Bonjour mes amours,

Impossible pour moi d'écouter la chanson qui illustre ce chapitre sans la chanter. Malgré les difficultés, j'ai toujours pensé que la relation entre Harry et Drago avait du sens. Et maintenant ? Qu'est-ce que ça va donner ?

Merci à Damelith.


Chapitre 33.

"Do we make sense? I think we do

In spite of everything that we've been through

Oh when you say black and I say white

It's not about who's wrong as long as it feels right

Don't think those stars won't align (...)

.

You're everything that feels like home to me (…)

.

Wish you were here right beside me

So I could watch you sleep

Hold your body closer, breathe you deep

And everything feels broken when you're not next to me."

Under your scars, Godsmack.

.

« Est-ce que notre relation a du sens ? Je pense que oui

En dépit de tout ce que nous avons traversé

Oh quand tu dis noir et que je dis blanc

Il n'est pas question de savoir qui a tort tant que ça semble juste

Ne pense pas que les étoiles ne finiront pas par s'aligner (…)

.

Tu es tout ce qui me permet de me sentir à la maison (…)

.

Je rêve que tu sois ici, juste à côté de moi

Ainsi je pourrais te regarder dormir

Te serrer plus fort contre moi, m'imprégner de toi

Et tout semble brisé quand tu n'es pas là. »

Sous tes cicatrices, Godsmack.


Drago était rentré à l'appartement deux jours auparavant. Il avait embarqué ses affaires, fait une accolade à Théo, et il avait même remercié Granger. Tout ça lui donnait l'impression de partir pour un long voyage, sans savoir à quel moment il reviendrait.

Mine de rien, le confort du foyer Nott-Granger allait lui manquer. Il y régnait un calme chaleureux, et ce n'était pas uniquement parce que Turbulence, le chat de Granger, l'appréciait toujours autant et avait passé la majeure partie de son séjour sur ses genoux, sans feuler sur qui que ce soit. Non, il y avait une telle harmonie au sein du mariage qu'il avait eu la sensation d'être un enfant en sécurité chez ses parents, ce qu'il n'avait jamais ressenti d'aucune façon. Et en même temps, une part de lui avait mal supporté le contraste.

Malgré tout, Harry avait raison. Il n'aimait pas le fait de dépendre des autres. Il aimait mieux savoir qu'il rentrait chez lui, qu'il ne profitait pas de la charité et qu'il ne s'apitoyait pas sur son sort. Sans compter le fait que Harry lui manquait.

Alors quand il le lui avait demandé, il était rentré. Il avait passé la porte. Croisé son regard. L'avait salué. Puis il avait annoncé qu'il allait s'installer dans cette chambre qui était dorénavant la sienne, le cœur dans la gorge. Parce qu'il l'aimait et qu'il aurait aimé une chambre commune.

Pourtant, Harry avait vu juste sur un autre aspect : ils étaient capables de cohabiter. Et alors qu'il sortait de son bureau après une nouvelle journée de travail, Drago entendit de la musique et se fit la réflexion qu'il ne l'avait pas perçue depuis que Harry était revenu de l'association, preuve qu'il avait fait attention à ce que le volume ne soit pas trop élevé.

Passant par le salon, Drago vit l'écran de télévision allumé sur une chaîne musicale, faisant défiler les hit rock du 11 juin 2010, avant de tomber sur Harry qui sifflotait dans la cuisine, pas du tout en rythme avec la mélodie. En revanche, l'odeur qui se dégageait de la casserole était tout à fait prometteuse.

« Ça sent bon. Qu'est-ce que tu fais mijoter ? »

Harry fit un bond de surprise, posant la main à l'emplacement de son cœur. Il afficha pendant quelques secondes un air catastrophé, qui laissa place à du soulagement, puis se détendit.

« C'est un ragoût », déclara-t-il en plongeant sa cuillère en bois dans le plat. « Tiens, goûte-moi ça. »

La main en-dessous de l'instrument, il attendit que Drago approche, ce qu'il fit. Ses lèvres trempèrent dans la sauce, légèrement épicée et riche des légumes qui y libéraient leurs arômes lors de la cuisson.

Il se retint de préciser que c'était davantage un plat d'hiver que d'été.

« C'est que tu te donnes, Harry. »

Celui-ci haussa les épaules. Le regard de Drago tomba alors sur le tablier qu'il portait, affichant « Eat my meat » et mettant en scène une saucisse surveillant un barbecue. Charmant. Tellement Harry.

« J'avais pas évalué que ça prendrait autant de temps, par contre. Je suis clairement pas au point sur les temps de préparation. »

« Et tu portes finalement un tablier par choix », ajouta Drago avec un faible sourire. « Qu'est-ce que la psychomage a dit de la disparition de l'autre ? »

« Elle n'est pas au courant », répondit Harry d'un ton détaché. « J'ai oublié d'aller au rendez-vous, en fait. J'y ai repensé après l'avoir manqué et j'ai décidé de ne pas y retourner. J'ai trouvé ce que je cherchais en commençant ma thérapie. »

« C'est-à-dire ? »

Harry lui fit face, tout en s'appuyant sur le bord du plan de travail.

« Être capable de te parler. Je sais que maintenant, je peux te dire les choses. »

Drago acquiesça. Il avait effectivement pu le comprendre.

« Et… par rapport à la symbolique du tablier ? » se risqua-t-il en déglutissant.

« Le fait d'accepter d'être en relation sérieuse et engagée ? »

« Oui. »

« Plus de problème avec ça non plus », lui certifia Harry. « Bon, je pense que je vais refermer ce couvercle et prendre mon mal en patience. Tu manges avec moi, ce soir ? »

« Oui. »

« Cool. »

Harry partit en sifflotant, allant se vautrer devant les clips musicaux. Et pour la première fois de sa vie, Drago se demanda comment il pouvait autant aimer cet homme et douter de la durabilité d'une relation avec lui.

OoOoO

La réponse lui vint dès le lendemain. Harry s'était éclipsé des heures durant, bien longtemps après un probable dîner avec sa bande d'amis. Il avait resurgi aux environs de vingt-deux heures, alors que Drago était rongé par un sentiment d'horreur à l'idée qu'il trouve réconfort dans les bras d'un autre. Ou pire, qu'il en ramène un à l'appartement. Il l'avait malgré tout prévenu de son absence pour le repas, sans plus de détail.

Il avait cependant les traits tirés de celui qui avait surmené ses méninges lorsqu'il s'effondra dans le canapé à côté duquel Drago lisait.

« Dure journée ? » lui demanda-t-il.

« Mmmmh… Pride... », marmonna Harry.

« L'organisation ? »

« Ouais, ça me bouffe tout mon temps et mon énergie. Et chaque fois que j'essaie de me concentrer sur un autre projet, il y a un truc en lien avec les préparatifs qui vient m'en sortir », soupira Harry. « J'ai autant envie d'y être que ça soit derrière moi. »

Drago se dévissa la tête, voulant regarder son visage, mais il l'avait recouvert d'un bras replié par-dessus.

« Bon après, je me plaindrai pas, on a une bonne ambiance et on est resté boire un verre Chez Annette et Thierry après la réunion. Mais je vais pas faire long feu en faisant du six jours par semaine comme ça. »

Drago ne répondit pas. Est-ce qu'il se faisait des idées en se disant que Harry pouvait trouver ses conquêtes sexuelles sur son lieu de travail ? Il espérait que non mais…

« Et toi, tu es sur quel projet en ce moment ? » le questionna Harry.

« Mmmh ? Rien en particulier, toujours les mêmes gens qui veulent protéger leurs biens mais avec des exigences telles que ça me permet de me concentrer sur des données concrètes : les chiffres. »

« Tout ce que je déteste, en somme », déclara Harry, faisant sourire Drago.

« Et toi, tu travailles avec les gens. Tout ce que je déteste. »

Harry pouffa.

« Tant qu'on s'y retrouve. Et on s'en est pas trop mal sortis au final, même si tu m'avais prédit une fin funeste », s'amusa-t-il.

« Tu parles, tu es toujours en train de sauver tout le monde. Tu ne peux pas t'en empêcher. »

« Mmmh. C'est pas faux. »

« À commencer par moi », murmura Drago avec une tendresse qui l'étonna lui-même. « D'ailleurs, tu m'expliques ce voyage en Italie ? Pansy ? Comment tu… ? »

Harry se redressa légèrement, l'observant du coin de l'œil.

« Comment j'ai su que tu en avais besoin ? » termina-t-il à sa place.

Drago acquiesça en guise de réponse, déjà tout ouïe.

« C'est un risque, mais un raisonnement assez simple : c'était ta meilleure amie, elle t'a trahi et tu n'as jamais pu en parler avec qu'elle pour comprendre ses motivations. Quelque part, ça doit continuer à te préoccuper, même si pas en permanence. »

Drago se sentit soudainement manquer d'air et mit un instant à comprendre qu'il devait déglutir. Il ferma les paupières, avant de soupirer.

Oui, c'était encore un sujet lourd. Il n'accordait pas facilement sa confiance et Pansy l'avait tout simplement piétinée en voulant dénoncer Harry ce soir-là. On ne menait pas à une mort certaine l'homme pour lequel son meilleur ami avait des sentiments...

« Tu as raison », confirma Drago en rouvrant les yeux dans le vide. « Je veux croire qu'elle n'aurait jamais été capable de te faire du mal, tout simplement parce que ça m'en aurait fait. Mais au fond de moi, je n'en suis pas convaincu. »

« Tu as besoin d'avoir des réponses. »

« Oui... »

Drago prit une grande inspiration. La vulnérabilité était désagréable. Presque douloureuse.

« Harry ? »

« Oui ? »

« Qu'est-ce que je fais si… si elle voulait vraiment ta mort ? » murmura-t-il.

« Je ne sais pas. Est-ce que ça vaut la peine de faire quoi que ce soit ? » lui renvoya Harry avec une sérénité qui le dépassait.

Drago sentit à nouveau l'horreur parsemée d'incompréhension qu'il avait ressentie en entendant Pansy hurler « Mais il est là ! Potter est là ! Que quelqu'un l'attrape ! ».

« Pour te venger, oui. »

« Je suis vivant, Drago. Il n'y a rien à venger. »

« Mais si tu étais mort, je l'aurais tuée. »

Harry le fixa sombrement, perplexe.

« Vraiment ? C'est la faute de Voldemort, tout ça. Ce n'était peut-être rien qu'un moyen de défense. Pour elle, je n'étais qu'un sorcier parmi d'autres, une victime de plus qui aurait pu sauver le reste du monde sorcier. »

« Non ! » s'écria Drago en se levant d'un bond, avant de se rendre compte de son impulsivité. Il se rassit en soupirant. « Non, tu n'étais pas que ça. »

« Pour toi, non, Drago. Mais tu es tellement plus digne que cette violence actée. »

« Qu'est-ce que tu en sais ? »

Harry haussa les épaules.

« T'es un résilient. Et tu l'as dit toi-même, tu ne cherches qu'une vie tranquille. Ce n'est pas trop compatible avec le gars qui se gâche la vie pour une sorcière qui aurait trahi sa confiance. L'indifférence te va bien mieux que la haine. »

« J'ai plus de haine en moi que tu ne l'imagines », rétorqua Drago en serrant les dents.

« Alors j'espère que tu trouveras la paix en même temps que les réponses. »

« J'ai besoin d'un verre », répliqua Drago en se redressant.

OoOoO

Drago ne parvenait pas à fermer l'œil. Vers trois heures du matin, il se résolut finalement à repousser ses draps et à s'autoriser une petite escapade nocturne dans la cuisine. À son grand étonnement, il y trouva également Harry, le cul posé sur le plan de travail.

« Insomnie ? » lui demanda Drago pour la forme.

« Ouais. Impossible de fermer l'œil », répliqua-t-il en portant sa bouteille de bièraubeurre à ses lèvres.

Drago se demanda si c'était vraiment judicieux au vu de ses problèmes d'alcool, mais il s'abstint de tout commentaire. Son regard le vendit malgré tout.

« C'est ma première », se justifia Harry.

« O.K. »

N'ayant pas envie d'ajouter quoi que ce soit, Drago se servit également dans le frigidaire et alla le rejoindre. Dans un premier temps, seuls les bruits d'absorption se faisaient entendre et, par moment, leurs mains ou leurs bras se touchaient involontairement. Le reste se fit dans le silence. Jusqu'à ce que Drago prenne la parole.

« Qu'est-ce qui te tracasse ? » s'enquit-il.

« La Pride, pour changer », soupira Harry. « Ou plutôt ce qui l'entoure. J'ai quelques volontaires qui ont reçu des menaces en venant à la Rainbow House pour des ateliers de préparation. »

« Des menaces ? »

« Ouais… Des phrases du type « on va tous vous sauter ». Et pas dans le sens sexuel du terme. »

Le balancement des jambes de Harry s'accéléra nerveusement.

« Comment tu gères ça ? »

« Pas très bien. Je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas qu'ils soient en danger ou même juste en insécurité en venant à la RH. »

« Ce n'est pas ce que je voulais dire. Comment tu gères cette homophobie latente et le risque de violence, compte tenu de ce que tu as déjà vécu ? »

Harry prit une grande inspiration et soupira derechef.

« Je suis responsable d'eux. Je n'ai pas envie qu'il leur arrive quelque chose parce que j'organise une activité. »

« Alors assure-toi qu'ils soient protégés ou au moins entendus dans le cas où ça se produirait. »

Harry cessa son mouvement de jambes et se tourna vers lui, sa jambe gauche ramenée contre son buste. Drago releva la tête dans sa direction. Le vert de ses yeux envahit alors tout son champ de vision.

« Qu'est-ce que tu suggères ? »

« Un partenariat avec la Brigade de police magique. »

« Je n'ai aucune confiance en eux ! » rétorqua hargneusement Harry. « Et la police n'a jamais été un exemple envers la communauté. »

« Je me doute bien, Harry, mais ce n'est pas en t'y opposant que tu feras entendre leurs droits. C'est comme avec les politiques. Ils sont loin d'être parfaits, parce qu'ils recherchent le pouvoir avant toute chose. Mais il vaut mieux faire en sorte de les avoir de ton côté. »

« C'est bien un raisonnement de Serpentard, ça. »

« C'est certain que je ne vais pas te persuader d'une insurrection. »

Harry sourit doucement et sa tête partit en arrière, jusqu'à prendre appui sur le mur.

« Le pire, c'est que je n'en veux même pas. Le jeune Harry le ferait probablement, mais justement, je ne suis plus si jeune que ça », indiqua-t-il. « Je préfère laisser la nouvelle génération ébranler les fondations pendant que moi je me complais dans une manifestation autorisée par le Ministère de la Magie. »

« Tu aides des gens, Harry. À un niveau plus individuel et moins séditieux, mais tout de même, ce n'est pas rien. »

Harry approcha la bouteille de sa bouche et prit une longue lampée tout en le regardant, avant de lui répondre.

« Je sais. C'est juste un constat que je pose. Comme je te le disais il n'y a pas si longtemps, je rêve moi aussi d'une vie tranquille. »

« Mmh. »

« Tu veux jouer à Qui n'a jamais ? »

Drago s'esclaffa, pris au dépourvu.

« C'est ça ta vie tranquille ? Me faire deviner tout ce que tu as fait de dépravé ? » se moqua-t-il.

« Hé ! Non ! Et je te baise, d'abord », s'exclama Harry, mort de rire. « J'ai fait des choses sacrément banales dans ma vie. »

« Admets quand même que ce serait trop facile pour moi de trouver ce que tu as pu faire au cours de ta vie sans l'avoir fait moi-même. »

« Oui, bon, d'accord. Alors changeons les règles ! Moi je cherche ce que tu as pu faire sans l'avoir fait moi-même, et toi, tu cherches ce que je n'ai pas fait. Bonus point si tu l'as fait. »

Drago secoua la tête. Cet homme allait l'épuiser avec ses bêtises. Mais il était aussi en train de l'envoûter avec ses iris brillant comme ceux d'un enfant émerveillé par les petits plaisirs de la vie.

« O.K. », céda-t-il. « Tu commences. »

« Mmmmmh », commença Harry, les yeux plissés par la concentration. « Tu as déjà accusé quelqu'un d'autre pour ne pas être puni. »

Drago leva les yeux au ciel.

« Sans blague, tout le monde a déjà fait ça. Sois plus précis. »

« Tu as déjà fait porter le chapeau à ton elfe de maison. »

« Coupable », reconnut Drago en buvant une gorgée. « À moi, donc. »

Il sonda Harry, qui semblait aussi excité qu'une cisburine par le jeu.

« Tu n'as jamais couché avec une femme », tenta-t-il.

Son visage se fendit d'un sourire moqueur.

« Raté », révéla-t-il avec fierté.

« Genre ? Toi ? Monsieur je m'enfile des mecs à tout va ? » s'étonna sincèrement Drago.

« Mais c'est que tu prends de ma vulgarité, mon cher. Et oui, quoi ? » pouffa Harry. « J'étais persuadé que tu le savais, ceci dit. C'était avec Ginny, après la guerre. Et c'était pas fameux. Peut-être comme toutes les premières fois, ceci dit. »

Drago détourna le regard.

« Pas la mienne. »

ll y eut deux secondes de battement, puis Harry enchaîna.

« Cette fois-là était bien pour moi aussi », murmura-t-il, avant d'élever à nouveau le ton. « C'est à moi. Tu n'as jamais regardé de mecs se branler. »

« Raté », rétorqua Drago avec un peu plus d'amertume qu'il ne l'aurait voulu.

« Raconte ! » s'écria aussitôt Harry.

Drago leva une nouvelle fois les yeux au ciel.

« Je pensais qu'on jouait à Qui n'a jamais ?, pas à Pitch ! » protesta-t-il.

« Ça n'a rien avoir ! Avec Pitch !, on invente des scénarios sexuels. Là, je veux entendre les vrais faits. »

« O.K., O.K. Il y a eu deux fois. La première, c'était en cinquième, dans le dortoir. Je me suis réveillé pendant la nuit et Blaise était en train de se palucher à deux lits de moi. »

« Ça va, ça aurait pu être pire. Genre Crabbe », se gaussa Harry.

Drago grimaça. Il aurait préféré éviter d'avoir cette image en tête.

« Effectivement. »

« Et la deuxième fois ? »

« Mes compagnons de cellule. »

« Oh. Genre masturbation mutuelle ? »

« Non, plutôt on se tripote ensemble, mais chacun s'occupe de la sienne. »

« Oh. Fascinant. »

Drago secoua la tête. Harry…

« Bon à moi, alors. Tu n'as jamais pensé à partir définitivement loin d'ici. »

« En fait, si », le contredit Harry. « Mais ça serait revenu à mourir à petit feu ailleurs, alors ça n'avait pas grand intérêt. »

« J'ai l'impression que j'ai plus de chance de trouver quelque chose de sexuel, finalement », grogna Drago.

« Vas-y, réessaie. »

« Tu n'as jamais fait de plan à trois ? »

« Et là, c'est vrai », approuva Harry. « Ce n'est pas les occasions qui ont manqué, mais pour le coup, ça ne m'attire pas. »

Drago le dévisagea. Il était sérieux. Il le voyait à son expression, qui avait perdu tout amusement.

« Il y a quoi d'autre qui ne t'attire pas ? »

« Oh ! Eh bien… Les grands blonds élancés et un peu torturés, ça a tendance à me refroidir, je dois dire. »

« T'es con. »

Son cœur n'avait pourtant pas manqué de s'accélérer. Leur cohabitation se passait, de fait, trop bien. Beaucoup trop bien.

OoOoO

Allongés sur le tapis du salon, leurs têtes dans des directions opposées et leurs oreilles se touchant pratiquement, Harry et Drago avaient continué à parler. Drago ne savait plus comment ils en étaient arrivés là, mais il y avait assurément beaucoup trop de cadavres de Bièraubeurres pour assumer une rentabilité de travail le lendemain. Enfin plutôt d'ici deux ou trois heures, à peine…

« Tu sais pourquoi je ne t'avais jamais dit que je m'étais fait du mal quand tu es parti ? » lâcha soudainement Harry, dans un murmure à peine audible.

« Non ? »

« Je ne voulais pas que tu repartes en apprenant à quel point tu pouvais me détruire. »

« Tu as conscience que les Serpentard aiment avoir du pouvoir sur la vie des autres, n'est-ce pas ? » plaisanta Drago.

« Oui, je le sais. Mais je sais aussi qu'un Serpentard ferait n'importe quoi pour ceux qu'il aime, y compris s'évaporer s'ils pensent représenter un risque pour leur bonheur. »

Drago ne répondit rien mais soupira. Il en aurait été capable, oui. Il ne savait pas dans quel état il aurait été à l'heure actuelle si ça avait été le cas, mais il aurait assurément abandonné l'idée de reconquérir Harry si Granger lui avait laissé entendre qu'il n'avait pas besoin de lui.

« Je n'ai jamais regretté d'être revenu, tu sais. Même si c'est dur. »

« Tant mieux… je ne l'aurais pas supporté sinon. Et… je crois d'ailleurs que je vais me faire tatouer ce que je voulais faire et qui te représente. »

« Pourquoi ? »

« Parce que sans toi, je n'aurais jamais guéri. J'ai appris à rassurer l'enfant effrayé à l'intérieur de moi et à aimer la personne que je suis. Inconditionnellement. Juste tel que je suis, avec mes défauts et mes qualités. »

Les yeux de Drago s'embuèrent malgré lui. Alors il avait bien fait de revenir… Il avait réussi, d'une certaine façon. Il souleva son bras au-dessus de lui, et il sentit plus qu'il ne vit la tête de Harry bouger pour voir ce qu'il faisait. Ensemble, ils dévisagèrent sa Marque et le tatouage qui l'entourait.

« Les narcisses ont fleuri », commenta sobrement Harry.

« Oui... », répondit Drago, perplexe. « Je ne comprends pas pour quelle raison. »

« Peut-être parce que tu es sur la bonne voie. »

Drago rabaissa son bras et le posa au niveau de son cœur et ferma les yeux.

« Tu veux savoir ce que moi, je voulais faire comme tatouage ? »

« Dis-moi. »

Drago prit une grande inspiration.

« Tu vois l'horloge familiale au Terrier ? » commença-t-il alors que Harry acquiesçait. « Je voulais m'en faire une aussi. Avec des aiguilles pour chaque personne importante. Ma mère, évidemment. Mais aussi Teddy et toi. »

« C'est une très belle image… Tu devrais aussi avoir une aiguille pour te représenter, Drago. »

« Je ne sais pas encore si j'ai ma place dans ce tableau. »

Un bruyant soupir le surprit, et il tourna la tête en direction de Harry.

« Tu vois, Drago, autant je n'ai jamais été sûr d'être un jour capable d'aimer et d'avoir une relation saine, autant je suis sûr que si quelqu'un doit faire partie de mon tableau chaotique, c'est toi. »

Il se redressa d'un seul coup, faisant sursauter Drago et manquant de perdre l'équilibre au passage.

« Je vais prendre une douche et me préparer. Merci pour cette nuit. »

Et Drago resta là, perdu à ses pensées, incapable de déterminer ce qui ne tournait pas rond chez lui. Parce qu'une fois ses douleurs oubliées, il n'avait aucun doute sur le fait que Harry était celui avec lequel il voulait être.

OoOoO

Drago se réveilla le dimanche matin dans le silence de l'appartement. Il savait que Harry était à son entraînement de Quidditch et même s'il avait eu l'occasion de vivre cette solitude à plusieurs reprises depuis qu'ils vivaient ensemble, il prenait aujourd'hui un peu la mesure de ce que Harry avait pu vivre durant son absence : il y avait ce vide à l'intérieur de lui.

Autrefois, il y avait la plénitude qui l'emplissait. Ce sentiment de bénédiction parce qu'il savait qu'il vivait une belle relation, cette confiance en l'avenir malgré les difficultés parce qu'ils étaient un nous. Et là… ils cohabitaient. Ils étaient Harry et Drago, les amants maudits.

Drago s'esclaffa, désabusé de lui-même. C'était vraiment une réflexion de torturé, comme le lui avait fait remarquer Harry en début de semaine. Et il allait continuer dans ses habitudes d'homme torturé en allant demander conseil à Père Jairus.

Il s'activa donc et arriva pour la messe de onze heures. Une fois la messe terminée, vaguement apaisé, il traîna dans les alentours jusqu'à ce que l'homme de Foi soit disponible.

« Drago, mon Fils. Je suis content de vous revoir. »

« Mon Père, oui. Le temps est passé plus vite que je ne l'aurais cru. »

« Comment se porte votre Mission ? »

Ils marchaient côte à côte, déambulant à travers les allées de l'église.

« Pas sous les meilleures auspices, je le crains. Mon Père. »

« Ah vraiment ? Que se passe-t-il ? »

« Je n'ai pas pu supporter le fait qu'il fréquente d'autres hommes, mon Père. »

Drago se figea. C'était la première fois qu'il parlait ouvertement de la nature de leur relation.

Le Père Jairus se tourna vers lui, et son visage n'exprimait aucune surprise.

« Harry Potter fait probablement partie des hommes les plus convoités sur cette Terre, mais aussi des plus incompris. Mais vous, vous l'aimez, Drago. Sans conditions. »

Sous le choc, Drago ne sut que répondre. Il savait tout. Il savait toujours tout.

« Qu'est-ce que… qu'est-ce que je dois faire ? » bégaya-t-il.

« Gardez la Foi, mon Fils. Gardez la Foi. »

Et il fit demi-tour, les bras joints dans le dos, son sifflotement résonnant dans l'édifice.

OoOoO

Drago rentra à l'appartement, complètement atterré. Comment pouvait-il avoir confiance en l'avenir dans ces conditions ? Il y avait toujours quelque chose qui le mettait en travers d'une relation harmonieuse avec Harry, et cette fois-ci, c'était lui.

Il fit irruption dans la cuisine sous les vibrations de la machine à café, tombant nez à nez avec Harry.

« Tu n'es pas au Terrier ? » s'étonna Drago.

« Non, pas aujourd'hui. Molly et Arthur sont en visite à Pontoise, chez les Delacour », lui répondit Harry en le dévisageant. « T'as pas l'air en forme. Un thé ? »

« Je veux bien », soupira Drago en se laissant choir sur une chaise au style victorien.

« Hibiscus ? »

« C'est parfait. »

Harry s'affaira tandis que Drago était perdu dans ses pensées, si bien qu'il ne pouvait pas lui-même en définir la substance. Tout ce qu'il pouvait sentir, c'était cet abattement.

La tasse fumante se posa devant lui plus vite que ce qu'il aurait cru, sa perception du temps altérée par le cheminement de ses pensées, et Harry tira le tabouret pour s'installer avec son café, soupirant de bien-être.

« J'adore cette décoration », fit-il en regardant nul part et partout à la fois. « Ce désordre si ordonné. Je trouve que ça nous va bien. »

Plutôt que de suivre la direction des yeux de Harry, Drago l'observa, lui. Il semblait aller tellement mieux depuis l'épisode du miroir. Et étonnement, Drago le trouvait toujours… lui. Impulsif et imprévisible. Juste plus serein, bien que stressé. Ça devait être le résultat d'une vie chargée qui allait dans la bonne direction.

« Alors, qu'est-ce qu'il y a ? » lança-t-il, sans détour cette fois.

« Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y a quelque chose? » rétorqua aussitôt Drago.

Harry le regarda avec un air entendu.

« Tu reviens de l'église. Tu es toujours plus détendu après la messe. Or, ça ne semble pas le cas aujourd'hui. »

Drago soupira. Il ne pouvait plus rien lui dissimuler.

« D'accord. Peut-être que ça ne va pas. »

« Tu veux en parler ? »

Leurs regards s'accrochèrent et Drago sentit ses pupilles s'humidifier. Comment lui dire qu'il se sentait si misérable ? Et faible.

« C'est moi qui fais blocage, maintenant », murmura-t-il.

« Oui, je le vois. Comment je peux t'aider ? »

Drago secoua la tête.

« Arrête de vouloir aider tout le monde, Harry. »

« Tu n'es pas tout le monde. Tu es l'homme dont je suis tombé amoureux. »

Drago siffla, comme une menace. Pas envers Harry, mais pour lui-même : attention, danger. Sentiments. Néant intérieur.

« Il y a… ça… qui ne tourne pas rond », révéla Drago malgré lui.

« Ça quoi ? »

« Là », souffla Drago en tapotant sa tempe de l'index.

Harry le fixa, comme s'il cherchait à la sonder. De manière désintéressée. Avec une tendresse qui fit bondir le cœur de Drago.

« Ne me regarde pas comme ça... »

« Comme ça comment ? »

« Tu sais bien. »

« Non, dis-moi. »

Drago se tut. Il se trouvait ridicule.

« J'ai l'impression que… il y a un petit garçon en moi qui… a mal », enchaîna-t-il en ignorant la requête de Harry.

« Pourquoi il a mal ? » poursuivit Harry.

« Il… il a peur que tout ne soit que mensonge. »

Harry se redressa quelque peu, les pupilles brillantes.

« On lui a déjà fait du mal », murmura Harry à son tour. « C'est pour ça qu'il ne veut pas y croire. »

« Oui… Mais… il y a autre chose. »

« Quoi ? »

Drago prit une longue inspiration saccadée.

« Il… il vient de voir son monde exploser. Toutes ses certitudes se sont fracassées. »

« Alors c'est plutôt qu'il ne sait plus quoi croire ? »

« Oui, c'est ça. »

Harry attrapa sa main et il lui caressa la paume du doigt, lui faisant réaliser qu'il avait baissé la tête pour fuir leur échange.

« Tu peux croire en ce que tu veux, Drago. Ton monde, c'est toi qui le construis. »

« Oui... », geignit plaintivement Drago, ce qui le fit grimacer. Il déglutit, comme pour ravaler sa fierté. « Mais si je choisis de croire en ce monde-là, ce n'est pas réaliste… soit tu n'y as plus ta place, soit je remets en question mes projets de vie… et ça, ce n'est juste pas possible. Ni l'un ni l'autre. Tu as éclaté mes certitudes avec tes propres croyances. »

Harry resserra sa prise et Drago jura que le geste n'avait pas été délibéré.

« J'ai éclaté tes certitudes ? » reprit Harry d'une voix trop tendue pour être maîtrisable autrement qu'à voix basse.

« Je… oui. Jamais je n'aurais pu croire que… que c'était possible d'aimer quelqu'un et d'aller voir ailleurs. Comment… ? »

« Je suis désolé... », renifla Harry. « Je ne voulais pas détruire ce à quoi tu t'es toujours accroché. »

« Comment… comment tu as su que c'était possible ? Comment tu es passé de l'adolescent entiché de Cho Chang à l'adulte qui collectionne les hommes ? »

Harry lâcha sa main et quand Drago releva la tête, il le vit sortir un tissu pour se moucher. Il prit alors une grande inspiration.

« Tu veux que je te raconte comment j'ai compris qui je suis ? »

« Oui, s'il-te-plaît. »

« O.K. »

Harry se redressa en prenant une grande inspiration, droit comme un i sur son tabouret, et son regard se perdit dans la fenêtre de la cuisine.

« Je ne ressentais rien pour Cho. Comment aurais-je pu ? J'avais quinze ans, je ne savais pas ce que c'était l'amour », commença Harry et Drago le crut. Lui non plus, il n'avait pas compris que ce qu'il endurait, c'était un mélange de haine et d'amour sans espoir. « Ginny me plaisait, elle. Elle avait un sacré caractère et de la répartie. Pour un gay qui s'ignore, elle était un bon parti : c'était une femme, mais pas non plus l'incarnation de la féminité. Bon elle a sa féminité hein… Mais suffisamment de masculinité assumée pour que je puisse rester dans le déni. »

Harry secoua la tête, toujours en lui tournant le dos.

« Mais ça, bien sûr, je l'ai compris après. Le déclic, ça a été notre première fois. Enfin, notre unique fois. Je n'étais même pas content de l'avoir fait. Je me suis juste dit « Oh merde, comment je vais lui dire que j'ai pas envie de recommencer ? » ».

Harry s'esclaffa.

« Sauf qu'on parle de Ginny. Elle l'a vu tout de suite. Elle m'a dit cash « Bon, hormis le fait que t'as pas assuré, c'est quoi le problème ? » Évidemment, je ne le savais pas. Mais l'idée a fini par me trotter dans la tête que si je n'avais pris aucun plaisir avec une fille, c'était peut-être parce que j'étais fait pour les mecs. Alors j'ai fait le truc le plus Gryffondor qui soit : je me suis rendu dans un bar gay dont j'avais entendu dire qu'on baisait dans les toilettes. »

Il s'avança alors un peu plus vers la fenêtre, comme s'il cherchait à l'horizon les traces de son passé.

« Il va sans dire que ça m'a plu. Tellement que j'ai dû me faire au moins un mec par jour. Parfois trois. Jusqu'à mon départ pour le Québec », conta Harry. « Ce qui ne m'a pas empêché de continuer une fois là-bas. Dans tous les cas, je fuyais, la révélation comme l'après-guerre. J'étais même soulagé de partir, parce qu'au moins, je cessais d'être Harry Potter, le sauveur du monde sorcier. J'étais tout juste devenu Harry Potter, le débauché de la fac. »

Harry eut un bref rire désabusé.

« Oh, il y en avait bien quelques-uns qui avaient ouvert un livre d'histoire du Royaume-Uni, mais j'ai comme avantage que Potter est un nom bien trop connu, et que j'avais plus l'air d'un gamin en déroute que d'un vainqueur. Ça a changé quand je suis rentré en Angleterre le Noël suivant. »

Harry s'arrêta.

« Cet hiver-là, j'ai appris que Seamus et Dean se fréquentaient depuis plusieurs mois. Du coup, je suis allé leur parler. On a pas mal traîné ensemble pendant les vacances, même si Ron ne comprenait pas bien pourquoi je l'avais lâché… Puis je suis retourné au Canada, et je revenais les voir à chaque fois pour les vacances », expliquait Harry, si bas qu'on aurait dit qu'il parlait pour lui-même plus que pour Drago. « Seamus et Dean ont fini par se séparer, mais ils ont continué à être bons amis. Puis à la veille de l'année 2000, le groupe s'est agrandi. Alois et Erwann sont venus nous rejoindre, Seamus ayant rencontré le grand amour de sa vie. Et surtout, moi, j'ai déchanté. »

Harry trépigna sur ses pieds, mal à l'aise, avant de reprendre.

« À la fin de l'année 1999, Charlie passait les vacances au Terrier. Un regard et… j'ai compris qu'il y avait une attirance mutuelle. Comme d'habitude, je n'ai pas tergiversé ; le soir même, j'étais dans son lit. J'ai probablement fait la plus grosse bêtise de toute ma vie ce jour-là, parce que je n'étais pas prêt pour une relation et je me suis pourtant engouffré comme un bleu dedans. Mais au moins, tout le monde a su que j'aimais les hommes, je n'ai plus eu besoin de le cacher. »

Harry soupira.

« L'histoire qui a suivi, tu la connais. On s'est revus autant que possible, et j'ai réussi à me convaincre que je pouvais enfin être heureux. J'avais réellement de l'affection pour lui, sauf que je voyais toujours autant de gars sur le côté et je savais que Charlie rêvait d'autre chose », continua-t-il néanmoins. « J'ai nié les évidences. J'ai négligé et piétiné son cœur. Mais j'ai fini par réaliser que ce n'était pas le mieux à faire, ni pour lui ni pour moi... J'ai voulu le quitter après quelques mois, mais quand… quand il a été agressé, je… j'ai pas pu. Ça aurait fait de moi un salaud. Alors j'ai fait le lâche, à la place. »

Harry secoua la tête, comme déçu de lui-même.

« J'ai laissé traîner une relation qui ne nous convenait ni à l'un ni à l'autre, tout en tentant de me faire croire que j'en étais capable... »

Harry se retourna, ancrant cette fois son regard dans celui de Drago.

« Cette histoire a été tellement loin que je t'ai fait du mal. Tu n'imagines même pas à quel point j'ai eu peur quand j'ai réalisé que j'étais renversé par tout ce que je ressentais avec toi », affirma Harry en se frottant la tête. Sa voix tira sur les aigus. « Mes mensonges m'ont pété à la gueule. T'as renversé mon monde aussi, Drago. J'étais malade de toi, jusqu'à ce que je comprenne que tu étais mon antidote. »

Harry essuya sauvagement une larme qui roulait sur sa joue. Drago, lui, pleurait à l'intérieur. Dans son armure, comme toujours.

« Je ferais n'importe quoi pour toi, y compris disparaître de ta vie si tu m'assurais que ça serait mieux pour ton bien-être. »

Drago secoua vivement la tête en se redressant. Il approcha de Harry, et ses bras se refermèrent autour de lui. Ou peut-être que ce fut ceux de Harry qui l'encerclèrent en premier, il ne le savait pas.

« Non, c'est impensable de te perdre. »

Ils restèrent longuement ainsi, dans leur bulle. Et à l'intérieur de lui, Drago avait la sensation qu'un loquet avait sauté. Restait à savoir ce qu'il se passerait lorsque la porte s'ouvrirait. Mais Harry était à lui, et il n'était pas concevable que ça en soit autrement.

Peut-être que Harry avait raison. Ils devaient faire partie de la même horloge. Et Drago savait exactement auprès de qui prendre rendez-vous pour concrétiser ce projet.


Trouvez-vous aussi une certaine douceur dans ce chapitre ? Et que pensez-vous de l'idée de tatouage de Drago ?
La suite des aventures au prochain chapitre...

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Cailean