Bonjour mes amours,

Nous voici arrivé-e-s au dernier chapitre relu par Mery-Alice Gilbert. Est-ce que, pour vous aussi, ce sera la goutte de trop ?

Merci à Mery-Alice Gilbert et Damelith.


Chapitre 32.

"So take a look into my eyes one last time
So we never forget
The way we were before
When we came alive at the moment we met
(...)
.
Now that we know just who we are
Now that we've finally come this far
I'm ready for one more battle scar
'Cause this is still worth fighting for."
Still worth fighting for, My darkest days.

.

« Alors regarde-moi dans les yeux une dernière fois
Ainsi nous n'oublierons jamais
Comment nous étions avant
Quand nous nous sommes éveillés au moment de notre rencontre (…)
.
A présent que nous savons qui nous sommes
Maintenant que nous avons parcouru tout ce chemin
Je suis prêt pour une nouvelle bataille
Parce que ça en vaut toujours la peine. »
Ça en vaut toujours la peine, My darkest days.


Harry avait la sensation de tourner comme un lion en cage dans l'appartement. Pourtant, il avait passé la journée au bureau et seulement deux soirées et une nuit sans Drago. Il ne tournait même pas en rond, il restait planté durant des heures au même endroit, immobile. Sur une chaise de la cuisine, en espérant à tout moment voir Drago entrer pour se préparer un thé. Dans le canapé, s'attendant à entendre la porte d'entrée s'ouvrir. Dans la chambre, se sentant minuscule dans le lit king size.

D'ailleurs, il n'avait pas beaucoup dormi la première nuit, et il y avait fort à parier que la seconde serait tout aussi courte. Drago lui manquait.

Il avait eu une révélation. Pas sur le fait qu'il l'aimait, parce que ça, il le savait depuis longtemps. Plutôt sur le fait que toute cette histoire avait pris des proportions incroyables alors qu'il pouvait tout simplement être heureux avec Drago. À condition que lui le veuille encore.

En allant dans ce bar cinq jours auparavant, Harry avait clairement fui. Mais une fois sur place, avec cet homme qui l'avait dragué et qui avait explicitement indiqué son intérêt pour un hook up, Harry s'était rendu compte qu'il se l'était jusque-là interdit, pour Drago. C'était dans sa nature, c'était comme cela qu'il fonctionnait, et ce n'était pas un problème. Aussi douloureux que ça soit de le penser, si ça ne convenait pas à Drago, cela signifiait qu'ils n'étaient pas compatibles.

Bien sûr, sur le moment, ça l'avait surtout dépassé. En s'imaginant perdre Drago, son cerveau avait disjoncté en étincelles rouges, comme sous l'effet d'un vermillieux. Mais après… après il s'était calmé. Dire à Drago ce qu'il avait sur le cœur lui avait fait du bien.

Ce n'est que plus tard, dans la salle d'attente de Sainte Mangouste, qu'il avait remarqué que son tablier avait disparu. Il n'avait plus peur d'être vu au travers de sa relation avec Drago, parce qu'il savait qu'ils étaient bien plus que cela. Ils étaient l'union de deux êtres qui voulaient avancer ensemble, et cette relation, ils la construiraient ensemble, selon leurs propres règles.

Enfin, toujours en partant du principe que c'était ce que Drago désirait aussi.

Harry soupira. Cet appartement était si vide sans lui… Mais il le savait, cette fois il n'aurait plus besoin de sombrer dans l'alcool pour faire face à la situation. Il accepterait la réalité, aussi douloureuse pouvait-elle être.

Parce qu'il avait le droit d'être heureux. Et parce qu'il avait un exemple à donner à Teddy.

OoOoO

Comme il l'avait prédit, Harry eut une nuit agitée. Les suivantes l'avaient été tout autant. Il s'était à chaque fois endormi à l'aube, si bien que ce midi-là, il s'entortillait encore dans sa couette, peu enclin à se lever. Pourtant, il avait une réunion moins d'une heure plus tard, et il devait se dépêcher s'il voulait arriver à l'heure. Alors qu'une part de lui l'exhortait à se mettre en mouvement, une autre restait parfaitement immobile et savait que tout espoir était vain.

Il lui fallut pas moins d'un quart d'heure pour se tirer hors des draps dans un soupir digne d'une goule et se jeta sous les jets dans la douche. Sa vie lui paraissait si banale sans Drago, et si vide en même temps. Les chutes d'eau sur ses épaules et son dos n'avait rien de différent mais son esprit, lui, s'y fixait comme pour noter tout ce qui était et n'était plus. Par le caleçon de Merlin, il n'était certes plus désespéré au point de mourir à l'intérieur, mais il était assurément triste. D'autant plus triste peut-être qu'aujourd'hui, Drago avait trente ans.

Harry sortit de la cabine en songeant à son cadeau. Il le visualisait parfaitement. Le tout tenait dans une enveloppe allongée, blanche, toute simple. Le contenu l'était beaucoup moins. Et Harry ne savait pas encore comment Drago allait y réagir. Mais dans l'absolu, il était content de l'apparence de son cadeau, sans fioritures. Encore fallait-il que Drago accepte de le voir. Il n'allait certainement pas s'imposer au vu des circonstances, d'autant plus qu'il s'agissait de son anniversaire. Ça avait un côté stressant, mais le Souaffle était dans son camp et il devait le respecter.

Harry jeta un œil par la fenêtre en revenant dans la chambre. Il faisait plus nuageux qu'ensoleillé pour un 5 juin, mais il ne semblait pas faire particulièrement froid non plus. Un simple pantalon en Jean et un T-shirt feraient l'affaire.

Une fois habillé, il fila dans la cuisine, où il regarda l'horloge. Il n'avait pas le temps pour un café. Tant pis, il en prendrait un au travail. Il se pressa alors, transplanant directement devant chez Annette et Thierry, où aurait lieu la réunion de préparation de la Pride.

Il ouvrit à peine la porte de la taverne que ses oreilles furent assaillies par de la musique… que Harry était incapable de catégoriser. Mais ça hurlait « Je me fiche de ce que tu penses », « Tu ferais mieux de t'écarter de mon chemin » et « Morts-vivants » tels des leitmotivs. À la tête de l'agitation, Émory. Sans surprise.

Harry sourit, amusé, avant de se diriger vers le comptoir.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » demanda-t-il à Annette, qui essuyait des verres.

« Apparemment, ils ont été injuriés sur le chemin jusqu'ici. Comme quoi vous méritez tous de sauter. Ils extériorisent à leur façon. Je te sers un café, mon chéri ? »

« Heu… oui », répondit-il, interloqué.

Il cligna plusieurs fois des paupières. Il était de son ressort de s'assurer de la sécurité de ses amis et de ses volontaires. Mais ici, ça touchait directement à un point sensible : les agressions en rue.

« Hé ! Harry ! » s'écria Émory en s'apercevant qu'il était arrivé.

Tout le monde se tourna alors vers lui. Dean et Olli étaient déjà là. Il y avait également Alexander et Mike Campbell, les jumeaux, Alya Khela, Maddie Smith et Clark Weatherford. Gabriel était bien évidemment déjà présent, mais davantage pour les aspects techniques et le matériel que l'animation en tant que telle. Les autres arrivaient toujours après le quart d'heure académique.

« T'as pas une autre chanson militante à nous proposer ? »

Harry avisa la radio qu'il tenait à la main et se demandait comment il pouvait parvenir à la trafiquer pour obtenir le son qu'il voulait. Émory n'avait peut-être que trois ans de moins que lui mais parfois, il sentait un décalage technologique entre eux.

« Teste World on fire de Mass Hysteria. C'est un groupe francophone, mais c'est pas mal pêchu. »

Émory tapota plusieurs fois son appareil de sa baguette en marmonnant des paroles inaudibles. Son visage se releva dans une expression de pure satisfaction aux premières notes de guitare électrique.

Une dizaine de secondes plus tard, ayant cerné le rythme, son ami avait retiré ses Converse et scandait world on fire debout sur une table, face un Harry hilare.

Il se reprit cependant alors qu'Annette s'insurgeait de « si peu de savoir-vivre », et appela un retour au calme, avant d'inviter ses volontaires à commencer l'atelier pour la création des pancartes pour le défilé.

Mais intérieurement, Harry se sentait bien. Il se disait que, justement, c'était cela, savoir vivre. Un élément manquait à son tableau du bonheur, mais son univers avait du sens.

Et lorsque la cloche de la porte retentit, annonçant l'arrivée d'une nouvelle personne, ce fut une pièce manquant à son puzzle qui fit irruption : Erwann.

Erwann se tenait là, dans l'encadrement, mal à l'aise comme s'il n'était pas certain d'être le bienvenu. Harry le rejoignit immédiatement, le serrant dans ses bras. Erwann s'y détendit aussitôt.

« Merci... », souffla son ami à son oreille. « Merci. »

OoOoO

La réunion se termina deux heures plus tard, les sens de Harry en effervescence. Le bonne humeur et l'énergie avaient été au rendez-vous, les idées avaient fusé dans tous les sens. La musique était restée en fond, plus calme qu'au début. Il gardait en tête les paroles de Open your eyes de Snow patrol qui, bien longtemps après que la chanson se soit terminée, le tenaient un peu en-dehors du travail.

.

All this feels strange and untrue
(Tout ceci me semble étrange et faux)
And I won't waste a minute without you
(Et je ne gâcherais pas une minute sans toi)

.

Il avait été particulièrement ravi de la présence d'Erwann, bien que celui-ci soit timide, confiné dans une espèce de bulle intérieure. Il avait la sensation de le revoir au tout début de leur rencontre, quand il avait encore du mal à s'intégrer au groupe. Ils n'avaient pas beaucoup échangé, mais Harry était soulagé, surtout qu'il avait assuré qu'il viendrait aux prochains ateliers.

.

I want so much to open your eyes
(Je veux tellement ouvrir tes yeux)
'Cause I need you to look into mine
(Parce que j'ai besoin que tu regardes dans les miens)

.

À présent, Gabriel et lui rassemblaient le matériel à remonter dans le bureau, saluant ceux qui partaient, souhaitant un bon après-midi à ceux qui restaient encore un peu au bar.

.

Take my hand, knot your fingers through mine
(Prends ma main, noue tes doigts aux miens)
And we'll walk from this dark room for the last time
(Et nous allons sortir de cette pièce sombre pour la dernière fois)

.

Harry reçut un message texte au moment où il songeait que le terme dark room pouvait être sujet à double interprétation. Il posa la caisse qu'il transportait et sortit son téléphone de sa poche, le cœur battant. Théo.

« Je te vois dans une heure chez moi ? Pour l'anniversaire de Drago. »

Harry répondit sans attendre.

« Il sait que tu m'invites ? »

Il appuya sur la touche d'envoi, les palpitations lui écrasant la poitrine. Il voulait tellement le revoir, discuter avec lui. Même si ça signifiait la fin. Il voulait juste le voir. Lui dire qu'il souhaitait son bonheur, à n'importe quel prix.

L'arrivée d'un nouveau message le fit sursauter.

« C'est lui qui te demande. »

.

And I won't waste a minute without you
(Et je ne perdrai pas une minute de plus sans toi)

.

OoOoO

Harry arriva chez Hermione et Théo à l'heure convenue, le cadeau pour Drago glissé entre son index et son majeur, ainsi qu'un Elixir blanc Adalberto Magiaviglioso dans sa main. Il sonna à la porte, impatient comme un adolescent qui venait chercher son ou sa partenaire pour le Bal de Noël.

Quelques instants plus tard, Théo se dessina dans l'embrasure.

« Salut, Harry », l'accueillit-il d'un sourire, s'écartant pour le laisser passer. « Entre, je t'en prie. »

Harry s'exécuta, un peu fébrile, et lui tendit la bouteille.

« Ce n'est pas une grande marque, mais je le trouve bon », s'excusa-t-il.

« Ça fera l'affaire. Viens, les autres sont dans la salle à manger. »

Harry hocha la tête, suivant le couloir jusqu'à arriver dans la pièce. Drago se leva immédiatement en le voyant et leurs regards se croisèrent. Pas de haine, pas de peur, mais une certaine réserve mêlée d'intensité qui figea Harry sur place.

« Je… Joyeux anniversaire, Drago. C'est pour toi », dit-il en lui tendant l'enveloppe.

« Merci », répondit Drago en s'en emparant.

« Tsss », fit Hermione en saisissant l'objet. « Pas de déballage de cadeau avant le gâteau. »

Drago leva les yeux au ciel mais ne protesta pas. Le pauvre, lui qui, plusieurs mois auparavant, avait affirmé à Harry qu'il ne voudrait jamais de la présence de Hermione pour son propre anniversaire, il était servi.

Elle le déposa sur le buffet, qui ne comportait qu'un seul autre emballage. Harry la soupçonnait d'en être à l'origine.

En se retournant, elle vit alors la bouteille qui siégeait sur le plan de travail, ramenée par Théo.

« Tu n'es pas sérieux, Harry ! » s'exclama-t-elle. « Tu ne vas pas... »

« Je peux apporter de l'alcool sans en boire, non ? » se défendit-il.

« Bien sûr, prends-moi pour... »

« Tu as des jus de fruits ? »

« Oui, bien sûr, mais... »

« Alors je boirai des jus de fruits. »

Hermione plissa les yeux, mécontente. Elle décroisa les bras à peine dix secondes plus tard, signe qu'elle avait déjà trouvé un autre sujet d'intérêt.

« Fais voir ta paume blessée », exigea-t-elle.

Résigné depuis bien longtemps face à l'autorité de sa meilleure amie, Harry la lui tendit.

« Tu n'as pas encore changé les compresses aujourd'hui », lui reprocha-t-elle, les lèvres pincées.

« Effectivement. »

Elle leva un œil circonspect dans sa direction, avant de se décider à refaire elle-même le pansement.

Installés autour de la table, Harry se laissa faire, sous le regard de Drago. Un rictus finit par se former sur son visage.

« Il n'y en a toujours que pour toi, Harry. »

« Si tu veux, on échange nos meilleurs amis. »

« Sans façon. »

L'épisode lui rappela étrangement la visite aux urgences, au cours duquel Harry avait été lourdement dragué par le médicomage qui avait recousu sa plaie.

Au début, il n'y avait pas fait attention, mais il avait remarqué que Drago se tendait de plus en plus, au fur et à mesure de la consultation, et il avait fini par se rendre compte du regard appuyé du médicomage sur lui. Et il ne s'était pas arrêté là puisque, au moment de se serrer la main, il avait gardé la sienne un peu plus longtemps, avant de formuler à voix basse : « si vous voulez, on peut... ».

Harry ne l'avait même pas laissé terminer sa phrase, il avait lancé un « non merci » assez rude, avant de partir à la suite de Drago, qui avait déjà pris de l'avance sur lui.

« Et voilà ! » annonça Hermione en le ramenant à la réalité. « Il faut vraiment que tu fasses attention pour éviter... »

« Oui, je sais, Hermione. T'en fais pas. Je n'ai juste pas eu le temps avant d'aller au travail. Je me suis réveillé en retard. »

« On peut passer à l'apéro, maintenant », déclara Drago avec un soupir faussé. « Théo, qu'est-ce que tu nous proposes ? »

« Ceci », réagit aussitôt l'autre Serpentard. « Goût citrouille, pour les souvenirs d'enfance. »

Il déposa alors une coupe devant chacune des quatre personnes et Harry ne manqua pas le regard mi-catastrophé, mi-scandalisé de Drago. Il explosa de rire.

« Du Wizibulle ? Tu es sérieux ? » se récria-t-il. « Tu as cru que j'avais huit ans ? Je suis majeur, je te rappelle ! »

« Si tu veux de l'alcool, je t'en prie, sers-toi dans le buffet. Ou ouvre l'Adalberto Magiaviglioso avec lequel Harry est venu. Mais ce sera sans moi. »

Les yeux toujours exorbités, Drago tenta un coup d'œil à Hermione en guise d'appel au secours pas totalement assumé, ce qui fit une nouvelle fois rire Harry.

« Désolé, Drago, mais sur ce coup, il faudra la jouer solo », maintint Théo.

« Pourquoi ? » gémit dramatiquement Drago. « Pourquoi tu me fais ça le jour de mes trente ans ? C'est profondément injuste ! »

Théo laissa échapper un bref éclat de rire, avant d'échanger un regard avec Hermione, qui sourit avant d'acquiescer. Il repoussa alors sa chaise et vint derrière Hermione, s'appuyant sur son épaule dans un geste de soutien.

« Je l'accompagne dans son abstinence. »

Un Lumos! sembla s'allumer dans l'esprit de Drago puisqu'il se redressa lentement, le regard rivé sur le couple.

« Non ! » s'exclama-t-il, la joie transfigurant dans tout son enthousiasme. « Non, ce n'est pas ce que je pense ! »

« Quoi ? » fit Harry, perdu. « Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Son regard passa de l'un aux autres, sans sembler y trouver de sens.

« Drago a compris, je crois », répondit Hermione en disparaissant derrière la rougeur de ses fossettes. « Je suis enceinte de trois mois. »

Cette fois-ci, la Noise tomba et Harry fonça sur elle, la prenant dans ses bras, tandis qu'elle-même se redressait pour l'accueillir.

« Je suis surprise que tu sois aussi content pour moi, Harry », lui murmura-t-elle.

« Je sais que tu es heureuse avec Théo, et qu'au fond de toi, tu avais peur de ne pas être capable de porter la vie. Alors oui, je suis content pour toi. »

Hermione le serra plus fort en guise de réponse.

« Harry, je pense que tu devrais aller voir Drago », les interrompit Théo. « Il vient de monter dans sa chambre. »

Harry s'écarta de sa meilleure amie, le mine soudainement plus grave. Il acquiesça simplement et se rendit à l'étage, quelque peu déboussolé par ces montagnes russes émotionnelles.

OoOoO

Harry frappa à la porte de la chambre d'amis, que Drago et lui avaient déjà occupée pratiquement neuf mois auparavant… pour l'anniversaire de Hermione. Les similitudes étaient toujours étranges à noter.

Sans grande surprise, personne ne lui répondit, mais Harry ouvrit tout de même la porte, passant sa tête dans son entrebâillement.

Drago était dos à lui, tourné vers la fenêtre du toit. Il était illuminé par les faibles rayons du soleil, qui lui donnaient une légère aura angélique.

« Drago ? »

Ce dernier n'esquissa pas un mouvement. Au contraire, il se tenait droit comme un i. Mais sa voix s'éleva bientôt dans la pièce, faisant frissonner Harry par sa profondeur.

« Je ne suis pas encore prêt à te parler. Et je n'en ai pas envie, pas aujourd'hui. »

« D'accord. Je comprends », répondit Harry d'une petite voix. « Tu n'y es pas tenu. Tu ne me dois rien. Prends ton temps. Ou ton envol. Tant que tu es heureux, c'est tout ce qui compte. »

Drago baissa la tête, comme dépité, avant de lui faire finalement face, les iris brillants de larmes. Harry fut une fois de plus happé par l'intensité de leur échange et se décida à entrer, refermant la porte derrière lui.

Drago avança d'un pas dans sa direction, puis d'un deuxième, et ses bras se refermèrent autour de Harry, qui en eut le souffle coupé.

« Je suis content que tu sois venu. »

Leur étreinte se raffermit et Harry s'y laissa aller, bercé par la douce odeur fruitée qui lui manquait tant. L'émotion lui piqua les yeux, mais pour rien au monde il n'y aurait mis fin. Que leur histoire soit terminée ou non, il espérait que Drago ferait toujours partie de sa vie.

OoOoO

La cuillère de Drago tinta en se reposant dans son assiette, annonçant l'engloutissement de sa part de gâteau au mascarpone et à la fraise.

« On peut passer aux cadeaux maintenant ? »

Harry sourit, avant de pouffer franchement. Drago ressemblait bel et bien à un enfant de huit ans, finalement. Impertinent. Égocentrique. Agissant comme si tout lui était dû. Mais était-ce vraiment une découverte ?

Non, il était tout simplement anxieux, et Harry le réalisait seulement maintenant. Ce n'était pas uniquement le fait qu'il s'isole après l'annonce de la grossesse de Hermione qui le menait sur la piste, même si c'était l'élément qui mettait tout en lumière. Forcément, Drago avait été blessé pour avoir quitté le domicile conjugal. Forcément, il n'était pas dans les meilleures dispositions pour rester chez son meilleur ami, dépendant de lui, alors que Drago n'était pas le genre de sorcier à dépendre de qui que ce soit. Mais Drago avait changé, et en requérant la présence de Harry le jour de son anniversaire prouvait qu'il était capable de se montrer plus vulnérable qu'il ne l'aurait jamais fait auparavant.

Et le sourire sardonique qu'il affichait en cet instant ne faisait que confirmer son analyse ; il était le Drago Malefoy des premières années à Poudlard, dans sa douloureuse recherche d'attention.

Le paquet cadeau pratiquement jeté sur la table prit Harry par surprise, ce qui lui valut un regard moqueur de la part de Drago, qui s'abstint cependant de tout commentaire, se concentrant plutôt dans le déballage de son précieux.

Il en sortit un coffret en bois dans lequel était rangée une cravate gris perle. Sa pince était sertie d'une pierre, la même que dans les manchettes. Drago la fit jouer dans ses doigts quelques secondes, avant de déplier le mouchoir d'un gris perle tout aussi intense que la cravate.

Il leva des pupilles émerveillées en direction de Hermione, donnant cette fois l'impression d'être l'enfant de huit ans le plus heureux du monde.

« C'est de la soie d'Inde », lui expliqua Hermione. « Les manchettes sont faites en crochet de basilic. Et les bijoux, ce sont des gemmes d'ajoite. »

« Waouh, Granger, ce n'est pas… c'est… Merci. J'aime beaucoup. »

Une douce sensation de félicité flotta dans l'air, entre l'émotion de Drago et la joie de Hermione d'avoir visé juste. Le temps s'arrêta malgré tout au moment où cette dernière déposa l'enveloppe de Harry devant Drago.

Leurs regards s'accrochèrent un instant, dans l'appréhension de l'un et de l'autre.

Dans un geste qui parut extrêmement long à Harry, Drago défit le cache et fit glisser la première feuille, celle en papier glacé. Il la lut, l'incertitude marquant ses traits par un léger froncement des sourcils et une brève agitation de ses iris. Il prit alors la deuxième feuille, un morceau de parchemin marqué par l'écriture de Harry. Ses yeux s'écarquillèrent alors en grand et vinrent se poser à nouveau sur Harry.

« Un vol pour l'Italie ? Tu… tu as… Par Salazar, tu as demandé l'adresse de Pansy à Weaslette. »

« Oui », lui confirma Harry. « Tu pars le 6 août et tu reviens le 8 août. C'est court, mais j'ose espérer qu'elle te donnera les réponses dont tu as besoin. »

« Et qu'est-ce qui te fait croire qu'elle acceptera de me voir ? » lui répliqua Drago sur le ton du défi.

« Parce qu'elle sait très bien qu'il suffit que je la dénonce pour qu'elle finisse à Azkaban. »

« Tu ne ferais jamais ça », objecta Drago, le souffle court.

« Toi, tu le sais. Elle, elle ne prendra pas le risque », soutint Harry d'une voix dure.

Un silence plana, jusqu'à ce que Hermione l'interrompe.

« Harry ! Tu ne peux pas faire ça ! La menacer ! Pourquoi faire, d'ailleurs ? »

Harry haussa les épaules.

« Ça, Hermione, ça ne te regarde pas. »

La concernée croisa les bras sur sa poitrine et bouda ouvertement. Drago le regardait avec un mélange d'admiration et de doute. Théo, lui, souriait franchement.

« Tu peux encore changer d'avis pour le parrain, mon amour. »

« Non », bougonna Hermione. « Notre décision est prise. »

« Notre enfant aura dans tous les cas beaucoup trop d'influence Serpentard autour de lui, tu t'en rends compte ? », s'amusa-t-il.

« Je m'en fous ! Dis-leur. »

Les regards des trois hommes convergèrent. Harry et Drago étaient évidemment en compétition pour ce titre. La question était de savoir lequel des deux avait été choisi.

OoOoO

Trois jours. C'est le temps supplémentaire qu'il fallut à Drago avant de le recontacter. Harry avait repris sa semaine de travail, perdu dans ses entretiens individuels et les préparatifs de la Pride qui n'en finissaient pas et qui allaient, par contre, finir par lui donner de l'urticaire. Mais six mots suffirent à lui exhorter un sourire et une impulsion cardiaque pleine d'espoir : « On peut se voir ce soir ? »

Harry lui avait donné rendez-vous dans les jardins de la place Soho. Il avait dégoté un banc dans un angle parfait pour prendre un bain, lunettes solaires à sa vue vissées sur son nez, et tout donnait l'impression qu'il voulait profiter des rayons du soleil. Tout sentait l'approche de l'été. Sauf qu'il était stressé. Si Drago lui avait envoyé un message, cela signifiait qu'il était prêt à discuter.

« Salut, Harry. »

Harry leva les yeux sur l'ombre qui se dessinait à présent devant lui. Drago portait un costume cape vert foncé, qui s'accordait parfaitement avec le cadeau d'anniversaire de Hermione. Il était très élégant, comme toujours. Et revenait probablement d'un rendez-vous d'affaire.

« Salut, Drago. »

Il le suivit des yeux tandis qu'il s'asseyait en croisant les jambes. Harry sourit en le comparant à sa propre position : une jambe repliée contre lui, l'autre pendant dans le vide. Ils étaient tellement différents…

Sa joue posée sur son genou, Harry observa Drago, qui était très tendu. Il semblait se tenir aussi droit que possible pour contenir l'ensemble et l'empêcher ainsi de s'effondrer.

Harry ne dit rien, se contentant d'attendre. Le Souaffle était dans son camp. Lui avait été clair : il ne voulait pas que Drago parte, mais il avait besoin d'entendre pour quelles raisons le mariage et la paternité étaient si importants pour lui.

« C'est difficile », avança Drago d'une voix ténue, le regard perdu à l'horizon.

« On a tous les deux parcouru un sacré bout de chemin depuis que l'on s'est retrouvés. »

« Tu parles d'Azkaban ? Ou d'il y a un an, quand je suis revenu ? »

« Les deux. »

Drago hocha la tête plusieurs fois, avant d'inspirer profondément et d'affronter son regard. Les iris gris de lune s'accrochèrent aux siens. Profondément. Intensément. Si bien que le cœur de Harry s'emballa soudainement.

« Tu as dit que tu avais compris que tu pouvais être toi-même, même si ce n'est pas ce qu'on attend de toi… Qu'est-ce que ça implique exactement ? »

« Ma notion de liberté. Je voulais… je voulais te garder à tout prix, Drago, mais je me suis rendu compte que j'ai besoin de l'option coucher avec des types, quand j'en ressens l'envie ou le besoin. »

Le regard de Drago se voila un instant, et Harry sentit une douleur le prendre à la poitrine. Son affirmation blessait Drago. La vérité devait être dite… mais c'était difficile de faire du mal à l'homme qu'il aimait.

« Théo avait raison alors... », murmura Drago dans un souffle.

« À quel propos ? » réagit Harry avec douceur.

« À propos de toi… et de ta façon de séparer l'amour du sexe. »

Harry hocha la tête, frottant sa joue contre l'os de son genou.

« C'est clairement mieux avec toi qu'avec n'importe qui d'autre, Drago, ça je peux te l'assurer. »

Drago soupira.

« Alors pourquoi… ? Pourquoi ce besoin de collectionner les conquêtes si… ? »

La fin de sa question resta en suspens mais Harry comprit où il voulait en venir.

« Pourquoi ne pas se donner le droit aussi ? Je veux dire, Drago… On a plusieurs relations dans nos vies, même à un moment bien précis. On ressent différentes formes d'amour. Différentes formes d'attraction. La société conçoit bien qu'on puisse avoir plusieurs amis, même plusieurs amitiés qui comptent. Alors forcément, on ne peut pas donner la même chose à tout le monde. Et je n'en aurai pas forcément envie demain, tout le temps. La prochaine fois sera peut-être dans six mois. Mais personne ne dit que notre corps doit être un temple sacré dédié à une seule personne. »

« Pour moi, c'est le cas. »

« Je sais. »

Drago soupira franchement cette fois.

« Je veux dire… au-delà du fait que je n'ai jamais considéré cette option pour moi, je… Tu es le seul homme que j'ai jamais connu, Harry. La seule personne avec laquelle j'ai… Oh par Salazar, pourquoi est-ce que je raconte ça, moi ?! »

Il se redressa brutalement, tournant en rond juste en face de Harry qui, se redressa pour l'observer, bouche bée.

« Oh merde… Drago… je... »

Il était ému, au-delà de toute mesure. Ça devait compter tellement pour lui, tous ces moments partagés… Pour Harry aussi, bien sûr. Mais pendant le sexe, il se déconnectait, et il mettait un temps considérable à réaliser quels sentiments il portait – ou non – à quelqu'un.

« Tu n'as vraiment jamais… ni eu envie ? » tenta Harry.

« Jamais ! Absolument jamais ! » s'écria Drago d'une voix déraillante.

« Pour moi aussi, il y a des choses que je n'ai jamais faites ni même envisagées avec un autre homme. »

Drago s'arrêta, se frotta les yeux et, après une brève inspiration, revint s'asseoir sur le banc.

« D'abord, il y a le fait que j'ai accepté de t'héberger sur une période indéterminée, alors même que je supportais mal la présence de Charlie quand il revenait en Angleterre », commença Harry.

Drago ne dit rien, mais Harry le savait, il était tout ouïe.

« On peut bien sûr ajouter, dans le même esprit, le fait qu'on ait emménagé ensemble, que cette idée vienne de moi alors que Charlie m'avait supplié de le suivre en Roumanie sans jamais rien obtenir que de la résistance », poursuivit Harry. « Toi, je le sais… si tu partais, ce serait un tel déchirement que je voudrais trouver un moyen pour qu'on soit réunis. »

Harry devait à présent se concentrer sur sa propre respiration, au risque de manquer d'oxygène.

« Ensuite, le moindre mec qui m'aurait parlé de sentiments, de couple, de mariage, d'enfants… Je l'aurais envoyé paître avec des Sombrals en lui disant que la romance, ça n'était pas pour moi. Mais… je suis tombé amoureux de toi, Drago », affirma Harry en déglutissant. « Alors même si tout ça, ça me faisait flipper, je… j'ai juste continué. Parce que tu as donné du sens et de la vie à… bah à ma vie. Jusque-là, je pouvais clairement pas affirmer que j'en avais une. J'avançais juste, parce que c'était ce que j'avais de mieux à faire. »

Ce fut à son tour de soupirer. Il en avait les larmes aux yeux, dans un mélange de peur de le perdre, d'amour pour lui et de fierté d'y arriver. L'étau dans sa gorge se resserrait mais il devait continuer. Il déglutit, se donnant en même temps du courage.

« Enfin… je suis là maintenant. Je sais ce que tu veux Drago, et je demande simplement à le comprendre pour voir ce que j'en fais. Si je peux me voir dans cette perspective, si j'accepte de suivre ou si je dois me résigner à te laisser partir pour que tu sois heureux avec quelqu'un d'autre. »

Harry ferma douloureusement les yeux au moment où les derniers mots franchirent la barrière de ses lèvres. Il avait déjà affirmé que leurs chemins devraient peut-être se séparer. De là à avouer qu'il le laisserait partir avec un autre… Ça dépassait l'entendement.

« Tu pleures », murmura Drago au bout de quelques secondes.

Harry rouvrit les yeux et passa ses doigts sur son visage humide, constatant que Drago avait raison. Le barrage céda alors et il hoqueta dans un sanglot incontrôlable.

« Je suis… désolé… Après tout ce que… je t'ai fait subir… ce n'est pas moi qui devrais pleurer. »

« Viens là », l'invita Drago en lui ouvrant les bras en grand, et Harry s'y réfugia, calant son visage dans son cou.

Il y pleura jusqu'à ce que les sanglots cessent, laissant quelques larmes silencieuses couler lentement.

« J'ai craqué, moi aussi », lui révéla Drago. « Le jour où on est allé aux urgences, j'ai pleuré dans les toilettes. »

Cette fois, ce fut Harry qui se tut, le cœur battant à ses tempes, sa propre chaleur s'harmonisant à celle de Drago.

« Toute ma vie, je me suis accroché à un idéal, à des rêves. Je voulais construire cette famille chaleureuse que je n'avais jamais eue. Transmettre des valeurs. En lieu et place de l'horreur que j'avais vécue... »

Harry vit la pomme d'Adam de Drago bouger sous l'effet de la déglutition.

« J'étais à Azkaban bien avant d'y être effectivement enfermé », révéla Drago à voix basse. « Ma mère m'aimait, ça, oui… Mais elle ne suffisait pas à effacer le regard de mon père. Son visage était froid et inexpressif, mais ses yeux… C'était le schéol. »

Un frisson le parcourut si violemment que Harry le sentit défaillir dans son étreinte autour de lui.

« Je n'ai aucun souvenir d'un geste d'affection. D'une parole réconfortante. Ou d'un encouragement. C'était toujours du jugement… et cette sensation prégnante d'être un moins que rien, un insuffisant, un fils indigne. J'étais la honte personnifiée pour lui… Alors je me suis construit une carapace, si puissante que même lui ne pouvait plus pénétrer mes pensées. Seule ma mère le pouvait encore, mais elle n'a jamais tenté de le faire. »

Drago s'arrêta et ses bras lui en tombèrent, comme un poids qui le tirerait vers le bas. Harry en profita pour se repositionner, observant le visage de Drago. Ses traits étaient tirés, son regard figé vers le bas, visualisant un souvenir très lointain.

Merlin, qu'il était beau dans cette vulnérabilité, même contrôlée. À tout moment, il pouvait lui aussi se laisser déborder par les larmes.

« Cette carapace, elle a éclaté en morceaux quand le Seigneur des Ténèbres est revenu. Je savais que tout ce que j'avais mis en place pour nier la réalité était trop fragile face à ça… Et quand il m'a confié cette mission, j'ai su que j'étais fini. J'allais mourir », dit-il d'une voix tremblante, en se tournant vers lui. « Cette année-là, je t'ai encore plus détesté, Harry. »

Harry ancra son regard dans le sien, sans rien dire, le laissant parler.

« Tu étais la seule personne qui me faisait ressentir quelque chose de vivant et qui me rappelait ce dont je rêvais. Tu me montrais à quel point c'était irréalisable. Non seulement je ne m'en sortirai pas, mais en plus, je n'avais aucune chance pour que tu m'accordes ton attention. »

Les yeux de Drago s'embuèrent de larmes, et le cœur de Harry se serra une nouvelle fois.

« Tu as été courageux, Drago. Et maintenant, je suis là. Quoi que tu fasses, si tu veux que je sois là, je le serais. »

Drago glapit et échappa à son regard. Harry l'attrapa par la mâchoire, le forçant à maintenir leur échange.

« Je t'aime. Parle-moi de tes rêves, aide-moi à les voir. Aide-moi à leur donner un sens dans mon esprit. »

« Mais Harry... » gémit Drago. « Tu n'en veux pas. Tu l'as dit toi-même, tu ne veux pas être réduit à être le mari de ni le deuxième père de... »

« Je sais ce que j'ai dit. J'en suis désolé. C'était la peur qui parlait. Parce que j'ai peur, vraiment. On a décidé pour moi, toute ma vie, de ce que je devais en faire, on a même décidé de ma mort. En revenant, en choisissant de revenir, je n'avais pas réalisé que je devrais apprendre à écrire ma propre histoire », lâcha Harry d'un seul trait. « Et par Godric, ça fait vachement flipper cette page blanche ! »

Drago eut un rire rauque et se dégagea doucement de la prise de Harry.

« Donne-moi deux ans pour y voir plus clair », continua Harry. « Reviens vivre à la maison et donne-moi deux ans. Si au terme des deux ans, je n'ai pas accepté de te donner ce que tu veux, je m'engage à t'inscrire moi-même sur la rubrique Wizlove du Chicaneur. »

« Même pas en rêve ! » répliqua Drago.

Mais il souriait, franchement amusé.

« Plus sérieusement, Harry », dit-il. « C'est long deux ans. Surtout sans garantie. »

« On ne peut jamais donner de garanties, tu sais. Si ça se trouve, c'est toi qui vas rencontrer quelqu'un et... »

« Non. Ça n'arrivera pas. »

Harry le fixa, conscient qu'il avait sans doute raison. Ça faisait pratiquement vingt ans que Drago l'aimait. Et même si le penser lui donnait le tournis, ça rendait effectivement peu probable le fait que ça cesse du jour au lendemain.

« Reviens à la maison », insista-t-il. « Même si on prend le temps de parler de ce qui est important avant de reprendre quoi que ce soit. Je sais que c'est dur pour toi de cohabiter sans être officiellement en couple, mais je sais aussi ça te coûte de demander l'hospitalité à Théo. Et de mon côté, je trouve l'appartement monstrueusement grand et vide sans toi. »

« Qu'est-ce que tu diras à Teddy si la situation n'est pas rétablie aux vacances d'été ? » lui demanda Drago sur le ton du défi.

Harry haussa les épaules.

« La vérité fera l'affaire. Les mensonges, les semi-vérités, c'est fini. Je peux être un bon exemple aussi en lui montrant que parfois, une histoire d'amour peut échouer, ou prendre du temps à trouver son équilibre, sans pour autant qu'on doive se haïr ou se déchirer », expliqua-t-il. « Et je sais qu'on est capable de cohabiter. Ça a toujours bien fonctionné de ce point de vue là. »

Drago le dévisagea une seconde, avant de prendre une décision.

« Comment on s'organise pour la chambre du coup ? »

« Comme tu veux, parrain deux. On a une chambre d'amis prête à l'emploi, ce n'est pas un problème », rétorqua Harry, goguenard.

« Il est évident que j'étais le premier choix. Mais on peut prétendre à l'égalité en disant parrain orthodoxe et parrain protestant. Même si on sait que les plus purs sont issus du catholicisme. Et je prendrai la chambre d'amis, elle est plus proche de mon bureau. »

Harry lui répondit avec un sourire éblouissant. Le garder dans sa vie était sa plus grande victoire aujourd'hui.


Eh bien... Est-ce la difficulté de trop ou, au contraire, l'épreuve finale ? Qu'en pensez-vous ?

Flux énergétique de scarabée sur vous,
Cailean