Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomie. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires.


Chapitre 4 : "Nos souvenirs sont des tombes dans lesquelles tous nos secrets sont enfermés."


Le lendemain matin quand Callie a regardé par la vitre de la chambre d'hôpital, la blonde était parfaitement réveillée, son visage était grave, bien moins détendu et guilleret que la veille. La latine avait trop souvent vu cet air pour ne pas le reconnaitre.
Cet air qui l'avait conduite à s'allonger pendant des mois, dans le lit de son meilleur ami mort alors que sa femme refusait de la regarder, ou si elle le faisait c'était pour déverser sur elle toute la rage et la haine qui l'avait longtemps habitée.

Nous y voilà, se dit Callie, « La jambe ». Comme chaque fois lorsqu'elle rentrait dans l'appartement 501 à cette époque, la latine retrouve le rituel. Elle ferme les paupières, prend une profonde inspiration, ouvre à nouveau les yeux et trouve le courage de pousser la porte.

- Bonjour Dr Robbins, avez-vous bien dormi ?

La blonde ne répond pas, ses yeux restaient fixés sur les couvertures qui tombaient sur le matelas à la place de son membre manquant. Le sang de Callie se glace, son esprit parasité par des images qui lui revenaient en mémoire
« Dis le parce que c'était parfait ce n'est pas une décision que je devrai prendre à ta place ! Répète-le ! Ce n'est pas une décision que je devrai prendre à ta place, mais t'amputer ça c'est le genre de décision que je peux prendre pour toi...
...Je suis assise dans une flaque de ma propre urine, je ne peux même pas aller pisser toute seule et c'est toi qui as fait ça ! Dégage ! Dégage !» « Tu étais la personne en qui j'avais le plus confiance au monde et tu as décidé de la couper ! »
...
La latine n'était pas sure qu'elle pouvait traverser ça à nouveau. Sentant ses jambes se dérober sous elle, elle s'assied et ferme les paupières essayant de calmer sa respiration qui s'emballait. La voix douce d'Arizona lui fait ouvrir les yeux.

- Ne devrions-nous pas avoir une conversation Dr Torres ?

Callie lève les yeux timidement. Le visage d'Arizona, était serein. Grave mais serein. Aucune expression de haine ou de colère qui avaient été les seules choses que la latine avait vues durant des mois après l'amputation, n'apparaissait dans les yeux de la blonde

- Je...Je pense que nous devrions Dr Robbins... Sans la quitter des yeux, Arizona penche un peu la tête vers la latine. Semblant lire le malaise de l'orthopédiste, elle lui donnait ce regard de tendresse implicite qui l' avait souvent apaisé dans une autre vie mais qui en ce moment, faisant remonter dans son esprit trop de souvenirs sensibles, lui tordait les boyaux ...Avant...Avant que vous ne me posiez toutes les questions que je devine. Laissez-moi vous faire un point sur la situation, et ensuite je répondrai autant que je le puisse à vos questions.

- D'accord Dr Torres

Callie s'assied sur le bord du lit, elle avait passé une bonne partie de la nuit à préparer un discours bien huilé en anticipation de ce moment. Sans y réfléchir, elle prend la main d'Arizona dans les siennes.
Etonnée par l'émotion visible sur le visage de la latine, la blonde sourit au geste peu professionnel. Elle considérait que décidément, cette chirurgienne orthopédique avait une façon peu conventionnelle de prendre soin de ses patients mais c'était étonnamment réconfortant. Elle ne savait pas ce qu'elle allait entendre, mais pour le moment elle se sentait en confiance.

- Okay...Donc, vous avez été victime d'un accident. Apparemment vous êtes tombée d'un escabeau...Et votre chute, a entrainé une perte de connaissance. Vous avez été amenée ici dans le coma et vous vous êtes réveillée hier après-midi après avoir dormi 3 jours.

- Okay...L'esprit de la blonde était très concentré, apparemment elle traitait tous les éléments. Fronçant les sourcils, l'incompréhension feinte dans les yeux, Arizona qui avait eu le temps de voir que l'amputation de sa jambe n'était pas récente s'exclame dissimulant un sourire ...et vous avez dû amputer ma jambe ?! ...

- Non ! non Arizona laissez-moi finir

La manière naturelle et familière dont son prénom venait de sortir de la bouche de la chirurgienne orthopédique augmentait le trouble de la blonde, qui devait forcer ses yeux à se poser ailleurs que sur les lèvres merveilleusement dessinées de la femme en face d'elle.

- Donc quand on vous a trouvé Reprend Callie nerveusement... Vous étiez inconsciente, et quand vous vous êtes réveillée une partie de votre mémoire avait disparue, mais il n'y a aucun problème sur votre scanner, et...

- Euh...Que voulez- vous dire ?

- C'est un phénomène connu. Ça s'appelle une amnésie rétrograde traumatique dissociative...

- ...Transitoire d'origine émotionnelle. Je connais... Euh le Docteur...Euh... Un professeur de Londres... a écrit dessus

- Koperman. Précise Callie un sourire admiratif sur les lèvres.

La brune n'était pas étonnée, évidemment son ex-femme était au courant de cette étude, Arizona s'informait sur tout, elle avait un esprit curieux, ça faisait d'elle un médecin brillant que la latine avait toujours envié.

- Oui c'est ça ! S'exclame la blonde. J'avais oublié son nom. Arizona glousse comme une enfant. Bien, d'après ce que vous dites, je n'aurai pas oublié que ça, mais bon comme son nom l'indique c'est transitoire et donc ma mémoire va revenir ? Il n'y a que très peu de cas où la perte de mémoire est définitive...Les yeux bleus s'assombrissent... mais je ne vais certainement pas faire partie de ces cas, Hein ?

La blonde se demandait, pourquoi elle posait, même cette question à un chirurgien orthopédique. Qu'est -ce que le Dr Torres pouvait bien en savoir ? Pourtant elle ressentait le besoin de le faire, elle avait l'étrange impression qu'elle pouvait avoir confiance à cette femme au sourire si rassurant qu'elle ne connaissait pourtant pas.

-Probablement pas. Callie pose sa main sur le bras de son ex-femme... Arizona vous devez savoir que nous sommes le 12 avril 2017

La blonde pouffe de rire.

- Très drôle Dr Torres...Autant que je me souvienne, j'avais rendez -vous ici avec Le chef Webber pour prendre la direction du service pédiatrique le 22 septembre 2007, alors à moins que je ne sois la belle au bois dormant et que j'ai dormi dix ans en attendant que sa princesse charmante vienne l'embrasser et la réveiller...La blonde passe ses doigts sur ses lèvres en riant...Mais je ne me rappelle pas avoir été embrassée. Ai-je été embrassée Dr Torres ? Vous qui avez l'air de veiller sur mon sommeil, devriez le savoir ? Etes-vous ma princesse charmante ? Ou peut-être est-ce le Dr Shepherd ?

Rougissant, et espérant seulement que son ex- femme ait été profondément endormie quand elle avait déposé un baiser sur son front, la latine secouait la tête réprimant un éclat de rire aux facéties de son ex-femme. Elle n'avait pas vue cette version d'Arizona jouant toujours à la limite entre le charme et le flirt, depuis le 23 février 2012, la veille du jour où un avion était tombé du ciel emportant le père de sa fille, la jambe de sa femme et toute sa vie.

- Non je ne pense pas que quelqu'un vous ait embrassé. Pas en ma présence en tout cas. Sérieusement Dr Robbins, je sais que c'est difficile à croire et combien cela peut être perturbant mais vous devez me croire, nous sommes vraiment le 12 avril 2017 et vous travaillez dans cet hôpital depuis presque 10 ans.

Le sérieux avec lequel la latine devant elle lui assurait les choses, laissait entendre à Arizona que personne n'était en train de plaisanter en ce moment. Soudain, la blonde n'avait plus le cœur à rire non plus.

- Donc mon frère est mort depuis 11 ans ?... Les yeux perdus au loin, la blonde ne posait pas vraiment la question... Et mes parents ? J'ai l'habitude de téléphoner à mes parents presque tous les jours ...Oh mon dieu mes parents sont-ils ?...

Dévastée, Arizona semblait parler pour elle-même. Alors qu'un sanglot quittait sa gorge, les yeux bleus se remplirent de larmes.
Comme un réflexe familier inscrit irrémédiablement à l'encre indélébile dans son cerveau, Callie se rapproche et la prend dans ses bras.

- Hé, hé doucement, calme-toi, tes parents vont bien, on les a mis au courant et tout va bien

- Mais, ils ne sont pas ici. Et vous avez dit que ça faisait trois jours... Pourquoi ma mère n'a pas sauté dans le premier avion ? Oh ça, ça ne lui ressemble pas. Sanglotait la blonde.

La latine passait affectueusement sa main dans le dos de la blonde, parlant d'une voix douce pour la tranquilliser.

- On lui a demandé de ne pas le faire. Arizona imaginez- vous la difficulté pour une maman ?

Arizona paraissait bouleversée, mais hochait la tête entre deux sanglots pour en convenir. Réalisant la proximité professionnellement et même socialement inappropriée entre deux supposées inconnues, Callie se recule reprenant l'attitude du médecin face à sa patiente.
Le sentiment de manque à la perte du contact chaleureux, laisse l'impression à la blonde que les choses avec ce médecin étaient bizarrement trop intimes et agréablement réconfortant, mais les dernières révélations la rendaient trop confuse pour pouvoir analyser ce qu'elle ressentait vraiment à ce sujet.

- Dr Robbins je sais que ça fait beaucoup, mais pouvez-vous vous concentrer encore un peu ? Si vous avez lu les publications de Koperman, vous savez que pour avoir une récupération parfaite, le patient doit retrouver les souvenirs de son passé tout seul et à son rythme. La latine grimace...Et ça peut être quelque fois un peu difficile. On ne peut pas demander à vos parents de faire ça. Vos parents vont vouloir vous épargnez, et ils ne pourraient pas s'empêcher de répondre à vos questions. C'est pourquoi on leur a conseillé de ne pas venir pour le moment, mais nous les tenons informés de l'évolution de votre état. D'accord ?

La blonde semblait se satisfaire de cette explication. Ça lui paraissait en effet logique, et puis ses parents avaient déjà traversé l'enfer avec le décès de leur fils, cette douleur toujours récente et vivace dans sa chronologie personnelle, tendait à convaincre Arizona qu'il était inutile de les inquiéter davantage.

- D'accord, Dr Robbins ? Insiste Callie pour sortir son ex-femme des pensées dans lesquelles elle semblait soudain s'être égarée

- D'accord. Pardon je crois que j'ai un peu paniqué. J'ai perdu mon frère l'an passé...Euh non... il y a onze ans en fait... donc...Euh ...Peu importe les années... Je crains toujours qu'il arrive quelque chose aux gens que j'aime. La blonde secoue sa tête avec tristesse... La vie nous reprend si vite ce qu'elle nous a donné...

Callie ferme les paupières essayant d'avaler la boule de culpabilité qui s'était formée dans sa gorge. Même quand tout allait bien entre elles, elle ne se rappelait pas qu'Arizona ne lui ait jamais vraiment parlé de ce qu'elle avait ressenti à la mort de son frère. La blonde avait toujours montré la façade d'une personne gaie, bavarde et enjouée, mais dès qu'il s'agissait de l'affect, elle verrouillait tout très profond en elle, et ne partageait que très rarement ses émotions.
Callie savait que son ex-femme portait en elle la profonde blessure de la perte d'un frère adoré, mais ces paroles prouvaient que manifestement très jeune, elle était terrorisée et déjà cruellement consciente de ce qu'allait être son existence; une longue liste de choses que la vie allait lui donner et lui reprendre après. Un frère, une jambe, l'amour, sa famille, sa fille.

- Arizona, vos parents vont bien. Et si vous voulez, vous pourrez les appeler dans quelques jours. D'accord ? Arizona hochait la tête... En ce qui me concerne, autant j'aimerai répondre à toutes vos questions, je ne le pourrai pas non plus. Ça pourrait créer un autre choc, qui pourrait aggraver les choses...Mais si vous voulez bien, on va essayer de prendre les choses les unes après les autres, se rappeler comment on marche avec une prothèse, et puis toutes ces choses que vous avez dû réapprendre vont certainement aider à retrouver des sensations et peut -être des souvenirs. J'ai lu que quelque fois, un goût, une musique, un parfum pouvaient être le déclencheur.

Même si elle avait un peu reculé, Callie se tenait encore à côté de la tête du lit de la blonde, lui parlant avec conviction et empathie comme elle le faisait toujours avec tous les patients, mais ici ses sentiments allaient évidement au-delà de son investissement professionnel, la latine se sentait submergée par des émotions qu'elle tentait avec difficulté de garder à distance.

- Eh bien Dr Torres j'aime beaucoup votre parfum, mais j'ai beau essayé de me concentrer, on dirait qu'il ne déclenche aucun flash. Embarrassée, Callie sourit. Pendant les sept années qu'avait duré leur relation c'était toujours Arizona qui lui offrait son parfum. Essayant par tous les moyens de s'éloigner de son passé, elle en avait changé en quittant Seattle. Donc je ne peux pas savoir comment j'ai perdu ma jambe ? Continue Arizona inconsciente du trouble que ces mots évoquaient pour l'orthopédiste...Ou si je suis devenue un excellent chirurgien pédiatrique ? Ou si, je ne sais pas... La blonde baisse la voix prenant un air espiègle ...Si j'ai une relation avec une magnifique femme ? ...Quoique si c'était le cas, elle devrait être à mon chevet à votre place Dr Torres...Donc...Arizona grimace... J'ai bien peur d'avoir la réponse à cette question. Vraiment aucune question sur mon passé ? Mais connaissez -vous, même mon passé Dr Torres ?

- Un peu... Répond la latine d'une voix à peine audible.

Cherchant une contenance, Callie dissimulait son embarras vérifiant inutilement l'épaule de la femme allongée qui continuait à travers des bavardages apparemment futiles à glaner des informations.

- Oh nous étions amies donc ?...

- D'une certaine façon...Je...Je crois qu'on peut le dire...

- Vous m'avez appelé Arizona... et vous m'avez même tutoyée...Je pense que nous étions amies...Enfin que nous sommes amies, je suppose...J'ai senti tout de suite comme une proximité familière. Et le C. à côté de votre nom sur votre blouse, serait quoi ? La blonde plissait les yeux, semblant se livrer à un jeu de devinettes ... Célimène- Castafiore... Euh attendez ! Je l'ai ! Cassiopée !... S'écrie Arizona riant franchement

- Presque ! Pouffe la latine, elle ne pouvait pas s'empêcher d'aimer le tour que prenait cette conversation, c'était ce qu'elle avait vécu de plus amusant avec Arizona depuis pas mal de temps. Calliope. Je m'appelle Calliope, mais tout le monde m'appelle Callie en fait.

Dans la tête de la latine un discours silencieux résonnait, « Tout le monde à part toi. Tu m'appelais toujours Calliope quand tu étais émue, ou quand tu te blottissais contre moi ou quand tes yeux s'allumaient de cette étincelle qui disait combien tu me voulais. C'était toujours chargé d'amour. Toi, tu disais mon prénom comme personne Et puis un jour tu as arrêté de le dire ».

- Calliope c'est joli. J'aime ça. Calliope. Calliope. Répétait la blonde songeuse

- Tu l'as toujours aimé...Tu as même fini par me le faire aimer à moi qui le détestait.

- Ouai...Je suppose que dans la cour de récréation, Calliope n'est pas plus facile qu'Arizona.

- Mais toi tu as toujours été fière d'être nommée d'après l'USS Arizona, et tu es fille de militaire tu as appris à te battre, alors dans la cour de récréation...

- Oh tu sais ça aussi ? Donc, Calliope il semblerait que tu connaisses pas mal de choses sur ma vie. Et...La blonde hausse une épaule prenant un air faussement dépité... Je trouve ça injuste de ne rien savoir de la tienne, je me sens comme...euh... Un peu défavorisée...

- Tu ne peux pas me poser de questions sur ton passé mais tu peux me demander ce que tu veux savoir sur moi, si ça peut aider.

A peine ses mots était sortis de sa bouche que Callie mordait sa lèvre inférieure les regrettant déjà. Leurs vies étaient tellement liées, qu'immanquablement elle allait se retrouver piéger.

- Vraiment ? Okay...Donc Calliope es-tu le chirurgien orthopédique qui a amputé ma jambe ?

Le corps de la latine se fige, elle ne s'attendait pas à passer d'une conversation anodine et plaisante au gros éléphant dans le magasin de porcelaine, de façon si brutale. Décontenancée, elle détourne le regard, expirant entre ses lèvres serrées l'angoisse qu'elle retenait depuis qu'elle était rentrée dans la chambre. Elle répond la tête baissée incapable d'endurer le regard de son ex-femme.

- Non je ne l'ai pas coupée. Mais...Mais... je suis celle qui n'ait pas su la sauver.

Les yeux de la chirurgienne ortho fixaient l'endroit de la partie manquante sur les couvertures du lit d'Arizona

- Et ça fait combien de temps que tu n'as-tu pas pu la sauver ? Car mettons nous d'accord immédiatement sur ce point tu as dit toi-même hier que tu es un des meilleurs et j'ai tendance à te croire, si tu avais pu tu aurais su...

- Arizona...

- Il ne s'agit pas de moi mais de toi ici ! Je m'intéresse juste à ton travail... Défend la blonde face aux réticences de l'orthopédiste à poursuivre la conversation sur ce sujet... Alors... Combien de temps ?

- Un peu plus de 5 ans ...

- Waouh ! Et tu fais encore cette tête quand tu en parles !...Je crois Dr Torres que dans votre intérêt vous devriez prendre un peu de recul par rapport à votre travail. Vous me semblez un peu trop impliquée. La latine lève timidement la tête et croise le regard de la blonde, il lui renvoyait l'indulgence et la compréhension qu'elle y avait souvent vu, avant cet obstacle insurmontable que la vie avait mis en travers de leur chemin... On ne peut pas toujours tout régler. Quelques fois la nature est plus forte que la science et on ne peut pas lutter, ou pas encore, on peut juste espérer qu'on le pourra un jour. En pédiatrie certaines journées sont héroïques. Tu sais, avec les humains miniatures, tout est plus difficile, et plus émouvant, et ce n'est pas que tu sois insensible, mais tu dois tourner le dos à la douleur et à l'échec pour te concentrer sur un autre enfant qui a besoin de toi. La blonde pose une main compatissante sur le bras de la latine... Calliope, si tu avais pu sauver ma jambe tu l'aurais fait. Je comprends ça. Okay ? Alors je t'en supplie remet ce grand et beau sourire sur ton visage.

Bouleversée, Callie se lève, elle ne pouvait pas faire face à ces mots.
Cette compréhension et cette bienveillance qu'elle avait tant espérées de la part de sa femme, venaient cinq ans trop tard, alors que tant de dégâts irréversibles avait été faits, de mots inoubliables avaient été prononcés, d'actes irrévocables avaient été commis. Même la façon dont la blonde disait son prénom faisait mal.
Inconsciente du malaise de la latine, Arizona change de sujet en riant.

- Voyons parle-moi plutôt de cette prothèse qui va me permettre de me lever bientôt, car pour tout t'avouer je voudrai aller faire pipi, mais je déteste le bassin.

- Tu ne peux pas te lever encore. Tes côtes vont te faire hurler de douleur.

- Je suis sûre que si tu m'aides je le pourrai. Oh attend, désolée. J'abuse de ta gentillesse. Je pense que je me suis trouvée en confiance et je...Je ne me suis pas rendu compte... Je vais appeler une infirmière, ce n'est pas le travail d'un des meilleurs chirurgiens orthopédiques de...Euh...de cet hôpital ? Du pays ? Du mooonde !? Taquine la blonde en riant. ?. Tu ...Tu as surement mieux à faire. Je vais essayer avec ça. Arizona montre le fauteuil roulant qui était dans un coin de la pièce

- Non, non, ça ne me dérange pas, je vais t'aider. On dira que c'est le travail du meilleur chirurgien du mooonde, qui ne prend pas assez de recul et s'implique trop avec ses patients. Glousse la latine profitant des plaisanteries d'Arizona pour se ressaisir

- Mais qui va essayer de le faire, et cesser de me regarder comme si j'étais une pauvre chose.

- Je ne te...

- Allons-y Calliope. Je t'en supplie...Interrompt la blonde en riant... Je ne peux plus attendre et je pense que je ne te connais quand même pas suffisamment pour faire pipi devant toi au milieu de cette chambre. Pouffe Arizona

Stupéfaite par les réactions de la blonde, Callie ne peut réprimer un gloussement. Tout paraissait soudain si facile. Elle saisit Arizona dans ses bras, comme elle avait été autrefois amenée à le faire, pour la conduire jusqu'à la salle de bain. La blonde riait de bon cœur, l'embarras qu'elle avait toujours eu quand cette situation s'était présentée semblant n'avoir jamais existé.

- Je serai devant la porte, fais appel à moi pour le voyage, retour. Dit Callie refermant la porte de la salle de bain, après avoir déposé la blonde près des toilettes.

- Oh mon dieu, Calliope !...

Effrayée par le cri qui venait de la salle de bain, Callie pousse la porte ne se demandant même pas dans quelle situation elle allait trouver Arizona.

- Quoi ? Qu'est - ce qu'il se passe ?

La blonde était debout se tenant au bord du lavabo face au miroir ...

- J'ai ...J'ai drôlement chargé...C'est...C'est horrible ...Je...Je suis presque vieille. Arizona pleurnichait. Regarde j'ai une ride ici et une autre là

- Tu rigoles ? Tu es toujours aussi belle. Peut-être même plus. Le temps n'a pas eu de prise sur toi

- Oh merci, c'est gentil Dr Torres… Mais vous mentez très mal. Se tortillant, la blonde, exécutait une élégante danse du pipi... Allez laisse-moi faire pipi maintenant.

Quelques instants après, la latine éclatait à nouveau de rire, entendant son ex-femme l'appeler.

- Hep Taxi !


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