Bonjour à toutes et à tous !

Nous avions laissé nos amis dans une position difficile, nous les retrouvons donc dans la panade !

Bonne lecture !


De D.C. à Kandahar, et même un peu plus loin

Chapitre 15

Aussitôt les terroristes partis, nous tînmes un conseil de guerre.

Nous devions être réalistes : nous n'étions pas prêts. La carcasse de l'armure était globalement finie, car c'était la partie la plus rapide à produire. La tôle des missiles était en quantité suffisante et raisonnablement malléable pour notre objectif. Elle n'était pas assez solide pour protéger la personne à l'intérieur contre du très gros calibre, mais elle ferait largement l'affaire contre des AK-47 et des M16.

Les différentes parties de l'armure étaient pour le moment camouflées, en morceaux, pour ressembler vaguement à des missiles. Si la situation se dégradait, nous pouvions installer l'armure sur moi en moins d'une demi-heure, mais pour le moment, il ne s'agissait que d'une grosse boîte de conserve, moins pratique encore qu'une armure médiévale. Il fallait donc armer notre armure.

Nous avions tout un arsenal de prévu, dont un lance-flamme et des petits missiles (histoire de rentabiliser les sol-air que nous avions désossés), ainsi qu'une proto-IA qui aiderait l'armure à se mouvoir grâce à un système de moteurs et de capteurs, le tout alimenté par le mini-réacteur ARC implanté dans ma poitrine, et bordel si je n'étais pas un génie !

Le problème à cet instant était évidemment le temps qui nous manquait cruellement. Je n'allais pas avoir le temps de construire tout ça, et une armure aussi lourde n'allait pas être manœuvrable sans tout ce système.

Nous ne partions pas de zéro, mais nous devions faire un choix : bosser le plus possible, sans éveiller les soupçons, pour finaliser l'armure au mieux, et tenter une sortie plus tôt que prévu, ou bien, faire déménager tout notre bordel pour une destination inconnue, dans un lieu inconnu, sans savoir si nous allions rester ensemble, et non finalement pas la peine de continuer plus loin, le choix était vite fait. La deuxième hypothèse était trop incertaine, demandait trop de variables inconnues pour être viable. Il nous fallait tenter le tout pour le tout.

Quand je dis que nous avons pris cette décision, je veux dire, Ziva nous convainquit qu'il fallait prendre le risque, et tant pis pour la majorité de l'armement. Avec une autorité qu'elle avait camouflée jusque-là, elle martela nos objectifs à court terme, orienta nos efforts, et nous donna une échéance encore plus courte que ce que Raza nous avait donné. Son plan était, et nous ne pouvions qu'être d'accord avec elle, de prendre nos ravisseurs par surprise. Nous ne nous donnions pas plus d'une trentaine d'heures pour être prêts à mettre notre plan en action.

Alors que Yinsen et moi nous concentrions sur la finition du système de déplacement de l'armure, déjà bien avancé, mais qui ne devait souffrir d'aucun défaut pour fonctionner, Ziva nous fit apprendre par cœur le plan de sortie. Elle nous fit répéter nos déplacements si souvent, et cela nous était si vital, qu'encore aujourd'hui je m'en souviens. Tout droit. Tout droit. Droite. Droite. Encore droite. Gauche. Tout droit. Tout droit en suivant la dernière étoile jusqu'au matin, à moins que ce ne soit la lumière au bout du tunnel.

Nous n'évoquâmes à aucun moment une possible défaite, et notre mort à tous, mais l'idée tournait sournoisement dans ma tête. J'étais si tendu et acerbe qu'au bout d'un moment, Ziva me lança une claque bien sentie derrière la tête.

« Respire Stark ! m'ordonna-t-elle. Je vois les mauvaises pensées tourner dans ton crâne par tes yeux.

- La claque était vraiment nécessaire ? gémissai-je en me frottant l'arrière de la tête. »

Elle ne répondit pas et se contenta d'un sourire à la fois réjoui et mystérieux. Je devais admettre que la claque m'avait remis les idées à l'endroit. Je retrouvai vite un rythme de croisière et une forme de sérénité concentrée, et repris le contrôle de la situation.

Ai-je déjà mentionné le fait que je suis un génie ?

Ce n'est pas pour me vanter, car les faits, et les unes de magazines, parlent d'eux-mêmes. Non seulement je parvins à finir le circuit de capteurs et de moteurs, mais je dirigeai également les actions de mes deux compagnons d'infortune, qui grâce à mes précisions, pouvaient faire passer leurs tâches d'assemblage pour du rangement.

Et miracle ! L'armure fut opérationnelle en moins de douze heures épuisantes, et nous allions pouvoir l'armer ! Certes, l'armement allait être moins lourd que prévu, mais je n'allais pas être qu'un bouclier pour Yinsen et Ziva, j'allais aussi avoir une certaine puissance de feu.

Quand je dis feu, je veux dire, lance-flamme évidemment. Il s'agissait de l'arme la moins difficile à construire. Il fallait une bombonne de gaz, que nous avions (une sombre histoire de réchaud, de repas froids et de nuits glaciales) et une étincelle. Un briquet géant, quoi. Néanmoins, le lance-flamme ne pourrait pas servir dans les couloirs de la grotte. Il n'était pas question de nous faire mourir d'asphyxie en consommant tout l'oxygène des lieux, alors que nous cherchions justement à survivre.

Dans un premier temps, il nous fallait donc nous résigner à nous servir de l'armure comme un tank, sans munition. Ziva était douée à l'arme blanche, et nous comptions arracher les AK-47 aux cadavres encore chauds des terroristes. Yinsen n'avait aucune formation de combat. Il allait donc couvrir nos arrières, en espérant que personne ne nous prendrait à revers.

Vingt-quatre heures après l'ultimatum de Raza, nous étions prêts, reposés (au moins un peu), nourris (au moins un peu), et impatients d'en découdre (vraiment beaucoup). Nous nous remîmes donc au travail. Ziva piégeait la porte avec des explosifs pendant que Yinsen m'aidait à enfiler l'armure. Puis il mit en route l'installation de la proto-IA que j'avais codée au préalable sur la pauvre excuse d'ordinateur qui tournait laborieusement sous Open DOS, que nos matons avaient accepté de nous fournir. Enfin, lorsque tout fût prêt, Yinsen et Ziva se réfugièrent contre un mur, derrière les matelas maigrichons sur lesquels nous dormions depuis si longtemps.

«B'Ezrat Hashem, dit Ziva avec solennité. »

L'attente ne fut pas bien longue. Très vite, les terroristes se rendirent compte que nous n'apparaissions plus sur leurs écrans de surveillance, et deux d'entre eux se présentèrent à la porte. L'explosion ne fut pas très violente, mais les matons, à son épicentre, prirent la déflagration à son maximum et moururent sur le coup. Aussitôt, Ziva s'élança et attrapa leurs armes.

Elle aboya des ordres, et nous nous mîmes en marche vers notre liberté.


Vont-ils s'en sortir ? Arriveront-ils à sortir de cette grotte de l'enfer infernale ? Tony est-il un génie oui ou non ?

La suite au prochaine épisode !

En attendant, vous pouvez laisser une petite review à l'autrice :D