DISCLAIMER:
Cette fanfiction est basée sur le monde merveilleux d'Harry Potter, propriété de J. K. Rowling. La plupart des personnages, lieux, etc. lui appartiennent.
Cette histoire est la traduction française de Living with Danger, premier volet de la fabuleuse série Dangerverse, écrite par la talentueuse Whydoyouneedtoknow. J'ai obtenu l'accord de l'autrice pour publier cette traduction.
Chapitre 44 : Récolte ce que tu sèmes
Leticia Halcyon, ou Let, pour les intimes, n'avait jamais été aussi confuse de toute sa vie, et elle n'aimait pas cette sensation.
Elle se tenait avec Amelia Bones, Kingsley Shacklebolt, et deux autre aurors, qu'elle reconnaissait vaguement, mais ne pouvait pas nommer, tandis que Sirius Black et sa femme tenaient un drap pour cacher Remus Lupin et sa femme de leur vue, bien qu'ils permettaient à Andromeda Tonks de voir ce qui se passait derrière celui-ci.
Let en était bien heureuse. Elle n'avait aucun désir de voir un homme se transformer contre sa volonté. Et elle ne comprenait pas pourquoi les quatre prisonniers agissaient soudainement comme si tout allait bien. Un loup-garou était un loup-garou, que sa femme soit consciente ou non.
Mais, tout de même, si les rapports qu'elle avait lus étaient exacts, les quatre avaient vécu dans la même maison, élevés des enfants ensemble, et cela, durant plusieurs années. Alors, s'ils pensaient qu'il n'y avait aucun danger, peut-être qu'ils avaient raison…
La médicomage Tonks commença à prendre des notes à toute vitesse tandis que, l'assumait Let, la lune montait à l'horizon, déclenchant la transformation lycanthropique. Après quelques instants, Black et Freeman-Black abaissèrent le drap pour révéler Granger-Lupin agenouillée au sol, caressant la tête d'un loup gris, qui les regarda tous avec des yeux bleus amusés, comme pour dire « Mais qu'est-ce que vous regardez? »
« Incroyable. » dit doucement Bones. « Simplement incroyable. »
Let approuva silencieusement.
« Madame Bones? » demanda Andromeda Tonks et s'éloignant de sa position contre le mur. « Puis-je vous dire un mot? »
« Certainement. Shacklebolt, Williamson, Narpin, merci, vous pouvez partir. Vous aussi, Halcyon. »
« Non – pourrait-elle rester? Elle devrait entendre ce que j'ai à dire. »
« D'accord. »
Les autres aurors quittèrent les lieux, le plus petit d'entre eux (maintenant identifié pour Let comme Narpin) jetant un regard incrédule par-dessus son épaule en sortant, avec pour conséquence qu'il se cogna contre le coin qu'il tentait de tourner, faisant ricaner Black et sourire Freeman-Black.
Tonks lança un regard à Black, qui lui fit un signe de tête approbateur. « J'ai peur que vous ayez regroupé ces gens ensemble sous un faux prétexte. » dit-elle. « Le fait est que je n'étais pas réellement tenue en otage. J'ai accepté de jouer la comédie afin de réunir Mrs. Granger-Lupin et son mari à temps pour le lever de la lune. »
Bones avait l'air de ressentir ce que Let ressentait, un étonnement complet.
« Je suis vraiment désolée de vous avoir mené en bateau, je comprends que c'est peut-être même une offense criminelle, mais en toute honnêteté, les auriez-vous regroupés si je l'avais simplement demandé? »
Lentement, Bones secoua la tête.
« C'est ce que je pensais. Et la situation était vraiment désespérée. Si j'ai brisé la loi, je serai heureuse de subir le châtiment approprié – je ne veux pas que Sirius ait plus de problèmes qu'il n'en a déjà. »
« Tu es sans doute la seule personne au pays avec cette opinion. » dit Black d'un ton pince-sans-rire. « Alors, merci. »
Le regard de Bones passa de l'un à l'autre. « Vous saviez ce qu'il allait faire? » demanda-t-elle à Tonks. « Vous avez accepté? »
« Oui, madame. »
Bones regarda Let et soupira. « Rien de tout cela n'est arrivé. » dit-elle. « J'ai donné l'autorisation, à la demande de la médicomage Tonks et de l'auror Halcyon, de regrouper ces quatre personnes dans une cellule pour la nuit, pour raisons médicales. C'est clair? »
« Oui, madame. » dit Let avec gratitude alors que Tonks approuvait de la tête.
« Je vais rattraper les trois autres, avant qu'ils ne parlent à des reporters. » dit Bones en se tournant pour partir. « Avec un peu de chance, nous arriverons à garder tout ça sous silence. »
Let garda la bouche soigneusement fermée alors qu'elle regardait la Directrice de son département s'éloigner.
« Je me demande pourquoi elle a fait cela. » dit Granger-Lupin d'un ton songeur.
« Elle ne voulait simplement pas remplir la paperasse. » dit Freeman-Black d'un ton certain, faisant rire les trois autres. Même le loup-garou émit une sorte d'aboiement ressemblant à un rire.
Tonks rit aussi. « Je devrais retourner à l'hôpital. » dit-elle avec regrets. « J'ai dépassé le temps d'une visite, ils vont se demander ce qui me retient ici… »
« Tant que tu ne leur dis pas que c'était moi. » dit Black avec un sourire malicieux qui lui fit ressembler à un écolier beaucoup trop grand.
« Ne t'inquiète pas, je ne leur dirai rien. Je vous verrai tous demain. »
Une tournée de « Aurevoir. » la suivit dans le corridor.
« Je cite : C'est bon de savoir que nous aurons un fan garanti dans l'audience. » dit Granger-Lupin.
« C'est vrai. » répondit Black, en direction du loup-garou.
Let se reprit et s'éclaira la gorge. Peu importe à quel point ceci est étrange, j'ai toujours mon travail à faire. « Le souper sera servi vers six heures. » dit-elle. « Est-ce que l'un d'entre vous a… des besoins diététiques… spéciaux? »
« Non, Remus peut manger tout ce que l'on mange. » répondit Granger-Lupin. « Nous aimerions avoir un matelas supplémentaire et quelques couvertures et oreillers, en revanche, puisque nous serons quatre à dormir ici. »
« Et une table. » ajouta Freeman-Black.
« Une table? » répéta Let.
« Oui, une table. » dit Black. « On peut manger dessus, écrire dessus, dansez dessus si on est assez bourrés. »
Ce commentaire prit Let par surprise et la fit rire alors que Freeman-Black poussait Black avec affection. « Environ six pieds par six pieds serait idéal. » dit-elle. « Et ce n'est pas nécessaire, mais ce serait agréable à avoir. »
Let sorti sa baguette et, en se concentrant profondément, conjura une large table de bois au milieu de leur cellule.
« Oh, c'est parfait! » dit Freeman-Black. « Merci, auror… »
« Halcyon. »
Freeman-Black sourit. « Auror Halcyon. Merci. »
Je me sens comme une agente de bord, se dit Let alors qu'elle rétrécissait un matelas à la taille d'une main dans la cellule d'à côté. Ce n'est pas dans ma description de poste.
Mais cela ne la dérangeait pas réellement. Ça faisait changement d'avoir des gens en cellule qui n'étaient pas saouls ou belligérants.
Alors qu'elle se tournait pour sortir de la cellule, un son soudain la fit sursauter. C'était la voix d'un homme. Chantant. Chantant une chanson au sujet de demain…
« OUCH! »
Il y eut quelques bruits de tapes et de protestations qui montèrent de la cellule occupée. Et des rires. Beaucoup de rires.
Let dû se rappeler fermement que les aurors n'étaient pas censés s'impliquer émotionnellement. C'était difficile, lorsque l'on regardait l'homme qui était supposément le pire criminel qu'Azkaban n'ait jamais connu se faire battre par deux femmes à coups d'oreillers.
« Je hais cette chanson. » dit fermement Freeman-Black, entre deux coups portés à son mari. « Et elle a été écrite pour quelqu'un de l'âge de Neenie. Ce que tu n'es pas. Et pour une fille, ce que tu n'es pas non plus. »
« Ouch – par la barbe de Merlin, Danger, descend, je ne peux plus respirer – d'accord, d'accord, je ne la chanterai plus. »
« Bon. » dit Granger-Lupin, en descendant du torse de Black.
Eh bien, pas belligérants envers moi, en tout cas.
Let glissa le matelas dans la cellule et lui redonna sa taille originale, avec ses draps et ses oreillers. « Excellent. » dit Black en le poussant sous la table. « Merci. »
« Aurez-vous besoin d'autres chose? » dit Let, se laissant aller à la tentation d'utiliser une voix guillerette d'hôtesse de l'air.
« Non, je ne crois pas. » dit Freeman-Black.
« Si jamais c'est le cas, nous sonnerons. » ajouta Black.
Let roula les yeux. Bien sûr, il fallait que je tombe sur un sorcier qui est déjà monté dans un avion moldu.
Un oreiller vola à travers la cellule et frappa Black derrière la tête.
« Je cite : Ne mets pas en colère la femme avec une baguette. » dit doucement Granger-Lupin.
Black ramassa l'oreiller, au bout duquel figuraient des marques de dents. Le loup-garou, assis sur le lit, laissa pendre sa langue dans une excellente approximation de sourire.
Let décida de partir avant que quelqu'un ne remarque à quel point elle était près d'éclater de rire.
Luna était assise au piano de seconde main des Weasley, tenu soigneusement accordé et poli avec amour, jouant l'accompagnement d'une chanson de noël. Ron ajouta un rythme lent avec son tambour à main, ajoutant de doux battements à la musique. Ginny se tenait à leurs côtés, attendant son signal.
Le plancher de la salle de musique avait été libéré de ses meubles et de la camelote diverse qui trainait un peu partout dans le Terrier. Meghan se tenait d'un côté de l'espace libéré, respirant avec le rythme de la musique, en équilibre, prête.
Ginny commença à chanter. Meghan sembla flotter à travers la pièce. Les autres louveteaux, en boules dans un coin hors de portée, regardèrent presque avec révérence leur petite sœur se perdre dans la danse.
Ginny est douée, commenta Drago.
Luna aussi, répondit Harry.
Le ronronnement d'Hermione, qui avait gardé le rythme de la musique, ralentit un instant. Ron est Okay. Dit-elle après un moment. Mais regardons Meghan.
La voix de Ginny s'éleva. Meghan glissa au sol avec grâce, en parfaite synchronisation. Les bras de la fillette étaient levés, son visage enthousiaste.
Drago émit un petit glapissement de surprise. J'ai une drôle de sensation dans la patte, dit-il.
Moi aussi, dit Harry, remarquant une sensation de chatouillis dans sa patte avant gauche, qui était là depuis un certain temps.
Pouvez-vous vous taire? Exigea Hermione.
Ginny tint un long moment la haute note de la chanson, puis redescendit pour la finale.
Les louveteaux aboyèrent (pour Harry et Drago) ou miaulèrent (pour Hermione) leur appréciation.
« Est-ce que je peux vous rappeler dans cinq minutes? Merci. » Dorothée Boot entra dans son salon, se laissa tomber dans un fauteuil, et soupira.
« Qu'est-ce qu'il y a, maman? » demanda son fils Terry, levant les yeux de son livre.
« Oh, il y a une session spéciale en Cour demain, et ils veulent que je vienne comme greffier. » dit Dorothée d'un ton morose. « Ils me paieraient en temps supplémentaire, et Dieu sait que nous aurions besoin de cet argent, mais je n'aime pas l'idée de te laisser seul la veille de noël. »
« Tu pourrais demander à Mamie de venir passer la journée avec moi. » suggéra Terry. « Ou je pourrais venir avec toi. »
« Bien sûr, maman. » dit Dorothée, se frappant sur le front. « Je suis si idiote – merci, mon petit amour, je vais l'appeler tout de suite. »
Terry attendit que sa mère ait quitté la pièce pour faire une grimace.
J'aurais juste dû dire "Je pourrais venir avec toi". Je n'aurais pas dû suggérer mamie. Maintenant je ne pourrai pas y aller.
Sauf si Mamie m'emmène…
« Maman? » demanda Terry en entrant dans la cuisine.
« Pas maintenant, je suis au téléphone. Allo? Maman, c'est moi. Oui, joyeux Noel, oui, j'allais appeler aujourd'hui ou demain, mais j'ai une petite urgence là. Quoi? Oui, je peux attendre. » Dorothée couvrit le combiné avec sa main. « Qu'est-ce qu'il y a, Terry? »
« Est-ce que les moldus peuvent utiliser le Réseau de Cheminette? »
« Eh bien, pas par eux-mêmes, mais ils peuvent le faire avec un sorcier ou une sorcière, en voyageant à deux – pourquoi? »
« Je me posais simplement la question. » dit Terry, quittant la pièce rapidement avant que sa mère ne puisse se demander pourquoi il se posait la question.
Je peux toujours faire plier Mamie.
Je pourrai enfin voir ce que fait maman comme travail.
Juste à la fin de son quart de travail, Let entendit un son résonner dans le couloir. C'était la voix d'une femme, chantant au sujet d'une petite fleur blanche, qui avait l'air heureuse de la voir chaque matin. Une voix d'homme prit la suite après quelques lignes, souhaitant que la fleur grandisse et bénisse la terre pour toujours. Lorsqu'il eut terminé, ils chantèrent à nouveau, ensemble cette fois, parfois à l'unisson, parfois en harmonie.
Dieu, comme c'est beau. Il y a quelque chose à propos de ces gens…
Let décida soudainement qu'elle irait au tribunal le lendemain, si elle le pouvait.
Lorsque tout le monde fut au lit ce soir-là (les louveteaux sous forme animale ayant clamé le bas du lit de Meghan), Harry décida de prendre le temps de regarder sa patte. Il tira sur le bandage avec ses dents jusqu'à ce qu'il se défasse.
C'est étrange.
Sa patte était douce et sans marque, comme si elle n'avait jamais été coupée.
Il s'ébroua. Peu importe. Ça nous aide en fait. Nous aurons assez de choses à nous soucier demain sans avoir à s'inquiéter d'avoir mal au pied…à la main… à la patte… quoi que ce soit.
Mais nous allons sauver la Meute.
Parce que nous devons le faire.
Il n'y a personne d'autre qui peut le faire.
Au Chaudron baveur, Tom leva les yeux alors qu'une femme entrait dans le pub, trainant une valise avec elle. « Est-ce que je peux vous aider, madame? » demanda-t-il.
« J'aimerais avoir une chambre pour la nuit. » dit-elle avec un accent. « Et les directions pour me rendre à Gringotts, s'il vous plait. »
Sirius se réveilla d'un rêve déplaisant à propos de sa cousine Bella et la fois, quand il avait sept ans, où elle était arrivée à le ligoter et le cacher dans la lingerie. Il avait attendu deux heures avant que quelqu'un le trouve. Il n'avait jamais aimé les endroits étroits depuis.
Mais ça, ça ne me dérange pas. Contradictoire, un peu?
Les lits étaient faits de deux draps plats plutôt qu'un plat et un drap-contour. En conséquence, il y avait quatre draps que la Meute avait pu utiliser pour faire sa tanière pour la nuit. Aletha en avait utilisé deux avec la table pour faire une tente, donnant à la meute un peu d'intimité pour dormir.
Ce qui est encore plus bienvenue en raison de nos vêtements de nuit.
Leurs arrestations avaient été très rapides, ils n'avaient pas pu emporter d'autres vêtements. Pour préserver leurs robes en vue du procès qui aurait lieu le lendemain, ils dormaient tous en sous-vêtements.
De tous les jours où j'aurais pu porter le boxer avec le sapin de noël…
Au moins ce ne sont pas ceux avec les petits canards jaunes.
Aletha émit son petit son matinal "mais-je-ne-veux-pas-me-réveiller". Sirius regarda sa montre.
Huit heures quarante-cinq. Le procès commence à dix heures trente. Nous avons du temps.
Il passa un moment à regarder le magnifique visage devant lui, souhaitant pouvoir en graver les traits dans son esprit de manière permanente, juste au cas où quelque chose de terrible arriverait.
Si nous devons parler de nos peurs, je prends le parti de Lunard – perdre Letha fait partie du top pour moi. Mais je pourrais peut-être – PEUT-ÊTRE – être capable de le supporter. Je ne le veux pas, je ne le souhaite pas, mais je pourrais peut-être le supporter. Tant et aussi longtemps que je ne suis pas seul.
Il s'arrêta, surpris par ses propres pensées. C'est officiel, alors. Je n'ai pas aussi peur d'Azkaban que j'ai peur d'être seul.
Il sourit sombrement. Bien que les deux vont un peu main dans la main.
Essayant de diriger ses pensées vers quelque chose de plus positif, il regarda vers Lunard, toujours sous forme de loup puisque la lune n'était pas encore totalement couchée, dormant dans les bras de Danger. Les Fondateurs. Dettes. Cadeaux. C'est presque trop étrange pour le croire…
Si ce n'était des preuves.
Les lumières de la prison s'éteignaient à vingt-et-une heures. La Meute avait voulu rester éveillée pour discuter. Danger avait fermé les yeux et s'était concentrée, et une minuscule boule de feu sans fumée était apparue dans la tente, donnant assez de lumière pour se voir, possiblement assez pour lire, s'il y avait eu quelque chose à lire.
Et les pendentifs de Meute s'étaient effectivement comportés comme Danger avait dit qu'ils le feraient. Sirius avait testé le sien – la chaine s'allongeait et raccourcissait selon sa volonté, le fermoir se détachait avec un petit geste du poignet et s'était refermé simplement en mettant les deux bouts de la chaine ensemble, le pendentif passait à travers ses vêtements seulement en le souhaitant. Et lorsque Danger avait allongé sa chaine et l'avait passé par-dessus sa tête, celle d'Aletha et celle de Remus, il avait pu entendre les pensées des autres aussi clairement que s'ils avaient parlé à voix haute.
Et ça ne transmet que les pensées que l'on veut transmettre. Ce qui est bien. J'ai beaucoup de pensées que je ne voudrais pas partager, même avec la Meute.
L'amitié, après tout, avait ses limites.
Et Remus ne serait probablement pas très heureux d'entendre la franche admiration de Sirius envers Danger en sous-vêtements, sœur de Meute ou pas.
Il est vraiment chanceux que Letha ait la priorité de mon affection, où il aurait eu une sérieuse compétition.
Sans jeux de mots[1].
Aletha haleta et ses yeux s'ouvrirent d'un coup. « Sirius! »
« Je suis là. » dit rapidement Sirius en retournant auprès d'elle. « Qu'est-ce qu'il y a? »
« Oh… rien. » Sa respiration retournait à la normale. « Juste un mauvais rêve. »
« Toi aussi? Ça semble contagieux. »
Aletha frissonna. « Serre-moi. » murmura-t-elle. Sirius se glissa à ses côtés, tira le drap sur eux, et la serra fort contre lui, se concentrant attentivement sur les besoins de sa femme plutôt que sur les siens.
« J'ai rêvé qu'ils t'emmenaient. » murmura-t-elle en déposant son visage sur l'épaule de Sirius. « J'ai rêvé que nous ne nous reverrions jamais. »
Wow, parlez d'un tue-l'ambiance.
« Alors c'est une bonne chose que tu ne sois pas la membre de la Meute avec des rêves prémonitoires, n'est-ce pas? » dit Sirius avec légèreté.
« Oui. Une très bonne chose. »
Un son de bruissement de draps venant de l'autre côté de la tente leur fit tourner la tête.
La lune devait s'être couchée. La silhouette de Remus devenait floue, changeant d'un loup gris à un homme vêtu de noir, puisqu'il n'avait pas songé à enlever ses vêtements avant sa transformation. Tandis que Sirius regardait, Remus s'étira doucement et réajusta sa position en quelque chose de plus confortable pour un humain, et Danger bougea pour l'accommoder.
Tout cela sans se réveiller.
Merlin, comme ils sont mignons.
Il sentit quelque chose passer près de son visage.
Je t'aime, Sirius Black, dit la voix d'Aletha dans son esprit. Et je ne laisserai rien t'arriver.
Sirius se tourna pour faire face à sa magnifique femme, dont la chaine reposait maintenant autour de leurs deux cous. C'est bon à savoir, répondit-il, en la tirant plus près de lui, se délectant de la sensation de sa peau contre la sienne, peut-être plus qu'à l'habitude parce qu'il était pleinement conscient que c'était peut-être l'une des dernières fois qu'ils pouvaient se serrer dans leurs bras. Avec toi, je pense que je peux faire face à n'importe quoi.
Incluant subir un procès pour des crimes que tu n'as pas commis?
Spécialement ça. Sirius avança pour l'embrasser. Parce que je sais que tu seras à mes côtés, disant la vérité au monde entier.
Oui. Ça fera du bien de pouvoir enfin dire la vérité à tout le monde.
À 9 heures trente, la cliente installée au Chaudron Baveur acheta une copie de la Gazette des Sorciers et commença à la lire attentivement.
Elle lisait, à la fois pour voir ce qu'ils disaient, mais aussi ce qu'ils ne disaient pas.
À neuf heures quarante-cinq, Molly Weasley fut surprise par un cri. Elle sauta sur ses pieds et couru dans le salon, où elle trouva Meghan Black, seule, couchée sur le plancher, criant de toute la force de ses poumons. « JE VEUX MA MAMAN! » criait la petite fille, frappant le sol avec ses pieds et ses poings. « JE VEUX MON PAPA! »
Oh, Merlin, pensa Molly dans un soupir. Ce n'était pas qu'elle ne savait pas, parfaitement bien, se charger d'une crise de colère chez un enfant. Mais cette fille n'était pas la sienne. Ses méthodes habituelles pourraient déplaire à ses parents.
En supposant qu'ils reviennent un jour.
Molly réprima cette pensée et s'agenouilla aux côtés de la fillette. « Meghan, s'il te plait, mon cœur, calme-toi. »
« NON! » cria Meghan. « NON, NON, NON, JE NE VEUX PAS, JE NE VEUX PAS! »
À l'insu de Molly Weasley, cette phrase était un signal.
Hagrid se tenait dans l'Atrium du Ministère de la magie, regardant nerveusement autour de lui à travers la foule sortant des cheminées, et des gens apparaissant de nulle-part. Une femme plus âgée sortit d'une cheminée en trébuchant, un garçon qui avait l'air d'avoir l'âge des louveteaux les plus âgés la tenant fermement par la taille. L'un ou l'autre d'entre eux n'est pas magique, se dit Hagrid.
Puis quelqu'un tira sur son manteau. Il se retourna.
Trois enfants se tenaient là, deux aux cheveux roux, une aux cheveux blonds crépu et à l'air un peu perdu. Elle tenait un chaton gris, tandis que la fille rousse tenait un petit renard blanc. Ron avait un loup à ses côtés – un loup aux yeux verts – et une cage à la main.
« Il dort toujours? » demanda Hagrid.
« Il n'a pas bougé. » confirma Ron, en lui tendant la cage. « Est-ce qu'elle sera là bientôt? »
« Elle devrait – elle a dit dix heures, et c'est presque l'heure – allez, venez, éloignons-nous un peu de la foule. » Hagrid les mena vers un coin de l'Atrium un peu plus à l'écart. Ron commença à faire les cent pas aussitôt qu'il eut un peu d'espace. La fille rousse avait un doigt à la bouche – probablement en train de se ronger les ongles, se dit Hagrid. La fillette blonde semblait indifférente, échangeant le chaton pour le renard et s'assoyant au sol avec celui-ci sur les genoux.
Il ne s'écoula probablement que quelques minutes, mais cela sembla beaucoup plus long, avant que Minerva McGonagall ne les trouve.
« Eh bien, me voici. » dit Minerva, légèrement essoufflée d'avoir dû traverser la foule en sens inverse. « Alors, qu'y a-t-il de si urgent que vous ne pouviez même pas l'écrire dans une lettre? » Elle se sentait un peu grincheuse, s'étant réveillée à six heures, ayant réalisé quel jour c'était, et ayant été incapable de se rendormir.
« Pourriez-vous, professeur, » dit soigneusement Hagrid, « changer de forme et me dire si l'un de ceux-là - » Il désigna le chat, le renard, le chien ou le loup ou peu importe ce que c'était, et le rat dans une cage. « - serait un être humain ? »
« Être humain - » Minerva s'arrêta, fixant le rat.
Le rat.
Rapidement, elle se transforma.
Et se retransforma immédiatement, son cœur battant la chamade.
« Ils le sont tous. » dit-elle avec incrédulité. « Tous. Hagrid – est-ce que c'est la personne à laquelle je pense? »
Hagrid sourit férocement et opina.
Minerva sentit un sourire similaire s'afficher sur son visage. Hourrah! Justice sera rendue, enfin. « Mais… qui sont les autres? » demanda-t-elle en regardant les autres animaux.
Le loup frôla sa main, et lorsqu'elle le regarda, leva une patte pour indiquer son front.
Front – Merlin, il a les yeux verts –
« Harry? » souffla-t-elle.
Le loup acquiesça.
« C'est pour ça que personne ne les trouvait, professeur. » dit la fille aux cheveux roux, qui devait être la plus jeune de Molly Weasley, tandis que son frère opinait à ses côtés. « Pouvez-vous les retransformer? »
« Pas ici. » dit Minerva, en se décidant. « Pas ci. Et pas maintenant. Hagrid, pouvez-vous les cacher? Dans vos poches, ou dans votre manteau? »
« Bien sûr. » Hagrid ouvrit une large poche sur le côté de son manteau et ramassa le chaton, que Minerva supposait être Hermione, pour l'y déposer. Le renard – probablement Drago – subit un traitement similaire de l'autre côté. « Harry peut entrer ici. » Il souleva le loup facilement d'une seule main, le cachant à l'intérieur de son manteau.
« Nous ferions mieux de rentrer, alors. » dit le garçon Weasley.
« Rentrer? » dit Minerva, sentant un sursaut de l'esprit malicieux qui l'avait embarqué dans toute cette histoire au départ. Maintenant, par contre, elle savait qu'elle pourrait se sortir de ce qu'elle s'apprêtait à faire. « Oh, non, Mr. Weasley. Vous ne rentrez pas. »
« Quoi? » dit le garçon avec étonnement.
« Vous êtes venus jusqu'ici. » dit Minerva en se permettant un petit sourire. « Ne voulez-vous pas voir la fin? »
« Allez-vous nous emmener au tribunal? » demanda la fillette blonde.
« Oui. Si vous le voulez, bien sûr, je ne vais pas vous y obliger. »
« Si on veut? » s'exclama la fillette rousse. « Bien sûr qu'on veut y aller! Maman a dit que nous étions trop jeunes, mais elle a laissé tous les autres y aller et nous savons au sujet de Queudver et ce sont nos meilleurs amis, bien sûr qu'on veut y aller! »
Minerva sourit avec satisfaction. Oui, je vois ici une belle fournée de Gryffondors pour les prochaines années. « Suivez-moi, alors. »
Severus Rogue était assis dans le tribunal, qui était déjà presque plein. Black est peut-être innocent, mais il aura beaucoup de mal à le prouver. Et tout ce qui donne du fil à retordre à Black est très bien, à mon avis.
Une commotion à la porte annonça l'arrivée de McGonagall et d'Hagrid, qui semblait un peu rouge. Peut-être que c'était parce qu'il n'avait pas enlevé son pardessus en moleskine. Ils se glissèrent le long de la rangée de sièges derrière laquelle était assis Severus. McGonagall le dépassa avec un signe de tête. Mais alors qu'Hagrid le dépassait –
« Ah! » Rogue porta la main au dos de sa nuque à la douleur brûlante qu'il y ressentit soudainement. Elle revient ensanglantée. « Regardez où vous allez, espèce de gros lourdaud. » s'exclama-t-il au garde-chasse, plongeant la main dans sa poche pour récupérer son mouchoir.
« Pardon, professeur. » dit Hagrid, l'air un peu confus, alors qu'il avançait plus loin.
Je voulais faire ça depuis des années, pensa Hermione, en ronronnant doucement.
Elle commença à gratter l'intérieur de la poche d'Hagrid pour nettoyer ses griffes.
Albus Dumbledore était en train d'attacher sa robe couleur prune lorsqu'il entendit une ondulation de surprise se répercuter à travers la salle d'attente des membres du Magenmagot. Il se tourna pour voir ce que c'était.
Un petit chat argenté galopa dans les airs jusqu'à arriver à son épaule. « Albus, » dit-il avec la voix de Minerva. « Venez à la porte et regardez dans ma direction – j'ai quelque chose à vous montrer. »
Doucement, Dumbledore s'approcha de la porte et l'entrouvrit.
Ah, la voilà. Avec Hagrid. Et… est-ce que ce sont des Weasley? Il regarda de plus près et confirma pour lui-même que Ronald et Ginevra Weasley, ainsi que Luna Lovegood, étaient assis entre Minerva et Hagrid, l'air exaltés et effrayés à la fois.
Je me demande pourquoi Minerva a cet air si satisfait. Je peux presque voir les plumes jaunes autour de son museau d'ici.
Juste à ce moment, Ron Weasley le remarqua, et le pointa à Minerva, qui lui lança un regard et sourit, bien que ce sourire eût un air plutôt carnassier. Très délibérément, elle leva une cage de bois et la secoua doucement.
Elle contenait quelque chose de gris et poilu, avec une longue queue nue…
Dumbledore acquiesça légèrement pour indiquer à Minerva qu'il avait compris et referma la porte, prenant une grande inspiration.
« Dumbledore, est-ce que vous allez bien? » demanda la voix autoritaire du Ministre Lars Vilias.
« Je vais très bien, merci, Lars. »
Je ne me rappelle pas m'être senti aussi bien.
Un homme innocent sera innocenté aujourd'hui, le coupable sera amené devant la justice, et une famille sera réunie.
Ce sera, en effet, un joyeux Noël.
[1] Jeu de mot anglophone entre Sirius et serious (serious competition).
