Les marques du passé 2 :

La ligne manquante

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Chapitre 1 : Association d'aide à l'amélioration des conditions de travail des elfes.

Assister à la naissance de bébés niffleurs n'était clairement pas donné à tout le monde, mais c'était l'un des avantages du travail d'agent polyvalent à la régulation et la protection des créatures magiques. Hermione regardait tendrement les petites boules de poils qui venaient de voir le jour sous ses yeux. Ils étaient aussi petits que des hamsters et tétaient tranquillement pendant que leur mère se reposait enfin. Ces animaux magiques ressemblaient assez à des ornithorynques mais possédaient une poche ventrale qu'ils pouvaient remplir à volonté de tous les objets brillants qu'ils trouvaient sur leur passage. En effet, tels des pies, ils avaient tendance à dérober tous les objets dorés ou argentés qu'ils croisaient.

Bien que les niffleurs étaient considérés comme animaux domestiques potentiels, il fallait un permis de possession pour en avoir un chez soi. Et pour cause, leur manie à voler des objets de valeurs était parfois utilisée par des sorciers peu scrupuleux. C'était d'ailleurs le cas pour cette pauvre maman qui avait été retrouvée enfermée dans une cage, accompagnée par deux autres de ses congénères, chez des voleurs qui avaient été trop gourmands en volant dans une animalerie un quatrième niffleurs pour leur élevage illégal.

- Alors, combien y a-t-il de petits ? demanda la voix fatiguée de Rolf qui s'était endormi après la naissance du second bébé, vers deux heures du matin.

- Il y en a quatre ! Regarde comme ils sont mignons… répondit la lionne qui aurait volontiers adopté ces petites boules de poils.

- Deux noirs, un gris et un blanc, décompta alors son collègue en souriant, elle a du manquer d'encre sur la fin !

Hermione rit à cette blague, pourtant déjà vue et revue, mais surprenante de la part d'un sorcier de sang-pur. Non, en fait, c'était surtout surprenant que Rolf fasse de l'humour de cette façon, ou de l'humour tout cours. Pourtant, depuis quelques jours, le jeune Dragonneau était de très bonne humeur et se montrait plus détendu que jamais :

- Alors Rolf, dis-moi, tu as des choses de prévues pour les fêtes de fin d'année ? demanda la lionne, se doutant que ces dernières avaient quelque chose à voir avec son humeur joyeuse.

- Eh bien, je vais fêter Noël avec mes parents et mes grands-parents. Je suis content car je ne les ait pas revus depuis plus de neuf mois déjà.

- Oh, tu vas partir en Amérique ?

- Non, ils viennent en Angleterre ! D'ailleurs, vu que tu en parles, j'aimerai beaucoup leur présenter mes amis du vieux continent. Alors si tu es d'accord… accepterais-tu de venir manger à la maison le 20 ou le 21, ils seront déjà là et…

Le jeune homme semblait gêné et paraissait bien plus naturel ainsi, ce qui amusa la lionne qui décida d'écourter son malaise :

- Avec plaisir Rolf, je viendrai ! répondit Hermione en souriant, flattée d'être considérée comme une amie par Rolf. Et, qui vas-tu inviter d'autre ?

- Je pensais inviter aussi mon voisin, tu sais celui avec qui je mange souvent le soir et qui est super cool, tu l'as croisé une fois. Et aussi un de mes amis de la salle de sport, tu ne l'as jamais vu je crois, il s'appelle Evan. Et heu… peut-être aussi Luna, si elle veut bien.

En disant le dernier prénom, Rolf avait légèrement détourné le regard comme si de rien n'était mais en rougissant. Décidant cette fois de ne pas se moquer, la lionne sourit simplement et ne fit pas de réflexion. Elle savait bien que depuis leur rencontre, ces deux-là s'écrivaient très régulièrement :

- Je suis certaine que Luna sera ravie que tu l'invites.

- J'espère sincèrement…

- Tu sais, tu devrais avoir plus confiance en toi Rolf. Luna est quelqu'un de bien et d'adorable, elle t'apprécie pour ce que tu es et pas pour ton nom, c'est certain.

- J'en ai l'impression aussi mais justement, elle est tellement géniale que je ne sais pas vraiment si je peux être à la hauteur !

- Crois moi Rolf, si je n'avais pas les mains prises par ce fichu dossier, je te donnerais volontiers une tape derrière la tête.

Il sourit enfin de nouveau et leur conversation fut interrompue par l'arrivée de leur cheffe. Griffacier semblait encore plus froide qu'à l'accoutumé, si c'était possible bien évidemment. Cette impression était sûrement liée, en grande partie, à son tailleur gris et blanc qui mettait son regard d'acier en avant. Saluant silencieusement Rolf d'un signe de tête, elle regarda Hermione avant de dire d'un air pressé :

- Miss Granger, venez à mon bureau je vous prie.

- Heu oui Mme…

Donnant le dossier à son collègue pour qu'il finisse de le remplir, il lui demanda du regard ce qu'elle avait fait. Toujours sans un mot, elle lui fit comprendre qu'elle n'en savait foutrement rien et suivie sa patronne. Elle n'arrivait pas à se souvenir d'une bêtise qu'elle aurait commise, elle avait seulement surveillé la maman niffleurs et ce toute la nuit.

Contrairement à Rolf, qui avait commencé sa journée avant elle la veille, elle ne s'était même pas endormie, le laissant se reposer en priorité. Il l'avait bien mérité après tout. Néanmoins, elle avait tout de même pris son poste à 16h et il était maintenant presque 7h du matin, elle n'avait pas chômé. Avait-elle alors fait une erreur avant d'aller sur le terrain hier, où à un autre moment ? Hermione avait bien du mal à réfléchir à cause de sa fatigue accumulée.

Une fois sortit de l'entrepôt aux animaux, les deux femmes regagnèrent les étages de leur département ministériel. Atteignant le bureau de Griffacier, cette dernière fit signe à Hermione de s'asseoir avant de fermer la porte et de s'installer en face. Avec sérieux, la responsable du secteur sortit le dossier qu'Hermione avait rempli sur les elfes de Poudlard, ainsi que celui qu'elle avait donné avant cela :

- Les membres du conseil du département ont étudié votre dossier et votre étude de terrain miss Granger sur votre 'association'.

- Vraiment ? s'exclama presque la lionne, surprise que son travail ait déjà été étudié malgré la lenteur habituelle de ce service. Ils ont déjà lu mon travail sur l'AAACTE ?

- Oui Granger, et il s'avère qu'ils ne sont pas contre l'idée de mettre en place une aile spécifique pour le traitement et la supervision des conditions de travail des elfes de maison.

Hermione était sur le point de sauter de joie quand elle vit le regard et la mine sombre de sa patronne. Vu son expression faciale, elle le savait, il y aurait un 'mais' :

- Mais ils ne comptent pas débloquer de fond pour la création de ce service. Autrement dit, bien que votre idée soit clairement prometteuse et dans les mœurs même de notre département, l'idée de devoir débourser des galions pour la mettre en place ne semble pas intéresser les bureaucrates.

En disant cela, la sorcière semblait agacée et la jeune femme comprit alors que ce projet lui tenait à cœur, à elle aussi. Hélas, elles n'avaient pas vraiment de recours, car ouvrir une nouvelle aile dans un département était très onéreux. Quant bien même un secteur spécialisé dans les conditions de travail des elfes seraient sûrement rentable sur le long terme, il fallait commencer par creuser le budget pour un temps indéterminé…

Hélas, quand il s'agissait d'argent, le conseil se montrait implacable. Plutôt découragée, Hermione releva néanmoins la tête en entendant sa cheffe reprendre la parole :

- Il y aurait bien une solution cela dit… marmonna Griffacier en positionnant son menton sur le dos de ses mains qu'elle avait croisées face à elle.

- Et laquelle ? demanda Hermione, intriguée.

- Hum, mais non… je doute que cela soit envisageable, oubliez !

- Dites-moi s'il vous plaît, s'il existe une option, aussi petite soit-elle, il ne faut pas la négliger.

Après un léger silence, Griffacier s'enfonça dans son fauteuil tout en ramenant ses coudes du bureau jusqu'à ses accoudoirs. Ainsi, les mains toujours croisées devant son visage, Hermione ne pouvait voir que les yeux gris et perçants de sa cheffe :

- Il faudrait trouver des donateurs extérieurs.

- Vous voulez dire… comme des sponsors ? vérifia Hermione, étonnée que cela puisse être possible.

- On peut dire ça comme ça, à l'exception que le nom des donateurs ne figure pas sur des pins ou des maillots comme au Quidditch. Et c'est d'ailleurs l'une des raisons qui rend difficile l'ouverture d'un service par ce biais, car mis à part une réduction d'impôt, les donateurs n'ont pas beaucoup de choses à y gagner. Surtout que dans le cas présent, cela risque surtout de les desservir.

Hermione soupira, elle voyait parfaitement où résidait le problème :

- Je comprends oui, souffla-t-elle alors. Pour ouvrir une nouvelle aile, il faut beaucoup d'argent afin de permettre la création d'un cahier des charges complet qui prend alors plusieurs mois à une personne qui ne fait rien d'autre… Puis, il y a ensuite la mise en œuvre de ce dernier, la mise à disposition de locaux et de personnels en plus, sans oublier bien sûr le passage de l'information à la population sur de potentielles nouvelles règles à appliquer. Et bien entendu, ceux qui sont en mesure de donner cet argent sont les plus riches et donc, fort probablement, ceux qui seront le moins à même de vouloir que l'on régule le travail de leurs domestiques…

- Tout à fait miss Granger, vous avez plutôt bien énuméré les obstacles qui nous font face. Pour payer moins d'impôts, les aristocrates préfèrent de loin faire des donations à des services plus conventionnels, comme celui des arts ou des sports.

- Je n'en doute pas, se découragea presque la lionne avant de finalement serrer le point et de reprendre. Néanmoins, je suis certaine que cela vaut le coup d'y croire. Si vous le permettez, j'en parlerai autour de moi ! J'ai plusieurs noms qui me viennent en tête pour avoir un soutien financier Mme Griffacier.

- Il va vous en falloir probablement beaucoup… enfin, si quelqu'un peut s'enorgueillir de connaître du beau monde, c'est probablement vous miss Granger…

Griffacier décroisa alors ses mains et se redressa dans son fauteuil pour mieux observer Hermione dans les yeux :

- Alors c'est d'accord, je vous laisse prospecter. Après tout, qui ne tente rien n'a rien !

Le soir même, la lionne en parla pendant le dîner avec ses amis. Sirius étant le lord héritier de la fortune familiale des Black et de leur empire immobilier sur tout le Royaume-Uni sorcier, il fut le premier à accepter d'investir dans le projet. Pourtant, malgré l'argent que son héritage lui rapportait chaque année, c'était bien loin d'être suffisant.

Harry décida à son tour de participer en donnant sa prime de 'héros de guerre' complète et lui et Ron promirent à leur amie de parler de ceci autour d'eux, en commençant par le ministre lui-même qu'ils devaient voir dans le cadre de leur formation. Cléo, de son côté, promit d'en parler à ses employeurs qui étaient visiblement des amoureux des créatures fantastiques en plus de l'histoire sorcière du pays.

Mis bout à bout, cela permis déjà au projet d'avoir une base, bien qu'elle fut insuffisante… et Hermione le savait. Pourtant, elle garda espoir ! Ce n'était qu'un début après tout et puis, jamais elle n'avait imaginé que son 'association' puisse un jour atteindre les oreilles du ministère, comme quoi tout pouvait arriver, même l'improbable.

D'ailleurs, des choses invraisemblables étaient déjà arrivées à la lionne. S'asseyant à son bureau afin d'écrire à l'homme qu'elle aimait, Hermione eut un rictus amusé aux lèvres. C'était bel et bien sa nouvelle routine du soir qui était la chose la plus insolite dans sa vie, ou plutôt la personne avec qui elle correspondait : Severus Rogue en personne. Mais le plus surprenant résidait dans le fait qu'elle savait qu'elle aurait une réponse dès le lendemain matin, comme toujours depuis plusieurs jours. Il était clairement attaché à elle, du moins elle en avait l'impression.

Après tout cela faisait presque trois semaines maintenant que le maître des potions était retourné à Poudlard, et tout autant qu'ils avaient pris l'habitude de converser quotidiennement par intermédiaire de hiboux postaux. Ainsi, en ce milieu du mois de décembre, la jeune femme expliqua sa très longue journée de travail et les péripéties lors de cette dernière. Elle n'omit pas non plus, malgré la taille déjà conséquente de sa lettre, de lui rappeler qu'elle espérait le voir pour les fêtes… sujet que ce dernier évitait clairement.

Une fois Hedwige envoyée en direction de Poudlard, Hermione enfila la chemise qu'elle avait empruntée à Severus avant de s'allonger. Il se faisait tard et le manque de sommeil se faisait ressentir, hélas elle n'avait pas d'autre choix que d'écrire à cette heure-ci. Le fait que la chouette des neiges se soit arrêtée vers Severus au lieu de Ginny il y avait trois semaines de cela avait fait jaser, il avait donc fallu faire autrement.

Encore aujourd'hui, elle ne put retenir un sourire amusé en imaginant la tête de Severus se décomposer devant les regards insistants des élèves et des autres professeurs face à cette lettre mystère. Ce fut là dessus qu'elle sombra dans un sommeil profond et heureux.

Trois jours plus tard, la lionne n'avait toujours pas de nouvelles concernant les vacances de Noël de Severus. Elle savait qu'il avait en horreur ce genre de festivité, mais ne lui avait-il pas dit qu'il irait à une soirée avec des… connaissances ? Même si elle savait qu'il irait avec Christian, même si elle lui faisait confiance malgré le fait qu'elle était persuadée qu'il n'avait pas tout dit, elle restait honteusement jalouse.

Elle trouvait cela stupide et n'en dit d'ailleurs rien au principal concerné, mais par Merlin lui-même… qu'est-ce qu'elle lui en voulait. Il allait jouer au sorcier sociable avec des personnes qui lui importait visiblement peu, mais il jouait à l'autruche avec elle pour cette fin d'année. Certes, ils n'étaient pas ensemble depuis longtemps, mais tout de même, ne voulait-il pas la voir un minimum ? Hermione en arrivait même à se demander si elle ne se fourvoyait pas sur leur relation justement : en avaient-ils réellement une ? À moins que cela ne fut qu'un jeu ou une expérience pour l'ancien espion.

Bien qu'essayant de se ressaisir et de chasser ces idées de son esprit, le sujet Severus restait sensible, tant et si bien que même Cléo se doutait que quelque chose n'allait pas et évitait au possible d'en parler. Et puis, de toute manière, sa sœur ne savait pas plus qu'elle ce qu'il ferait pour les fêtes visiblement, malgré le fait que la française elle-même restait en Angleterre pour Noël. Elle avait déjà tout prévu et ne rentrerait en France que pour la nouvelle année. Hermione, elle, aurait quelques jours, mais ce n'était toujours pas le cas et le travail ne manquerait pas d'ici ses vacances…

Cela faisait maintenant une demi-heure au moins que la lionne bloquait sur son repas et son binôme du jour, une collègue d'une quarantaine d'année fort aimable, s'inquiéta pour elle. Après s'être assurée qu'Hermione était bel et bien en mesure de continuer sa journée de travail, elles étaient toutes deux remontées au bureau, où Griffacier attendait clairement l'une d'elle. Vu son regard, le plus jeune sut que c'était d'elle qu'il s'agissait, et cela fut vite confirmé :

- Miss Granger, venez avec moi ! dit-elle simplement, plus calmement que d'habitude peut-être, avant de signaler à son autre employée qu'Hermione serait remplacée pour le reste de la journée.

Étonnée mais se doutant que tout cela avait un rapport avec les dons effectués par Sirius, Harry et les quelques autres connaissances de la Gryffondor, elle attendit d'arriver au bureau de sa cheffe. S'installant, elle regarda Griffacier s'asseoir et… lui sourire. C'était presque effrayant, jamais elle n'avait vu sa patronne tourner les lèvres dans ce sens, sauf peut-être dans le cas de ses rictus narquois quand elle avait l'occasion de prouver que quelqu'un avait tort et elle raison :

- Je dois bien avouer, miss Granger, que je vous avais grandement sous-estimée !

- Oh… fit-elle alors sans savoir si elle devait être flattée ou se sentir insultée.

- Trois jours ! Il vous aura fallu trois jours là où même le département des mystères a mis huit semaines pour avoir les fonds pour la remise en fonctionnement de leur salle des prophéties. Vous n'êtes pas sans savoir qu'elle avait subi de gros dégâts il y a quelques années de ça, ajouta-t-elle d'un air moqueur. Et encore, les trois quarts avaient été financés par le ministère lui-même !

- Vous… vous voulez dire que…

Hermione ne trouvait plus ses mots. Pourtant, elle en était sûre, sa supérieure était en train de lui annoncer que les fonds pour l'extension de son département avaient été trouvés ! Ouvrant et fermant la bouche sans réussir à finir sa phrase, la lionne vit la sorcière face à elle s'amuser clairement de la situation avant de dire :

- Un service spécial pour la réglementation du travail des elfes de maison va pouvoir ouvrir miss Granger. Et ce, vous vous en doutez, grâce à vous.

- Je… je ne pensais pas que cela irait si vite. Sirius, enfin, monsieur Black, Harry et mes amis ont bien dit qu'ils en parleraient au ministre et même à l'association des sites historiques d'Angleterre, mais je ne pensais pas que cela suffirait !

- Eh bien, ils ont en effet tous participé, permettant d'obtenir un peu plus de la moitié des fonds à eux tous.

- La moitié ? Mais, et l'autre partie alors ?

- Eh bien, il y a eu deux donateurs supplémentaires qui ont permis de compléter, et même de dépasser, la somme requise. N'est-ce pas merveilleux ?

- Si, si bien entendu ! s'exclama Hermione, ravie et sur une sorte de petit nuage, avant de demander. Et de qui s'agit-il ?

- Une très grande partie vient de 'Pygargue industrie', dit alors Griffacier en souriant toujours.

- Pygargue industrie ? répéta Hermione.

- Vous ne connaissez pas ? s'étonna Griffacier, avant d'expliquer face à la mine gênée de la lionne. C'est un gros groupe, possédant diverses sociétés dans de nombreux domaines. Initialement il s'agissait surtout de divertissements pour les personnes aisées, comme la course équine et l'opéra. Puis, cela c'est développé au théâtre et la musique, avant de se faire une place de choix dans l'édition de livres. Ils sont implantés un peu partout en grande Bretagne et dans les pays de l'est.

Stupéfaite et ne sachant quoi dire, la jeune femme chercha à comprendre comment ce groupe avait pu entendre parler de ce projet. Puis sa patronne continua sur sa joyeuse lancée :

- Le dernier donateur est une société du nom de 'l'opale noire'.

À l'entente de ce nom, Hermione se figea plus encore de stupeur :

- Vous allez bien miss Granger ? Vous êtes bien pâle tout d'un coup ? Oh, c'est sûrement l'émotion je suppose, vous n'êtes là que depuis quelques mois et vous voilà déjà investigatrice d'un nouveau projet qui prend forme à une allure faramineuse, une fois encore grâce à vous. Il va néanmoins vous falloir fournir un travail colossale supplémentaire maintenant, et ce en plus de vos attributions actuelles, mais nous nous arrangerons pour que votre planning…

Hermione n'avait pas vraiment suivi tout le speech qu'avait visiblement préparé sa cheffe de département. Elle n'avait même pas encore pu se réjouir lorsque, en rentrant, elle vit ses colocataires et amis sauter de joie pour elle. Les nouvelles allaient terriblement vite au ministère, surtout quand on s'appelait Potter ou Weasley et qu'on côtoyait régulièrement le ministre en personne.

Il y avait de quoi être joyeux, mais la lionne ne parvint qu'à peine à sourire. Quand on lui demanda alors pourquoi elle était si peu expansive, elle hésita et finit seulement par prétexter une fatigue extrême mélangée avec le choc de la surprise. Au fond, ce n'était pas faux, elle avait juste omis un léger détail…

Les jours suivants, Hermione réussit à se détendre et à se sentir heureuse après s'être convaincue que cela n'était qu'une pure coïncidence. Après tout, son nom ne figurait pas dans le dispositif des dons, les membres du conseil étant bien trop heureux de mettre leur propre nom en avant dans ce projet, elle avait vérifié. En d'autres termes, le fameux établissement controversé avait probablement vu en ce don la possibilité de se faire mousser par les hauts rangs du ministère et pas de lui faire peur à elle personnellement. Néanmoins, elle s'avouait volontiers que ceci était étrange et inquiétant. Si cette société avait vraiment à voir avec Lestrange et des histoires pas nettes en tout genre, savoir qu'elle était dans les petits papiers du ministère était alarmant.

Néanmoins, au vu de la montagne de travail qui venait d'apparaître sur ses bureaux, aussi bien au ministère qu'au square, elle ne put s'angoisser sur ce sujet plus longtemps. L'ouverture d'une nouvelle aile dans un département nécessitait de travailler sur une nouvelle organisation à mettre en place, même si les membres du conseil avaient déjà posé leurs conditions en termes de nombre d'employés maximum et de locaux. Hermione avait donc beaucoup trop à faire pour la création de son secteur et puis, de toute manière, Tonks et ses équipes d'aurores étaient sur le coup ! Cela avançait lentement mais sûrement d'après Harry et Ron, bien que Lestrange restait plus que discrète depuis l'attaque au séminaire.

Le vendredi tant attendu par la plupart des gens arriva enfin : LE vendredi synonyme des vacances de Noël, celui signifiant que la plupart de ses collègues allaient retrouver leurs familles pour les fêtes. Hermione, elle, allait se contenter de travailler assidûment. Elle avait pourtant le temps, encore plusieurs mois devant elle pour finir le cahier des charges final permettant la mise en route du nouveau service, mais elle voulait finir ça rapidement, quitte à travailler aussi pendant les quelques jours de vacances qu'elle avait pu avoir.

De toute façon, elle avait besoin de s'occuper. Elle avait demandé à ses parents de rester en Australie, en sécurité, pour les fêtes. Savoir qu'ils se souvenaient d'elle, même de loin, était amplement suffisant à son bonheur.

Quant à Severus, il allait visiblement passer les vacances à Poudlard, à surveiller les élèves restants au château…

Même si elle savait que Noël se passerait en bonne compagnie, elle n'était pas pour autant moins déçue. Il aurait au moins pu demander à Dumbledore de lui laisser le 25 décembre ou le 1 janvier ! Ruminant tout cela, seule à la maison avec Sirius qui était occupé à gérer son patrimoine, et Merlin savait que c'était fatiguant et fastidieux, la lionne décida d'aller prendre un bain. Elle avait besoin de se détendre au lieu de se triturer l'esprit en réfléchissant si elle devait ou non envoyer le cadeau qu'elle avait trouvé à « l'énergumène asocial qui ne la méritait pas ».

Une fois dans l'eau bien chaude, Hermione ferma les yeux et mit de la musique pour profiter au mieux de ce temps juste pour elle. Pour se faire, elle avait acheté un appareil moldu à pile pour lire les CD. Normalement fait pour être utilisé avec des écouteurs, elle employa un sortilège pour permettre au son d'envahir la pièce entière sans ce dispositif qui risquait de ne pas aimer le contact avec son bain moussant et parfumé. Sous la mélodie entraînante d'un de ses albums de Madonna, la jeune femme chantonnait, bien loin de toutes ses préoccupations.

Cela faisait une dizaine de minutes seulement qu'elle était dans son bain quand elle entendit Sirius monter les escaliers. Elle cessa de chanter un instant, le temps qu'il soit suffisamment loin pour reprendre son chant sans avoir l'air ridicule. Elle espérait d'ailleurs qu'il ne l'avait pas entendu… il avait sûrement déjà bien assez mal au crâne comme ça, à force de vouloir à tout prix ne pas utiliser ses lunettes pour paraître plus jeune.

En souriant à cette pensée, elle reprit sa mélodie en cours de route et chanta de nouveau, quand elle entendit la poignée de la porte bouger. Sursautant, elle couvrit sa poitrine de ses mains, malgré la mousse qui la recouvrait déjà entièrement, et grogna alors :

- Non mais ça ne va pas ? Je suis dans mon bain là je te signale ! s'offusqua-t-elle.

La porte était seulement entrouverte quand elle se stoppa dans sa course. Puis, Hermione entendit une voix familière n'appartenant clairement pas à Sirius :

- Oh, c'est donc toujours la salle de bain ici ? J'ai cru un instant que c'était le 'London Palladium' un soir de concert !

- Severus ! s'exclama Hermione qui se redressa dans son bain pour essayer de voir l'individu par l'entrebâillement de la porte. C'est toi ?

- Oui, c'est moi. Puis-je entrer Madonna ? demanda-t-il sur un ton totalement moqueur.

Hermione lui aurait bien dit d'aller se moquer de quelqu'un d'autre, mais elle fut bien trop heureuse de voir le sombre sorcier entrer dans la pièce. Il referma la porte et, regardant le lecteur CD, il eut un sourire narquois aux lèvres. Tournant la tête vers la jeune femme encore dans son bain, il dit avec un sous-entendu non camouflé :

- Vu ce que nous avons fait la dernière fois, à cinq reprises, je pense que c'est assez malvenu de chanter que tu te sens comme une vierge !

- Tu es venu ici uniquement pour te moquer de moi ? répliqua la lionne, rouge de honte tout autant que d'agacement. Tu parles de retrouvailles !

- Je ne me moque pas voyons, tu as après tout une voix plus mélodieuse qu'une sirène !

- Hors de l'eau ou sous l'eau ?

- Indéniablement sous l'eau, affirma-t-il après néanmoins un instant d'hésitation.

En disant cela, Severus s'était approché de la baignoire et s'accroupit pour être à la hauteur de la jeune femme :

- Je n'ai d'ailleurs pas pu résister à ton chant ! ajouta-t-il en se penchant pour capturer les lèvres de la Gryffondor.

Oubliant qu'elle lui en voulait, elle répondit au baiser avec envie. Elle se sentait si bien, comme si tout le poids qu'elle avait sur les épaules depuis plusieurs jours s'était enfin envolé. Puis quand le maître des potions recula ses lèvres, elle le regarda avec déception, le baiser n'ayant pas été assez long à son goût. Cela ne l'empêcha pas de demander soudainement :

- Mais qu'est-ce que tu fais ici en fait ? Oh et, Sirius est là tu sais, on devrait peut-être…

- Black n'a pas l'intention de monter voir si je me débrouille avec mes valises pour me proposer ensuite son aide. Bien qu'il m'ait paru plus… cordial qu'à l'accoutumé ! dit-il, perplexe. Enfin bref, pour répondre à ta question, je suis ici pour passer la fin d'année avec Cléo. Ma chère sœur m'a demandé de profiter de mes vacances pour les passer avec elle. Il y a au moins une personne qui l'a fait ! ajouta-t-il avec un soupçon de reproche.

- Comment ça, une personne au moins, et moi alors ? s'indigna la lionne.

Severus la regarda dans les yeux tout en gardant un silence agaçant, puis Hermione comprit… elle ne lui avait jamais demandé de passer les vacances avec elle. Elle lui avait souvent demandé ce qu'il comptait faire pendant ses congés, question à laquelle il répondait toujours qu'il ne savait pas, mais jamais elle ne lui avait proposé de le voir. Soupirant alors, elle marmonna :

- Sérieusement, ça coulait quand-même de source que je voulais te voir Severus !

- J'ai appris avec le temps à me méfier de ce qui semblait 'couler de source' Granger. Alors la prochaine fois, demande-le-moi directement si tu veux quelque chose.

Prête à rétorquer qu'il était insupportable, il l'embrassa avec une tendresse surprenante qui la coupa dans son élan. Quand il eut terminé, il se contenta de murmurer à son oreille cette phrase qu'elle aimait tant :

- Tu m'as manqué Hermione.

Jamais elle ne se lasserait de l'entendre lui dire ces quelques mots. L'embrassant à son tour, elle l'attrapa par la redingote et le tira comme elle put jusqu'à elle. Bien entendu, elle savait qu'elle n'aurait jamais la force de le faire basculer dans la baignoire, mais qui ne tente rien…

Puis Hermione le sentit sourire contre ses lèvres avant qu'il ne se redresse légèrement :

- Si tu penses sincèrement que je vais te laisser ruiner ma tenue, c'est que tu ne me connais pas.

- Tu n'as qu'à te déshabiller, proposa Hermione qui rougit d'un coup en se rendant compte de ce qu'elle venait de dire.

Severus souffla par le nez d'amusement :

- Ne sois pas si pressée. J'espère bien m'occuper de toi ce soir ! promit-il sans gêne. Mais pour l'heure, j'ai des valises à déballer et tu as ta peau à réhydrater. Vous ressemblez à un pruneau Granger !

Pour seule réponse, Hermione lui lança un peu d'eau dessus et Severus sortit en ricanant presque. Après s'être entièrement séchée et rhabillée, elle décida de faire poireauter son cher sorcier moqueur et descendit alors pour se servir à boire. Dans la cuisine, Sirius était pour sa part en train de se faire un café :

- Ça va ? demanda-t-elle en voyant la mine affreuse de son ami.

- Oui, ça va ne t'en fais pas. Je commence seulement à saturer de toute la paperasse que le ministère me demande pour justifier de toutes mes dépenses et mes rentrées d'argents. Je ne comprends pas comment certains arrivent à frauder ! Enfin bref, ça avance…

- Ça a l'air encore plus barbant que de remplir un cahier des charges mon pauvre, se moqua la lionne avec bon cœur.

- Ne m'en parle pas ! Tiens au fait, en parlant de truc chiant, tu as de nouveau ton voisin de chambre insociable pour quelques jours.

- Je l'ai croisé en effet, dit-elle simplement sans entrer dans les détails.

- Je suis désolé que tu sois obligée de le supporter. Je lui ai pourtant proposé d'en prendre une autre mais il a refusé d'être éloigné, je cite : 'de la seule pièce qui peut lui permettre de passer une bonne journée'. Et pourtant il passe des heures à se plaindre que ma bibliothèque ne lui convient pas ! grogna-t-il à moitié.

Hermione eut un léger rire tout autant amusé que compatissant et tapota l'épaule de Sirius :

- En même temps, il est vrai qu'il serait temps de racheter des bouquins en meilleur état et plus récents, mais je suis certaine qu'il ne m'embêtera pas. Par contre, ajouta-t-elle par curiosité, tu étais au courant depuis longtemps qu'il allait venir ?

- Cléo me l'a demandé il y a trois jours environ. J'ai donc dit à Kreattur de préparer sa chambre, exactement comme tu l'avais fait la dernière fois. Elle ne t'en a pas parlé ? Vous vous dites tout pourtant… c'en est presque effrayant d'ailleurs !

- Nous sommes des femmes ! Si on en croît Ron, c'est dans notre nature de ne faire que de parler, comme sa mère et Ginny. Mais, je dois avouer qu'elle ne m'a rien dit cette fois-ci. En même temps, je n'ai fait que la croiser ces derniers temps.

- Tu travailles un peu trop, tu devrais freiner un peu Hermione.

- Je te promets d'y réfléchir, au moins pour les fêtes.

Souriant toujours à son ami, Hermione se servit un jus d'orange mais avant de pouvoir remonter, Sirius toussota d'un air gêné :

- Heu Hermione, je peux te demander quelque chose pendant que nous sommes juste tous les deux ?

- Oui, bien sûr ! répondit-elle, étonnée par l'air si sérieux que le maître des lieux venait de prendre.

- Qu'est-ce qu'un homme peut offrir à une femme pour lui faire plaisir à Noël ?...

- Eh bien, ça dépend de la femme en question, dit-elle en essayant de ne pas rire à nouveau. Mais, je suis quasiment certaine que si tu lui prenais quelque chose en rapport avec Merlin, elle serait ravie.

- Merlin ? Pas plutôt Mélusine ? Elle ne jure que par elle ! Enfin, je veux dire… bafouilla Sirius en se rendant compte de sa bourde, ce qui amusa encore plus la lionne.

- Depuis qu'elle est ici, dit Hermione sans faire de réflexion sur la 'bourde' de Sirius, elle s'intéresse beaucoup à l'histoire de Merlin. Sans compter que ses parents sont allés visiter son tombeau en Bretagne et maintenant, elle ne parle plus que de ça.

- Mais oui, maintenant que tu le dis, pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ! Merci Hermione, tu es géniale !

Sirius serra la lionne dans ses bras avant de sortir de la cuisine plus rapidement qu'elle, oubliant son café. Haussant les épaules, elle remonta et remarqua que la porte de la chambre de Severus était entrouverte. Elle toqua tout de même avant de l'ouvrir en grand et le vit en train de ranger ses vêtements à la main :

- Tu sais que tu as une baguette magique ?

- Pourquoi devrais-je gâcher ma puissance magique pour quelque chose que je peux faire sans ? demanda-t-il sans même se détourner de sa tâche.

- Gâcher ? N'est-ce pas là un bien grand mot ? ironisa-t-elle. Un sort de rangement ne demande pas beaucoup d'énergie.

- Je sais bien mais disons plutôt que c'est un vieux réflexe ! répondit-il en tournant cette fois la tête vers la jeune femme. Pendant des années il a fallu que je fasse attention à ne pas épuiser ma magie, au cas où j'aurais à me battre ou à me défendre sur une durée assez longue. Et même moi, je ne peux pas lancer des sorts indéfiniment sans que cela ne me fatigue.

- Tu sais, même si Lestrange est toujours un danger qui court dans la nature, tu risques moins qu'avant de devoir te battre durant des heures entières.

- Je sais… fit-il simplement en attrapant une petite pile de pantalons noirs, mais je n'aime pas employer des incantations idiotes…

- Dans tes cours ? finit machinalement Hermione en riant.

Severus ricana très légèrement lui aussi. Elle adorait le voir craquer, quand il se laissait aller et qu'il montrait un peu de bonne humeur, quand bien même cela ne durait jamais bien longtemps. Finalement, après avoir rangé ses pantalons, il s'approcha d'elle et lui remit une mèche rebelle derrière l'oreille :

- Je vous trouve bien moqueuse Granger.

- Moqueuse ? Moi ? Jamais ! Je suis peut-être un peu cynique, mais c'est tout.

Elle crut un instant qu'il allait l'embrasser mais il ne le fit pas. Il se dirigea seulement vers son bureau et attrapa un livre, celui qu'elle lui avait prêté il y avait un moment :

- Tiens en fait, reprend donc ce livre démoniaque ! Je n'arrive pas à croire que tu aies pu lire ça.

- Pourquoi ?

- De l'inceste, des meurtres, de la traîtrise… et cette mise à mort horrible à la fin ! C'est affreusement barbare Granger !

- Je ne te savais pas si sensible, se moqua-t-elle gentiment.

- Je ne lui suis pas, j'attends même la suite avec impatience maintenant. Mais toi, tu me surprends.

- J'aime beaucoup l'idée d'être surprenante à tes yeux ! minauda-t-elle alors en espérant toujours un baiser.

Se penchant vers elle, le sombre sorcier embrassa enfin la jeune femme, mais sur la joue. Cela semblait l'amuser de ne pas donner à cette dernière ce qu'elle voulait. Hermione sourit néanmoins, elle appréciait qu'il se montre ainsi dans le fond : un tantinet joueur. Elle l'aida alors à ranger ses dernières affaires et tomba sur une chose étonnante :

- Ne touche pas à ça curieuse, dit-il sans même la regarder.

- Je rêve où tu as apporté des cadeaux de Noël ? demanda la lionne, interloquée.

- Albus m'a fait comprendre que je n'avais pas le choix. Soi-disant que cela ne se fait pas d'être invité pour les fêtes sans rien offrir.

Finissant de ranger un tas de livres, il regarda enfin Hermione avant d'ajouter :

- Et puis ça aurait paru louche que je n'apporte que deux cadeaux, pour Cléo et pour toi.

- Tu m'as acheté quelque chose ?

- Je ne te dirais pas ce que c'est, ne fais pas cette tête. Passe-moi plutôt les deux derniers livres qui sont à côté de toi s'il te plaît.

Joyeuse, elle prit les ouvrages mais fit glisser celui du dessus. S'excusant, elle ramassa le bouquin qui s'était ouvert dans sa chute, heureusement sans s'abîmer. Un détail l'interpella une fois qu'elle l'eut récupéré dans ses mains et Severus lui demanda :

- Quoi ? Tu n'as jamais vu un manuel de potion avancé ?

- Oh si, c'est juste le dessin là. Je n'avais jamais fait attention, regarde.

Elle lui montra alors le symbole représentant un rapace aux ailes ouvertes et avec une couronne gravée sur le buste bombé de l'oiseau. Severus regarda et fronça un sourcil :

- C'est seulement le logo de la maison d'édition Hermione, ce n'est pas ce qui est intéressant dans le livre !

- Je le sais ça Severus, souffla-t-elle en lui lançant un regard noir. C'est juste que c'est amusant, je n'avais jamais fait attention à ce détail ! Le 'pygargue'… je ne connaissais pas ce groupe mais ils ont participé à la collecte de fond pour le service que Mme Griffacier m'aide à créer. Tu te souviens, je t'en ai parlé.

- Bien entendu que je m'en rappelle Granger, je n'ai pas Alzheimer ! Et puis, tu es excitée comme une puce à l'idée d'ouvrir cette aile pour tes petits protégés, tu ne parles que de ça.

- Je sais de source sûre que tu apprécies les elfes, alors ne te moque pas.

- Je ne ferai jamais ça, s'offusqua-t-il faussement. Enfin, plus sérieusement, tu seras une responsable de service très efficace et ton idée est excellente. Cela ne me surprend pas que tu aies déjà les fonds nécessaires à sa création.

- Je ne serai peut-être pas responsable tu sais, je ne travaille au ministère que depuis quelques mois alors bon…

- C'est ton service en quelque sorte, c'est toi qui le mets en place et tu travailles dur dessus, c'est dans l'ordre des choses que tu le sois.

- En temps normal oui, sûrement, mais parce qu'il faut normalement des mois, voire des années avant qu'un tel projet puisse voir le jour. Alors que là, cela a étrangement pris trois jours seulement.

En repensant à cela, elle se sentit à la fois flattée et inquiète. Cela allait si vite. Puis elle regarda Severus qui semblait ne pas douter une seule seconde d'elle et sourit avant de se souvenir d'une chose importante :

- Severus, je peux te poser une question sans que tu ne te braques ?

- Je n'aime pas trop les phrases dans ce genre… marmonna-t-il, suspicieux. Mais vas-y toujours !

- Les donateurs pour l'ouverture de cette aile… il y en a donc un que je ne connaissais pas, mais qui est somme toute moins étrange que le second… C'est le fameux établissement où travaillait l'un des cracmols, tu sais, l'opale noire.

Le visage du sombre sorcier ne put dissimuler une certaine inquiétude, malgré le fait que cette stupeur ne fut que passagère. Il voulut apparemment faire comme si de rien n'était, mais elle voulait absolument savoir. Hésitante, la lionne inspira pour prendre un peu du courage sang et or qui était en elle puis finit par demander :

- Severus, d'où les connais-tu et pourquoi sembles-tu si inquiet ? Ne me mens pas s'il te plaît…

Elle ne pouvait pas savoir comment il allait réagir, mais elle espéra simplement qu'il ne s'énerverait pas et ne se braquerait pas de la même façon que la dernière fois où il eut entendu ce nom.

OoOoOoOoOoOoOoO

Note :

Tout d'abord, MERCI à vous lecteurs, pour votre soutient pour le premier tome.

Et voila le début de ce second tome qui, je l'espère, vous intéressera.

Je suis désolée de ne le poster que maintenant mais ma santé ne m'a pas permise de le faire avant.

Néanmoins, je compte bien faire en sorte de publier un chapitre par semaine, comme toujours, à partir de là, hors cas exceptionnels.

A bientôt.