Me voici de retour avec De Retour à Poudlard Tome 4.

Remus et Severus sont enfin libres à tous points de vue: Remus est guéri de sa lycanthropie et Severus est libéré du joug de Voldemort qui a été tué quelques jours plus tôt. Mais lors de cette Bataille, des cicatrices se sont ouvertes et ne sont pas encore refermées. Il leur faudra du temps pour les panser mais ils pourront compter sur l'amour de leur famille et de leurs amis. Pourront-ils vivre enfin une année tranquille ? Quelles aventures les attendent?

Comme Voldemort et les Horcruxes ont été détruits, je me détourne de la saga originale, ayant toujours repris quelques grands axes dans les tomes précédents.

Je continuerai sur la longueur des chapitres du tome 3 environ, ils feront entre 6000 et 7000 mots. Si certaisn me suivent sur ma deuxième fic, ils s'apercevront que le style d'écriture est à peu près similaire mais je tiens quand-même à différencier les deux.

Avant de passer à la suite, je tiens à remercier luxcie qui sans elle,De Retour A Poudlard (DRAP) n'existerait pas. C'est au fil de nos discussions pour les corrections de ses fics Pour l'amour d'un filleul et Le Refuge que cette idée est venue qui m'a également redonné l'envie d'écrire de nouveau sur HP. Ainsi qu'à ma soeur et correctrice NemoBuck qui m'a toujours encouragée et qui a publie une fic intitulée S'aimer malgré les Préjugés.

Enfin, j'ai également une fic qui est en pause actuellement nommée La Nouvelle Vie de Harry Potter ainsi qu'une fic en cours de publication et d'écriture intitulée Cédric et Harry, un amour infini , qui est la suite de Champions, oui, mais pas adversaires centrée sur le couple Cédric/Harry :)

Je tiens également à remercier les lecteurs qui lisent les chapitres, semaine après semaine, depuis un an déjà :) C'est grâce à vous que je continue de vous donner les aventures de Remus, Severus, Harry, Sirius et les autres. Merci à ceux qui m'ajoutent en favoris et qui me suivent ainsi qu'aux lecteurs de l'ombre. Un grand merci à vous *-*

Les chapitres seront toujours publiés à 13h le mercredi :)

Sur ce, bonne lecture ;)


Chapitre 1 : Début de vacances difficile

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17 juin 1996

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L'année scolaire venait de se terminer après de nombreuses péripéties et n'avait pas été de tout repos pour chacune des familles Black et Lupin-Rogue. Sirius Black s'était mis en couple avec sa supérieure, Amélia Bones, avant de rompre puis avait appris qu'elle était enceinte. Voulant protéger la future maman et son futur enfant de Voldemort, il les avait invité au Square Grimmaurd et ils avaient fini par devenir une petite famille. C'est ainsi que Harry Potter, le filleul de Sirius dont il est le tuteur, et Susan, la nièce d'Amélia, s'étaient découverts un lien de parenté après la naissance de la petite Manon Susan Lily Black, les parents ayant voulu intégrer les deux adolescents dans leur nouvelle famille. Le jour-même, Sirius et Amélia apprirent à Harry et Susan qu'ils allaient non seulement se marier mais également qu'ils songeaient les adopter. Après quelques semaines de réflexion, ils acceptèrent. C'est ainsi que pendant les vacances d'avril, Sirius et Amélia se marièrent et adoptèrent Harry et Susan qui prirent le nom de famille de Sirius.

Pendant ce temps, Remus Lupin et Severus Rogue, qui étaient devenus un couple malgré leurs nombreuses années de haine, se marièrent durant l'été précédant l'année scolaire qui venait de s'écouler. Alors que Severus restait sous les ordres de Lord Voldemort étant toujours un Mangemort, Remus demeurait toujours un loup-garou. Severus entreprit alors de fabriquer une potion permettant de guérir son mari mais le jour de la Saint-Valentin qui était également un soir de pleine lune, Severus révéla tout à Remus. Cela avait créé la plus grande scène de ménage qu'ils avaient connu mais ils s'étaient retrouvés et nageaient dans le bonheur.

Mais quelques jours auparavant, lors d'une bataille au Ministère de la Magie, le bonheur des deux familles furent mises à rude épreuve. Harry se fit tué par Voldemort, détruisant ainsi la part de l'âme de l'âme du mage noir qui se trouvait en lui, avant de revenir à la vie alors que Remus, ayant été torturé par Voldemort, perdit l'enfant qu'il portait sans le savoir. Malgré ce drame qui bouleversa les deux familles, cette bataille fit deux victimes supplémentaires : Albus Dumbledore tué par Voldemort avant de se faire tuer lui-même par le frère de Sirius.

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Alors que le soleil se levait sur le Rêve d'été, un jeune homme de quinze ans se trouvait sur la plage, sur un rocher. Brun, les yeux émeraudes, il était de taille moyenne et avait le regard triste. Il avait tout pour être heureux : des parents, deux sœurs, des amis et surtout un petit-ami qu'il aimait énormément. Harry Black esquissa un sourire en pensant au sorcier blond.

Depuis deux mois, il vivait une magnifique histoire d'amour avec celui qu'il avait tant haï pendant presque six ans. Harry l'avait toujours vu comme un élève arrogant, fier, méprisant les Weasley et les Nés-moldus comme sa meilleure amie Hermione. Mais lors des dernières vacances de Noël, alors que les habitants du Square fêtait la naissance de sa petite sœur Manon, Severus avait été appelé d'urgence par le jeune homme pour venir le chercher, vivant un enfer chez lui. Harry avait su quelques semaines plus tard la raison : Draco Malefoy avait fait son coming-out, faisant la honte de son père qui l'avait jeté à la rue. Quand il avait su cela, Harry, qui venait de rompre avec son premier petit-ami, s'était rapproché du Serpentard et de semaines en semaines, leur naissante amitié s'était transformée en amour. Il y avait tant de choses qui les opposaient comme le fait qu'ils étaient tous deux Attrapeurs dans leur équipe de Quidditch de leur maison, qu'ils faisaient partis de deux maisons rivales comme leurs ressemblances : tous deux aimaient les garçons, avaient connu une histoire mouvementée avec leur premier petit-ami et étaient tous les deux Préfets.

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Harry soupira. Il se sentait quelques fois déconnecté du monde réel, sans doute dû à sa récente mort. Le soleil se levait timidement, Harry étant assis sur un rocher sur la plage et regardant l'horizon. Il avait dû se lever car il sentait sa Magie tourbillonner en lui. En allant sur la plage, il avait essayé de contrôler sa magie et y était arrivé après de longues minutes d'efforts. Il n'entendit pas la porte de la maison s'ouvrir ni une personne le rejoindre.

_ Harry ? Que fais-tu dehors à cette heure ? demanda Amélia, sa mère adoptive.

_ J'avais besoin de réfléchir.

_ Tu es bien matinal. Il est à peine 7h.

_ Je me suis réveillé vers 4h et je n'ai pas réussi à me rendormir. Et j'aime bien cet endroit, il est reposant, répondit Harry.

_ Je comprends. Mais à l'avenir, essaye quand-même de te rendormir, tu es en vacances.

_ J'y songerai.

_ Tu veux parler de quelque chose ?

_ Non.

Harry entendit sa mère soupirer et savait qu'elle n'allait pas insister. L'humeur de Harry était encore trop instable pour essayer de le faire parler contre son gré.

_ Et toi ? Pourquoi es-tu debout ? Je croyais que Manon faisait ses nuits maintenant.

_ Ses dents commencent à pousser et elle dort moins bien depuis deux semaines. Je dois aller travailler, je dois présider les procès des Mangemorts arrêtés au Ministère.

_ Oh. As-tu déjà jugé le père de Draco ?

_ Non mais il aura sans doute la même peine que les autres. Sans compter qu'il avait échappé à la première vague d'arrestation en 1981 et qu'il avait juré de ne pas être un Mangemort, il aura une peine plus lourde comme certains de ses amis.

_ Du genre ? demanda Harry, inquiet.

_ Je sais que tu t'inquiètes pour Draco, Harry, mais sache que son père représente un danger pour la communauté sans compter que s'il restait libre, son fils et toi seriez ses premières cibles. Je doute que Lucius Malefoy échappe à la perpétuité.

Harry baissa la tête. Il n'osait imaginer la peine qu'allait avoir son petit-ami. Même si Lucius Malefoy l'avait renié suite à l'annonce de son homosexualité, il n'en restait pas moins celui qui l'avait aimé et élevé.

_ Il aura besoin de ton soutien, conseilla Amélia.

_ Je ne sais pas si j'en serais capable, murmura Harry. Je ne sais même pas me contrôler moi-même alors aider les autres…

_ Cela peut être un bien pour un mal. Aider les autres te permettra de canaliser ton trop-plein d'énergie car cela demande beaucoup d'énergie malgré ce que l'on croit.

_ De toute façon, je ne pourrais rien faire avant la semaine prochaine. Au fait, si papa et toi travaillez en même temps, qui va garder Manon? Car Susan et moi sommes très bien capables de nous garder et nous ne sommes pas habitués à s'occuper d'un bébé!

_ Vous apprendrez si vous le voulez, évidemment ! Et nous verrons en août si vous pourrez la garder une demi-journée tout en ayant un contact avec un adulte au cas où. Pour te répondre, Sirius et moi irons travailler au Ministère une journée sur 2 et nous avons tous les deux notre week-end. Et nous continuerons à travailler d'ici. Il se peut aussi que je doive m'absenter pour des procès ou des urgences sinon Sarah viendra veiller sur Manon.

Harry hocha la tête. Sarah était la femme de Regulus, le frère de Sirius et donc la tante de Harry. Ce dernier ne s'était pas rendu compte qu'avoir été adopté ne lui donnait pas seulement des parents mais également une famille plus conséquente comme des oncles, tantes, cousins, cousines…

_ Je vais te laisser, je dois préparer les dossiers. Et essaye de te changer les idées, d'accord ?

_ Je crois que je vais aller me recoucher, dit Harry en se levant et titubant.

Amélia lui tendit la main qu'il prit et descendit du rocher en sécurité.

_ Cela t'arrive souvent, ces malaises ?

_ Non, c'est la première fois mais ça va aller, je vais prendre mes potions et me rendormir. Passe une bonne journée, maman.

Harry partit et rejoignit la maison. Après avoir pris ses potions, il alla dans sa chambre et s'allongea. Il sombra peu après dans un sommeil léger.

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Quand il se réveilla, le soleil inondait sa chambre d'une lumière vive. Il mit ses lunettes et regarda son réveil. 10h35. Il n'avait pas imaginé dormir aussi longtemps. Il mit ses chaussures et descendit déjeuner. Susan, sa sœur, s'amusait avec la petite Manon qui allait prendre six mois à la fin du mois de juin et Sirius était plongé dans ses dossiers. Il leva la tête quand il vit son fils.

_ Comment vas-tu ce matin ?

_ Un peu barbouillé, remarqua Harry en s'asseyant à table. Je ne sais même pas si je vais réussir à prendre mon petit-déjeuner.

_ Ce n'est pas bon de ne rien manger le matin, dit Sirius. Mais si tu ne le sens pas, je ne te forcerais pas. Amélia m'a laissé une note en me disant que vous aviez eu une conversation ce matin.

_ Si tu veux me dire que je dois en parler à Fiona, je le sais. De toute façon, je n'y échapperai pas, répliqua Harry.

_ C'est pour ton bi…

_ Mais qu'est-ce que vous en savez ? s'exclama Harry, agacé. Ce n'est pas vous qui avez vécu quinze ans avec quelqu'un dans votre corps ! Ce n'est pas vous qui avez effectué vos cinq premières années à Poudlard avec une magie qui n'est pas la vôtre ! Ce n'est pas vous qui vous sentez étranger dans votre corps ! Je ne sais plus qui je suis et personne ne peut m'aider, c'est clair ?

Il se leva et sortit, sentant sa magie prête à déborder. Il retourna sur le rocher où il était assis quelques heures plus tôt et laissa cette fois-ci sa magie déborder. Il vit une légère onde magique sur l'eau et étant assez éloigné de la maison, celle-ci n'eut aucun dégât. Puis il se mit à pleurer.

Comment pouvait-il retrouver confiance en lui ne sachant pas qui il était ? Il avait vécu quinze ans avec une partie de l'âme d'un puissant sorcier en lui et c'était cela qui le terrifiait. Il avait déjà jeté des sortilèges minimes mais qu'en sera-t-il des sortilèges plus complexes comme ceux de métamorphose ? Les sortilèges de Défense Contre les Forces du Mal ? Son niveau était-il celui de Harry ou d'un mélange entre Harry et Voldemort ?

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Pendant ce temps, Susan était restée figée après les propos de son frère.

_ Je ne comprends pas, dit-elle d'une petite voix. Il semblait aller bien à Poudlard, pourquoi est-il aussi mal aujourd'hui ? Même hier soir, il était heureux, nous parlions de cet été, nous nous taquinions…

_ A Poudlard, il était sans cesse entouré. Il y avait sans cesse du mouvement autour de lui. Quand il se retrouvait seul, c'était le soir et il était épuisé. Le reste du temps, les effets de ses potions agissent sur lui. Ici, c'est différent. C'est maintenant que nous devons vraiment faire attention à lui. Il ne doit pas s'isoler trop longtemps, il doit combattre contre lui-même.

Susan soupira.

_ Et pour sa magie ? Comment allons-nous faire ? Il ne peut pas attendre la rentrée !

_ J'ai déjà pris rendez-vous avec un Magicomage. Il nous en dira plus jeudi. Mais je dois en parler avec Harry et je ne sais pas comment m'y prendre.

_ Je vais aller le voir, décida la jeune Poufsouffle.

_ Merci, Susan.

Elle hocha la tête et sortit. Elle vit son frère sur le rocher et vint vers lui. Susan fut surprise de ressentir une onde magique provenir de Harry.

_ Je pensais qu'un débordement magique ferait plus de dégâts que ça.

Harry sursauta et se retourna. Susan lui sourit pendant qu'il descendait du rocher.

_ Que veux-tu dire ?

_ Je sens ta Magie tourbillonner autour de toi. Je pensais que tu aurais eu un débordement magique comme le pense papa mais non. C'est comme si elle te testait.

_ C'est ce que je dis. Je me sens étranger à mon propre corps, à ma propre magie. Je me dis que je devrais peut-être contacter Sainte Mangouste pour voir un spécialiste… mais je ne veux pas ennuyer nos parents, ils n'ont pas que ça à faire et…

_ Stop ! l'interrompit Susan. C'est normal qu'ils se soucient de toi, tu es leur enfant, ils t'aiment et veulent que tu sois heureux ! Papa ne savait pas comment te le dire mais il a déjà pris rendez-vous avec un Magicomage pour ton problème.

Harry la regarda, surpris.

_ Nous voulons tous que tu ailles mieux, qu'on retrouve le Harry qu'on a vu au mariage, à Noël… Mais tu dois aussi accepter qu'on t'aide, Harry. Nous sommes une famille, tu n'es plus seul…

Harry se releva et descendit du rocher.

_ Je sais tout ça mais ça reste encore nouveau pour moi. Maintenant que nous sommes seuls, dis-moi qui fait battre le cœur de ma grande sœur!

La veille, Susan avait avoué à demi-mot qu'elle ressentait quelque chose pour un garçon mais elle n'avait pas voulu révéler l'identité de son coup de coeur.

_ Dans tes rêves ! s'écria Susan en éclatant de rire.

Harry se mit à courir derrière elle. Dans sa course, Susan tomba sur le sable et Harry vint s'allonger sur elle quand une petite vague vint les trouver.

_ Beurk, de l'eau salée, cracha Susan. C'est malin, je suis toute mouillée, maintenant.

_ Pauvre petit blaireau, lança Harry sur un ton ironique.

_ Non mais j'y crois pas ! Il y a dix minutes, tu te morfondais sur toi-même et maintenant, tu te moques de moi ? Ce n'est pas ma faute si nous sommes mouillés !

_ C'est toi qui est tombée !

Susan se releva en ramassant du sable mouillé.

_ Tu veux jouer à ça ? Tu vas perdre, crois-moi !

S'ensuivit une bataille de boules de sable mouillé. Leurs cris et rires durent alertés Sirius qui sortit, la petite Manon dans les bras.

_ Je peux savoir quel âge vous avez ?

Susan se releva, hilare tandis que Harry se prenait une nouvelle boule de sable dans les cheveux. Tous deux étaient méconnaissables avec leurs vêtements mouillés, du sable partout, de la tête aux pieds.

_ On ne fait rien de mal, pouffa Harry en essayant d'enlever du sable de ses cheveux.

_ Vous avez vu l'état de la plage ?

Harry et Susan regardèrent autour d'eux. Hormis leurs traces de pas, des trous s'étaient formés tout au long de l'eau.

_ Désolés, dirent-il d'une voix penaude.

_ Allez vous laver et vous changer. Puis vous essaierez de mettre un peu d'ordre ici avant le retour de votre mère.

Susan se dirigea vers la maison tandis que Harry restait avec Sirius.

_ Je voulais m'excuser pour ce qu'il s'est passé. J'essaye de me contrôler mais parfois, je ne me contrôle pas et…

_ Je comprends, ne t'inquiète pas. Je sais que cela peut arriver mais n'oublie pas que tu nous dois avant tout le respect.

_ Je sais. Susan m'a dit que tu avais pris rendez-vous avec un Magicomage cette semaine…

_ Oui, jeudi à 14 heures. J'irais au Ministère ensuite pendant que vous rentrerez par Magicobus, Manon est trop petite pour le transplanage et la Poudre de Cheminette. Si tu prends tes potions, tout ira bien. Severus doit nous en apporter dans la soirée.

_ Remus sera-t-il avec lui ?

_ Je ne sais pas. Nous verrons bien. Pourquoi cette question ?

_ Parce qu'avant de partir, il m'a semblé apercevoir de la tristesse dans ses yeux. Je me doute qu'il est encore sous le choc mais il fait comme si tout allait bien…

_ Comme toi, remarqua Sirius mettant mal à l'aise Harry. Va te doucher sinon tu auras du mal à te débarrasser de ces grains de sable.

Ce dernier hocha la tête et rejoignit la maison.

_ Tout était bien calme au Square, n'est-ce pas ? Avec ton frère et ta sœur, l'été sera mouvementé. Et encore ils sont seuls, imagine-les avec leurs amis, dit Sirius à sa fille tandis qu'ils rentraient également dans la maison.

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Pendant ce temps, un homme brun entrait dans sa chambre où son mari était encore couché.

_ Remus, tu devrais te lever, ce n'est pas bon pour toi de…, commença Severus Lupin-Rogue.

_ De quoi ? répliqua Remus en se retournant pour faire face à son époux. Je n'ai envie de rien, de toute manière. Comment veux-tu que je retrouve le sourire alors que j'ai perdu notre enfant !

_ Remus, c'était un accident ! Nous n'en savions rien jusqu'à ce que le Médicomage t'ausculte à Sainte Mangouste. C'est moi qui aurait dû prendre les Doloris à ta place, c'est moi que Voldemort aurait dû torturer…

_ Non, tu en as déjà trop souffert l'année dernière, rétorqua Remus en frissonnant.

Il se rappellerait à jamais du jour où il était rentré seul de Poudlard, où il avait dit au revoir à son compagnon sans savoir s'il le reverrait, où il avait vu Severus atterrir dans le salon du Square Grimmaurd à demi-inconscient… Lorsque Voldemort était revenu à la vie, il avait convoqué tous ses Mangemorts et leur avait fait endurer des heures de torture. Remus en savait le moins possible et c'était déjà trop. Savoir qu'un malade mental avait torturé l'homme qu'il aimait lui était insupportable. Il avait même demandé à Harry de fabriquer une potion le tenant éveillé tant que Severus n'était pas revenu. Cela avait duré une semaine avant que Severus ne réapparaisse. Quelques jours plus tard, Remus proposait à Severus de l'épouser.

A ce souvenir, Remus baissa les yeux. Il avait tant voulu fonder une famille avec son mari et ils avaient été à deux noises de vivre la même expérience que son meilleur ami et sa femme. Mais son ventre demeurait vide, plus aucune vie n'existait en lui désormais. Il avait été sot de ne pas être allé voir l'infirmière alors que Severus n'avait pas arrêté de le lui demander car il s'inquiétait de l'état de santé de Remus. Serait-il resté à Poudlard tandis que sa famille courrait un danger mortel ? Aurait-il supporté d'apprendre que Harry avait été tué sans être présent ? La réponse était non et il le savait. Rien n'aurait pu changer le destin. Le destin avait déjà décidé qu'ils n'étaient pas prêts à être parents. Était-ce une bonne chose ? Seraient-ils vraiment prêts un jour ?

_ Remus ? Remus, tu vas bien ?

_ Oui, excuse-moi, j'étais plongé dans mes pensées, répondit Remus avec un faible sourire. Severus, crois-tu que nous ferions de bons parents ? Je veux dire, est-ce qu'on est prêts pour le devenir ? Est-ce qu'on est prêts à élever un enfant ?

_ Remus, tout se fera naturellement quand ce sera le moment, déclara Severus en couvant son mari des yeux. Ne t'inquiète pas, je serai toujours là à tes côtés. Que ce soit moi ou toi qui portera notre enfant, il aura été conçu dans l'amour et c'est tout ce dont un enfant a besoin.

_ En suis-je vraiment capable ?

_ Quoi ? Bien sûr que oui, voyons ! s'écria Severus, abasourdi. Je le vois bien avec Harry, il est comme ton fils.

_ Mais maintenant que Harry a été adopté, je n'ai plus le statut de tuteur. Je ne suis plus rien pour Harry et… j'ai l'impression de l'avoir perdu lui aussi, avoua Remus, les larmes aux yeux.

Severus sentit son coeur se serrer. Au fil de ces deux dernières années, il s'était attaché au jeune homme brun. Il était même devenu son confident quand Harry avait découvert son homosexualité. Jamais il n'avait pensé avoir ce lien avec le jeune sorcier six ans plus tôt. Severus l'avait vu lors de la Répartition au début de l'année à l'école de sorcellerie Poudlard où il enseignait les Potions. Tout ce qu'il avait vu était le sosie parfait de son ancien ennemi James Potter à l'exception des yeux émeraudes que Harry tenait de la femme qu'avait secrètement aimé Severus, Lily. Il l'avait alors haï jusqu'au jour où Severus avait appris qu'un des anciens amis de James Potter allait enseigner à Poudlard. De plus Remus était un loup-garou et en tant que Maître des Potions, Severus devait préparer un breuvage pour que Remus reste le plus lucide possible durant la pleine lune évitant qu'il se montre agressif envers les habitants de Poudlard. Leur haine réciproque s'était peu à peu estompée au fur et à mesure qu'il s'entretenait de plus en plus avec Remus Lupin qui enseignait alors la Défense Contre les Forces du Mal. Puis peu à peu, sa haine s'était atténuée pour laisser place à des sentiments. Si Remus avait eu plus de mal à accepter ses sentiments, leur relation avait bel et bien débuté et rien ne les avait séparé hormis quelques mois plus tôt mais ils s'étaient réconciliés. Fou amoureux de son mari et désirant fonder une famille sans avoir peur que son compagnon ne transmette la lycanthropie à leur descendance, Severus avait créé un remède guérissant ainsi totalement Remus de sa malédiction. Mais le sort s'était acharné sur eux et Remus avait perdu quelques jours plus tôt l'enfant qu'il portait.

Severus s'installa sur le lit et prit son mari dans ses bras qui se mit à pleurer.

_ Laisse-toi aller, c'est normal que tu aies le moral assez bas. Mais nous surmonterons cette épreuve, je le sais. Nous avons surmonté bien pire que ça.

_ Je sais mais… et si je ne pouvais plus porter d'enfant ? Si tu me quittais ? Je ne veux pas te perdre…

_ Tu ne me perdras pas, je te le jure. Et puis je suis là, moi ! Je pourrais les porter, nos enfants ! Et si la potion ne marche pas, nous adopterons. Nous serons parents, je te le jure. Je ne sais pas quand, ni comment mais un jour nous tiendrons un enfant dans nos bras en disant qu'il est notre enfant. Tu te souviens de ce que l'on s'est dit lorsque nous nous sommes mariés ? « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » et j'entends bien mourir le plus tard possible.

Remus étouffa un petit rire dans la chemise mouillée de Severus.

_ Moi aussi, je te rassure. Excuse-moi, c'est juste que revenir ici, après tout ce qui s'est passé est un peu difficile à encaisser. Mais ça va aller, il me faut juste un peu de temps.

_ Je dois aller au Rêve d'été pour apporter les potions de Harry. Viens avec moi, passer du temps avec la famille nous fera le plus grand bien.

_ Tu as raison, cela me fera du bien.

Remus releva la tête et embrassa tendrement son mari.

_ Je t'aime, ne l'oublie jamais, dit ce dernier.

_ Je t'aime encore plus, répondit Remus en souriant. Je vais aller me laver.

Il embrassa son mari puis alla dans la salle de bains. Severus soupira. S'il était heureux d'être débarrasser du mage noir et de son emprise, il ne supportait pas de voir son mari abattu mais il se promit de tout faire pour être à ses côtés car tel était son rôle d'époux.

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Le soir-même, le couple transplana au Rêve d'été. Il était environ dix-huit heures quand ils apparurent. Harry était dehors, sur l'une des chaises longues, occupé à écrire une lettre.

_ Je croyais que les futurs élèves de sixième année n'avaient plus de devoirs, lança Severus. Profite car c'est le seul été où tu n'auras pas de devoirs à faire. Après si tu t'ennuies, je peux te donner des sujets à traiter. A moins qu'il révise ses potions…

_ Très drôle, rétorqua Harry en souriant. J'écris une lettre à Draco vu que nous n'avons pas eu assez de temps pour nous parler en trois heures.

_ Mais c'est déjà très bien, répliqua doucement Severus. Vous ne pouvez pas passer toutes vos journées à parler au travers du Miroir, surtout que vous vous voyez une semaine sur deux. Essayez de vous appeler une heure et demie le matin et l'autre moitié le soir, cela vous permet de vous parler deux fois dans la journée.

Harry haussa les épaules.

_ Les lettres sont très bien aussi. Vous m'avez apporté les potions?

_ Oui, toutes sont ici, triées par noms. Tu devrais demander à Sirius ou Amélia de les mettre sous sortilège de fraîcheur, dit Severus en posant une petite caisse sur la table du jardin.

_ Merci.

Harry se leva et tituba. Remus le rattrapa à temps.

_ Tu es sûr que tu vas bien ? demanda-t-il, inquiet.

_ A peu près. Ma magie vacille en moi donc c'est normal que j'ai des vertiges. J'ai dû me lever trop tôt.

_ Cela t'arrive souvent ? s'interrogea Severus.

_ Ne vous inquiétez pas, Si… papa a déjà pris rendez-vous avec un Magicomage.

_ Si ton père prend les devants, nous sommes rassurés, déclara Remus avec un petit sourire.

_ Et vous, comment allez-vous ? Car je sais très bien que ce ne doit pas être la joie non plus chez vous.

Le couple se regarda, à moitié surpris. Harry avait toujours été présent quand cela n'allait pas dans leur couple, il s'inquiétait pour eux comme s'ils étaient ses parents et cela les touchaient énormément.

_ Lunard ? Servilus ?

Severus soupira. Quand James Potter, Sirius et un troisième élève nommé Peter Pettigrow avaient rencontré Remus et avaient découvert leur secret, les trois amis décidèrent de devenir des Animagi, des sorciers capables de se métamorphoser en animal. C'était un projet extrêmement dur et dangereux sans supervision, peu importe l'âge. Par chance, tout s'était bien passé pour le trio. Aujourd'hui seul Sirius était encore libre et vivant, James étant décédé quinze ans plus tôt assassiné avec sa femme par Voldemort et Peter étant emprisonné pour avoir fait croire que Sirius avait tué douze moldus et lui-même ainsi qu'être le responsable de la mort de James et Lily Potter. Dès lors qu'ils devinrent des Animagi, les quatre élèves usèrent de surnoms : Patmol pour Sirius, Lunard pour Remus, Cornedrue pour James et Queudver pour Peter. Quant à Severus, son surnom avait été donné par les quatre élèves se surnommant les Maraudeurs qui le méprisait. Aujourd'hui, Severus avait accepté ce surnom, n'ayant plus aucune once de mépris lorsque Sirius l'appelait ainsi.

Le père de Harry ne tarda pas à sortir.

_ Tu aurais pu nous dire qu'ils étaient arrivés !

_ Ils viennent d'arriver. Je monte, je vais envoyer ma lettre. A tout à l'heure.

Harry monta avec son matériel laissant les trois adultes seuls.

_ Tiens, vu que ton fils semble être plus intéressé par sa lettre que par son traitement, dit Severus en donnant la boîte de potions à Sirius. Comment cela se passe-t-il avec lui ?

_ Il y a des hauts et des bas. Ce matin, il a piqué une crise et un quart d'heure après, je retrouvais Harry et Susan couverts de sable. On ne sait pas comment s'y prendre, on y va doucement en prenant des pincettes pour ne pas l'irriter. Il y a cependant une seule chose qui le met plutôt de bonne humeur même si on voit un peu de tristesse dans son regard…

_ Draco, termina le couple.

_ Oui. Venez, entrez, je vais mettre ces potions au frais et vous allez bien boire un verre avec nous ?

_ Avec joie.

Ils entrèrent dans la maison et arrivèrent rapidement au salon où Amélia expliquait à Susan comment vérifier la chaleur du biberon.

_ Bonsoir, Severus. Bonsoir, Remus.

_ Bonsoir, dit Susan. Manon, non !

Elle se précipita vers le nourrisson de six mois qui avait pris une baguette, sûrement celle de sa mère.

_ Tu ne dois pas jouer avec ça, ça peut être dangereux, expliqua Susan tandis qu'elle récupérait la baguette. Tu en auras une quand tu auras l'âge mais pas avant.

Remus les regarda un moment avant de s'excuser et de sortir au moment où Sirius revenait de la cuisine.

_ Où est Lunard ?

_ Sûrement dehors, répondit Severus. Il a le moral assez bas depuis ce matin. Il se sent responsable d'avoir perdu le bébé.

_ Je vais lui parler, j'ai une proposition à lui faire.

Sirius sortit, retrouvant son ami sur la plage. Il le rejoignit rapidement.

_ J'ai besoin d'être seul, Sirius.

_ Non, tu as besoin d'être entouré, ce n'est pas pareil. Je te connais, Remus, bien plus que Severus. Certes, tu penses encore au bébé que tu portais mais tu as fait en partie ton deuil. Tu n'es pas du genre à rester bloqué sur quelque chose pendant des jours.

_ Qu'est-ce que tu en sais ? répliqua Remus. Je portais un enfant en moi, Sirius, je pouvais donner un enfant à Severus ! Et maintenant, il n'y a plus rien. Je sens un vide en moi, même si je n'en avais pas conscience. Excuse-moi, je n'aurais pas dû venir. Vous voir heureux avec la petite Manon… c'est au-delà de mes forces.

_ Reste, je t'en prie. Je dois te parler de quelque chose, avoua Sirius. Je pense que tu dois te poser des questions sur les raisons qui nous ont poussées, Amélia et moi, à nommer Regulus comme parrain pour Manon. Pour une seule raison : Harry.

Remus dut admettre qu'il avait mal digéré le fait d'apprendre que Sirius avait nommé son frère avec qui il s'était détesté quand ils étaient adolescents comme parrain de sa fille.

_ Pardon ? Je ne te suis pas ! Quel rapport avec Manon ?

_ Je suis devenu le père de Harry, je ne peux plus être son parrain. Nous avons pensé à des parrains et marraines pour Harry et Susan. Même si Harry va prendre seize ans, il a encore besoin de soutien et je pense que tu es le mieux placé pour prendre ce rôle. Tu as perdu ton rôle de tuteur mais tu aurais plus de poids si tu devenais son parrain. Qu'en dis-tu ?

Remus regarda son meilleur ami, abasourdi.

_ Severus ne m'en voudra pas d'avoir pris ma décision avant de lui en parler. Je ne sais comment te remercier de ce cadeau que tu me fais…

_ Attends, je n'en ai pas encore parlé à Harry puisqu'il faut également que je parle à Molly. Pour Susan, nous avons pensé à Arthur et Mafalda.

_ C'est un très bon choix. Quand comptez-vous leur en parler ?

_ Quand la situation sera plus calme avec Harry donc je pense d'ici trois semaines environ. Je sais que tu avais envie de fonder cette famille avec Severus mais rien ne vous empêche d'y remédier rapidement. Bon je ne vous demande pas de tomber enceint dans les jours qui suivent mais d'ici quelques semaines… Tu m'as dit en plus que la potion de fertilité de Severus donnerait de plus grandes chances de tomber enceint qu'avant.

_ C'est ce que semble penser Severus. Mais comme il a déjà fait un miracle, pourquoi pas deux, pouffa Remus. En tout cas, merci Sirius. Tu m'as redonné le sourire et ce n'était pas gagné.

_ A quoi servent les amis dans ce genre de situation sinon ? Allez, viens, on va retrouver notre famille car tu fais parti de la nôtre, Severus et toi.

Remus hocha la tête et retourna vers la maison avec son ami. Ils retrouvèrent leur conjoint et les trois enfants. Harry discutait avec Amélia et Severus et Susan donnait le biberon à Manon qui commençait à somnoler.

_ Comment s'est passée la reprise du travail ?

_ Super ! s'écria Sirius. Bon, nous travaillions du Square mais revenir au bureau… Je n'aurais jamais cru que j'étais autant attaché à mon poste. Les collègues nous ont acclamés.

_ Parle pour toi, moi, je suis tous les jours dans les salles d'audiences pour juger les Mangemorts qui ont été arrêtés au Ministère et certains chez eux après la déclaration de Regulus, rétorqua Amélia. J'adore mon travail mais c'est un côté que je n'aime pas spécialement. Mais tout le monde a droit à un procès alors…

_ Et tu as parfaitement raison, dit Sirius en l'embrassant.

Remus sourit. Lorsque Sirius avait été accusé à la place de Peter, il n'avait pas eu le droit à un procès et avait été injustement emprisonné pendant douze ans avant qu'il ne s'évade.

_ Des nouvelles de Lucius Malefoy ? demanda Severus.

_ Je vais te donner la même réponse qu'à Harry ce matin, je ne sais pas quand il sera jugé. Mais il encourt la perpétuité, c'est certain.

_ Je ne me faisais pas trop d'illusions non plus. Nous allons devoir être présents pour Narcissa et Draco.

_ Si je le voyais une à deux fois par semaine quand nous ne sommes pas ensemble, il ne serait pas tout seul, marmonna Harry.

_ Tu croyais vraiment que nous allions vous séparer toute une semaine ? lança Severus. Bien sûr que vous allez vous voir entre deux mais pas de là à passer toute la journée chez l'un ou l'autre.

Harry regarda les adultes un à un et sourit.

_ Merci.

_ Vous avez besoin l'un de l'autre pour vous reconstruire, ce serait idiot de vous séparer. Nous avons convenu du mercredi après-midi, annonça Remus. Et pour éviter que vous cachiez l'autre dans une armoire, vous vous verrez à la maison.

Susan étouffa un rire. Harry lui lança un regard courroucé.

_ Avoue que cela serait possible, dit-elle.

_ Et comment aurions-nous fait ? Que ce soit ici ou chez Draco, l'absence de l'un aurait été vite remarquée. Mais je trouve que c'est une super idée.

_ Vous dînez avec nous ? demanda Amélia en prenant sa fille pour la coucher.

Remus regarda Severus qui acquiesça.

_ Susan, Harry, pouvez-vous mettre la table s'il vous plaît ?

_ Oui !

Ils se dirigèrent vers le buffet et sortirent les couverts et la vaisselle. Aussitôt les conversations continuèrent, Sirius parlant de son métier et de son retour au Ministère, Severus, Remus, Harry et Susan racontant les derniers jours vécus à Poudlard.

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Alors que la nuit était tombée depuis quelques heures, un jeune homme blond semblait avoir un sommeil agité.

Draco était en train de courir dans les couloirs du Ministère de la Magie, suivant son petit-ami Harry. Ils étaient accompagnés des amis de ce dernier : Ron et Ginny Weasley, Hermione Granger ainsi que la sœur de Harry, Susan. Ils arrivèrent au bout d'une rangée remplies de prophéties et Harry se saisit de l'une d'elles. Au même moment, ils furent encerclés par huit Mangemorts.

_ Très bien, Potter, dit la voix. Maintenant retourne-toi lentement, gentiment, et donne-moi ça.

_ Harry, ne la lui donne surtout pas, répliqua Draco en se mettant devant lui, sa baguette levée. Qu'est-ce que vous croyiez ? Qu'Harry viendrait seul ? C'est vraiment ignoble d'avoir utilisé les sentiments pour arriver à vos fins. Vous n'avez vraiment aucun scrupule… père.

L'homme qui avait parlé ôta son masque et le visage de Lucius Malefoy apparut. Draco restait sur ses gardes, protégeant au maximum ses amis et son petit-ami.

_ Tu crois que tu peux vraiment nous vaincre, Draco ? Vous êtes six, nous sommes plus de quinze. Vous ne nous échapperez pas. Je te laisse une chance de t'en sortir vivant : rejoins-nous et nous oublierons ce qu'il s'est passé.

Draco le regarda, abasourdi, avant d'éclater de rire.

_ Vous vous fichez de moi ? Jamais je ne remettrais les pieds au Manoir. Vous m'avez bien fait comprendre que je n'étais plus rien pour vous, vous n'êtes donc plus rien pour moi. J'ai trouvé une nouvelle famille qui m'aime comme je suis. Et autant vous le dire tout de suite, je sors avec Harry Black. Votre propre fils contre l'ennemi juré de votre chef…

_ Donne-moi cette prophétie, Potter !

_ Vous êtes bouché ? Il n'y a plus de Potter ici ! s'écria Draco. Vous voulez cette prophétie ?

Il prit la prophétie de la main de Harry.

_ Laisse-moi faire, à trois, attaquez, murmura-t-il faiblement à Harry qui hocha la tête.

_ Regardez-le donnant des instructions à ces immondes traîtres à leur sang et sang-de-bourbe ! dit une voix féminine. Draco, ne sois pas stupide et rejoins-nous.

_ C'est vous qui êtes stupides de croire que je vous obéirais. Vous voyez cette prophétie ? Je pense que votre Maître n'appréciera pas cela.

Il lâcha la boule argentée qui vint se fracasser sur le sol répandant une légère fumée entre Lucius et les six adolescents.

_ Trois ! hurla Draco en lançant un sortilège de Stupéfixion devant lui.

_ Suivez-moi ! cria Harry.

Les sorts fusèrent et s'enchaînèrent. Dans la course, Hermione fut touchée par un sortilège et perdit l'équilibre. Ron et Susan l'aidèrent à marcher tandis qu'elle semblait souffrir de sa cheville. Soudain, Draco fut propulsé en avant.

_ DRACO ! hurla Harry. Lâchez-moi !

Draco tourna la tête et vit que Ginny et Ron le retenaient tandis que son père s'avançait vers lui. Draco se releva.

_ Tu m'as fait perdre assez de temps comme ça. Endoloris !

Draco se jeta sur le côté et répliqua par le maléfice d'Entrave que son père déjoua facilement.

_ Est-ce tout ce que tu peux faire ?

_ Oh non ! Mais vous dîtes que vous êtes une quinzaine, or je ne vois que six d'entre vous. Nous sommes à égalité et six petits adolescents ont réussi à battre neuf d'entre vous. Stupefix !

L'éclair rouge fut déjoué par Lucius mais il resta immobile. Draco tourna le regard et vit que Hermione, Harry et Susan avaient leur baguette levée. Il esquissa un petit sourire et hocha la tête. Il allait venir vers eux quand il fut pris de douleurs atroces.

_ Noooooooooooooooooooon ! Arrêtez ! Arrêtez !

_ Draco, réveille-toi, Draco !

_ Non, non…

_ Draco, dit une voix ferme à côté de lui en le secouant légèrement.

Le jeune homme de seize ans ouvrit les yeux, haletant. Sa mère se tenait près de lui, inquiète. Draco regarda autour de lui et se souvint qu'il se trouvait chez lui, au Manoir, dans sa chambre tapissée aux couleurs de Serpentard.

_ Je suis… désolé, mère… Je ne voulais… pas vous réveiller…

_ Tu semblais agité et tu prononçais souvent ton père…

_ Je n'ai plus de père, répliqua Draco fermement.

_ Je t'ai amené un verre d'eau et une dose de potion de sommeil sans rêves que Severus m'a envoyé dans la journée. Nous en reparlerons demain, dit Narcissa.

Elle déposa un baiser sur le front de son fils et allait sortir quand celui-ci la retint.

_ Merci, mère.

_ Rendors-toi et repose-toi surtout.

Elle ferma la porte et Drago but le verre d'eau puis soupira. Depuis les événements au Ministère, il ne cessait de revivre cette scène, souvent durant la journée où il était seul, où il pouvait laisser son esprit vagabonder. Mais la plus douloureuse était celle où il avait vu son petit-ami se faire tuer. Il essaya de ne pas y penser et but la potion. Il tomba rapidement dans les bras de Morphée jusqu'au petit matin.

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Voici pour le premier chapitre de ce tome 4 :) Qu'en avez-vous pensé ?

Dès la semaine prochaine et un chapitre sur deux, je vous laisserai avec une petite question. Vous êtes libre d'y répondre ou pas, cela me permettra d'être un peu plus proche de mes lecteurs :)

Je vous dis à la semaine prochaine avec le chapitre 2 intitulé "Changements"

Prenez soin de vous et de vos proches, bonne fin de semaine ;)