Bonjour à toutes et à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour le soixantième chapitre de SAMLP !
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Zackos : Alex est une victime, lui aussi, il s'est retrouvé embarqué dans cette histoire alors qu'il n'avait rien demandé :'( Mais ce n'est pas un personnage balancé dans la fic juste pour cette intrigue, il réapparaîtra et aura son importance dans d'autres chapitres :) Je ne vois pas quelles sont les deux phrases de Blaise mais je te crois XD Ce n'est pas grave si tu ne fais pas une longue review, il y a des passages plus difficiles à commenter que d'autres :) Tu as parfaitement bien résumé la fic XD Il n'y a pas d'intrigue de départ, ce sont juste des ados et des adultes, dans leur vie de tous les jours, qui, comme tu dis, vivent des situations tout sauf basiques XD Mais Poudlard n'est pas une école comme les autres XD Et puis bon, il semble n'y avoir qu'un seul hôpital en Grande-Bretagne dans le monde sorcier, alors mieux vaut qu'il y ait de quoi soigner les élèves à Poudlard XD Tous les persos auront droit au bonheur, c'est promis, même Severus XD Je ne suis pas si sadique que ça XD Le titre était assez vague, c'est normal qu'il ne t'inspire pas beaucoup d'idées XD Pauvre Ernie, victime de l'auteure qui adore torturer ses personnages en leur faisant subir tout un tas de misères, d'épreuves et de traumatismes en tout genres… C'est clair qu'avec une auteure pareille, il va rester 30 ans dans le coma, sinon c'est pas drôle XD Avouez, c'est ce que vous pensez tous ! XD (pétage de plombs, pardon XD) Normalement, le titre du prochain chapitre est plus évocateur, mais reste à savoir de qui il est question… XD
ccassandre24 : Oui, bientôt on va voir des couples se former à l'infirmerie à force d'y envoyer des persos XD Contente que la scène de duel t'ait plu =) Cette histoire de soutien scolaire était louche pour tout le monde, sauf pour Justin, apparemment XD Ça c'est sûr, le couple Justin/Théo ressort plus fort que jamais de cette épreuve *-* Leur relation va bientôt évoluer, c'est promis =D
lyraserah : Et c'est dommage qu'il y ait si peu de fics avec les jumeaux, car ils sont quand-même grandement appréciés et ils apparaissent dans tous les livres et dans tous les films… Reste plus qu'à en écrire soi-même XD Je t'en prie, attache Severus ! XD Il est clairement temps qu'il se repose, le pauvre XD Mais que deviendra Poudlard sans lui ? XD
Mel : Mais oui, Alex n'est pas apparu de la façon la plus subtile qui soit XD Et tu avais bien analysé le titre, en effet *-* Vous étiez plusieurs à avoir deviné que ça tournerait autour de Justin et d'Alex, il y avait eu assez peu de suspense XD Nous sommes bien d'accord ! Alex passe pour le méchant qui a piégé Justin alors qu'en réalité, il était une victime, lui aussi :'( Il était sous les ordres de deux garçons qui ont 6 ans de plus que lui, qui le terrorisaient, qui le menaçaient de s'en prendre à sa grande sœur, il ne voulait pas qui lui arrive quoi que ce soit, il avait peur, il ne pouvait pas se défendre, c'était horrible pour lui :/ Et il n'a jamais voulu mettre Justin en danger :/ Il n'a pas hésité à s'attirer des ennuis en révélant le pot-aux-roses à Ernie alors que les deux Serdaigle lui avaient dit de ne rien dire à personne sous peine de représailles :/ Et comme tu dis, c'est très lâche de la part de Milligan et Parker de s'en être pris à quelqu'un d'aussi jeune, mais c'est typiquement l'attitude de ceux qui n'ont aucune morale :/ Pour le discours homophobe, c'est exactement ça, c'est révoltant, c'est ultra faux, mais c'est ce qui revient souvent dans la bouche de ce genre de personnes :( Merci, ça me touche beaucoup *-* Le but, c'était de donner envie aux lecteurs d'étriper Milligan et Parker, ravie que l'objectif ait été atteint XD Non, je plaisante, mais il y avait quand-même un peu de ça XD Théo est effectivement un super bon duelliste *-* Pour Ernie, ça a l'air compliqué, mais il a été admis à Sainte-Mangouste à temps c'est déjà une bonne chose :) heureuse que tu aies aimé la scène entre Justin et Théo *-* Elle est très importante pour le futur de leur couple *-* Je te promets qu'il n'y aura pas beaucoup de disputes entre eux *-* Il n'y en a aucune de prévu pour l'instant, à vrai dire XD Ils sont trop choupinou pour les faire se disputer *-* Ah zut, donc il serait impossible de reviewer deux fois sur un même chapitre ? Je sais que ma sœur ou moi avions essayé, une fois, et que ça n'avait pas voulu :/ On nous empêche de nous exprimer à notre guise, on va se battre, on va se rebeller pour la liberté d'expression XD Oooooh j'espère que ta semaine de partiels s'est bien passée *-* Tu les as super tard ! Les miens ont commencé dès la rentrée, ils ont duré deux semaines et j'ai donc déjà repris les cours, mais j'ai une voisine qui a aussi terminé ses partiels cette semaine, comme toi, du coup, je pense XD Si ce n'est pas le cas et que tu en as encore, bon courage *-* Sinon, bonne reprise des cours XD
Gryffondor : C'était le plus dur des chapitres pour Justin, mais c'est bon, Milligan et Parker vont être renvoyés, Justin va pouvoir souffler =) Je crains qu'il n'ait pas envie de poursuivre Milligan et Parker et qu'il veuille plutôt passer à autre chose, mais avec son témoignage et celui de Théo que Severus va envoyer au Magenmagot, Milligan et Parker ne vont sûrement pas s'en tirer aussi facilement :) Mais tu fais bien d'en parler, j'envisage maintenant le fait qu'ils aillent faire un bon petit séjour à Azkaban :p Car ils ont quand-même récidivé et c'est grave, ce qu'ils ont fait… On ne peut pas leur donner une autre chance et leur faire faire des TIG comme dans le monde moldu, faut sévir, à un moment donné :/ Emily n'aura pas son mot à dire, même elle ne peut plus défendre son cousin au vu de ce qu'il a fait XD Oh oui, pour Ernie, Justin est toujours son meilleur ami, et il aurait voulu se réconcilier avec lui, mais Justin n'était pas dans les bonnes dispositions à cause de tout ce qu'il subissait, et là, ça va être un peu compliqué pour eux de se parler… Mais ils vont l'avoir, cette discussion, il faut juste qu'Ernie aille mieux pour ça *-*
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Merci à vous tous pour vos retours, c'est toujours un bonheur d'avoir vos avis et vos impressions ! Et c'est également un plaisir de voir que la fic est toujours autant suivie ! Je vous laisse avec le nouveau chapitre et je vous souhaite une agréable lecture =D
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60 - Projet, visite et mise au clair
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(jeudi 04/04) POV Ginny
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Ginny était déçue que ce soit bientôt la fin des vacances. Elle en avait bien profité en passant le plus clair de son temps soit avec Blaise, soit avec Hermione, soit avec Luna. Elle aurait souhaité avoir une matinée ou un après-midi avec Harry mais elle comprenait qu'il ait eu envie et besoin de passer une semaine de vacances au Square avec Sirius et le professeur Lupin. Peut-être pourrait-elle voir un peu Harry lors du week-end précédant la rentrée… Elle était actuellement à la bibliothèque en train d'étoffer son devoir d'histoire de la magie qui était à rendre pour la semaine de la rentrée. D'habitude, elle se contentait de remplir ses devoirs jusqu'à ce qu'elle ait traité tout le sujet, ce qui lui valait des Optimal dans les matières où elle se débrouillait le mieux, mais depuis peu, elle s'était mise à vouloir mettre le plus de choses possibles dans ses devoirs. Elle tenait à s'améliorer dans les matières où elle avait le plus de difficultés. Même si c'était compliqué d'appeler ça des «difficultés» puisque ses plus mauvaises notes étaient des Acceptable. La divination et l'astronomie étaient ses bêtes noires tandis qu'elle excellait en sortilèges, botanique, potions et métamorphose. Elle avait de très bons résultats en Défense Contre les Forces du Mal et en créatures et elle décrochait tout juste l'Effort Exceptionnel en histoire de la magie. Elle s'efforçait donc de progresser dans cette matière ainsi qu'en divination et en astronomie. Elle passait davantage de temps sur ses devoirs et essayait de traiter en profondeur l'énoncé. Dans les autres matières, elle allait un peu plus loin que ce qui était demandé. Elle ignorait d'où lui venait cette motivation mais elle avait vraiment envie de se donner à fond dans ses études et d'être meilleure dans toutes les matières. Elle avait alors passé beaucoup de temps à la bibliothèque pendant les vacances lorsqu'elle était toute seule. Mais parfois, elle n'était pas restée seule puisqu'elle y avait trouvé Hermione ou Luna. Elles avaient été d'abord étonnées par l'intérêt soudain accru de Ginny pour ses études, bien qu'elle avait toujours été studieuse, mais elles avaient vite abandonné la question. Celui qu'elle n'avait jamais vu à la bibliothèque, c'était Blaise. Mais ils s'étaient retrouvés presque tous les jours, au plus grand bonheur de Ginny. C'était toujours le grand amour entre eux. Tout était simple et sans prise de tête. Ginny était juste un peu intriguée par le comportement de Blaise depuis le début des vacances. Lorsqu'ils étaient ensemble au milieu d'autres élèves, il regardait fréquemment autour de lui, l'air méfiant. Ginny s'était inquiétée mais il lui avait assuré que tout allait bien et qu'il était juste un peu parano avec «tout ce qui se passait en ce moment». Ginny n'avait pas insisté. Elle savait que si c'était trop grave, Blaise lui en parlerait.
Elle était donc en train de chercher du contenu pour son devoir d'histoire de la magie lorsque Luna vint s'asseoir en face d'elle. Ginny leva les yeux et sourit à son amie.
- Salut, tu viens travailler avec moi ?
- Oui, j'aimerais peaufiner le devoir de potions. Tu fais quoi, toi ?
- De l'histoire de la magie. Mais je ne trouve pas grand-chose à ajouter à ce que j'ai déjà écrit…
- Peut-être parce que ton devoir est déjà assez complet comme ça.
- Non, il est aussi long que d'habitude et si j'ai Effort Exceptionnel à chaque fois, c'est qu'il n'y a pas assez de contenu.
- Pas forcément. Ça peut être aussi le contenu en lui-même, la façon d'organiser le devoir, la façon de formuler certaines phrases qui t'empêchent d'avoir un Optimal.
- Ce serait fort possible, en effet, admit Ginny. J'ai de meilleures notes à mes devoirs avec Simon, je vais les comparer à mes devoirs individuels et voir ce qu'il y a de différent.
- C'est une très bonne idée. Tu l'as un peu vu, Simon, pendant les vacances ?
- Oui, on a réussi à se voir deux fois, ce qui est déjà un exploit en soi vu que je suis toujours fourrée soit avec Blaise, soit avec Hermione, soit avec toi, soit avec les livres à la bibliothèque. Et lui était souvent avec ses amis ou avec sa petite-amie.
- C'est vrai, je les ai souvent vus ensemble, Fiona et lui. J'ai même discuté un peu avec Fiona. Elle m'a demandé dans un couloir si je savais où tu étais car elle pensait que Simon était avec toi et elle avait quelque chose d'important à lui dire. Elle est super gentille, comme fille.
- Hé, pas touche, s'amusa Ginny. On ne brise pas les couples des autres.
- Je n'ai jamais eu l'intention de les séparer, et je ne suis pas intéressée par Fiona, de toute façon.
- Mais par quelqu'un d'autre, peut-être ?
- Non, pas vraiment. Je ne suis pas contre l'idée de me trouver quelqu'un mais il n'y a personne qui m'intéresse pour le moment.
- Donc tu réussis un peu à oublier Daphné ?
- Disons que j'ai accepté notre rupture mais que je pense encore beaucoup à elle. Mais je retrouve petit à petit le moral. Ça n'a pas empêché le professeur Flitwick de me demander comment j'allais lorsqu'on s'est croisés juste avant que je n'aille à la bibliothèque. Mais j'ai l'impression que c'était une excuse pour pouvoir me parler. Il a cherché à savoir si ça allait chez les Serdaigle. Il ne les a pas tous en cours alors il essaie d'avoir des informations par-ci par-là… Mais il m'a posé beaucoup de questions. Comme s'il pensait que j'avais un œil sur tous les Serdaigle.
- J'ai eu ce sentiment aussi quand le professeur Lupin m'a parlé à la sortie de la Grande Salle, il n'y a pas si longtemps que ça. C'était la veille de son départ, je crois.
- Il voulait peut-être s'assurer que les Gryffondor se portaient bien avant de partir pour sa semaine de vacances loin de Poudlard, suggéra Luna. Si tu lui avais dit qu'il y avait un souci avec un élève, il en aurait parlé au professeur McGonagall pour qu'elle surveille cet élève pendant son absence.
- Peut-être. Ça se tient. Mais c'est quand-même bizarre que dans le même laps de temps, nos deux directeurs de maison tentent de nous tirer les vers du nez à propos de nos camarades de maison…
- Oui, ça m'intrigue aussi. En soi, c'est plutôt cool de leur part, ça prouve qu'ils se préoccupent de leurs élèves, mais on sent bien que ça cache quelque chose…
- De toute façon, le professeur Lupin est bizarre à mon égard, en ce moment. Je me demande si ce n'est pas lié.
- Bizarre dans quel sens ?
- Il m'épie. Il essaie de le faire discrètement, si bien que n'importe quel autre élève ne s'en rendrait pas compte, mais je crois que je suis un peu trop observatrice et que ça m'a permis de m'apercevoir qu'il me fixait sans raison apparente alors que ce n'était pas flagrant.
- C'est très étrange, venant de lui… Ce n'est pas son genre d'avoir un comportement étrange, lui qui semble tellement normal en dépit de sa condition... Peut-être s'inquiète-t-il pour toi pour une raison ou pour une autre ?
- J'aimerais bien savoir laquelle, rit Ginny. Non mais si ça continue comme ça, je vais finir par aller lui parler.
- À t'entendre, tu vas carrément aller régler tes comptes avec lui, plaisanta Luna.
- Non, une simple discussion suffira, affirma Ginny en souriant. Après, s'il m'énerve trop, je peux toujours lui lancer un bon maléfice de chauve-souris… Je dis ça pour rire, évidemment. Jamais il ne me viendrait à l'esprit d'agresser un professeur. Bon, je vais me remettre à mon devoir.
Ginny reporta son attention sur les livres qu'elle était allée chercher une heure plus tôt tandis que Luna sortait ses affaires. Ginny était peut-être plus concentrée lorsqu'elle était avec quelqu'un car elle trouva soudain plein de choses intéressantes dans les livres à ajouter dans son devoir. Au bout d'une demie-heure, Luna changea de matière, ce qui surprit Ginny.
- Tu as tant de devoirs à faire que ça ?
- Disons que je les ai presque tous terminés mais que j'en ai gardé un peu pour la fin des vacances. Là, je vais attaquer un devoir facultatif que m'a donnée le professeur Babbling. C'est d'un niveau supérieur à ce qu'on fait en cours, c'est un devoir qu'elle donnerait à ses élèves de cinquième année, donc je ne sais pas si je vais réussir à le faire.
- Pourquoi t'a-t-elle donné ce devoir ?
- Parce qu'elle voyait que, comme la majorité des Serdaigle, j'avais des facilités à traduire les textes sur lesquels on travaillait en classe, et elle nous a proposé de faire ce devoir si on s'ennuyait pendant les vacances. Il est plus compliqué, ça devrait donc bien m'occuper.
- Ouah, bon courage, alors.
Ginny et Luna se remirent au travail et passèrent une heure à plancher sur leurs devoirs. Luna finit par rompre le silence qui s'était installé.
- Je n'y arrive pas. Mais je sens pourtant que je peux le faire. C'est juste que je ne sais pas comment structurer mes phrases. Elles sont plus longues et plus complexes que celles qu'on voit en cours.
- Tu pourrais peut-être demander à un élève de cinquième année de t'aider, proposa Ginny. Je suis sûre qu'il doit y en avoir ici…
- Les seuls élèves de cinquième année que je connais et qui suivent le cours de runes, ce sont Théo et Daphné et ils n'ont pas l'air d'être là.
- Il doit bien y avoir quelqu'un qui puisse t'aider, même si tu ne lui as jamais parlé… Ah, tiens, il y a Padma, là-bas. Tu dois la connaître un peu, non ?
- Oui, bien sûr, et je crois bien qu'elle fait runes.
- Eh bien va la voir. De toute manière, je vais devoir y aller. J'ai rendez-vous avec Blaise dans vingt minutes.
- D'accord, à plus tard, dans ce cas.
Ginny se leva, rangea ses affaires et s'en alla alors que Luna se dirigeait vers Padma assise quelques tables plus loin. Tout en se disant que ça allait faire du bien à son amie de discuter avec quelqu'un qui n'était pas Théo ou elle, Ginny descendit les quatre étages et quitta le château. Étant donné qu'il faisait beau et chaud en ce début de printemps, Blaise et elle avaient convenu de se retrouver dans le parc. Une fois n'était pas coutume, ce fut elle qui était en avance puisque Blaise n'était pas encore là lorsqu'elle arriva. Mais il l'avait prévenue qu'il risquait d'être légèrement en retard, ayant tout un tas de choses à faire en cette fin de vacances. Elle s'assit non loin du lac et admira la grande étendue d'eau, comme elle avait l'habitude de le faire quand elle était seule. Mais elle ne le resta pas bien longtemps car elle fut rapidement rejointe par un garçon qu'elle identifia comme étant un Serdaigle au vu de l'écusson sur sa robe. Elle le reconnut davantage lorsqu'il fut près d'elle. Il faisait partie de l'équipe de Quidditch de Serdaigle. Il lui sembla même que c'était le capitaine. Mais impossible de se souvenir de son nom.
- Salut, Weasley, lança-t-il. Est-ce que je peux m'asseoir ?
- Euh… oui, dit Ginny, surprise. Mais je n'ai pas beaucoup de temps, j'attends mon petit-ami…
- Ah… Je reviendrai te parler une autre fois, alors.
- Pourquoi ? Tu as peur de Blaise ? se moqua Ginny.
- Non, mais ça peut être assez long, ce que j'ai à te dire. Mieux vaut que je t'en parle quand tu auras du temps.
Ginny se retrouva prise dans un dilemme. Elle ne voulait pas être en pleine discussion quand Blaise arriverait mais, en même temps, le Serdaigle avait attisé sa curiosité. Ce qu'il souhaitait lui dire avait l'air d'être assez sérieux. Son envie de savoir prit le dessus.
- J'ai encore dix minutes devant moi, ça peut être suffisant.
Le Serdaigle se laissa convaincre et s'installa à côté d'elle.
- Je ne sais pas si tu m'as reconnu mais je suis Alexis Conley, le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle.
- J'avais oublié ton nom mais je me suis souvenue que tu étais capitaine, oui. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée de parler de Quidditch…
- Non, rassure-toi, je ne suis pas venu te voir pour te tirer les vers du nez sur la stratégie qu'adoptera Gryffondor pour le dernier match qui opposera nos deux équipes. Mais ça concerne quand-même le Quidditch. J'ignore si c'est pareil chez les Poufsouffle et les Serpentard, mais dans notre équipe, ce qui est arrivé à l'ancienne capitaine de Gryffondor nous a beaucoup marqués. C'est assez rare qu'un capitaine soit renvoyé de son poste, mais on a bien compris que Johnson n'allait pas très bien, même si ça n'excuse pas tout. Ça nous a fait beaucoup réfléchir et on s'est rendus compte que tout cela ne se serait pas produit si les capitaines étaient davantage préparés à assumer leur poste, ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle. Les capitaines reçoivent leur nomination et leur badge pendant l'été alors que la moindre des choses serait de les prévenir suffisamment à l'avance… Ils se retrouvent du jour au lendemain avec de grosses responsabilités sans jamais avoir été formés pour cela. Et à la rentrée, rien n'est fait pour leur apprendre ce qu'ils doivent savoir. Les règles que doivent respecter les capitaines s'apparentent à du bon sens, mais on ne leur dit rien. Ce serait bien que ce soit clair à ce sujet, qu'ils signent une charte ou je ne sais quoi. Bref, il y a plein de choses à revoir et à changer dans le système de capitanat mais je ne peux rien faire tout seul. J'ai pensé à établir une liste de tout ce qu'il faut revoir et proposer des solutions mais il me faut un maximum de soutien pour que mes requêtes soient entendues. Je compte aussi contacter d'anciens capitaines afin de savoir comment ils ont vécu leur capitanat et s'ils ont rencontré des difficultés qu'ils n'auraient peut-être pas eues s'ils avaient été davantage entourés. Il faudrait que je pose également la question aux capitaines actuels. Bref, voilà en gros le topo. Je te passe les détails pour l'instant, on verra ça plus tard quand tu auras plus de temps et si tu en as envie. Je voulais juste savoir si tu serais d'accord pour m'accorder ton soutien et en parler autour de toi.
Un peu dépassée par tout ce que venait de dire Conley, Ginny mit quelques secondes à réagir :
- Je veux bien, mais… pourquoi tu viens t'adresser à moi ? Je veux dire, je ne suis pas vraiment la plus légitime, je ne suis qu'en quatrième année et ça ne fait qu'un an que je fais partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, je n'ai pas beaucoup de poids…
- Tu es quelqu'un de très populaire et de très apprécié au sein de l'école, et pas seulement parce que tu es une jolie fille qui a du caractère et du répondant, mais aussi et surtout pour la personne que tu es. On n'entend jamais parler de toi pour de mauvaises raisons et tu es assez connue alors que tu es relativement discrète. Tu ne cherches pas à attirer l'attention et tu l'as pourtant car tu es partout à la fois. Tu es dans l'équipe de Quidditch de ta maison, tu es très douée à ton poste, tu as plein d'amis et de connaissances, tu es toujours là pour aider et tu as des prises de position très marquées. Alors s'il y a quelqu'un qui a le plus de chances de faire passer un message et d'être entendu des élèves et de la plupart des professeurs, c'est bien toi.
Ginny fut très étonnée par les arguments de Conley. Il avait visiblement préparé son discours avant de venir la voir, mais sans pour autant paraître faux. Au contraire, il était évident qu'il était sincère. Elle se laissa donc facilement convaincre :
- Je veux bien être ta porte-parole devant ma classe.
- Voire même devant tous les Gryffondor.
- Je ne suis pas sûre que tous les élèves de septième année m'écouteront…
- Et moi je suis sûr que oui. Fais-toi un peu confiance, Weasley. C'est indispensable pour une future capitaine.
Ginny écarquilla les yeux.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
- Tu n'es pas née la bonne année pour être préfète, et c'est dommage parce que tu aurais été choisie sans aucune hésitation, mais tu as toutes les chances de devenir capitaine durant ta septième année. Potter ne sera plus là, tu seras la plus ancienne de l'équipe et tu as d'ores et déjà toutes les qualités pour diriger une équipe. C'est aussi pour ça que je fais appel à toi. Car tu es plus que concernée par les changements qui doivent être opérés concernant le système de capitanat. Mais nous reparlerons de tout cela un jour où nous aurons plus de temps. J'ai encore énormément de choses à te dire à ce sujet. Je te ferai parvenir un mot lors d'un repas afin de te proposer un jour et une heure où nous pourrons nous retrouver. Tu n'auras qu'à me le renvoyer avec ta réponse.
- D'accord, on fait comme ça, dit Ginny, troublée.
Conley se leva et lui tendit la main. Elle la saisit sans hésiter et ils échangèrent ainsi une poignée de main, comme le feraient deux personnes qui venaient tout juste de s'associer. Conley sourit à Ginny, puis il s'en alla. Elle le regardait s'éloigner, songeuse, quand elle fut distraite par une présence dans son dos. Elle se retourna et vit que c'était Blaise.
- J'attendais que tu aies fini ta discussion avec ce type pour venir te rejoindre. Je suis assez surpris de vous voir aussi proches.
Ginny retint une grimace face au ton de Blaise.
- Tu n'es quand-même pas jaloux, j'espère ?
- Jaloux, non. Inquiet, oui. Je vous ai vus vous serrer la main. S'il t'a entraînée dans un plan foireux, il va m'entendre !
- Il n'y a pas de plan foireux, répliqua calmement Ginny. Il n'avait que des bonnes intentions, je te le promets. Je peux comprendre que tu ne lui fasses pas confiance, mais à moi…
Blaise eut l'air soudain penaud. Il s'assit et regarda sérieusement Ginny.
- Non, je ne voulais pas que tu le prennes comme ça… Bien sûr que je te fais confiance. Mais ça n'a rien de rassurant de voir un sixième année d'une autre maison conclure un genre de pacte avec toi… Surtout qu'il fait partie d'une autre équipe de Quidditch que la tienne ! Qui me dit qu'il ne t'a pas entraînée dans quelque chose pour avoir des informations sur ton équipe ? Surtout que Gryffondor et Serdaigle vont s'affronter pour le dernier match de l'année !
- Il n'était pas du tout question de ça. Il m'a bien parlé de Quidditch, oui, mais la stratégie de mon équipe ne l'intéressait nullement. Il a un projet et c'est là-dedans qu'il m'a entraînée, comme tu le dis si bien. Et c'est un très bon projet. Je ne me serais pas embarquée dans n'importe quoi. Tu veux bien me laisser t'expliquer ? Il m'a demandé d'en parler partout autour de moi, tu seras le premier à être mis dans la confidence par mon biais, tu peux en être honoré.
Blaise sourit.
- Vas-y, je t'écoute.
Ginny se lança et raconta à Blaise ce qu'envisageait Conley de faire pour révolutionner le système de capitanat de Quidditch. Toute trace de méfiance disparut bien vite des traits de Blaise qui sembla conquis par l'idée du Serdaigle.
- Ce serait génial si les professeurs acceptaient d'entendre ces requêtes, souffla-t-il. C'est vrai qu'il n'y a aucun accompagnement pour les nouveaux capitaines… Il faudrait que tout cela remonte aux oreilles des professeurs au plus vite, afin que tout soit mis en place rapidement et que Harry et Draco puissent en bénéficier et être davantage préparés à leur futur rôle que leurs prédécesseurs…
- Ah oui, donc pour toi, c'est sûr et certain que Draco et Harry seront capitaines ? s'amusa Ginny.
- Évidemment, rétorqua Blaise. Il faudrait être fou pour nommer d'autres personnes qu'eux…
- Je suis d'accord. Du coup, serais-tu prêt à soutenir Conley dans son projet ?
- Si c'est pour le bien des futurs capitaines, oui. Mais il n'a pas intérêt à te mettre le grappin dessus quand vous vous verrez pour qu'il t'explique plus en détails le système qu'il souhaiterait instaurer !
- Mais non, ce sera purement professionnel.
- Il n'a pas essayé de te draguer, tout à l'heure ?
- Non, il a vanté mes qualités mais c'était juste pour me convaincre. Il m'a même dit que si j'étais appréciée, ce n'est pas seulement parce que j'étais une jolie fille mais surtout parce que les élèves aimaient la personne que j'étais. S'il avait voulu me séduire en me disant ça, il s'y serait très mal pris, car ses mots sont gentils et sincères, oui, mais ce n'est pas quelque chose qu'on dit à une fille qu'on veut draguer… Je sais reconnaître quelqu'un qui veut me séduire et ce n'était pas du tout son cas.
- D'accord, je te crois. Mais il va peut-être le faire plus tard. Je vais rester sur mes gardes. Je ne lui fais pas confiance.
- Tu pourrais au moins lui laisser une chance… Ça ne te ressemble pas d'être méfiant comme ça.
- J'ai des raisons de penser qu'un garçon qui te tourne autour pourrait essayer de faire plus qu'ami-ami avec toi.
- Eh bien qu'il essaie toujours, il va se casser les dents. C'est toi que j'aime. Tous les garçons auront beau me courir après, il n'y a que toi que je regarderai.
Blaise parut fondre face à cette déclaration. Une infinie tendresse se lut dans son regard.
- Je t'aime aussi. Et je te le répète : j'ai toute confiance en toi. C'est des autres dont je me méfie. Et à raison. Mais assez parlé. On ne s'est même pas embrassés depuis que je suis là…
- Tu as raison. Quel sacrilège… Remédions vite à cela, alors.
Blaise ne se fit pas prier et s'empara des lèvres de Ginny qui accueillit volontiers celles de son petit-ami. Ils se mirent à s'embrasser langoureusement et se caressèrent bientôt le dos et les cheveux. Ils en oublièrent presque qu'ils étaient dans le parc, mais ils purent compter sur quelqu'un pour le leur faire rappeler…
- Hé, les dortoirs, ça existe !
Ginny leva les yeux au ciel alors que Blaise et elle rompaient à contrecoeur leur baiser. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que c'était Ron qui venait de gâcher son moment amoureux avec Blaise. S'il acceptait leur relation, il avait en revanche du mal à les voir s'embrasser en public. Ginny le trouvait gonflé car lui ne se privait pas d'échanger de longs baisers avec Pansy n'importe où dans le château… Elle resta cependant tout près de Blaise et marmonna :
- Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?
- Comme ça, je dirais qu'il est venu profiter du beau temps en faisant un tour dans le parc.
- Oui bah on était bien mieux quand il était dans le château…
- Tu veux qu'on aille dans la salle sur demande ?
- Non, enfin pas tout de suite. Je veux profiter du parc, moi aussi. On fait le tour du lac et on y va ?
Blaise acquiesça et se leva, très vite imité par Ginny. Ils marchèrent un bon moment le long du lac, main dans la main, sous un beau ciel bleu parsemé de quelques nuages blancs. C'était cliché mais Ginny aimait beaucoup cette ambiance. C'était un instant doux, calme et amoureux. Ils ne parlèrent pas beaucoup, mais ça ne leur était pas nécessaire. Le simple fait d'être ensemble leur suffisait. Ils firent juste quelques remarques sur le calmar géant qui apparaissait de temps à autre à la surface du lac. Après leur balade, ils regagnèrent le château et montèrent à la salle sur demande. Comme à leur habitude, ils s'installèrent sur le canapé, Ginny se blottissant tout contre Blaise.
- Dommage que ce soit bientôt la rentrée, soupira Blaise.
- À qui le dis-tu… Bon, au moins, cette fois, je suis à jour dans mes devoirs.
- Encore heureux, avec tout le temps que tu as passé à la bibliothèque… Ça se trouve, tu n'y allais pas pour travailler mais pour y retrouver ton amant secret…
- Zut, démasquée, plaisanta Ginny.
- Je le savais ! Ce soudain intérêt pour tes études cachait forcément quelque chose. J'aimerais bien découvrir qui c'est, maintenant… Je vais demander à Théo, il a un œil partout, lui.
- Tu crois qu'il se dénoncerait lui-même ? interrogea Ginny, sournoise.
Blaise poussa une exclamation choquée.
- Je n'y crois pas… Trahi à la fois par ma petite-amie et par mon meilleur ami, quelle horreur… Je m'en fiche, je vais jeter mon dévolu sur Justin. Ça vous apprendra.
Ginny éclata de rire.
- J'adorerais voir ça… Tu serais incapable d'approcher un garçon. Tu es beaucoup trop hétéro pour ça. Mais ce serait une bonne idée de défi à te lancer lors de l'action vérité qu'on fera à l'occasion de la grande fête prévue ici-même… Rien de bien méchant, hein. Juste un minuscule bisou de rien du tout. Te connaissant, même ça, ça va te donner des sueurs froides.
- Ginny, je te préviens, si tu m'infliges ce défi, j'en choisirai un tout aussi gênant pour toi, menaça Blaise.
- Oh, mais je t'attends. J'ai bien l'intention de m'amuser lors de cet action vérité. Et pour ça, rien de tel que des défis bien gênants. Tant que ça reste correct et raisonnable, bien sûr. Il n'est pas question d'humilier qui que ce soit. Juste de passer un bon moment entre amis. Mais je suis sûre qu'en vrai, ça te plairait de relever le défi que je te réserve.
Ginny sentit Blaise sourire dans ses cheveux.
- Je vais être rouge de honte pendant dix minutes mais ce sera bon enfant alors je rirai de bon coeur, oui. Mais ça en est où, d'ailleurs, cette fête ?
- Aucune idée, il faudrait que je pose la question à Harry. Ou que tu la poses à Draco. Ce sont eux qui s'occupent de ça.
- On ne saura pas avant samedi, alors. Vu que Draco a eu la bonne idée de rejoindre Harry je ne sais où…
- Tu as de ses nouvelles ?
- Il nous a envoyés une lettre, à Théo, Pansy et moi, pour s'excuser d'être parti sans nous prévenir et pour nous dire qu'il allait bien.
- Oh, tant mieux. Tant qu'il est avec le professeur Black et le professeur Lupin, il n'y a pas de souci à se faire. Il ne t'a pas dit pourquoi il a quitté Poudlard ?
- Non, mais je pense que ça a un rapport avec le professeur Snape. Il a disparu après être allé le voir. Il nous expliquera peut-être tout quand il rentrera.
- Qu'il profite de son temps passé avec Harry, en attendant. S'il s'est réfugié au Square, peu importe la raison, ça doit aussi être parce que Harry lui manquait. C'était le seul du groupe à ne pas avoir sa moitié avec lui.
- Oui, le connaissant, ce ne serait pas étonnant que ça l'ait rendu jaloux, rigola Blaise. Non mais en vrai, ça doit leur faire du bien de se retrouver. Rien de tel que quelques jours en amoureux pour se détendre et se donner du courage pour la semaine de rentrée qui nous attend !
- Ouh là. Ça va être si intense que ça ?
- On va avoir les examens pratiques des BUSE blancs en plus des cours. Mais ça ne va rien ajouter à notre emploi du temps puisqu'en sortilèges, métamorphose et Défense Contre les Forces du Mal, on a un examen de dix minutes. On est convoqué à telle heure, on rate juste vingt minutes de cours, le temps d'y aller, de passer l'examen et de revenir et voilà. Lundi, on a les sortilèges, mardi, on a la métamorphose et mercredi, on a la Défense Contre les Forces du Mal. Et vendredi, on l'examen de botanique et de potions sur nos heures habituelles de cours puisque ce jour-là, on a un double cours de botanique le matin et un double cours de potions l'après-midi, ce qui laisse largement le temps de faire notre examen pratique. Ça va donc être une semaine normale, on va commencer et finir les cours à la même heure, sauf qu'on va devoir s'absenter durant l'un d'entre eux. Enfin, lundi, ça va être légèrement embêtant pour ceux qui sont situés à la fin de l'alphabet. Car on est censé terminer à quatorze ou seize heures, en fonction si on a runes ou pas, mais il y en a qui vont avoir leur passage entre quatorze heures et dix-sept heures. J'en fais partie puisque je suis le dernier de la liste. Mais ce n'est que dix minutes, donc ça va.
- Oh là là, je plains les professeurs qui ont dû faire les listes… Mais du coup, les professeurs Black, Lupin et Gordon ne vont pas pouvoir assurer leurs cours le jour où ils feront passer ces examens ?
- Non, ils seront considérés comme absents toute la journée. Ça va alléger un peu notre semaine.
- Cool. Lundi, je n'ai pas sortilèges, donc ça ne change rien pour moi, mardi, je finis une heure plus tôt et mercredi, j'ai une heure libre avant d'aller manger.
- Oh, c'est plutôt avantageux pour toi. Pour ma part, ça ne change presque rien. J'ai juste un creux de dix heures à onze heures lundi et c'est tout. Le mardi, je n'ai pas métamorphose et le mercredi, je n'ai pas Défense Contre les Forces du Mal, donc mon emploi du temps reste sensiblement le même.
- Vous n'êtes pas bien lotis, vous, les cinquième année… Hé, mais j'y pense, tu dois être juste après Ron dans l'ordre alphabétique ?
- Oui, en effet.
- Eh bien j'espère qu'il n'y aura pas trop de retard dans les passages. Sinon, vous vous retrouverez à devoir attendre en même temps…
- T'inquiète, il n'y a que quand il nous voit en plein bisou qu'il me déteste. Sinon on s'entend bien. Mais tu remarqueras que, tout à l'heure, il a dit que les dortoirs, ça existait… Sous-entendu que ça ne le dérangerait pas que tu viennes dans le mien. Bien sûr, ce n'est pas du tout ce qu'il a voulu dire mais c'est pourtant ce que ça signifie. Tu pourrais donc t'en servir contre lui à un moment opportun.
- Oh, pas bête du tout… À mon avis, il a l'habitude d'entendre ça dans notre salle commune et il n'a pas réfléchi en nous balançant cette phrase bateau. C'est sorti tout seul. Bon, ce n'est pas demain la veille que je viendrai dans ton dortoir mais je ne me gênerai pas pour retourner sa remarque contre lui. Bon, qu'est-ce que tu vas faire de la fin de tes vacances ?
- Mes devoirs, et tout un tas d'autres choses, grimaça Blaise. Et toi ?
Ginny se lança dans la liste de tout ce qu'elle avait voulu faire pendant les vacances mais dont elle n'avait pas pu faire la moitié par manque de temps. Ils restèrent ensemble dans la salle sur demande jusqu'au dîner et passèrent leur temps à parler, s'embrasser et se câliner. Ginny profita pleinement de ce moment de quiétude et quelque chose lui disait qu'elle avait bien raison car elle sentait que les semaines à venir allaient être très intenses et compliquées…
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(vendredi 05/04) POV Draco
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Draco passait de bonnes vacances au Square. Il n'y était que depuis trois jours et demi mais il s'y sentait pourtant bien. Harry, Sirius et Remus faisaient tout pour, en même temps. Ils rendaient le séjour de Draco le plus agréable possible. Ils étaient tous adorables. Ils l'accueillaient au Square et l'y hébergeaient comme si c'était normal, comme si c'était une vieille habitude. C'était pourtant loin d'être le cas puisque Draco avait beaucoup de mal à se repérer dans la grande maison. Ça avait beau être un peu moins grand que son manoir, ça restait une maison de sept étages. Il n'arrivait pas non plus à se rappeler où était chaque chose dans la cuisine. Il finissait cependant toujours par les trouver sans avoir besoin de demander quoi que ce soit. Mais lorsqu'il rangeait lui-même certaines choses pour se rendre utile, il n'était pas rare d'entendre quelques heures plus tard Sirius, Remus ou Harry crier «Il est où le sel ?» ou «Il est où mon bol ?» ou «Il est où le torchon ?» et Draco, tout gêné, s'excusait et disait que c'était lui qui s'était trompé. Personne ne lui en tenait rigueur et tous en rigolaient sans pour autant se moquer de Draco qui, une fois la gêne passée, riait lui aussi. Sirius lui avait alors fait la veille une visite complète de la cuisine. Depuis, Draco faisait moins d'erreurs. Le midi-même, il avait rangé la corbeille de fruits dans le placard avec le sel, le poivre, l'huile et le vinaigre et non dans le placard placé sous sort de réfrigération comme il l'avait fait deux jours plus tôt. Remus lui avait expliqué que les fruits qu'ils mangeaient actuellement, à savoir le kiwi, l'ananas ou la mangue, supportaient mal le froid. Le soir, Draco avait fait la vaisselle avec Harry et avait mis le pichet de jus de citrouille vide au bon endroit. Là, il se trouvait actuellement dans la cuisine après avoir pris son petit-déjeuner et il avait bien fait attention à ranger son bol lavé et essuyé dans le bon placard. Lorsqu'il revint dans le salon, il constata que Harry et Remus étaient partis et avaient laissé Sirius tout seul.
- Vous avez été lâchement abandonné ? s'amusa Draco.
- Eh oui, comme tu vois. Ces deux ingrats avaient visiblement mieux à faire que de tenir compagnie à un pauvre homme qui déteste la solitude…
Draco arqua un sourcil. Sirius grimaça.
- Je ne suis pas crédible ?
- Absolument pas, se moqua gentiment Draco. Je sais que vous aimez autant la foule que j'aime la divination.
- Je suis moins phobique de la foule qu'avant. Je la supporte mais ça me rend mal à l'aise.
- Vous ne voyez personne pour ça ?
- Si, j'ai une psychomage qui attend désespérément que je reprenne les séances avec elle… Elle a même missionné ton parrain il y a trois mois pour m'inciter à la recontacter. Mais je n'avais pas le temps pour ça.
- C'est sûr qu'entre le travail et Harry… S'occuper d'un ado, ça doit déjà consommer de l'énergie, mais s'occuper d'un ado comme Harry… Je l'aime, je l'adore, il fait battre mon coeur, mais Merlin, j'ai rarement vu quelqu'un être autant attiré par les ennuis qu'une mouche par le vinaigre… Il n'y a que Théo qui a cette même facilité.
- C'est vrai que c'est loin d'être reposant. Mais je me serais ennuyé si ça avait été trop calme. Je ne m'en serais pas plaint, bien sûr, mais les nombreux problèmes que rencontre Harry ne m'empêchent pas de l'aimer fort et d'adorer m'occuper de lui. Et je pense que c'est pareil pour toi.
- En effet. Et pour vous remercier, il vous abandonne.
Sirius se mit à rire.
- Bon, il est temps de l'avouer : c'était voulu. Il savait que je voulais te parler. Remus, lui, est parti se reposer. La pleine lune d'hier soir s'est bien passée, apparemment, et c'est déjà un exploit qu'il ait pris le petit-déjeuner avec nous. D'habitude, il est trop cassé pour ça et reste au lit jusqu'à midi. Bref, il fallait que je sois seul avec toi quand tu reviendrais de la cuisine.
- Vous souhaitez me parler de Severus ? devina Draco.
- Oui. J'ai préféré te laisser du temps avant d'aborder le sujet. Mais je ne te forcerai pas à en parler. Si tu ne veux pas, je n'insisterai pas.
- Non, je suis d'accord pour avoir cette discussion. Je me suis calmé depuis le temps et je sais qu'on doit en parler. Je ne peux pas retourner à Poudlard sans avoir eu une conversation calme à ce sujet, même si ce n'est pas avec Severus…
- Ravi de te voir dans d'aussi bonnes dispositions. As-tu réfléchi à ce qui s'est passé ?
- J'essaie de ne pas y penser en journée mais le soir, quand je suis couché, je repasse la discussion dans ma tête et je me rends compte que j'ai un peu trop surréagi. Mais, en même temps, je reproche toujours à Severus ce que je lui ai dit… Il vous a tout raconté, j'imagine ?
- En effet. Dans ta situation, ta réaction est tout à fait normale, mais ça ne veut pas dire pour autant que tu as eu raison de t'emporter ainsi. Je ne suis cependant pas là pour te faire la morale. Ce que je veux, c'est mettre tout à plat entre Severus et toi. Tu vas sûrement avoir l'impression que je prends la défense de Severus mais ce n'est pas vraiment ça. Je souhaite juste te faire voir les choses sous un autre angle. Déjà, tu sembles reprocher à ton parrain de sortir avec Tonks alors qu'il savait très bien qui c'était avant de tomber amoureux d'elle. Je veux dire par-là qu'il savait qu'elle était ta cousine et c'est ça qui te pose problème. Exact ?
Draco hocha la tête.
- Je comprends que tu sois fâché car c'est l'une des personnes que tu ne voulais surtout pas voir en couple avec lui. Il y a des millions de femmes sur Terre et c'est sur elle qu'il a jeté son dévolu. Tu dois limite te demander s'il n'en a pas fait exprès. Mais je peux t'assurer que ce n'est pas le cas. Il n'a jamais voulu tomber amoureux de Tonks. Mais l'amour, c'est quelque chose qui ne se contrôle pas. Ça te tombe dessus sans que tu ne t'y attendes. Et la personne qui se retrouve à faire battre ton coeur n'est pas forcément celle que tu imaginais. Tu es bien placé pour le savoir. Il y a un an, si on t'avait dit que tu sortirais avec Harry, tu aurais ri très fort. Eh bien à la même période, si quelqu'un avait dit à Severus qu'il se mettrait en couple avec Tonks, il lui aurait clairement dit d'aller se faire soigner. Elle a été son élève et jamais Severus n'aurait songé sortir avec quelqu'un qui a treize ans de moins que lui. De plus, au premier abord, ils n'ont strictement rien en commun. Ils sont presque le jour et la nuit. Et pourtant, ils sont tombés amoureux l'un de l'autre. S'ils s'aiment alors que rien ne les prédestinait à être ensemble, c'est que ça doit être particulièrement fort entre eux. Et puis Severus m'a dit qu'il avait d'abord refusé de tenter quoi que ce soit avec Tonks. Pour des raisons que je tairais, il pensait ne pas avoir droit au bonheur. Mais Tonks l'a convaincu de se donner une chance. Il n'aurait pas changé d'avis s'il n'aimait pas sincèrement Tonks. Ça ne signifie qu'une chose : cette relation est vraiment sérieuse pour lui. Il n'a pas dû penser une seule fois au fait qu'elle était la nièce de ta mère car ce qu'il voyait, lui, c'était la personne qu'était Tonks elle-même. Tu peux donc me croire quand je te dis qu'il n'a pas fait ça contre toi.
- Je sais, murmura Draco. Mais je n'avais pas vu les choses comme ça… J'ignorais tout ça. Je m'en veux, maintenant. Car je lui ai dit…
Draco s'interrompit, gêné et honteux. Sirius lui sourit.
- Tu peux me le dire, je ne te jugerai pas, promit Sirius. Si tu savais toutes les insultes qu'on a pu se lancer, ma mère et moi… À côté, ce que vous pouviez vous dire, Harry et toi, lors de votre première année, c'étaient presque des mots d'amour.
Draco sourit légèrement avant de redevenir sérieux.
- Je lui ai dit que s'il sortait avec Tonks, c'était sûrement pour ce qu'ils faisaient dans l'intimité et que s'il restait avec elle, c'était parce qu'il aimait se taper une Auror et parce que ça pourrait lui être utile à l'occasion…
Sirius haussa les sourcils.
- Ah oui, je comprends mieux pourquoi il a voulu me cacher certaines choses… Bon, inutile que je te dise que ce n'était pas du tout sympa et glorieux de lui dire ça, que c'était assez limite et que tu te trompais lourdement ?
- Oui, j'ai compris à l'instant que je m'étais bien fourvoyé.
- N'y revenons pas, alors. Maintenant que la vérité a été rétablie sur la nature des sentiments de ton parrain envers sa dulcinée, passons à la deuxième chose que tu lui reproches. Il m'a dit que les sept ans d'écart entre Tonks et toi ne te dérangeaient pas, est-ce vrai ?
- Oui, ça me fait bizarre de l'imaginer avec quelqu'un de plus jeune que lui mais ça ne me gêne pas du tout.
- Bien. En revanche, ce qui te dérange, c'est qu'elle soit ta cousine ?
Draco acquiesça.
- Tu peux me dire ce qui te gêne tant ? Severus m'en a parlé mais je veux l'entendre de toi-même.
- C'est la nièce de ma mère. Vous allez me dire que je paraphrase car ça veut dire la même chose que «c'est ma cousine» mais il y a une nuance. Ce qui me gêne, c'est le lien de parenté entre Tonks et ma mère. Pas son lien de parenté avec moi. Je ne veux pas de Tonks dans la famille que je forme tout juste avec Severus parce que je ne veux pas qu'elle me fasse rappeler ma mère. Elles sont des Black, toutes les deux. Elles ont forcément des choses en commun. Elles doivent se ressembler ne serait-ce qu'un tout petit peu. Et je ne veux pas penser à ma mère quand je verrai Tonks. J'essaie de l'oublier, et tout ce que trouve Severus à faire, c'est de sortir avec sa nièce qu'il va inévitablement inviter à la maison ! C'est surtout ça que j'ai du mal à accepter.
- Je vois. C'est compréhensible que tu aies peur de te retrouver face à Tonks à cause du fait qu'elle ait un lien de parenté assez direct avec ta mère. Tu te focalises là-dessus mais c'est tout le contraire que tu devrais faire. Car tu te concentres sur quelque chose qui n'existe que par ce qui le désigne. À savoir «lien de parenté». Oui, Tonks est la nièce de ta mère, mais c'est tout. Ça s'arrête là. C'est un fait, mais elles n'ont que le sang en commun. Elles n'ont jamais rien partagé d'autre. C'est à peine si elles existent l'une pour l'autre. La mère de Tonks a été reniée par la famille Black à cause de son mariage avec un né-moldu. Tonks n'était même pas encore née. Elle n'a jamais connu la famille de sa mère. À part moi, parce que j'ai été renié également. Tonks n'a probablement jamais vu ta mère. Elle partage la même idéologie que sa mère, qui va à l'encontre de celle de la tienne. Elle n'a donc rien à voir avec les Black. Elle n'a rien en commun avec ta mère. Elles ne se connaissent même pas. Tu dis que tu penseras forcément à ta mère en voyant Tonks mais elles ne se ressemblent ni dans le physique, ni dans la façon de penser. Tu n'as pas pu t'en rendre compte cet été quand Tonks et un de ses collègues sont venus voir Severus, car tu ne savais pas qui elle était à ce moment-là, et en plus tu devais avoir l'esprit assez tourmenté, mais je te promets que face à Tonks, si tu fais un effort pour oublier son lien de parenté avec ta mère, rien ne t'indiquera l'existence de ce lien. Ce n'est donc pas très juste pour Tonks de la rejeter parce qu'elle est la nièce de ta mère alors qu'elle ne l'a pas choisi et qu'elle n'a jamais eu le moindre contact avec elle. Elle a été reniée, comme sa mère, alors qu'elle n'y est pour rien si elle est la fille d'une Sang-Pur et d'un né-moldu. Elle a été reniée avant d'avoir pu montrer qui elle était. Bon, elle l'aurait vite été quand-même puisqu'elle pense comme sa mère, mais tout ça pour dire qu'elle n'a rien décidé. Est-ce que tu comprends tout ce que je viens de dire ?
Draco acquiesça de nouveau, incapable de dire quoi que ce soit. Il avait honte et il s'en voulait.
- J'ai été nul, finit-il par murmurer. Je ne lui ai laissé aucune chance de s'expliquer. S'il avait pu me dire tout ça, je me serais aussitôt excusé de m'être emporté… Au lieu de ça, j'ai refusé de l'écouter et je me suis enfui alors qu'il était parti chercher mes potions… Potions qu'il m'a données par votre biais. Déjà, à ce moment-là, j'ai commencé à éprouver de la culpabilité car il a pensé à vous demander de me transmettre ces potions alors que je l'avais blessé peu de temps auparavant…
- Il a fait ce que tout bon parent ferait. Leur enfant a beau leur faire du mal, ils continuent à l'aimer. Et ils l'aimeront toujours. C'est pareil pour Severus et toi. Que ce soit dans un sens ou dans l'autre.
Draco fut touché par ces mots. Il le savait, au fond de lui, que Severus l'aimerait, quoi qu'il fasse, mais entendre Sirius le lui affirmer lui faisait beaucoup de bien. Étant lui-même un parrain, avec un filleul du même âge que Draco, Sirius était sûr de ce qu'il disait.
- J'irai voir Severus dès que possible, promit Draco. Il va me falloir un peu de temps pour me faire à l'idée qu'il sorte avec Tonks, je vais devoir m'efforcer d'oublier son lien de parenté avec ma mère, comme vous me l'avez conseillé, mais j'accepte et je respecte cette relation.
- Ça fera déjà grandement plaisir à Severus, affirma Sirius. Je ne pense pas qu'il comptait faire les présentations officielles tout de suite, de toute façon.
- Tant mieux. Mais vous pensez vraiment que leur histoire va durer dans le temps ?
- Oui. J'en suis persuadé.
Draco n'était pas totalement convaincu mais il avait peut-être besoin d'en parler avec Severus pour y croire. Il avait cependant une autre question à poser. Il hésita puis demanda :
- Vous m'avez dit que les sentiments de Severus étaient sincères, mais… et ceux de Tonks ?
- Ils le sont tout autant. Franchement, tu crois que Tonks, qui est une Auror, se serait mise en couple avec un ex Mangemort si elle n'avait aucun sentiment pour lui ? Tu ne crois pas que, même en étant très amoureux, Severus s'en rendrait compte si ses sentiments n'étaient pas partagés ? Lui qui ne t'a jamais présenté de femme jusque-là, tu crois qu'il t'aurait parlé de sa relation avec Tonks s'il n'était pas sûr qu'elle soit vraiment amoureuse de lui ?
Draco grimaça. Il ne pouvait rien contre ces arguments. Il leva les yeux et vit Sirius le regarder avec un air légèrement moqueur.
- Dis donc, tu ne freinerais pas un peu des quatre fers à l'idée que Severus te présente une femme tout court ?
Draco se sentit rougir.
- Pas du tout, l'été dernier, c'est même moi qui l'encourageait à se trouver quelqu'un, se défendit-il.
- Oui, mais entre savoir qu'il cherche quelqu'un, et savoir qu'il est avec quelqu'un, il y a une grosse marge… Là, c'est du concret. Tu pourrais avoir peur que la relation de Severus avec Tonks change quelque chose entre Severus et toi… Mais je te rassure tout de suite : tout restera pareil entre vous. Il ne prêtera pas moins d'attention à toi parce que son coeur est pris par une femme. Si tu veux lui parler, il sera là pour t'écouter. Il faudra juste que tu le lui fasses savoir. Après, certains week-end, il se peut qu'il aille voir Tonks et qu'il s'absente donc du château. Il a déjà dû le faire et dans ces cas-là, il devait sûrement te prévenir qu'il ne serait pas au château jusqu'au lendemain matin…
- C'est arrivé le jour de l'explosion, en effet. Il m'avait dit qu'il avait quelque chose de prévu mais qu'il avait annulé pour pouvoir être auprès de Harry et Théo, et là aussi, c'est moi qui l'avait incité à y aller, sans me douter une seule seconde qu'il voulait rejoindre Tonks.
- Eh bien là, il te dira carrément qu'il ira passer la soirée et la nuit chez Tonks. Mais tu dois savoir que si tu as urgemment besoin de lui, il te suffira d'aller voir l'infirmière qui le contactera aussitôt. Tu ne devras surtout pas hésiter en ayant peur de le déranger. Il se sentira coupable si tu n'avais pas prévenu Mme Pomfrey parce que tu préférais le laisser tranquille avec sa dulcinée. Il ne voudra plus jamais s'absenter ne serait-ce qu'une soirée.
- Je me blinderai et je n'aurai aucun scrupule, alors, plaisanta Draco. Même si c'est à une heure du matin, je harcèlerai Mme Pomfrey pour qu'elle fasse venir Severus. Mais je ne le ferai que si ce sera vraiment urgent.
- Ça me paraît raisonnable. Je crois qu'on a fait le tour du sujet. À moins qu'il y ait un autre aspect que j'aurais oublié et que tu voudrais aborder ?
- Non, c'est bon, merci. Je suis au clair sur tout.
- Parfait. Il y a autre chose dont je dois te parler. Je pensais que tu aurais évoqué ce sujet avant que je ne le fasse, mais tu dois croire que ça a été annulé…
Draco fronça les sourcils.
- De quoi parlez-vous ?
- Severus m'a dit que tu souhaitais aller voir ta mère à Sainte-Mangouste pendant les vacances…
- Oh… Je n'y ai pas du tout repensé depuis que je suis ici car, en effet, pour moi, c'était évident que c'était annulé…
- Non, c'est toujours prévu. Severus sait que c'est important pour toi. C'est pourquoi, quand je suis allé le voir, il m'a demandé si je pouvais t'accompagner. J'ai aussitôt accepté mais il faut que tu sois d'accord, toi aussi. Severus a déjà fait le nécessaire pour prévenir Sainte-Mangouste que j'allais le remplacer.
Draco se sentit de nouveau coupable en réalisant à quel point Severus l'aimait. Même en le sachant fâché contre lui, il avait tout fait pour qu'il puisse se rendre à Sainte-Mangouste comme c'était prévu, allant jusqu'à laisser Sirius y aller avec lui à sa place… Draco ne pensait pas mériter tant de prévenance. Il avait désormais hâte de retourner à Poudlard et d'aller parler avec son parrain. Il leva son regard vers Sirius qui attendait une réponse de sa part.
- Je veux bien que vous m'accompagniez, dit-il sans hésiter. Si vous avez l'occasion de voir Severus avant que nous ne rentrions à Poudlard, pourrez-vous lui dire que je le remercie ? Et que je ne lui en veux plus ? Il pourra passer une meilleure fin de vacances en sachant que je ne suis plus en colère contre lui…
- Je le lui dirai, promit Sirius en souriant. Je ne sais pas si Severus a eu le temps de te le dire mais il a pris rendez-vous aujourd'hui à quinze heures avec le médicomage qui s'occupe de ta mère, pour que vous puissiez en savoir plus sur son état après que tu sois allée la voir.
- Je n'étais pas au courant, Severus a dû faire ça récemment, ce qui ne serait pas étonnant puisque je lui ai dit assez tard que je souhaitais voir ma mère durant les vacances…
- Cela ne l'a pas empêché d'avoir un rendez-vous rapidement, apparemment. Nous irons donc vers treize heures trente à Sainte-Mangouste, afin que tu aies le temps de voir ta mère. Est-ce que cela te convient ?
- Ce serait possible d'y aller plutôt vers treize heures ? Le temps de s'enregistrer à l'accueil et de se rendre à la chambre de ma mère, il sera environ quatorze heures et j'ai peur qu'une heure ne soit pas suffisante…
- Tu penses pouvoir rester longtemps avec elle ? Ça pourrait être dur, c'est pour ça que j'avais pensé te laisser une heure…
- J'essaierai de tenir le coup. J'ai plein de choses à lui dire, j'aimerais en profiter un maximum…
- Je comprends. Nous partirons à treize heures, dans ce cas.
- Merci, dit sincèrement Draco.
- Il n'y a pas de quoi. Allez, va rejoindre Harry. Je suppose que tu veux le rassurer en lui disant que notre discussion s'est bien passée…
Draco acquiesça en rougissant légèrement. Il se leva, s'en alla et se dirigea vers l'escalier. Il restait trois heures avant le déjeuner, cela lui laissait largement le temps de tout raconter à Harry !
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Comme prévu, Sirius et Draco quittèrent le Square peu avant treize heures. Ils auraient pu y aller par voie de cheminée mais Draco avait préféré essayer le transplanage lorsque Sirius lui avait posé la question. Pourtant, la cheminée du Square était reliée avec celle de Sainte-Mangouste, Sirius ayant fait les démarches quand il avait commencé ses séances avec sa psychomage, mais l'idée de faire le tour des cheminées à vitesse grand V n'avait pas enchanté Draco. Il n'avait jamais tenté le transplanage d'escorte mais il s'était dit qu'il fallait une première fois à tout.
- C'est aussi pour aller à Sainte-Mangouste l'été dernier que Harry a fait son premier transplanage, informa Sirius. Il s'en est plutôt bien sorti. Mais il avait déclaré préférer la poudre de Cheminette. Aujourd'hui, pourtant, c'est l'inverse, il préfère le transplanage. Je ne comprendrai jamais ce gosse. Allez, accroche-toi.
Draco agrippa le bras que Sirius lui tendait et se prépara mentalement à ce qui l'attendait. Il avait entendu tout un tas de choses peu réjouissantes concernant les premières expériences de ce type de transport. Il espérait néanmoins que ce ne serait pas aussi terrible. Seul Graham en gardait un assez bon souvenir. Draco avait toujours pensé que ce serait Severus qui lui ferait effectuer son premier transplanage. Mais le fait que ce soit Sirius ne le dérangeait pas du tout. Il trouvait même cela cool. En seulement trois jours, il avait appris à connaître et apprécier le cousin de sa mère. Il croyait que Sirius était le même en cours qu'en privé mais… non, pas vraiment. Il était tout aussi décontracté, mais d'une autre manière. Il avait toujours autant d'humour, mais sans avoir exactement le même qu'en cours. Sa gentillesse, en revanche, restait la même. En fait, c'était un Sirius tout aussi drôle, cool et gentil tout en étant sérieux et autoritaire quand il le fallait, mais dans un cadre plus privé. Et c'était très bien ainsi. À peine Draco se fit-il cette pensée qu'il se sentit soulevé dans les airs. Il eut l'impression d'être pris dans un tourbillon et d'être enfermé et écrasé de toute part. Heureusement, tout cela ne dura que quelques secondes. Il atterrit bientôt sur ses deux pieds et dut se retenir pour ne pas rejeter son repas. Bon, il n'était pas certain de vouloir retenter l'expérience de sitôt. Mais ça s'était bien passé quand-même.
Sirius et lui entrèrent dans l'hôpital et se dirigèrent vers l'accueil. Sirius annonça à la réceptionniste la raison de leur venue et la jeune femme leur signala le numéro de la chambre de la mère de Draco et à quel étage elle se situait. Sirius et Draco la remercièrent, suivirent ses indications et montèrent au quatrième étage. Ils longèrent les couloirs et trouvèrent vite la chambre qui les intéressait. Draco fut soudain gagné par le stress, ce que vit rapidement Sirius :
- Tu veux toujours y aller ? demanda-t-il.
Draco acquiesça.
- On n'est pas venus ici pour rien. Et puis j'ai vraiment envie de la voir.
Il ne se laissa pas tergiverser plus longtemps et ouvrit doucement la porte. Il entra dans la chambre et sentit son coeur se serrer en voyant sa mère allongée dans son lit d'hôpital, pâle, les yeux fermés et perfusée de partout. Cela lui fit mal de la voir comme ça. Il s'y attendait et c'était pour cela qu'il s'était mis à angoisser avant de se lancer. Une fois le choc passé, il s'avança et se posta à côté du lit de sa mère.
- Bonjour, mère, c'est Draco, souffla-t-il. Je n'ai pas pu venir plus tôt car j'étais à Poudlard, comme vous devez vous en douter… Je n'aurais peut-être pas été prêt, en même temps. J'ignore si je l'étais vraiment aujourd'hui mais j'avais besoin de venir vous voir. J'en ai parlé à Severus qui voulait bien m'y emmener pendant ces vacances, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion. J'essaie de faire comme si de rien n'était à Poudlard mais vous me manquez beaucoup. Nul doute que père me gronderait s'il m'entendait, car il ne faut pas dire ce genre de choses, mais je me suis un peu départi des valeurs dans lesquelles j'ai grandi. J'ai appris que, contrairement à ce qu'on a toujours voulu me faire croire, les sentiments ne rendaient pas plus faibles. Qu'ils étaient même importants pour être heureux. Alors peut-être qu'en m'entendant dire que vous me manquez, cela vous fera réagir, car vous ne voulez que le bonheur de votre fils… Et son bonheur, c'est de pouvoir communiquer avec sa mère, chose qu'il m'est impossible de faire dans les conditions actuelles… Je ne sais pas encore ce que vous avez précisément, je le saurai tout à l'heure, mais je vous en supplie, battez-vous. Vous êtes forte, vous pouvez le faire.
Draco prit la main de sa mère et regarda longuement son visage. Merlin, il donnerait n'importe quoi pour qu'elle se réveille… Il se sentait tellement impuissant… Il ne pouvait rien faire pour l'aider. Il devait se contenter de l'observer et de lui parler. «Eh bien justement, fais-le, au lieu de t'apitoyer sur ton sort» siffla une voix dans sa tête. Il se ragaillardit et reprit la parole :
- Vous voulez sûrement savoir comment ça se passe à Poudlard ? Je ne pense pas vous surprendre en vous disant que c'est très mouvementé, puisque ça l'est tous les ans, mais cette année, ça n'a rien à voir avec les années précédentes… C'est mille fois plus intense. Bon, il faut dire que je suis préfet et que je suis toujours dans l'équipe de Quidditch de Serpentard, donc je suis assez occupé… Mais il se passe quand-même plein de choses en-dehors de ça. En plus, cette année, il y a un concept qui a fait râler tous les troisième, quatrième et cinquième année au début mais qui a pourtant eu les résultats escomptés, à savoir apaiser les tensions entre les maisons. En fait, on a été mis en binôme avec un élève d'une autre maison pour faire des devoirs en commun en sortilèges, métamorphose, potions, Défense Contre les Forces du Mal, histoire de la magie et botanique. On est aussi assis côte à côte en cours. J'ai halluciné en apprenant avec qui j'avais été associé et j'étais tellement dégoûté que, durant les premières semaines, je n'ai fait aucun effort. Mais les choses se sont apaisées avec mon binôme au fil du temps, on est devenus amis, on s'est rapprochés, tant et si bien qu'aujourd'hui on sort ensemble. Vous l'aurez donc compris : je suis amoureux. Je préfère ne donner aucun indice sur l'identité de cette personne car j'aimerais vous l'annoncer au cours d'une vraie discussion. Mais je veux juste que vous sachiez que je suis très heureux. Cette relation me stabilise et fait ressortir le meilleur de moi. En fait, on s'est surtout rapprochés pendant sa convalescence chez Severus. C'est une longue histoire mais ça a permis à Severus de renouer avec son métier de médicomage. Ça l'a complètement transformé. Il est désormais professeur, médicomage et psychomage à Poudlard. Il a déjà plusieurs patients et personne n'a à se plaindre de lui. Il est génial. Il l'est aussi avec moi. Ça se passe bien entre nous, même s'il y a parfois des tensions, mais il suffit qu'on se parle pour que ça se calme. En ce moment-même, on est fâchés mais c'est de ma faute. J'ai mal agi. Je ne l'ai pas laissé s'expliquer alors que j'aurais dû. Mais on m'a fait comprendre ce que Severus n'a pas eu le temps de me dire et je compte bien aller le voir dès que je serai de retour à Poudlard. Je passe les vacances chez ma moitié, car j'avais besoin de m'éloigner un peu de Poudlard. En tout cas, vous n'avez pas à vous en faire. Ça va s'arranger entre Severus et moi. Il faut juste que je m'excuse et qu'on discute pour mettre tout à plat. On a une relation très forte, ce n'est pas une dispute qui va changer quoi que ce soit. Mais même si je suis heureux d'être sous la responsabilité de Severus, c'est au Manoir que j'aurais aimé passer les vacances, avec père et vous. Je sais que je ne quitte jamais Poudlard pour les vacances d'habitude, mais là, ce n'est pas pareil. Les circonstances sont différentes. Au moins, j'aurais pu vous raconter un maximum de choses. Car j'en ai vraiment plein à vous dire. Les deux semaines de vacances n'auraient même pas été suffisantes. Il s'est passé tellement de choses... Mais je peux déjà vous parler des rondes et du Quidditch. Je fais entre une et deux rondes par semaine. Je les fais soit avec la préfète de Poufsouffle, soit avec la préfète de Serdaigle, soit avec la préfète de Gryffondor. Les rondes sont parfois calmes, parfois agitées. On lutte activement contre le trafic de potions droguées, alors évidemment, on est à l'affût. Et quand on pense avoir trouvé un dealer, on fait tout pour le coincer. On ne le lâche pas. Il arrive qu'on doive se battre contre certains dealers, mais heureusement, il n'y a jamais de blessés. Ou alors très légers. Mais notre rôle ne consiste pas qu'à traquer les dealers. On doit aussi faire respecter le règlement dans le château, être à l'écoute et aider les élèves qui en ont besoin. C'est assez prenant mais je suis bien organisé et je n'ai jamais pris trop de retard dans mes devoirs, même avec les entraînements de Quidditch. Ça se passe bien aussi de ce côté-là. Blaise, Théo et Pansy ont rejoint l'équipe. Tous trois comme poursuiveurs. Théo et Blaise sont devenus titulaires l'un après l'autre car il y a eu beaucoup de problèmes dans l'équipe. Un des joueurs s'est gravement blessé à l'épaule lors d'un entraînement, et lorsqu'il a repris le Quidditch, il s'est avéré qu'il ne pouvait plus jouer à cause de son épaule trop fragile. Puis un autre joueur a été admis à Sainte-Mangouste pour un sevrage. Notre équipe a connu des périodes bien plus heureuses. De mon côté, je suis toujours attrapeur et je suis pressenti pour devenir le prochain capitaine. Ça va être compliqué de jongler entre mes fonctions de préfet et mes fonctions de capitaine mais je vais en parler avec Severus avant de prendre ma décision. Sinon, à part ça, je me débrouille plutôt bien dans les matières les plus importantes. Je ne suis toujours pas une flèche en histoire de la magie mais j'ai eu la chance d'être tombé sur un sujet qui m'inspirait lors de l'examen des BUSE blancs. Je pense avoir un Effort Exceptionnel élevé et ce sera sûrement la meilleure note que j'ai jamais eue. Je me suis aussi bien défendu dans les autres matières. Il n'y a qu'en métamorphose où j'ai un peu plus de mal mais je me maintiens avec des Effort Exceptionnel. C'est la note qui est requise pour pouvoir continuer à suivre cette matière l'année prochaine, alors je m'accroche. Tout va donc pour le mieux. J'espère que vous serez réveillée lorsque je recevrai les résultats des BUSE. J'aimerais les partager avec vous.
Draco se tut et resta de nouveau un moment à regarder sa mère. Il ignorait si elle l'entendait mais il voulait y croire. Il se demanda si elle se sentait coupable de l'avoir abandonné pour suivre son père en cavale. Si c'était le cas, il fallait qu'il la rassure. Hors de question qu'elle s'en veuille.
- Vous savez, je ne vous en veux pas d'être partie avec père. Je comprends très bien pourquoi vous l'avez fait. Vous m'avez confié à la personne qui était la plus à même de s'occuper de moi et de me rendre heureux et c'est ça que j'ai envie de retenir. Vous avez fait en sorte que je sois entre de bonnes mains et c'est le plus important pour moi. Je sais que vous m'aimez et que ce n'est pas par gaieté de coeur que vous avez fui. Père a voulu échapper à Azkaban, vous n'avez pas pu vous résigner à le laisser partir tout seul et vous ne vous sentiez pas prête à m'élever seule. Beaucoup de personnes auraient agi comme vous. Ce n'est pas une raison, ni une excuse, loin de là, mais je veux juste vous assurer que je ne vous en veux pas, ni à vous, ni à père. Tout ce que je veux, c'est que vous vous en sortiez.
Draco s'interrompit une nouvelle fois et laissa planer le silence pendant quelques minutes. Puis il se remit à parler de tout ce qui pourrait intéresser sa mère. Il y avait de nombreux sujets qu'il évitait, préférant attendre d'en discuter avec elle lorsqu'elle serait éveillée pour les aborder. Il n'avait donc plus grand-chose à dire quand il vit quinze heures arriver.
- Je dois partir, j'ai rendez-vous avec votre médicomage, mais je vous promets de revenir dès que possible.
Draco se pencha, déposa un léger baiser sur le front de sa mère et s'en alla. Il retrouva Sirius qui patientait derrière la porte.
- Ça a été ? demanda-t-il, soucieux.
- Oui, c'était un peu moins dur que ce que je pensais. J'ai pu lui dire beaucoup de choses.
- Tant mieux, j'avais peur que tu regrettes d'être venu. Tu te sens toujours prêt à écouter ce que son médicomage a à nous dire ?
- Oui, je veux savoir.
- Bien, allons-y, alors.
Sirius et Draco se mirent en route et cherchèrent le bureau du médicomage qu'ils dénichèrent après avoir traversé plusieurs couloirs. La porte étant ouverte, ils virent qu'il était seul. Le médicomage ne tarda pas à lever les yeux vers eux, leur sourit et les invita à entrer, ce qu'ils firent. Ils s'assirent en face de l'homme qui prit la parole :
- Vous êtes M. Black et M. Malfoy, c'est cela ?
- Oui, confirma Sirius.
- À la base, c'est M. Snape qui était censé venir avec M. Malfoy. Il m'a fait parvenir une lettre hier, m'expliquant qu'il était dans l'incapacité d'accompagner son filleul et vous accordant le droit de le faire à sa place. Il vous autorise également à prendre connaissance de tout ce que je dirai sur l'état de Mme Malfoy et à les lui transmettre. Il a fait toutes les démarches qu'il convient de faire mais je souhaiterais quand-même m'assurer que vous êtes bien légitime à accompagner M. Malfoy.
- Je suis son grand-cousin, indiqua Sirius. Et plus particulièrement le cousin de sa mère. Nous avons les mêmes grands-parents.
- Il est aussi mon professeur de sortilèges à Poudlard, ajouta Draco. Et je suis également le petit-ami de son filleul. Ce n'est donc pas du tout un inconnu pour moi. Je ne l'ai pas hélé dans la rue pour lui demander de m'accompagner ici.
Le médicomage, d'abord surpris, finit vite par sourire.
- D'accord, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de liens entre vous.
- Draco a eu une manière bien à lui de présenter les choses mais ne vous en faites pas, je lui ferai la leçon lorsque nous rentrerons à la maison. Oui, parce qu'il est chez moi, en ce moment. Preuve de plus s'il en faut que nous avons vraiment un lien qui a permis au parrain de Draco de me confier le soin de l'accompagner à sa place.
- Bien, je vous crois, je devais juste vérifier. Passons maintenant à l'objet de ce rendez-vous. Je me présente avant tout : je suis le médicomage Sanders et je suis spécialisé dans la neuromagie. C'est dans ce service que Mme Malfoy se trouve. J'ignore si vous savez dans le détail ce qui s'est passé, mais lors de l'arrestation de son mari, elle a reçu cinq sorts de stupéfixion en même temps. Ils ne lui étaient pas destinés mais elle a fait barrage afin de protéger son mari. Seulement, les quatre mois de cavale l'avaient beaucoup affaiblie et l'avaient déjà mise dans un état assez préoccupant. Les sorts ont donc eu un très fort impact sur elle puisqu'elle n'avait presque aucune résistance. Vous n'avez peut-être pas encore appris ce sort, M. Malfoy, mais une personne âgée ou physiquement faible peut être tuée en recevant plusieurs sorts de stupéfixion sur une même partie sensible du corps, à savoir la tête, la poitrine, le ventre ou toute autre partie qui abrite des organes importants. Ça a été le cas de votre mère qui a été touchée par un des cinq sorts à la poitrine et les quatre autres à la tête. Elle a eu beaucoup de chance d'avoir tenu jusqu'à ce qu'elle arrive à Sainte-Mangouste. C'est presque un miracle, au vu de l'état dans lequel elle était. Mais son état était quand-même vraiment critique et il a fallu plusieurs semaines pour qu'elle soit déclarée hors de danger. Elle est cependant restée dans le coma et nul ne sait quand elle en sortira. Étant donné tous les dommages qu'elle a subis et toutes les séquelles qu'elle aura une fois réveillée, elle ne pourra pas être suivie à Sainte-Mangouste. Il lui faudra un centre spécialisé. Le seul centre qui existe se trouve au Brésil. Autant dire que c'est très loin. Il est inenvisageable de l'y transférer tant qu'elle sera dans le coma. Ce serait trop dangereux. Nous ne savons pas si elle supporterait le transport. Dès qu'elle sera réveillée et qu'elle aura recouvré un peu de forces, elle sera envoyée dans ce centre. Mais pas avant.
- Vous savez donc déjà qu'elle aura de lourdes séquelles ? demanda Sirius.
- Oui, nous avons très vite constaté des dommages mais ils n'ont pas de caractère définitif. En étant traités à temps, ils pourront être soignés. Mais ça demandera beaucoup de temps. Il faudra peut-être trois, cinq ou dix ans pour qu'elle retrouve toutes ses facultés. Un long combat l'attend. Bien sûr, il faudra qu'elle soit d'accord pour qu'on la transfère. Et si elle ne sera pas en mesure de nous dire si elle le sera ou non, ce sera à un de ses proches de prendre la décision à sa place. Le plus souvent, le médicomage s'adresse aux parents, au conjoint ou aux enfants. Là, ce sera à vous, M. Malfoy, que le choix reviendra, en concertation avec votre parrain si vous serez encore mineur. Si l'occasion doit se présenter, pensez-vous être prêt à assumer cette responsabilité ? Évidemment, je vous dirai tout ce que vous devrez savoir avant de prendre votre décision.
- Je pense être prêt, oui, estima Draco.
- Bien. Vous avez largement le temps pour vous y préparer, car comme je vous l'ai dit, même si elle sort du coma demain, elle devra reprendre des forces avant d'être transférée.
Draco acquiesça. Cela le rassurait un peu.
- Avez-vous des questions ?
Sirius et Draco répondirent tous deux par la négative.
- Je vais vous laisser y aller, alors.
Le médicomage se leva, très vite imité par Severus et Draco qui le saluèrent avant de s'en aller.
- Très cool, ce médicomage, commenta Sirius alors qu'ils se dirigeaient vers les escaliers.
- Oui, il était très sympa. Il nous a tout dit, sans rien nous cacher. Par contre, je vous laisserai le soin de tout répéter à Severus, je ne pense pas avoir tout retenu…
- Je le ferai, c'était déjà prévu, de toute façon.
- C'est une chance qu'il ait bien voulu que vous remplaciez Severus.
- On a dû donner suffisamment le change pour avoir réussi à le convaincre. J'ai préféré éviter de lui dire qu'il y a encore quelques mois, on ne s'était jamais vus et on se détestait pourtant à cause des préjugés que nous avions l'un sur l'autre. Ça n'aurait pas joué en notre faveur.
- C'est sûr, il valait mieux qu'il ne sache pas que vous m'avez regardé comme un veracrasse puant la première fois qu'on s'est rencontrés, à savoir l'été dernier chez Severus… On ne m'avait jamais manifesté autant de mépris. Mon ego en a pris un coup. Je l'ai très mal pris.
- Tu faisais souffrir mon filleul sans raison valable, alors naturellement, je te détestais. En plus, tu étais désormais sous la responsabilité de mon vieil ennemi d'enfance à qui je vouais une haine sans nom. Alors c'était difficile pour moi de t'apprécier. Je déteste automatiquement tous ceux qui font du mal à mon filleul. Je me suis promis de le protéger et je m'y tiendrai. Bon, toi, maintenant, c'est différent. Si vous vous disputez et que Harry est malheureux, je ne viendrai pas te chercher pour me venger. Dans un couple, on peut faire du mal à celui ou celle qu'on aime sans le vouloir. Bon, par contre, si tu lui dis des horreurs ou si tu le fais souffrir physiquement, là on ne va pas être copains.
Draco sourit.
- Ça ne risque pas d'arriver. Je suis contre la violence. Même sous le coup de la colère, je ne pourrai pas le frapper. Je ne suis pas comme ça. En plus, je sais ce qu'il a subi. Je prends déjà beaucoup de précautions avec lui que je ne prendrais pas avec quelqu'un qui n'aurait pas été traumatisé par son ancienne relation. Je fais tout pour que ça se passe bien entre nous et pour qu'il soit heureux.
- Et ça se voit. Il n'a jamais semblé aussi léger et épanoui que depuis qu'il sort avec toi. Je n'ai pas été mis au courant tout de suite mais en y repensant, il y avait des signes qui auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Quoi qu'il en soit, je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour Harry et pour le bonheur que tu lui apportes actuellement. Le sien est tout ce qui compte pour moi et je suis heureux qu'il l'ait trouvé avec toi.
Draco fut touché par les mots de Sirius. Il en émanait tout l'amour qu'il avait envers Harry et c'était très émouvant. Il désirait plus que tout le protéger et il l'aimait comme le ferait un parent. Draco se disait que Sirius devait se remercier lui-même car c'était en grande partie grâce à lui si Harry était plein de joie et de bonne humeur à l'heure qu'il était. Il réalisa alors que Sirius et lui souhaitaient la même chose : le bonheur du petit brun aux yeux verts. Rien que pour ça, ils étaient obligés de bien s'entendre. Et il était plus que soulagé que ce soit le cas, désormais. Severus lui avait conseillé de ne pas considérer Sirius et Remus comme ses professeurs lorsqu'il passerait une ou deux semaines au Square durant les vacances d'été, et il comprenait mieux pourquoi, maintenant. Bon, il avait pris de l'avance puisqu'il était actuellement au Square alors que ce n'étaient pas les vacances d'été mais celles de Pâques et qu'il avait appliqué les conseils de Severus que Sirius et Remus lui avaient eux-mêmes donnés. C'était une bonne chose de faite. Et cela avait été plus facile que ce qu'il avait cru. En même temps, il avait été bien aidé par les nombreux efforts de Sirius et de Remus pour le mettre à l'aise. Perdu dans sa rêverie, il ne se rendit pas compte que Sirius et lui étaient sortis de Sainte-Mangouste. Il s'en aperçut lorsque Sirius lui attrapa le bras.
- On va transplaner ici, annonça-t-il. Si je t'avais laissé continuer à marcher, je ne sais pas jusqu'où tu serais allé. Peut-être à Poudlard.
- J'étais dans mes pensées, avoua Draco. Je me disais que je me sentais vraiment bien au Square.
- Eh bien tant mieux. Je préfère ça que le contraire. Et tu vas être content car on y retourne. Prêt à transplaner une nouvelle fois ?
Draco grimaça. Deux heures plus tôt, il se faisait la réflexion qu'il n'était pas sûr de vouloir retenter l'expérience de sitôt. Il avait oublié qu'il y avait le retour à faire.
- Si tu veux, on peut faire demi-tour et rentrer par la cheminée de Sainte-Mangouste.
Draco secoua la tête.
- Non, ça ira. Plus je transplanerai, plus vite je m'y habituerai.
- Très bien dit ! Accroche-toi et on y va.
Sirius tendit son bras à Draco qui l'agrippa, comme deux heures auparavant. Il connut de nouveau les mêmes sensations qui ne lui avaient pas du tout manqué. Il fut soulagé lorsque le sol revint sous ses pieds. C'était officiel : il détestait le transplanage !
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Après le dîner, Draco monta avec Harry à la chambre de celui-ci. C'était devenu leur petite habitude. Ils passaient deux heures ensemble avant d'aller se coucher. Ils étaient ensemble toute la journée, y compris dans la chambre de l'un ou de l'autre mais le soir, ce n'était pas pareil. Il y avait une ambiance plus intime. Ils s'installèrent sur le lit comme ils le faisaient tous les soirs et Harry se blottit tout contre Draco. Ils restèrent quelques minutes silencieux puis Harry demanda :
- Comment ça s'est passé, à Sainte-Mangouste ?
- Plutôt bien. J'ai beaucoup parlé à ma mère. Il y a plein de choses que je n'ai pas pu lui dire car ce n'est pas dans ces circonstances que je veux le faire, mais je lui ai raconté pas mal de trucs. J'aurais aimé lui apprendre notre relation mais ce n'était pas le bon moment. C'est ce que je regrette le plus. Il faudrait déjà qu'elle sache que je suis gay… Il y a tellement de choses qu'elle rate et dont j'aurais voulu discuter avec elle… Je sais qu'elle le prendra bien quand je lui dirai que j'aime les garçons. Ça me frustre justement encore plus de devoir attendre. Je pense qu'il lui faudra plus de temps pour accepter le fait que je sorte avec le garçon que mon père devait aider à éliminer, mais elle verra vite que je suis heureux avec toi et c'est tout ce qui comptera pour elle.
- Tu es sûr qu'elle voudra bien de moi ? Je ne vais pas lui faire trop penser au fait que son mari est à Azkaban ? Car comme tu l'as dit, il devait aider Voldemort à m'éradiquer de la surface de la Terre… Elle pourrait penser que si je n'avais jamais existé, son mari ne serait pas à Azkaban à l'heure qu'il est, car il ne serait jamais devenu un Mangemort…
Surpris par les paroles de Harry, Draco mit quelques secondes à réagir :
- C'est ce que toi, tu penses ?
- Je dirais plutôt que c'est la vérité, tout simplement. C'est assez difficile à nier…
- Mais on ne peut pas te reprocher d'exister, Harry. Tu ne l'as pas voulu. Ce sont tes parents qui ont décidé d'avoir un enfant. Ton seul tort serait d'avoir été le plus rapide lors de ta conception.
Harry pouffa de rire.
- À croire que j'étais fait pour être Attrapeur… Car c'est bizarrement ce qu'on me reproche toujours quand j'attrape le vif d'or. D'avoir été plus rapide.
- Nous sommes tous des champions à la base. Mais toi tu as été conçu pour être rapide, en effet. Au grand désespoir des équipes de Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Bref, tout ça pour dire que ma mère ne fera pas le lien entre mon père et toi. Elle devra juste apprendre à te connaître. Car elle ne sait pas grand-chose sur toi. Tout comme toi, tu ne sais pas grand-chose sur elle.
- C'est vrai. J'espère qu'elle m'appréciera quand elle me connaîtra vraiment. Déjà, il faudrait qu'on puisse se parler…
- Le médicomage ignore quand elle se réveillera, mais il n'a pas émis la possibilité qu'elle ne sorte jamais du coma. Pour lui, ça semble sûr qu'elle se réveillera, mais nul ne sait combien de temps ça prendra. En revanche, il nous a dit qu'une fois consciente et après avoir repris des forces, elle devra être transférée dans un centre spécialisé, loin d'ici. Si elle n'est pas en mesure de donner son accord, ce sera à moi de décider. Il a précisé que j'avais largement le temps d'y penser mais je sais déjà que j'autoriserai le transfert. C'est le seul moyen pour qu'elle retrouve toutes ses fonctions, même si elle doit rester dix ans là-bas pour cela. Quand elle se réveillera, elle sera peut-être incapable de parler, de marcher ou de coordonner ses mouvements… C'est déjà acté qu'elle aura de lourdes séquelles à cause des quatre sorts de stupéfixion qu'elle a reçus en pleine tête et aussi à cause du temps qu'elle aura passé dans le coma. Le médicomage ne me l'a pas dit mais je sais que plus on reste longtemps dans le coma, plus les risques de séquelles sont importants. Les médicomages ne peuvent donc pas dire pour le moment quelles séquelles elle aura exactement.
- Pourvu qu'elle se réveille vite, alors… Du coup, elle ne sera pas jugée pour avoir été complice des activités de Mangemort de son mari ? Le Magenmagot va lui épargner ça, quand-même ?
- Je pense, oui. Elle ne sera pas en état d'être jugée et d'être incarcérée à Azkaban… La priorité, ce sera sa rééducation dans ce centre spécialisé.
- Tout à fait. Et il serait où, ce centre ?
- Au Brésil.
- Ah ouais, quand-même…
- Je t'avais dit que c'était loin.
- Oui, mais je ne pensais pas à ce point… Mais bon, j'imagine qu'il n'y en a pas d'autres…
- Non, c'est le seul. Mais ça va aller, t'inquiète. Ce sera dur de la savoir loin, mais elle aura les soins qu'il lui faut et c'est ça le principal.
- Tu as raison. Et le transplanage, ça a été ?
Draco grimaça, ce qui fit rire Harry.
- Je t'avais prévenu ! Mais tu as absolument voulu essayer. Ce que je comprends parfaitement.
- Et je ne le regrette pas. J'ai toujours eu envie de tenter cette expérience. Sauf que j'imaginais faire mon premier transplanage d'escorte avec Severus.
- Eh bien nous avons désormais le point commun d'avoir effectué notre premier transplanage avec la même personne, déclara solennellement Harry. D'ailleurs, ça n'a pas dérangé le médicomage que ce soit Sirius qui t'ait accompagné ?
- Non, il a juste voulu s'assurer qu'on se connaissait. On avait plein d'arguments, ça nous a permis de le convaincre assez facilement.
- Tant mieux. Tout s'est bien passé, alors.
- Oui. Et je me sens plus apaisé, maintenant.
Harry sourit avec une tendresse qui fit fondre Draco.
- C'est le plus important. Tant que tu es heureux, alors je le suis aussi.
Draco ne put résister face à cette déclaration et captura les lèvres de Harry pour l'entraîner dans un long baiser rempli d'amour et de douceur. Il eut envie d'allonger Harry et de se coucher sur lui mais il se retint et se contenta de l'attirer vers lui afin qu'il s'assoit sur ses genoux, ce que comprit et fit Harry. Il se colla tout contre Draco qui posa ses mains au bas de ses reins. Ils rompirent le baiser au bout d'un certain temps et se regardèrent.
- Je t'aime, murmura Harry.
- Je t'aime aussi, répondit Draco. Je suis tellement bien, ici, avec toi… Passer mes journées avec toi, c'est comme un rêve éveillé.
- C'est pareil pour moi, et j'aimerais qu'elles durent bien plus longtemps… Dire que demain on doit déjà retourner à Poudlard…
- N'y pense pas pour le moment, chuchota Draco. Profitons de cette soirée qu'il nous reste à passer ensemble, loin de Poudlard.
Harry acquiesça et unit de nouveau leurs lèvres. Draco lui rendit volontiers son baiser et l'intensifia très vite, ce qui n'eut pas du tout l'air de gêner Harry. Après s'être un peu taquinées, leurs langues se mêlèrent avec plus de passion et cherchèrent davantage la domination. Leurs mains ne furent pas en reste et se mirent à caresser dos et cheveux. Draco alla même jusqu'à glisser les siennes sous le pull de Harry. C'était quelque chose que Harry l'autorisait à faire depuis un moment et Draco ne se lassait pas de sentir la peau de son petit-ami sous ses doigts. Elle était si douce… Il dut vraiment se faire violence pour ne pas le faire basculer sur le lit et le caresser partout où il voulait. Au lieu de ça, il mit encore plus d'ardeur dans le baiser et fit voyager ses mains dans tout le dos de Harry ainsi que sur ses hanches. Son petit-ami sembla beaucoup apprécier ce traitement et en fit tout autant. Le baiser gagna de nouveau en intensité mais désirant goûter à la peau de Harry d'une autre manière, Draco ne tarda pas à le rompre pour plonger ses lèvres dans le cou de son Gryffondor adoré. Celui-ci poussa un long gémissement qui ne passa pas inaperçu auprès d'une certaine partie de l'anatomie de Draco. Harry dut le remarquer, ou alors il était dans le même état, car il recula sur les jambes de Draco, rompant ainsi leur étreinte. Draco crut aussitôt être allé trop loin et s'en voulut.
- Pardon, je ne voulais pas te brusquer…
- Non, tu ne m'as pas brusqué du tout ! C'est juste que… ça ne m'a pas laissé de marbre, ce que tu me faisais… J'ai préféré m'éloigner avant que tu ne t'en rendes compte.
Un certain soulagement envahit Draco.
- Tu n'as rien senti, alors ?
Harry fronça les sourcils avant de rougir brusquement, venant sûrement de saisir ce que voulait dire Draco.
- Non, je n'en ai pas eu le temps, je crois.
- C'était assez léger, ça commençait tout juste. Si je comprends bien, tu n'es pas prêt ou tu n'as pas envie qu'on fasse quoi que ce soit maintenant ?
Harry se mordit la lèvre.
- Ce n'est pas ça. Je suis prêt et j'en ai envie. Mais faire ça ici… ça me bloque. J'aurais trop honte de faire ça là alors qu'il y a Sirius et Remus juste en bas…
- Tu crois qu'ils se gênent, eux, dans leur chambre ?
Harry grimaça.
- Merci, grâce à toi, je ne vais même pas avoir besoin de me soulager, ironisa-t-il.
Draco émit un rire.
- Désolé, j'ai simplement voulu rétablir la vérité. Mais je comprends que ça te bloque. On attendra d'être à Poudlard.
- Ça ne te dérange pas ? demanda Harry d'une voix timide.
- Non, pas du tout, dit Draco en souriant. Je respecterai toujours tes désirs et je ne te forcerai jamais à rien, tu le sais bien. Je suis déjà plus qu'heureux que tu sois prêt à ce qu'on aille un peu plus loin. On fera ce que tu voudras. Par contre, si toi, ça s'est calmé, ce n'est pas trop mon cas…
- Oh… Je vais te laisser y aller, alors.
Draco acquiesça, embrassa Harry, lui glissa un «Je t'aime» et s'en alla. Il monta au deuxième étage, rejoignit sa chambre et s'allongea sur son lit. Vu qu'il n'avait que très légèrement réagi, il pourrait très bien penser à autre chose pour que ça redescende mais il savait que ça allait le frustrer et que ça risquait d'engendrer des rêves mouillés durant la nuit. Il préféra donc traiter les choses en amont. Il lança le sort d'insonorisation et ce fut en pensant à Harry qu'il se soulagea. Il se lança le sort de nettoyage et se mit sous les draps. Il ferma les yeux et laissa ses pensées défiler dans son esprit. Il avait eu une journée très agitée. Mais ce qu'il retenait le plus actuellement, c'était le fait que Harry était apte à ce qu'ils deviennent plus intimes. Il souhaitait juste être à Poudlard pour ça. Draco était déjà pressé d'y retourner pour pouvoir discuter avec Severus, mais maintenant, il avait encore plus hâte… Il restait juste à espérer que la salle sur demande serait libre quand ils en auraient besoin.
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(samedi 06/04) POV Pansy
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La salle commune était relativement déserte lorsque Pansy y descendit ce matin-là. Elle n'en fut pas étonnée : il n'était que huit heures du matin. Elle trouva néanmoins Blaise qui devait s'être levé encore plus tôt qu'elle. Elle le rejoignit et s'assit en face de lui.
- Déjà debout ? s'étonna-t-elle.
Blaise fit un «oui» de la tête.
- Tombé du lit ?
Blaise secoua la tête.
- Je serais bien tentée de croire que tu n'avais tout simplement plus sommeil et te laisser tranquille mais tu as l'air bien fatigué pour quelqu'un qui s'est levé de son plein gré…
Blaise soupira.
- Théo a fait un cauchemar à six heures du matin. Il avait oublié d'insonoriser son espace hier soir. Il avait aussi oublié de prendre sa potion relaxante. C'est sûrement elle qui l'empêche de faire des cauchemars depuis l'agression de Justin… Il n'était pas bien, j'ai eu du mal à lui faire comprendre que ce n'était pas la réalité, il était un peu trop agité, alors je l'ai emmené chez le professeur Snape. Mais ce n'est rien de grave, rassure-toi. Je crois qu'il a juste besoin de parler de ce qui s'est passé. Ils vont devoir mettre le sujet du procès de côté pendant quelques séances.
- Il fallait se douter que ça le perturberait, cette histoire, grimaça Pansy. Il s'est quand-même battu en duel après avoir vu son petit-ami se faire agresser… Et il a également vu un de ses camarades se fracasser contre un mur… Il a beau avoir vécu plein de choses horribles depuis qu'il est tout petit, il n'en reste pas moins fragile et sensible… Quand c'est lui qui vit quelque chose de traumatisant, il s'en remet assez vite, mais là, ça concernait son petit-ami… C'est beaucoup plus choquant, pour lui. C'est plus dur à oublier. Mais comme tu le dis, il va en parler avec son médicomage, il va se libérer et ça ira mieux. Il faudrait aussi qu'il en discute avec Justin. Ils ont vécu ça ensemble, ça leur ferait sûrement du bien d'avoir une conversation à ce sujet.
- C'est probablement ce que le professeur Snape va lui conseiller. Ce serait bien que Justin accepte d'avoir quelques séances avec lui. Mais Théo m'a dit qu'il était un peu réfractaire.
- Oh… Il lui faut peut-être du temps.
- Je pense aussi. Théo n'a pas insisté, il ne voulait pas braquer Justin. Il réessaiera peut-être un peu plus tard.
- Je suis sûre qu'il réussira à le convaincre. Là, c'est juste que c'est un peu trop tôt. Bon, sinon, toi, ça va toujours avec Ginny ?
- Oui, c'est toujours le grand amour.
- Tu n'as pas reçu d'autres mots étranges ?
- Non, mais je veille au grain. Il y a un gars qui a approché Ginny avant-hier, c'était pour une bonne raison mais je me méfie quand-même.
- Essaie de ne pas devenir trop parano non plus…
- Je ne suis pas rassuré, Pansy. Quelqu'un tente de faire exploser notre couple, je suis bien obligé de faire attention à tout !
- Mais c'était peut-être juste un petit malin qui a voulu te faire une blague ! C'était assez facile, et il savait que ça allait marcher. Ginny est tellement convoitée que c'était évident que tu allais aussitôt croire que la personne qui t'avait envoyé ce mot était intéressée par Ginny et voulait te la piquer… Et ça n'a pas manqué.
- Donc pour toi, c'était juste une blague ? Personne ne veut me voler Ginny ? Façon de parler, bien sûr, je ne considérerai jamais qu'elle m'appartient.
- J'en suis presque sûre. Tu m'as bien dit que Ginny ne voyait personne tourner autour d'elle en ce moment ? Du moins, pas plus que d'habitude ? Et toi-même, tu ne vois aucun garçon la regarder ou la suivre avec un peu trop d'insistance ?
- Non, et pourtant je scrute bien les alentours. Mais cette personne peut très bien être très discrète… Ou attendre que je sois moins sur mes gardes pour aborder Ginny. Un gars l'a fait récemment, donc je vais me concentrer sur lui.
- Qu'est-ce qu'il lui voulait, exactement ?
Blaise raconta alors à Pansy ce que Ginny lui avait dit.
- Je trouve que c'est une très bonne idée. C'est génial que quelqu'un ait décidé de remédier un peu à ce problème ! Les capitaines sont un peu lâchés dans la nature, quand on y pense. On leur envoie un badge pendant l'été pour leur faire comprendre qu'ils ont été nommés à la tête de leur équipe sans jamais les avoir convoqués pour parler d'un éventuel capitanat l'année suivante, et ils doivent faire comme si c'était parfaitement normal… C'est ahurissant, comme façon de faire… Il faudrait que les capitaines soient davantage préparés et encadrés. Certains peuvent avoir envie d'être capitaine mais ne pas être prêt ou ne pas avoir les codes… Comme Angelina Johnson. Ça se voyait qu'elle était à fond dans son capitanat, qu'elle avait voulu ce rôle, mais elle ne devait pas être apte à l'assumer. Si elle avait pu en discuter avec son directeur de maison et avoir des conseils avant d'être nommée, ça se serait sûrement mieux passé. La gestion de cette école laisse vraiment à désirer. Il serait peut-être temps que Dumbledore passe la main… Enfin bon, on ne va pas rentrer dans ce débat. Tu disais que Conley avait besoin de soutien pour se faire entendre ?
- Oui, et c'est pour ça qu'il en a parlé à Ginny. Car elle est populaire et très appréciée et qu'elle sait se faire écouter. Et que, selon lui, elle pourrait devenir capitaine durant sa septième année.
- Ouah, il a fait une enquête sur elle ou quoi ?!
- Ah, tu vois ! Toi aussi tu trouves qu'il n'est pas net, ce type !
Pansy leva les yeux au ciel.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Pour moi, il n'est clairement pas intéressé par Ginny. Ce qu'il voit, ce sont ses qualités qui feraient d'elle une bonne alliée pour sa campagne. Je ne pense pas qu'elle ait eu l'impression de se faire draguer…
- C'est ce qu'elle m'a dit, avoua Blaise avec une moue.
- Bon alors si elle-même le dit, c'est qu'il n'y a aucune raison de s'en faire !
- Il peut très bien se mettre à la draguer par la suite, s'obstina Blaise. Je vais le surveiller, que ça te plaise ou non.
- Tu perds ton temps, soupira Pansy.
- C'est la seule piste que j'ai pour l'instant, c'est normal que je veuille m'y accrocher !
- Mais tu ne sauras jamais qui t'a envoyé ce mot ! Ce ne serait pas la première affaire à ne pas être élucidée… On n'a jamais su qui avait laissé le chaudron sur le feu dans la salle de métamorphose. On n'a jamais su qui avait saboté les potions de Graham. Il y a eu autre chose aussi mais je ne me souviens plus de ce que c'était.
- C'est vrai, murmura Blaise. J'avais oublié l'histoire du chaudron.
- Pas moi. Mais c'est logique car ce jour-là, c'est moi qui devait être de ronde. Mais il y avait eu un gros cafouillage dans le planning des rondes de cette semaine-là, on était vendredi et j'en avais déjà fait deux, ça aurait alors dû être ma troisième alors que Terry, lui, n'en avait pas encore fait… Il a donc remplacé Ernie avec qui je devais être en binôme ce soir-là à la base. Et c'est Hermione qui a pris ma place.
- Ah ouais, sacrée pagaille… Ça se trouve, c'est la même personne qui est derrière tout ça.
- Quel serait le rapport entre toutes ces affaires ? s'intrigua Pansy.
- Aucune idée, regretta Blaise. Mais ça expliquerait pourquoi elles n'ont jamais été résolues. Cette personne doit être hyper discrète pour ne pas se faire attraper à chaque fois.
- Elle cherche peut-être à semer le trouble dans l'école… Parce que s'en prendre à des élèves qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, c'est très étrange. Bon, pour les potions de Graham, ceux qui étaient visés étaient les membres de l'équipe de Quidditch de Serpentard, mais nous n'avons pas de rapport avec Terry et Hermione ou avec Ginny…
- Ou avec Ernie et toi, si c'était vous qui étiez visés par le chaudron. Le coupable ne devait pas être au courant du changement… Mais on fait peut-être fausse route. Il n'y a peut-être pas une seule et même personne derrière l'histoire du chaudron, l'histoire des potions sabotées et l'histoire du mot qui m'a été envoyé…
- On n'en sait rien mais dans tous les cas, ce n'est pas très rassurant, conclut Pansy. Bon, je vais aller prendre mon petit-déjeuner. J'imagine que tu as déjà mangé ?
- Oui, j'y suis allé juste après avoir accompagné Théo chez le professeur Snape. C'est agréable de se sustenter dans la Grande Salle à six heures et demie du matin. C'est calme.
- Je préfère quand-même dormir à cette heure-là, s'amusa Pansy. Allez, à tout à l'heure.
Pansy quitta la salle commune et se rendit à la Grande Salle. Elle s'installa à la table des Serpentard qui lui parut bien vide sans ses trois amis. Tout en se servant du jus de citrouille, elle scruta la table des Gryffondor et fut déçue en voyant que Ron n'était pas là. Elle aurait bien aimé passer le reste de la matinée avec lui. Mais il était sûrement encore en train de dormir. En revanche, Hermione, elle, était là. Pansy hésita à aller la voir. Elle l'avait toujours dénigrée depuis leur première année pour des raisons stupides mais cela faisait un bon moment qu'elle avait changé d'avis et d'attitude envers elle. Au sein du groupe, elles se comportaient comme s'il n'y avait jamais eu de tensions entre elles, mais tout le monde sentait qu'il y avait quand-même une gêne. Elles n'étaient pas naturelles l'une avec l'autre. Elles n'avaient pas encore eu l'occasion de parler, de s'expliquer, de mettre les choses à plat et Pansy songea qu'il était peut-être temps de le faire. Elle termina son petit-déjeuner et alla attendre Hermione près de l'entrée de la Grande Salle. La Gryffondor ne tarda pas à en sortir. Pansy l'interpella :
- Hermione ?
Sa collègue préfète tourna la tête vers elle et sembla surprise de la voir.
- Oui ?
- Est-ce que je peux te parler ?
- Si tu veux savoir où est Ron, je pense qu'il dort encore.
- Je m'en doute un peu. Mais ça n'a rien à voir avec Ron. Après, si tu es occupée…
- Non, je n'ai rien à faire. Je te suis.
Hermione rejoignit Pansy qui l'entraîna à l'écart.
- Je voulais qu'on ait une discussion, toi et moi. On fait partie du même groupe, je sors avec un de tes meilleurs amis, un des miens sort avec ton autre meilleur ami, et un autre des miens sort avec ta meilleure amie… Tout le monde s'entend bien, c'est la joie et la bonne humeur dans le groupe mais il reste des choses à régler entre certains d'entre nous. C'est déjà fait pour Draco et Ginny. Ils ont eu une conversation lors de la fête qui visait à détendre Blaise et Théo qui devaient assister au procès de Nott. Draco et Ron avaient déjà sympathisé durant les vacances de Noël au cours d'une ronde. C'est Ron qui avait fait un pas envers Draco en l'invitant à la fête du Nouvel An qui aurait lieu dans la salle commune de Gryffondor. Il avait déjà compris que Draco était quelqu'un d'important pour Harry et il avait d'ores et déjà décidé de faire des efforts envers les Serpentard. Il s'était également excusé auprès de Théo à qui il avait donné un coup de poing en croyant qu'il s'en était pris à Harry et il a aussi accepté le couple de sa sœur avec Blaise en lui promettant de laisser Blaise tranquille. Draco et Ron ont donc fait table rase du passé mais nous, on ne l'a pas encore fait. Alors qu'on doit le faire. Il ne s'agit pas de régler nos comptes en s'insultant une bonne fois pour toutes, mais juste de s'expliquer calmement.
- Oh… Je ne m'attendais pas à ça à neuf heures du matin, mais tu as raison. Il faut que ce soit fait. Surtout qu'il n'y a plus d'animosité entre nous. Il y a juste des tensions passées sur lesquelles on ne s'est jamais expliquées.
- Voilà. Bon, pour ma part, si je détestais, c'était pour plusieurs raisons. Déjà, on faisait toutes deux partie d'un groupe. Toi, tu avais Harry et Ron, et moi j'avais Draco, Blaise et Théo. Et il se trouve que Draco et Harry étaient ennemis jurés. Naturellement, Blaise et Ron se sont mis à se détester car ils défendaient tous deux leur meilleur ami. De notre côté, toi et moi, on a fait pareil. Nous sommes chacune la seule fille de notre groupe, ce qui a entretenu une certaine rivalité entre nous. Théo, lui, ne s'est jamais mêlé de ces histoires. En cela, il ressemble un peu à Ginny. Certes, elle a ses propres amis et n'est donc pas vraiment dans votre groupe mais elle est la sœur de Ron, elle est très proche de Harry et c'est ta meilleure amie. Draco nous avait dit qu'elle avait défendu Harry face à lui sur le Chemin de Traverse et qu'il n'avait pas apprécié de se faire rabrouer par une fille plus jeune que lui, mais elle ne l'a jamais fait à Poudlard alors qu'elle aurait très bien pu, tout comme Théo. On avait donc tous un «semblable» dans l'autre groupe. Et on faisait la guerre à ce semblable. Sauf Théo et Ginny. Mais eux ils sont à part. Mais il n'y a pas que ça. Je te trouvais trop intello et j'étais agacée par ta main toujours levée en cours. Je pensais que tu cherchais sans cesse à attirer l'attention sur toi en faisant ça et ça m'énervait prodigieusement. Bon, je l'admets maintenant : il y avait une part de jalousie dans tout ça. Car tu as toujours été hyper intelligente alors que moi, j'ai toujours eu du mal dans certaines matières. Donc voilà, je te détestais parce que tu faisais partie du groupe adverse et parce que je te jugeais mal sur ta tendance à vouloir étaler ta science. Je me suis bien rendue compte que tout ça était stupide et je regrette qu'on ait tous passé quatre ans à se haïr. Mais ça n'aurait pas pu en être autrement. Draco et Harry ne pouvaient que se détester et ça ne dépendait pas d'eux. Les conditions les y obligeaient.
- C'est vrai. Draco ne faisait que suivre les idées de son père. Il a toujours baigné dans le monde des Mangemorts qui étaient à la botte d'un grand mage noir qui voulait à tout prix éliminer Harry… Du moins, quand Tu-Sais-Qui était de ce monde. C'est-à-dire jusqu'à ce qu'il ait essayé de tuer Harry tout bébé et à partir du moment où il a tenté de revenir par tous les moyens. Et j'avoue que comme toi, je t'ai vite considérée comme ma rivale attitrée. J'étais la seule fille du groupe, alors j'en avais après la seule fille de l'autre groupe qui était la meilleure amie du garçon qui n'arrêtait pas de s'en prendre à mon meilleur ami. Si, toi, tu as toujours pensé que je cherchais à faire mon intéressante en cours, moi, j'ai toujours pensé que tu léchais les bottes de Draco et que tu minaudais auprès de lui. Je pensais aussi que tu l'encourageais à continuer cette guerre entre Harry et lui parce que tu n'osais pas t'opposer à lui sur ce sujet. Ni sur aucun autre, d'ailleurs. J'avais plein de préjugés stupides et j'en ai honte.
- Nous sommes pareilles, va. C'est difficile de ne pas en avoir quand on est face à quelqu'un qu'on se sent obligé de détester, qu'on ne connaît pas et qui fait partie d'une maison différente de la nôtre. Parce qu'il y a déjà bon nombre de préjugés sur toutes les maisons, dont certains sont bien ancrés en nous malgré le fait qu'on voudrait s'en détacher. Mais le principal, c'est qu'on ait réussi à le faire, même si ça a pris du temps.
- Tout à fait d'accord. Et dire que c'est grâce à l'amitié des deux personnes qui étaient à l'origine de la guerre entre nos deux groupes d'amis…
- Amitié qui s'est transformée en amour. Je n'en reviens toujours pas de la façon dont les choses ont évolué entre eux. Ça s'est fait de manière progressive sans qu'on ne s'en aperçoive vraiment.
- Oui, au début de l'année ils se détestaient, puis ils ont fait la paix, puis ils ont sympathisé, puis ils sont devenus amis, puis ils se sont rapprochés, les sentiments sont ensuite apparus et ils se sont développés au point de les pousser dans les bras l'un de l'autre… C'est une bien belle histoire. À côté, la mienne avec Terry est hyper banale, plaisanta Hermione.
- Autant que la mienne avec Ron, renchérit Pansy. Mais ce n'est pas la façon dont on s'est mises en couple qui compte. C'est qu'on soit heureuses avec notre chéri.
- Entièrement d'accord. Mais maintenant qu'on s'est expliquées sur notre haine passée, il faudrait peut-être rétablir certaines vérités… Tu croyais que si je levais sans cesse la main en cours, c'était pour me rendre intéressante. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça, car ça pourrait très bien être vrai. Il y a des personnes qui font effectivement ça pour attirer l'attention sur elles. Mais ce n'est pas mon cas. Si je participe autant en cours, c'est parce que j'ai très vite compris qu'à cause de mon statut de née-moldue, je devais m'affirmer pour me faire une place dans le monde sorcier. Les Sang-Mêlés et les Sang-Pur n'ont pas besoin de s'affirmer, eux. Ils sont déjà ancrés dans le monde magique. Je ne voulais pas qu'on me considère comme inférieure parce que je n'étais pas issue de ce monde depuis ma naissance. Je voulais prouver que je pouvais être aussi douée en cours que n'importe quel Sang-Mêlé ou Sang-Pur. Que le sang n'avait rien à voir avec l'intellect ou la réussite. Avoir été victime du Basilic en deuxième année ne m'a pas aidée à me départir de l'idée que les nés-moldus ne sont pas considérés comme égaux aux autres sorciers. J'ai toujours eu ce sentiment de rejet, alors que nous sommes tous sur un pied d'égalité à Poudlard. Montrer mes connaissances en cours, c'est une façon pour moi de prouver que je suis une sorcière comme les autres. Que je n'ai pas besoin d'être issue d'une famille de sorciers pour être bonne élève. Je veux juste qu'on me traite comme une égale. Et je sais que je vais devoir me battre longtemps pour ça.
Hermione termina sa tirade sur ces mots. Pansy resta un moment silencieuse. Il ne lui était jamais venu à l'esprit que l'érudition de Hermione pouvait tenir son origine de son statut de née-moldue. Cela lui paraissait pourtant logique, à présent. Elle réalisa alors à quel point ça devait être difficile pour un né-moldu de s'intégrer dans le monde magique. Et elle comprenait que Hermione ait voulu prouver qu'elle méritait sa place dans ce monde, même si elle le découvrait près de douze ans plus tard que les enfants Sang-Mêlés et Sang-Pur. Elle n'était pas une Miss-Je-Sais-Tout. Elle était juste une fille qui lisait beaucoup pour essayer de comprendre le monde dans lequel elle avait été plongée du jour au lendemain et qui voulait en savoir le plus possible à ce sujet.
- Je n'avais jamais pensé à tout ça, avoua Pansy. Il faudrait que tout le monde sache ce que tu viens de dire. Ils te verraient ainsi telle que tu es vraiment.
- J'ai appris à ne plus faire attention à ce que les autres pensaient de moi. Je sais que la plupart des élèves disent que je ne suis qu'une intello qui passe tout son temps la tête dans les bouquins, tout ça parce que j'ai d'excellentes notes et que je participe souvent en cours. C'est typiquement le genre de raccourcis qu'ils font. Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ne se disent pas une seule seconde qu'il peut m'arriver de rester dans ma salle commune à parler avec mes amis, et que ça peut même m'arriver presque tous les soirs, ce qui est le cas. Ils jugent sans connaître. Ils ne se fient qu'à ce qu'ils voient. C'est à eux de changer leur façon de penser sans que j'aie besoin de leur demander de le faire.
- Je crains qu'il faille attendre pour cela, soupira Pansy. Ce serait bien de lutter contre ces préjugés-là aussi, et pas seulement contre les préjugés propres aux maisons. Il y a trop de combats à mener, en fait, ajouta-t-elle en pouffant. Il y a déjà le capitaine de Serdaigle qui veut réformer le système de capitanat pour éviter que ce qui est arrivé à Johnson se reproduise…
- Oh, je pense que les choses vont bouger à ce niveau-là sans qu'il n'ait besoin d'intervenir. Enfin, je l'espère. Dans le doute, c'est une bonne chose qu'il veuille agir. Qu'est-ce qu'il y aurait dans sa réforme, exactement ?
Pansy raconta à Hermione ce que lui avait dit Blaise.
- Mmmh, ça me paraît pas mal, tout ça. Ça a été mûrement réfléchi, visiblement. Ce qui est clair, en tout cas, c'est qu'il faut un meilleur accompagnement pour les capitaines.
- Oui, il y en a sûrement d'autres qui ont eu des difficultés, eux aussi, mais à un moindre degré que Johnson. Il ne faudrait pas que Harry et Draco soient autant livrés à eux-mêmes que les capitaines précédents… Car chez Serpentard, il est évident que c'est Draco qui va prendre la tête de l'équipe. Il a tout pour être capitaine. Et, non, je ne lui lèche pas les bottes en disant ça, se moqua gentiment Pansy.
Hermione leva les yeux au ciel.
- Je ne le pense plus, rétorqua-t-elle, amusée. Quand nous sommes tous ensemble, je vois bien qu'il y a une profonde complicité et une profonde amitié entre vous mais qu'il n'y a aucune fourberie ou aucune hypocrisie comme j'ai pu le croire avant.
- Il n'y en a jamais eu entre nous. Draco, je le connais depuis que je suis toute petite. On était déjà les meilleurs amis du monde avant notre entrée à Poudlard. On se taquine souvent mais on s'adore. Il y en a beaucoup qui croient que j'aurais aimé être fiancée à Draco et que c'est pour cette raison que je détestais Daphné Greengrass. Mais c'est faux. Je n'ai jamais voulu me marier avec Draco. Je ne l'aime pas de cette manière. Il est mon meilleur ami. Et je ne sors pas avec mes meilleurs amis. Il n'y a aucun sentiment amoureux entre lui et moi. Mais je détestais bel et bien Daphné, en revanche. J'étais persuadée qu'elle était comme ses parents et qu'elle n'était intéressée que par la richesse, le sang, le statut et le rang de Draco. Je pensais qu'il n'y avait que ça qui la motivait dans son mariage avec lui. Et je ne voulais pas de quelqu'un d'aussi vénal pour mon meilleur ami. Il méritait une fille qui l'aimait pour ce qu'il était. Je voulais donc le protéger de ce rapace qu'était Daphné Greengrass à mes yeux. Et je lui faisais la guerre pour qu'elle lâche l'affaire. Mais je me trompais sur elle. Elle n'est pas la fille que je pensais. On s'est expliquées et ça va beaucoup mieux entre nous.
- Ça devrait être pareil pour nous, alors, dit Hermione en souriant.
- Ce n'étaient pas le même genre de tensions mais oui, maintenant que tout est mis à plat, on pourra repartir sur de nouvelles bases.
- Et c'est très bien comme ça. Tu as eu raison de vouloir la faire, cette mise au point. Je ne l'aurais pas initiée moi-même, vois-tu. Ça n'a pas dû être facile de faire le premier pas…
- Surtout envers une fille, grimaça Pansy. Je suis méga à l'aise avec les garçons, mais comme je n'ai jamais eu d'amies chez les filles, c'est assez compliqué pour moi d'aller vers elles. Je n'ai jamais eu de discussion de filles. À force de passer tout mon temps avec des garçons, je suis un peu devenue un garçon manqué. Mais je commence à sympathiser avec des filles, maintenant. Il y a Daphné, il y a toi, il y a Ginny… Je m'entends particulièrement bien avec elle, d'ailleurs.
- Oui, c'est ce qu'on a tous remarqué. Et ça ne m'étonne pas du tout. Vous avez le même caractère, à quelques différences près. Mais, tu sais, je ne suis pas forcément plus à l'aise avec les filles. Lors de mes quatre premières années, je passais le plus clair de mon temps avec Harry et Ron. Le reste, je le passais soit avec Ginny, soit avec Théo en runes et en arithmancie, soit toute seule le soir dans mon dortoir. Il n'y a qu'une seule autre fille dont je suis proche et c'est ma cousine Olivia, que je ne peux voir que durant l'été. Ginny, je la vois surtout dans notre salle commune mais c'est souvent le soir et on ne peut donc pas se parler autant qu'on le voudrait. Et cette année, on a encore moins de temps avec le travail en binôme, mes rondes, ses entraînements de Quidditch… C'est galère. Sinon, je n'ai pas d'affinités avec d'autres filles. Pas même avec celles de mon dortoir.
- Pareil, sauf avec Daphné depuis que les choses se sont apaisées entre nous. On est en train de payer tout notre temps passé avec les garçons, plaisanta Pansy. En fait, c'est un point commun qu'on partage, d'être la seule fille de notre groupe. Au lieu de prendre ça comme une raison pour se haïr, on aurait pu se soutenir et déblatérer sur les mauvaises habitudes des garçons…
- Comme les chaussettes sales qui traînent partout dans leur dortoir ?
- M'en parle pas, gémit Pansy. Draco et Théo sont hyper ordonnés, ils sont des pros du rangement, mais Blaise… Il y a plus de choses par terre que dans son armoire, je crois.
- Harry et Ron sont pareils, rit Hermione. Tu as déjà dû t'en apercevoir si tu es allée dans le dortoir des garçons de Gryffondor…
- Je n'y suis allée qu'une fois et c'était à peu près en ordre. Mais ça se voyait qu'il avait fait un peu de rangement en prévision de ma venue. J'imagine que Terry est un peu plus ordonné…
- Dans son dortoir, je n'en sais rien, mais je pense, oui. Je crois qu'à ce niveau-là, je suis l'une des plus chanceuses du groupe, songea Hermione.
- C'est vrai, affirma Pansy après un léger temps de réflexion. Avec Blaise, Harry et Ron qui sont de vrais bordéliques, Ginny, Draco et moi n'avons pas fini de se plaindre ensemble des caleçons et des chaussettes sales retrouvés n'importe où dans le dortoir… Par contre, on ne sait pas pour Justin. Il faudrait demander à Théo mais pas sûr qu'il ait déjà vu le dortoir de Justin… On pourra demander au principal concerné s'il est bordélique lors de l'action vérité qui se fera un jour et, de préférence, avant qu'on ne quitte Poudlard…
- C'est toujours prévu, ça ? s'étonna Hermione, légèrement moqueuse.
- On ne croirait pas mais oui. Harry et Draco y travaillent toujours, en tout cas. C'est juste que c'est un peu compliqué d'organiser une fête en ce moment. Surtout à cause de tout ce qui se passe autour de Théo… Je pense que Draco et Harry attendent juste que ça se stabilise un peu.
- Et ils ont bien raison. Bon, je vais y aller. Ron doit être dans la Grande Salle à l'heure qu'il est, il ne devrait pas tarder à sortir.
Pansy acquiesça, Hermione lui sourit et s'en alla. Pansy décida de retourner près de la Grande Salle afin d'attendre Ron. Une fois arrivée, elle y jeta un coup d'œil et vit effectivement son petit-ami à la table des Gryffondor. Dix minutes plus tard, il se leva et quitta la Grande Salle.
- Ron, appela Pansy.
Comme l'avait fait Hermione une heure plus tôt, Ron tourna la tête, sauf que lui sourit en la voyant.
- Tu me guettais ? plaisanta-t-il.
- Va savoir, répondit Pansy sur le même ton.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et embrassa Ron. Les Weasley avaient tous cette fâcheuse manie d'être grands. Sauf peut-être celui qui était préfet-en-chef lorsqu'elle était en troisième année. Elle avait oublié son nom. Elle n'arriverait jamais à retenir tous les noms des frères de Ron.
- On va à la salle sur demande ? proposa celui-ci.
- Avec grand plaisir !
Ron et Pansy se prirent la main et se dirigèrent vers les escaliers. Ils montèrent au septième étage et se rendirent à la salle sur demande que Ron fit apparaître. En y entrant, Pansy remarqua aussitôt la présence d'un canapé qui n'était pas là habituellement. Elle regarda Ron, perplexe.
- Ne t'inquiète pas, il n'y a aucun message subliminal ni aucune intention de ma part de faire quoi que ce soit, la rassura-t-il. Je trouvais ça juste un peu plus confortable que des couvertures par terre. On a dit qu'on attendrait un peu pour aller un peu plus loin, et je suis toujours d'accord avec ça.
Pansy hocha la tête, soulagée. La semaine précédente, ils avaient souhaité passer un moment intime dans le dortoir de Ron mais ils avaient oublié le sort d'insonorisation et se l'étaient fait dire par un des camarades de Ron. Ils avaient convenu de réessayer plus tard, un jour où la salle sur demande serait libre, ce qui avait été le cas plusieurs fois depuis, mais ils avaient préféré laisser passer un peu de temps avant la prochaine tentative. Ils ne voulaient pas que ça tourne autour de ça à chaque fois qu'ils se voyaient. Ils pouvaient se retrouver sans avoir forcément envie de faire plus que des bisous et des caresses… Cela n'empêchait pas Pansy de désirer aller plus loin avec Ron. Mais tout comme lui, elle attendait que ce soit le bon moment. Ils avaient tout leur temps.
Ils s'installèrent sur le canapé où Pansy se blottit aussitôt contre Ron.
- Je suis contente de t'avoir attrapé à la sortie de la Grande Salle. Mais c'est surtout une chance que j'étais encore dans les parages à cette heure-là.
- Oui, je ne m'attendais pas à te voir. J'aurais dû me lever plus tôt, vu qu'on reprend les cours après-demain, mais j'avais envie de faire la grasse mat'.
- Ce n'est pas très sérieux, se moqua gentiment Pansy. Il faut que tu sois en forme pour affronter ce trimestre avec les cours, les devoirs, les séances de travail en binôme, les rondes, les entraînements de Quidditch, les conseils d'orientation, le match contre Serdaigle, les BUSE…
- Oh là là, arrête, tu vas me déprimer… Sérieux, on va vraiment avoir tout ça ?! Misère… Bon, mon conseil d'orientation va être rapide, donc ce n'est pas ça qui va me prendre le plus de temps.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Parce que je n'ai toujours aucune idée de ce que je veux faire plus tard. Tout ce que va pouvoir me conseiller le professeur Lupin, c'est «gardez toutes vos matières à part vos options et l'astronomie si ça ne vous intéresse vraiment pas et vous verrez une fois arrivé aux ASPIC».
- Mais non, il ne va pas te dire que ça… Il va essayer de trouver des solutions. Tiens, par exemple, ça ne te plairait pas d'être consultant en Quidditch ? Tu disais que tu ne voulais pas entrer dans une équipe professionnelle car tu n'avais pas assez confiance en toi pour ça. Mais faire un métier où tu informerais les gens sur le Quidditch, ça pourrait peut-être te convenir…
Ron sembla songeur un instant.
- Pas bête du tout. Il faudrait juste que je travaille là aussi sur la confiance en moi pour ne pas avoir peur de dire de grosses bêtises…
- Après, tu peux aussi être arbitre. Il faut également être sûr de soi pour faire ce métier et avoir une certaine autorité, mais je te vois bien là-dedans.
- Tu en as d'autres, des bonnes idées comme ça ?
Pansy se mit à rire.
- Ça me vient tout seul. Ravie de t'avoir un peu aidé. Oh, en parlant de Quidditch, tu es au courant pour le projet de Conley ?
- Oui, Ginny m'en a parlé. Je trouve ça super. Il ne fait même pas ça pour lui. Il n'a pas l'air d'avoir de soucis dans son capitanat. Il fait vraiment ça pour les capitaines à venir. C'est cool de sa part. Et en plus, il a pensé à tout. Il a plein de propositions à soumettre. C'est étrange qu'un capitaine nul en stratégie ait un projet aussi bien réfléchi et organisé…
- Ce n'est pas tout à fait la même chose. Mais j'avoue qu'il est davantage efficace quand il s'agit de venir en aide à tous les futurs capitaines que quand il faut faire gagner son équipe, s'amusa Pansy. En tout cas, il semble avoir trouvé une bonne alliée.
- Oui, Ginny est à fond dans son rôle de vice-présidente de campagne, rit Ron. On croirait presque qu'elle fait la pub du prochain Ministre de la Magie… Elle compte faire une allocution demain soir dans la salle commune afin d'informer un max de personnes de ce projet de réformation du système de capitanat. Tout le monde sera rentré, ce sera le meilleur moment.
- Avec elle, c'est sûr qu'ils vont tous vouloir soutenir l'idée de Conley… Elle nous ferait la promo d'une invention d'un objet qui transformerait les épluchures de légumes en croquettes pour Fléreur que tous les élèves l'écouteraient avec un grand intérêt… Moi, quand je rappelle le règlement aux petits malins qui le transgressent, ils décrochent au bout de deux phrases… Enfin bon, ce sont souvent des première ou des deuxième année, à cet âge-là, ça n'écoute pas beaucoup quand on les gronde.
- Sauf quand tu as une mère qui te fiche la frousse dès qu'elle élève un peu la voix… D'ailleurs, si je m'essaie à une carrière d'arbitre ou de consultant de Quidditch, pas sûr qu'elle saute de joie…
- Vis pour toi, pas pour elle. Le plus important, c'est que tu fasses un métier qui te rende heureux.
- Tu as raison. Tu sais ce que tu veux faire, toi ?
- Oui, j'adorerais travailler avec les enfants. C'est ma passion. Ils me font fondre avec leur énergie et leur insouciance. Mais je n'ai pas encore d'idée précise du métier que je souhaiterais exercer. Il y en a plein avec les enfants, c'est donc un peu dur de faire son choix.
- Je vois. C'est vrai que je t'imagine bien passer tes journées avec des enfants. Tu es tellement folle de joie à l'idée d'avoir un petit frère ou une petite sœur…
- Un petit frère, révéla Pansy, les yeux brillants. Ma mère me l'a appris il n'y a pas longtemps dans une lettre. Lors de l'échographie durant laquelle mes parents auraient pu connaître le sexe du bébé, il n'a pas voulu le montrer. Mais suite aux problèmes qu'a eus ma mère à partir de son cinquième mois de grossesse, elle fait régulièrement des échographies et il y a une semaine, le bébé était enfin bien placé pour savoir si c'était une fille ou un garçon. Et j'avais visé juste. Moi qui ait toujours été en compagnie de garçons dès mon plus jeune âge, j'avais dit qu'à tout coup sûr, le bébé allait être un garçon. Eh bah ça n'a pas manqué ! Mais en vrai je m'en fiche, ça n'a pas d'importance, rien que le fait d'être grande sœur, ça me rend trop heureuse. Je vais le bichonner, il va être le plus comblé de tous les petits frères. Mais c'est nul, car d'un côté, je voudrais qu'il reste bébé, et d'un autre côté, j'ai hâte qu'il grandisse pour lui apprendre plein de choses et faire tout un tas de trucs avec lui… Je vais juste profiter de chaque instant passé avec lui, en fait. Dès la rentrée prochaine, là c'est sûr que je vais retourner chez moi lors de chaque période de vacances. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop…
Ron leva les yeux au ciel.
- Bien sûr que non. Je comprends parfaitement que tu veuilles passer du temps avec ton petit frère. Tu l'aimes déjà tellement…
- Il était inespéré. C'est un miracle de la vie, ce petit bout de chou. Il va apporter tant de joie dans la maison… Vivement qu'il naisse.
- Laisse-lui un peu de temps, s'amusa Ron. Le principal, c'est que ta mère et lui aillent bien.
- C'est vrai. Tout est rentré dans l'ordre mais la grossesse est quand-même contrôlée régulièrement. Il n'y a toutefois pas de risque d'accouchement prématuré, ce qui est une bonne chose. Ça veut dire que ça se passe bien. Il peut bien attendre un peu plus de trois mois pour naître…
Ron éclata de rire.
- Dit celle qui est née super en avance !
- Eh bien justement, je ne veux pas qu'il fasse les mêmes erreurs que sa grande sœur, rigola Pansy. Je lui apprends déjà ce qu'il ne faut pas faire.
- Par la pensée, alors. Vu que tu es à une centaine de kilomètres de lui et qu'il n'est pas encore né…
- Tu n'es pas gentil. Tu te moques de moi, se vexa Pansy.
- Parce que j'adore quand tu boudes, dit affectueusement Ron.
Pansy grommela mais accepta le baiser que lui offrit Ron. Elle oublia sa fausse bouderie et profita de ce baiser tendre et amoureux. Ils s'embrassèrent ainsi un long moment et restèrent dans la salle sur demande jusqu'à l'heure du déjeuner. Pansy retrouva Théo à la table des Serpentard et elle fut soulagée de voir qu'il allait bien et qu'il souriait sans se forcer. Il la rassura en lui disant que c'était normal de faire des cauchemars après ce qu'il avait vu et vécu dans la salle de sortilèges et que les séances de thérapie allaient l'aider à reprendre le dessus. Tout allait donc pour le mieux. Ne restait plus qu'à espérer qu'Ernie serait bientôt de retour. C'était la seule ombre au tableau et Pansy était prête à prier Merlin pour qu'elle s'éclaircisse…
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Voilà pour aujourd'hui ! J'espère que le chapitre vous a plu =) Comme, je vous laisse avec une question sur la saga (ou la fic) à laquelle vous pouvez répondre si vous en avez envie et si elle vous inspire XD Question du jour : quelle est votre phrase/citation préférée parmi les sept films ? Vous pouvez en citer plusieurs si vous hésitez, car c'est parfois dur de choisir XD Sur ce, je vous dis à dimanche prochain pour le soixante-et-unième chapitre intitulé «Officialisations». Je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de vous et bisous tout le monde !
