Hey ! Je reposte tous les chapitres car je viens seulement de remarquer que les séparations entre passages qui étaient dans mon doc word ne s'affichent pas ici...Je rappelle que je ne possède rien et ne fait que traduire l'oeuvre de KouriArashi, publiée sur Ao3. Pour ceux qui lisent l'anglais, je conseille d'aller lire ses autres fics.
Bonne lecture à ceux qui commencent à lire ceci et n'hésitez pas à laisser des reviews !
Saison 1 : Épisode 1
Le shérif Tom Stilinski avait vu pas mal de choses.
Ce n'est pas exactement nouveau que Beacon Hills était un endroit étrange où vivre. Le taux de meurtres était seulement légèrement supérieur à la moyenne nationale, mais le taux de disparition était trois fois plus haut. En termes de démographie, elle avait l'air d'être un ville typique de Californie du nord, mais la population fluctuait fortement. Certaines années, les gens déménageaient en masse. Puis d'autres gens qui ne se doutaient de rien emménageaient et la population ré-augmentait progressivement jusqu'à ce qu'il y ait un autre exode.
Donc quand Tom a un appel à propos d'un joggeur qui a trouvé une moitié de corps dans la réserve, cela ne le choque pas vraiment. C'était tranquille depuis presque deux ans maintenant, et plus longtemps c'est tranquille, plus il s'attend au pire*. Parfois il souhaite avoir déménagé de Beacon Hills pendant la dernière évacuation, l'année de l'incendie de la maison Hale. Mais l'idée de d'emmener Stiles loin de son meilleur ami l'avait arrêté. Son fils avait plutôt du mal à se faire des amis.
Bien sûr, s'il avait réalisé que ledit fils et ledit meilleur ami allaient aller se promener dans la forêt pour chercher un cadavre, il aurait réévalué sa décision. Et il ne croit pas un instant son fils quand Stiles déclare qu'il est sorti jusqu'ici tout seul. "Scott, tu es là ? Scott ?''
Il n'y a pas de réponse mais une crise de toux discrète trahit Scott. Tom roule des yeux vers le ciel et puis saisit par le col les petits vauriens. "Vous deux allez rentrer à la maison. Maintenant. Tara va vous ramener. Je jure devant Dieu que si je revois l'un de vous par ici, vous serez tous les deux privés de sortie jusqu'à votre diplôme."
Scott ne proteste pas à la menace même s'il n'est pas le fils de Tom. Pour être honnête, ce que Mélissa fera si elle entend parler de ça serait probablement bien pire, donc c'est une meilleure idée de ne pas faire de vagues. Ils s'évanouissent avec la distance, avec l'adjointe, et le shérif retourne travailler.
Il a vu pas mal de choses, c'est sûr. Chercher un cadavre n'est pas nouveau pour lui. Chercher une moitié de cadavre, eh bien, c'est un peu moins ordinaire. Malgré tout, tout semble être relativement routinier jusqu'à ce qu'une harde de cerfs ne manque de piétiner. Morley, le chien policier, est quasiment hystérique alors que Tom se remet sur ses pieds. "Je vais bien ma belle," dit-il, mais elle tire sur la laisse, essayant de s'enfuir. Tom essaie de reposer son poids sur sa cheville maintenant tordue, et grimace. " Hé, calme-toi, calme-toi Morley – hé !"
Le chien s'était arraché de son emprise et avait fui dans les bois. De la part d'un chien non-entraîné, une telle attitude ne serait pas surprenante, mais de la part d'un chien policier ? Tom sort lentement son pistolet de son étui, scrutant les bois sombres à la recherche du moindre signe de mouvement. Puis il l'entend. Juste un grognement sourd. Il y a une faible lueur d'yeux rouges et puis une silhouette facilement trois fois plus grosse que le plus gros chien qu'il n'ait jamais vu sort des arbres comme une fusée.
Tom retombe brutalement sur le dos, et laisse échapper malgré lui un cri de douleur aigu alors que la mâchoire de la créature s'enfonce dans son flanc. Il pointe son arme contre le monstre et appuie deux fois sur la gâchette. Il grogne mais lâche, se retourne et s'enfuie dans la forêt.
"Jésus Christ," dit Tom, essayant de pointer sa lampe de façon à pouvoir voir les dommages. Il ne pense pas que ce soit fatal, mais il y a beaucoup de sang. "Merde."
C'est assez sérieux pour qu'il suspecte avoir besoin de points de suture. Il essaie encore une fois de reposer son poids sur sa cheville tordue, et ça le lance, mais ça tient. Il trouve un baton sur lequel s'appuyer et boite pour retourner à la voiture.
Morley se tient là, tête baissée. Elle gémit en le voyant, clairement une excuse pour avoir abandonnée son poste. Il la gratte derrière les oreilles et prend la radio. "Les gars, j'ai fait une mauvaise chute et me suis fait mordre par un chien sauvage, donc je vais aller à l'hôpital pour voir si j'ai besoin de points de suture. Continuez les recherches, appelez-moi si vous trouvez quelque chose."
L'hôpital est calme, ce qui est un coup de chance. Le docteur jette un regard rapide à la blessure et annonce qu'il y a en effet besoin de points de suture. "Vous avez dit que c'est un chien qui vous a mordu ?"
"Je ne suis pas sûr, pour être honnête. Il faisait sombre et la bête bougeait vite. Ça aurait pu être un puma ou même un ours, j'imagine."
"Il va y avoir besoin de quelques vaccins," dit le docteur.
Tom soupire. "N'est-ce pas pour les chiens enragés qu'il y a besoin de neuf vaccins dans l'estomac ? "
"Plus maintenant. C'est juste quatre que vous recevrez au cours des deux prochaines semaines." Le docteur prend son bloc-notes et sort.
Melissa entre quelques minutes plus tard avec un kit de suture et une seringue. "Tom, ouch!" s'exclame-t-elle en voyant la blessure. "Ce n'est pas une morsure de chien, ou si c'est le cas, c'était le plus gros chien que j'ai jamais vu !"
"Ouais, je sais. Maintenant que j'y pense, je suppose que ça devait être un puma." Tom soupire et s'allonge pour qu'elle puisse commencer à nettoyer la blessure. Ça pique et il grimace. "J'espère que ce chien n'avait pas de maître, vu que je lui ai tiré dessus."
"Je pense que tu avais une plutôt bonne raison de le faire !" Melissa secoue sa tête. "Je vais te donner un anesthésiant local pour ces points de sutures. La piqûre est plutôt profonde. Ça va piquer."
"Ouais, ouais." Tom serre les dents alors que Melissa commence à travailler.
Il faut encore environ une heure avant qu'il ne sorte de l'hôpital et rentre à la maison. Il est presque minuit, mais il n'est pas surpris de voir que Stiles est toujours debout. Son fils a un problème d'anxiété depuis la mort de Claudia, et chaque fois qu'il pense que son père est dehors à faire un travail dangereux, il n'essaie même pas de dormir.
"Papa ! Tu as été attaqué par un chien ?!" Stiles est immédiatement sur ses pieds, exigeant des réponses.
Tom passe ses deux mains sur son visage. "Sérieusement ? On vient juste de parler de ton atteinte à la vie privée et tu continues d'écouter la radio de police ?"
"Eh bien, je dois le faire, si tu fais des choses comme te promener dans la forêt et te faire attaquer par des animaux enragés !"
"C'est mon travail de – tu sais quoi, je ne vais pas me disputer avec toi sur ça. Je vais bien, et tu dois arrêter d'espionner mes appels téléphoniques, mes appels par radio, et toutes les autres sortes d'appels. On ne sait pas si c'était enragé, et même si ça l'était, j'ai les vaccins. Donc je vais aller bien."
Stiles soupire de soulagement. "Okay, je peux la voir ?"
Tom roule des yeux. Il veut dire non pour le principe, mais Stiles va just le harceler incessamment jusqu'à ce qu'il accepte. Donc il soulève sa chemise et décolle un petit bout du pansement pour que Stiles puisse voir la blessure.
"Wow, dégueu," dit Stiles, sur un ton qui est plus admiratif qu'autre chose.
"Oui, fiston. C'est vraiment dégueu. Maintenant si ça ne t'embête pas, j'ai eu une très longue nuit, et ce que je veux vraiment maintenant, c'est aller me coucher."
"Non, ouais, bien sûr," dit Stiles. "Je devrais probablement dormir aussi. Tu sais. Entraînement demain. Scott a cette idée bizarre qu'il va réussir à être en première ligne, donc j'ai besoin d'avoir ma dose de sommeil pour que je puisse le réconforter après son échec inévitable. Bonne nuit !"
Tom commence le jour suivant avec un mal de tête. Chaque petit bruit a l'air d'être un marteau-piqueur à ses oreilles. Il ne peut même pas supporter sa machine à café, et finit par boire le café du poste, qui est aussi mauvais que d'habitude. Il jette un coup d'œil au rapport sur la moitié de corps qu'ils ont trouvé. Il y a des marques de morsures sur le bas du corps. Il jette un coup d'œil à son flanc, et soupire, puis prend le téléphone pour appeler Fish and Game.
"Non, je ne sais pas ce que c'était. Grand. Je pense que c'était plus probablement un ours qu'un puma." Tom soupire alors qu'ils demandent plus de détails. "Écoutez. Il faisait sombre. C'est arrivé vite. Tout ce que je sais est que c'était gros, en colère, et que ça m'a mordu. Je vais demander à l'hôpital d'envoyer les photos de ma morsure au bureau du légiste pour qu'ils puissent déterminer si c'était bien le même animal. En même temps, si ça attaque les gens au hasard, peut-être que ça ne va pas être si difficile à trouver."
Il raccroche en se sentant grincheux. Agité, même. L'odeur du café brûlé, le produit d'entretien au citron que le concierge utilise, le parfum de la victime d'agression qui était là la veille – tout est soudain trop fort, et rend encore pires les élancements de sa tête.
Ses hommes sont toujours sur le terrain à chercher l'autre moitié du corps, donc il décide de les rejoindre. Il parle brièvement avec l'assistant administratif et se rentre dans les bois.
Immédiatement, il se sent mieux. L'air est pur et frais, et il est capable de bouger sans se sentir restreint. La blessure sur son flanc lance un peu, mais ce n'est vraiment pas si mauvais, au vu de ce à quo ça ressemble. Il sait à quel point il est chanceux. Il retourne au dernier endroit où il a été, espérant qu'il puisse voir une sorte de piste que l'animal aurait laissé.
À la place, ce qu'il voit est un homme avec une veste en cuir, qui le le salue avec, "C'est une propriété privée."
Tom lui donne un regard incrédule et puis pointe son badge. "Ça aussi."
L'expression sur le visage de l'homme est plus boudeuse que quoi que ce soit d'autre. "Ouais. Désolé."
"Dois-je comprendre que c'est votre propriété ?" demande Tom, gardant sa main près de son arme. Le fait que les gens retournent sur la scène du crime est un cliché, mais ça a ses racines dans la vérité. Il ne connaît pas cet homme, ce qui est inhabituel, bien qu'il lui paraisse étrangement familier. Il connaît presque tout le monde à Beacon Hills. Et bien qu'il devait s'être égaré dans la Réserve, personne ne vivait dans ce secteur.
"En quoi est-ce vos affaires ?"
Tom pointe le badge un nouvelle fois. "Jeune homme, un corps a été trouvé dans les alentours la nuit dernière," dit-il, et le jeune homme se fige. "Maintenant vous vous promenez dans le coin. Donc je dois vous demander certaines choses comme qui vous êtes et ce que vous faites ici."
Après un long silence, le jeune homme fourre ses mains dans ses poches. "Mon nom est Derek
Hale, et oui, cette propriété appartient à ma famille."
Cela fait ciller Tom. "Derek Hale ? Je t'avais même pas reconnu. La dernière fois que je t'ai vu, tu étais juste un maigre – peu importe," se reprend-il, alors que Derek commence à se renfrogner. "Qu'est-ce que tu fais de retour en ville ?"
Il y a un instant d'hésitation, que Tom reconnaît instantanément comme celui d'un homme décidant quel mensonge raconter. "Je suis venu pour rendre visite à mon oncle. Il est toujours dans le service de soin longue durée du Beacon Hills Memorial."
"Mm hm." Tom acquiesce. "Depuis combien de temps es-tu en ville ?"
"Juste depuis hier."
"Et où est-ce que tu séjournes ?"
"Au Howard Johnson au nord de la ville."
"Où étais-tu hier soir entre sept et dix heures ?"
"À l'hôtel. Tout seul."
"Okay. Tu as un numéro de téléphone auquel je peux te joindre, au cas où j'aurais d'autres questions ?" demande Tom, et Derek lui donne. "Bien. Ne quitte pas la ville."
Derek se retourne et s'en va sans un mot de plus. Tom le regarde, considérant avec attention ses options. Derek s'avérant en ville juste maintenant et une trop grosse coïncidence pour être ignorée, mais si ce qui a tué la fille, quoi que ce soit, est un animal enragé, cela n'a probablement rien à voir avec lui. Il classe ça et recommence à ratisser la zone.
Ce soir-là, la sensibilité au son a un peu diminué, bien que les odeurs soient toujours aussi fortes.
Ce n'est pas aussi dur dans sa propre maison, ou du moins cela ne le serait pas si son fils n'essayait pas de le nourrir de choux de Bruxelles. Il les coupe en petits morceaux avec la pointe de sa fourchette et se demande comment sa vie a fini ainsi.
Stiles bavarde à propos de cette nouvelle au lycée sur laquelle Scott a complètement flashé, et à propos de cet échec abyssal qu'ils ont eu à la crosse. Tom est heureux, comme il l'est toujours, que son fils ne risque pas sa vie sur le terrain de crosse. Il aime son fils, et il sait que Stiles veut jouer, mais il est juste tellement maladroit. Il arriverait à se casser quelque chose avant qu'une heure ne se soit passée.
Ce qu'il pense est confirmé moins d'une heure après, quand Stiles essaie de débarrasser la vaisselle, mettant en équilibre une casserole et le plat à rôtir qui vont sur l'étagère du haut, et se débrouillant pour laisser tout tomber. Sans même y penser, Tom saute par dessus la table et les attrape avant qu'ils ne puissent toucher le sol en se fracassant.
"Quoi ?" demande-t-il, quand il voit la mâchoire de Stiles tomber par terre.
"As-tu – as-tu juste sauté par dessus la table ?" demande Stiles.
Tom regarde derrière à l'autre bout de la cuisine, là d'où il est parti. "Pas le temps de la contourner." Il range la vaisselle et ébouriffe les cheveux de son fils. "Tu sais, tu penses peut-être que je suis un vieil homme barbant, mais je suis un officier de police. J'ai un entraînement physique."
"Ouais, j'imagine, c'est juste – Je ne t'avais jamais vu faire quoi que ce soit comme ça avant."
"Alors tu ne fais pas assez attention." Tom finit la vaisselle et dit, "Maintenant va faire tes devoirs. Ne fais pas de skype avec Scott toute la nuit."
"Oh – ouais, okay, bien sûr."
Tom secoue la tête alors que son fils détale. Il monte lui-même peu de temps après. Il doit changer les bandages et prendre une douche.
Mais quand il décolle les bandages, la blessure a disparu.
"Papa ? Papa !" La bouche de Stiles est pleine de céréales lorsque Tom se retourne pour voir ce qui embête son fils cette fois-ci. "Tu ne devrais pas t'étirer comme ça ! Ranger la vaisselle était assez mauvais, comment peux-tu même – "
"Gamin, je vais bien, " dit fermement Tom.
"Je sais ! C'est ce qui m'inquiète. Tu ne devrais pas aller bien, tu ne devrais pas être capable de bouger comme tu l'as fait la nuit dernière, pas lorsque tu es blessé ! Allez, laisse moi voir comment ça cicatrise. Laisse moi juste jeter un coup d'œil."
"Ça cicatrise bien. C'est déjà presque guéri."
"Okay, maintenant tu me mens juste pour que je ne m'inquiète pas," dit Stiles, et il commence à agripper la chemise de son père. Tom soupire et essaie de le repousser, mais son fils est comme un poulpe, avec des membres s'agitant dans tous les sens. D'une certaine façon, il réussit à remonter la chemise de Tom pour voir que les bandages, et la blessure qu'ils recouvraient, ont disparu. "Quoi."
"Je t'ai dit que la plupart a disparu," dit Tom. "Je vais bien."
"Mais . . . ce n'est pas normal." Le ton de Stiles est inquiet et incertain. "Je veux dire, c'était vraiment une affreuse morsure, tu as eu besoin de points de suture et tout, ça aurait dû prendre des semaines pour guérir – "
"Écoute, gamin," dit Tom, prenant Stiles par les épaules et le ramenant sur sa chaise, "si tu veux t'inquiéter à cause d'une blessure qui ne guérit pas bien, c'est d'accord, mais il n'y a aucun sens à s'inquiéter quand une blessure guérit plus vite qu'on ne s'y attend. Maintenant mange ton petit-déjeuner et va à l'école. Il est probable que je travaille tard aujourd'hui, donc n'ose même pas dépasser ton couvre-feu. N'oublie pas que tu es privé de sortie."
Stiles pleurniche, mais Tom, qui est depuis longtemps immunisé contre ça, finit son petit-déjeuner et va au travail. Pour être franc, il est un peu dérangé par le fait que la blessure ait déjà disparu. Il pense à appeler Melissa mais décide de ne pas le faire. Au moins la sensibilité auditive a l'air de s'être calmée, bien qu'il constate qu'il peut entendre des son venant de très loin, s'il se concentre sur eux.
Le rapport de la légiste est là, et elle confirme que la morsure de Tom correspond à celles sur les jambes de la victime. Cela signifie que la moitié supérieurs, qui que cette femme soit, a probablement été traînée jusqu'à la tanière. Mais il y a une longue série de rapport conflictuel entre le bureau du légiste et Fish and Game. Ce dernier dit que le seul animal à avoir la force de couper un humain en deux est un ours, mais le bureau du légiste insiste à dire que la taille de la mâchoire n'est pas assez grande pour un ours. De plus, l'analyse des poils a montré que c'était un loup. Fish and Game est même encore plus opposée à cela, disant qu'il n'y a pas eu de loup en Californie depuis des décennies.
Sans meilleure idée, il va voir Alan Deaton, qui est techniquement un vétérinaire, mais plus intelligent que la plupart des gens que Tom connaît. "Les loups sont des grands migrateurs," dit-il, "donc c'est possible. Mais je ne pense pas que ces morsures soient celles de loups."
"Pourquoi pas ?" Tom avait inclus une photo de sa propre blessure parmi celles du corps, mais ne dit pas à Deaton que c'était différent.
"Pour commencer, la taille de la mâchoire est trop large. En plus, ce ne sont pas les types de blessure qu'un loup ferait. Ils commenceraient par mordre les chevilles pour immobiliser leur proie, puis la gorge pour l'achever. Cette blessure ici," dit-il, tapotant la photo de la blessure de Tom, "on voit que c'est sur le flanc. C'est un endroit étrange pour une morsure de loup, s'il n'a pas été dérangé en plein repas."
Tom jeta un coup d'œil à son flanc guéri et dit, "Et si c'était un animal enragé ?"
"Eh bien, la rage peut rendre un animal imprévisible,c'est vrai, mais cela ne lui ferait pas perdre ses instincts de chasse basiques." Deaton hausse les épaules. "Mais on ne sait jamais."
"Merci," dit Tom, ruminant sur tout ça alors qu'il retourne à sa voiture. Rien de cela n'a de sens et il n'aime pas cela. Des choses étranges arrivent à Beacon Hills, mais c'est même étrange pour leur ville.
Sur une intuition, il appelle le Howard Johnson. Ils n'ont aucun aucun client enregistré sous le nom de Derek Hale. Il appelle l'hôpital, qui lui dit que oui, Peter Hale est dans le service de soin longue durée, mais que Derek n'est pas passé le voir. Donc il mentait aussi à propos de ça. Tom pense à partir le chercher, mais il commence à être tard.
Il est sur le point de rentrer quand il a un appel disant que l'un des agents a trouvé, pas un corps, mais là où ils pensent qu'un corps était. Il y avait de la végétation écrasée et un peu de sang. Ils ont pris des échantillons à envoyer au labo et devraient avoir les résultats dans la matinée. Les chiens vont suivre la traînée de sang dans la matinée, aussi, pour voir si ça mène à la tanière de l'animal.
Ce n'est pas beaucoup, mais c'est en cours, donc Tom prend ses affaires et rentre chez lui. Il trouve Stiles creusant une tranchée dans le sol de leur salon.
"Okay, donc," le salue son fils, et Tom grogne. "Viens là, il faut que tu vois ça – J'ai fait quelques recherches – "
"Fiston, combien d'Adderall as-tu pris aujourd'hui ?" demande Tom, parce qu'il connaît la tendance de son fils à abuser de son traitement quand il a l'impression qu'une recherche importante doit être faite.
"Quoi ? Beaucoup. C'est pas important. Je réfléchissais à ce qui s'est passé, avec ta morsure qui disparaît et cet étrange animal attaquant les gens dans le bois, et puis Scott a dit qu'il pensait avoir entendu un hurlement de loup cette nuit. Ce qui ne devrait pas être possible, parce qu'il n'y a plus de loups en Californie – "
"Stiles . . ."
" – en plus il a ce qu'il s'est passé dans la cuisine la nuit dernière, et n'essaie même pas de me tenir tête, Papa, je t'aime, mais tu n'es pas Bruce Lee, tu ne sautes pas au dessus de tables juste pour m'empêche de faire tomber la vaisselle. Je le sais parce que je fais tomber des choses depuis l'enfance – "
"Eh bien, c'est assez vrai."
"– Et tu n'es jamais passé par-dessus une table pour les attraper avant qu'elles ne touchent le sol. Quelque chose de bizarre se passe, et hier tu te plaignais d'un mal de tête, et de tout étant trop fort –"
"Pas à toi !"
"Voyons, Papa, tout le monde au poste me parle, n'essaie pas de me distraire, tu as clairement des sens accrus, et nous devons parler parce que c'est la pleine lune ce soir."
Tom croise ses bras sur sa poitrine. "Stiles. Viens en au fait."
"Le fait est que tu as été mordu par un loup-garou !"
Il y a un moment de silence durant lequel Tom cogite. Il pense à tout ces jeux imaginaires amusants auxquels il jouait avec Stiles. L'enfant avait toujours eu une imagination débordante. Il est sur le point de dire quelque chose quand son téléphone sonne. Il lève un doit pour que Stiles attende, puis décroche. "Stilinski."
"Salut boss," dit la voix de Tara. "On a du tapage chez les UCJG**, Higgins es déjà sur un autre appel. Pouvez vous y aller?"
"Dix-Quatre, je suis en chemin," dit Tom avant de raccrocher.
"Papa ! Non !" Stiles se met entre son père et la porte. "Tu ne peux absolument pas aller où que ce soit ce soir ! D'après ce que j'ai lu, ce n'est pas juste la lune qui cause un changement physique. C'est le moment où ta soif de sang sera à son apogée !"
"Okay, gamin, Je sais que tu ne viens pas d'utiliser l'expression 'ta soif de sang' pour me décrire, ton père et le shériff de ce comté." Tom attrape sa veste. Puis souffle, se retourne, fait face à Stiles et attrape ses épaules. "Il n'y a rien de tel que les loup-garous. Je vais aller bien. Et tu vas rester à la maison. Oui, je sais que Scott va à cette fête, tu me l'as dit. Je m'en fiche. Tu restes ici. Si je t'attrape à poser un orteil hors de cette maison, je vais confisquer ton ordinateur, tes jeux vidéo et ton téléphone. Pendant deux semaines. Je suis assez clair ?"
"Oui," grogne Stiles, mais il ne peut s'empêcher de continuer avec, "Mais Papa !" alors que Tom ferme la porte sur ses protestations.
"Mon gamin, je vous jure," dit Tom avec un soupir, en se dirigeant vers sa voiture.
Malgré tous ses efforts pour les chasser de son esprit, les mots de Stiles le rongent. Le fait qu'il commence à se sentir – bizarre n'aide pas. Il n'y a pas de meilleur mot pour ça. Il est agité et nerveux. Ce n'est pas une soif de sang, se dit-il fermement, et il n'a certainement aucun problème à arrêter le gosse qui vandalisait les murs au niveau de l'UCJG.
Il va bien, tout va bien, puis il rentre chez lui et trouve une maison vide.
"Bon sang, Stiles – " Il claque la porte en retournant au fourgon. Il se demande si seize ans est trop vieux pour recevoir une fessée. La dernière était quand il avait quatre ans et avait essayé de courir sur la route sans regarder. Malgré tout, si quelque chose mérite une fessée, c'est ça. "Comment peut-il me nourrir de toutes ces carottes, parler de mon cholestérol et puis passer chaque minute de libre à essayer de me faire faire une crise cardiaque !"
Il est de retour dans la voiture mais ne peut pas empêcher cette sensation de monter en lui, l'impression de sentir un danger arrivant de partout. Quelque chose ne va pas. Quelque chose ne va vraiment pas. Il ne peut pas réfléchir clairement. Il peut tout entendre, du martèlement de son propre cœur aux voisins deux portes plus loin qui se disputent. L'assaut sur ses sens est en train de le conduire à la folie. Il a besoin de s'échapper. Sans s'arrêter pour réfléchir, il sort de la voiture, respirant lourdement, et part au galop. Il ne réfléchit même pas. Ne peut pas réfléchir.
Il est profondément dans la forêt au moment où il récupère une certaine conscience de lui-même. Ses mains n'ont pas l'air bien. Cela lui prend une minute pour se rendre compte qu'il y a des griffes qui sortent du bout de ses doigts. D'une certaine façon, la pensée qui lui passe par la tête est 'Stiles ne me laissera jamais oublier que je lui ai dit que les loup-garous n'existent pas'.
Puis il y a un coup de feu.
Il fait volte-face avec sa main sur sa propre arme, puis voit au moins quatre ombres sortant des arbres. Il hésite, puis entend quelqu'un derrière lui. "Par là ! Courez !"
Derek Hale l'attrape par le poignet et le tire sur le côté. Tom peut sentir à quel point il va vite, peut sentir sa nouvelle force alors qu'il saute au dessus d'un tronc tombé. Il est surpris de ne pas tomber. Il suit Derek pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que tout soit calme, et puis s'arrête pour reprendre son souffle. Il n'est pas du tout aussi essoufflé qu'il pense qu'il devrait l'être. "Qui étaient-ils ?"
"Des chasseurs. Le genre qui en ont après nous depuis des siècles."
"Après nous ? Sois sûr que tu ferais certainement mieux de ne pas m'inclure dans ce 'nous'!" La colère de Tom a pris le dessus. "Tu sais, deux jours plus tôt j'étais juste un shériff de comté normal et mon plus grand souci était d'être sûr que mon fils ne trébuche pas et ne se brise pas la nuque avant d'avoir fini sa poussée de croissance. Maintenant tout d'un coup j'ai des corps déchirés en deux, des griffes et des crocs que je n'ai pas demandé, et des gens qui me tirent dessus avec des armes à feu !"
"Ce n'est pas si terrible," dit Derek. "Vous pouvez mieux entendre, bouger plus vite que n'importe quel humain pourrait l'espérer. La morsure est un cadeau."
"Eh bien, je dois le retourner au magasin dès que possible," rétorque Tom. "Et ça sonne vraiment horriblement comme si tu était celui de qui le cadeau a été reçu."
Derek secoue la tête. "Je ne suis pas celui qui vous a mordu. Je ne sais pas qui l'a fait."
"Pourquoi diable devrais-je te croire ?"
"Je peux vous aider. Vous allez avoir besoin de moi si vous voulez apprendre comment le contrôler. Nous sommes des frères maintenant."
Tom le fixe avec incrédulité. "Gamin, je pense que ça sonnait beaucoup mieux dans ta tête que dans la vraie vie."
Derek plisse les yeux vers lui. C'est clair qu'il ne sait pas comment réagir à l'attitude de Tom. "Je ne – "
Au loin, ils entendent le hurlement d'un loup. Ils lèvent tous les deux les yeux, et Tom commence à sentir tous les cheveux de sa nuque se dresser. La sensation lui donne la chair de poule et le démange. Il a une envie irrépressible de courir jusqu'à l'origine du bruit, pour trouver celui qui l'appelle, qui qu'il soit.
Derek l'agrippe par le bras. "C'est l'alpha," dit-il. "Il essaie de t'appeler."
"Mais qu'est-ce que ça veut dire ?" demande Tom, frustré.
"Viens avec moi," dit Derek, et Tom le suis à contrecœur. Il se retrouve dans les ruines de la vieille maison Hale. Derek les fait entrer à travers la porte d'entrée à moitié calcinée. "Tu dois trouver une ancre. Une chose sur laquelle tu peux te concentrer pour t'aider à garder ton humanité." Tom acquiesce. Il frotte son doigt sur son alliance. "Ma famille," dit-il sans réfléchir.
Derek regarde ailleurs. Mais ce n'est pas vraiment le moment d'être désolé de heurter ses sentiments. Tom prend une profonde inspiration et ferme les yeux, se concentrant sur Stiles, l'inquiétude dans ses yeux et ses diatribes idiotes sur son cholestérol. Le fourmillement sous sa peau se calme un peu.
Il a besoin de plus d'effort qu'il ne s'y attendait. Il y a des moments où il sent ses nouvelles griffes s'enfoncer dans la chair de ses paumes. Chaque inspiration doit être attentivement contrôlée. Mais petit à petit, la sensation s'arrête. Il n'y a plus de hurlement. Cela le laisse vidé et épuisé, et il tombe finalement dans un sommeil agité.
Quand il se réveille, c'est à cause de la lumière qui lui tombe sur les yeux. Derek est hors de vue. Tom se lève du sol, grognant quand il détend les muscles de ses épaules, et retourne vers la route.
Il marche à peine depuis cinq minutes quand une Jeep se gare à côté de lui. "Oh, merci mon dieu !"
Stiles sort de la voiture avant que son père puisse dire quoi que ce soit, se jetant sur lui pour un câlin. "Bon sang ne m'inquiète plus autant, Papa, je t'ai cherché toute la nuit – "
Tom ouvre sa bouche pour dire qu'il n'aurait pas été dehors si Stiles était resté à la maison comme il était supposé le faire, mais il soupire juste et l'étreint en retour. "Ouais," dit-il. "Je pense qu'il faut qu'on parle."
* L'expression anglophone est ''feels like he's waiting for the other shoe to drop'', ce qui n'est pas du tout idiomatique en français. Si quelqu'un a une meilleure idée de traduction, svp laissez un commentaire.
** UCJG (Union chrétienne de jeunes gens) : ONG chrétienne protestante
