LISEZ-MOI: Nous y voici! le moment est venu de publier enfin le premier chapitre de ma fanfiction qui est désormais un pratiquement jour pour jour. Une fanfiction qui dort dans un placard depuis bien longtemps, mais que je tiens enfin à mettre en forme à vous proposer de lire. WITCH a fait partie intégrale de mon enfance et avec ce souvenir j'aimerai vous proposer de repartir à Heatherfield avec moi, mais dans un univers plus adulte, mature et plus sombre à la fois. En espérant que vous allez aimer, n'hésitez pas à me donner votre avis!
Résumé: Cornelia Hale revient après quatre années d'absence à Heatherfield. La ville est secouée après le meurtre de l'agent Tom Lair, le père d'Irma. Le deuil non accepté de sa fille entraîne celle-ci dans une quête sombre de vengeance où les sentiments se mélangent aux souvenirs d'un passé révolu.
Droits d'auteur: WITCH est une série de bande dessinée d'origine italienne (ou fumetti ) écrite par Elisabetta Gnone et dessinée par Alessandro Barbucci et mise en couleur par Barbara Canepa, éditée et appartenant à la Walt Disney Company.
Quatre ans.
Cela fait déjà quatre ans. Quatre années que la belle Cornelia a fait ses adieux à Heatherfield et à bien plus. Pourquoi ce départ, quelques mois seulement après avoir célébré son dix-huitième anniversaire? Pour ses études bien entendues parce que la belle blonde a toujours rêvé d'une carrière brillante, à l'image de celle de ses parents. C'est pour cela qu'elle a visé haut après le lycée, qu'elle a essayé d'intégrer Yale et qu'elle a réussi avec succès! Désormais jeune talentueuse journaliste indépendante de vingt deux ans, sa spécialité est l'environnement. En effet, il tient à cœur à celle qui fut autrefois la gardienne de la Terre de protéger sa planète. Au travers de reportages et de voyages un peu partout dans le monde, elle dénonce l'impact de l'homme sur l ' environnement et met en avant les derniers trésors à sauvegarder. Ce lien imperceptible est toujours là, en elle, latent mais existant.
Comment cela a commencé déjà? Ah oui. Bien sur. La blonde venait à peine de rentrer d'un séjour en Alaska pour terminer un documentaire, quand elle a reçu cet appel de Will. Un appel après quatre autres ratés, faute de réseau. Cela lui a fait plaisir d'entendre à nouveau la voix de son amie, car même si elle s'est éloignée, Cornelia n'oublie pas, jamais, les quatre filles. Malheureusement, le sourire s'est rapidement effacé des lèvres de la jeune femme quand la rouquine lui a annoncé une terrible nouvelle. Le décès trafique de Tom Lair, le père de Irma, gardienne de l'eau. Un décès qui a demandé de nombreuses questions. Pourquoi? Commentateur? Qui?! Une arrestation pour trafic de drogue qui a mal tourné d'après Will, une balle perdue et la fuite de l'assassin. Immédiatement, mille et une questions ont investi l'esprit de la blonde.
Pourquoi ? Et Irma? Comment se porte elle? Sa mère? Son frère? Il fallait rentrer, c'était une obligation, une nécessité.
Midi quinze.
Il est midi quinze quand l'avion en provenance de New York atterri à l'aéroport de Heatherfield. Cornelia prend sa valise et marche d'un pas élancé et rapide vers le grand hall d'accueil. Ses longs cheveux blonds sont soigneusement noués en une tresse unique qui se termine juste avant la chute des reins. Vêtue d'un chemisier blanc et d'un simple jean bleu clair, ses serres claquent sur le carrelage de l'aéroport. C'est la fin de l'été, mais les températures restent encore élevées et le soleil domine sur la ville. La jeune femme inspire et expire. Elle se concentre un instant, le lien télépathique qu'elle a avec les quatre fonctionne il encore? Elle essaie. Non, apparemment non. Elle se mordille la lèvre inférieure, déçue, mais après tout, elle s'attendait à quoi? Pas grand a choisi. La blonde s'empare de son téléphone dans la poche arrière de son jean pour contacter Will, mais ce n'est pas nécessaire. La voix de son amie résonne dans son dos.
- Cornelia! Je suis là!
- Oh Will!
Sans attendre, cette dernière prend son amie dans ses bras. Une étreinte affectueuse et chaleureuse car elles ne se sont pas vues depuis longtemps, trop longtemps même.
- Will, alors cette grossesse? Demande la blonde, sourire aux lèvres.
- Et bien comme tu peux le voir, ça prend de la place. J'ai hâte que ça se termine et que le petit soit parmi nous, répond elle avec un léger rire.
Le regard azur de la blonde baisse sur le ventre bien arrondi de la rouquine caché sous une robe légère d'été aux reflets vert d'eau. La nouvelle est tombée il y a quelques mois déjà. Will, rayonnante avait annoncé par Skype dans une conversation à plusieurs sa grossesse. Ce n'était pas voulu, mais l'événement était heureux et tout le monde avait hâte de voir le bébé venir au monde.
- Tu es splendide! Tu t'es refais un carré aussi?
- Oui, Matt me préfère comme ça et moi aussi. On va pouvoir y aller.
- Je te suis, répond la blonde, et le sexe du bébé?
- On ne veut pas savoir, au grand désespoir de ma mère qui veut absolument tricoter un pyjama et elle ne sait pas quelle couleur choisir. Le drame! S'exclame la jeune femme en riant.
- Donc ça sera la surprise?
- Jusqu'au bout. Pour le prénom, nous avons conclu un compromis avec Matt. Il décide du prénom si c'est une fille et moi du prénom si c'est un garçon. Je sens que c'est un garçon ...
- Tu es maligne.
Les deux gardiennes se mettent à rire ensemble jusqu'à la sortie de l'aéroport et à monter en voiture.
Sous les yeux bleus de Cornelia se dessine la grande et belle Heatherfield, cette ville cosmopolite est une fourmilière qui n'a pas changé malgré toutes ces années, mais elle, elle a changé, elle le sait. Mélancolique au fil des paysages qui défilent, les souvenirs de sa vie d'autrefois lui reviennent à l'esprit, jusqu'à ce que la radio soit allumé par Will, décidée à mettre de l'ambiance.
- Alors le vol, ça a été? Et tu as pu avoir ta mère? Questionne la rouquine.
- Le vol était correct, j'ai pu déjeuner à bord. Pour ma mère, pas encore, elle rentre demain matin par le train avec ma sœur. Elles seront là pour ... Enfin, pour l'enterrement.
- D'accord. De toute façon, ne t'en fais pas pour ce soir, tu dors à la maison.
- C'est gentil. Je ne sais pas combien de temps je vais rester, autant que nécessaire. Je n'ai aucun reportage en cours, explique Cornelia, et hm ... Comment va Irma?
Will ne répond pas immédiatement. En réalité, elle ne sait pas comment répondre, comment expliquer car elle ignore complètement comment se porte son amie. Irma est comme son élément, instable. Tantôt douce comme le lit de la rivière, tantôt déchaînée comme la mer agitée dont les vagues se fracassent contre le récif.
- Honnêtement ... Je ne sais pas. Hay Lin en sait sûrement plus que moi. Bien sûr, on est là pour elle, mais tu sais comment est Irma. Elle ...
- Elle cache son chagrin son derrière répartie et ses remarques cinglantes? Coupe Cornelia.
- Exactement! Elle a pleuré une fois devant nous et c'est tout. Je ne l'ai pas revu depuis l'annonce du décès de son père. Elle vit en collocation avec Hay Lin. Elles sont installées il y a deux ans, quand Irma a obtenu sa place comme soignante animalière, mais depuis la mort de son père, elle est retournée chez sa mère pour l'aider. Apparemment, Christopher est complètement ingérable.
Cornelia reste silencieuse quelques minutes. Elle ne sait pas si elle doit en parler, même à Will car sa sœur lui a fait promettre de ne rien dire. En effet, Lilian et Chris sont ensemble, ou du moins, ils l'étaient il y a quelques semaines et Lilian avait déjà demandé conseil à son aînée concernant son couple, car Chris avait plusieurs facettes. Tantôt le petit ami attentionné et gentil, tantôt un jeune homme au caractère têtu et colérique. Des crises de colère que Lilian, jeune demoiselle indépendante et déterminée à devenir médecin plus tard, ne supportait tout simplement pas.
Finalement, c'est Will qui brise la glace, sortant la blonde de ses pensées.
- Quelque a choisi ne va pas? C'est ... Peter? Ose-t-elle demander.
- Si si ça va et non, ça fait longtemps que c'est terminé avec Peter, mais on a fait les choses bien. On est resté bons amis. C'est vraiment quelqu'un de bien et il mérite une personne qui veut ... S'engager je dirai. En parlant de Peter, comment va Taranee? Demande la jeune femme, changer de sujet était une excellente idée.
- Ça va. Elle est retournée avec Nigel ...
- Quoi?! Bis?
- Je sais, j'ai eu la même réaction ... Avoue va tout en se concentrant sur sa conduite, mais elle veut lui accorder la dernière des dernières chances. Avec Irma, on est d'accord pour dire que c'est une perte de temps, mais le problème de Taranee c'est qu'elle reste accrocher à lui, à son histoire, à ceux qu'ils ont vécu. Elle n'arrive pas à admettre que c'est terminé, définitivement et lui, il en profite.
Cornelia laisse échapper un soupire entre lassitude et exaspération. A sa place, elle aurait renvoyé Nigel chez lui depuis longtemps, mais il est intelligent. Il connaît les failles de la gardienne du feu et il sait en tirer profit.
- Qu'il n'abuse pas, car à force de jouer avec le feu, on s'y brûle, ajoute Cornelia.
- Exactement, acquiesce son amie, surtout qu'il s'est toujours présenté à la danse et aujourd'hui, elle enseigne la danse contemporaine, c'est un emploi à temps plein.
- Et Hay Lin? Toujours dans le dessin?
- Oui, elle continue ses cours, mais elle n'est pas certaine de reprendre à la rentrée. Elle a envie de changer, encore. Elle est comme son élément, elle va et vient au gré du vent, mais elle finira par trouver. Nous aurons une nouvelle à vous annoncer ce soir d'ailleurs!
- Ah Will, j'ai hâte de savoir!
Malgré les réponses, plusieurs questions restent sans réponse, mais Cornelia sait qu'elle en aura ce soir, ce soir où le groupe va enfin se réunir, ensemble, depuis très longtemps. L'excitation laisse place à l'angoisse et l'angoisse, au silence et aux doutes.
Le bruit de l'aiguille.
C'est tout ce que l'on entend dans la pièce. Le bruit de l'aiguille qui perfore la peau pour y injecter de l'encre. Un trou ici, un trou par là, par milliers, invisibles mais présent. Quelque a choisi de visible mais que l'on ne voit pas. Parce que derrière chaque tatouage se cache un message, un secret. Quel est celui de la gardienne de l'eau? Tandis que le tatoueur termine son oeuvre, celle-ci reste allongée sur le ventre, le dos dénudé pour laisser l'artiste faire. Les yeux plongés dans le vague, elle essaie de ne penser à rien, absolument rien. L'esprit vide, comment se libérer de ce mal qui la ronge depuis plusieurs heures maintenant, depuis qu'on l'a privé de son père. Irma ferme les yeux, inspire et expire profondément. Son cerveau ne veut pas la laisser en paix, perfide qu'il est.
- J'ai terminé, mademoiselle.
- Ah, génial! Merci Bruce. T'es le meilleur.
Le tatoueur laisse échapper un léger sourire avant de reculer pour permettre à sa cliente d'observer le résultat dans le miroir à sa gauche. Une fleur tatouée dans le dos, plus précisément une fleur d'églantier, entre les deux omoplates. Irma observe les tracés et la retouche faites avant d'acquiescer et de remettre en position son soutien gorge ainsi que son t-shirt.
- Tu sais, on aurait pu décaler la retouche, ca ne m'aurait pas déranger lance Bruce en rangeant son matériel.
Irma ne répond pas immédiatement. Il reste silencieuse un bref moment, s'observant dans le miroir. A quoi ressemble-t-elle? Plutôt petite, des courbes amaigries car elle a perdu du poids depuis ... Depuis tout ça et ça se voit, car qui connaît la brune sait que la gourmandise est son pêché capital. Des boucles brunes éternelles qui tombent sur ses épaules, des yeux d'un bleu profond comme le reflet des fonds marins, son élément. Oui, c'est bien Irma, mais non. Ce n'est plus que le reflet de son ombre, et la jeune femme sait pourquoi le tatoueur dit ça, parce que toute la ville sait que son père est mort, parce qu'il ressent de la compassion pour elle. Ca devrait la toucher, mais ça l'énerve, alors elle essaie de garder le contrôle, encore une fois, tout en ramassant son sac à main pour procéder au paiement.
- C'est gentil, mais j'avais besoin de sortir, de prendre l'air.
Et c'est ce qu'elle fait en quittant rapidement le salon pour marcher dans la rue. Les yeux mi-clos, elle avance en direction de la maison de ses parents. Elle peut y aller en bus, mais Irma a besoin de marcher, de bouger pour ne pas étouffer, pour ne pas perdre le contrôle et tout casser, tout briser, exploser. Ses pensées lui jouent de nouveau des tours, elle angoisse intérieurement en pensant à demain, à l'enterrement, mais pendant un bref et trop court instant, cette idée s'évapore quand la sonnerie de son portable se met à sonner. L'écran annonce un appel entrant de Hay Lin, sa plus vieille amie, celle de toujours, bien avant les trois autres.
- Oui, Hay Lin?
- Ah, enfin! Je n'ai pas arrêté d'essayer de te joindre depuis deux heures! gronde la jeune femme à l'autre bout du téléphone. Nous inviterons ce soir chez elle.
- Ce soir? répète Irma mécaniquement.
- Oui. Tu sais bien, elle organise un petit repas entre nous cinq. Cornelia est arrivée.
Ah. Oui.
Maintenant, la jeune femme se souvient. Elle arrête sa course et laisse tomber sur le banc le plus proche. Cornelia est revenue. Cette nouvelle cause une nouvelle angoisse que la brune tente de cacher, mais les sens affûtés de Hay Lin ne la trompent pas, elle sait.
- Irma? Tu es toujours là?
- Je ne viendrai pas. Hay Lin, sérieusement! lance-t-elle en haussant le ton, agacée. O n enterre mon père demain et je devrais dîner ce soir entre copines? Surtout que je n'ai aucune envie d'entendre les récits parfaits de la vie parfaite de miss New York.
- Irma ... Tu exagères. Je sais qu'au fond de toi, elle te manque autant qu'à moi, si ce n'est plus, commence la gardienne de l'air.
- Tu te ...
- Laisse moi parler! coupe Hay Lin d'un ton sec. Bien sûr que j'ai raison et tu le sais, je le sais. Et bien sûr que c'est difficile car demain sera sûrement le jour le plus difficile de ta vie et c'est pour ça, je pense, que ce soir, tu devrais venir. Versez le respirateur, versez l'évacuer. On sait tous ta situation, on ignore ce que tu vis, on ne peut pas le vivre à ta place, mais on imagine, enfin ... Je veux dire qu'on essai de se faire une petite idée, bien loin de la réalité atroce malheureusement, de ce que tu ressens. Alors nous, on essai, à notre échelle bien médiocre je te l'accorde, de t'apporter du réconfort. Et il passe par cette soirée au calme chez Will.
Irma ne répond pas. Ce silence, elle ignore combien de temps il dure exactement, mais il paraît une éternité. Elle sait que son amie à raison, qu'elle a besoin d'elle, de Will, de Taranee et de Cornelia. Mais c'est plus facile de s'éloigner que de se rapprocher. Elle ouvre la bouche pour répondre, mais une nouvelle fois, Hay Lin la devance.
- Viens s'il te plaît. Je passerai te chercher chez ta mère pour dix-neuf heures.
Elle raccroche. Irma fronce les sourcils, la peste! Elle déteste quand elle fait ça.
Et le temps s'écoule, les grains de sable tombent un par un, lentement, mais sûrement dans le sablier. Il est dix-sept passés quand Irma ouvre la porte de la maison. Sa mère et son frère ne sont pas encore rentrés. Elle est seule. Seule. Elle en profite pour grimper les marches et entrer dans la pièce qui servait autrefois de bureau à son père, le sergent Tom Lair. La jeune femme se laisse tomber sur le vieux fauteuil usé, les pensées perdues. Elle repense à ce jour où elle a essayé de lui dire, de lui faire comprendre quelque chose de très important, l'un de ses plus grands secrets avec ses pouvoirs et son rôle de gardienne.
- Qu'est-ce que tu regarde? La qualité est affreuse, papa! Lança Irma en regardant la télévision.
- Un vieux western! C'est un classique du cinéma ma chérie, répond le sergent.
- Ah. Ca a l'air aussi passionnant que de regarder la chaîne des documentaires animaliers ...
- Tu ne sais pas apprécier les bonnes choses, ma fille.
- Alors détrompe toi, papa, rétorqua la jeune femme, je sais parfaitement apprécier les bons petits plats de maman et la bière. Là tout de suite, ça me donne envie de dévorer une part de tarte aux fraises avec une bière.
- Drôle de mélange fit remarquer Tom en pouffant de rire. Ma chérie, je voulais te dire quelque chose.
- Oh! C'est la voix sérieuse, pourtant je passe déjà aux aveux, je n'ai rien fais, je te le jure!
- Non, je ne te reproche rien Irma. Simplement que je suis là, je serai toujours là quoiqu'il peut arriver, je te protégerai. Alors si quelque chose ne va pas, si tu veux me parler de tout et de rien, je suis là. Je suis ton vieux père, pour toujours.
-Hm ... Je ... Il y a peut-être quelque chose que je ... J'aimerai te dire sur moi, mais je ... Je ne sais pas si ... Tu ... commença Irma, la voix hésitante.
- Ne t'en fais pas, tu me le diras quand tu seras prête, la rassura Tom en posant une main sur son épaule. Ah regarde! C'est le meilleur moment du film, le duel entre le shérif et le chef de la bande!
Ce jour-là, Irma n'a pas réussi. Elle n'a pas réussi à s'ouvrir à son père, à lui quelque chose de très important. Elle regrette beaucoup, elle regrette tellement. La jeune femme ferme les yeux, inspire, mais elle a déjà envoyé les larmes lui monter aux yeux. Et puis, la porte d'entrée claque. Les voix de sa mère et de Christopher se font entendre. Ils se disputent encore une fois. Irma sort de sa torpeur, de ses souvenirs et se lève. Elle préfère attendre quelques minutes avant de descendre, que la crise passe. Ses yeux se baladent sur la pièce et se révèle sur un vieux tiroir du bureau mal refermé. La jeune femme tire une fois, il ne s'ouvre pas. Elle fronce les sourcils et tire d'un coup sec. Il s'ouvre. Dedans? Une vieille montre à gousset en argent que son père chérissait beaucoup pour avoir appartenu à son père et le sien avant lui. Un paquet de cigarettes entamé. Quel cachottier! Il avait promis d'arrêter pour ses cinquante ans! C'est à ce moment là, en sortant le paquet de cigarettes de la cachette que Irma le remarque. Quelque a choisi cogne contre son poignet, elle grimace un bref moment, puis la curiosité prend le dessus. Quelque a choisi est caché, accroché en haut du tiroir. La jeune femme saisit l'objet en question et tire un coup sec. On entend le scotch qui se détache. Quelque a choisi cogne contre son poignet, elle grimace un bref moment, puis la curiosité prend le dessus. Quelque a choisi est caché, accroché en haut du tiroir. La jeune femme saisit l'objet en question et tire un coup sec. On entend le scotch qui se détache. Quelque a choisi cogne contre son poignet, elle grimace un bref moment, puis la curiosité prend le dessus. Quelque a choisi est caché, accroché en haut du tiroir. La jeune femme saisit l'objet en question et tire un coup sec. On entend le scotch qui se détache.
- Qu'est ce que ...
Les yeux écarquillés quelques instants devant l'objet qu'elle tient en main, la brune comprend qu'il s'agit d'un revolver. Un vieux revolver avec un barillet ancien, presque une arme de collection. Elle appartenait à Tom, pourquoi et comment? Aucune réponse. La gardienne de l'eau ouvre le barillet et constate qu'il est chargé. Il ne manque aucune des six balles, elles sont toutes là. D'un geste, elle referme le chargeur et sort de sa torpeur. La dispute entre sa mère et Chris devient plus intense en bas, elle doit sortir. Une minute d'hésitation, que faire du revolver? Raison ou folie. Folie. Elle ose la ranger dans son dos, les cigarettes terminent dans sa poche et la montre à gousset également et la voici qui descendent les marches pour rejoindre sa famille ou ce qu'il en reste.
- Qu'est ce qui se passe? demande alors Irma en entrant dans la cuisine.
- Ton frère a encore fait des siennes, comme si ça ne suffisait pas! lance Anna Lair, elle se retient de hurler, mais Chris lui, ne se retient pas.
- OH LA FERME!
- Baisse d'un ton et ne parle pas comme ça à maman! rétorque Irma en saisissant le jeune homme par le col de sa veste.
- Lâche moi toi! ordonne le jeune homme en se débattant vigoureusement pour la faire lâcher prise. T'as pas d'ordre à moi donner, t'es pas mon ...
- Père? Non, je suis encore pire. Je suis ta soeur et je t'assure que je vais t'en coller une si tu ne te calmes pas, petit con! s'exclame la jeune femme.
- Christopher n'a rien trouvé de mieux à faire que de voler des bières dans un supermarché du coin. Il s'est fait prendre évidemment et heureusement pour lui, les policiers ont juste fait un rappel à l'ordre et ont fermé les yeux ... Explique Anna.
- Je n'ai pas besoin des flics pour m'en sortir!
- Chris, tu vas immédiatement dans ta chambre, tu es privé de sortie jusqu'à nouvel ordre.
D'un geste brusque et pour empêcher le jeune homme de répondre, Irma le pousse hors de la cuisine. Ce-dernier la dévisage avant de monter dans sa chambre. Anna reste silencieuse, impassible, le visage fatigué, cerné et morte d'inquiétude.
- Maman, tu as besoin de quelque chose? Je suis là ...
- C'es gentil, mais j'ai encore des choses à faire pour demain. Je vais aller me coucher un peu, merci chérie.
Sans un mot en plus, sans un regard, Anna Lair, désormais veuve, sort de la pièce, elle considère comme sa propre fille seule, perdue dans ses pensées. Pendentif quelques minutes, Irma a tout oublié. L'arme cachée dans son dos, la soirée de ce soir, le retour de Cornélia, tout. La réalité revient quand elle entend son téléphone sonner dans sa poche. Un nouvel SMS de Hay Lin pour lui dire de venir. Irma pose le portable sur la table et ouvre une pancarte pour sortir une vieille bouteille de Whisky entamée. Elle l'ouvre, prend un verre, en vers sans vraiment faire attention à la dose et le boit cul sec avant de grimacer. Elle s'en serre un deuxième et répond enfin au message de son amie.
"Ok, ca marche. RDV ce soir."
On frappe une première fois à la porte.
Irma ne répond pas, ne se lève pas. Elle plisse les yeux, elle entend que l'on insiste, mais elle ne bouge pas de sa chambre. Son regard se penche vers la fenêtre, en contrebas et elle voit Hay Lin qui semble s'impatienter. Il est déjà l'heure? La brune lève les yeux au ciel et écrase le mégot de sa cigarette dans le cendrier avant d'attraper une petite veste d'été en jean léger et son sac à main. Sitôt la porte de la chambre fermée, elle entend déjà la voix pétillante de son amie qui discute avec Anna.
- Et nous allons donc chez Will ... Ah te voilà!
- Oui. Allons-y, maman, repose-toi et si tu as besoin de quoique ce soit, tu m'appelles. Je ne rentrerai pas tard déclare Irma en déposant un baiser sur la joue de sa mère.
- Ne t'en fais pas, ça ira ... Hm. Amusez-vous.
Un dernier sourire et la porte claque derrière les deux amies qui montent dans la voiture de Hay Lin. Irma ouvre la fenêtre en s'attachant, sourit brièvement en reconnaissant cette musique d'adolescente que les enceintes crachent. Du bon vieux son. Karmilla. Elle esquisse un sourire alors que la voiture démarre. Tout se passe bien, quelques minutes. C'est court, trop bref. Hay Lin baisse le don et roule.
- Tu empestes l'alcool et le tabac dit-elle d'un ton sec.
- Hay Lin ...
Non définitivement, Irma n'a pas envie de se battre maintenant. Elle expire un soupir.
- Quoi!? Irma, je dis ça pour toi!
- D'accord. D'accord Hay Lin répète-t-elle avant d'ajouter, j'ai peut-être bu ou trois verres tout à l'heure et je m'en suis grillée une, mais je suis là non? Et puis, c'est quoi ce ton accusateur !? C'est toi qui a insisté pour que je sois là, non? elle fronce les sourcils.
- Certes. Mais je m'inquiète pour toi et ... Laisse tomber. Il y a des chewing-gums dans la boîte à gant.
Et puis, c'est le silence. Irma ne répond pas, se contente d'obéir et d'observer le paysage le temps du voyage. Hay Lin n'ajoute rien, mais son amie sait qu'elle n'en pense pas moins. Est-ce qu'elle chute véritablement Irma? Est-ce qu'elle aime cette descente aux enfers? Son cerveau se mélange, les questions fusent et aucune réponse pourtant, n'arrivent à la réponse. Les minutes s'écoulent et les voici sur le parking privé de l'immeuble dans lequel vit le couple que Will forme avec Matt. Les deux gardiennes prennent l'ascenseur, direction le quatrième et dernier étage. Et c'est au moment de frapper à la porte que Irma se fige. Une boule énorme se forme dans le creux de son estomac. A ce moment précis, elle oublie tout ou presque. Seul quelque chose compte. Ou plutôt quelqu'un. Cornelia est juste là, elle entend presque son rire. Hay Lin l'observe silencieuse avant de frapper d'un geste déterminé. Son regard croise celui de la brune.
- Souris!
C'est un ordre et Irma s'y plie à sa façon. Un faux sourire à pleine dent, moqueuse à sa façon tandis que Will ouvre la porte. La gardienne de l'air se jette presque dans ses bras avant de courir vers Cornelia. Irma quant à elle, prend tout son temps pour rentrer. Elle embrasse la joue de l'hôte avant de tourner vers Taranee pour en faire de même. Elle sait pourtant, qu'elle ne pourrait pas ignorer Cornelia Hale plus longtemps. Alors elle pose enfin son regard azur sur elle et l'observe de bas en haut. Cela fait si longtemps. Le noeud dans son estomac se serre un peu plus. Elle ouvre la bouche pour parler. À nouveau, aucun son ne sort. Une seule certitude à cet instant précis: Cornelia est toujours aussi belle.
- Irma, je suis contente de te voir! lance la blonde.
C'est finalement elle qui brise la glace. Irma affiche un léger sourire en acceptant que celle-ci la prenne dans ses bras. Cette étreinte chaleureuse. Elle y répond, elle a envie de s'y perdre, de s'y abandonner. Mais elle ne peut pas non. C'est sa voix intérieure qui parle et qui ordonne, dicte ce qu'elle doit et ne doit pas faire. Elle recule après un instant.
- Oui. Moi aussi. Tu n'as pas changé!
Et pourtant si.
Tout a changé. Absolument tout.
Les toasts sont dévorés et les verres se vident. Les retrouvent et cela fait si longtemps que les filles ont passé du temps ensemble, toutes les cinq. L'appartement fait ainsi écho à leurs éclats de Olsen n'est pas là, Will s'est débrouillée pour qu'elles soient juste entre elles. Taranee est fière de leur montrer quelques pas de la chorégraphie qu'elle a imaginé, tandis que Hay Lin leur explique son futur projet artistique et son souhait d'embarquer un jour dans une navette touristique pour explorer. Cornelia évoque son dernier reportage et la menace imminente de la fonte des glaces. Seule Irma ne parle pas, se contente de vider un verre pour en prendre un autre. Elle croise le regard de Will qui lui sourit, sourire qu'elle lui rend tout en restant plongée dans son mutisme. Se retrouver ainsi lui rappel la belle époque. Celle où elle était la gardienne de l'eau. Celle où elle était encore une gamine insouciante. Bien sûr, elle conserve une partie de ses pouvoirs, mais à moindre mesure. Un léger soupir tandis que Will se lève.
- Les filles je profite que nous soyons toutes réunies pour vous faire une annonce!
Silence, tous les regards se présentent sur la rouquine qui fait quelques pas dans son appartement. Elle disparaît temporairement dans sa chambre avant de revenir. Une première vue, aucun changement.
- Je ne l'ai pas mis tout de suite, mais voilà!
Irma arque un sourcil. Elle ne remarque rien, son verre toujours à la main. C'est Cornelia qui écarquille les yeux et réagit en premier.
- La bague! S'exclame-t-elle soudainement.
- Oh! Mais quand !? Questionne Taranee.
- C'était la semaine dernière. Matt a tellement bien fait les choses! Je ne le savais pas aussi romantique.
Et va commencer à raconter les détails de la demande en mariage de son petit ami. Irma l'écoute d'un air absent. C'est étrange finalement, de se retrouver là, à discuter de tout et de rien, de la vie alors qu'elle ne peut plus partager cela avec son père. Père qu'elle va enterrer demain dans un dernier adieu. C'est cruel, injuste au final. Après sa mère biologique, elle doit désormais faire le deuil de son père. Lentement, la main se resserre autour du verre. C'est de plus en plus fort. Elle a envoyé la colère qui grimpe en elle, une colère sourde et latente, qui ne demande qu'à exploser. Elle a l'impression d'étouffer ici et maintenant, Irma a besoin d'air, d'être ailleurs. Les sourcils froncés, elle n'entend plus la discussion jusqu'à ce que son pouvoir se manifeste contre son gré.
C'est soudain. Le verre explose. Les cinq amies sursautent en même temps. Irma lâche le verre. T-shirt Le cocktail lui éclabousse le pantalon et son, mais la teinte rouge ne vient pas de l'alcool. Non, c'est l'éclat de verre qui a percé la paume de sa main. L'entaille saigne et déjà, Taranee d'empresse de lui tendre une serviette.
- Je .. Pardon Will articule lentement la brune.
- Ce n'est rien mais Irma ta main! Fait remarquer l'intéressée.
- Montre moi, demande Cornelia.
- Non, pas besoin, ce n'est rien ... W ill ta pharmacie? Réplique la gardienne de l'eau qui connaît pourtant le pouvoir de guérison dont dispose la terre.
- Au fond du couloir sur ta droite mais ...
Will ne termine pas sa phrase que déjà, Irma quitte la pièce. Elle ferme la porte derrière elle et une fois dans la salle de bain, passe sa main sous l'eau. Une grimace se dessine sur son visage. L'entaille n'est pas profonde mais ça pique malgré tout. Elle souffle un peu. Est ce la douleur, la fatigue ou un mélange de tout ça? Un trop plein d'émotions? Elle a besoin d'évacuer, de prendre l'air. Elle ouvre l'armoire à pharmacie et pose une compresse sur la plaie avant de l'enrouler avec une bande. Ça tiendra bien le temps qu'il faut. Le regard de la gardienne se pose ensuite sur son haut, tâché de sang. Un soupir tandis qu'elle sort de la pièce et rejoint le salon où déjà, ses amies sont entrain de nettoyer les dégâts.
- Non je vais m'en occuper ... commence Irma.
- Laisse, Irma. Et va te changer. Regarde dans la chambre, j'ai du linge étendu, la coupe Will.
La brune observe la rouquine quelques secondes. Cette impression d'être inutile et désespérante l'envahît et elle fait demi tour pour entrer dans la chambre du couple. Elle retire son t-shirt et prend un haut à bretelles blanc qui dévoile une partie de son dos et l'un de ses tatouages. Elle en possède trois Irma. Le premier est celui dans le dos, une fleur d'églantier. Peu commun et réalisé après sa majorité. Le second est plus discret, à la cheville, une banale ancre marine mais le lien avec son élément est là. Le dernier prend tout son avant bras gauche et est une manchette représentant un mandala.
Irma ouvre la porte fenêtre donnant sur le balcon attenant à la chambre. Le soleil est déjà couché et les lumières de la ville éclairent le quartier endormi. Elle inspire, expire et sort de sa poche le paquet de cigarettes pour s'en griller une. Les coudes contre la rembarre elle observe le paysage en silence. Celui ci est de courte durée.
- Joli tatouage.
La voix de Cornelia sort la brune de sa torpeur. Celle ci se tourne, expire la fumée, mais sans répondre. La blonde rejoint alors son amie sur le balcon et lui prend entre ses mains la sienne, blessée. Le contact est doux, délicat, comme toujours avec Cornelia. Elle se retire lentement la compresse et pose sa main sur la plaie qui doucement, se referme. Si elles ne sont plus gardiennes, elles ont conservé une partie de leurs pouvoirs à moindre mesure.
- Merci souffle Irma.
- De rien. Tu m'en donnes une?
- Quoi ...?! Cornelia Hale fume? S'étonne la brune dans un rire.
- Cornelia Hale s'impatiente surtout.
Irma s'amuse et lui tend sa dernière cigarette dans son paquet désormais vide. Elle observe Cornelia tenir maladroitement la cigarette avant de la coincer entre ses lèvres. Elle se retient de rire.
- Approche.
Sous le regard étonné de la blonde, Irma fait un pas vers elle.
- Je vais te l'allumer.
Parce que son briquet fait des siennes, la jeune femme opte pour allumer la cigarette autrement. Bout contre bout, elle inspire la fumée, tire dessus pour incendier la cigarette de son amie qui tire à son tour et se met soudainement à tousser.
- Corny fume pour la première fois comme c'est mignon se moque Irma.
- Arrête de rire Irma ce n'est ... elle utilise et se reprend, drôle. Ah c'est vraiment écœurant! Dit la blonde en écrasant le mégot contre le balcon pour éteindre le feu.
- Et tu oses gâcher ma dernière cigarette.
- Tes poumons me disent merci rétorque Cornelia.
- Pourquoi vouloir essayer? Questionne Irma, curieuse.
- Je voulais voir ce que ça pouvait t'apporter.
Cornelia est franche comme toujours. Elle hausse les épaules et rabat sa crinière blonde en arrière. Irma l'observe un moment. Elle fronce les sourcils lentement. Voici quelque chose qui ne manquait pas à la brune. L'air hautain et supérieur de Cornelia! Mais Irma décide de ne pas en tenir compte.
- Irma, je sais que ... commence son amie.
- Non Corny. Non.
Et un geste qui méduse la blonde, Irma lance son mégot par le balcon, mais elle ne laisse pas le temps à Cornelia de répliquer.
- Épargne moi tes simagrée et tes leçons de moral je ne suis vraiment pas d'humeur à les supporter.
Irma fait demi tour pour sortir de la pièce, mais la gardienne de la terre lui saisit le poignet pour la retenir. Les regards se croisent, le silence est court, mais pesant.
- La fleur dans ton dos, c'est ..
- Lâche moi! Ordonne Irma qui se défait d'un geste, tu sais très bien ce que c'est. Tu as juste décidé de l'ignorer parce que ça ne ferait pas assez bien sur ton CV de miss parfaite j'imagine!
- Ce n'est pas ça, Irma!
Mais il est trop tard. La brune déjà, quitte la pièce aussi vite que possible. Dans le salon, elle s'empare de sa veste et de son sac à main.
- Désolée Will, je ne peux pas je ... Au revoir.
Elle n'a pas envie de donner d'explication Irma. Elle veut juste fuir, partir, loin, très loin d'ici. Hay Lin se lève trop tard, son amie a déjà quitté l'appartement. Cornelia entend la porte qui claque et quelques minutes plus tard, observe toujours depuis le balcon, la silhouette de son amie qui s'éloigne.
Bon retour à Heatherfield Cornelia Hale.
