Introduction : Poursuite Canine
Ron Weasley leva les yeux de son bureau dans le Bureau des Aurors. À côté de lui, Harry Potter était assis, silencieux, fixant la cloison qui le séparait de son propre bureau. Il était en profonde réflexion.
Ron baissa les yeux sur sa propre cloison et sourit. Une photo d'Hermione, ostensiblement bronzée et décontractée dans la Vieille Ville de Rhodes, lui sourit en retour. La photo avait été prise deux jours avant la fin de leurs vacances l'été dernier. Hermione portait un short et un t-shirt coupé court. Ron admira ses fins membres bruns et son ventre plat bronzé et regarda avec déception sa propre peau pâle couverte de grains de beauté. Hermione et Harry étaient rentrés de ces vacances bien dorés. Lui et sa sœur étaient revenus avec la peau rouge et couverte de bien plus de grains de beauté que d'ordinaire.
Ron jeta un œil aux deux autres photos épinglées sur sa cloison. La première était la dernière photo de Noël des Weasley. Elle montrait une douzaine de personnes : ses parents, Bill et Fleur (qui était enceinte de cinq mois quand la photo avait été prise), Charlie, Percy, George, avec la cousine de Fleur - comment s'appelait-elle ?... Claudine (cette relation avait duré neuf semaines, ce qui était un record pour George) - , lui-même et Hermione, et Harry et Ginny. Audrey Midgen avait été heureuse de prendre la photo, car elle refusait d'apparaître devant un appareil. Ron n'avait aucune idée de ce que Percy pouvait lui trouver.
La seconde photo montrait l'équipe 1999/2000 des Canons de Chudley - équipe qui, le mois dernier, avait réussi à remporter sa première victoire à l'extérieur en cinq saisons. Ginny avait été fortement amusée par la célébration de Ron, mais en supporter inconditionnel des Canons, Ron savait combien il était important de célébrer les plus petites victoires. La voix de sa sœur retentit dans sa tête : 'Parce que tu ne vivras pas assez vieux pour voir de grande victoire.'
Ron s'ennuyait. Il n'avait pas imaginé à quel point le travail d'un Auror était rasoir, assis à lire des rapports et aller occasionnellement interroger ceux qui disaient avoir vu les hommes recherchés, ce qui invariablement ne menait à rien. Harry semblait apprécier cela mais Ron découvrait souvent que son esprit vagabondait vers d'autres choses. Il avait besoin de persuader George de diversifier son entreprise à nouveau.
En parcourant les stocks quand il avait aidé George à réparer les dégâts, Ron avait découvert que Weasley, Farces pour Sorciers facétieux n'avait jamais été uniquement un magasin de farces et attrapes. George n'avait pas aimé l'entendre, mais même durant l'année où ils avaient lancé la boutique ils avaient vendu d'autres trucs : capes et gants boucliers, leurres explosifs. Les équipements magiques et les contrats Ministériels, Ron le réalisait, c'était là que ce trouvait l'or.
Quand Ron avait trouvé le Portolivre Piégé sur lequel Fred et George avaient travaillé juste avant la Bataille, il avait ouvert le livre à l'intérieur de la boutique et s'était instantanément retrouvé debout dans la rue à l'extérieur, en sous-vêtements. Le bureau des Portoloins avait été loin d'être ravi de découvrir qu'un élève-Auror avait activé un Portoloin non autorisé, mais cela avait donné une idée à Ron ; un usage pratique des Portoloins qui s'activaient lors de l'action d'ouverture ou de fermeture plutôt que par minuteur ou au toucher.
Il leur avait fallu des mois pour perfectionner le sort, mais le résultat était les Menottes Portoloin Weasley. Ce qui n'avait été rien de plus qu'une autre idée en passant de Fred avait conduit à un lucratif contrat Ministériel qui avait détourné l'affaire de George des portes de la banqueroute.
Ron savait que l'entreprise avait été en difficulté depuis la guerre, mais George avait refusé d'écouter son petit frère. La semaine dernière précisément, après vingt mois à travailler et à s'entraîner au Bureau des Aurors, Ron avait finalement terminé de rembourser à Harry ses gains du Tournoi des Trois Sorciers. Harry n'avait pas besoin de l'or, et il le lui avait dit. Mais l'or était important pour une autre raison. Quoi qu'en pense Harry, l'or qu'il avait donné à Fred et George pour lancer leur affaire était une dette. Maintenant, Ron l'avait remboursé. Et cela signifiait que George ne la devait désormais plus à Harry, mais à Ron.
Pendant des mois, Ron avait aidé son frère à maintenir l'entreprise en difficulté à flot. Il avait été le conseiller et l'assistant bénévole de George, mais George refusait de le reconnaître. "Ça ne me dérange pas que tu files un coup de main, petit Ronnie, mais n'oublie pas que je suis maintenant le seul propriétaire de Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux," lui avait dit George des mois plus tôt, juste après que les menottes désormais nommées Portentaules aient été lancées. Ron savait qu'il aurait à forcer George pour qu'il l'accepte comme partenaire.
"Est-ce que tu comptes rembourser un jour ce prêt de lancement que tu as reçu de Harry ?" avait demandé Ron à George le week-end précédent.
"Il ne l'a jamais demandé," avait dit George.
"Il ne le ferait jamais, tu le sais bien," avait dit dédaigneusement Ron à son frère. "Mais ne t'inquiètes pas, je l'ai remboursé pour toi. Maintenant tu me dois cet or, George."
George avait vu l'éclat dans le regard de Ron et comprit, trop tard, ce qui s'était passé. Il avait fulminé et protesté, mais cela avait été en vain. Ron avait vérifié les registres, trouvé ce qu'il attendait, et demandé une part majoritaire dans l'entreprise. George avait discuté, tempêté, marchandé et au bout du compte en avait appelé à leurs parents. Après de longues négociations, Ron avait finalement accepté une part de cinquante pour-cent et un partenariat - ce qui était, en vérité, exactement ce qu'il voulait.
S'extirpant de son rêve éveillé jubilatoire, Ron observa à nouveau Harry. Il fixait toujours la cloison de séparation derrière son bureau, les yeux dans le vide. Ron ferma le yeux et se représenta la cloison de Harry. Il savait qu'elle était bien plus encombrée que la sienne.
En haut à gauche se trouvait la première photo publicitaire de Ginny pour les Harpies, celle prise le jour où elle avait signé son contrat. Ginny la détestait ; elle pensait qu'elle avait l'air nerveuse. Harry l'adorait ; il pensait qu'elle avait l'air craquante. Ron ne l'admettrait jamais, mais il savait qu'ils avaient tous les deux raison. Cette photo était l'une des rares choses sur lesquelles Harry et Ginny n'étaient pas d'accord.
À côté se trouvait une grande photo prise lors de la réunion de l'A.D. en octobre dernier. L'A.D. s'était retrouvée dans une salle privée au dessus du Chaudron Baveur. Harry avait réussi par un moyen inconnu à persuader le Professeur McGonagall à autoriser leur plus jeune membre, Dennis Creevey, qui était actuellement en sixième année, à quitter l'école pour la journée pour y assister.
Venait ensuite la photo de Noël des Weasley, la seule photo que Ron et Hermione avaient en commun. En dessous se trouvait une seconde photo de Noël, cette fois de Ginny. La sœur de Ron était assez éméchée et tenait fièrement une figurine animée Ginny Weasley. En dessous se trouvait la photo de Ginny dans la Ville de Rhodes. Elle portait un chapeau de paille à large bord, un débardeur court et une jupe très courte.
Harry, réalisa Ron, ne regardait pas les photos ; il regardait en dessous d'elles, vers 'La Liste'. Comme son ami, Ron connaissait 'La Liste' par cœur :
RECHERCHÉS
Par le Bureau des Aurors
Pour Interrogation Concernant les Événements de la Bataille de Poudlard
MANGEMORT
Rabastan Lestrange
ATTENTION : Extrêmement Dangereux. Ne Pas Approcher.
Contacter le Bureau des Aurors Immédiatement !
RAFFLEURS CONNUS
Carl Caldecott, Igor Ibbotson, Gordon Payne, Sigbert Scabior, Zachary Youen
ATTENTION : dangereux, ne pas approcher.
Contacter le Bureau des Aurors Immédiatement !
AUTRES COMBATTANTS
Mile Bletchley, Millicent Bulstrode, Marcus Flint, Gregory Goyle
ATTENTION : dangereux, ne pas approcher.
Contacter le Bureau de Aurors Immédiatement !
Près de deux ans s'étaient passés depuis la Bataille, et il restait encore dix personnes à trouver. Harry avait toujours le regard fixe, mais il souriait maintenant tristement. À l'expression sur le visage de son ami, Ron était certain d'une chose : Harry avait une idée.
