour quand, tout d'un coup, un bruit strident et rugueux détourna son attention. Tournant la tête d'un coup, il eut juste le temps de se jeter sur Hermione avant que la statue de la faucheuse ne la décapite.

La mort, face à eux, venait de bouger, la pointe de sa lame maintenant posée sur la nuque du survivant. Tout autour d'eux était en train de geler, de flétrir et, une peur absolue se saisit d'eux.

Il vit Hermione devenir pâle, son regard se dilatant à l'extrême. Malefoy, de son côté, avait précipitamment reculé.

- Rends-les moi.

La voix, éthérée, glaciale, lui donna envie de mourir….C'était…comme de faire face aux détraqueurs mais en cent fois plus puissant… Il sentait presque la vie lui être arrachée… Jusqu'à ce que deux bras ne le tirent vivement plus loin.

Il toucha quelque chose de gluant, releva la main, la trouva couverte de sang. Levant les yeux, il se figea…. là, à côté de lui, le corps sanguinolent de Nazarov…

Non…


Il sentit à peine les mains froides de son parrain le tirer hors de là alors que son père, lui, s'occupait de soustraire Weasley à la terreur, aux côtés de Zabini qui s'occupait de Granger.

Il n'avait d'yeux que pour Potter… Potter qui n'avait pas fait le moindre geste alors que les reliques étaient enfin entre ses mains… Il ne bougeait pas. Respirait juste.

Et puis maintenant, il était là, agenouillé face à la mort qui, de sa lame, le menaçait.

- Rends-les moi.

Elle avait murmuré ces mots, une seconde fois et il écarquilla les yeux… Est-ce-que… C'était ça qui devait achever toute cette histoire ? Rendre à la mort ce qui lui avait appartenu ?

Se dégageant de l'étreinte de son parrain, il chercha à avancer mais tomba à genou dès que l'aura glacial le percuta.

- P…Potter…Salazar…Ouvre les yeux ! Je…Je sais…ce que tu dois faire !

C'était tellement évident ! Ils avaient eu les indices sous les yeux et personne n'avait pensé à quelque chose d'aussi simple ! Cybèle l'avait dit !

Toute chose avait un prix !

- Draco ! Ne t'approches pas !

- Laisse-moi y aller Severus !

- Non !

Il se débattit encore jusqu'à se tourner, furieux vers l'ex-espion et siffler.

- Lâche-moi.

Il croisa le regard sombre, l'affronta jusqu'à, ce que, lentement, l'homme ne détache, un à un, ses doigts de son bras.

Se détournant, il avança à nouveau. Il avait la solution. Il savait ce qu'il devait faire.

Et si cela marchait, il allait, cette fois, le sauver.


Il sentit des doigts chauds sur sa joue, puis quelque chose sur ses lèvres. Il connaissait cette odeur…. Avec un effort, il ouvrit à demi les yeux et chercha à faire le point, à voir.

Mais il sourit. Il n'avait pas besoin que sa vision soit parfaite pour reconnaître la couleur auburn de ses cheveux.

La tête lui tournait alors qu'il sentait petit à petit ses doigts s'engourdir. Il ouvrit la bouche, ignorant le goût immonde du sang sur sa langue et tenta de parler. Seule une toux passa la barrière de sa bouche et il grimaça de frustration.

- Nazarov. Écoute. Bouge pas, tu saignes. t'as une immense plaie au dos…Merlin…je sais pas qui a fait ça…ne..bouge pas okay ? je… le professeur Snape est là…il..il va nous aider…

- Detka…

- Oui..oui je suis là…je..tu sens ma main ? je serre la tienne…accroche toi okay ? Je…s'il-te-plait…ne me laisse pas…

Il avait la voix rauque… Mais tout allait bien…Il n'allait pas mourir. N'est-ce pas…? Hochant la tête, il ferma à nouveau les yeux.

- Non…non ! Ferme pas les yeux… Me..Merlin je… j'ai besoin… juste…pars pas… pars pas s'il te plait…

C'était déchirant… Il ouvrit doucement les yeux à nouveau, c'était comme de sentir son propre cœur s'ouvrir en deux. Il sentait ses doigts trembler contre les siens. Et il entendait, autour d'eux, les explosions, les cris. Il entendait le feu consumer tout ce qu'il touchait et Malefoy hurler quelque chose…

Plus loin, il y avait la voix d'Hermione Granger… Elle criait elle aussi… Mais il n'arrivait pas à distinguer ses paroles…

- Ha…rry…

- On..on lui a apporté les…reliques…Je…

- Dé…solé…

- Je …on s'en fout Alexei…on s'en fout… juste reste avec moi okay ?

- Weasley ! Poussez-vous !

Il sentit des mains glacées sur son dos. Il sentit le corps chaud du roux s'éloigner, mais sa main resta dans la sienne… L'ex-Mangemort, lui, ne lui adresse pas la parole.

Il savait pourquoi. Il savait de quoi tout cela avait l'air… Il savait qu'il était, pour le moment, considéré comme un traître aussi… C'était pas grave… Il avait fait ce qu'il pouvait pour tenter de l'aider… Maintenant…Le destin était en marche.

Le sien et celui de Harry Potter.

- Weasley. Tenez-le.

La seconde d'après, il poussait un rugissement de douleur, son corps se tordant violemment après que l'homme en noir ai commencé à le soigner.


Dans les bras de Blaise, elle fixait, hagarde, la scène, sanglotant alors que Malefoy se débattait, repoussait son parrain et tentait de s'approcher de Harry…

Son ami… Son ami gisait là, agenouillé, les mains liées devant lui et le corps partiellement recouvert de la cape… Autour de lui, tout avait gelé… Le sol, blanchi par le gel, semblait trembler… La statue n'avait plus esquissé le moindre geste alors que le serpentard tentait, avec peine, de s'approcher…

Il vacillait et criait à Potter qu'il savait ce qu'il devait faire…

- Parfaitement inutile.

Relevant brusquement la tête, elle vit Draco se figer avant de tourner lentement la tête vers la personne qui se tenait là, en retrait, un sourire aux lèvres.

Azarias Feldman, assis sur une stèle, les fixait, jubilant visiblement, se mordillant le pouce d'un air espiègle, son pied battant une mesure invisible.

- Harry Potter ne t'entends pas…

Elle frémit, le Langue-de-Plomb semblait en pleine forme…si ce n'est la tache de sang qui noircissait sa chemise blanche. Ni elle, ni Malefoy ne répondirent… Ils n'avaient rien à dire à cet homme…

- Albus a perdu ! Et c'est moi qui gagne la partie !

- ..t…tout cela…n'est qu'un jeu…pour vous ?

L'émotion l'avait envahie et l'avait sortie de son état d'hébétude… Il…osait se vanter de leur petit jeu malsain… Réellement ?

- Bien évidemment que non… Mais cela a rendu toute cette quête beaucoup plus amusante…

- CE N'EST PAS AMUSANT ! Ce n'est pas drôle de jouer avec la vie des gens ! De les détruire ! De les faire souffrir et de leur enlever tout espoir ! Cela n'a rien de drôle ! Vous êtes, comme le Professeur Dumbledor juste fou ! Fou à lier ! Des psychopathes dangereux ! C'est vous qu'on aurait dû enfermé à Azkaban ! Vous et tout ceux qui ont prit partie à cette stupide partie mortelle ! Harry n'avait rien demandé ! Malefoy n'a rien demandé ! Nous n'avons rien demandé ! Laissez-nous ! Laissez-le ! Regardez ce à quoi vous l'avez réduit !

Elle hurlait. Elle hurlait à s'en casser la voix, à s'en déchirer les cordes vocales alors que les larmes dévalaient ses joues, que sa voix se cassait sur la fin de ses phrases et que les bras de Blaise l'empêchaient d'avancer…De se jeter sur lui, son regard chargé de haine.

Le sorcier la fixait maintenant. Il avait perdu son sourire et la regardait, la tête penchée sur le côté, comme s'il réfléchissait. Puis tendit sa baguette et sourit.

- Avada Kedavra.

Elle écarquilla les yeux… Elle entendit Ron hurler… et elle sentit Blaise la jeter brutalement au sol….. Noon…

Non !

NON !

Et le sort s'écrasa avec force sur le corps la surplombant.


Il releva la tête en entendant Azarias… Il l'écouta à peine…Concentré sur Potter…Sur son objectif de l'atteindre… Il devait le toucher… Ou l'atteindre…N'importe quoi… Serrant la mâchoire, il fit un pas de plus dans sa direction.

Tout était dans le chaos… Granger hurlait… Weasley était à genoux, dans la terre, le corps maculé du sang du slave qui, apparemment, était aux prises avec la mort, Severus penché sur lui….

Derrière lui, son père s'était figé, son regard clair posé sur le Langue-de-Plomb, le corps tendu, prêt à attaquer… Et puis il y avait les inferis…Les hurlements au loin des sorciers se battant… Il y avait le ronflement menaçant du Feudeymon qui consumait le village… Les cris de douleur .

Et puis il y avait la Mort. Cette statue qui avait bougé une seule fois, sa lame sur la nuque du survivant, l'aura glaciale qui avait dessiné comme un périmètre glacé autour du sorcier…

Il fit un pas encore. Il sentait le froid pénétrer mais Potter n'était plus qu'à deux mètres de lui…

Encore un…

Encore un…

Il allait le toucher, l'atteindre quand il entendit le sort… Ecarquillant les yeux, il releva la tête, au ralenti, il vit la lumière verte éclairer les traits d'Azarias avant de fuser en direction de Granger… Elle criait, luttait et se débattait entre les bras de Blaise, elle invectivait la Langue-de-Plomb, la colère illuminant ses yeux, déformant son visage alors que ses cheveux se balançaient autour d'elles, les boucles brunes rebondissant sur ses épaules, contre la machoire du métisse…

Il le vit écarquiller les yeux en comprennant que le sort de Mort filait sur elle… Et il le vit, d'un coup, se fermer… La jeter au sol. Il vit Hermione Granger s'effondrer sur la terre retournée, relever la tête, les yeux écarquillés et il vit la surprise naître une seconde sur son visage avant que l'horreur ne la remplace.

Il vit sa bouche former le cri qui passa ses lèvres. Il la vit tendre une main vers Zabini, tentant de se relever… Il vit Weasley se précipiter vers eux.

Il vit tout.

Au ralenti.


Il tentait de le sauver. Sort après sort, il cautérisa, sutura, referma, il lui donna des potions, il lui parla. Il entendait vaguement ce qu'il se passait autour d'eux, concentré sur sa mission.

Si le russe était là, bien vivant, à moitié découpé, c'était que quelque chose s'était mal passé. Qu'il n'avait pas trahi son fils… son enfant.

Il chassa immédiatement ces pensées de sa tête, il ne pouvait pas revoir encore son gosse agenouillé au sol, le sang coulant doucement de ses lèvres. Il ne voulait pas se rappeler de ça. Il l'avait vu respirer… Il n'était pas mort…

Alors il ne pouvait pas revenir et trouver Alexei Nazarov dans cet état…

Etrangement, le russe était devenu, à ses yeux, comme une sorte de barrière entre lui et la folie. Le soigner c'était avoir un but. Avoir une utilité….

Parce qu'il n'y avait rien d'autre qu'il pouvait faire pour l'instant… Il…avait juré à son filleul de lui faire confiance… Il s'y tiendrait. Il n'avait, de toute manière, jamais été bon pour suivre son coeur…Mieux valu que ce soit Draco.

Mais par Merlin, faites que, cette fois, quelque chose de bon se produise dans sa vie. Il entendit brusquement Weasley poussé un cri de détresse et releva les yeux, se tournant vivement, les mains sur la blessure du russe qui, au cri, avait également ouvert les yeux…

Azarias Feldman venait de lancer un Avada Kedavra… Sur Hermione Granger.

Il sentit tout ses poils se hérisser sur sa nuque quand un brusque courant d'air brûlant le frôla. Une seconde plus tard, une explosion monstrueuse secouait le sol, faisait trembler les sorciers, une odeur de souffre emplissant l'air alors qu'une nuage de cendre et de poussière leur coupait tout visibilité…

- Azarias… Très cher…Je t'avais pourtant prévenu….

Cette voix… Merlin il savait parfaitement qui c'était…

- Je t'avais demandé de ne plus approcher de ma famille… Comme j'ai regretté de ne pas t'avoir tué à l'époque…

Petit à petit, la fumée se dissipa et il frémit. Cybèle Zabini se tenait devant son fils, la baguette levée, son regard noir posé sur le sorcier en face d'elle, pour une fois, elle était seule…

- Cybèle mon amour… Cela faisait longtemps…

- Je dirais deux semaines depuis ma dernière tentative de t'achever…

- Oui…C'était très amusant… Cependant, je n'ai pas le temps pour le moment…

- Oh… vraiment ?

La femme semblait transpirer quelque chose de…dangereusement sombre… Toute vêtue de noir, comme à son habitude, son expression n'avait pourtant, rien de plaisant cette fois.

- Vraiment… Regarde ! regarde j'ai réussis !

- En es-tu sûr Azarias ?

Elle sourit, perfide et il se tourna vivement vers son enfant, tous les regards faisant de même.

Il était debout. Il se tenait debout face à la statue qui se fendillait petit à petit, tombant en morceau…

- Rends-les moi.


Elle…elle arrivait ? Elle était là ? Il sentit un sourire fendre littérallement son visage, se désintéressant complètement de la femme qui avait été, il y a longtemps, une de ses amante.

Cybèle Zabini avait juré de se venger de lui après qu'il ait tenté de faire une expérience sur sa fille qui avait échoué… Depuis, elle le poursuivait… Elle le traquait, s'était infiltrée jusqu'au département des Mystères. Elle jouait à chat avec lui, laissant planer le suspense quant à la manière dont elle le tuerait… Où et quand étaient également des données inconnues…

Mais il l'avait prise de vitesse… Parce qu'il avait gagné.. Il allait enfin rencontrer la mort !

Poussant un cri de joie enfantin et complètement déplacé, il s'approcha vivement du survivant… Avant de plisser les yeux…

- Non… NON !

A sa droite, dans son ombre, il y avait le serpentard blond. Il lui tenait la main et murmurait à son oreille…

Et le regard….Le regard du survivant était à nouveau brûlant… Il tourna lentement la tête vers lui et sourit…

Plus de baillon… Plus de liens… Il leva doucement la baguette de sureau et se tourna vers la statue…

- Bonjour. Je suis là cette fois… Je traverse.

NOON !


- Potter. Potter Salazar… !

La voix venait de loin. Il pouvait l'entendre, il savait qu'elle était à quelqu'un d'important mais il avait du mal à rassembler ses pensées.

- Potter ! Écoute-moi ! je sais ce que tu dois faire ! On va te sortir de là Grand Sauveur du Monde alors viens ici !

Malefoy…c'était lui. Le sauver…? De quoi ? Ah… oui..il se rappellait maintenant… Les Reliques… Ouvrant doucement les yeux il contempla le noir qui l'entourait…

Où était-il ? Il se rappellait du cimetière, d'Azarias. Il se rappellait de la douleur dans son torse. Il leva une main et la posa sur son pectoral gauche…Les sourcils froncés, il baissa les yeux. C'était étrange…Il n'y avait pas cette douleur quotidienne… Pas cette fois…

Levant la tête, il fit lentement le tour de ce qui semblait être une pièce plongée dans le noir…

Potter par Merlin ! On a pas le temps pour ça ! Revient ici ! Je… tu sais….je te l'ai dit… Bordel Potter écoutes-moi… Y'aura pas de femme après toi ! Et si jamais tu t'avises de mourir, je me ferai un plaisir de me trancher les veines tu m'entends ? POTTER !

Il sursauta, se tourna. Se trancher les veines ? Certainement pas ! Les sourcils froncés, il se concentra… Tout ça… tout ce qui l'avait toujours enfermé n'était que son propre esprit…

Il lui suffisait de faire comme son père le lui avait appris. L'occlumancie n'était pas si difficile quand on en comprenait le fonctionnem…ent..

Sauf…sauf qu'il n'avait plus de magie…Elle était morte… Elle avait disparu… Il serra les poings, son cœur cognant avec force contre sa poitrine. Il rejeta la tête en arrière, fermant les yeux pour empêcher les larmes de frustration de déborder avant de se figer. Juste là…Juste au-dessus de lui…

Il écarquilla les yeux et, tremblant, il leva une main, ses doigts frôlant délicatement une petite lueur verte. Elle dansait délicatement dans les airs, et devint plus forte quand il l'effleura.

Cette sensation…Il la connaissait par coeur…Il…c'était la même que cette fois là… la même que toutes ces fois… Celle face à Voldemort quelques mois après sa naissance… Celle qui l'avait protégé face à Vernon…Dudley et Marge… Celle qui s'était interposée entre le monde et son père… Celle qui avait formé la bulle…et finalement celle qui l'avait protégée aussi lors du Dernier Combat.

Effrayé, impatient, l'angoisse lui serrant la gorge, il tendit à nouveau la main. Et brusquement il sentit le sol s'ouvrir sous ses pieds.

Il tombait.

Et quand il ouvrit les yeux, ce fut pour croiser deux iris grises qui le fixaient avec trop d'émotion pour qu'il ne soit capable de les analyser dans son état. Il était à genoux.

Au sol. Au milieu d'un nuage de poussière, une odeur âcre de soufre et de brûlé emplissait les lieux, le faisant grimacer. Il avait mal partout… et brusquement, il prit conscience de ce qu'il tenait entre ses mains.

- Potter…

Il leva les yeux, croisa ceux de Malefoy et déglutit… C'était…le moment alors.

- Écoute-moi… Écoute-moi bien…Je crois…que j'ai la solution.


Non ! Non non non ! Ce n'était pas comme cela que cela devait se passer ! Il était censé rester attaché !

Son visage se transformant, la rage l'envahissant, il tenta de se ruer sur le survivant mais il se retrouva, une nouvelle fois, face à cette femme !

Cette grue gênante et salie ! Cette femme volage et mauvaise ! Il allait la tuer ! Se débarrasser d'elle une bonne fois pour toute et utiliser Potter pour lui ouvrir un passage en direction de l'autre côté du voile ! Il s'y rendrai et donnerai à la Mort l'héritier des hommes qui l'avaient flouée ! Ainsi, elle lui accorderai le pouvoir !

Levant sa baguette, il la pointa vers elle et murmura un sort, la terre tremblant, un golem en sortant, poussant un hurlement terrifiant.

Il allait la réduire en charpie.

Elle eut l'audace de lui sourire alors. Elle leva lentement une main et claqua des doigts… Et petit à petit, le périmètre fut envahi par des araignées monstrueuses.

- Savais-tu, Azarias, que la veuve noire est également une araignée ayant pour particularité de décapiter ses partenaires pendant l'acte avant de les dévorer… ?

Elle souriait, son regard noir rougeoyant alors que, plusieurs sorciers, vêtus uniquement de pantalons noirs, venaient s'agenouille à ses pieds, l'un d'eux se mettant même à quatre patte afin qu'elle puisse s'asseoir sur son dos, souriant.

- Tuez-le mes jolies…

L'instant d'après, les enfers se déchaînèrent sur lui.


Elle écarquilla les yeux, accrochée à Blaise, elle suivait, ébahie l'échange entre Cybèle Zabini et Azarias Feldman et comprit que le champ de bataille allait devenir une zone dangereuse… Se tournant vers Ron, elle le vit, Alexei appuyé sur lui, l'entraîner doucement plus loin, supportant son poids alors que Severus Snape rejoignait au pas de course Lucius Malefoy.

Les deux anciens Mangemorts ne semblaient pas pertubré plus que cela par l'arrivée de la femme, ils discutaient, fixant l'endroit ou Malefoy et Harry étaient encore planté… Le blond semblait murmurer quelque chose au brun qui, lentement hochait la tête…

Puis le blond recula… Il caressa la joue du survivant avant de planter ses lèvres sur les siennes et de faire un pas en arrière… Elle le vit prendre une inspiration avant de tourner les talons…et là, sous ses yeux, elle vit la bulle de Harry…

Elle se figea une seconde avant que Blaise ne s'empare de son bras pour la tirer avec lui.

- A…attend…Hary ! Harry !

- Granger ! Ne sois pas stupide et cours !

- Q…quoi ?

- COURS !

Elle vacilla quand la première explosion de terre fissura le sol sous leurs pieds, Malefoy les avait rejoint, courant aussi.

- Mais Harry !

- Potter sait ce qu'il a à faire ! On va y arriver Granger ! Alors reste en vie ! J'ai pas envie de lui expliquer que tu es morte !

- Ici !

Elle fut brutalement tirée sur sa droite, se retrouvant contre le torse de Ron, plus loin, Alexei, pâle, cerné, mais vivant, se tenait appuyé contre un mur d'une des maisons voisine du cimetière.

- Malefoy ! Mais qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce que tu as laissé Harry !

- Parce que j'ai la solution ! Je lui en ai parlé ! Il sait quoi faire !

- Quoi ?

Mais elle n'eut pas le temps de poser plus de questions, Severus Snape surgissait devant eux et leur ordonna de transplaner deux ruelles plus loin d'urgence. Dans un craquement sec, tout le monde disparut.


Il avait rarement vu deux mages de cette ampleur s'affronter et les dégâts seraient colossaux…Mais Merlin, il remerciait les quatres fondateurs qu'Azarias se soit fait une ennemie telle que Cybèle Zabini. Sans elle, probablement que les pertes auraient été lourdes de conséquences.

Réapparaissant deux ruelles plus loin, il fronça les sourcils et fit signe aux sorciers de monter avec sur sur les toits. Il ne pouvait peut-être pas approcher dans l'immédiat, mais il avait besoin de savoir. Lorsqu'il y arriva, il y trouva déjà son filleul.

Le serpentard blond, debout au bord du toit, fixait sans ciller ce qu'il se passait…

Si, d'un côté, Azarias était aux prises avec la veuve noire, plus loin, ils distinguaient Serpus toujours en train de se battre…

Il vit Granger les rejoindre…Puis Weasley, soutenant le slave.

- Monsieur Nazarov…

Il le vit se crisper avant que son regard ne se voile.

- Je suis Izvinite, désolé… Il…m'avait fait promettre… que si un jour je devais choisir… ça serait la personne importante pour moi… J'ai essayé…de venir l'aider ensuite…

Il haussa lentement un sourcil et à sa gauche, Draco ricana… Tous pensaient apparement la même chose…Que ce genre de promesse était typiquement de son style…

- Serment…inviolable. On était d'accord de se sacrifier pour l'autre.

- Merde…

Weasley venait de fermer les yeux, passant une main fatiguée sur son visage, étalant le sang et la suie sur sa peau blafarde.

- Un jour…c'est moi qui le tuerai pour dire des conneries pareilles…

Mais il avait la voix un peu rauque… Reportant son attention en contre-bas, le regard fixé sur la silhouette de son enfant, il finit par poser la question…

- Puis-je espérer revoir mon fils vivant, Draco ?


Il était dans le champ de fleur qu'il avait vu pour la première fois en rêve… Soupirant, il se mit lentement en marche.

La pierre dans la main gauche, la baguette dans celle de droite, il avançait à pas lent, chaque pas agitant doucement les plis de la cape d'invisibilité qui couvrait ses épaules.

Petit à petit, le paysage changeait. Les arbres morts s'élevait dans un ciel à la teinte jaune, sur le sol, ses pieds déplaçant des petits nuages de poussière…

Plus loin, une rivière asséchée fendait la lande en deux. Et le point de pierre à moitié effondré était là. Les plantes avaient envahi la construction, se faufilant par chaque interstice, et pourtant, elles semblaient jaunies, asséchées… désolées.

Et de l'autre côté, comme à chaque fois, elle était là. Immobile. Il n'avait jamais osé s'approcher… Sauf que cette fois, il n'avait plus le choix. Prenant une lente inspiration, il descendit lentement la colline.

Il faisait froid… Et à chaque pas qu'il faisait, il avait l'impression de s'engager dans un chemin duquel il ne pourrait pas faire demi-tour…

Et alors que ses pieds le menaient inexorablement vers la Mort, il se vit des silhouettes se former sur son passage.

Là, juste à sa droite, celle de ses parents… Ils riaient et se penchaient sur ce qui semblait être un berceau… À gauche, il y avait Hermione, Zabini et Nott… Ils lui faisaient coucou de la main.

Hermione avait une main sur son ventre qui s'était arrondi et Nott, lui, était accompagné d'un petit garçon lui ressemblant trait pour trait…

Plus loin, il vit Ron. Le sorcier roux était entouré de six enfants, il semblait crier sur Nazarov, qui, un gâteau à la main tentait de lui faire goûter la crème chantilly, les enfants criant et riant autour d'eux…

Et puis, là, il y avait son père… Il était là. Il le fixait, le visage neutre, les bras croisés sur son torse et pourtant, il devinait ce que voulait dire cette expression… Cette petite lueure dans son regard… Il se retint de ne pas le rejoindre…De ne pas le serrer dans ses bras… L'homme en noir qui l'avait soigné et ensuite adopté… Il avait tellement de gratitude pour lui.. Pour ce qu'il avait fait…ce rôle qu'il avait accepté…

Il avait tellement de reconnaissance…non… d'amour pour cet adulte qui l'avait défendu et qui lui avait offert ses premières fois… Son premier câlin… Un nom… sa première chambre à lui… Des habits… des livres… Sa première discussion genânte sur le sexe… Ses conseils pour son avenir… De la douceur et de la fermeté… Il l'avait consolé.. Il l'avait bercé… Il était venu le voir quand il faisait des cauchemars… Il avait soigné ses blessures…

Il avait été parfait…

Alors il lui sourit… Et l'homme eut un simple geste du menton, le laissant avancé en direction du pont… Juste avant, juste là, se tenait Malefoy.

Les sourcils froncés, le regard sombre, les bras croisés sur son torse, il le détailla de haut en bas avant de simplement croiser son regard.

Il savait. Il n'avait pas besoin de le voir pour savoir… Malefoy avait été, toutes ces années, ce qui lui avait toujours manqué… Et il avait comprit que c'était stupide de lui demander de refaire sa vie. Il savait qu'il ne le ferait pas. Et c'était bien comme ça…

Détournant son regard de celui qui resterait au cœur de tout, il affronta finalement ce qu'il avait refusé de voir tous ces derniers mois…

De l'autre côté du pont, elle était là. La silhouette vêtue de noir, dans sa main, cette fois, la faux qu'il avait vu sur la statue…

Tournant son regard derrière lui, croisant les yeux pâles de Malefoy, puis ceux, noirs de son père, il prit une inspiration et posa un pied sur le pont et eut l'impression de tomber à nouveau.

Quand il ouvrit les yeux, il était à nouveau au cimetière et, face à lui, au lieu de la statue, Elle était là.


Il lança un sort, une vague puissante d'eau fondit sur les araignées, les faisant reculer alors que, brutalement, il était percuté dans le dos par un sort. Il saignait. Abondamment.

Cette satanée sorcière avait réussi à le piquer avec du poison, il en était certain. Le sourire moqueur qui étirait ses lèvres peintes de rouge ne faisait aucun doute. Elle le narguait, promenant ses victimes sur le champ de bataille.

Il avait réussi à la toucher, preuve en était de la plaie sur sa joue ainsi que des traces de brûlures sur sa cuisse droite, mais pas assez pour la décourager.

Elle ne cessait de lui tourner autour, usant de ses ruses pour le prendre de court et tenter de le décapiter. Merlin. Si elle ne venait pas pour lui mettre des bâtons dans les roues, très certainement qu'il aurait à nouveau succombé à son charme…

Il allait à nouveau, tenté de la mettre sous Impérium quand, brusquement, une vague glaciale fouetta son corps, un souffle violent parcourant ce qui, désormais, n'était plus que les restes du cimetière.

Et puis une présence écrasante manqua de lui faire mettre un genou à terre, bloqua sa respiration et des cris immondes emplirent l'air.

Se tourna, lentement, le regard écarquillé, il se figea alors que là, à quelques mètres, Harry Potter se tenait devant ce qui ressemblait à une sorte de …porte vers le voile. Devant, la silhouette vêtue de noire tenant une faux lui donne des frissons.

Elle était là…Il avait réussi…Il l'avait faite venir… Et le sorcier se tenait debout face à la créature, immobile…Comment faisait-il cela ?

Alors que lui était, à présent, agenouillé sur le sol, le souffle court et la peur s'infiltrant par tous ses pores… Cybèle Zabini avait brusquement reculé, son regard brillant d'angoisse. Il rit… ses épaules tremblant sous l'excitation.

Se forçant, il se mit lentement debout, tremblant de tout ses membres. Raffermissant sa main sur sa baguette, il la leva lentement en direction du survivant.


- Rends-les moi.

- Non.

Il se tenait face à la Mort. Encore. Sauf que cette fois, il avait au moins l'opportunité de la voir…Lui qui l'avait côtoyée tant de fois… Qui l'avait vue à de si nombreuses reprises… Cela lui semblait comme familier… C'était étrange.

- Elles sont à moi.

Prenant une lente inspiration, il leva son regard ce qui aurait dû être la tête de la créature et lentement, il formula sa demande.

- Je te les rends si tu m'accorde une chose en échange… Tu le sais…Tout a un prix.

Un silence pesant envahit alors les lieux… Il voyait son souffle former des nuages de buée à chaque expiration et sentit sa peau se couvrir de chair de poule.

- Parle.

- Je te rends les reliques… Si tu me permets de vivre.


- Potter écoute-moi. J'ai compris comment utiliser les reliques… Ces rêves… Cette voix qui te demandait continuellement de les lui rendre… Elle veut récupérer ce qu'elle a créé…

- Et alors ?

- Alors Potter, Cybèle Zabini te l'a dit. Tout a un prix !

Il leva le regard et fixa le blond de son regard vert… Où voulait-il en venir exactement ?

- Et donc…?

- Et donc Potter, demande lui la vie. Si elle veut les reliques, demande-lui de te débarrasser de cette foutue malédiction ! C'est elle qui te détruit à petit feu…Elle qui a étouffé ta magie !

Il écarquilla les yeux doucement… Malefoy…avait raison…mais…est-ce que cela marcherait…?

- Et si…elle refuse…?

- Alors, Potter, rappelle-toi que Dumbledore a fait de toi le Maître de la Mort…


- Je suis la mort…Je n'accorde pas de vie…

- Non… mais tu peux détruire ce qui me ronge n'est-ce pas ?

A nouveau, il sentit un vent glacial lui fouetter le visage alors que, lentement, la pointe de la faux lui frôlait le menton, le forçant à lever le visage vers elle.

Il déglutit, se mordit la lèvre, mais ne détourna pas les yeux.

Etait-ce cela "regarder la mort en face" ?

- Tu es insolent…

- Pardon…

- Ils étaient trois… et ils te ressemblaient…

Il garda le silence, priant intérieurement pour que cela marche.

- S'il-vous-plait…

La supplique avait franchi ses lèvres avant même qu'il ne puisse y réfléchir, faisant se figer la créature…

- Il y a très longtemps que personne ne m'avait demandé quelque chose… Je suis souvent très seule.

Il ferma les yeux cette fois… Sentant petit à petit son dernier espoir fondre sous ses yeux… Il allait devoir se résigner… Sentant son amie la résilience l'entourer délicatement de ses bras, il se détendit… Ouvrant les yeux, il fixa la chose et sourit.

- Moi aussi… Si je viens de l'autre côté, je pourrais toujours vous tenir compagnie…


Il tremblait de peur, littérallement, figé, il s'était accroché au russe pour ne pas finir à genoux. A côté, Hermione, roulée en boule contre Zabini, murmurait sans cesse que cela devait s'arrêter…

Malefoy avait un genou à terre et s'accrochait à la rambarde du toit pour continuer à observer ce qu'il se passait au sol. Quant à leur ancien professeur de potion, il avait les mains aggripées à la rambarde, il se tenait raide, il était pâle et ses ariculations avaient blanchi à force de serrer ses doigts sur la pierre.

Le froid était terrible, brûlant presque, et les cris. Ils pouvaient entendre des dizaines de voix crier, souffrir…c'était comme de se retrouver en pleine apocalypse… Comme de se faire embrasser par un détraqueur…La sensation de détresse était telle que le slave tremblaient violemment contre lui, se mordant la lèvre au sang.

Et Harry se tenait face à cette chose, sans plier. C'était…incroyable… Il balaya la scène du regard et écarquilla les yeux… Et alors qu'une poussée d'adrénaline consumait son corps, il se jeta en avant, hurlant à s'en briser la voix.

- HARRY DERRIERE TOI !


Il entendit le cri de Ron déchirer les airs et se tourna vivement, les yeux écarquillés… Azarias se tenait à quelques mètres, sa baguette pointée vers lui, il lui sourit et murmura.

- Avada Kedavra.

Et tout se passa très vite… Alors qu'il voyait l'éclair vert se diriger vers lui à toute vitesse, il entendit aussi le hurlement de Malefoy… et le cri de son père…

Et sa dernière pensée fut que, finalement, lui et la Mort allaient rentrer ensemble… Il ferma les yeux et se prépara à l'impact, relevant les bras pour se protéger quand il entendit quelqu'un chuchoter à son oreille.

- J'accepte.

Et tout explosa. Il entendit les hurlements de centaines d'âmes, leurs cris torturés explosants dans ses oreilles alors qu'il était projeté plus loin, il sentit son corps s'écraser sur le sol et se redressa, sur le ventre, il écarquilla lentement les yeux alors qu'il se rendait compte que la Mort, à la place de sa faux, tenait à présent la baguette de sureau.

Elle la pointa sur Azarias et sembla parler dans une autre langue, le sorcier tombant au sol, se roulant à terre en hurlant il pleurait et riait en même temps, suppliait et implorait alors que son corps semblait se décharner petit à petit….

Se relevant, il trébucha avant de hoqueter… le silence était revenu et Azarias se tenait là, enchaîné par des dizaines de chaînes à la mort elle-même.

Figé, il leva doucement les deux sur la créature qui flottait face à lui.

- Harry Potter. Voici le paiement.

Tendant lentement une main décharnée et squelettique, elle posa le doigt sur son torse et appuya.

- Au revoir.

Et alors qu'il poussait un hurlement de douleur, elle disparut, emportant avec elle le sorcier enchaîné.


Albus Dumbledore sourit lentement. Ils avaient réussi. Ils avaient gagné !

- Ne t'avais-je pas dit, Armando, que ce petit était incroyable !

- Par les enfers Albus… Harry Potter… a invoqué la mort…

- Oui ! Et il y a survécu ! Et il a réussi à se débarrasser de ce qui le rongeait ! Imaginez ! C'est la première fois de l'histoire que cela arrive !

- …C'est.. impossible !

- Oh si c'est possible…Avec Harry Potter tout est possible…

Soupirant de soulagement, le vieux sorcier caressa sa longue barbe et eut un sourire de chat…

Bien. Encore une bonne chose de faite…

Quelle serait la suivante ?


- Potter ! Harry !

Sursautant violemment, prenant une inspiration tremblante, se redressant d'un coup, il sentit sa tête tourner quand brusquement, deux bras le plaquèrent contre un torse.

- Merlin Potter !

La voix brisée, Draco Malefoy s'accrochait à lui comme à une bouée… Levant un regard hagard, il croisa deux yeux sombres qui le fixaient avec une infinie douceur…

- Salazar merci…tu es vivant.

La voix de son père tremblait et brusquement, il sentit les larmes envahir ses yeux, ses joues et un sanglot déchira son torse, son front retombant contre l'épaule de Malefoy...

Il était...vivant.


.

.

.

.

.

Et voilà, ce chapitre signe presque officiellement la fin de mon aventure... Il y aura un épilogue afin de clore tout cela mais ce chapitre est la dernière de leur péripéties...

Merci encore une fois à chacun d'entre vous. Lorsque j'ai début l'écrire de cette fic jamais je n'aurais pensé attirer autant de lecteurs ou qu'elle soit aussi appréciée...

J'attends vos retours, j'attends de savoir ce que vous avez pensé de tout cela... de cette fin et de ce qu'elle a provoqué chez vous !

Un prochain projet est en cours, et pas un HP, de la romande, de la noirceur et des démons, je ne sais pas encore où cela sera publié, tout sera mis sur mon profil le cas échéant.

Un immense sac d'amour à vous !

Saya