Petit mot de l'auteure : on rattrape un peu le retard !
Jour 25 : Drame
Contexte : Suite de fou rire
Lorsque Tywin Lannister avait appris que Jaime sortait avec un homme (et plus à en croire ce fichu texto), il avait sentit son monde s'écrouler.
Dans l'échelle de ses drames personnels, il plaçait l'événement de cette annonce juste après le décès de sa chère Joanna. Oui, cela pouvait sembler légèrement extrême, voir complètement monstrueux pour certains jeunes prêts à protester pour tout et pour rien, mais c'était bien ce qu'il ressentait. Avec un homme comme compagnon, adieu le mariage bien comme il faut, les enfants, l'héritage et la dynastie Lannister. Toute son œuvre envolée, et pour quoi ? Quelques plaisirs contre natures ? Non, si on lui avait demandé, Tywin l'aurait clairement dit : il était totalement contre cette union.
Mais comme on ne lui avait rien demandé, le lion de Castral Roc avait dû composer avec le Bronn en question qu'on lui avait imposé aux fêtes de famille.
« C'est soi nous deux, soi aucun des deux » l'avait prévenu Jaime. Et comme Tywin ne voulait voir son fils aîné quitter la compagnie définitivement, et bien... il avait bien été obligé de faire avec. Et de se taire – ses trois enfants lui avaient fait clairement comprendre qu'il avait tout intérêt à ne pas faire de remarques désobligeantes. Le patriarche se contentait ainsi d'un silence réprobateur, tout en se demandant qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour qu'on lui impose une telle présence. Ce Bronn était un rustre, à parler fort, à ne pas savoir se servir d'une fourchette à salade et à tout ignorer des plus élémentaires règles de bienséances. Mais qu'est-ce que Jaime pouvait bien lui trouver ?
Et puis, au fur et à mesure du séjour de son fils et de son... petit-ami, Tywin finit par avoir quelques éléments de réponses.
Bronn était drôle. Bon, ce n'était pas un humour qu'il appréciait, mais d'un point de vue objectif, il avait certaines réparties qui pouvaient faire rire des esprits de bas étages – auxquels appartenaient apparemment ses fils, à son plus grand malheur. En plus de cela, le garçon était plutôt travailleur. Contrairement à ce qu'il avait craint, il ne semblait pas être un petit arriviste venu s'agripper à Jaime pour son argent. Il était patron de sa propre salle de sport – ainsi, sans atteindre le niveau des Lannister, il n'était pas non plus en train de demander l'aumône. Et puis, il avait un esprit commercial et marchand qui lui plaisait plutôt bien. Enfin, qui lui aurait plu si il n'était pas en train de sortir avec son fils, évidemment.
Tous ces éléments, ajoutés à la manière dont Bronn avait l'air d'être toujours soucieux du bien-être de Jaime, lui firent conclure à une chose : le coach sportif s'intéressait à son fils pour lui-même, et pas pour son nom.
Le patron de Castral Roc se fichait bien de ce constant et ne voyait en Bronn qu'un obstacle à sa dynastie.
Mais Tywin, le père de famille, celui qui avait tendance à trop souvent disparaître... Il devait bien admettre que ce garçon était en train de se frayer un chemin dans son cœur. Très étroit le chemin, mais quand même. Parce que en sa présence, Jaime rayonnait. Il rigolait, souriait, il avait quelqu'un à aimer. Et il avait quelqu'un qui lui donnait de l'amour, chose que Tywin avait toujours échoué à faire correctement.
Alors oui, tout bien considéré, Tywin pouvait envisager la possibilité de peut-être détester un petit peu moins cet intrus.