Twilight appartient à S. Meyer

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Nous la remercions de nous avoir donné la permission de traduire

Rien ne nous appartient sauf la traduction

Cette fic contient un langage cru et certains chapitres ne peuvent pas convenir à un public jeune


CHAPITRE 1 : BELLA

...

- Lundi 2 juillet -

Phuket, Thaïlande

L'air était chargé de chaleur et je m'éventais inutilement le cou. Trois mois en Thaïlande et je n'étais toujours pas habituée à l'humidité. Jess me regarda et laissa échapper une courte inspiration.

"Cette chaleur est une salope," pleurnicha-t-elle. J'opinai. Ses cheveux bouclés étaient en mode frisottis alors que la journée devenait de plus en plus chaude.

"Tu voulais venir en Thaïlande."

"Pourquoi ça, déjà ?" se demanda-t-elle, me faisant aboyer de rire.

"Ce que je me demande, c'est pourquoi j'ai décidé de me joindre à toi. J'aurais dû partir au nord pour l'été." Je secouai la tête et me levai. "Peu importe, nous sommes ici maintenant." Je regardai autour de la petite pièce que nous avions louée pour absolument rien tout l'été et je soupirai.

Les murs étaient crasseux, avec des morceaux de poutres apparentes là où le pauvre substitut de cloison sèche avait été appliqué à la hâte. Le sol gémissait sous nos pieds et il y avait toujours des insectes qui bourdonnaient dans la pièce, même si nous faisions attention à ne pas les laisser entrer. Je me retournai vers Jess et fis un signe de tête vers la porte à peine visible. "Sortons d'ici et allons chercher quelque chose à manger."


Le marché grouillait d'activité lorsque nous y arrivâmes. Il y avait les clients habituels - des agriculteurs locaux et des familles à la recherche d'ingrédients frais. Il y avait même quelques clients étrangers tout à fait évidents - des touristes pointant du doigt toutes les choses étranges et étonnantes que le marché avait à offrir. J'espérai brièvement ne jamais avoir l'air d'une touriste, avec leurs yeux écarquillés et leurs exclamations sur les plus petites choses. Je ne me sentais pas comme une touriste mais comme une voyageuse.

"Ma vieille, j'en ai marre de cette nourriture," grommela Jess quand nous passâmes devant un stand couvert de fruits exotiques. Je lui lançai un regard amusé.

"Tu préfères les hamburgers frites ?" la taquinai-je. Jess roula les yeux et rit.

"Non, pas particulièrement. Je pensais aller vers l'ouest en Inde ou peut-être vers le sud en Australie." Elle haussa les épaules. "Un peu comme où le vent me porte je suppose."

Je hochai la tête, en comprenant. J'étais allée en Inde et en Australie plusieurs fois auparavant et je n'avais pas trop envie de refaire les mêmes choses. Il semblait que notre voyage de deux mois en Thaïlande serait tout pour Jess et moi, pour le moment du moins.

"Et toi ?" demanda-t-elle. Je me retournais pour la regarder et j'étais sur le point de dire que je n'étais pas sûre, quand je tombai directement sur un corps très dur. Je laissai échapper un "omph" et tendis la main pour me stabiliser sur les bras de l'homme. Il était grand, très grand, avec de longs cheveux blonds attachés en queue de cheval. Il était très séduisant, avec une mâchoire large et forte, des yeux bleus scintillants et une cicatrice sur le côté du visage qui racontait des histoires de danger et de frisson.

"Salut," dis-je, surprise par notre rencontre abrupte. Il me tenait dans ses bras et je devais admettre que ce n'était pas un mauvais endroit où être.

"Salut," gloussa-t-il, et le son gronda en moi. "Tu vas bien ?"

Je hochai la tête, appréciant son accent australien. "Très bien, en fait. Merci."

Il sourit et sa fossette droite me fit un clin d'œil. J'avais le sentiment que la gauche l'aurait fait aussi s'il n'y avait pas eu cette cicatrice.

"Vous allez dans une direction particulière, mesdames ?" demanda-t-il, ne me lâchant toujours pas. Jess secoua la tête.

"Je prends juste mon petit déjeuner," expliqua-t-elle. L'homme opina.

"Ça vous dérange si je me joins à vous ?"

"Pas de problème" acceptâmes-nous ensemble. "Je suis Jess, voici Bella."

Il me sourit à ce moment-là et je sentis un tiraillement au fond de mon ventre.

"Bella." J'aimais la façon dont il prononçait mon nom. Quelles autres choses pourrait-il faire avec sa bouche ? Les possibilités m'excitaient. "Je suis James," se présenta-t-il. Jess et moi lui sourîmes et finalement il me relâcha, à ma grande déception. "Eh bien, mesdames, montrez le chemin."


James était incroyable. C'était un surfeur de classe mondiale et il partait pour les Fidji demain. Il a suffi qu'il me demande une fois de le rejoindre pour que j'accepte. Je n'étais jamais allée aux Fidji et je n'avais aucune idée de comment surfer, ce que James avait promis de m'apprendre. C'était une fantastique opportunité. Un mois entier en colocation avec ce magnifique surfeur australien ? Oui, je veux bien.

Après le petit-déjeuner, James et moi prîmes des dispositions pour que je m'envole avec lui dans la matinée pour Fidji et Jess décida de descendre en Australie et de se trouver un Australien. "J'ai toujours voulu un amant en dessous de l'équateur," elle me fit un clin d'oeil et je ris.

"Ils sont plutôt géniaux." Je jetai un coup d'œil à James qui était toujours assis devant un ordinateur dans le petit cybercafé que nous avions trouvé. Jess suivit mon regard.

"Tu es une salope chanceuse," dit-elle sans réelle ardeur. "C'est réglé. Je pars à la recherche du mien."

Je me retournai et lui fis un sourire. "Je vais te donner le numéro de ce type que j'ai rencontré la dernière fois que j'étais à Melbourne," dis-je en sortant mon téléphone. "Tyler. Il était très amusant et il te fera passer un bon moment."

Jess se réjouit à la pensée que je lui laisse un contact. J'envoyai un message rapide à Tyler pour lui dire qu'il risquait d'avoir des nouvelles d'une de mes amies avant de remettre mon téléphone dans ma poche.

"Tu es vraiment la meilleure," dit Jess, en sortant son téléphone. Elle enregistra le contact et leva les yeux vers moi. "Je suis si heureuse que nous nous soyons rencontrées dans ce train."

Je souris à ce souvenir. Jess et moi ne nous connaissions que depuis deux mois mais nous nous étions tout de suite entendues. Nous nous étions rencontrées dans un train au Bangladesh et, nous reconnaissant comme les deux seules anglophones, nous nous étions assises ensemble pour parler.

En descendant du train à Dhaka, nous avions décidé de voyager ensemble pendant un certain temps. Jess est photographe et son emploi du temps flexible s'accordait bien avec mon emploi du temps d'écrivain de voyage. Nous étions arrivées en Thaïlande une semaine plus tard et nous y étions depuis.

"Très bien, nous sommes prêts," dit James, interrompant mes pensées. Je le regardai et souris. Il était vraiment sexy.

"Super," dis-je. " Je dois rassembler mes affaires et dire au revoir à quelques personnes aujourd'hui mais je peux te retrouver à l'aéroport demain matin," proposai-je. James acquiesça.

"Parfait, je dois aussi m'occuper de certains trucs." Nous nous levâmes tous et sortîmes dans la rue. "C'était agréable de te rencontrer Jess," dit-il en la regardant. Elle hocha la tête. "Tu es sûre que tu ne veux pas venir avec nous ?"

Jess secoua la tête avant qu'il ait fini de parler. "J'irai à Melbourne je pense," elle me regarda et James opina.

"J'ai beaucoup de famille à Melbourne. Fais-moi savoir si tu as besoin de quelque chose là-bas."

Elle lui fit un sourire. "Je le ferai."

Je me tournai vers James. "Je te retrouve à l'aéroport demain matin ?" demandai-je. Il fit oui de la tête.

"On se revoit là-bas, ma belle."

Je souris quand il se pencha pour m'embrasser. Il avait le goût épicé de la nourriture que nous avions mangée et salé comme la mer. J'avais hâte de passer un peu de temps seule avec lui.

James se leva et nous salua en se retournant pour partir. A côté de moi, Jess laissa échapper une longue expiration.

"Merde…" marmonna-t-elle.

J'étais d'accord avec elle. Nous nous regardâmes et éclatâmes en rires. "Allez," dis-je en remuant la tête. "Allons faire la fête."


- Vendredi 3 août -

Forks, Washington

"Où vas-tu, chérie ?"

Je détournai mon regard de la vitre à ma droite et me tournai pour regarder le camionneur rondouillard. Il avait un ventre de buveur de bière et portait un maillot de corps blanc sale avec une casquette des Mariners sur la tête. Il avait l'air fatigué mais le sourire qu'il m'offrit était authentique, alors je fis de même.

"Déposez-moi juste au milieu de la ville. Je marcherai à partir de là."

Dave, le chauffeur, me regarda d'un air sceptique puis observa dehors la pluie battante.

"Tu es certaine ?" demanda-t-il. Et je lui fis un signe de tête.

"Oui, je suis de Washington. J'ai l'habitude de la pluie." Je soulevai les épaules. "C'est aussi une toute petite ville. Je serai à la maison en cinq minutes."

Dave acquiesça et conduisit son énorme camion forestier à la limite de la ville de Forks. Il continua une minute de plus puis s'arrêta à la station service.

"C'est bon ?" demanda-t-il. J'opinai et récupérai mon sac usé sur le plancher de la cabine.

"Ouais, parfait. Merci de m'avoir emmené, Dave."

Il m'offrit un autre sourire. "Sois prudente, chérie. Il y a des gens assez dangereux par ici. L'auto-stop est assez dangereux." Il passa une main sur son menton barbu en parlant et je pus voir l'inquiétude honnête dans ses yeux. Je lui fis un grand sourire.

"Le danger rend la chose encore plus excitante," le taquinai-je. Il rit et je lui fis un dernier sourire avant de sortir du camion. Je regardai Dave quitter la station-service et continuer sa route hors de la ville. J'accrochai mon sac à dos sur mon épaule, remontai ma capuche et commençai à marcher vers la maison.

Je n'avais pas menti quand j'avais décrit Forks à Dave. La ville était incroyablement petite et on pouvait aller à peu près partout en dix minutes à pied.

Je n'y étais pas retournée depuis environ neuf mois mais rien n'avait changé en mon absence.

Même la maison de Charlie avait l'air aussi minuscule et lugubre qu'à l'accoutumée quand j'y arrivais enfin. La lumière dans le salon était allumée et il y avait un pick-up noir dans l'allée que je reconnus comme appartenant à Sue, la petite-amie de mon père. Prenant une profonde inspiration, je montai les marches et arrivai sur la terrasse couverte, sortant ma clé et déverrouillant la porte.

L'intérieur sentait le chili et la bière et les éclats de rire et la chaîne de sport remplissaient l'air. Je souris en entrant, déposant mon sac près de la porte d'entrée et me débarrassant de ma veste et de mes chaussures mouillées.

"Papa ?" appelai-je, en me dirigeant vers le salon.

"Bells ? " Papa était devant moi en une fraction de seconde, l'air surpris.

"Salut," lui dis-je en lui affichant un petit sourire. Papa m'enveloppa dans une étreinte qui sentait le chili, la bière et la forêt.

"Je ne savais pas que tu rentrais aujourd'hui," dit-il en s'éloignant pour me regarder. Je haussai les épaules.

"Moi non plus," dis-je. "J'étais juste à Seattle pour rencontrer mon éditeur et j'ai pensé que ce serait bien de passer par ici pendant que je suis en ville."

Papa hocha la tête, se déplaçant pour me laisser entrer dans la cuisine. "Je suis content que tu sois passée. Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis un moment."

Je fis un geste en me sentant coupable. J'avais été vague la dernière fois que nous avions parlé. Ce n'est pas que j'étais gênée par mes choix de vie mais mon père était chef de la police et un anxieux naturel. En général, il était plus facile de lui raconter mes aventures après coup, lorsque j'étais en sécurité et devant lui.

"Tu as faim ? Sue vient de faire du chili."

J'acquiesçai et allai dans la cuisine. "Ça sent très bon."

Après s'être fréquentés pendant quelques années, Sue et mon père avaient finalement emménagé ensemble l'année dernière. J'avais été soulagée d'apprendre qu'ils cohabitaient.

J'avais connu Sue presque toute ma vie et j'avais toujours aimé son énergie calme et gentille. Bien que je sois très indépendante, je m'inquiétais constamment que mon père soit seul. Quand il m'a dit que Sue et lui avaient emménagé tous les deux, j'avais eu l'impression qu'un poids énorme m'avait été enlevé.

"Regarde ce que le vent a apporté," plaisanta papa quand nous arrivâmes dans la cuisine. Sue se retourna pour me regarder et m'accueillir avec un sourire.

"Bella. C'est bon de te voir !" Elle s'approcha pour me faire un gros câlin. Elle aussi sentait le chili et la bière mais en plus doux.

"Toi aussi, Sue." Je l'embrassai en retour.

"On a encore du chili pour Bells ?" demanda papa en fouillant. Sue me lâcha et fit oui de la tête.

"Bien sûr. Je vais t'en chercher tout de suite."

"Bells, que veux-tu boire ?" Papa ouvrit le réfrigérateur pour me montrer la sélection. Il n'y avait pas beaucoup de choix.

"Une bière," lui dis-je, en m'asseyant à la table de la cuisine. Papa en sortit une et me la tendit. Il prit la sienne et s'assit à la table en face de moi.

"Alors, gamine, où étais-tu cette fois ?" demanda-t-il, en décapsulant sa bière. Je fis de même et en pris une gorgée. Sue posa un bol de chili chaud devant moi avec une tranche épaisse de pain de maïs. Je lui adressai un sourire et commençai à manger.

"Partout," marmonnai-je. "Je viens juste d'arriver des îles Fidji."

Papa et Sue eurent l'air surpris.

"Je croyais que tu étais en Chine ?" demanda Sue, assise à côté de papa. Je secouai la tête.

"Je l'ai été... pendant environ trois mois. Ensuite, je suis allée au Tibet puis au Népal pendant quelques semaines avant d'atterrir dans le nord de l'Inde. Quand je traversais le Bangladesh, j'ai rencontré cette fille, Jess. Je crois que je t'ai parlé d'elle au téléphone..." dis-je en désignant papa. Il opina du chef.

"Bref, on a décidé de partir en Thaïlande pour quelques mois. Elle est photographe et c'était vraiment facile de travailler et de voyager avec elle. Pendant que j'étais en Thaïlande, j'ai rencontré un gars, James, qui allait aux Fidji pour faire du surf. Il m'a proposé de me donner des cours et comme je n'étais jamais allée aux Fidji, cela m'a semblé être une excellente occasion, alors j'y suis restée un mois environ."

Papa, stoïque comme toujours, prit une gorgée de sa bière au lieu de parler. Sue s'éclaircit la gorge, l'air un peu perdu. "Tu as fais tout ça ?" demanda-t-elle. Je fis oui de la tête, en prenant une grosse bouchée de chili.

"Alors, tu es une surfeuse de classe mondiale maintenant ?"

Je rigolai en entendant le fils de Sue, Seth. Je levai les yeux de mon bol et lui fis un signe de tête quand il entra dans la cuisine.

"Pas de classe mondiale… mais plutôt pas mal."

Seth rit et s' installa sur le dernier siège libre de la table.

"C'est bon de te voir B," dit-il.

"Toi aussi, Seth."

"Alors, Bells, combien de temps restes-tu en ville ?" demanda papa. Je le regardai. Papa était aussi conciliant qu'un parent peut l'être avec mon style de vie. Je pouvais voir que cela l'inquiétait d'avoir son enfant unique qui courait autour du globe et qui vivait généralement avec des étrangers mais il me faisait confiance et je faisais de mon mieux pour m'assurer de lui donner suffisamment de nouvelles pour ne jamais violer cette confiance.

"Je ne suis pas sûre. Mon éditeur était ravi du travail que j'ai fourni récemment. Elle pense qu'il y a assez de matière pour un livre." Je fis une pause et bus une gorgée de ma bière. "Elle voulait savoir si je serais disposée à tenter quelque chose comme ça."

Sue fut radieuse. "Oh, quelle merveilleuse opportunité !" s'écria-t-elle. "Dès que tu auras publié ton livre, je m'assurerai que mon club de lecture le lise. Les filles l'adoreront."

Toujours d'un grand soutien, Sue me prouvait une fois de plus à quel point elle était une personne gentille. Ses paroles me firent chaud au cœur. Bien que papa ne se soit jamais opposé verbalement à mes voyages, je savais que cela le stressait. Savoir que Sue me soutenait m'aidait. Peut-être qu'elle parlait à mon père quand je n'étais pas là.

"Où vas-tu ensuite ?" demanda Seth. Je le regardai et fis un large sourire

"Aucune idée. Tu as une fléchette ? On pourrait la lancer sur une carte," dis-je en le taquinant. Seth rit. "Non, je ne sais pas où je vais aller. Je suppose que je vais devoir chercher et voir où le prochain vent me mènera."

Papa acquiesça. "Eh bien, où que ce soit, je suis content que tu sois revenue nous voir. Ça fait trop longtemps, Bells. Tu nous as manqué, mon petit."

Je souris à papa, en repoussant mon bol vide.

"Oui, vous m'avez tous manqué aussi."

Nous discutâmes quelques minutes de plus avant qu'un bâillement ne me force à admettre que j'étais épuisée. Je débarrassai ma vaisselle et finis ma bière. J'essayai d'aider Sue à nettoyer mais elle me fit signe de ne pas le faire et demanda à Seth de l'aider à la place. "Tu dors, je suis sûre que tu es épuisée." Sue me serra gentiment dans ses bras et je lui rendis son étreinte, reconnaissante. Je leur souhaitai bonne nuit à tous les deux et je m'arrêtai en passant devant mon père qui s'installait dans le salon. Il fit un signe de tête vers une bibliothèque près de la porte. "Ton courrier est là," dit-il en prenant la télécommande. Je hochai la tête et me tournai vers la bibliothèque, saisissant la pile d'enveloppes qu'il avait laissée pour moi.

"Merci papa."

Il grogna et je levai les yeux vers lui. "Tu es prudente, n'est-ce pas, Bells ?"

Je fis une pause en feuilletant le courrier et fronçai les sourcils. "Tu sais que oui, papa."

Il laissa échapper un petit soupir. "Tu sais que je m'inquiète pour toi, ma chérie. Tu as voyagé dans le monde entier depuis que tu as obtenu ton diplôme. Tu ne t'en lasses jamais ?"

Je l'arrêtai avant même qu'il ait fini de parler. "J'aime ma vie. J'ai rencontré des gens étonnants et fait des choses extraordinaires. J'ai vu des choses que je n'aurais jamais pu imaginer. C'est une bénédiction."

Papa soupira. "Je sais. Je sais que c'est dans ton cœur de voyager, Bells. Tu as trop de Renée en toi."

Je haussai les sourcils en le regardant. "Je ne peux pas dire si c'est une insulte."

Papa secoua immédiatement la tête. "Ta mère était beaucoup de choses, Bella mais elles n'étaient pas toutes mauvaises."

Je bougeai sur mes pieds. Ma mère nous avait quittés quand j'avais sept ans. Elle était partie et n'avait plus donné signe de vie depuis. Je ne lui avais jamais pardonné cet abandon.

"Tu as de l'argent ?" demanda Papa, sentant l'endroit sombre dans lequel son commentaire m'avait laissé. Je fis oui de la tête.

"Je vais bien," dis-je en me concentrant sur lui. "Mon écriture se porte bien et je suis généralement capable de trouver des petits boulots lorsque je voyage," l'assurai-je.

Papa se gratta le menton. "Bien, bien. Tu sais que si jamais tu es dans le pétrin, Sue et moi sommes là pour toi. Peu importe où tu es."

Je me penchai vers lui pour l'embrasser sur la joue. Je souris à la rougeur qui montait dans son cou à la démonstration d'affection.

"Je sais, merci papa."

Il se racla la gorge sans se sentir à l'aise. Je tapotai son épaule. "Je vais prendre une douche et dormir un peu," lui dis-je.

Papa hocha la tête. "Bonne nuit, Bells. Je suis content que tu sois à la maison."

Je lui souris en me glissant dans l'escalier.


- Samedi 4 août -

Forks, Washington

Je fus réveillée par la sonnerie de mon téléphone. Fronçant les sourcils, je le cherchai à tâtons dans mon lit, je l'avais perdu dans mes draps lorsque j'étais tombée de sommeil hier soir. "Allô ? gémis-je.

"Bella, Baby, c'est Tanya."

Je clignai des yeux et m'assis en me frottant les yeux. "Hey," bâillai-je. Elle se mit à rire.

"Désolée de t'appeler un samedi matin. Je n'ai pas l'habitude que tu sois dans le même fuseau horaire que moi."

Je ricanai et passai une main dans mes cheveux. Je m'étais endormie avec les cheveux mouillés et ils étaient tous emmêlés maintenant.

"Ce n'est pas grave. Qu'est-ce qu'il y a ? "

En arrière-plan de l'appel, je pouvais entendre Tanya taper en même temps qu'elle parlait. "J'ai parlé avec les gros bonnets d'en haut et j'ai appelé mon amie éditrice, tu te souviens je t'ai parlé d'elle, Angela ? Je lui ai fait une proposition de livre et elle est partante, Baby. On est toutes partantes."

Je clignai des yeux. Tanya et moi n'avions parlé qu'hier de la possibilité que j'écrive un livre. J'étais habituée à ce que ma vie aille vite mais là, c'était complètement inattendu.

"Waouh, ok, alors, qu'est-ce que ça veut dire ?" demandai-je. Tanya cliqua sur son ordinateur.

"Nous avons des documents contractuels que je vais t'envoyer. Je veux que tu travailles sur un plan et un premier chapitre pour assurer tout le monde qu'on a vraiment quelque chose qui vaut la peine d'être développé."

Je hochai la tête et pris un stylo sur ma table de chevet. Je trouvai un vieux billet d'avion dans mon sac à main et griffonnai mes notes au dos de celui-ci. "Quelle est ma date limite ?"

"Je sais que tu as l'habitude d'écrire à ton rythme mais j'ai dit à tout le monde que nous aurions quelque chose pour eux le 1er septembre. Tu crois que tu peux faire un plan d'ici là ? Le chapitre n'a pas besoin d'être parfait, juste un échantillon de ce qui est à venir."

Je clignai des yeux. Moins d'un mois ?

"Hum, oui. Ok, je vais voir ce que je peux faire."

Tanya fit un bruit d'approbation.

"Tu es la meilleure, Bella. Bien sûr, ne t'inquiète pas de tes missions habituelles pour le moment. C'est ta seule priorité. Je t'envoie les papiers du contrat maintenant. Regarde-les. Ils ont accepté de te payer pour ce mois-ci et une fois que ta soumission de septembre aura été examinée, nous pourrons signer l'accord pour le livre."

Je plissai les yeux et avalai de travers. "Juste comme ça ?"

Tanya rit. "Juste comme ça. Je t'avais dit, lors de notre première rencontre, que nous serions une force imparable."

Je ris. J'avais rencontré Tanya il y a quatre ans, quand je m'étais retrouvée coincée à Madagascar. J'étais complètement fauchée et sur le point de céder et d'appeler mon père pour qu'il m'aide à m'en sortir, lorsque nos chemins s'étaient croisés. Nous nous étions tout de suite entendues, et trois jours plus tard, elle m'avait offert un travail d'écriture. Elle a été ma bouée de sauvetage depuis.

"Ok, bébé. Le contrat est dans ta boîte de réception. Regarde-le, fais-moi savoir ce que tu en penses. Tu resteras dans l'État pendant un moment ?"

Je haussai les épaules, même si elle ne pouvait pas me voir. "Je ne suis pas sûre. Je te le ferai savoir."

"Ça me paraît bien. On se parle bientôt, d'accord ?"

J'acceptai et nous raccrochâmes. Immédiatement, j'ouvris ma boîte de réception et bien sûr, il y avait un mail de Tanya. Je l'ouvris et le lus rapidement mais j'étais trop distraite pour me concentrer dessus, alors je posai mon téléphone. Je sortis du lit et m'étirai, essayant d'évacuer un peu de la fatigue qui se mélangeait à mon adrénaline soudaine.

Ma chambre d'enfant était exactement la même que lorsque j'avais quitté Forks il y avait des années. Le petit lit jumeau était couvert du même linge de lit violet. La vie dans cette maison était trop calme pour moi et bien que j'aimais mon père, je ne pouvais pas m'imaginer être aussi calme que lui.

En me frottant le visage avec la paume de la main, je relevai mes cheveux en un chignon négligé et décidai qu'avant de prendre une quelconque décision ce matin, un café s'imposait.

En bas, la porte de la cuisine était ouverte et j'aperçus Sue dans la cour, en train d'arracher les mauvaises herbes dans les parterres de fleurs. J'allai vers la cafetière, soulagée de voir que le café était déjà prêt. Je me servis une tasse et me dirigeai vers la porte de la cuisine. "Bonjour," dis-je. Elle se mit à genoux et sourit.

"Bonjour ! Il y a des cookies dans le four si tu as faim !"

J'acquiesçai. "Merci. Où est papa ?"

Elle fit un signe vers les arbres. "Parti pêcher avec Seth. Ils ne seront pas de retour avant un moment." Elle repoussa ses cheveux de ses yeux avec le dos de sa main, ce qui laissa une petite trace de boue sur son visage. "Tu avais besoin de lui ?"

Je secouai la tête, prenant une gorgée de mon café. "Non. Je vais prendre un cookie et installer mon ordinateur portable pour travailler un peu."

Sue hocha la tête. "Ça a l'air bien, fais-moi savoir si tu as besoin de quelque chose."

Je lui souris alors qu'elle retournait à son jardin. Je retournai dans la cuisine et ouvris le four. Je pris un biscuit encore chaud et l'enveloppai dans une serviette en papier. Je remplis mon café et retournai à l'étage pour prendre mon ordinateur portable.


Lorsque papa et Seth rentrèrent j'avais lu le contrat de Tanya et lui avais renvoyé mes réflexions. C'était une bonne affaire et j'aurais été stupide de la refuser. Non seulement l'argent était bienvenu mais l'opportunité était incroyable.

J'avais toujours voulu écrire quelque chose de plus important mais je n'avais jamais pensé que j'en aurais le temps. J'étais à mi-chemin d'une ébauche quand j'entendis le pick-up de mon père s'arrêter. Je m'étirai, regardant l'heure. Il était presque cinq heures. Je sauvegardai mon document et je me levai du petit bureau de ma chambre.

J'étais toujours vêtue du pantalon de yoga et du T-shirt de la police de Forks dans lesquels je m'étais endormie. Je pris ma grande tasse vide sur mon bureau et descendis. J'entendis papa et Seth dehors en train de nettoyer des poissons. Sue était dans la cuisine en train de préparer les ingrédients pour le dîner.

"Je peux aider ?" proposai-je.

"Ce serait formidable. Comment se passe ton travail ?"

J'opinai de la tête, en lavant ma tasse. "Bien. Je pense que ce livre va finir par se faire."

Sue me sourit. "Bella, c'est merveilleux pour toi !"

Je me sentis réconfortée par son affection évidente. J'avais encore parfois du mal à concevoir qu'une femme puisse rester dans votre vie et vous soutenir en toutes circonstances. Sue et papa n'avaient commencé à sortir qu'après mon déménagement, et même s'ils étaient ensemble depuis quelques années maintenant, Sue était entrée dans ma vie trop tard pour être la mère dont j'avais eu besoin en grandissant.

Cela ne veut pas dire que je ne me souciais pas d'elle maintenant. Sue était la meilleure chose qui aurait pu arriver à ma famille.

Nous travaillâmes ensemble dans un silence complice, préparant les ingrédients pour le poisson frit. Quand papa et Seth eurent fini, ils apportèrent le poisson nettoyé et Sue et moi nous mîmes au travail pour le faire frire.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé de plats cuisinés maison et même si j'avais hâte de reprendre la route, une partie de moi savourait le temps passé à manger et à rire avec ma famille.

Après le dîner, Sue et Seth partirent rendre visite à Leah, l'aînée de Sue. Leah et moi n'étions pas proches, pas comme je l'étais avec Seth. Elle était souvent distante avec moi et quand nos chemins se croisaient, elle essayait toujours de me faire culpabiliser d'être si souvent absente. J'essayais de l'éviter à tout prix.

"Nous serons de retour dans peu de temps," dit Sue, tenant un récipient de restes de poisson pour Leah. Elle était actuellement enceinte, son mari Sam et elle vivaient dans la réserve. Papa et moi les saluâmes lorsqu'ils partirent.

"Elle en est à son septième mois," dit papa une fois que Sue fut partie. Je le regardai. Nous étions assis dans le salon, un match de football de pré-saison à la télévision.

"Je n'arrive pas à croire qu'elle va avoir un autre enfant..." dis-je en secouant la tête. Leah avait un an de plus que moi mais elle avait déjà un fils de trois ans prénommé Embry. Je ne pouvais pas imaginer être enceinte en ce moment... et encore moins avoir deux enfants.

"Est-ce que ça t'intéresse d'avoir des enfants ?" demanda papa. Je le regardai avec inquiétude et il gloussa. "Je ne sais pas si je t'ai déjà vu aussi pâle, gamine."

Considérant que je venais de vivre sur une plage des Fidji et que j'étais extrêmement bronzée, c'était vraiment quelque chose. "Je me moque juste de toi, Bells. Je sais que tu aimes ton indépendance."

Je laissai échapper un souffle tremblant. Rien que l'idée d'être liée par cet engagement ultime ressemblait à mon pire cauchemar. Papa sourit. "Mais tu sais Bells, j'aimerais avoir des petits-enfants... un jour."

Je le regardai fixement.

"Épouse Sue. Tu auras Leah et peut-être Seth pour t'en donner."

Le visage de papa devint sérieux, malgré ma blague. "Je voulais te parler de ça." Il se pencha en avant. "Que penserais-tu si je demandais à Sue de m'épouser ?"

Je souris. La seule et unique fois où nous avions eu des nouvelles de ma mère après qu'elle soit partie de la maison et qu'elle n'y soit plus revenue, c'était une lettre dans le courrier contenant les papiers du divorce. Elle ne voulait rien, y compris moi. Tout ce qu'elle voulait c'était être libre sans nous. Il n'y avait même pas d'adresse de retour sur l'enveloppe, juste une adresse à Seattle au bureau de son avocat où papa avait renvoyé les papiers signés.

"Papa, je pense que c'est une bonne idée," lui dis-je honnêtement. Son cou devint un peu rouge. "Sue est formidable et je sais que vous vous rendez mutuellement heureux. Je les considère déjà comme la famille de toute façon," lui dis-je. Papa rougit davantage et je pus voir que cela lui faisait plaisir.

"Est-ce que tu reviendrais, pour un mariage ?" demanda-t-il en se raclant la gorge. J'esquissai un autre sourire.

"Rien au monde ne pourrait m'arrêter," lui promis-je.


Papa et moi regardâmes la télé un moment avant que je décide de me coucher. Je lui souhaitai bonne nuit avant de monter dans ma petite chambre. Même si c'était agréable d'être de retour, je commençais à me lasser et, impatiente je pliai tous mes vêtements fraîchement lavés dans mon sac à dos. Quand j'eus fini, je m'assis sur mon lit et branchai mon téléphone. J'affichai mes contacts, en les faisant défiler pour trouver l'inspiration. Quelque part, il y avait une aventure qui m'attendait. J'avais juste besoin de la trouver.

Je faisais défiler les "B" quand je m'arrêtais sur le nom d'Alice Brandon. Je fis une pause, pour réfléchir. J'avais rencontré Alice l'année dernière à Paris. Nos chemins s'étaient croisés par hasard et nous nous étions tout de suite entendues. Alice était aussi spontanée et extravertie que moi, et à la fin de la semaine, nous nous étions retrouvées sur un yacht appartenant à une obscure famille royale européenne sur la Côte d'Azur. Je rigolai à ce souvenir et cliquai sur son contact.

Elle décrocha à la deuxième sonnerie. "Bell-ah !" chanta-t-elle en guise de salut. Je rigolai.

"Hey Alice, comment vas-tu ?"

"Je vais toujours très bien," gloussa-t-elle. "Je suis à L.A. en ce moment. Aucune chance que tu passes par ici bientôt ? Ce serait génial de te revoir."

"En fait, je suis à la maison, à Forks," lu dis-je.

"Quoi ! Tu es aux Etats-Unis ?" demanda-t-elle. J'acquiesçai en faisant un bruit. "Bella, pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt. Y a-t-il une chance que tu ailles en Californie ? J'ai un endroit génial où tu peux te poser et en plus, tu sais que je connais les meilleures personnes. On va bien s'amuser."

Je souris. Alice était toujours partante pour une aventure. C'est ce qui nous avait lié si rapidement quand nous nous étions rencontrées.

"Ça a l'air génial," lui dis-je.

"Oui ! A quelle vitesse peux-tu descendre ici ?" demanda-t-elle. J'allais vers mon ordinateur portable et l'ouvris.

"Il y a un vol au départ de Port Angeles ce soir que je pourrais prendre. Il passe par Seattle. J'arriverai probablement tard à L.A."

Alice ricana. "Il n'y a pas de tard ici. Nous ne dormons jamais."

Je gloussai. "Je vais réserver. On se voit dans quelques heures ?"

Alice cria. "Incroyable ! Oui, je serai là pour venir te chercher. Mets quelque chose de sexy. On ira en ville dès que tu auras atterri."

Je ris, raccrochais puis réservai le vol. J'ouvris immédiatement mon sac et cherchai l'une de mes seules robes. C'était une robe noire moulante et décolletée qui mettait en valeur mes courbes de façon étonnante.

Je fouillai dans le placard de ma chambre jusqu'à ce que je trouve mes talons hauts avec lesquels je ne voyageais presque jamais et je les enfilais.

Je jetai mon ordinateur portable dans mon sac et pris un manteau noir pour masquer la robe. J'attrapai mon sac, jetai mon chargeur dedans et descendis. Seth et Sue étaient en train de passer la porte quand j'entrai.

"Seth, peux-tu me conduire à Port Angeles ?" demandai-je. Ils levèrent les yeux vers moi avec surprise.

"Tu vas quelque part ?" demanda Sue. Papa éteignit la télé, son attention attirée sur nous.

"Je vais aller à L.A. pour un moment," dis-je en sortant mes cheveux de mon manteau. Sue eut l'air surprise mais fit signe de la tête. Je me tournai vers mon père et le serrai dans mes bras par-dessus le dossier du canapé, embrassant sa joue rugueuse. "Bye papa, merci pour tout". Il se rapprocha pour me serrer maladroitement dans ses bras.

"Toujours, mon petit. Fais-nous savoir si tu quittes le pays, d'accord ?" demanda-t-il. J'acquiesçai et me redressai. Je pris Sue pour la serrer dans mes bras. Elle fit de même avec moi.

"Penses-tu que tu seras de retour pour les vacances ?" demanda-t-elle. Je jetai un coup d'œil à papa. D'une certaine façon, j'avais l'impression qu'il voudrait que je sois là pour les fêtes cette année et pas seulement parce que nous avions des traditions de repas en famille. Je me retournai vers Sue.

"Je m'assurerai de rester libre, promis-je et je vis que ça lui faisait plaisir.

"Bien. Sois prudente, et fais-nous savoir quand tu atterris," demanda-t-elle. Je répondis d'un signe de tête et passai la porte, grimpant dans le pick-up que mon père avait donné à Seth lorsque j'avais quitté la maison en le laissant derrière moi. Seth s'installa derrière le volant et me regarda.

"Alors, L.A. ?" dit-il en s'éloignant de la maison.

"Oui. Tu veux venir avec moi ?"

Je vis de la mélancolie sur son visage pendant un moment avant qu'il ne secoue la tête. "Dans quelques jours c'est la rentrée de ma dernière année," dit-il avec regret.

"D'accord. Une fois que tu seras diplômé, toi et moi on sera binôme. Tu me fais savoir où tu veux aller, et on y ira," lui dis-je. Il sourit.

"Je te le promets, Bells."