Sans attache.
Thème :
FxF, Romance et drame.
Pairing : Emma Swan & Regina Mills, Swan Queen, Swen.
Avertissement : NC-18, pour le sexe explicite.
Droits d'auteurs :
© Edward Kitsis et Adam Horowitz, « Once upon a Time », pour les personnages.
Synopsis :
Robin a quitté Regina et Storybrooke pour sauver Marianne. Emma se dévoue corps et âme pour l'aider à surmonter cette dure épreuve. Mais cela entraine des conséquences.
« Cela aurait pu être un beau roman, cela aurait pu être une belle histoire ou une romance d'aujourd'hui ». Quand l'usure des faux-semblants et les mensonges des apparences font exploser les plans les sûrs.
NA :
L'histoire suit une playlist. Chaque chapitre est associé à une chanson thématique que je vous conseille d'écouter avec ou sans traduction selon vos connaissances en anglais. Bien entendu, elles n'influencent aucunement la bonne compréhension de l'intrigue.
XXX
CHAPITRE 1 - « Somebody I fxcked once » de Zolita, 2021.
(OUAT S04XE01)
Regina sortit précipitamment de la taverne et Emma la suivait, accrochée à ses talons :
– Regina...
– Pas maintenant, Swan.
– Je suis désolée. Quand j'ai ramené Marianne, je ne savais pas qui elle était. Je n'avais pas l'intention de vous créer du tort.
Regina se retourna, contrariée, dépitée :
– Hé bien, vos intentions ne signifient, actuellement, rien. Encore une fois, vous avez fait preuve d'héroïsme... Vous avez sauvé l'innocente et vaincu l'ennemi… Peu importe si je ne le suis plus…
– Que devais-je faire ?
– Vous étiez assez stupide pour remonter le temps. Peut-être auriez-vous dû laisser les choses comme elles étaient…
– Je ne vais pas m'excuser d'avoir sauvé la vie de quelqu'un.
– Elle allait mourir de toute façon. Qu'est-ce que cela pouvait faire ?
– Vous écoutez ce que vous dites ?! Cela a de l'importance pour moi. C'est une personne. Qui qu'elle soit, quoiqu'elle ait fait, elle ne méritait pas de mourir.
– Et bien, peut-être que si…
– Et bien, vous devriez le savoir… Je l'ai sauvée de vous.
– De la personne qui l'a fait, corrigea-t-elle immédiatement, celle que J'ETAIS, pas la personne que je suis aujourd'hui. Sa voix se brisa sous le coup de l'émotion et le reproche sous-entendu de sa pseudo-amie Il n'y a pas un jour qui passa sans que je ne tente de réparer mes erreurs et que je me construise un meilleur avenir… Un avenir qui a disparu, maintenant.
– Vous ne le savez pas, ça.
Emma voulut se rapprocher d'elle et la rassurer. Mais Regina fit un pas en arrière.
– Hé bien, le retour de sa femme morte complique un peu les choses, ne croyez-vous pas ?
– Et je suis sincèrement désolée pour ça. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider…
– Swan, plus vous tentez de m'aider, plus vous empirez les choses.
Et elle tourna les talons, en plantant Emma Swan dans ses réflexions.
X
Quelques jours plus tard, la famille Swan-Charming se promenait dans le parc, profitant de l'air encore un peu frais de la fin de printemps. Snow et David poussaient la poussèrent de Neal sur les petits sentiers fleuris et projetaient des plans d'avenir pour l'aménagement de leur appartement.
Quelques pas derrières, suivaient Emma et son fils, soucieux.
Henry demanda à Emma :
– T'a-t-elle retourné tes appels ?
– Non, elle ne me répond toujours pas. Je crois qu'elle veut qu'on la laisse tranquille.
– Cela fait une semaine. Laisse-moi essayer, alors. Peut-être que si … ça vient pas de toi … elle décrochera…
– Ecoute, si tu penses que c'est moi le souci… te gêne pas pour moi, rétorqua-t-elle, vexée : Fais-toi plaisir.
– Tu sais que j'ai raison… C'est un peu en quelque sorte à cause de toi que …
– Tu ne vas pas t'y mettre aussi ?
– Tu sais ce que je veux dire… Je suis son fils. Elle me parlera.
Henry sortit son portable de sa poche et appuya sur le bouton rapide de son clavier pour appeler sa mère adoptive.
La tonalité sonnait dans le vide. Dépité, il raccrocha.
– Je ne vais pas au camp d'été, décida-t-il.
– Tu plaisantes, j'espère ! Il est hors de question que tu n'y ailles pas. Tu nous as fait des pieds et des mains pour t'y inscrire. Il a fallu mettre au point une opération spéciale pour convaincre ta mère !
Ils s'étaient tous les deux arrêté de marcher. Et Emma tira son fils en arrière, le regardant sévèrement. Henry était triste :
– Elle a besoin de moi.
– Je m'en occupe. Je te promets, je ne la laisserai pas tomber. Mais toi, tu dois aller à ce camp.
– C'est un mois. C'est trop long… Et si, elle veut me voir.
– Ecoute, je te tiendrai au courant régulièrement. Ça ne sert à rien, pour toi, de rester ici. Il n'y a rien que tu puisses faire. Tu la connais…
Le jeune adolescent enfouit ses mains dans ses poches, résigné. Et repris le sens de la promenade :
– Tu ne la laisseras pas ? Tu me promets ?
– Tu peux compter sur moi.
X
Le lundi matin, Emma profita de la fin de réunion hebdomadaire du conseil pour s'imposer dans la salle. Regina rassemblait ses papiers, pensive. Quand elle leva les yeux, son regard croisa celui de la jeune blonde. Elle se renfrogna aussitôt.
– Regina, je vous cherchais partout, j'essaie de –
Et dans un nuage épais et mauve, Regina disparut sans lui échanger un seul mot.
– Hé bien ça, ça va m'aider à nous ouvrir à la communication…
Elle envoya un texto à son fils et ses parents que la situation restait inchangée : la Maire restait inaccessible.
Quand elle sortit de la Mairie, Killian aborda Emma :
– Je ne te vois plus beaucoup, ces temps-ci, il y a une affaire qui te préoccupe ?
– Non, rien de bien important.
Son regard était fuyant, elle ne voulait pas rester à ses côtés. Chaque temps libre, elle le passait à écumer les rues et les lieux où elle aurait pu trouver Regina :
– Tu sais très bien que tu peux me parler.
– Je… Je ne sais pas trop quoi faire … Je la cherche partout : le caveau familial, la mairie, … elle est nulle part.
– C'est encore Regina ?
– Oui, sa rupture avec Robin… Je me sens un peu coupable.
– Laisse-la tranquille, elle a besoin d'espace.
– C'est ce qui m'inquiète, justement !
– Ecoute, je la connais depuis plus longtemps que toi. Je sais de quoi elle est capable. Elle n'a besoin de personne. Elle s'en sortira très bien. Ça ne te ressemble pas d'en faire une fixation, Emma. Qu'est-ce qui se passe ?
– Mais rien ! J'ai le droit de me faire du souci.
– Tu la trouveras ! Elle va bien ! Ce n'est pas comme s'il était mort ou qu'elle lui avait jeté un sort. Il a rejoint sa femme et son fils. C'est tout. C'est noble. Elle a droit aussi à panser ses plaies, seule, dans son coin.
– Regina est … mon amie, Killian.
– Je sais que tu penses toujours pouvoir tout résoudre, mais parfois, rester à l'écart, c'est la meilleure des positions.
– Hé ! Je ne pensais pas qu'un pirate pouvait donner des conseils à deux balles de psy.
– C'est pas à moi que tu dois t'en prendre ! Je suis là pour toi, pour t'aider.
– Alors arrête avec tes commentaires inutiles et de me dire ce que je dois faire.
Elle fit mine de partir, de se diriger vers le parking, mais il la retint par le coude :
– Il y a quelque chose de plus que cette histoire avec Regina, tu ne me dis pas tout.
– C'est toi qui ne comprends rien à tout ça !
Sa radio grésilla et elle fut appelée par l'opératrice :
– Shérif, vous devriez vous rendre au marchand de glaces. Nous avons reçu un appel d'urgence. L'ambulance arrive sur place.
– Très bien, j'arrive.
– Je t'accompagne.
C'était sans appel. Hook grimpa dans son véhicule, à ses côtés, bien décidé à ne pas la lâcher tant qu'il n'en saurait pas plus sur ce qui lui passait par la tête.
X
Deux semaines plus tard…
Regina ouvrit la porte après que quelqu'un eut sonné.
– Bonjour, Regina.
– Robin ?
– Est-ce que je peux entrer ? Je voudrais te parler…
Elle l'invita à entrer dans son salon et le suivit jusqu'au fauteuil central.
– Que viens-tu faire ici ?
– J'ai besoin de m'expliquer. Et j'ai besoin que tu m'écoutes attentivement.
Regina s'assit. Elle était trop abattue, trop fragile pour résister ou même répondre. Robin prit ce geste pour un consentement et s'installa à ses côtés.
– Il y a bien longtemps, très longtemps, j'étais un peu comme toi. Sauvage et indomptable. Je me sentais différent, à part. Et puis… Tu le sais, je te l'ai raconté. J'ai rencontré Marianne et j'ai changé. Et ce passé, … je l'ai laissé où il était. Loin derrière moi. Malgré le fait d'avoir cru perdre Marianne pour toujours. J'ai réussi à tourner la page et j'ai avancé… Cela m'a porté chance…
– Où veux-tu en venir ?
– Je t'ai rencontrée et j'ai pu me reconstruire. Grâce à toi, je suis resté quelqu'un d'humain et de bon.
– Alors ce qu'il y avait entre nous …
– … était bien réel. Mes sentiments pour toi sont vrais.
Le jeune homme lui prit la main et la serra dans la sienne. Il baissa la tête et inspira pour reprendre du courage. Puis il planta ses yeux dans ceux de la Maire. Il avait un objectif et sa raison devait commander sur son cœur :
– Mais Marianne est bien là, vivante… Et c'est ma femme. Et je l'ai aimée… Nous avons échangé nos vœux : « Jusqu'à ce que la mort nous sépare ». Même si entre temps de l'eau a coulé sous les ponts, même si entre temps beaucoup d'événements se sont passés… Ces vœux, cette promesse est toujours d'actualité. Tu me comprends ?
– Je pense, oui.
– J'ai fait le serment, Regina. Je suis un homme de paroles.
– Et tu as fait ton choix…
– Oui. Sinon quel genre d'homme serai-je ? Quelle valeur j'enseignerai à mon fils ? Ne m'aimes-tu pas aujourd'hui pour toutes ces raisons ?
Regina ne répondit pas. Cela n'avait pas d'importance, elle savait que sa décision était prise et qu'il ne reviendrait pas dessus.
– J'espère, continua-t-il, que tu trouveras au fond de ton cœur le courage de me comprendre et que tu me pardonneras… Il ne faut pas que ta colère obscurcisse ton jugement. Ne te laisse pas influencer par tes émotions... Je dois te dire aussi…
La jeune femme leva la tête. Ce que Robin lui avait annoncé n'avait rien de nouveau. Elle s'y attendait et s'y était préparé. Il est vrai qu'il lui était inutile de s'être déplacé pour lui dire tout cela. C'était tout à son honneur de la braver, de faire acte d'une telle franchise… Sauf qu'il semblerait qu'il avait plus à dire.
– Je vais quitter la ville avec ma famille.
– Quoi ? Pourquoi ?
– Parce que je t'aime.
– Mais si tu pars, si tu quittes Storybrooke, tu ne pourras plus jamais revenir !
– Et c'est exactement pour cette raison que je dois partir. C'est toi que j'aime maintenant, aujourd'hui. Je ne peux pas rester dans la même ville que toi, te croiser, te savoir à quelques mètres de moi, sans ressentir cette envie irrépressible de te rejoindre. Je ne peux pas te regarder sans vouloir te prendre dans mes bras et t'embrasser. Ce n'est pas juste ni pour l'une, ni pour l'autre.
– Mais … Quand ? Comment ?
– Emma m'a tout expliqué. Les Charming m'ont donné une carte, des papiers, de l'argent et une voiture. Je pars maintenant, sur le champ. Je suis venu pour te dire adieu.
Ils se levèrent tous les deux et se dirigèrent vers la porte. Robin l'ouvrit et dans un dernier élan de désespoir, il lui prit la tête entre ses mains et l'embrassa passionnément.
– Je t'aime.
– Je sais, lui répondit-elle. Va rejoindre ta famille. Elle t'attend.
Robin quitta l'allée en courant, sans se retourner et Regina referma la porte, bouleversée. Elle s'y adossa et pleura. Esseulée, abandonnée, elle se laissa glisser contre le vantail et s'assit à même le sol. Elle rassembla ses jambes près de son corps, posa sa tête sur ses bras et sanglota.
Combien de temps était-elle restée là, atterrée, prostrée sur elle-même ? Elle ne le savait pas. Le soir était tombé, Robin était parti depuis longtemps maintenant. Regina n'avait envie de rien et rien ne l'attendait. Après tout que lui importait. Quand elle entendit quelques coups frapper sur le battant.
– Regina, ouvrez, c'est moi. Je sais que vous êtes là.
La jeune Maire ne répondit pas. Emma colla son oreille sur le panneau de la porte et écouta attentivement. Elle poursuivit :
– Je sais que … Ouvrez-moi ! Il faut qu'on parle ! Ne baissez pas les bras, ne perdez pas confiance. Je ne vous abandonnerai pas, Regina.
Puis la jeune shérif haussa le ton et augmenta le volume de sa voix. Peut-être que Regina s'était réfugiée dans sa chambre :
– Je ne m'en irai pas. Je ne bougerai pas d'ici tant que vous ne m'aurez pas ouvert ! Je resterai ici aussi longtemps qu'il le faudra. Je suis prête à revenir tous les jours, s'il le faut ! Parce que c'est ce que font les amies, Regina. Elles se serrent les coudes dans les pires moments. Henry m'a ramenée à Storybrooke parce qu'il croit que je peux apporter les fins heureuses à tout le monde et cela vous inclut. Mon boulot ici n'est pas fini, tant que je n'ai pas rempli ma mission. Et vous faites partie de ma mission, que vous le vouliez ou non.
Regina ouvrit soudainement la porte. Son maquillage avait coulé, ses yeux avaient rougi et elle était décoiffée :
– Vous allez arrêter de crier comme cela ! Vous allez finir par attirer l'attention de tout le quartier. Qu'est-ce que je dois faire pour que vous me fichiez la paix !
Emma profita de l'ouverture pour s'engouffrer à l'intérieur de la demeure. Elle bouscula un peu la Maire qui se retourna à son passage :
– Mais je vous en prie, faites comme chez vous !
– Je ne vais pas attendre que vous vous décidiez à m'inviter. Cela fait des semaines que vous m'évitez. Je pourrais encore être là demain.
La jeune femme brune referma la porte mais ne bougea pas de là où elle était. Elle laissa tomber ses bras le long du corps. La venue importune d'Emma lui avait fait oublier pour 2 secondes sa tristesse. Elle avait réussi à l'agacer au point où elle s'était levée pour rétorquer… Mais maintenant que les choses s'étaient calmées, son sentiment d'abandon refit surface et l'envahit. Le vide du départ de Robin s'installa à nouveau et elle repensa à ses derniers mots. Emma la regarda impuissante passer de l'énervement au chagrin. En une fraction de seconde, les yeux de Regina se remplirent de larmes et elle dit :
– Il est parti.
– Oui.
Et elle se remit à pleurer. La jeune shérif se précipita à sa hauteur et la prit dans ses bras pour la consoler.
– Je suis désolée.
Regina et Emma s'étaient installées dans le salon. Emma avait écouté son amie sans l'interrompre. La discussion dévia peu à peu sur le sens de ses actions positives et le fait qu'elle n'était plus l'Evil Queen :
– A quoi ça sert ? Pourquoi je continue tous ces efforts ?
– Regina, vous ne le pensez pas vraiment !
– Si ! Si ! Qu'est-ce que ça m'apporte ? Je fais le bien, j'ai changé… mais je continue aussi à souffrir. Pourquoi ?
– Vous êtes tombée amoureuse, Regina. Vous êtiez à nouveau heureuse ! Voilà ce que ça vous a apporté.
– Et maintenant ? Je ressens encore plus de souffrance, encore plus de peine ! J'essaie… J'essaie … mais …
– Et ça marche ! Regardez d'où vous êtes partie ! Regardez la façon dont Henry vous admire!
– Il n'y a pas de rédemption pour moi. Je suis condamnée à payer pour toutes mes actions passées et à rester malheureuse. Je n'en peux plus ! Je n'en peux plus de tout cela.
– Non, Regina, vous vous trompez. J'y crois, moi. Vous serez heureuse. Vous l'avez été… vous le serez à nouveau… Il est plus compliqué et difficile à atteindre…
– Comment ? J'ai perdu mon Véritable Amour à 18 ans et mon Âme Sœur a quitté la ville avec sa famille. Qu'est-ce qu'il me reste ?
– C'est quoi ces conneries basées sur un quota ou les Fins Heureuses ? Avant vous ne croyiez qu'en l'Amour Véritable, puis pouf ! subitement vient l'Âme Sœur qui apparait par enchantement…
– Si vous essayez de me remonter le moral, vous faites pire que bien.
– Non sérieusement ! Qu'est-ce qui prouve que tout ceci est vrai ? Ce ne sont que des conneries !
– Pour commencer, vos parents … Ensuite, la poussière de fée ne ment jamais.
Emma se rapprocha de Regina et lui prit les mains :
– Je suis désolée, Regina. Peut-être que mes parents sont des références ou peut-être sont-ils l'exception ! Mais je ne veux pas m'inspirer à leur vécu. Et c'est moi qui vous le dis. Leur fille. Même si je suis le produit de leur amour, je viens, j'ai grandi dans le monde réel, les êtres humains. Les contes de fée, les personnages féériques, Ma Bonne Marraine La Fée, dans mon monde, ça n'existe pas !
– Vous êtes à Storybrooke et-
– Que vous avez extirpé du Pays Enchanté et envoyé dans mon monde. Mais très bien ! Ça n'empêche que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à vous relever. Je vous le promets. Je ne vous laisserai pas tomber…
– C'est bien tout le problème, … Je suis fatiguée d'essayer… C'est l'histoire de ma vie. C'est tout. C'est ma destinée… Il me faut l'accepter, je vais devoir vivre ma vie, seule pour le restant de mes jours. C'est le prix à payer de ce sort noir…
L'ancienne chasseuse de prime était partagée entre le discours qu'elle tenait et ses propres pensées. Elle aussi était brisée, elle aussi était une écorchée vive. Mais la différence était qu'elle ne croyait pas en l'Amour Véritable et elle ne croyait encore moins au fait que sans un « autre », elle ne pouvait pas trouver le bonheur. Emma n'avait besoin de personne pour être heureuse. Et puis, être heureuse, vraiment, comme dans les contes de fées « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », c'était du baratin pour les petites filles des années 80'. Mais Regina y croyait et elle y mettait tout le sens de sa vie. Pour le moment, son amie avait besoin d'elle, de son soutien et non de sa philosophie.
– Vous n'êtes pas seule ! Vous avez une famille, vous avez Henry, des amis… Vous m'avez moi aussi ! Ne perdez pas espoir. Votre fin heureuse, si vous tenez absolument à vous accrocher à ce non-sens, n'est pas un dessein impossible. Vous revenez de beaucoup trop loin pour que vous ne soyez pas heureuse à votre tour… Vous méritez une chance d'y croire encore ! Elle ne vient pas aussi vite que vous l'espérez, mais elle viendra… Et si je dois reprendre ce que vous me dites, vous l'avez vécu deux fois… Il y a des personnes qui n'ont jamais connu l'Amour.
– Non, Emma. Je n'y crois plus… Je n'ai pas d'avenir. Je n'ai pas le droit d'aimer, je n'ai pas le droit … Je n'ai …
Regina trembla, Emma la prit dans ses bras et la serra fort. Elle la berça comme on berce une enfant triste. Et la jeune Maire sanglota de plus belles. La douleur devint trop intense et elle s'écroula à genoux, au pied du fauteuil. Emma l'avait suivie dans son mouvement et avait amortie sa chute.
– Ça ne peut pas … se terminer ….
Sa voix se brisa en un gémissement incompréhensible. Emma l'étreignit à nouveau, pour qu'elle se sente soutenue. Regina posa son menton sur son épaule et pleurait toujours. Elle s'accrocha à elle comme si sa vie en dépendait, comme si, si elle lâchait prise, elle se brisait en mille morceaux. La jeune femme blonde caressa ses cheveux et tenta de la réconforter doucement. Elle murmurait des mots doux, apaisants et dérisoires :
– Chhhh. Ça va aller …
Regina se blottit davantage contre sa poitrine, secouée de sanglots incontrôlables et la Shérif l'enlaça plus fort. Celle-ci ponctuait ses gestes par des baisers tendres sur le haut de la tête.
– Je suis là. Je suis là… Je vous tiens. Personne ne vous fera plus de mal, lui souffla-t-elle à quelques millimètres de son oreille.
Regina bougea un peu et Emma enfouit son nez dans sa chevelure, tout en continuant à planter ci et là, des petits baisers chaleureux, sur son front et sur ses tempes. Ses mains descendaient le long de ses épaules et de ses bras, puis ils remontaient. Elle tentait de la réchauffer et de la rassurer comme elle pouvait. Elle recula un peu, embrassa longuement ses joues humides.
– Ça va aller, Regina. Vous n'êtes pas seule, je suis là, répéta-t-elle pour l'en convaincre.
Elle prit son visage entre ses mains et sécha ses larmes de son pouce libre. Elle embrassa à nouveau sa tempe, puis sa joue et la ligne de sa mâchoire, tentant d'effacer les traces salées, d'apaiser les brûlures de ce cœur meurtri. Elle la regarda intensivement, pour se rendre compte si ses gestes avaient des vertus apaisantes. Et leurs regards se croisèrent. Les yeux suppliants de Regina plantés dans les iris verts d'Emma. Sans réfléchir plus longtemps, sans y accorder une seconde de réflexion, Emma l'embrassa, tout naturellement. Comme si c'était la seule chose à faire. Gentiment d'abord. Affectueusement.
Touchée par les attentions bienveillantes et candides d'Emma, Regina se laissa emportée par la sérénité salvatrice et ambiante qui l'enveloppait. Et elle lui rendit son baiser. Elles avaient fermé les yeux toutes les deux et n'osaient plus bouger de peur de rompre le sentiment de quiétude qu'elles ressentaient. Puis Regina ouvrit doucement la bouche et captura le baiser. Le bout de sa langue vint effleurer les lèvres d'Emma, comme une tendre caresse. Et Regina frissonna. La tentation devint trop intense et trop forte et elle transforma le lien qui s'était créé en une attraction irrésistible. La chaleur augmenta d'un cran, gonflant leurs veines. Elle devint suffocante. Une sensation nouvelle les rapprocha, comme si une force invisible les avait aimantées l'une à l'autre. Emma les interrompit :
– Je ne crois pas qu'on-
La Maire l'embrassa en retour, profondément, appuyant ses lèvres sur les siennes. Ses doigts se faufilèrent dans sa longue chevelure et s'y agrippèrent, assurant sa prise. Et dans un souffle, elle demanda :
– Fais-moi oublier, Swan. Juste une nuit.
Le message était clair. Elle voulait se perdre, elle voulait oublier. Les mains de Régina caressèrent ensuite les épaules de son amie, errant dans son dos, puis se faufilant sous son t-shirt. Elle interrompit son baiser pour se reculer. Des yeux affamés, brillant d'excitation et d'envie, l'interrogeaient du regard. Elle sût que rien ne l'arrêterait. Alors, sans attendre, sans demander la permission, Regina prit les devants et tira le vêtement par-dessus la tête d'Emma, la laissant torse nu avec son soutien-gorge. Emma, envahie par une énergie puissante, glissa ses mains sous les cuisses de Regina et la souleva du sol avec aisance. La Maire noua ses bras autour de son cou et enroula ses jambes autour de ses hanches. Elles s'embrassèrent à nouveau, les mains accrochées au corps de l'une et l'autre. L'adrénaline, la fièvre et le désir, à l'unisson, les transportaient toutes les deux. Dans une valse maitrisée et aux mouvements réduits, Emma entraina Regina vers le couloir. Aidées peut-être par leur magie, elles ne sauraient le dire, elles survolèrent les marches et entrèrent dans la chambre. Rapidement, les vêtements n'étaient plus qu'un vieux souvenir et jonchaient négligemment par terre, sans ménagement.
Les deux femmes atterrirent ensemble, nues, sur le lit qui s'affaissa sous leur poids et les rapprocha. Emma s'intercala entre les jambes de l'ancienne reine. Ces mains sur sa peau brûlante qui la provoquaient, qui l'incitaient à approfondir leurs contacts et ce corps qui réagissait, sous le sien, dans un rythme qui ne laissait plus la place à la suggestion lui faisaient perdre toute raison. Tout n'était qu'ardeur et incandescence. Alors Emma la roula sur le côté de façon à ce que Regina se retrouve sous elle, ses cheveux bruns tombant en cascade sur l'oreiller. La jeune Shérif réalisa à quel point elle était magnifique, mais se garda de se perdre dans son regard et de s'exprimer.
Les deux femmes ondulaient alors ensemble, en symbiose, intensément. Regina s'agrippait à ses fesses et enfonçait ses ongles dans ses muscles, tandis que son ventre se collait au sien et que ses hanches se pressaient contre les siennes, accentuant son désir. Emma enfouit son nez dans son cou et sentit la douceur de sa peau. Elle gémit, s'enivrant de son odeur. L'envie lancinante intensifiait ses sens et son cœur s'emballait frénétiquement. Elle captura délicatement, entre ses dents, la pointe d'un sein dans sa bouche. Du bout de sa langue, elle le lécha et le caressa doucement. Regina ferma les yeux et se cambra pour s'offrir sans retenue. Tout en prenant appui sur son coude, Emma glissa son autre main entre elles et parcourut son sexe humide. A ce contact, elle ne put retenir sa stupéfaction :
– Putain !
Les yeux de Regina s'ouvrirent à l'évocation de cette exclamation et se plantèrent dans ceux d'Emma. Ils la défièrent. Ils étaient noirs, sombres. Un véritable brasier que rien ne pouvait plus éteindre. Emma n'avait pas l'intention de s'arrêter et elle continua son exploration. Mais quand elle se rendit compte que Regina commençait à lâcher prise et s'approchait de son orgasme, elle s'arrêta brutalement.
– Qu'est-ce que ?
Le regard surpris et interrogatif de sa compagne se posa sur le sien. Puis, sans sommation, la jeune Shérif se remit en mouvement. Un coup de rein bien appuyé. Regina grogna de plaisir. Emma souleva sa cuisse et caressa son sexe de toute sa main, accentuant la pression de ses doigts sur les lèvres gonflés et sur son clitoris. La jeune femme blonde se pencha au-dessus de Regina et l'embrassa à nouveau. Leurs langues s'emmêlaient en une danse passionnée.
Dans ce mouvement de va-et-vient, elles sentirent une pulsion d'énergie qui s'allumait en elles. Une boule de feu qui les consommait de l'intérieur, qui les brulait. Mais à chaque fois qu'Emma voyait que Regina était prête à atteindre l'orgasme, elle ralentissait et s'arrêtait.
La Maire perdait patience et des étincelles brûlantes crépitaient du bout de ses doigts, alors qu'Emma souriait, satisfaite et sadique.
– Emma ! commanda l'ancienne reine.
Obéissante, la jeune femme blonde s'enfonça davantage, la pénétrant profondément de ses doigts, en y mettant tout son corps et tout son poids. Son bassin roulait en cadence et au rythme des retours de Regina. Et quand l'orgasme l'atteignit, la sensation, au début, était lente et douce. Puis elle s'étendit et prit de l'ampleur. Elle explosa violemment à l'intérieur de la jeune femme brune qui tremblait de plaisir des pieds à la tête.
Emma s'allongea sur le lit, sans lâcher sa prise, puis serra son étreinte. Elle sentait le corps de Regina se soulever et s'abaisser au rythme d'une respiration normale qu'elle tentait de retrouver. Instinctivement, la Maire se blottit, silencieuse, contre le corps chaud de son amante. Regina ferma les yeux. Elle se sentait consolée de la plus étrange des façons et bien. Elle avait la sensation qu'Emma avait pris soin d'elle, qu'elle lui avait donné exactement ce dont elle avait besoin. Puis, quelques instants plus tard, elle s'endormit, le sourire aux lèvres. La peine avait déserté son cœur et son esprit.
XXX
