Bonjouuuuur !

Soyons honnêtes, je n'avais absolument pas prévu de publier une nouvelle histoire maintenant... Je n'ai même pas d'avance (enfin si, un demi-chapitre), c'est pour vous dire ! Mais voilà, j'en ai marre de tourner en rond depuis des mois. Publier me manque. Ecrire du Dramione me manque aussi.

Résultat, quand cette petite idée s'est immiscée dans ma tête, j'ai simplement décidé de me lancer et d'arrêter de cogiter 107 ans, pour changer. Ceci dit, cette histoire devrait être assez courte (enfin, je crois, je n'ai pas non plus fait de plan, cette fois... je suis vraiment en mode "yolo" ah ah), ça aide à se lancer sans filet :p

Enfin bref, trêve de blabla.

J'espère que ce premier chapitre vous plaira :)

Bonne lecture !


Attention ! Le rating M est là pour de futures scènes de sexe, pas pour de la violence (on sait jamais)


Merci à Damelith, Mery-Alice Gilbert et Karine, mon super trio de choc, pour leurs relectures


Merci à J.K. Rowling de nous laisser jouer avec ses personnages et avec son univers


Drago poussa la porte de son bureau et soupira en constatant que sa collègue était déjà arrivée.

Ce qui n'avait rien d'étonnant, la connaissant, mais n'en était pas moins agaçant.

Il était bon dans ce qu'il faisait. Il aimait d'ailleurs beaucoup son poste et ça se ressentait dans sa façon de travailler, mais quoi qu'il fasse, elle lui donnait l'impression d'être à la traîne car il fallait qu'elle en fasse toujours plus.

Être là plus tôt.

Rester plus tard.

Traiter plus de dossiers.

Il avait beau faire plus d'efforts, elle obtenait toujours plus de résultats.

Voyant qu'elle semblait concentrée et ne voulant pas la déranger, Drago alla s'installer à sa place sans prononcer un seul mot.

Cependant, un léger sourire étirait déjà ses lèvres à la perspective de ce qui allait suivre.

- Tu as encore oublié, Malefoy, gronda-t-elle sans même lever les yeux vers lui. Ça fait des courants d'air, tu le sais pourtant !

- Regarde, Granger, répliqua-t-il en pointant sa baguette sur la porte pour la refermer d'un mouvement du poignet. C'est magique, même pas besoin de se lever !

- Pourquoi ai-je l'impression que nous avons cette discussion tous les matins ? souffla-t-elle en le regardant enfin.

- Probablement parce que c'est le cas, répondit-il en haussant les épaules, l'air impassible.

Mais intérieurement, il jubilait.

Granger avait raison, cela faisait près d'un mois à présent qu'ils commençaient leurs journées ainsi.

Au départ, il l'avait fait de manière totalement involontaire, mais l'entendre se mettre en rogne si facilement lui faisait toujours un petit quelque chose.

De cette façon, elle était obligée de lui prêter un minimum d'attention.

Cela faisait trois ans, à présent, qu'ils travaillaient ensemble au Département de la Justice magique.

Drago avait cru faire un arrêt cardiaque, la première fois qu'il l'avait vue entrer dans le bureau, un carton entre les bras, visiblement déterminée à s'installer à la place laissée vacante par son prédécesseur.

Lui-même ne travaillait ici que depuis quelques mois lorsque son collègue était parti à la retraite. Il s'était donc attendu à se retrouver avec une autre personne plus expérimentée que lui, mais non.

Lorsqu'ils avaient réalisé qu'ils allaient devoir collaborer, Granger et lui s'étaient aussitôt rendus chez leur supérieur pour demander à changer d'équipe, en vain.

Certes, leur relation s'était améliorée depuis la fin de la guerre, passant de la haine au mépris, mais Drago restait un ancien Mangemort et elle, un membre de l'Ordre.

Rien de naturellement compatible, donc.

- Poudlard est fini, avait-il répondu en les toisant, les bras croisés sur son torse. Vous êtes adultes à présent et lorsqu'on est adulte, on fait ce qu'on peut, pas ce qu'on veut.

Il leur avait ensuite fait signe de partir, sans même les laisser argumenter. Granger et lui s'étaient donc résignés à retourner dans leur bureau, non sans se jeter des regards noirs bien sentis.

Puis leur poste les avait contraints à collaborer et à mettre leurs ressentiments mutuels de côté.

Bien qu'ils n'en aient jamais explicitement parlé, il était hors de question qu'on leur reproche de mal faire leur boulot ! D'autant plus que s'ils s'y prenaient bien, ils finiraient probablement par être promus et ne plus avoir à partager leur bureau.

Le mépris s'était donc transformé en indifférence avant de devenir une sorte d'amitié bancale et maladroite.

Granger et lui n'abordaient quasiment jamais de sujets personnels, mais par moment, ils discutaient un peu de tout et de rien, allant même parfois jusqu'à plaisanter.

Lui qui, comme bon nombre de leurs camarades, s'était longtemps moqué de la rigueur et du sérieux de la jeune femme avait appris à apprécier ces traits de caractère.

Certes, il avait souvent l'impression de ne pas être à la hauteur, mais au moins elle le poussait à se dépasser et rares étaient les personnes qui y parvenaient.

.

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Drago s'installa à son bureau, comme tous les matins, mais un éclat de rire lui échappa lorsqu'il vit Granger fermer la porte d'un coup de baguette sans même le regarder.

Il allait devoir trouver autre chose pour la faire râler, mais il était loin d'être à court d'idées.

Il reporta ses projets malgré tout, conscient qu'une masse importante de travail l'attendait.

Granger et lui étaient chargés de classer et référencer toutes les archives du Magenmagot.

Lorsque Kingsley Shacklebolt avait été élu Ministre de la Magie, après son remplacement au pied levé qui avait suivi la fin de la guerre, il avait rapidement réalisé que les Mangemorts avaient mis ces documents sens dessus dessous, rendant toute recherche pratiquement impossible à effectuer.

Leur mission était donc capitale, même si elle leur semblait souvent insurmontable.

- C'est toi qui as le dossier Svenson ? demanda-t-il en levant la tête pour la regarder.

Granger garda les yeux rivés sur le morceau de parchemin qu'elle était en train de consulter et se contenta de lui montrer d'un geste évasif de la main une pile de documents située dans un coin de la pièce.

Drago leva les yeux au ciel en soupirant avant de prendre sa baguette pour attirer à lui ce dont il avait besoin.

- Si ça tombe, tu rangeras tout seul, je te préviens, lâcha Granger avant qu'il ait lancé le moindre sort, mais les yeux toujours posés sur son parchemin.

Cette fois, ce fut un grognement de dépit qui franchit les lèvres de Drago juste avant qu'il ne se lève pour aller chercher le dossier en question.

Le reste de la matinée se déroula dans un silence productif, jusqu'à ce que Drago rappelle à sa collègue qu'il était l'heure de déjeuner.

- Granger... commença-t-il, légèrement sur ses gardes.

Il savait qu'elle avait horreur d'être dérangée.

- Quoi encore ?! s'énerva-t-elle en le regardant pour la première fois de la journée.

- Comment ça, "quoi encore" ?! releva-t-il, agacé par son ton. Je ne t'ai pas adressé un mot depuis plus de trois heures, il faudrait penser à relativiser les choses, Granger !

Perplexe, il la vit soupirer en se frottant les yeux d'un air las.

- Pardon, s'excusa-t-elle, contre toute attente. Tu as raison, je n'aurais pas dû... Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il est treize heures, je vais aller me chercher un truc à la cafétéria, tu as besoin de quelque-chose ?

- Je veux bien un sandwich, oui, s'il te plait, répondit-elle en reportant son attention sur son document.

- Tu sais quoi ? reprit-il. J'ai une meilleure idée. Tu vas venir avec moi et nous mangerons sur place.

Cette fois, Granger le dévisagea franchement, un sourcil relevé par scepticisme.

- Si je te rapporte un sandwich, tu vas encore manger en travaillant et excuse-moi, Granger, mais une pause ne te fera pas de mal, tu as vraiment une sale...

- A ta place, j'éviterais de terminer cette phrase, le coupa-t-elle en le regardant d'un air qu'il ne parvint pas à déchiffrer.

- Ça ne change en rien la réalité, se défendit-il malgré tout. Je suis bien placé pour savoir à quel point tu es investie dans ce boulot, Granger, mais tu ne recevras pas de médaille pour autant...

- Tu tiens vraiment à ce qu'on nous voit manger ensemble ?

Drago haussa les épaules avec indifférence.

- Tout le Ministère sait déjà que nous travaillons dans le même bureau, ça changera quoi ?

- Très bien, céda-t-elle. Si tu y tiens tant que ça, je vais venir avec toi.

Drago fut tenté de protester : non, il n'y tenait pas spécialement, mais il était tellement surpris qu'elle ait accepté qu'il décida finalement de laisser couler.

Venir travailler ici était quand même bien plus agréable depuis que la tension entre eux s'était quelque peu apaisée.

Ils quittèrent donc leur bureau pour rejoindre la cafétéria du Ministère où ils s'attablèrent après avoir pris une salade césar pour elle et un sandwich brie-miel pour lui.

Ils déjeunèrent en silence pendant de longues minutes durant lesquelles Drago se demanda s'il n'aurait pas mieux fait de s'abstenir.

Certes, leurs rapports étaient devenus assez cordiaux - voir amicaux par moments - dans l'intimité de leur bureau, mais déjeuner ainsi publiquement avec elle avait une dimension un peu plus surréaliste.

- Rassure-moi, toi aussi tu trouves ça bizarre, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle à voix basse, au bout d'un moment.

- Quoi donc ? demanda-t-il, même s'il se doutait fortement qu'elle faisait allusion à leur situation actuelle.

- Ne me prends pas pour une andouille, Malefoy, tu sais pertinemment à quoi je fais allusion. Toi, moi, en train de déjeuner...

- Tu sais, c'est quelque chose que je fais régulièrement, pour ma part. Certes, pas toujours en si charmante...

Drago s'interrompit aussitôt, conscient de l'absurdité qu'il était sur le point de lâcher.

Chose qui n'avait apparemment pas échappé à Granger, vu le regard qu'elle posait à présent sur lui.

- Et ça, tu vas me dire aussi que ce n'est pas bizarre ?!

- Bien sûr que non, affirma-t-il en s'appuyant sur le dossier de sa chaise. Tu es bien plus charmante que Goyle ou Zabini, je ne vois pas en quoi ce serait bizarre de l'affirmer.

Drago était loin de ressentir l'assurance qu'il affichait, mais il espérait être suffisamment convaincant pour faire illusion.

- Goyle, répéta-t-elle en frissonnant. Je ne comprends toujours pas comment tu peux être ami avec ce type. Zabini semble être quelqu'un de cultivé et intéressant, mais Goyle ?!

- Tu es bien amie avec Weasley ! la provoqua Drago. Et il n'y a pas si longtemps que ça, tu sortais même avec lui...

- Ne compare pas ce qui est incomparable, s'il te plait ! s'exclama-t-elle en riant nerveusement. Ron est courageux, amusant, gentil...

- Oh oui, c'est clair que mettre une autre femme enceinte à peine un mois après votre rupture est un comportement super gentil, se moqua-t-il.

Au voile qui passa devant les yeux de Granger à ces mots, Drago regretta aussitôt de les avoir prononcés, mais c'était plus fort que lui, elle le mettait toujours dans des états pas possibles.

- Désolé, s'excusa-t-il alors. Ce n'était pas fair-play de ma part de ramener ça sur le tapis, comme ça. Je ne me cherche pas d'excuse, mais... Comment t'expliquer ? Ça peut te sembler bizarre, mais Greg est comme un frère pour moi. Je sais qu'en tant qu'ex-Gryffondor, tu le vois juste comme une brute sans cervelle, mais c'est plus compliqué que ça. Tu ne le connais pas comme je le connais.

- J'en sais suffisamment... marmonna-t-elle, visiblement encore blessée par sa remarque sur Weasley.

- Justement, non.

- Comment ça ?

Drago hésita quelques instants à partager quelques informations sur son ami, et même si le regard bienveillant de Granger l'incitait à se confier, il était également conscient qu'il n'avait aucunement le droit de les révéler.

Les procès ayant suivi la chute de Voldemort avaient mis en lumière de nombreux secrets, parmi plusieurs familles Sang-Pur - dont la sienne - mais le père de Goyle était mort lors de la Bataille finale, épargnant Greg du scandale.

Greg était loin d'être idiot - sans ça, il n'aurait jamais obtenu ses ASPIC - mais le calvaire auquel l'avait soumis sont père pendant tant d'années l'avait tellement contraint à se renfermer sur lui-même que rares étaient les personnes à le connaître vraiment. À part lui, seul Crabbe avait été assez proche de Goyle pour connaître la vérité, mais Vincent n'avait pas non plus survécu à cette journée...

À part lui, Greg n'avait plus personne et même si la loyauté était un trait qu'on associait plus volontiers aux Poufsouffle qu'aux Serpentard, Drago ne lui tournerait pas le dos.

- Tu te rends compte que tu me demandes de justifier mes amitiés juste parce que tu es chamboulée par le fait que j'ai affirmé que tu étais charmante ? reprit-il, tant pour faire diversion que pour le plaisir de la voir réagir.

- Quoi ? Mais pas du tout ! protesta-t-elle, les joues légèrement rouges.

- Donc, tu veux juste te montrer indiscrète, c'est ça ?

- Je ne suis pas indiscrète ! J'essaie juste d'avoir une conversation civilisée avec toi et comme d'habitude, tu fais ton... ton Malefoy !

- Mon Malefoy ? répétat-t-il, amusé. Ça veut dire quoi, ça, mon Malefoy ?

- Tu sais quoi ? éluda-t-elle. Je crois qu'il est temps de retourner travailler !

Sur ces paroles, elle se leva et tandis qu'elle s'apprêtait à débarrasser son plateau, Drago enserra délicatement son poignet de ses doigts pour la retenir quelques instants.

- Ça a été un vrai plaisir de déjeuner avec toi, Hermione, la remercia-t-il avec un sourire en coin.

Granger le dévisagea, yeux écarquillés et bouche bée, tandis qu'il se levait pour quitter le réfectoire avant elle.

Finalement, cette petite discussion avait été clairement plus amusante que laisser la porte de leur bureau ouverte.

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Le reste de la journée se passa dans une ambiance un peu étrange. Aucun mot ne fut prononcé pendant qu'ils travaillaient, mais Drago surprit le regard de Granger posé sur lui à plusieurs reprises.

Ce qui, pour être totalement honnête, n'était pas pour lui déplaire. Fait qui par ailleurs le laissait quelque peu perplexe, compte tenu de leurs rapports initiaux.

Certes, plusieurs années s'étaient écoulées depuis Poudlard et leur collaboration forcée mêlée à une bonne dose de patience était venue à bout de leurs ressentiments, mais de là à voir les choses évoluer ainsi, il y avait un monde...

Monde qui, en définitive, correspondait plutôt bien à l'évolution de la société sorcière depuis la chute de Voldemort.

Pardon, tolérance et équité étaient les maîtres-mots du gouvernement mené par Shacklebolt, ce qui n'était pas pour déplaire à Drago.

La chute de la notoriété de sa famille, entamée sous le règne du Seigneur des Ténèbres et achevée suite aux procès, lui avait fait comprendre qu'en définitive, seule la valeur individuelle d'une personne importait.

Ce n'étaient pas aux origines d'une personne de déterminer la valeur de celle-ci, mais bien aux choix qu'elle faisait tout au long de sa vie.

Sa mère avait choisi de mentir pour protéger Potter.

Son père, par contre, avait choisi de participer à cette guerre absurde.

À l'époque, il avait eu l'impression de ne pas avoir le choix, lorsque Voldemort lui avait confié cette mission impossible, mais dans les faits, il aurait pu refuser, même si ça aurait probablement signé son arrêt de mort... Il aurait également pu demander l'aide de l'Ordre du Phénix, en vérité, mais non, il avait choisi d'essayer de tuer un homme et d'en faire entrer d'autres dans un château rempli d'innocents.

Les alternatives existaient, il avait juste refusé de les voir.

Le Magenmagot avait beau avoir conclu que son jeune âge excusait ses actes, Drago en gardait malgré tout un goût amer. Potter, Granger, Weasley, Londubat et tant d'autres avaient le même âge que lui, à ce moment-là, et ils n'avaient jamais tenté de nuire à qui que ce soit.

Suite à son procès, Drago avait décidé de ne plus se chercher d'excuses et de vivre pour lui-même et non pour ce qu'on attendait de lui. Ce n'était pas toujours facile, loin de là, surtout avec ses parents qui continuaient à lui mettre la pression, mais il tenait bon.

C'était ce qui expliquait qu'il soit parti du Manoir pour louer un appartement à Godric's Hollow et qu'il ait commencé à travailler au Ministère pour pouvoir vivre indépendamment de la fortune de sa famille.

Ses parents ne le comprenaient pas, ne le soutenaient pas, mais Drago était tout simplement déterminé à définir sa propre valeur.

La journée touchait à sa fin et Drago rassembla ses affaires pour partir. À sa plus grande surprise, il vit que Granger en faisait autant. Pour elle qui avait tendance à cumuler les heures supplémentaires, il trouvait cela assez intriguant.

En temps normal, il l'aurait probablement relevé, mais compte-tenu du fait qu'ils ne s'étaient pas adressé la parole depuis qu'il l'avait appelée par son prénom, Drago préféra s'abstenir.

Il vit la jeune femme ajuster sa cape sur ses épaules et passer devant lui pour sortir. Cependant, elle s'arrêta quelques instants, la main sur la poignée de la porte.

Interpellé, Drago allait lui demander si tout allait bien quand elle se tourna vers lui, ancra ses yeux noisette dans les siens et déclara :

- Bonne soirée, Drago.

Puis elle franchit la porte pour quitter la pièce sans lui prêter plus attention.

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Blaise et Drago se trouvaient dans l'appartement de ce dernier autour d'une pizza apportée par le premier.

- Elle t'a vraiment appelé par ton prénom ? commenta Blaise, la bouche encore à moitié pleine de la demi-part qu'il venait d'engouffrer.

- Je crois bien, oui, confirma Drago, mais elle est partie tellement vite après ça que je doute d'avoir bien entendu.

- Eh bien, sacrée avancée dans le projet bébé ! s'enthousiasma Blaise.

Agacé, Drago soupira lourdement.

- Tu ne vas pas revenir avec ça...

- Bien sûr que si ! Et je le ferai tant que tu n'admettras pas que cette fille te plait depuis le premier jour où tu l'as rencontrée.

- N'importe quoi, on ne pouvait pas se voir, à Poudlard !

- C'était juste pour masquer votre attirance réciproque, ça, le contra Blaise en ricanant.

- Bien sûr, tu n'as pas plus cliché, comme approche des relations humaines ?

- Bon ok, céda son ami. Je veux bien admettre qu'à Poudlard, ce n'était pas l'amour fou entre vous, mais reconnais quand même que les choses ont changé depuis que vous travaillez ensemble.

- Bien sûr qu'elles ont changé, je n'ai jamais prétendu le contraire ! Ce n'est pas pour autant que j'ai envie de lui faire des bébés, comme tu te plais à me le seriner.

- Je trouve que vous feriez de très beaux bébés...

- Mes bébés seront d'office magnifiques, peu importe leur future mère, le contra Drago. Avec mes gènes, il ne pourra pas en être autrement.

- Et avec les siens, ils seraient particulièrement intelligents. Penses-y !

Drago préféra l'ignorer pour aller leur chercher à boire.

Cela faisait bien six mois à présent que Blaise s'était mis en tête que Granger et lui feraient un beau couple. Drago ignorait totalement comment l'idée avait bien pu lui venir à l'esprit, mais il n'en démordait pas depuis et ce, même si Drago avait eu plusieurs copines entre temps.

Parfois, la nouvelle lubie de son ami l'agaçait prodigieusement, d'autres fois, elle l'indifférait totalement, mais pour la première fois, ce soir, Drago pensa que ce n'était peut-être pas totalement idiot - bébés mis à part, bien sûr.

Ceci dit, il comptait bien garder cette pensée pour lui, conscient que Blaise deviendrait infernal s'il l'admettait face à lui.

- En parlant de bébés, reprit Drago en revenant avec deux bièraubeurres, comment va Pansy ?

- Comment veux-tu que Pansy Parkinson, enceinte jusqu'aux yeux, se sente alors qu'elle aurait dû accoucher il y a une semaine ? demanda Blaise en grimaçant. Elle est passée en mode harpie, ce soir, quand je lui ai dit que je sortais pour te voir...

Drago ne put se retenir de ricaner face à cette nouvelle absolument pas surprenante. Même s'ils s'étaient un peu éloignés depuis la fin de leur scolarité, il connaissait son ancienne camarade suffisamment bien pour savoir à quel point elle pouvait se montrer invivable par moment. D'ailleurs, il se demandait régulièrement comment Blaise faisait pour la supporter et pire, comment il avait bien pu finir par l'épouser, mais bon, il avait l'air heureux et au final, c'était tout ce qui importait.

Dire qu'ils allaient avoir un enfant d'ici quelques jours... Cette idée lui semblait tellement abstraite ! Après tout, ils n'avaient que 22 ans et Drago estimait qu'il avait encore tellement de choses à vivre avant de penser mariage et enfants.

Surtout que dans l'absolu, il n'était même pas sûr de vouloir des enfants un jour... Sans parler du fait que, pour l'instant, il n'avait toujours pas rencontré de femme qui lui donnerait envie de se stabiliser.

Soudain, un elfe de maison apparut dans le salon, annonçant de sa voix fluette que le travail de sa maîtresse avait commencé et Blaise s'esquiva aussitôt pour aller la rejoindre.

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Lorsque Drago pénétra dans son bureau le lendemain matin, il remarqua aussitôt que quelque chose n'allait pas.

Il était le premier arrivé, ce qui n'était absolument pas normal, puisque cela n'arrivait que lorsqu'elle prenait des vacances, ce qui n'était pas à l'ordre du jour.

Alors qu'il se demandait s'il devait ou non envoyer un hibou pour prendre de ses nouvelles, Hermione entra en trombe dans le bureau, visiblement de mauvaise humeur.

Drago la regarda s'installer en silence, mais lorsqu'une pile de documents manqua de s'éparpiller sur le sol suite à ses mouvements brusques, il intervint pour tenter de la calmer.

Près de son bureau en deux enjambées, il s'agenouilla devant elle pour prendre ses mains entre les siennes, tout en tentant de capter son regard.

Il fut surpris de constater que ses yeux étaient remplis de larmes contenues.

- Tout va bien ? s'enquit-il, à présent inquiet pour elle.

Hermione se mit aussitôt à respirer bruyamment, comme pour refouler les larmes qui menaçaient de s'écouler librement le long de ses joues.

- Quel... Connard ! s'exclama-t-elle enfin, tout en dégageant l'une de ses mains pour essuyer ses yeux d'un geste rageur.

- Hum... Tu pourrais être plus explicite ?

- Dean... Thomas, tu te souviens ? demanda-t-elle, la voix vibrante d'une colère contenue.

Ainsi, c'étaient des larmes de rage et non de tristesse que Drago avait vues dans ses yeux et il trouvait cela assez rassurant.

Surtout que sa colère ne semblait pas tournée contre lui...

- Je ne suis pas sénile, non et ? Qu'est-ce qu'il y a avec Thomas ?

- Il devait m'accompagner au mariage de Ron, samedi, et ce salaud vient de me confirmer qu'il ne pourrait finalement pas venir.

- Je ne savais pas que vous sortiez ensemble, commenta platement Drago.

- Ce n'est pas le cas, le corrigea-t-elle non sans lever les yeux au ciel, mais j'ai dit à Ron que je viendrais accompagnée et ce n'est plus le cas...

- Et c'est vraiment gênant ?

- Cette gourdasse de Lavande va encore me regarder de haut, lui expliqua-t-elle en grimaçant.

- Attends, la fille que Weasley a mise enceinte juste après votre rupture est Lavande Brown ?! Sérieusement ?

Drago ne put s'empêcher de ricaner lorsqu'elle le lui confirma d'un signe de tête. Elle s'était bien gardée de lui donner cette précision lorsqu'elle avait lâché, juste après leur rupture, que Weasley allait être papa.

Drago s'était naturellement dit qu'il devait s'agir d'une fille lambda qu'il ne connaissait pas, mais à présent, il comprenait mieux ce qui l'avait mise dans un état tel qu'elle avait ressenti le besoin de se confier à lui.

Donc Weasley avait quitté une femme comme Hermione Granger pour retourner avec son ex-copine insipide et stupide ? Il était encore plus bête qu'il ne l'avait toujours pensé.

- Tu comprends, maintenant ? reprit Hermione, la voix toujours enrouée par l'émotion.

- Honnêtement, non, répondit Drago. Déjà, comment as-tu pu accepter l'idée de te rendre au mariage de ton ex à peine six mois après votre rupture ?!

- Sept, rectifia-t-elle. Et en vérité, je m'en fous de ça, s'il n'avait pas rompu, je l'aurais probablement fait. Ron n'est pas le problème, c'est elle... Lavande est persuadée que je n'ai pas tourné la page et que je veux récupérer Ron, quelle idiote ! J'avais donc prévu de lui prouver qu'il n'y avait rien à craindre de ma part en y allant accompagnée, mais maintenant... Le mariage a lieu dans trois jours, comment veux-tu que je sois crédible dans un délai aussi court ?

- Parce que l'idée était de leur faire croire que tu sortais avec Thomas, c'est ça ?

- C'est ce qu'on leur avait dit, oui... Je sais, c'est puéril, mais si tu voyais la façon dont Lavande me regarde à chaque fois qu'on se voit, tu comprendrais ce choix. Mais à présent, même si je demande à un autre homme de m'accompagner, ils croiront forcément que c'est un simple ami ou pire, ils se diront que j'ai sauté sur le premier venu pour remplacer Dean...

Drago n'aurait jamais cru que les relations entre ces fichus Gryffondor seraient plus compliquées que celles qu'il entretenait avec ses amis. Après tout, ils étaient censés être unis envers et contre tout, non ?

- J'ai bien une petite idée qui pourrait tout expliquer, pour ma part, commença-t-il, mais je doute que tu sois emballée par l'idée.

- Développe... l'encouragea-t-elle en plongeant son regard dans le sien.

Toujours accroupi face à elle, Drago sentit son rythme cardiaque s'accélérer à mesure qu'il prenait conscience de l'absurdité qu'il s'apprêtait à proférer.

- Tu n'as qu'à leur dire que Dean te servait d'alibi parce que tu appréhendais leur réaction s'ils connaissaient l'identité de ton vrai petit-ami, mais qu'à présent, tu es prête à le leur présenter.

- Ça ne marchera pas, protesta Hermione en secouant la tête de droite à gauche. Ce sont mes amis et je ne vois pas pourquoi je devrais avoir peur de leur présenter quelqu'un.

- Sauf si on leur fait croire que ce quelqu'un, c'est moi...


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Et voilà pour cette fois !

J'espère que ce premier chapitre vous a plu.

La suite sera pour... d'ici une semaine, je pense. Plus ou moins (faut aussi laisser le temps à mes relectrices de faire leur boulot ah ah).

Plein de bisous à vous et bonne journée !