Chapitre 16.
« Hermione, tu es à un mois de ton terme, et tu n'as toujours pas de mode de garde, ni même de prénom ! s'offusqua Ginny.
_ Snape les refuse tous, balança la jeune femme en se servant une tasse d'infusion.
_ Je croyais qu'il n'avait pas son mot à dire, lança Ginny d'un air malicieux. »
Tout ce que la rouquine reçut en retour fut un regard glacial. Il fallait dire qu'elle et Harry avaient passé de longues soirées à discuter de cette relation aussi étrange qu'ambiguë qu'Hermione et Snape entretenaient. Ainsi, la jeune femme avait appris via son mari que Remus et Snape se voyaient désormais régulièrement, qu'ils s'étaient tous deux avoué qu'ils s'aimaient d'une certaine manière, et même que Snape avait intercepté les résultats d'Hermione, dont les photos de son échographie avant de les lui donner en mains propres, dans ses quartiers.
« Severus est mon ami maintenant. Et je prends son avis en considération, tenta de se justifier la jeune femme.
_ Oh oui, un ami qui t'as fait un gosse, railla Ginny. »
Hermione soupira de manière dramatique, remerciant le ciel que son amie ignore qu'ils avaient, de surcroit, couché plusieurs fois ensemble.
« Si ça avait été Ron, ça ne t'aurais pas posé de problème.
_ Ron est ton ex, c'est différent.
_ Je ne vois pas en quoi.
_ Bref, qu'est-ce que lui a comme idée de prénoms ? Ce sera plus rapide de trancher.
_ Il ne veut pas me le dire, soupira Hermione. »
Ginny s'apprêtait à protester une énième fois devant leurs côtés butés avant de voir Hermione se crisper soudainement. Alors, l'expression de son visage passa de l'agacement, à une inquiétude palpable en moins d'une seconde.
« Tout va bien ?!
_ J'ai mal, grimaça Hermione en se tenant le ventre.
_ Depuis combien de temps ?
_ Une bonne demi-heure, mais… c'est pire depuis cinq min… »
De nouveau, Hermione porta sa main dans le bas de son dos en grimaçant avant de retenir un gémissement de douleur.
« Seigneur, et tu n'aurais pas pu me le dire avant ?! s'affola Ginny en se levant d'un bond. »
Hermione voulut protester, bien sûr, mais elle n'en avait pas la force. De nouveau, la douleur dans son ventre fut si forte qu'elle lui coupa la respiration.
XXX
« Tu vas assister à l'accouchement ?
_ Non, gronda Snape d'une voix forte et posée, ne détachant pas ses yeux des parchemins de ses idiots d'élèves.
_ Pourquoi ? s'offusqua le loup garou. »
Effaré par cette question qu'il jugeait idiote, Snape posa sa plume sur son bureau, puis observa son ami d'un air jugeur.
« Ce serait plutôt à moi de te demander pourquoi je ferais une chose pareille.
_ C'est ton enfant.
_ C'est son enfant, rectifia Snape, agacé.
_ Je ne garde personnellement pas la photo de bébés qui ne sont pas les miens dans mon tiroir, rétorqua Remus, ravi de son effet.
_ Quoi ? Mais je ne fais pas…
_ Je sais tout, accusa le loup garou. »
Snape grogna avant de serrer la mâchoire, totalement agacé.
« Et que voudrais-tu que je fasse, mmmh ? Sortir une bassine d'eau, et que le premier truc que ce bébé sente soit l'étendue de mes doigts crochus ?
_ Ce serait un bon début, lâcha le sorcier en un haussement d'épaules.
_ Je ne ferais pas ça ! De même que je ne couperais aucun cordon ni porterait de regard sur le « miracle de la vie » qui s'apparente plus, si tu veux mon avis, à la pire boucherie qui puisse exister. Je n'ai pas envie de tourner de l'œil, grommela le potionniste.
_ Qu'est-ce que tu en sais ? Un accouchement, c'est merveilleux. Plus merveilleux que d'extraire une putain de pierre de l'estomac d'une chèvre.
_ J'ai reçu une formation, alors on m'a déjà fait accoucher une licorne dans la Forêt Interdite ainsi qu'une femelle centaure, je ne souhaite franchement ça à personne. Et laisse mes chèvres en dehors de ça.
_ Tu défends « tes » chèvres ?! pouffa le loup garou. »
Snape ouvrit la bouche, prêt à sans doute baffer Remus d'une minute à l'autre lorsqu'il entendit des pas courir dans les couloirs. Or, il était près de 23h.
Oh, l'importun allait prendre cher, très cher. Sans un mot, Remus vit Snape se lever avec cette expression sévère qui lui connaissait tant. Cette bouche plissée, ses yeux envoyant des éclairs de noirceur, ses poings serrés… Nul doute qu'il aurait sans doute détesté l'avoir en tant que professeur.
Mais le regard de Snape passa d'une rage intense à une inquiétude presque plus dangereuse encore lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Lupin ne se retourna pas tout de suite, mais il lut dans le regard du professeur de potions une immense angoisse.
Et lorsque Remus se tourna enfin vers l'accès de la salle de classe dans laquelle ils se trouvaient, il fit face à nul autre que Ginerva Weasley dont le visage était encore plus blanc que celui de Snape.
« Elle a perdu les eaux, balança-t-elle à bout de souffle, et terrifiée. »
Snape se leva d'un bond, le cœur battant.
« Pompom ?
_ Pas là, murmura la rouquine, dépassée. »
Le professeur de potions s'élança vers l'extérieur, et par réflexe, Remus suivit ce duo improbable dans tous les dédales de Poudlard jusqu'à l'infirmerie. De là, il vit Hermione, grimaçante, la mâchoire serrée qui serrait son ventre arrondit alors qu'elle était recroquevillée sur un des lits disponibles. Snape s'approcha d'elle à grands pas et porta sa main sur son front.
« De combien de temps les contractions sont espacées ? demanda-t-il d'une voix se voulant mesurée.
_ 5 minutes ?
_ Plutôt trois, grogna Hermione. »
La jeune femme se crispa tout à coup, retira la paume de Snape de sur son front pour prendre une profonde inspiration et tenter de gérer la douleur lancinante.
« Il faut croire que cette histoire de bassine d'eau n'est finalement pas tant une blague que ça, lâcha soudain Lupin, éberlué.
_ Emmenez-moi à Sainte Mangouste, s'écria Hermione à bout.
_ Les contractions sont trop proches, un voyage en cheminette n'est pas envisageable dans cet état, et je ne parle même pas de transplaner.
_ Vous voulez dire que je vais accoucher là alors que Pomfresh est Dieu sait où ?! »
La voix de la jeune femme était en train de dérailler. Elle n'avait pas l'air paniquée, non, mais plutôt dans une rage folle.
« J'ai déjà fait accouché une femelle centaure, balança Snape.
_ Vous vous foutez de ma gueule ? hurla Hermione sur le sorcier. Ramenez-moi Pomfresh tout de suite ! »
C'était bel et bien la première fois que quiconque voyait Snape se fait parlé de la sorte et que ce dernier, au lieu de rester stoïque ou énervé, semblait embêté et même, concerné par la situation.
Du côté d'Hermione, le silence équivoque de la petite assemblée devant elle fit monter d'un cran son excitation.
« Alors on va prendre la moto d'Hagrid.
_ Non mais vous êtes malade ? Vous allez accoucher dans quoi, 20 minutes à tout casser ? Enlevez votre pantalon et arrêtez de chercher une solution alors qu'il n'y en a pas. Potter, ramenez-moi des gants, lança Snape à l'attention du survivant.
_ Il en est hors de question, lâcha Hermione, catégorique. Je n'accoucherais pas maintenant, pas ici !
_ Miss Weasley, il me faudrait des draps, de la potion anti douleur, peut-être quelques instruments comme vous avez pu les voir durant votre propre accouchement. Remus, va l'aider.
_ Vous n'allez rien faire du tout, trancha Hermione. Et personne ne me verra le pantalon en bas des chevilles, les fesses à l'air.
_ Ce n'est pas comme si c'était la première fois, marmonna Snape en enfilant les gants d'Harry venait de lui donner.
_ Pardon ? rit jaune Ginny, les poings sur les hanches en alternant son regard entre eux.
_ Occupez-vous de faire ce que je vous demande, gronda Snape de sa voix la plus profonde. »
Le visage de Ginny reprit cette même expression terrifiée que celle d'une étudiante qui venait de rendre son devoir en retard. Alors, elle s'activa tandis que Hermione leva les yeux au ciel en s'écroulant sur le matelas, désabusée.
« Pourquoi avez-vous encore tout ce pouvoir sur le monde qui vous entoure ?
_ Sauf sur vous, visiblement, jaugea-t-il d'un regard réprobateur. Sauf qu'il va falloir vous faire à l'évidence. Personne d'autre ne sait accoucher qui que ce soit ici, alors soit vous me laissez mettre au monde notre fille, soit je vous assomme pour le faire quand même car écoutez-moi bien : il est hors de question que je me casse d'ici et vous laisse dans une merde noire, que vous l'ayez décidé ou non, accusa Snape. »
Hermione garda un son étouffé bloqué dans sa gorge avant de l'observer d'un regard ahuri.
« Vous croyiez que j'allais me débiner ? Ça n'est pas le cas. Vous êtes tellement habituée à ce qu'on vous abandonne que vous faites tout pour que je le fasse, même dans le pire moment, sauf que non, je ne le ferais pas, je ne le ferais jamais et vous le saviez très bien quand vous m'avez demandé d'être le père.
_ Mais…
_ Ça suffit ! Vous pouvez être infecte comme vous le voulez, comme vous l'entendez Granger, mais je ne bougerais pas d'ici. Vous n'allez surement pas vous mettre en danger d'une quelconque manière, alors je reste et je vous aide à la mettre au monde. C'est non négociable, alors vous vous décidez : vous voulez être consciente ou pas ? lâcha Snape en se saisissant d'une seringue prise au hasard sur la paillasse ramenée par un Remus rouge d'embarras et de peur. »
Hermione plissa la bouche, et le fusilla du regard, avant de soupirer et de capituler. Elle s'écroula de nouveau sur le matelas en commençant à grogner de douleur tandis que Harry leva un sourcil de stupeur.
« C'était vrai cette histoire de sédation ? lui glissa-t-il subtilement sur un ton très bas.
_ Non, c'est du sérum physiologique, mais au pire, il y a des gourdins dans la Forêt Interdite qui auraient pu très bien faire le job. »
Harry lui lança une expression désapprobatrice que Snape choisit sciemment d'ignorer. Alors que la jeune femme se contorsionna à l'aide d'une main tendue de son amie pour ôter son pantalon, Harry resta là, à côté de Snape, pensif. Avant qu'elle n'ait eu le temps même de lever le bassin pour le baisser, le maître des cachots posa une main presque tendre sur le genou de la jeune femme pour l'empêcher d'en faire davantage, puis se tourna vers Potter en laissant son regard fixé sur lui, sans aucune autre expression sur le visage.
« Quoi ? lâcha Harry en clignant des paupières.
_ Vous permettez ? lâcha Snape comme d'une évidence en désignant la jeune femme.
_ Pourquoi je ne pourrais pas être là pour aider ma meilleure amie à accoucher ?
_ Vous vous foutez de moi ? Déguerpissez, vous ne verrez rien d'autre d'Hermione que ce que vous n'avez déjà vu.
_ Severus, soupira Hermione d'un ton las.
_ Vous êtes jaloux ou quoi ?
_ Je ne suis pas… »
Snape soupira en se pinçant l'arête du nez tandis qu'Hermione lâcha une longue expiration. Ces deux-là ne pouvaient pas s'empêcher de se lancer des pics, même dans un moment aussi crucial. Et la douleur des contractions était loin d'équivaloir à la fatigue psychique provoquée par Harry et Snape en train de se chercher des poux. Alors qu'ils se lançaient dans une diatribe intense, ce fut Hermione une fois encore qui se redressa sur son lit, hors d'elle.
« Stop ! hurla-t-elle. Remus, sortez Harry de la pièce et toi, accusa Hermione en faisant même fit du vouvoiement, tu me fais accoucher. Si tu lance un seul regard railleur, une parole, un murmure de contentement à Harry dès qu'il sortira, ce sera Ginny qui le fera à ta place. »
Snape prit une profonde inspiration, et se mordit l'intérieur de la joue. Ginny leva haut les sourcils lorsqu'elle vit son ancien professeur capituler. Ce dernier ignora royalement le survivant lorsque Remus l'amena dans les couloirs, l'air tout aussi ahuri que celui qu'il avait lorsqu'il avait pénétré dans l'infirmerie à peine 10 minutes auparavant.
« On peut dire que les événements sont toujours mouvementés avec vous, murmura-t-il plus pour lui-même lorsqu'il ferma la porte. Et moi qui pensait que la guerre calmerait vos nerfs.
_ Et encore, tu n'as rien vu. »
Xxx
Lorsque Hermione retira enfin le bas de son pantalon, Snape arrondit le regard d'un air affolé.
« Donnez-moi une potion, grogna Hermione de douleur en se massant le bas du dos. Je ne vais pas accoucher, je le sais.
_ Je crois que c'est trop tard pour ça, lâcha Snape en un murmure.
_ Quoi ?! »
Soudain, une douleur fulgurante prit Hermione jusqu'à lui couper le souffle et un léger cri de douleur s'échappa de ses lèvres.
« Je ne pensais pas que vous étiez si avancée dans le travail, lâcha Snape, presque affolé.
_ J'ai une excellente tolérance à la douleur, gronda Hermione. Allez donc vous plaindre à votre copine Bellatrix pour ça.
_ Je n'y manquerais pas.
_ Je vous déteste ! s'écria-t-elle à la seconde grosse contraction alors qu'elle retenait son souffle.
_ Ne retenez pas votre respiration.
_ Vous n'avez qu'à prendre ma place ! C'est de votre faute si je suis dans cet état après tout !
_ Quoi, comment ça ma faute ?! s'offusqua Snape en levant sa tête de l'entrejambe de la jeune femme.
_ Vous m'avez mise en cloque, votre fille essaie de me tuer.
_ Tout de suite les grands mots, marmonna le potionniste en retournant à la tâche.
_ Je peux savoir ce que vous venez de dire ?!
_ Je disais que vous auriez eu besoin d'un gynéco, corrigea Snape. »
Ginny quant à elle, ne disait rien, se contenta d'alterner son regard entre sa meilleure amie et son ancien professeur comme on assisterait à un match de tennis.
« Non, sans blague, ironisa Hermione en grimaçant de douleur avant de sentir qu'elle poussait, sans même le vouloir. Je... je ne peux pas accoucher, pas tout de suite. Je ne suis pas prête, lâcha-t-elle avec une peur soudaine et irraisonnée. »
Ginny prit la main d'Hermione d'un air embêté et porta l'autre sur son front chaud. Elle lui murmura de ne pas retenir sa respiration, et lui mima les bons gestes à faire. Alors, la pièce devint plus calme, l'ambiance presque solennelle, uniquement rythmée par les respirations des deux jeunes femmes et des murmures réconfortant de Ginny.
« Tu sais, quand j'ai accouché, la sage-femme qui m'a guidé avait une haleine horrible, lui murmura-t-elle pour qu'elle se détende.
_ Je n'osais justement pas te le dire, soupira Hermione avant qu'elles ne ricanent toutes les deux. »
C'est alors que les contractions firent place à une douleur tout autre, qui fit se tordre la jeune femme presque en quatre. Sa respiration saccadée d'avant fit place à des cris qui peu à peu, remplirent la pièce et, bien nichée au fond de sa tête se muait la pensée qu'elle était en train de rameuter sans doute le chateau tout entier. A chaque poussée que son corps lui dictait, la douleur n'en était que plus grande. Hermione avait été loin d'imaginer son accouchement ainsi, à Poudlard, sans péridurale et surtout, comme seul personne compétente à l'accoucher : Snape. Alors, elle se mit à sangloter, exténuée au bout de quelques minutes.
« Je ne vais pas y arriver, nia-t-elle, . Je n'en suis pas capable, je ne peux pas être mère.
_ Tu peux le faire, souffla Snape.
_ Oui Hermione, tu es proche, murmura Ginny à son oreille.
_ Non, pleura la jeune femme, je suis nulle, je ne veux plus, je vais être seule et... »
Cette fois, le cri fut si fort que même Harry manqua d'entrer dans la pièce. Il avait l'impression de revivre ce moment de torture qu'elle avait subit dans le maudit manoir des Malefoy, alors qu'il était enfermé et incapable d'agir. Mais Remus le retint d'une main ferme posée sur son épaule.
Si Harry entrait dans cette pièce, Snape le tuerait.
« Je serais là. Tu es forte, il ne te reste pas grand chose à faire. J'ai confiance en toi, tu as toujours été capable Hermione, lui dicta Snape d'un ton réconfortant.
_ Ca fait trop mal, sanglota-t-elle.
_ J'ai toujours eu confiance, j'ai toujours su que tu pouvais tout faire et là, je le sais encore. Tu n'es pas toute seule, répéta-t-il, plus autoritaire.
_ Je ne suis pas parfaite, lâcha-t-elle, au bout.
_ Tu l'es. »
Ginny cligna des yeux vers Snape qui lui, ne semblait plus distinguer grand chose de la situation hormis Hermione.
« Tout le monde croit que je le suis, mais je ne le suis pas Severus.
_ Tu l'es pour moi. »
Ginny sentit des larmes monter, mais détourna le regard pour les éviter de couler et surtout, ne pas entendre de remarques désobligeantes de la part de son ancien professeur.
« Je peux le faire, finit par répéter Hermione en secouant la tête.
_ Tu vas le faire, rectifia Snape, confiant. »
Hermione prit une profonde inspiration, et poussa de nouveau, donnant là ses dernières forces, n'entendant que la voix du potionniste qui avait, pour la première fois de son existence, confiance en ses capacités, qui croyait enfin en elle. Elle sentait cette bouffée d'envie de ne pas le décevoir, et surtout, sa confiance en elle communicative.
« Je ne sais même pas comment l'appeler ! s'affola soudain Hermione en plein milieu du travail. Je ne peux pas mettre au monde ma fille sans…
_ Cassandre, lui balança-t-il sans hésitation, alors qu'il restait terriblement concentré sur ce qu'il faisait.
_ Quoi ?
_ Cassandre. »
Hermione manqua de rire avant de sentir une ultime contraction et d'obéir sans bien le vouloir au sorcier. Elle sentit la délivrance de ce petit être sortant d'elle, à la fois la douleur, mais aussi le soulagement. Elle finit par retomber sa tête sur l'oreiller, épuisée après avoir émit son dernier cri et Ginny leva un regard inquiet vers Snape en n'entendant aucun pleurs de nourrisson trancher avec ce silence soudain.
« Professeur ? »
Le sorcier tenait le bébé entre les mains, hagard. Son regard était bien étrange. Il avait les sourcils froncés, mais cette étincelle au fond des yeux, cette inquiétude aussi.
« Severus ? commença à s'inquiéter Hermione alors que l'homme était en train de nettoyer le poupon à l'aide d'un linge propre avec une attention particulière. »
L'homme leva enfin les yeux vers la jeune femme et cligna des yeux, perdu.
« Oh. Oui. Bien sûr. »
Ginny l'observa se rapprocher de la jeune femme et lui poser le bébé dans les bras. Alors, Hermione reprit peu à peu conscience de la réalité, et laissa sa main se poser sur le corps nu de son bébé, si fragile, si petit qui hier encore, reposait en elle.
« Elle va bien ? s'inquiéta la rouquine en touchant la tête du nourrisson qui se mit soudain à pleurer.
_ Allait bien, gronda Snape en tapotant la main de la jeune femme.
_ Elle n'a même pas pleurer, constata-t-elle, imperturbable.
_ Vous savez que je ne fais pas toujours pleurer les enfants bien sûr. Cette gosse est la mienne, bien sûr qu'elle est restée digne.
_ Oh oui, c'est ta fille, souffla une Hermione pleine d'émotion en caressant la tête du bébé à son tour qui se calma peu à peu. Cassandre, murmura-t-elle.
_ Cassandre, répéta Snape en les observant toutes les deux. »
Ginny les observait, la gorge nouée d'émotion elle aussi… Non pas seulement pour cette naissance mais pour ce qu'elle put lire dans leur échange tacite. Car oui, le regard de son professeur en disait long. Il portait désormais cette même étincelle que lorsqu'il avait tenu dans ses bras sa fille pour la toute première fois.
« Je crois que je t'aime, lâcha soudain Snape en plissant les yeux. »
Hermione leva soudain la tête de stupeur, puis ouvrit la bouche dans le but de répondre lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit en fracas sur Harry, Remus, mais aussi Minerva et cette pauvre Pompom affolée.
