Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires.
Chapitre 8 : "Un personne sans souvenirs est une personne perdue."
Le lendemain, Arizona avait eu la visite du Dr N'Guyen le psychiatre qu'avait envoyé Amélia pour lui expliquer dans d'autres termes encore plus compliqués ce qu'elle savait déjà. Il lui avait répété que son cerveau avait mis en place un système de protection pour éviter des souvenirs douloureux, mais ça n'avait pas beaucoup aidé la blonde. A sa connaissance le plus gros traumatisme auquel elle avait dû faire face, était le décès de son frère, mais justement, elle s'en souvenait parfaitement.
Le Dr N' Guyen, avait réitéré qu'il était préférable de laisser le cerveau briser les mécanismes de défense sans le brusquer. Il avait pour cela proposé plusieurs options de traitement. Laisser le temps faire son travail, ou une thérapie qui s'annonçait longue et dont il n'était absolument pas certain du résultat, reconnaissant que l'hypnose pourrait aider plus efficacement, tout en alertant sur le risque du choc émotionnel que l'émergence brutale des souvenirs pouvaient provoqués. Autant dire que la visite du psy avait été plus perturbante qu'utile.
Pendant que le Dr N'Guyen lui parlait, Arizona avait silencieusement rejeté catégoriquement la thérapie. Elle en ignorait la raison, mais ne voulait pas de ça, et il lui semblait de toute façon que la latine qui ne lui avait pas encore rendu visite aujourd'hui était celle qui pourrait l'aider. Elle ressentait l'étrange besoin de s'en référer à Calliope.
En fin de matinée Alex rentre dans la chambre de son ex-mentor.
- Bonjour, Dr Robbins...Vous...Vous allez bien
- Oui très bien Dr Karev ...Euh Alex, non ?
- Oui…C'est moi qui vous ai trouvé inanimée chez vous Dr Robbins
- Okay. Je suppose que je dois te remercier donc... La blonde observait scrupuleusement l'homme devant elle, qui c'était apparemment installé dans un rôle un peu forcé... Je ne veux pas être désobligeante...Mais ton visage me laisse penser que tu n'es plus un interne...Et...Tu es en pédiatrie...Donc puisque le miroir m'a douloureusement appris que j'étais également plus proche de 37 ans que de 27 La blonde souriait...J'en déduis que nous travaillons ensemble et que tu ne m'appelles pas Dr Robbins toute des deux minutes...
- Euh...Ouai...
- Alors arrête ce cinéma et comporte-toi avec moi comme tu as l'habitude de le faire !
- Tu n'aimes pas toujours mon comportement, crois-moi Rigole Alex ravi de pouvoir retrouver une relation vraie avec son amie.
- Je l'aurai parié ! S'exclame Arizona en riant ... Mais je m'en accommoderai...Donc...Nous travaillons ensemble ? Alex hésitait à répondre, les conseils d'Amélia toujourstrès présents dans sa tête ...Oh s'il te plait Alex arrête ça...Ce n'est certainement pas toi qui es à l'origine de mon blocage émotionnel. Rigole la blonde...Je suis lesbienne...et totalement lesbienne ça je m'en souviens très bien !...Ah moins que tu sois un psychopathe que j'ai vu étouffer avec son oreiller un de nos patient, tu ne peux pas être mon point de rupture.
- On travaille ensemble depuis presque dix ans et tu m'as appris presque tout ce que je sais en pédiatrie, et quelques trucs à côté aussi...
- Oh tu dois être bon alors ... Déclare la blonde en souriant, envoyant un clin d'œil à son collègue
- Super bon...Il y a un peu moins de dix ans tu m'as dit que je serai l'avenir de l'hôpital et tu t'es assurée que je le devienne...
- Okay...C'est bien...Je suis un bon enseignant donc...La blonde réfléchissait... Je suppose que nous sommes amis puisque tu rentres chez moi sans y être invité, pour me sauver la vie ?
- Ouai nous le sommes ...et encore plus depuis que tous les mois tu me fais un gros chèque pour que je m'occupe de TON service de pédiatrie Taquine Alex qui préférait l'ironie aux effusions sentimentales
- Quoi ? Pourquoi je te ferai un chèque ?
- Parce que tu ne pouvais pas t'occuper en même temps de la pédiatrie et de la chirurgie fœtale et... Alex s'interrompt, il était peut-être déjà allé trop loin, c'était inutile de rappeler à son mentor que c'était la seule façon qu'elle avait trouvé pour essayer de sauver son mariage et qu'elle n'y était quand même pas parvenue.
- La chirurgie materno fœtale ? ...Pourquoi diable serais-je en materno-fœtal ? J'adore la pédiatrie ...
- Tu...Tu disais que ça faisait avancer ta carrière...Et que tu avais besoin de quelque chose de nouveau... Et que tu n'avais confiance qu'en moi pour...
Quelque chose paraissait déranger Arizona qui n'écoutait apparemment plus Alex.
- Calliope ne m'a rien dit à ce sujet...
Un silence s'installe entre les deux chirurgiens, la blonde semblait préoccupée. Alex racle sa gorge
- A propos de Callie, comment ça se passe ? Je veux dire ,i l semblerait que tu n'aies pas oublié comment on marche avec une prothèse. Je... Je vous ai vu sortir de l'hôpital hier et ...Et c'est bien que tu n'aies pas à repasser par tout l'apprentissage et tout ça ...Tu sais...l'adaptation à la prothèse, la canne et puis le membre fantôme...Ça a été assez difficile la première fois... Alex se déplaçait d'un pied sur l'autre nerveusement... Tu as été une patiente assez ...Euh... difficile ...Alors ...Euh...Je veux dire... c'est bien...pour David le prothésiste aussi tu lui en as fait drôlement baver... Alex essayait de dissimuler sa gêne en ricanant, alors qu'Arizona ses yeux s'élargissant d'un étonnement amusé sentait qu'elle devait avoir beaucoup d'affection pour l'homme... Et c'est super pour toi aussi... et...
- Alex, est ce que tu veux me dire quelque chose en particulier ?
- Non...Non je demande juste comment ça va avec Torres ?
- C'est génial, en fait elle est géniale. Tu sais, elle fait partie de ces gens auprès desquels tu te sens capable de tout, elle part du principe que tu es génial, alors tu te sens génial... Un sourcil levé, Alex regardait la blonde se répandre sur son ex-femme, ce n'était certainement pas la première chose qui lui viendrait à l'esprit concernant Callie Torres ...Tu sais, elle a cette façon rassurante de se préoccuper de son patient comme s'il était seul au monde, et ça le rend important et...Donc... Euh...Pour répondre à ta question... ça se passe très bien avec le Dr Torres. Ah ! Et aussi c'est génial parce qu'elle porte un parfum que j'adore ...Alex écoutait la blonde, craignant d'avoir la confirmation de ce qu'il redoutait ...Et tu sais je l'ai reconnu tout de suite ! Le visage stupéfait d'Alex fait éclater de rire la blonde... Pas le Dr Torres ! Son parfum ! Je ne sais pas, je me suis sentie vraiment bien, comme quelque chose de familier mais d'important aussi et ce parfum a été créé après 2007... Donc, après la perte de mes souvenirs. Tu vois, c'est le début de quelque chose...C'est génial Non ?
- Ouai ...Génial...Juste Arizona, Torres n'est que de passage ici... Les sourcils d'Arizona se froncent ...Je veux dire ... Peu importe... fais attention...Prend soin de toi
Le pédiatre quitte la chambre laissant Arizona perplexe face aux mises en garde de son confrère. Elle était en train de penser qu'elle devrait interroger Calliope à ce sujet, quand une brune avec un léger accent se présente dans la chambre.
- Salut Arizona
- Bonjour...Euh...Désolée, vous êtes ? ...
- Carina.
- Okay. Donc salut Carina...Sourit la blonde, elle était toujours ravie d'avoir la visite d'une jolie fille, et ce petit accent avait quelque chose de sexy, qui ne lui déplaisait pas
- Tu...Tu ne te souviens pas de moi ?
- En réalité je ne me souviens de personne ici, à part du Docteur Webber. Un trou de dix ans donc si tu fais partie de ces dix années de ma vie, je suis désolée mais tu es dans le trou avec tout le reste.
- C'est le cas...
- D'accord... Regardant la tenue de la brune, Arizona plissait les yeux, elle aiguisait son esprit aux jeux des devinettes ces derniers jours... Je vois que tu es obstétricienne et comme je ...Je viens d'apprendre que bizarrement je suis devenue chirurgienne materno-fœtale je suppose que nous sommes quelques fois appelées à travailler ensemble.
- Ouai ça arrive ...Mais pas seulement... L'air que prenait l'italienne ne laissait aucun doute sur son sous - entendu
- Oh...Tu veux dire que nous deux...
- Je veux dire que nous deux... Confirme l'italienne...Et c'était plutôt bien. Enfin je le croyais...jusqu'au jour où tu as décidé...
- Dr Deluca puis je vous voir une minute.
Interrompant l'obstétricienne, Amélia passe la tête dans l'embrasure de la porte exhortant l'italienne à sortir dans le couloir et laissant Arizona dubitative.
- Dr Deluca je serais étonnée que vous ne soyez pas au courant que le Dr Robbins souffre d'une amnésie rétrograde parce que dans ce cas vous seriez la seule dans cet hôpital, et la cause étant à cent pour cent émotionnelle puisque l'imagerie ne dévoile aucun problème, vous devez savoir que ces patients doivent être traités avec la plus grande prudence. Vous ne pouvez en aucun cas venir dans sa chambre et lui balancer votre vie juste parce que ça vous fait du bien ou que vous voulez éventuellement la récupérer...
- Hey ...Je ...Je ne fais pas ça parce que ça me fait du bien... Je veux dire, j'étais avec Arizona et je ne vois pas pourquoi ce que lui dirait le Dr Torres serait plus approprié que ce que je lui dirais moi-même...et
- La Dr Torres a été désignée pour être celle qui s'occuperait du Dr Robbins...Et...
- Et bien je pense que ce n'est pas le meilleur choix. Interrompt l'obstétricienne énervée, élevant un peu le ton ...Qu'adviendra-t-il d'Arizona quand la Dr Torres repartira pour retrouver sa vie à New-York
Arizona avait suivi de loin la conversation plutôt animée entre la neurologue et l'obstétricienne, les paroles de Carina accentuant sa confusion. Pourquoi l'italienne avait-elle l'air de penser que le choix du Dr Torres n'était pas bon ? Ça paraissait insensé, pour ce qu'elle en avait vécu jusqu'ici, Calliope était adorable et pendant ces quelques jours pour le moins déstabilisant pour elle, la latine s'était montrée une ancre plutôt solide à laquelle elle avait pu se raccrocher.
Arizona ne comprenait pas la réaction de Carina, avec laquelle visiblement, elle avait une histoire.
Rassurée néanmoins que ce mystère soit au moins élucidé, la blonde sourit. Elle voyait bien quelqu'un, mais encore une fois Callie n'avait rien dit à ce sujet non plus, et elle ne voyait vraiment pas comment si Callie ne lui disait rien sur aucun sujet, elle pourrait avancer.
Agacée par toutes les cachotteries que l'on faisait autour d'elle, elle regarde sa montre il était 15 heures, et l'orthopédiste n'était pas encore venue la voir.
Était-ce à cause de tout ce qu'elle avait entendu au sujet du Dr Torres ou parce qu'elle était désorientée, Arizona ressentait l'étrange besoin d'être rassurée par cette femme qu'elle connaissait à peine depuis quelques jours. C'était étonnant comme Calliope lui était devenue si vite en quelque sorte, indispensable. Ce sentiment aussi la troublait. Elle était toujours prudente dans toutes ses relations et avait toujours l'habitude de se protéger et de ne jamais se sentir dépendante de quelqu'un. Peut -être était-ce le besoin légitime que l'on réponde à certaines de ses questions, ce que Callie évitait visiblement ?
Perturbée par toutes ces interrogations, la blonde décide de partir à la recherche d'April Kepner. Callie lui avait dit qu'elles étaient amies et elle pensait que la rousse pourrait peut-être l'éclairer.
Lorsqu'elle rentre dans la cafétéria la blonde s'approche d'April assise seule à une table en train de jouer avec son téléphone, ce qui paraissait être ce que préférait faire les gens dans cet hôpital, remarquait Arizona.
- Hey, je peux m'assoir avec toi...
- Euh...Hey...Euh...Ouai...bien sûr. Les onomatopées hésitantes et gênées de la rousse déclenchent un rire de la blonde
- Okay April... Je suis au courant...
- Ah ?... Au courant de quoi ?
- Calliope m'a dit que tu es une de mes meilleures amies...Et je sais que le Dr Shepherd qui ne m'est pas très sympathique au demeurant...La blonde jette un regard autour d'elle s'assurant que personne ne l'entende...Je la trouve un peu revêche... Arizona lève les yeux au ciel...Mais bon selon Callie c'est aussi mon amie donc...Bref, je disais que le Dr Shepherd semble vouloir garder les dix dernières années de ma vie plus secrète que les dossiers du Pentagone mais , il faut être réaliste si personne ne m'aide je n'arriverai jamais à retrouver mon passé.
- Arizona je comprends mais j'ai lu les publications du professeur...
- Koperman...Je sais ce que dit Koperman. Mais j'ai besoin de quelques détails auxquels m'accrocher April, si tu es vraiment mon amie comme le dit Calliope alors tu dois m'aider. J'ai besoin de toi... Peux-tu te mettre à ma place une seconde ? Cette italienne débarque dans ma chambre et apparemment il y a un truc entre elle et moi et je ne sais pas jusqu'où va le « truc » ...Je ne me souviens de rien...Et puis elle dit que le Dr Torres ne devrait pas être la personne qui devrait s'occuper de mon cas, mais je veux dire il n'y a pas plus adorable que Calliope. Je me sens perdue, elle est tellement attentionnée. Je trouve que c'est injuste de dire ça
La vitesse avec laquelle la blonde s'était exprimée depuis qu'elle s'était assise à sa table, laissait penser à April qu'Arizona n'allait pas tarder à disjoncter. La blonde avait dû faire référence toutes les trois secondes à son ex-femme, et entendre dans la bouche d'Arizona que Calliope était adorable avait failli la faire s'étouffer.
Non pas que la rousse n'aimait pas la latine, mais tout le long de sa résidence, le passe-temps favori du Dr Torres quand elle était de mauvaise humeur était de s'en prendre à April, alors elle aurait certainement trouvé un autre qualificatif pour décrire l'orthopédiste, de plus elle avait été le témoin privilégié de l'état d'Arizona quand son couple s'était effondré, et elle n'avait pas trouvé Callie toujours "adorable" comme avait l'air de la trouver en ce moment son amie
- Okay Arizona calme toi...Je comprends...Donc l'italienne s'appelle Carina Deluca...
- Euh...ça, ce n'est pas un scoop April !... S'écrie la blonde agacée...C'est écrit sur sa blouse.
- Ouai ...Je suppose que j'ai le droit de te dire que tu la vois assez régulièrement depuis quelques temps...
- Okay... mois ? ans ? semaines ?... J'ai besoin de détails !...
- Mois...
- C'est ma petite amie ?
- Je...Je ne l'appellerai pas comme ça.
- Mais moi April, comment je l'appelle ?! Arizona montrait vraiment des signes d'exaspération devant les réticences de la rousse
- Euh...Une bombe sexy...Tu dis et je te cite que son niveau de compétence concernant le sexe est curatif, il efface la douleur et répare tout. Toujours selon toi, elle est une sorte de « sexe médicament »
- Oh...Grimace Arizona ses joues rosissant. Elle n'était pas particulièrement prude, mais elle devait quand même être vraiment proche de la chirurgienne traumatique pour partager ce genre de détails sur son intimité. C'était donc la bonne personne à harceler de question... La douleur ?... J'aurai donc des choses à réparer ?... Des douleurs à effacer ? Le ton et le visage d'Arizona devinrent grave soudain
- Euh...Tu...Euh...Eliza ! S'écrie April comme si elle venait de découvrir la « Terre ! » après de longs mois de navigation solitaire...Tu...Tu as eu une relation avec une femme qui est partie sans laisser d'adresse... Elle t'a fantômisée...Certainement que tu voulais oublier Eliza...
La rousse était cependant convaincue qu'Elisa n'avait jamais été la vraie douleur de la chirurgienne fœtale, et qu'il n'y avait aucun risque pour qu'elle soit le fameux point de rupture. L'ancienne maitresse d'Arizona en prenant un avion sans se retourner, n'avait fait que raviver la blessure que la blonde avait enfouie au plus profond d'elle et dont elle ne parlait jamais.
- Je ne suis pas du genre à me formaliser de ça non ? Enfin je veux dire, ce n'est pas très gentil de partir sans dire au revoir, mais j'ai dû le dépasser...
- Très vite. Tu l'as oubliée très vite avec Carina.
- Okay, c'est ce que je fais toujours. Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Callie ne m'en n'a pas parlée ? ...Je veux dire je me suis étonnée dès mon réveil de ne pas avoir une petite amie à mon chevet. J'ai même cru que c'était toi et que je t'avais oubliée... Rigole Arizona...Calliope aurait pu me dire que je voyais quelqu'un, non ?
- Je...Je ne sais pas...De toute façon... Arizona observait l'embarras s'emparer à nouveau de la rousse...Callie était à New York dernièrement...Et...
- Qu'avez-vous tous avec Callie et New York...Je sais que Callie a une petite amie à New York...
- Et ça va ? Tu...Je veux dire ...Tu le prends bien ?
- Pourquoi je ne le prendrai pas bien April ? ... La blonde songeuse ajoute...Bien que je ne sois pas certaine qu'elle soit vraiment heureuse...Et c'est dommage parce que cette femme est faite pour le bonheur...On ne peut pas avoir un si beau sourire et ne pas être faite pour le bonheur.
Le téléavertisseur de la rousse bipe avec un timing parfait. April n'était pas certaine de pouvoir faire face plus longtemps au sourire béat de son amie, sans pouvoir la prévenir, que la plupart de ses douleurs et des choses à réparer étaient en rapport avec cette même Callie Torres qui aujourd'hui déclenchait des sourires sur les lèvres de la blonde dès qu'elle l'évoquait.
Après avoir été abandonnée par April Kepner, Arizona décide de se changer les idées en s'exerçant à marcher avec sa prothèse.
Elle se promenait donc dans l'hôpital, croisant des gens qu'elle ne connaissait pas et qui la saluaient ou lui faisaient un signe même de loin, et à son tour elle renvoyait un petit signe de la main. Elle se sentait vraiment à la maison, dans cet hôpital.
Elle s'était longuement entrainée à monter et descendre les escaliers ce qui lui paraissait être le plus difficile avec la prothèse surtout avec un bras gauche toujours en écharpe, quand sans y réfléchir, ses pas l'avaient conduite au service orthopédique. Inconsciemment elle cherchait le Dr Torres qui occupait beaucoup son esprit et manifestement l'esprit de tous ceux qu'elle avait rencontré aujourd'hui. L'orthopédiste n'était nulle part dans le service, et n'avait apparemment pas de bureau non plus. Entendant la voix d'un homme appelant son prénom, la blonde se retourne, c'était le seul visage de Seattle dont elle se souvenait.
- Hey Arizona.
- Bonjour Chef ...
- Euh Arizona, je ne suis plus le chef... Ricane Richard...Enfin, c'est vrai je l'étais quand tu es arrivée...Et je suppose que c'est ce dont tu te souviens. Mais nous sommes amis maintenant...Tu ne m'appelles plus chef depuis des années, tu m'appelles Richard.
- Oh...Je ...Je suis ...amie avec vous aussi. Bégaye Arizona impressionnée d'être amie avec autant de personnes ici, et surtout avec le Chef.
- Si tu considères que t'accompagner dans des bars lesbiens est une preuve d'amitié... Alors je crois qu'on peut dire que je suis ton ami
- Pardon ?! S'étonne la blonde les yeux écarquillés de stupeur
- Les parties de trivial dans les bars lesbiens nous ont pas mal rapprochés, et maintenant tu ne pleures même plus quand je te parle...Rit le chirurgien qui s'était longtemps amusé du complexe d'Arizona...Mais j'avoue que tu ne peux toujours pas garder un secret, si je te regarde un peu comme ça. Richard pose un regard sévère sur la blonde lui rappelant le problème avec l'autorité qu'elle avait depuis sa plus tendre enfance.
- Oh j'en suis sure. Arizona éclate de rire. Bien qu'elle ne saisissait pas vraiment pourquoi elle allait dans des bars lesbiens avec le chef, elle ne doutait pas des sentiments sincères qu'elle devait avoir pour cet homme qui la mettait tout de suite à l'aise.
- Donc, que fais-tu à cet étage ?
- Je...Je cherche Callio...Le Dr Torres
- Oh...D'accord...Je...Je ne l'ai pas vue. Et...Euh à ce sujet... comment ça se passe avec le Dr Torres ?...
- Oh mon dieu mais que se passe-t-il avec le Dr Torres ? ...Je vous le demande Chef...Euh... Dr Webber...Richard ...Bégaye la blonde. Tous les gens que je rencontre aujourd'hui ont l'air de s'inquiéter du Dr Torres, de moi et de New York !
- Arizona ...Juste
- Je sais ...Le Dr Torres a une petite amie à New York...Et je ne vois vraiment pas pourquoi, ça a l'air d'une grande affaire pour tout le monde ici. Oh la voilà de toute façon...
A la vue de la latine qui marchait la tête en bas, l'air plutôt renfrogné Richard Webber s'éclipse.
Callie venait de croiser Meredith et Alex, qui lui avaient servi le discours qui semblait être leur leitmotiv en ce moment, concernant la fragilité d'Arizona et du fil sur lequel elle marchait et ça avait considérablement énervée la latine.
Il semblait que chacun dans cet hôpital avait son idée sur Arizona et voulait la protéger de la méchante Callie apparemment si nocive et dangereuse, même s'ils avaient pourtant fait appel à elle pour aider la blonde.
- Hey Dr Torres, tu as le visage de « ne m'approche pas sinon je te mords ». Rigole Arizona en rejoignant la brune. Dis-moi qui t'a contrariée que je lui dise ce que j'en pense. Tu sais que je sais me battre. La blonde envoie un clin d'œil à la latine dont la colère s'évanouit dès qu'elle entend la voix enjouée de son ex-femme...Je suis fille de militaire et je m'appelle Arizona, alors j'ai appris à combattre.
La latine glousse, cette histoire de bagarre était un mythe que son ex-femme s'était toujours plu à raconter, et ça avait toujours amusé Callie car elle ne connaissait pas une personne plus douce et plus dénuée de violence qu'Arizona.
- Je sais...Dit Callie Tu es un super combattant... C'est juste que...Rien ...Ce n'est rien...Alors cette prothèse ?
- Elle n'a plus de secret pour moi...Contrairement aux gens d'ici d'ailleurs ! Peu importe, j'ai monté et descendu les escaliers je ne sais plus combien de fois...Je...Je crois que tu seras fière de moi quand nous retournerons dans la salle de rééducation...
- Tu n'as plus besoin de moi pour ça. Tu te débrouilles très bien. Et dès que ton épaule ne sera plus immobilisée, ton équilibre sera encore meilleur...
- Ah?...Oui bien sûr. Tu...Tu ... Tu dois partir pour New-York. Murmure la blonde masquant sa déception.
- Non ! D'où... Pourquoi penses-tu ça ? Je voulais seulement dire que nous avions mieux à faire. Ecoute ...Que dirais -tu si nous sortions d'ici ce soir ?... Nous pourrions aller dans des endroits que tu as déjà fréquentés et...
- Waouh comme un rencard ? Pouffe Arizona brusquement allégée ... C'est pour ça que tu es si...Euh ...élégante !
- Comme un rendez-vous de travail... Corrige Callie en rougissant.
La latine s'était un peu préparée bien sûr, pas dans le but d'être vraiment séduisante mais pour bien paraitre quand même. De toute façon, son ex-femme avait l'air de ne pas être très sensible à son charme, la blonde tournait tout en dérision et ne pensait qu'à rire et s'amuser ce qui, elle devait le confesser, était souvent une bonne échappatoire pour la brune.
- Je ...je pensais te conduire dans des lieux qui pourraient te rappeler des souvenirs.
- Mais comment devrais- je m'habiller, je n'ai rien à me mettre... Et...toi tu es si ... Nous allons ressembler à la belle et le clochard. Bien sûr tu seras la belle... Prenant la mimique qui avait toujours fait craquer la latine, la blonde retrousse son nez et grommelle comme une enfant triste... Et moi je vais être le clochard
Callie montre la valise qu'elle tenait dans la main.
- J'ai fait un détour, par ton placard.
Le visage d'Arizona s'illumine d'un grand sourire. Tous ces gestes adorables de Callie rendaient les mises en garde qu'elle avait entendues d'autant plus étranges et injustifiées.
Toute au plaisir de sortir de l'hôpital, la blonde repousse ces pensées, et rejoint sa chambre accompagnée de la brune pour se préparer pour la soirée.
Alors qu'elle patientait dans la chambre tout en manipulant un téléphone, Callie écoutait Arizona dans la salle de bain s'enthousiasmer devant chacun des vêtements, ou peut- être était-ce la prothèse à talon qu'elle avait rapporté qui bénéficiait de ces cris de joie. En tout cas des Yay ! et Génial ! venaient de la salle de bain et Callie avait l'impression d'être soudain projetée dans ce passé qu'elle avait désespéré de voir revenir.
- Calliope, que devrais-je porter ? Plutôt un pantalon ou une robe ? Demande la blonde
- J'ai apporté les deux pour que tu puisses choisir Arizona
- Oui mais toi, qu'est- ce que tu en penses ?
- Personnellement j'adore ta robe noire, la robe rouge, et bien ...Callie se laisse rattraper par les souvenirs de la robe rouge. La robe rouge était la robe que mettait Arizona quand elle voulait lui plaire...Euh elle te va très bien aussi, mais elle est peut-être trop légère pour la saison mais comme tu l'aimais beaucoup... Tu dois te sentir à l'aise...Alors au cas où ...J'ai apporté les pantalons.
- Tu n'aides pas beaucoup Calliope. Glousse la blonde...Tu crois que je saurai marcher avec la prothèse à talon ?...
Quand elle sort de la salle de bain, Arizona portait la robe noire. Elle l'avait déjà portée quand elles étaient ensemble, c'était la petite robe noire qu'Arizona avait acheté spécialement pour une soirée qu'elles avaient prévu de longues dates et qui avaient dû être d'ailleurs annulée à la dernière minute en raison de la garde impromptue de Sofia, Zola et Bailey.
Une ombre passe dans les yeux noirs, Callie essayait de provoquer des flashs chez son ex-femme, mais pour le moment, c'était elle la victime de ces flashs.
C'était il y avait plus de trois ans ; le soir ou elles avaient joué à pile ou face pour savoir laquelle des deux porterait le petit frère ou la petite sœur qu'elles voulaient donner à Sofia. Callie chasse cette pensée, se concentrant sur la blonde qui souriait devant elle. La robe convenait encore parfaitement à Arizona. Elle avait coiffé ses cheveux dans un chignon savamment désordonné qui dégageait sa nuque, quelques mèches tombaient sur son visage. Callie ne peut s'empêcher de déshabiller son ex-femme du regard. Elle était encore plus belle que dans le plus beau de ses souvenirs.
-Ça ira. Suis-je sortable ?... La blonde se retourne présentant son dos à la latine.
Avalant la boule qui s'était formée dans sa gorge, Callie immobile souriait timidement à cette question... Euh Calliope...Tu peux monter ma fermeture éclair
La latine ferme les paupières en inspirant profondément, elle remonte la fermeture éclair de la robe, essayant d'ignorer les souvenirs que ce geste fait dans les deux sens des dizaines de fois, faisait remonter à la surface.
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