Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomie. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires. J'espère que vous aimerez celle-ci.


Chapitre 3 : "Les meilleurs souvenirs sont ceux que l'on a oubliés."


La brune était assise à côté du lit d'Arizona, un sourire tendre sur ses lèvres, elle l'observait. Elle ne devait pas souffrir, son visage était calme et reposé. Ça faisait une éternité qu'elle n'avait pas osé dévisager son ex -femme ainsi.
Callie avait toujours été subjuguée par la beauté et le charme de la blonde. Elle pouvait ressembler à une enfant que l'on avait envie de prendre dans ses bras et de protéger, et soudain se transformer en une bombe super sexy dont on avait envie d'arracher les vêtements mais Arizona qui dormait avait été pendant de nombreuses années son spectacle préféré.

La latine soupire profondément, elle ne pouvait pas se laisser rattraper par ces vieux souvenirs qui n'avaient plus cours. Elle n'était certainement pas là pour s'approcher d'une flamme qui les avait brulées toutes les deux, laissant chez chacune d'elles la marque indélébile d'une profonde blessure.
Elle était missionnée par leurs amis pour aider Arizona à retrouver des souvenirs, et devait essayer de rendre à sa fille la mère que l'enfant attendait impatiemment de retrouver depuis des mois.

Après avoir donné des nouvelles à ses beaux-parents, elle avait téléphoné à New York et pris les dispositions pour pouvoir s'absenter quelques temps de son travail.
Ce n'était pas qu'il soit passionnant ni même qu'elle y soit indispensable, son poste au Rusk Institute of Rehabilitation Medicine de New York n'avait rien à voir avec les responsabilités qu'elle avait eu au Grey-Sloan-Memorial. Mais quand elle avait fait le choix de partir elle ne l'ignorait pas, alors elle acceptait les journées souvent longues et ennuyeuses, sans trop ronchonner.
Elle avait également laissé un message à Penny pour la prévenir qu'elle ne rentrerait pas de quelques jours.
Vu la tête qu'avait fait Penny quand elle lui avait annoncé qu'elle partait pour Seattle au chevet d'Arizona la latine remerciait secrètement l'inventeur de la boite vocale, évitant ainsi une conversation avec sa petite amie, qui inévitablement lui aurait posé des questions auxquelles elle-même n'avait pas de réponses.
Dans ce domaine, elle n'était pas non plus indispensable de toute façon. Penny passait le plus clair de son temps à l'hôpital, et quand elles se retrouvaient, elles avaient de nombreux désaccords en particulier concernant Sofia.

Donc, apparemment l'endroit où elle pouvait être le plus utile en ce moment, c'était sur cette chaise à côté du lit de son ex-femme inconsciente.

C'était encore un sacré tour que lui jouait la vie pense la latine, ricanant intérieurement à cette idée.

Soupirant tout en prenant la tablette posée sur ses genoux, Callie décide de compulser les publications du fameux spécialiste reconnu internationalement pour ses travaux sur l'amnésie rétrograde traumatique d'origine émotionnelle, que lui avait indiqué Amélia. Savoir à quoi s'attendre quand Arizona se réveillerait, lui paraissait le plus productif qu'elle puisse faire en ce moment.

Levant de temps à autres les yeux de l'écran pour vérifier la blonde endormie, elle lisait depuis des heures lorsque, levant la tête pour la énième fois, deux yeux bleus parfaitement éveillés l'observaient en silence. Les sourcils légèrement froncés et le visage grave, Arizona semblait se battre dans sa tête.

Callie déglutit difficilement, elle ne savait plus lire ce visage et redoutait ce qui l'attendait; soudain, elle avait une étrangère devant elle.

- Hey...Comment vous sentez-vous Dr Robbins.

Au fil de sa lecture, les arguments médicaux qu'avançait le professeur Koperman avaient totalement convaincue la brune.

Le cerveau mettant en place une protection pour éviter des souvenirs trop douloureux, toute méthode les faisant émerger de manière brutale, lui paraissait aussi effectivement risquée.
Callie avait donc accepté l'idée de laisser du temps à son ex-femme et de l'accompagner avec patience pour qu'elle retrouve sa mémoire à son rythme.
C'était un véritable défi pour la brune dont la patience n'était pas le point fort. Elle hausse les sourcils alors que des regrets venaient titiller sa culpabilité.
Elle avait trop souvent prouvé à Arizona pendant sa récupération pour la jambe et même après, que cette qualité lui faisait terriblement défaut. Même si revivre l'épisode de la jambe la terrorisait plus que tout; les derniers mois passés à New York l'avaient changée, elle avait beaucoup réfléchi, et elle était convaincue qu'elle pouvait essayer de faire mieux sur ce point. La voix de la blonde qui n'avait pas encore dit un mot, la ramène à la réalité de la situation à laquelle quoi qu'il en soit elle s'était engagée à faire face.

- Euh...Qui...Qui êtes-vous ? Nous connaissons- nous. ? Euh... Êtes-vous le Dr Bailey ? ...Je suis un peu confuse...Qu'est-ce que je fais ici ? Je...Je veux dire...Ce ...Ce n'est pas une chambre de garde ? ...Et... Pourquoi suis-je branchée à cette perfusion ? Pourquoi êtes-vous assise à côté de moi ?...

Pour une personne qui ne lui avait pas parlé depuis des mois, son ex-femme avait pas mal de choses à lui demander, en ce moment pense Callie en souriant.
La brune avait oublié les tirades attendrissantes d'Arizona, sa façon de bégayer et de chercher les mots dès qu'elle était bouleversée, et surtout elle avait oublié combien elle aimait ça. Manifestement il n'y avait pas qu'Arizona qui avait des problèmes de mémoire, se disait à elle même la latine.

- Wow, wow, wow. Ça fait beaucoup de questions Dr Robbins... Arborant son plus grand sourire, Callie se lève de la chaise et tend la main vers son ex-femme pour se présenter. Ça lui semblait un peu ridicule, mais elle était prête à jouer le jeu...Dr Torres Ortho

- Ortho ?

Alors qu'elle essayait de bouger pour saluer le médecin devant elle, la douleur dans son thorax coupant subitement sa respiration répond à l'interrogation de la blonde qui ne peut retenir un gémissement. Callie se précipite, la maintenant en place.

- Non ! vous ne devez pas bouger, vous avez deux côtes fêlées, et l'épaule luxée. C'est très douloureux...Je vais appeler le neuro on pourra certainement augmenter les antalgiques pour vous soulager.

- N'êtes-vous pas un assez bon docteur pour le faire vous-même ? Vous n'avez pas de blouse alors...Euh ...Je ne sais pas si je devrai vous croire sur parole...

Retrouvant l'esprit rotor de son ex-femme, quelque fois à la limite de la condescendance, trait de caractère qu'elle avait hérité de son colonel de père, Callie ne peut retenir un gloussement. Elle n'avait peut-être pas toute sa mémoire mais Arizona n'avait rien perdu ni de sa vivacité d'esprit, ni de sa grande vigilance.

- Avec ou sans blouse, je suis un excellent chirurgien, un des meilleurs...Répond Callie avec un grand sourire, faisant un clin d'œil ludique... Mais vous vous réveillez d'un coma de plusieurs jours, votre état neurologique prime sur votre état orthopédique donc je dois prendre l'avis du neurologue.

- Ça a du sens...J'avais juste l'impression que vous n'étiez pas du style qui s'embarrasse des contraintes hiérarchiques ou confraternelles. La blonde souriait à la chirurgienne orthopédique, et ce sourire charmeur, cette lumière dans les yeux, Callie les connaissait bien.

C'était étonnant comme malgré la douleur qui cisaillait ses entrailles à chaque inspiration, Arizona se sentait bien. Tout n'était pas très clair dans sa tête, mais quand ce Docteur Torres lui parlait c'était comme si elle était la personne la plus importante au monde. Elle avait un si beau sourire pensait la blonde et ses yeux étaient d'un noir si profond. Elle y devinait beaucoup d'inquiétude et tout au fond une petite ombre de tristesse leur donnait une lueur mystérieuse qui donnait envie d'y plonger pour découvrir tout ce qui s'y cachait.
Embarrassée par le regard insistant de son ex-femme, Callie se détourne et bipe Amélia.
Avoir des gens autour aiderait certainement.

Dans les secondes qui suivaient, Alex, Bailey et Amélia entraient en trombe dans la chambre.

- Bonjour, je suis le Dr Amelia Shepherd neuro...

- Euh...Shepherd ? ...Shepherd n'est pas censé être un homme...Autant que je me souvienne il s'agissait du Dr Derreck Shepherd,

- C'était ...C'est mon frère... Pour quelqu'un qui avait prodigué des conseils à tout le monde et en particulier à April, Amélia ne se montrait pas très avisée. Dès les premiers mots, la neurologue s'embrouillait, mais Arizona avait l'esprit trop préoccupé pour relever son hésitation.

- Non pas que je me plaigne...Personnellement je préfère les médecins femme. Pas d'offense... Glousse la blonde s'adressant à Alex qui se mordait les lèvres pour ne pas rire.

Le pédiatre connaissait par cœur cet air espiègle qu'il y avait en ce moment sur le visage de son mentor et vu le regard abasourdi qu'elle posait sur son ex-femme, il pouvait voir que Callie l'avait également décodé ... Et ça ne gâche rien, quand elles ont en plus de si jolis yeux. Ricane Arizona fixant ostensiblement Amélia.

Alors que la neurologue embarrassée, se donnait une contenance en surveillant les constantes, Miranda s'approche d'elle.

- Ne la remet pas dans le coma, mais fait quelque chose pour la faire taire sinon elle va encore faire fuir Torres

L'air agacé Arizona fixe la petite femme qui venait de chuchoter quelque chose qu'elle n'avait pas pu entendre.

- Je...Je suis le Dr Bailey...Balbutie Miranda. Elle n'était pas très à l'aise non plus avec ce genre d'exercice, elle n'avait jamais été une bonne menteuse.

La blonde pouffe de rire, grimaçant de douleur.

- Je ...je vous avais confondu avec le Dr Torres ...Dit Arizona en riant...Je n'ai décidemment pas bien fait mes devoirs, il faudrait que je relise mes dossiers. Bien que je ne pense pas que les mensurations soient inscrites dans les dossiers des médecins.

Ignorant la moquerie déplacée de sa collègue et amie, et le fait qu'elle soit son amie aidait vraiment beaucoup la femme de petite taille à se contenir en ce moment, Miranda poursuit

- Vous avez apparemment demandé à me voir ?

- Oui …Dr Bailey... Jack doit être mis sur la liste pour une greffe...Tous les protocoles qu'il a reçus jusqu'à présent ont échoué...Je respecte le Dr Kenley mais il a fait fausse route jusqu'ici...Il faut arrêter de perdre du temps... Jack n'a plus le temps en fait...Mettez le immédiatement sur la liste des demandeurs de greffe.

La pédiatre avait soudain abandonné le ton badin s'exprimant sur un ton professionnel plutôt directif.

Miranda n'allait de toute façon pas se battre avec la blonde pour un cas qui était déjà réglé depuis presque 10 ans, Jackson avait eu une greffe d'organe in extremis et il était heureusement un jeune homme de 20 ans plein de vie.

- Vous avez raison...Nous allons le faire... Dr Karev, mettez Jackson sur la liste. Ordonne Miranda sur un ton exagérément emphatique au désormais responsable du service pédiatrique qui s'amusant beaucoup à rejouer son rôle de jeune résident, répond à Miranda de façon bien plus docile qu'il ne l'avait jamais fait.

- Parfait. Conclue la blonde fermant les yeux et semblant se relaxer.

Un petit ronflement régulier rempli la pièce, Arizona s'était brusquement assoupie.

- La sédation a fait son effet. Constate Amélia soulagée.

Depuis qu'elle était intervenue sur la tumeur d'Herman, la neurologue était devenue proche d'Arizona. Les deux femmes avaient passé de nombreuses nuits à se remonter le moral, lorsque le mentor d'Arizona ne se réveillait pas, et la neurologue n'était pas très à l'aise avec le fait d'avoir à nouveau la charge d'un cas encore énigmatique d'une collègue.

Se libérant de la tension que tous ressentaient en cherchant à jouer leurs rôles de la façon la plus crédible possible, les autres chirurgiens dans la salle, qui chacun à sa façon adorait la blonde, partagent un regard et éclatent de rire.

- Oh je ne remercierai jamais assez la chimie ! Soupire Miranda soulagée...Elle est encore plus arrogante et agaçante que dans mon souvenir.

- Ouai, et plus cash aussi. Merde elle draguait carrément Amélia devant nous. Pour un premier jour dans un nouvel hôpital, elle n'a pas perdu de temps. Même moi je ne l'avais pas fait...Alex riait ouvertement

- Arrêtez les gars elle est sous l'effet des médicaments. Elle n'est pas vraiment elle en ce moment

- Oh si crois moi. C'est tout à fait, elle à son arrivée au Seattle Grace. Glousse Callie. Légèrement présomptueuse, sure d'elle, guillerette, effrontée, taquine et...La brune soupire levant les yeux au ciel...Sautant sur tout ce qui ressemblait à une femme...

- Callie, elle est sous l'effet de la sédation... Répète Amélia

- Non mais ça va... Elle me faisait du charme avant que tu n'arrives ... Ricane Callie... Je l'ai connue comme ça, aimée comme ça et même épousée comme ça...Je l'avais juste oublié...C'est bon je te dis...Mais je veux juste que tu saches que ce n'est pas l'effet des médicaments. C'est elle avant qu'elle soit avec moi, et elle t'a réellement draguée, et il va falloir que tu gères ça maintenant. Callie pouffe de rire... et j'ai envie de te souhaiter bonne chance !

Pour ce que connaissait Amélia de la vie privée d'Arizona depuis des mois ça ne lui paraissait pas très différent de ce que décrivait Callie. La blonde c'était plutôt libérée depuis le départ de son ex-femme pour New York, elle paraissait plus ouverte, confiante, et était redevenue la charmeuse invétérée qu'elle avait longtemps été.

- Elle n'a toujours pas pris conscience de la jambe ?... Demande la neurologue.

- Non...Je crois que c'est mieux d'ailleurs...Je peux le supporter, mais petite dose par petite dose...Sinon c'est moi que tu vas devoir mettre sous sédation. Rit la latine.

Les médecins avaient quitté la chambre laissant Callie seule et songeuse.
Tout ça allait être compliqué pense la latine. Elle se montrait forte et détachée, mais elle était en réalité secouée par des sentiments contradictoires qu'elle n'analysait pas très bien, et qu'elle ne savait même pas s'il était vraiment prudent d'analyser.

Souriant tendrement elle regarde la femme endormie. Retrouvant ce geste qu'elle avait fait des milliers de fois comme un réflexe, le dos de sa main caressant furtivement la joue de porcelaine, elle arrange derrière l'oreille une mèche de cheveux blond qui tombait sur le visage d'Arizona.
La latine prend une profonde inspiration, se penche pour déposer un baiser sur le front de la blonde et sort de la pièce.
Arizona vivait et c'est tout ce qui comptait.
Pour le moment elle allait se concentrer sur des choses pragmatiques. Elle allait retrouver Meredith pour s'assurer qu'elle puisse s'installer chez elle pour quelques jours, téléphoner à ses ex beaux-parents pour les rassurer sur l'état d'Arizona, et chercher son ancienne blouse médicale, car tant qu'à jouer le rôle du Dr Torres autant le faire à fond.


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