Résumé : Harry a survécu à la guerre. Severus Rogue aussi. Ce recueil d'OS vous plongera dans une relation de mentorat. A travers des petits moments de vie, suivez leurs espoirs leurs regrets, leurs peurs, leurs joies. Leurs vies.
Merci à tous les lecteurs qui suivent et commentent cette histoire, en particulier à :
Katymyny toujours fidèle au poste ! J'espère que ce chapitre qui suit te plaira. Il y a du drama, du drama et du drama ^^
qui a follow/favoris cette histoire. Ca fait chaud au coeur
Chapitre 9- Les séquelles
La journée avait pourtant bien commencé. Harry était heureux de revoir ses amis et ses proches lors de la cérémonie d'hommage organisée par le ministère pour fêter la date anniversaire de la bataille finale. La réunion était organisée en petit comité, pas plus d'une centaine de personnes au total. Il y croisa bien des camarades qu'il n'avait pas revus depuis une année. Il fut heureux de s'entretenir avec ses anciens professeurs, notamment Hagrid. Et il supporta du mieux qu'il le put les attentions non désirées des membres du ministère.
La fin de la cérémonie approchait quand soudain une forte détonation retentit. Harry agit d'instinct. Il dégaina sa baguette et lévita de tables devant lui et les invités qui se trouvaient à proximité de sorte à créer une barrière de protection. Il s'accroupit derrière la table et lança un protego. Puis il attendit. La panique avait gagné l'ensemble des convives. Des gens hurlaient et se bousculaient de toute part.
Harry était toujours accroupi derrière une table qui faisait office de bouclier. Sa respiration était saccadée. Son cœur battait à tout rompre et ses oreilles bourdonnaient. Il lança un regard inquiet vers Ron et Hermione qui s'étaient également accroupis et les vit dans un état similaire au sien. Sa gorge se contracta douloureusement. Ne seraient-ils donc jamais tranquilles ?
-Je… Je suis désolé, je ne voulais pas…
Harry se redressa avec précaution et se tourna, baguette au poing vers l'endroit d'où provenait la voix qu'il venait d'entendre. Il vit un petit homme apeuré qui tenait fermement quelques pétards dans ses mains tremblantes.
Des pétards. Il avait eu peur de simples pétards. Ron et Hermione se rapprochèrent de lui comme pour le rassurer mais il s'éloigna d'eux. Ridicule. Il avait été ridicule. Les regards de pitié et de circonspection qu'ils sentaient se poser sur lui n'aidaient pas. Il étouffait. Il avait l'impression que les murs se rapprochaient de lui. Inexorablement. Il fallait qu'il sorte, qu'il s'en aille. Il fallait qu'il s'éloigne. Quelqu'un répétait son nom. Il ne savait pas qui. A dire vrai il s'en fichait. Il voulait juste partir. Une silhouette noire s'approchait de lui. Quelqu'un lui toucha le bras.
Quelques instants passèrent et il atterrit lourdement au sol. Ses lunettes étaient tombées. Il les chercha frénétiquement tout en jetant un regard inquiet autour de lui.
-Ne bougez pas ! hurla-t-il en pointant sa baguette en direction de la personne qui l'avait agrippé.
-Du calme Potter. Tout va bien. Baissez votre baguette.
Cette voix. Rogue. Il était entrain de pointer sa baguette sur Severus Rogue. La partie rationnelle de son cerveau lui disait de cesser avant que le serpentard ne se décide également à sortir sa baguette. Il n'avait aucun doute sur l'issue du duel qui en suivrait. Toutefois, ladite partie rationnelle de son cerveau semblait actuellement paralysée. Il respirait de plus en plus mal. Il étouffait presque et ses muscles refusaient de lui obéir.
-Potter, tout va bien, répéta le maître des potions.
Il sentit plus qu'il ne vit son ancien professeur s'accroupir près de lui. Ses lunettes furent délicatement posées sur son nez tandis qu'une main fraîche appuyait contre sa nuque pour l'inciter à placer sa tête entre ses jambes.
-Respirez calmement.
Harry aurait bien voulu lui rétorquer que c'était plus facile à dire qu'à faire mais il n'avait plus assez de souffle pour ça. Il tenta donc de s'exécuter et prit plusieurs grandes inspirations. Après de longues minutes, il sentit enfin son cœur retrouver un rythme normal et put respirer sans difficulté.
-Vous m'avez suivi, accusa Harry d'une voix faible.
-Vos capacités d'observation sont toujours aussi stupéfiantes Monsieur Potter, rétorqua Rogue.
-Pour quelle raison ? Pour vous foutre de moi ?, s'énerva-t-il. Pour vous gausser du « survivant » qui fait une crise de panique à cause d'un simple pétard ?
-Monsieur Potter, commença dangereusement Rogue. Je ne suis peut être plus votre Professeur mais je reste votre aîné et vous me devez le respect. Je vous prierai de me parler sur un autre ton.
Ils s'affrontèrent du regard de long instants avant qu'Harry, vaincu et épuisé, finisse par baisser le sien.
-Je suis pathétique, murmura Harry dans un souffle.
-Cessez de vous apitoyer sur votre sort Potter, il ne s'est rien passé de dramatique.
-Rien de dramatique ? Je me suis caché derrière une table à cause d'un pétard. J'ai eu une crise de panique à cause d'un fichu bruit !
-Et alors ? Vous croyez être le seul à avoir été indisposé par ce bruit ? Cette réaction n'a absolument rien d'anormale pour quelqu'un qui est passé par ce que vous avez traversé ces dernières années.
-Mais qu'est-ce que vous en savez de ce qui est normal ou non comme réaction ?!
-Potter…
-Vous gardez votre contenance quoi qu'il arrive ! Vous avez menti à Voldemort droit dans les yeux pendant des années sans qu'il ne soupçonne jamais rien. Vous êtes un putain de double agent double !
-Potter, langage !
-Vous ne pouvez pas comprendre… , lâcha Harry dans un murmure.
Rogue lâcha un soupir agacé et fut silencieux pendant plusieurs instants.
-Je n'étais pas beaucoup plus âgé que vous à la fin de la première guerre. Je débutais tout juste ma carrière d'enseignant à Poudlard. Dumbledore avait demandé aux elfes de garder un œil sur moi pour vérifier que je m'adaptais sans problème à cette nouvelle vie. Ils lui ont rapporté que j'étais en proie à des… terreurs nocturnes. Assez régulièrement. Dumbledore a donc fait ce qu'il avait l'habitude de faire : se mêler de ce qui ne le regardait pas. Et il m'a confectionné une sorte de… veilleuse magique, qui produisait de la lumière et des sons apaisants.
-Vous avez eu… une veilleuse ? demanda Harry interloqué.
-Cela fait-il de moi quelqu'un de pathétique ? rétorqua Rogue en levant un sourcil.
-Non ! Non c'est juste que… à vous voir, on a l'impression que rien ne peut vous effrayer.
-Il y a une différence entre ne pas avoir peur et dissimuler sa peur, Monsieur Potter. Il faudrait être fou pour affronter tout ce que vous avez affronté ou ce que j'ai affronté sans avoir peur. Et il faudrait être bien naïf pour penser que ces évènements ne laissent aucune trace.
-Est-ce que… est-ce que ça s'arrête un jour ?, demanda faiblement Harry.
-Pas vraiment, admit le serpentard. Mais cela devient plus tolérable. Les cauchemars s'espacent. Les bruits et les lumières vives redeviennent supportables. La foule vous oppresse moins. Mais vous dormirez toujours avec votre baguette à proximité. Vous sursauterez souvent pour rien. Vous aurez constamment une conscience aigue de votre environnement et des personnes qui vous entourent. Il faudra apprendre à vivre avec.
-Vigilance constante hein ?, fit Harry avec nostalgie.
-En effet, répondit simplement le maître des potions.
-Professeur, vous savez où je pourrais trouver une veilleuse magique ?
Le serpentard tourna brusquement la tête vers le jeune homme et le dévisagea avec étonnement.
-Vous seriez intéressé ?
-Oui, ça m'aiderait sans doute… pour les cauchemars. Et puis, si quelqu'un comme vous utilise ce genre d'objet, j'imagine que je ne me sentirais pas honteux de l'utiliser aussi, expliqua Harry en haussant les épaules.
Rogue le dévisagea un moment, tentant de déceler une pointe de moquerie ou d'ironie dans les yeux du gryffondor.
-Je verrai ce que je peux faire, avança-t-il un brin méfiant.
-Merci.
Le sourire sincère du garçon et le soulagement dans sa voix eurent raison de la méfiance du professeur et celui-ci hocha la tête en retour, arborant un presque demi-sourire.
Fin du chapitre 9
Merci pour vos lectures et encouragements !
