Pour un cupcake

Auteur : PlumePlume

Disclaimer : l'univers et les personnages de Supernatural appartiennent à ses créateurs et je ne tire aucun profit financier de cette histoire.

Spoiler : se situe quelque part pendant la saison 8. Les Winchester vivent seuls dans le bunker, Cas les aide pendant leur chasse et j'ai considéré que Naomi n'existe pas (léger spoiler de la saison 13 plus tard dans l'histoire)

Pairing : Sam / Gabriel, alias Sabriel et Destiel établi

Rating : K+

On ne le dit jamais assez, mais merci beaucoup pour les favs et follows, ça me fait vraiment plaisir de voir que vous appréciez cette histoire ! Et merci également aux lecteurs/lectrices de l'ombre qui apprécient silencieusement ;)

Merci encore à Goya pour ta review ! :)

C'est parti pour le cinquième chapitre ! Bonne lecture, on se retrouve en bas !


Chapitre 5


Sam avait prévenu Dean qu'ils rentraient avec le déjeuner, soit une armée de burgers commandés dans un fast-food qu'ils avaient croisé sur le chemin du retour. Gabriel avait haussé un sourcil devant la dizaine de sacs en papier que le serveur leur tendait. Sam lui expliqua simplement :

– Dean a converti Cas.

Gabriel leva dramatiquement les yeux au ciel.

– Cet humain l'a donc vraiment fait chuter de toutes les manières possibles.

Castiel et Dean les attendaient à l'entrée du bunker, et le chasseur ne se priva pas d'inspecter sa Baby sous toutes ses coutures, en fusillant régulièrement Gabriel du regard, bien qu'il ne trouvât rien à redire.

Une fois n'était pas coutume, ils mangèrent tous les quatre, installés autour de la table de la cuisine. Cas et Dean dévoraient leurs burgers avec grand appétit, sous le regard circonspect de Gabriel, qui grignotait une barre chocolatée, tandis que Sam savourait sa petite salade végétarienne.

Dean commença à être calé au bout de son quatrième burger. Il lança un regard affectueux à Casitel, assis à côté de lui, qui engloutissait sans sourciller son sixième burger. Le chasseur tressaillit en croisant le regard tendrement amusé de Gabriel, qui s'était installé face à Cas. Perdu dans les burgers, il en avait oublié la présence de l'archange. Il se racla la gorge pour dissimuler sa gêne.

– Donc, hum, Gabriel. Comme ça tu as réussi à revenir de la mort… encore une fois.

L'archange parut sincèrement surpris que Dean entame la conversation.

– Eh, oui. Oui, en effet. Ça a pas été facile, mais j'ai réussi à tromper Luci. Et donc me voilà, en chair et en plumes !

– Mais tu n'as pas encore retrouvé ta pleine puissance, c'est ça ?

Dean faisait référence à la remarque de l'archange avant de partir aux courses avec l'Impala. Gabriel grimaça.

– En quelque sorte. Disons que ça m'a pris beeaaaucoup d'énergie de feinter Luci, donc après je me suis retiré pour me mettre en sécurité pour pouvoir récupérer ma grâce. Ça fait quelques années donc là j'ai dû récupérer les trois quarts je pense.

– Ça se recharge si lentement que ça, les batteries d'anges ? s'étonna Dean

– Bah faut dire que Luci est loin d'être con. Donc pour me faire passer pour mort, fallait que je le sois quasiment. Autant te dire que si j'avais croisé le moindre monstre à la sortie du Elysian Fields Hotel je ne m'en serais pas sorti.

Dean hocha la tête, impressionné. Sam sourit doucement, Gabriel venait de gagner le respect de son frère. Il lança un regard attendri à l'archange et espéra très fort pour qu'il décide de rester encore un peu avec eux. Parce qu'honnêtement, si tous les repas se passaient ainsi, tous les quatre autour de la table, ça ne le dérangerait absolument pas. Gabriel parut l'entendre puisqu'il lui adressa discrètement un clin d'œil. Le chasseur rougit et détourna le regard. Et Dean, qui n'avait rien manqué du manège, ne put s'empêcher de sourire à son tour.

Ils s'étaient retrouvés après la sieste digestive de Dean, à la bibliothèque du bunker. L'aîné avait convié son petit frère, un « truc important à lui demander ». Bien-sûr, Gabriel, curieux comme un chat, avait suivi. Et ils étaient là, Sam fixant Dean, l'air profondément confus.

– Juste avec Cas ?

Dean gesticula, mal à l'aise.

– Oui, mais c'est juste une petite chasse, rien de bien gros. Donc c'est pour ça que je me disais que tu n'aurais pas besoin de te déranger pour ça. Cas et moi on pourra largement gérer, hein Cas ?

L'ange, qui se tenait en soutien derrière Dean, approuva d'un hochement de tête. Sam en perdit ses mots. Et Gabriel, qui jusque-là s'était contenté d'écouter, en profita pour s'incruster dans la conversation, son sourire jusqu'aux oreilles.

– Deanno, Deanno… Allons, pas de manières entre nous ! Tu veux passer une semaine tout seul dans les bois à roucouler avec Cassou, dis-le franchement !

Dean rougit violemment et Cas détourna le regard, l'air coupable. Gabriel éclata de rire.

– Tu vois, Sammy ? Pas de quoi te biler !

Sam oscillait entre compatir à la gêne de son frère et se sentir soulagé de ne pas s'être fait évincer d'une chasse pour des raisons obscures. Cas reprit, de son ton posé habituel.

– Cette période est plutôt calme en termes de chasse, donc il nous a apparu adéquat d'en profiter pour s'octroyer une semaine de pause. En outre, Gabriel n'est une menace ni pour Sam, ni pour le bunker, aussi Dean et moi considérons qu'il est tout à fait envisageable de vous laisser seuls ici pendant cette période. Et j'ajouterai que séjourner uniquement Dean et moi dans un endroit isolé pourrait également être bénéfique pour-

– C'est bon Cas, c'est bon ! On a compris, merci ! s'écria Dean, écarlate

Sam laissa échapper un petit rire, s'attirant un regard noir de son frère.

– Donc voilà, on vous laisse le bunker pour une petite semaine. Sam, je compte sur toi pour tenir cette énergumène à l'œil.

L'annonce étant faite, Dean et son ange les quittèrent pour aller préparer leur petite escapade. Ils n'étaient pas si tôt sortis de la salle que Gabriel donna une bourrade à Sam, suivit d'un haussement de sourcils suggestifs.

– Eh bah ! Toi et moi, rien que tous les deux pour une semaine. Tu me gâtes, mon p'tit moose !

Sam détourna le regard dans une moue mi-lasse mi-amusée, les joues légèrement rosies.

Gabriel se frotta les mains, débordant manifestement d'énergie depuis que Dean leur avait laissé le quartier libre. Sam haussa un sourcil, craignant le pire.

– Alors, Sammy ? Qu'est-ce que tu veux faire ce soir ? Je peux te faire apparaître ce que tu veux ! Piscine, piste de bowling, billard géant, fontaine de chocolat ?

– Tu n'avais pas dit que tu devais y aller doucement avec ta grâce ?

Gabriel se renfrogna, ressemblant à un enfant en train de bouder.

– J'ai un peu forcé le trait pour qu'il nous laisse emprunter sa voiture. C'est pas si dramatique ! Je peux encore me défendre si besoin, et te défendre aussi.
Sam ne semblait définitivement pas convaincu aussi Gabriel s'empressa de changer de sujet.

– Donc, disons soirée ciné, ça te va ?

Le chasseur n'eut pas le temps de répondre que l'archange avait claqué des doigts, et les deux hommes s'étaient retrouvés calés au fond d'un canapé en cuir bien moelleux, avec en face d'eux un immense écran plat encadré d'enceintes. Gabriel adressa à Sam un grand sourire satisfait.

– Tu préfères Star Wars ou le Hobbit ?

– Je ne te pensais pas aussi calé en culture cinématographique…

– Sérieusement, Sammy ? Tu ne serais pas en train de me confondre avec l'autre angelot ? Tu sais, celui au trench-coat dégueu qui sort avec ton frère ? Je vous ai quand même envoyé littéralement dans TV land il y a quelques années, je te rappelle…

Sam gigota d'inconfort à ce souvenir. Qui l'avait d'ailleurs dégoûté à jamais des shows télévisés japonais. Gabriel sembla le remarqua puisqu'il arbora un grand sourire fier.

– Bien, puisque tu ne veux pas choisir, Star Wars, ce sera !

Ils passèrent donc la soirée, à regarder l'intégrale des aventures des Skywalker et compagnie en se gavant de sucreries. L'archange s'était confortablement vautré sur le chasseur, qui protesta un peu, pour la forme, mais fini par apprécier le geste. Et peut-être, peut-être, que sa main s'égara dans les cheveux étonnement doux de Gabriel.

Le lendemain matin, Sam s'étonna tout d'abord de se réveiller dans son lit, en sous-vêtements, alors qu'il lui semblait s'être endormi au milieu du quatrième film, dans le canapé avec la tête de Gabriel sur ses genoux. L'archange l'avait probablement téléporté, changé et bordé, comme il l'avait déjà fait, quelques semaines auparavant. Sam rougit, embarrassé de se laisser aller à se faire materner de la sorte.

Il était sur le point de se lever lorsqu'un battement d'aile se fit entendre, accompagné de l'arrivée d'un certain archange. Avec un plateau repas bien garni dans les bras. La douce odeur de pâtisseries envahi instantanément les narines de Sam, qui lorgna avec envie sur ce que Gabriel apportait. Une assiette remplie de croissants et de petites briochettes au sucre, deux tasses de café encore fumants, un petit ramequin de confiture accompagné d'un peu de beurre, une demi-baguette de pain frais et deux verres de jus d'orange. Sam releva les yeux sur Gabriel, qui portait soudainement un béret et une moustache postiche plutôt ridicule. Sam ne put contenir son fou-rire plus longtemps.

Gabriel soupira, feignant d'être vexé, et attendit que le chasseur cesse de s'agiter pour venir déposer le plateau sur ses jambes et s'installer à ses côtés, dans le lit. Le rire de Sam s'étrangla brusquement en sentant l'archange se coller à lui.

– Relax, Sammoose ! Je t'apporte le petit-déjeuner au lit, autant que j'en profite un peu aussi, non ?

Le chasseur se tortilla un peu pour se décoller de Gabriel, qui lui répondit par un sourire moqueur.

– Alors, mon Sammy, on est intimidé par le grand méchant Gabriel qui s'invite dans ton lit ?
Sam marmonna dans sa barbe mais ne bougea plus davantage. Gabriel, satisfait, se blottit un peu plus contre lui et attrapa un croissant. Le chasseur finit par en faire de même. C'est vrai que ce n'était pas si désagréable, les petits-déjeuners au lit.

– Que me vaut cette délicate attention, d'ailleurs ? s'enquit Sam

– Je me suis dit que ça pourrait être sympa. Et puis j'imagine que tu n'as pas souvent la chance de manger un bon petit-déjeuner au lit, alors c'était l'occasion.

Il ponctua par un petit clin d'œil malicieux au chasseur, qui se racla la gorge.

– Et… juste par curiosité, tu es allé chercher tout ça où ? reprit Sam, en désignant le plateau du menton.

– En France, pardi ! Je ne mange que de la qualité moi, Monsieur !

Sam se tourna vers lui, les yeux ronds.

– Attends, tu t'es vraiment déplacé jusqu'en France pour des croissants ?!

– Bien-sûr, on n'en trouve de décents nulle part ailleurs !

Sam considéra le plateau d'un nouvel œil. Quand il allait raconter ça à Dean !

Sam était désormais installé dans la bibliothèque, en train de consulter un livre sur les goules. Dean lui avait envoyé un message plus tôt dans la matinée, lui assurant que Cas et lui étaient bien arrivés sur place, qu'ils avaient débuté l'enquête et que ça s'annonçait aussi facile que Garth l'avait prédit. De toute manière, chasse facile ou pas, Sam se doutait que son frère s'arrangerait pour prolonger un peu son séjour hors du bunker. Et, en toute franchise, si Gabriel l'accueillait tous les matins avec des douceurs françaises, Sam était largement d'accord pour que Dean prolonge ses vacances d'encore quelques semaines.

D'ailleurs, l'archange était curieusement calme, depuis le petit-déjeuner. Une fois le plateau vidé, Gabriel s'était personnellement assuré qu'il ne reste pas une miette, Sam était parti prendre une douche, laissant l'archange vaquer à ses occupations. Lorsqu'il était revenu de sa douche, le chasseur avait distraitement noté que Gabriel avait quitté la chambre, puis il reçut le SMS de son frère et l'archange quitta rapidement ses pensées.

Depuis, Sam était allé s'installer dans la bibliothèque et plusieurs heures s'étaient écoulées tranquillement. Sans aucune apparition subite d'archange survitaminé. En y réfléchissant, c'était presque trop beau pour être vrai. Sam fronça les sourcils. Gabriel devait probablement être en train de préparer quelque chose. Quelque chose de sacrément gros pour que ça le maintienne occupé pendant des heures… Le chasseur frémit, pris d'un mauvais pressentiment.

Le premier lieu qu'il pensa à inspecter fut bien entendu la cuisine. Mais l'archange ni était pas. Il avait cependant dû y passer puisque Sam trouva son livre de recette de cupcake ouvert, sur le plan de travail, à la page d'une recette de cupcakes dont Gabriel lui avait déjà parlé. Le chasseur trouva également la réserve déserte. Il tendit l'oreille mais à part le bruit de sa propre respiration (que le stress commençait à affoler légèrement), le bunker était désespérément silencieux.

Sam inspecta ensuite la bibliothèque ainsi que la salle de guerre, les deux salles principales dans lesquelles Gabriel aurait le maximum de place pour ses pitreries. Quoique, Sam n'aurait pas été étonné si l'archange était capable d'agrandir les pièces à la Harry Potter. Mais le farceur demeurait introuvable.

Ne restait que la chambre de Sam, en toute logique. En remontant le couloir, Sam crut percevoir une sorte de ronronnement, discontinu mais relativement régulier. Le bruit semblait provenir de sa chambre. Il s'approcha et le son lui apparut clairement comme étant un ronflement. Sam fronça les sourcils. Toute cette affaire devenait franchement bizarre. Gabriel était un ange et, au même titre que Castiel, il n'avait aucunement le besoin de dormir. D'ailleurs il était même possible qu'ils ne sachent même pas comment faire. Sam sortit discrètement son arme, prêt à se défendre contre la chose, quelle qu'elle soit, qui était en train de ronfler dans son lit.

La porte était entrebâillée. Sam l'ouvrit violemment d'un coup de pied et bondit dans la pièce, arme au poing. Il se figea brusquement en découvrant Gabriel. Enroulé dans sa couette. Dans son lit. Endormi. Gabriel endormi. Sam cligna des yeux, se pinça, inspecta la pièce à la recherche de caméras cachées ou autres indices mais il ne trouva rien qui puisse indiquer qu'il s'agissait d'une bonne farce façon Trickster. L'idée qu'une créature ait pu attaquer l'archange l'effleura bien mais Sam la rejeta aussitôt, tout d'abord parce que Gabriel était un combattant hors pair, et ensuite parce que le bunker était bien trop sécurisé pour laisser une quelconque créature pénétrer illégalement. Ne laissant donc qu'une seule explication possible : il y avait un archange en train de roupiller dans son plumard. Ce qui n'augurait rien de bon non plus.


À suivre...

Alors, alors, cet archange qui roupille : bonne ou mauvaise nouvelle selon vous ?

Merci de continuer à suivre / d'avoir pris le temps de découvrir cette histoire, et je vous dis à dimanche prochain pour le nouveau chapitre ! :D