Pour un cupcake

Auteur : PlumePlume

Disclaimer : l'univers et les personnages de Supernatural appartiennent à ses créateurs et je ne tire aucun profit financier de cette histoire.

Spoiler : se situe quelque part pendant la saison 8. Les Winchester vivent seuls dans le bunker, Cas les aide pendant leur chasse et j'ai considéré que Naomi n'existe pas (léger spoiler de la saison 13 plus tard dans l'histoire)

Pairing : Sam / Gabriel, alias Sabriel et Destiel établi

Rating : K+

On ne le dit jamais assez, mais merci beaucoup pour les favs et follows, ça me fait vraiment plaisir de voir que vous appréciez cette histoire ! Et merci également aux lecteurs/lectrices de l'ombre qui apprécient silencieusement ;)

Merci beaucoup Goya pour ta review, on verra bien si ton intuition était la bonne ! :)

C'est donc parti pour le sixième chapitre ! Bonne lecture, on se retrouve en bas !


Chapitre 6


Le chasseur s'approcha prudemment de Gabriel et l'appela doucement. L'archange fronça les sourcils et remua légèrement. Il semblait profondément endormi. Sam soupira, il devait forcément y avoir une explication à ce comportement. Et le plus simple pour l'obtenir restait de réveiller l'archange… Il l'appela un peu plus fort. Pas plus de résultats, hormis un ronflement sonore de la part de l'endormi. Le chasseur croisa les bras sur la poitrine et réfléchit, observant Gabriel remuer dans son sommeil. Il savait d'expérience que réveiller un chasseur ou toute autre créature ayant de bonnes raisons d'être sur ses gardes, c'était un sport plutôt risqué. Mais ayant été élevé dans une famille de chasseur, il avait eu le temps de développer plusieurs techniques pour parer les accidents… Une idée lui traversa soudain l'esprit. Le visage de Sam s'illumina d'une joie sadique.

'CAUSE IT'S THE HEEAAAT OF THE MOMENT ! THE HEAT OF THE MOMENT !

Gabriel sursauta violemment, manqua de tomber du lit, se rattrapa comme il le pouvait à sa couette, qui glissa avec lui et ce fut dans un gros bruit sourd que l'archange Gabriel se retrouva cul par-dessus tête, le nez dans la moquette avec la couette qui lui retombait à moitié sur le visage, aux pieds d'un Sam absolument hilare.

L'archange se dégagea vertement de la couette et se releva en essayant de conserver le peu de dignité qu'il lui restait. Cela fait, il ne manqua pas de lancer un regard assassin à Sam et à la petite enceinte qu'il tenait dans ses mains. Cet infâme petit appareil qui lui avait valu ce réveil en fanfare. Pour un peu il l'aurait fait exploser d'un claquement de doigt, rien que pour voir la tête déconfite de Sammy. Mais le moose de service devait sûrement y tenir, donc Gabriel s'abstint, et se contenta de grogner doucement son mécontentement. Il se passa une main fatiguée sur le visage, essayant par là de chasser cette désagréable et poisseuse sensation de sommeil. En vain… Il roula maladroitement la couette pour la remettre en vrac sur le lit puis s'y rassit à son tour.

Sam éteignit la musique et se tira une chaise pour s'installer face à son invité. L'interlude comique était terminé.

– Tu dormais.

Ce n'était pas une question. Gabriel détourna les yeux, coupable. Sam lui lança un regard inquiet.

– C'est à cause de ta grâce ? Tu as trop forcé dessus ces derniers jours ?

Gabriel dodelina de la tête avec une moue contrariée. Il répondit du bout des lèvres :

– Je pensais pas que ça s'épuiserait si vite… Mais ça va, il m'en reste encore largement assez ! En quelques heures de sommeil ça reviendra à la normale, je t'assure ! Ça doit être l'aller-retour en France qui m'a vidé les batteries.

Sam ouvrit de grands yeux catastrophés.

– Mais pourquoi tu y es allé ?!

– Parce que je ne vais pas m'arrêter de vivre sous prétexte que je suis encore convalescent, Sammy ! Je suis le Trickster, ma vie n'est qu'amusements !

Sam roula des yeux et commenta pour lui-même :

– Si c'est pour finir à moitié dans le coma, je vois pas ce que ça a de drôle…

Gabriel allait lui rétorquer que c'était lui qui avait un balai mal placé mais il s'interrompit brusquement en remarquant le ride soucieux du chasseur. L'archange se radoucit, touché.

– Hey, Sammy, tout va bien, je suis là.

Sam acquiesça en détournant le regard, embarrassé. L'archange lui ébouriffa gentiment les cheveux.

– Dis, puisque tu m'as réveillé, il y a moyen que tu me cuisines des cupcakes à la cerise, en dédommagement ?

Le chasseur pouffa et le repoussa gentiment.

– Tu n'es jamais écœuré de tout ce sucre ?!

– Jamais, Sammy ! Jamais !

Ils étaient à peine installés dans la cuisine que Gabriel claqua des doigts avant de pousser un petit gémissement de douleur, la main sur la tempe. Sam se précipita à ses côtés, paniqué. L'archange le rassura d'un vague mouvement de main et se justifia, son masque joueur en insouciant bien vite remis en place :

– Juste une petite migraine, pas de quoi fouetter un chat !

Le ton était fatigué. Sam hésita à l'obliger à aller se recoucher. Mais têtu comme il était, Gabriel aurait été capable de refuser et de faire bonne figure jusqu'à tomber d'épuisement… Ce qui n'était pas sans lui rappelait quelqu'un d'autre… Le chasseur eut un petit sourire amusé et suggéra :

– Que dirais-tu de cuisiner à la mode « humaine », pour une fois ?

Gabriel gémit, tiraillé entre son amour pour les cupcakes et sa répugnance pour les méthodes si laborieuses et primitives des petits humains.

L'archange contemplait le saladier en face de lui comme s'il détenait la réponse universelle. Sam, qui revenait de la réserve les bras bien chargés, s'esclaffa :

– Tu sais, il ne va pas te manger, ce saladier !

Le marmonnement agacé qui lui répondit ne fit qu'agrandir le sourire du chasseur, qui disposait maintenant les ingrédients sur la table, prêts à être pesés. Il jeta un regard encourageant à Gabriel, qui roula des yeux pour dissimuler son embarras, et attrapa maladroitement le sachet de sucre. Sam s'installa à ses côtés et lui expliqua rapidement le fonctionnement de la balance.

Les ingrédients pesés, Sam se chargea de casser les œufs tandis que Gabriel versait le sucre dans le grand saladier. Sam y rajouta les œufs et s'apprêta à mélanger lorsque l'archange l'interrompit timidement.

– Est-ce que je pourrai mélanger ?

Sam lui tendit le saladier et le fouet avec un sourire attendri. Gabriel baissa vivement la tête, les joues adorablement rougies.

L'archange remuait le mélange d'œufs et de sucre avec fascination. Il s'arrêta un instant pour se tourner vers le chasseur.

– Dans la recette ils disent qu'il faut que ce soit « mousseux », tu penses que c'est mousseux, ça, Sammy ?

Le concerné délaissa un instant son beurre un train de fondre pour jeter un œil à la préparation.

– Oui, ça m'a l'air bien. Tu veux bien rajouter la farine et commencer à mélanger ? Le beurre est bientôt prêt.

L'archange s'exécuta avec joie.

– Oh là, il faut mélanger plus énergiquement, sinon tu vas avoir des grumeaux de partout !

Gabriel sursauta. Trop occupé à dessiner des arabesques dans la pâte, il n'avait pas senti Sam arriver. Ce dernier observait la pâte d'un air désapprobateur, par-dessus l'épaule de Gabriel. L'archange haussa un sourcil en réalisant qu'il pouvait presque sentir la chaleur du chasseur, dans son dos. Le Moose serait-il entré dans son « espace personnel » comme le disait Dean ? Son sourire s'agrandit et il se laissa alla contre le torse musclé du chasseur, qui le rattrapa in extremis.

– Gabriel ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Le concerné se retint de rouler des yeux devant le ton paniqué. Il répondit d'un ton badin :

– Il y a que j'ai un bel élan bien musclé qui vient se coller à moi, donc j'en profite !

Il sentit le soupir désabusé de Sam contre ses cheveux, et se surprit à trouver ça agréable. Mais le chasseur ne bougea pas, et se contenta de lui prendre le fouet des mains.

– Regarde, il faut que la farine se mélange au reste, pour obtenir une pâte bien lisse.

Gabriel se blottit plus confortablement contre lui, laisser même échapper un petit soupir de bien-être.

– Dis, Gabriel, tu m'écoutes, au moins ?

– Oui oui, grumeaux, bien mélanger, tout ça. Mais je te laisse faire et je regarde ! Je ne vais pas me risquer à essayer sinon tu serais capable de me broyer les mains en voulant me guider. Quelle idée d'avoir de si grandes paluches, aussi… Quoique, ça doit être bien pratique dans d'autres domaines…

Sam se racla bruyamment la gorge. Gabriel sourit.

– Bon, tu as compris le principe ? Je pense que le beurre a fini de fondre. Continue de touiller pendant que je verse le beurre, ok ?

L'archange approuva et Sam s'éloigna pour aller chercher la casserole. Gabriel regrettait déjà la chaleur du chasseur.

Sam était occupé à couper soigneusement les cerises, tandis que Gabriel surveillait le chocolat en train de fondre. En piquant régulièrement des carreaux dans la casserole, lorsqu'il pensait que le chasseur ne le regardait pas. Ce dernier souriait discrètement. Voir l'archange aussi enthousiaste lui faisait chaud au cœur, même si les cernes sous ses yeux se faisaient de plus en plus inquiétants. Sam se promit de mettre Gabriel au lit dès qu'ils auraient enfournés les cupcakes, qu'il soit d'accord ou non.

Perdu dans ses pensées, Sam attrapa et commença à couper distraitement une nouvelle cerise. Il poussa soudain un petit couinement de douleur. Le couteau avait ripé pour venir entailler son doigt. Une demi-seconde plus tard, Gabriel était à ses côtés, et sa blessure se refermait dans une lueur dorée. Sam agita ses doigts avec stupéfaction. Puis vint la réalisation.

– Mais non ! Gabriel, ta grâce ! Garde tes forces, bon sang !

Sam était davantage peiné que réellement en colère. Gabriel lui sourit crânement.

– À quoi peut bien servir une grâce si ce n'est guérir et faire le bien autour d'elle ! Ne suis-je pas un Archange du Seigneur, après tout ?

Le chasseur soupira et l'archange sourit. Sam laissa tomber, peu désireux de s'épuiser en vaines argumentations, et reprit la découpe des cerises.

Le chocolat et les cerises soigneusement incorporés, la pâte était désormais prête à la cuisson. Gabriel, dont les yeux peinaient à rester ouvert, contemplait avec fierté le fruit de leur travail, les mains sur les hanches. Sam en profita pour s'éclipser dans la réserve, pour aller chercher les caissettes multicolores dans lesquelles ils verseraient la pâte. Le chasseur s'étonna d'en trouver plusieurs sachets, entreposés en vrac dans les étagères. Il supposa qu'il s'agissait d'un des nombreux articles que Gabriel avait glissés discrètement dans leur caddie lorsqu'ils étaient allés faire les courses. Il interpella l'archange, observant alternativement les deux paquets de caissettes.

– Dis, Gabriel, tu préfères des caissettes unis ou avec des petites étoiles ?

Pas de réponse. Un frisson glacé lui remonta le dos. Il lâcha les caissettes et se rua dans la cuisine. Son cœur se glaça en découvrant Gabriel à moitié affalé sur la table, les yeux clos, complètement inerte. Il se précipita vers lui et crut mourir de soulagement en sentant son souffle régulier contre sa main. Il l'appela doucement, sa main caressant doucement sa joue. L'archange marmonna quelques paroles indistinctes et éloigna son visage. Sam lui sourit tendrement, rassuré. Gabriel était juste endormi.

Le chasseur jeta un regard aux alentours. Il ne pouvait pas décemment le laisser s'endormir au beau milieu de la cuisine. Sans compter que, perché sur son petit tabouret, il risquait à tout moment de tomber. Sam essaya de réveiller doucement Gabriel mais ce dernier semblait profondément endormi. Pas étonnant, criaient les cernes brunâtres qui bordaient ses yeux. Sam se résolut donc à le porter comme une mariée jusqu'à son lit. Le chasseur s'efforça durant tout le trajet d'ignorer les petits bruits adorables de l'archange endormi, ainsi que le fait qu'il s'était presque instantanément blotti contre lui, ses mains s'agrippant fermement à sa chemise. Sam tenta également de se convaincre que c'était uniquement pour une raison pratique et pour éviter à Gabriel de se réveiller dans un lieu inconnu que Sam l'installait dans son propre lit.

Sam le borda délicatement, un doux sourire aux lèvres. Pour une fois, c'était à Sam de veiller sur ceux qu'il aimait, et non l'inverse Et il appréciait d'autant plus le moment que la personne qu'il veillait n'était pas à l'article de la mort. Contrairement aux rares fois où il avait eu le privilège de border ou veiller son grand frère.

Sam repoussa délicatement une mèche sur le visage de Gabriel, ses yeux s'attardant sur son visage apaisé. Il espérait de tout son cœur que l'archange déciderait de rester encore un peu avec eux. Rien que pour pouvoir profiter quelques semaines de plus de sa compagnie, de ses blagues grivoises et de son petit sourire narquois. Sam sourit et se releva doucement du lit, en prenant garde de ne pas réveiller le petit archange. Ce dernier remua un peu et se pelotonna dans la couette. Sam se détourna pour quitter la chambre, en s'efforçant d'ignorer la vague de joie qui gonflait son cœur à chaque fois qu'il posait les yeux sur Gabriel.


À suivre...

Votre avis sur ce nouveau chapitre ?

Merci de continuer à suivre / d'avoir pris le temps de découvrir cette histoire, et je vous dis à dimanche prochain pour le nouveau chapitre ! :D