Quand Harry rentra de son entrevue avec Severus, il se sentait léger comme il ne l'avait pas été depuis des semaines. Il entra d'un pas sautillant dans la cuisine où Osiris était attablé pour prendre son petit-déjeuner. Harry s'empara joyeusement d'une pomme et croqua dedans à pleine dents.
«Dis-donc, je vois qu'on est euphorique, constata-t-il avec un certain amusement teinté de tendresse. Dois-je comprendre que quelqu'un s'est réconcilié avec son amant? Je suis sûr que je peux deviner un sourire béat derrière ton voile.»
Et Merlin savait qu'il aurait aimé le voir. Ces dernières semaines avaient beaucoup rapproché Harry et Osiris. Osiris avait activement aidé Harry à se rétablir et physiquement, et moralement, lui apportant toujours un divertissement bienvenu. Leur relation avait évolué vers quelque chose de plus. Harry ne savait pas exactement comment la qualifier mais il sentait une fusion nouvelle avec Osiris. Il était heureux de pouvoir compter sur le sorcier plus âgé. Harry était certain que c'était un allié et ami précieux.
«Touché! Comme toujours, tu es redoutablement perspicace.
- Je suis heureux pour toi Harry. Ta bonne humeur fait plaisir à voir.
- Merci, je suis content que les choses se soient finalement tassées. Pas que j'en doutais mais tout de même... ça fait du bien de retrouver Severus. Je crois que je n'avais pas réalisé à quel point il m'avait manqué.»
Un sourire attendri naquit sur les lèvres d'Osiris. Il était sincèrement ravi pour Harry.
«Alors, quel programme nous as-tu prévu pour aujourd'hui? Demanda Harry sur le même ton guilleret.»
Durant ces trois dernières semaines, les deux compagnons s'étaient penchés sur la nature de l'arme qui avait servi à tuer Dumbledore. Il était évident que l'instrument comportait une lame aiguisée. Osiris en avait également déduit que l'objet était de taille assez imposante, au vu de la plaie qu'il avait observée. Ils avaient donc rassemblé diverses armes qu'ils comparaient avec la blessure de temps à autre.
«Je comptais aller mesurer nos nouvelles armes avec la taille de la coupure. Mais tu n'es pas obligé de venir si tu n'en as pas envie. Tu peux continuer les recherches sur les différents tranchants des lames en attendant.
- Je pense que je vais faire ça. Tu n'as pas besoin de moi pour ta tâche et ainsi nous avancerons plus vite.»
Osiris acquiesça d'un signe de la tête.
«Très bien, dans combien de temps pars-tu? Interrogea Harry.
- Tout de suite. Je finis de manger et j'y vais. Je préfère ne pas perdre de temps.
- Bien. Fais attention à toi alors. On ne sait jamais...»
Osiris finit sa tasse de thé et hocha simplement la tête.
«Ne t'en fais pas pour moi, je sais parfaitement me défendre.
- Je n'en doute pas.
- À plus tard Harry.
- À toute à l'heure!»
Et sur ce, Osiris partit, les armes soigneusement rangées dans sa bourse.
Harry prit le temps de finir sa pomme avant de reprendre le livre là où il l'avait arrêté. La page concernait les différents types de crampons et les dégâts causés par ces-derniers. Alors que Harry parcourait la page des yeux, une roue familière fit son apparition à ses côtés. Elle se figea sur la case «Bonus» et Harry récolta une fiole allongée qu'il reconnaissait comme celle contenant des souvenirs. Intrigué, il fit rouler le verre entre ces doigts pour lire l'étiquette. Et pour la deuxième fois, il lut:
« Osiris »
Harry haussa les sourcils, intéressé. Il était vrai qu'il ne connaissait pas grand chose du passé de son ami finalement. Poussé par la curiosité, Harry abandonna son travail actuel et transplana à Poudlard.
Harry prononça le mot de passe et la gargouille s'effaça pour le laisser accéder au grand escalier en pierre circulaire. Harry le gravit et traversa ensuite le bureau de l'ancien directeur afin d'accéder directement à la pensine. Il versa le contenu argenté à l'intérieur et sans hésiter, y plongea la tête la première.
Harry atterrit devant un bâtiment de ciment gris, qui semblait bien triste sous la fine pluie londonienne. Au dessus de l'encadrement de la porte, on distinguait le nom de l'enseigne écrit en lettres fines: Moon's Shelter. Une dame se tenait sur le perron et portait un paquet dans ses bras, que Harry ne parvenait à distinguer. Il décida de s'approcher et compris que c'était en réalité un nouveau-né, peut-être avait-il une semaine à peine. La porte s'ouvrit brusquement et une jeune femme au visage fermé leur ouvrit.
«Que voulez-vous?
- Bonsoir Mary. Je viens déposer un nouvel enfant. La mère l'a abandonné après son accouchement...
- Je vois. Merci infirmière Susan. A-t-il déjà un prénom?
- J'ai pensé à... Osiris. Regardez la clarté de ses yeux! Pour un enfant si jeune c'est étonnant...
- Très bien. Vous pouvez disposer nous nous occuperons de lui.
- Merci.»
La dénommée Mary prit l'enfant dans ses bras et l'amena à l'intérieur, claquant la porte derrière elle.
Et c'est ainsi que se fit l'entrée d'Osiris à l'orphelinat Moon's Shelter.
~
Harry était maintenant dans ce qu'il supposait être l'intérieur de l'orphelinat. Contrairement à ce que laisser penser la triste façade grisonnante, l'endroit était chaleureux et bien agencé. Harry se trouvait dans une salle mauve où étaient disposées tables, chaises, et multiples étagères de jouets. Harry constata avec stupéfaction que l'image qui servait de modèle à un puzzle s'animait toute seule. Il en déduit que l'établissement était magique et accueillait des jeunes sorciers et sorcières.
Naturellement, Harry chercha son ami rajeunit des yeux. Il le trouva dans un coin de la pièce, près de la porte menant sur une cour extérieure. Il s'approcha d'Osiris avec curiosité. L'enfant devait avoir environ 4 ans dorénavant. Sa peau était déjà d'une jolie couleur dorée, faisant ressortir étrangement le vert perçant de ses yeux. Ses cheveux crépus avaient été tressés avec des perles multicolores qui voltigeaient avec élégance le long de sa mâchoire. Osiris aidait un de ses camarades du même âge à enfiler son manteau. Il boutonna la veste avec soin et dextérité, le tout en une rapidité impressionnante pour un enfant de son âge. Son camarade lui fit un grand sourire et s'exclama:
«Merci Osiris!
- De rien Daniel, lui répondit-il calmement.
- Dis, tu veux bien êt'e mon copain?
- Ton copain? Je n'ai pas d'amis Daniel.»
Ce n'était ni méchant, ni blessant. C'était un simple constat.
«Mais, pourquoi tu veux pas zouer avec moi, commença-t-il à sangloter.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Bien sûr que je peux jouer avec toi. Que désires-tu faire?
- Du balais volant! Du balais!! tapa-t-il dans ses mains avec entrain.
- Bien dans ce cas attends-moi ici je vais chercher ma veste.»
Et Osiris déambula de la même marche calme et confiante qu'il le faisait trente ans plus tard.
Harry était troublé par le calme et la maturité qui semblaient émaner de ce si jeune enfant.
Osiris alla décrocher son manteau du crochet prévu à cet effet, le passa élégamment sur ses épaules et s'en alla rattraper Daniel qui était déjà parti sauter dans les flaques d'eau.
~
Cette fois-ci, Harry se trouvait dans une bibliothèque. Les livres voletaient doucement dans les airs, allant se ranger automatiquement à leur place. L'endroit était chaleureusement éclairé par les grandes fenêtres qui parsemaient l'espace.
Harry trouva Osiris assis en tailleur sur un pouf gris clair. Il devait avoir environ 7 ans dorénavant. Osiris lisait un livre sur les potions. Un ouvrage qui semblait bien complexe pour un jeune de son âge. Harry lui-même ne s'était jamais intéressé à un tel recueil en 17 ans d'existence.
À côté d'Osiris, Harry put distinguer diverses piles de livres. Il balaya les couvertures du regard: «Sortilèges offensifs et défensifs de magie blanche, ce qu'il faut savoir.», «Les astres et leurs propriétés.», «Créatures dangereuses ou inoffensives? Apprenez à les différencier.», «Les runes, de leur origine à aujourd'hui.».
Harry resta bouche bée devant les lectures de toute évidence bien complexe pour un enfant de 7 ans.
Osiris avait appris à lire de façon autonome, à l'âge de 5 ans. Il avait comparé et observé le langage et fait des connexions entre l'oral et l'écrit de son propre-chef. Après avoir dévoré le rayon jeunesse, Osiris s'était intéressé aux livres regorgeant de connaissance et de savoir. C'était un enfant observateur, avide de savoir.
Soudain, un petit groupe d'enfants déboula bruyamment dans les couloirs silencieux de la modeste bibliothèque. Osiris soupira et posa son livre à côté de lui, notant mentalement le numéro de la page à laquelle il s'était arrêté. Les dix fauteurs de troubles vinrent à lui en sautillant:
«Osiris! Osiris! C'est l'heure de l'histoire!!
- Chhut, imposa-t-il avec autorité. Combien de fois vous ai-je dit d'être silencieux quand vous entrez dans la bibliothèque, soupira-t-il.
- Oui mais, c'est l'heure de l'histoire! Rétorqua une des sorcières.
- Je sais, je sais. Que voulez-vous que je vous lise cette fois-ci?
- Les trois petits chaudrons!! répondirent-ils tous en choeur.
- Encore? Mais cela va faire bientôt près de trente-deux fois que je vous la lis!
- Oui mais on l'aime!
- Bon d'accord, céda-t-il. Installez-vous.»
Des cris de joies fusèrent d'un peu partout. Osiris s'empara du livre qu'une petite fille lui tendait et commença sa lecture, entouré d'une troupe d'enfants attentifs.
~
Osiris avait 10 ans. Il aidait un petit garçon que Harry estimait avoir 7 ans à manger sa purée.
«Dis Osiris, elle te manque pas ta famille? Demanda-t-il entre deux bouchées.
- Je ne l'ai jamais connue et je n'en ai aucune envie, répliqua-t-il avec calme.
- Moi elle me manque, affirma-t-il avec un air triste.
- Je sais Jake, je sais.
- Quand est-ce qu'ils vont revenir, tu penses?
- Jake, tu sais bien que c'est impossible, le raisonna-t-il d'une voix douce.
- Je sais... Tu penses que j'aurai une famille un jour? Je veux dire, est-ce que les gens voudront bien de moi maintenant?
- J'en suis certain, tu es un petit garçon super.
- C'est vrai? Tu le penses vraiment? Demanda-t-il l'espoir brillant dans ses petits yeux.
- Absolument.
- Merci Osiris!
- Je t'en prie.
- Et toi Osiris? Tu n'aimerais pas avoir une famille? Une maison?
- J'ai déjà une maison Jake, expliqua-t-il avec sincérité.
- Non mais, je veux dire, une vraie maison à toi?
- C'est ici ma maison. Je n'ai besoin d'aucune autre. De toute façon, personne ne voudra de moi, affirma-t-il sans une once de peine.
- Tu es bizarre Osiris, constata-t-il en penchant sa tête sur le côté.
- Tu trouves? Moi je pense que je suis moi, tout simplement.»
Il finit de faire avaler la purée à l'enfant et débarrassa la table après que celui-ci ait filé rejoindre ses amis. Alors qu'il apportait l'assiette et les couverts à la nourrice en charge de la vaisselle, celle-ci le remercia chaleureusement.
«Merci beaucoup Osiris, toute ton aide est vraiment appréciable, c'est adorable de ta part.»
Il hocha simplement de la tête, lui signifiant que ce n'était rien, et repartit.
~
Osiris était assis sur son lit, lisant un livre sur l'astrologie, quand quelqu'un frappa à sa porte. L'enfant avait déjà grandit et Harry estimait qu'il avait dorénavant 14 ans. Il ouvrit la porte d'un distrait mouvement de la main tandis qu'il terminait sa page.
Avec étonnement, Harry vit Dumbledore entrer dans la pièce. Curieux de la présence de son ancien mentor, Harry regarda attentivement la scène.
«Bonjour, Osiris, c'est bien cela?
- Tout à fait, confirma-t-il en posant l'ouvrage sur sa table de nuit. Et vous êtes?
- Albus Dumbledore.
- Enchanté Monsieur Dumbledore.
- Moi de même Osiris.»
Les deux sorciers se serrèrent courtoisement la main et Dumbledore tira la chaise du petit bureau proprement rangé pour s'asseoir face à Osiris.
«Pourquoi êtes-vous ici? Demanda poliment Osiris.
- Oui, oui, pertinente question mon enfant. Vois-tu, j'ai ouïe dire par une de tes nourrices, si je puis les appeler ainsi, de tes surprenants dons en magie. Et je peux d'ores et déjà constater que celle-ci ne m'a pas menti. Viens-tu d'ouvrir la porte d'un informulé Osiris?
- C'est exact, j'ai commencé la magie sans baguette à l'âge de 10 ans, quand je n'étais pas encore en droit de posséder ma propre baguette. J'ai appris à la canaliser et la contrôler.
- Et qui t'a permis cela?
- Je l'ai appris seul, en me documentant à la bibliothèque, déclara-t-il sur un ton apaisant.
- Seul dis-tu?
- Oui. Cela vous pose-t-il problème? Interrogea-t-il avec politesse.
- Non, non, non, aucunement. C'est juste vraiment remarquable. La magie sans baguette est quelque chose de très complexe. Peu de sorciers y parviennent.
- Je sais. Cependant, cela est seulement dû au fait qu'ils ne s'y prennent pas au moment propice. Si la magie est entraînée dès le plus jeune âge, alors il n'y a aucune difficulté à la maîtriser plus tard. Seulement, cela demande d'avoir conscience de sa magie à l'état brute, sans passer par le biais d'un quelconque objet tel qu'une baguette, c'est pour cette raison que beaucoup de sorcier peinent à y parvenir.
- Mon garçon, je dois dire que je suis impressionné par tes connaissances en magie.
- Si je puis me permettre Monsieur, je ne pense pas que vous êtes venu uniquement pour m'entendre parler de mes connaissances en magie... Maintenant dîtes-moi, que fait le directeur de Poudlard dans un orphelinat tel que le Moon's Shelter?
- Tu sais donc qui je suis.
- Bien sûr que je le sais. Tout le monde le sait.»
Les yeux de Dumbledore pétillèrent plus intensément.
«Veux-tu un bonbon au citron Osiris? Proposa-t-il spontanément.
- Y a-t-il une quelconque substance dans le but de me faire parler ou adhérer à quelque chose? Andrew m'en a proposé un une fois. Mais il avait du mal calculer son coup car j'ai eu vite fait de démasquer sa supercherie.
- Je t'assure que ceux-ci sont tout à fait banals, assura-t-il en lui tendant. Cependant, ton histoire m'interpelle, es-tu embêté par les autres enfants?»
Osiris lança un bref sort sur la sucrerie avant de hausser les épaules et de l'avaler
.
«Oh, non, ne vous en faîtes pas pour moi. Ils ont bien essayé de se moquer du fait que je n'avait pas d'amis mais voyant que je ne réagissais pas à leur piques, ils ont très vite cessé.
- Je vois... Tu as donc peu d'amis?
- Là n'est pas le sujet Monsieur. Souhaitez-vous me faire passer un interrogatoire avant de me dévoiler la raison de votre venue?
- Non, non, tu as raison mon garçon, venons-en au faits. Je suis ici pour te proposer de rejoindre Poudlard. Tu connais sûrement cette école de magie et je pense que cela mettrait en valeur tes capacités visiblement déjà très développées. Bien plus qu'en suivant les maigres cours que fournit l'orphelinat.
- Et ma réponse est non.
- Comment? Es-tu sûr que-
- J'en suis certain. C'est très charitable à vous de me faire cette offre mais je ne vois pas où serait l'intérêt pour moi. Les cours que dispensent le Moon's Shelter me suffisent amplement. D'autant plus que la bibliothèque me fournit tout le complément nécessaire. Je n'ai nul besoin d'aller à Poudlard, bien que ce soit une offre généreuse. De plus, j'ai des responsabilités ici à l'orphelinat. Peut-être n'ai-je pas beaucoup d'amis mais je prends soin des enfants en ayant besoin. Et ils sont loin de manquer croyez-moi. Voyez, ma place est ici. Je ne me vois nulle part ailleurs.»
Dumbledore contempla le jeune homme avec admiration et respect. Il épousseta sa robe et se leva.
«Bien mon enfant, ta décision est pleine de sagesse et je ne peux que la respecter. Tu as fait ton choix et il est honorable. Je vais donc te laisser tranquille. Cependant, serais-tu contre quelques petites visites passagères? Juste histoire de partager des bonbons au citron autour d'une discussion courtoise. Les vieux hommes comme moi ont besoin de distraction et je dois avouer que tu es un bien charmant jeune homme.
- Ce serait avec plaisir Monsieur.»
Dumbledore hocha la tête avec satisfaction, la bienveillance scintillant dans ses yeux saphir.
«Dans ce cas, à très vite Osiris. Et bonne lecture!»
~
«Osiris, mon enfant! Comment vas-tu?»
Harry n'avait pas changé d'endroit. Seul le temps semblait avoir évolué car Osiris avait maintenant environ 16 ans. C'était devenu un beau jeune homme à l'allure sûre de lui.
Dumbledore entra dans la pièce comme chez lui et prit Osiris dans ses bras. Le jeune homme lui rendit doucement son étreinte, avec un petit sourire tendre.
Harry devina que Dumbledore et Osiris étaient devenus très proches au fil du temps, ce qui expliquait le souvenir de la visite d'Osiris à Poudlard où les deux sorciers témoignaient d'une grande complicité.
Dumbledore s'assit sur la chaise et proposa son emblématique friandise à Osiris qui l'accepta avec amusement et tendresse. Dumbledore engloutit lui-même une sucrerie avant qu'il ne déclare:
«Alors, dans quelques mois le grand départ! Que comptes-tu faire à ta majorité mon enfant?
- Oui, je dois avouer que cela me rend presque nostalgique. En même temps, je n'ai jamais connu d'autres lieux qu'ici, c'est étrange de tout quitter... En même temps, je veux découvrir le reste du monde et pas seulement l'orphelinat Moon's Shelter!
- Ce qui est parfaitement ton droit Osiris. As-tu réfléchi à ce que tu allais faire?
- Oui. Je veux découvrir le monde entier pour rattraper 17 ans d'existence confiné en un seul et même endroit. Je compte faire des recherches en magie et peut-être partagerais-je aux gens mes découvertes, qui sait? Mais avant, il me faut trouver un travail pour avoir l'argent suffisant. Une activité qui n'entrave pas ma découverte du globe terrestre... Aurais-tu une idée?
- Une idée, je ne sais pas. Une solution, certainement!»
Dumbledore sortit un petit paquet de sa poche. C'était un présent de forme rectangulaire, emballé dans un papier au citrons multicolores.
«Voici mon cadeau d'anniversaire un petit peu en avance.»
Osiris prit l'objet dans ses mains et l'ouvrit avec précaution, prenant soin de ne pas déchirer le papier (Nda: suis-je la seule maniaque qui a HORREUR de déchirer ses cadeaux?). C'était un petit porte monnaie en cuir brun.
«Ouvre mon enfant, ouvre.»
Osiris s'exécuta et y trouva une clé.
«Ceci, expliqua Dumbledore, est le passeport pour tout tes projets, autrement dit, la clé de ton coffre nouvellement ouvert à Gringotts. J'y ai versé une somme qui devrait te permettre une avance confortable avant de te trouver un travail qui s'accordera avec tes déplacements.»
Osiris observait la clé avec émotion.
«C'est... Je ne sais pas quoi dire pour te remercier.
- Nul besoin de me remercier. Ton bonheur est ma plus précieuse récompense.»
Osiris qui n'était pourtant pas avare en contact physique enlaça Dumbledore.
«Merci. Merci beaucoup.»
Dumbledore tapota le dos du jeune homme d'un geste presque paternel.
~
Harry se trouvait cette fois dans un petit café. Les tables étaient plutôt espacées et laissait une intimité appréciable à chaque clients. Harry eut vite-fait de repérer la table où un Osiris de 25 ans siégeait en compagnie de Dumbledore.
Tous deux étaient réunis autour d'une bonne bièraubeurre.
«Mon enfant, tu as donc décidé de rentrer au pays?
- Oui Albus.
- Et as-tu trouvé un logement?
- Pas encore, mais je vais trouver ne t'en fais pas.
- Tu sais que si tu as besoin je peux t'héberger? Tu as bien conscience que même si tu as toujours refusé que je fasse les démarches d'adoption je te considère comme mon propre fils. Si tu as besoin de quoique se soit, n'hésite pas à demander.
- Merci Albus, mais je pense réussir à me débrouiller seul. Tu as beaucoup de responsabilités en ce moment, je ne voudrais pas t'en rajouter.
- Mais tu ne me dérange nullement Osiris! Oh, d'ailleurs en parlant de responsabilités. Je t'avais dit que je m'intéressait aux propriétés du citron, pas vrai?
- Mmmh, acquiesça-t-il en hochant la tête.
- Eh bien figure-toi que j'ai découvert que son acidité pouvait être un poison mortel!!
- Vraiment?
- Oui! N'est-ce pas formidable!!
- C'est surprenant, oui. Comptes-tu partager cette information?
- Jamais! Plutôt mourir que de livrer ma recette secrète à ces fous de scientifiques!
- Je te signale que je suis un scientifique.
- Oui mais un scientifique chercheur!
- Comme beaucoup de scientifiques...»
Dumbledore chassa cette pensée d'un revers de main.
«Peu importe. Pour tout te dire, j'ai caché la recette dans ma chambre, tu sais, à l'emplacement du 13ème caillou blanc. Et même si jamais quelqu'un parvenait à trouver son emplacement, seul toi et moi sauraient désactiver toutes les protections que j'ai mises dessus.
- À ce point-là? Demanda Osiris, amusé.
- On est jamais trop prudent!
- Albus, Albus, rit-il. Ton obsession pour le citron te perdra!»
Et sur cette scène joyeuse d'une complicité partagée entre un père et son fils, les souvenirs s'achevèrent.
J'espère que ce chapitre vous aura aidé à mieux comprendre le personnage d'Osiris !!
