Hello ! Oui revoilà une revenante vous avez le droit de le dire ! Mais je reviens avec le nouveau chapitre héhé... Il a mis du temps à sortir de ma tête celui-là -.- J'espère que vous allez bien dans tous les cas, de mon côté ça va nickel :) Allez je vous souhaite une bonne lecture ! Merci à Esys et Mag pour le travail de relecture, je peux vous dire que ce chapitre a été peaufiné jusqu'à la dernière ligne haha !
Morgane : Cool que le Matteo/Edda te plaise, j'avoue que j'en ai besoin donc si ça plaît c'est encore mieux :P Je suis ravie que la fin t'ait plu, olala oui ça va chambouler notre clexa, je te laisse le découvrir...
Fan : Hey ! Je t'invite à relire leur conversation sur ce sujet pour mieux comprendre. C'est leur choix et elles ont déjà Madi ce qui leur suffit amplement... Sans compter Edda à présent qu'elles considèrent plus comme une 2ème fille qu'une nièce même si évidemment Gustus et Anya restent ses parents :)
Byfe13 : Hey ! Bienvenue à toi ! Merci pour ta charmante review, elle m'a fait très plaisir et elle tombait à pic car j'étais en train de tenter de me remotiver pour continuer le chapitre 55 ! Comme quoi il ne faut pas hésiter à en laisser car cela nous motive et nous donne le smile en tant qu'auteure. Au plaisir de continuer à te faire rêver et te relire sur le prochain chapitre ;)
Merci à Swanny Hooper pour tes nombreux retours sur l'Héritage ainsi qu'à tous ceux qui me suivent et prennent le temps de me laisser leur avis à chaque chapitre, des bisous :)
Chapitre 55 : L'absence de justice
Les baisers se succédaient en cascade tout comme l'eau glissant sur les corps nus de la blonde et de la brune. Clarke finit par enlacer le corps de sa compagne, lui souriant après un baiser amoureux dans son cou. Les deux femmes échangèrent un regard complice, visiblement apaisées. Après une minute, Lexa sentit son amante se détacher doucement d'elle, aussi tenta-t-elle de la retenir.
-Où t'enfuis-tu ? Demanda-t-elle avec un sourire charmeur.
-Je vais aller commander un bon petit déjeuner au room service…
-Rien ne presse… Sourit la sicilienne.
-Après toutes ces petites attentions, à mon tour de prendre soin de toi, répondit la médecin avec un petit sourire.
-Bon… Si tu insistes… Je vais encore profiter de la douche dans ce cas.
-Profite, profite… Souffla Clarke avec un dernier baiser et une caresse sur les fesses de sa femme.
Elle sortit de la douche à l'italienne, se saisissant d'un des peignoirs soigneusement plié et prêté par l'hôtel où Lexa l'avait emmenée après leur petite soirée entre amies. Elle avait été étonnée qu'elles ne rentrent pas directement à leur appartement mais la suite qu'avait louée la brune était des plus luxueuses. Elle ferma le vêtement de bain sur elle, profitant de sa douce chaleur car il avait été posé sur une étagère sèche-serviette qui avait amplement rempli son rôle.
Elle attrapa le téléphone sur la table de nuit et demanda qu'on leur apporte le plus copieux petit déjeuner de la carte ainsi qu'une bouteille de champagne pour bien commencer la journée. Une fois la commande passée, elle repartit dans la salle de bain pour se passer ses diverses crèmes, se démêlant ensuite les cheveux. L'eau que la brune utilisait était si chaude que la pièce s'était totalement embuée, les miroirs se couvrant de buée, obligeant Clarke à les essuyer avec la main pour qu'elle puisse se voir. Elle finit par abandonner l'idée car à peine désembuait-elle les miroirs que ces derniers étaient de nouveau recouverts en moins d'une minute. Elle sourit d'amusement, observant une dernière fois la silhouette de sa femme avant de sortir pour étaler sa crème sur son corps dans la chambre. Elle était en train de masser ses jambes quand on toqua brusquement à la porte ce qui la fit sursauter.
Elle fronça les sourcils, prête à sermonner l'employé un peu rude et fit de nouveau un bond quand elle entendit qu'on toquait à nouveau avec un « POLICE OUVREZ ! ». Son cœur s'emballa immédiatement et elle sentit que l'air lui manquait subitement. Son regard se tourna aussitôt vers la salle de bain où Lexa était encore réfugiée. Elle s'obligea à prendre une grande inspiration et alla fermer la porte de la pièce discrètement, vérifiant que Lexa n'avait rien entendu. La brune était toujours sous l'eau, visiblement oublieuse de tout son parasite. Sur un réflexe qu'elle ne sut expliquer, elle lança de la musique ce qui couvrit le bruit d'eau de la douche.
Elle s'imposa le calme avant d'approcher de la porte d'entrée : pourquoi la police était-elle là ? Venaient-ils chercher Lexa ? La brune avait-elle fait quelque chose de mal dont elle n'était pas au courant ? Allait-elle aller en prison ? Devait-elle ouvrir cette maudite porte ? Les questions se bousculaient dans sa tête quand elle entendit ensuite des voix étouffées qui semblaient être en désaccord puis de nouveau un « POLICE OUVREZ ! ». Clarke sentit son cœur défaillir et elle ouvrit finalement la porte d'entrée très légèrement.
-De quoi s'agit-il ?... Demanda-t-elle d'une voix tremblante.
-Madame Griffin, la police est là… Ils cherchent votre femme… Expliqua un des gardes du corps posté devant la porte qui semblait faire de la résistance face à la police.
-Que veulent-ils ?
-Ils disent qu'ils doivent s'entretenir de toute urgence avec Madame Lexa…
-Dites-leur qu'elle n'est pas là…
-Pardon ? Demanda avec incrédulité le garde du corps qui n'avait pas vu sa supérieure sortir de la chambre.
-Oui… Dites-leur qu'elle n'est pas là… Une affaire urgente…
-Clarke ? Que se passe-t-il ? Demanda soudainement la voix de la brune ce qui fit tressaillir la médecin.
La blonde échangea un regard avec le garde du corps qui lui fit comprendre qu'il allait leur faire gagner du temps. Elle ferma la porte, s'adossant contre, le cœur battant, fermant les yeux.
-Clarke ? Ça ne va pas ? Avec qui parlais-tu ? Tu es toute pâle… S'inquiéta sa compagne en s'approchant pour venir encadrer son visage de ses mains mouillées et chaudes.
-La…La… Po…
-Qu'est-ce que tu as ? Tu m'inquiètes… Souffla la brune, soucieuse de voir sa femme si pâle.
-ÇA SUFFIT ! LAISSEZ-NOUS PASSER OU JE VOUS COFFRE ! POLICE ! OUVREZ ! Hurla une voix coléreuse.
Immédiatement le regard de Lexa changea, son cœur s'accélérant aussi. Elle comprit alors ce qui arrivait à Clarke.
-Qu'est-ce qu'ils veulent… ? Souffla la médecin.
-Je l'ignore… Répondit la brune.
-Qu'est-ce qu'on fait ?
-On leur ouvre, indiqua sa compagne.
-Quoi mais…
-Clarke, c'est la police… nous n'avons rien à nous reprocher. N'est-ce pas ?
-O… Oui…
-Allons, écarte-toi de cette porte…
La médecin obéit docilement et se glissa aux côtés de sa compagne qui était tout comme elle, habillée d'un simple peignoir blanc, ses longs cheveux châtain encore mouillés et détachés encadrant son visage. Lexa ouvrit la porte et se retrouva face à ses deux gardes du corps qui tentaient de bloquer le chemin des agents de police.
-Messieurs ! Depuis quand empêchez-vous la police de faire son travail ? Les sermonna-t-elle.
Les gardes du corps stoppèrent toute résistance et s'écartèrent. L'agent de police le plus gradé jeta un regard des plus meurtriers aux employés de sécurité avant de se tourner vers Lexa qui le toisa froidement tandis qu'il lui montrait son insigne :
-Monsieur l'agent que puis-je pour vous en ce premier janvier de si bonne heure ?
-Malheureusement je ne suis pas là pour vous souhaiter la bonne année Sénatrice Griffin…
La brune sentit la main de Clarke enlacer la sienne avec force, lui broyant presque les doigts ce qui lui fit tourner un regard vers sa compagne.
-Nous avons eu du mal à vous trouver… Hm… Nous pensons que vous êtes en grave danger Sénatrice Griffin.
-Et pourquoi ça ? Questionna la brune, le regard tranchant.
-La juge Giula Conti ainsi que sa femme ont été sauvagement assassinées cette nuit à leur domicile… Malheureusement seules les enfants Conti ont survécu.
L'information tomba tel le couperet d'une guillotine sur la brune. L'assurance de la sénatrice vola en éclats en un instant. Elle eut un mouvement de recul tout en amenant sa main devant sa bouche qui avait formé un « o » de surprise avant que des larmes qu'elle ne parvint pas à refreiner ne s'échappent de ses yeux émeraude.
-Ce n'est pas vrai… Impossible…Giula… Souffla-t-elle la gorge nouée.
Elle fronça les sourcils, secouant la tête pour tenter de repousser la douleur puissante qui lui enserra la poitrine telle une force obscure tentant de lui écraser le cœur. Elle sentit qu'elle manquait d'air ce que ne manqua pas Clarke malgré sa propre surprise face à cette terrible nouvelle.
-De… de l'air… Souffla la brune en posant sa main sur sa poitrine.
-Elle fait une crise d'angoisse ! Ouvrez les fenêtres ! Ordonna Clarke qui avait endossé sa cape de médecin en quelques secondes malgré sa propre douleur.
Lexa se laissa guider jusqu'à une fenêtre et s'appuya sur la rambarde de cette dernière, tentant de reprendre une respiration normale alors que des flashs de souvenirs sombres lui traversaient soudainement l'esprit. Elle sentit la main de sa compagne lui frotter le dos avant que celle-ci ne s'adresse à elle.
-Lex'… Concentre-toi sur ma voix. Respire… Voilà… Encore… Oui…
Comme une libération, la belle brune parvint enfin à prendre une grande inspiration qui lui brûla presque les poumons. Elle se pencha légèrement en avant et un haut le cœur la prit. Elle vomit la nourriture et l'alcool ingurgités la veille que son corps gardait encore en lui. Les policiers n'osèrent pas parler jusqu'à ce que la brune ne se tourne vers eux, s'essuyant les lèvres grâce à un mouchoir tendu par un des gardes du corps. Elle ferma un court instant les yeux, cherchant à reprendre le contrôle.
-Désolé messieurs… Je…
Elle sentit un nouveau haut le cœur la reprendre mais elle le repoussa en serrant les poings. Son regard semblait s'être assombri lorsqu'elle reprit la parole :
-Giula Conti était une de mes plus proches collaboratrices ainsi qu'une véritable amie… Comptez sur moi pour aider les forces de la police afin d'arrêter celui ou ceux qui ont osé faire ça…
-Nous aurions besoin de vous auditionner dans la journée si cela est possible pour vous…
-Bien entendu. Nous nous préparons et nous serons dans moins d'une heure au commissariat.
-Très bien. Nous allons demander à ce qu'une patrouille vous accompagne.
-Ce n'est pas nécessaire. Assignez cette unité supplémentaire afin de protéger les proches de Giula et Clara. De mon côté, je vais doubler mes gardes du corps.
-D'accord.
Les policiers offrirent un signe de tête silencieux aux deux femmes avant de quitter la chambre d'hôtel tout comme les gardes du corps qui indiquèrent à la brune qu'ils se chargeaient d'appeler du renfort.
Lorsque la porte eut enfin claqué, Lexa baissa les yeux au sol, s'éloignant pour se réfugier dans la salle de bain sous le regard désolé de Clarke. La médecin l'entendit soudainement hurler de rage ce qui la fit sursauter.
-Lexa ! Appela-t-elle tout en se précipitant dans la salle de bain.
La brune était appuyée sur l'une des doubles vasques, ses mains enserrant le marbre jusqu'à s'en faire blanchir les jointures des doigts.
-C'est lui qui a fait ça ! C'EST QUINT ! Enragea-t-elle avant de lever un poing vers le miroir pour taper dedans.
Son poing fut stoppé in extremis par sa compagne. La propre main de Clarke trembla sous la force de la sicilienne.
-On n'en sait rien… C'est terrible… Je suis tellement désolée… Je sais à quel point Giula comptait pour toi… S'il te plaît, ne te fais pas de mal… Tu n'y es pour rien…
Lexa se détacha du blocage de la médecin et se tourna, furieuse, donnant finalement un grand coup de pied dans la paroi de douche qui trembla et se fissura en partie.
-Lexa ! Sursauta la blonde.
La sicilienne repoussa la douleur physique qui venait de la saisir car la douleur de son cœur était bien plus forte.
-Je promets que je vais TUER cette ordure ! JE VAIS LE TUER !
Le visage de Clarke se couvrit immédiatement de larmes, l'inquiétude la saisissant alors qu'elle revoyait une Lexa qu'elle n'avait pas vue depuis plusieurs années. Elle ne réfléchit pas et se jeta sur la brune qu'elle enlaça avec force. Lexa se débattit mais la blonde tint bon, sentant finalement le corps de sa compagne cesser de lutter contre elle.
-Mon Dieu Lex'… Arrête… Pitié arrête… Tu ne peux pas faire ça… Je suis désolée… Pense à Madi, à moi… Edda… On a besoin de toi… Je t'en prie ne fais pas ça… Tu réussiras à punir celui qui a fait ça… Que ce soit Quint ou un autre…
La respiration de la brune sembla se calmer à la mention des prénoms de celles qui comptaient plus que tout pour elle. Elle déglutit, sentant la colère redescendre doucement. Ses bras finirent par enlacer Clarke.
-Excuse-moi… Je… C'est juste que… C'est tellement INJUSTE ! Nous les avons quittées il y a quelques heures à peine… Elles allaient avoir un enfant… Giula avait tant de projets…
-Je sais… Je sais… Je suis aussi horrifiée que toi… Mais tu fais ce qu'il faut pour arrêter des personnes comme Quint… Si tu cèdes à tes anciennes pulsions, tu sais que tout s'écroulera… Tout ce pour quoi tu t'es battue… Tout ce que l'on a bâti ensemble, tu le perdras…
Le regard de Lexa s'emplit de lourdes larmes et elle éclata en sanglots. Un chagrin pur et dénué de colère car elle pleurait enfin son amie sauvagement assassinée.
Clarke l'attrapa par les épaules, l'amenant contre elle pour la serrer avec force tandis que la brune laissait son chagrin se libérer, oublieuse de sa pudeur naturelle. Lexa se mit à hurler de rage et de chagrin contre la médecin, son cri se faisant étouffer par la poitrine de la blonde encore recouverte par le peignoir. Si Giula Conti avait été celle ayant condamnée le frère de l'ancienne Donati, la juge s'était révélée être une véritable amie après la mort de ce dernier en prison. La culpabilité l'avait fait se rapprocher de la brune et elle avait soutenu avec ferveur sa campagne en tant que sénatrice puis ses combats du quotidien. Elle était un pilier pour la politicienne.
-Je suis là… Souffla sa femme.
Les jours avaient filé après l'annonce de l'assassinat du couple Conti. Le pays entier était tendu comme si le meurtre de la juge et de sa femme avait laissé une marque brûlante sur la peau de tous les citoyens italiens. Le meurtre avait été qualifié de barbare et d'une violence inouïe. Si la juge avait été abattue de deux tirs en plein cœur après avoir été tabassée, sa femme Clara avait agonisé pendant plusieurs minutes, se vidant de son sang. La balle avait touché l'enfant qu'elle portait mais aussi une partie de son foie, aussi lorsque la police était enfin arrivée sur les lieux, il avait fallu encore de longues minutes pour que l'ambulance arrive. Clara avait donc succombé à sa blessure dans la peur et la souffrance. Giula Conti était une femme appréciée par le peuple italien du fait de son engagement pour punir les membres appartenant à la mafia. Elle s'était toujours montrée impartiale et juste, s'engageant notamment dans la réhabilitation de jeunes en difficultés au sein de l'association qu'elle avait créé plus de vingt ans auparavant.
La police était tendue, sur le qui-vive et Quint Iabarazzi était recherché dans toute l'Italie puisque ses empreintes avaient été retrouvées sur l'arme du crime ainsi que dans l'appartement. Des images de vidéo surveillance l'avaient aussi montré en train de pénétrer dans la résidence puis en train de fuir dans les rues de Rome sur un deux roues. Le mot d'ordre étant de l'arrêter mais de l'abattre en cas de résistance. Son profil psychologique passionnait les psychiatres souhaitant faire le buzz et passaient en boucle à la télévision. Depuis sa fuite de la prison de Palerme, tous ceux en lien de près ou de loin avec le mafieux étaient arrêtés et interrogés. La police avait perquisitionné de nombreux lieux sans succès jusqu'à ce jour.
La pluie battait les parapluies abritant ceux se trouvant autour du caveau familial de la famille Conti. L'enterrement avait pris du retard du fait du besoin de réaliser des autopsies pour aider l'enquête policière au grand dam des beaux parents de Clara qui s'étaient indignés sur ce que les corps de leur fille et belle-fille allaient encore subir au-delà de leur mort. Lexa observa d'un regard éteint les deux cercueils s'enfoncer à l'intérieur du caveau. Seuls la famille et les amis proches avaient pu assister à cette partie de la cérémonie. Une grande cérémonie publique à l'église avait été organisée, permettant aux italiens de rendre un dernier hommage à la juge et à sa compagne. Une cérémonie et une organisation qui lui avaient tristement rappelé celles de Becca Giordano. Elle avait perdu une nouvelle amie dans ce combat contre la mafia et elle se sentait si en colère et impuissante. Elle se tenait debout devant le caveau, Raven à ses côtés qui tenait un grand et solide parapluie pour les protéger de la pluie battante. Clarke avait voulu venir mais la brune lui avait indiqué de rester à Syracuse pour sa sécurité ainsi que celle de Madi et Edda : moins la blonde se déplacerait, plus elle serait en sécurité car personne ne savait si Quint était toujours en Italie ou bien s'il avait réussi à fuir en Europe ou à l'étranger. Ce n'était pas la présence de la médecin qui allait changer les choses : Giula et Clara s'étaient éteintes.
Les larmes coulèrent sur les joues de la belle famille de la juge ainsi que sur celles des amis du couple. Lexa déglutit, elle avait pleuré tout son soûl entre les bras de sa compagne le jour où la police était venue lui apporter cette terrible nouvelle. Elle n'avait plus de larmes à offrir, aussi s'obligea-t-elle à regarder jusqu'à ce que le caveau soit refermé par les employés du cimetière. Elle fut la dernière à déposer deux roses blanches sur l'entrée du caveau et se tourna ensuite vers les parents de Clara Conti qui tenaient par les épaules leurs petites-filles qui pleuraient leurs mères. Elle s'approcha d'elles, se baissant à leur hauteur avant de poser une main gantée sur la joue de chacune. Elle leur offrit un regard chaleureux bien que brillant de tristesse :
-Vous aurez justice… Je vous le promets mes chéries… Maintenant, il faut que vous écoutiez bien vos grands-parents d'accord ? Ils prendront soin de vous.
Les petites firent rouler de plus grosses larmes encore sur leurs joues ce qui meurtrit le cœur de la brune d'autant plus. Elles finirent par acquiescer toutes tremblotantes et Lexa vint les serrer contre elle, leur frottant leur dos avec force et affection. Elle se détacha des petites filles après une minute, serrant la main des grands-parents après s'être relevée. Elle se tourna ensuite vers Raven qui acquiesça à l'indication silencieuse. Les deux femmes quittèrent le cimetière en silence, passant les grilles du portail, la boule au ventre.
Lexa ferma les yeux une fois dans le SUV, tentant de faire taire la colère qui bouillonnait en elle. Elle sentit le regard inquiet de Raven sur elle, aussi rouvrit-elle les yeux, son regard émeraude rencontrant celui de son amie.
-Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Un silence passa avant que la brune ne souffle :
-Justice.
Le mois de janvier avait laissé place au mois de février ainsi qu'à un hiver plutôt froid, les températures descendant en dessous de zéro à plusieurs reprises. De la condensation s'échappa des lèvres de Quint qui observait un quartier défavorisé de Rome depuis les toits de l'immeuble où il se cachait. Son corps se tendit lorsqu'il entendit des sirènes de police passer au loin. Le soleil se levait péniblement à l'horizon. Il se frotta les mains et les amena à ses lèvres pour souffler dessus, tentant de les réchauffer. Habillé d'un jean, d'un sweat à capuche, d'une veste en cuir et d'un bonnet noir, il était méconnaissable tant sa barbe avait poussé et ses traits étaient fatigués. Depuis un mois, il n'avait cessé de fuir de cachette en cachette, réussissant à trouver cet appartement qui appartenait à une connaissance de son demi-frère mais dans lequel il ne pourrait pas rester longtemps.
Être coupé du monde était plus compliqué qu'il ne l'aurait cru et ses alliés commençaient à le lâcher face à la difficulté. Les gitans n'avaient pas apprécié que les policiers fassent plusieurs perquisitions chez eux et ne le croyaient plus : il leur avait promis la richesse grâce à des territoires tenus par des siciliens mais ces derniers étaient bien trop protégés pour pouvoir être récupérés avec quelques petits gitans qui ne comprenaient vraiment rien aux vraies affaires de la rue. Seul Aaron, son demi-frère l'aidait encore bien qu'il sentait que ce dernier n'allait pas tarder à le lâcher à son tour. Il alluma une cigarette, inspirant une bouffée qui lui réchauffa les poumons : il avait décidé qu'il ne retournerait pas en prison.
Il avait un dernier coup à faire avant de mourir. Bien sûr, sa cible était l'ancienne Donati mais cette dernière était bien trop protégée et sous le feu des projecteurs pour l'atteindre directement. Il la connaissait trop, la brune ne relâcherait pas sa vigilance aussi facilement et le temps lui était compté. Il n'avait donc pas d'autre choix que de frapper celle qui comptait le plus pour la brune : sa femme Clarke Griffin. Avec un peu de chance, il créerait une ouverture pour tuer la Donati ou bien il la blesserait mortellement en lui enlevant celle qu'elle aimait. La sicilienne ne se remettrait jamais de la perte d'une seconde compagne. L'idée le fit sourire et il tourna un regard méfiant en saisissant son arme lorsqu'il entendit la porte menant au toit de l'immeuble grincer : Aaron leva les bras.
-C'est moi sale con.
-Hm Aaron… Je t'ai déjà dit de prévenir avant de te pointer.
-Tss. C'était pour te dire que tout est arrangé pour ton passage en Sicile.
-Quelle heure ?
-Ce soir à 22h, on te fera monter dans un bateau de pêche. Ils te planqueront dans la cale et ils te débarqueront vers 4h du matin à Syracuse.
-Ce plan me plaît moyen.
-C'est ça ou rien.
-Tu es sûr qu'il est digne de confiance ? Je n'ai pas le droit à l'erreur.
-Tant que tu paies, tu peux avoir tué la reine d'Angleterre, il s'en bat les couilles.
-Ok… Souffla le mafieux en crachant un nuage de fumée.
Il était obligé de retourner à Syracuse car depuis qu'il avait tué la juge Conti, Clarke Griffin n'avait pas remis les pieds en Italie. D'un côté, une fois la traversée faite, il devrait avoir un peu plus de liberté qu'à Rome où son portrait était diffusé partout.
À l'heure dite, il fut emmené en scooter par un ami à son demi-frère qui le laissa à moins d'un kilomètre du port. Il esquiva les patrouilles policières et chercha le bateau de pêche qui devait le transporter. Il le repéra assez vite et sauta sur ce dernier, cherchant le propriétaire qui sortit rapidement de sa cabine.
-T'es en retard, grogna ce dernier.
-On s'en tape. J'suis là et voilà ton fric.
Quint tendit un sac contenant des liasses de billets qu'Aaron avait réussi à voler aux gitans, le mafieux lui ayant promis de lui rendre le triple grâce à l'argent caché à Syracuse. Le pêcheur attrapa le sac et fit un signe de tête au fuyard, lui indiquant silencieusement de sauter dans la soute. Quint ne se le fit pas redire et descendit dans le petit espace glacé, retenant un haut le cœur.
-Putain de merde ça pue la chiasse de poissons !
-Au moins les chiens des flics te retrouveront pas, répondit le pêcheur. Maintenant va te planquer et ferme ta gueule.
Quint plissa les yeux et partit se planquer derrière des caisses de poissons vides. Il se recroquevilla, tentant d'oublier l'odeur fétide jusqu'à l'heure du départ.
-Maman ! Maman ! Appela Madi, paniquée.
Sa mère débarqua aussi vite qu'elle le put depuis la chambre parentale :
-Madi ?! Qu'est-ce qu'il y a ?!
-C'est Romeo ! Regarde !
Clarke baissa les yeux sur le gros chien qui tremblait au sol, de la bave s'échappant de sa gueule. Elle s'agenouilla près de l'animal vieillissant, constatant que ce dernier était pris d'une crise de convulsions. Depuis trois semaines, le Cane Corso présentait de gros soucis de santé dû à son âge. Elle veilla à ce qu'il ne puisse pas se faire mal avant de lui parler, le caressant, invitant sa fille à rassurer le vieux chien avec elle. Après deux minutes qui leur parurent interminables, leur fidèle compagnon sembla retrouver ses esprits. Ses yeux étaient vitreux, signe que la crise l'avait épuisé. Madi se mit à pleurer :
-Est-ce qu'il va mourir lui aussi ? Demanda-t-elle, la voix tremblante.
-Oh ma chérie… Souffla la blonde en amenant sa fille contre elle pour la serrer. Tu sais, Romeo est âgé maintenant… Ta Maman l'avait déjà avant que je ne la rencontre…
-Je veux pas qu'il meurt ! Supplia la petite brune. Tu es médecin ! Tu peux le sauver hein ?
-Je… Je ne soigne pas les animaux Madi… Mais tu sais quoi ? Je vais appeler le vétérinaire et il nous dira comment prendre soin de Romeo d'accord ?
-Oui… Souffla sa fille.
-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Edda en passant devant la chambre.
-Romeo est malade… Expliqua tristement sa cousine.
L'adolescente haussa les épaules, soufflant :
-Pff… C'est qu'un chien, c'est bon… Y'en a plein d'autres. En plus il pue, bave et chie partout ! Si mon père était là, il lui aurait foutu une balle dans la tête.
-Edda ! S'écria Clarke, furieuse et choquée.
-Quoi ?! Putain c'est compliqué de laisser partir les gens et les animaux avec dignité ?! C'est un chien de garde qui ne garde plus rien depuis des années ! Tous ces médocs que vous lui donnez là ça le détruit plus qu'autre chose !
-Retourne dans ta chambre immédiatement ! Je ne veux plus entendre un mot sortir de ta bouche ! La sermonna la médecin bien qu'elle était d'accord avec elle.
La Giordano grommela avant de repartir, claquant sa porte en guise de réponse. Madi reporta un regard triste sur son chien, posant la tête de ce dernier sur ses cuisses. Romeo leva un regard fatigué vers sa petite maîtresse avant de soupirer.
-L'écoute pas Romeo… Maman et moi, on va te sauver, souffla-t-elle en essuyant ses larmes.
Clarke observa sa fille : Madi s'était endurcie depuis l'enlèvement. Partager son quotidien avec la Giordano lui avait permis de s'affirmer un peu plus et se faire confiance. Elle était fière d'elle, même si au fond d'elle, elle regrettait l'innocence de sa fille.
-Franchement c'est de plus en plus compliqué avec Edda… Ses notes ont de nouveau baissé… Et tu aurais dû entendre ce qu'elle a osé dire à Madi sur Romeo…Elle n'a pas voulu aller au collège ensuite, impossible de la faire sortir de sa chambre… Je sais que je n'aurai pas dû lui crier dessus mais j'étais tellement choquée… Soupira la médecin qui était assise sur la chaise derrière son bureau du dispensaire.
Ce dernier avait enfin fait peau neuve et avait rouvert depuis deux semaines pour le plus grand plaisir de Clarke qui pouvait reprendre les consultations avec les habitants des quartiers sociaux. Elle était arrivée en avance donc s'était accordée quelques minutes pour appeler sa compagne avec son téléphone portable qui était posé de sorte à tenir à l'horizontal et qui affichait le visage de Lexa.
-Je suis désolée Clarke… Je sais que c'est beaucoup de pression de gérer une adolescente en pleine crise en plus de nos affaires personnelles. Je pense que je vais pouvoir rentrer, ne serait-ce au moins samedi ou dimanche. Je ne pensais pas que l'association de Giula me prendrait autant de temps… Ces jeunes sont vraiment perdus sans elle. Ils sont accompagnés par des éducateurs et des bénévoles évidemment mais ils sont tellement sous tension… Ça pourrait exploser d'une minute à l'autre.
-Je comprends ne t'en fais pas… Toi comment tu te sens ? Tu arrives à gérer ?
-Je gère oui… Ne t'inquiète pas… Répondit la brune en détournant le regard.
-Je m'inquiète si je veux Madame Griffin, tenta de plaisanter la médecin.
Elle entendit un léger souffle en guise de réponse : elle n'avait pas réussi à faire sourire ou rire Lexa depuis la terrible nouvelle et cela lui manquait terriblement.
-Comment va Raven ?
-Ça va… Elle vit plutôt bien le fait de rester sur Rome…
-Octavia m'a dit qu'elles faisaient un break…
-Oui… Raven est assez discrète à ce sujet, visiblement c'est elle qui a proposé à Octavia de prendre de la distance car après notre départ de la soirée du nouvel an, elles se sont disputées une nouvelle fois.
-Hm… La dispute de trop j'imagine… Je suis triste pour elles mais je crois que Raven a raison de s'éloigner d'O… Elle attend des choses qu'elle ne lui donnera sûrement jamais…
-Oui… Excuse-moi de changer de sujet mais que t'a dit le vétérinaire pour Romeo ?
Des larmes montèrent aux yeux de la médecin. Elle tourna un regard sur le vieux chien qui était couché sur une serviette derrière son bureau d'angle.
-Il ne va pas bien du tout… Il m'a proposé de l'endormir mais je n'ai pas réussi à prendre la décision sans que Madi ait pu lui dire au revoir…
-Je vois…
-Il est avec moi, tu veux le voir ?
-S'il te plaît, répondit la brune.
Clarke récupéra le téléphone portable et le dirigea vers le Cane Corso. Romeo ne bougea pas face au portable qui était à présent face à lui. Il semblait épuisé. Néanmoins, ses oreilles bougèrent lorsqu'il entendit la brune lui parler en sicilien et il redressa la tête avant de geindre doucement. Il reposa ensuite sa tête sur ses pattes.
-Qu'est-ce que tu lui as dit ? Je n'ai pas tout compris…
-Qu'il avait été un bon et loyal gardien et qu'il pouvait partir, que je ne l'oublierai pas… Souffla Lexa.
La médecin hocha la tête, essuyant de nouvelles larmes avant d'avouer :
-Bon sang que c'est dur…
-Oui…
On toqua soudainement et la porte s'ouvrit sur Joséphine Primo ce qui fit sursauter la médecin qui essuya rapidement son visage avant de grommeler :
-Je te laisse, le travail m'appelle. Tiens-moi au courant pour ton retour.
Elle ne laissa pas le temps à sa compagne de répondre et coupa la conversation. Elle n'appréciait que peu la nouvelle arrivante qui cherchait par tous les moyens à faire fermer le dispensaire pour être dans les petits papiers de Gaïa Salomon, aussi étaler sa vie privée devant elle était absolument proscrit.
-Oh bon sang qu'est-ce que c'est que cette odeur de chien mouillé ?! S'exclama la blonde, un air dégoûté se peignant sur son visage.
- C'est mon chien Romeo. Il est là pour la journée car il est malade et je dois le surveiller, il ne gênera personne, indiqua la médecin.
-Ah parce que vous amenez vos petits animaux de compagnie dans votre bloc opératoire aussi ? Tss… Vraiment n'importe quoi…
-Qu'est-ce que vous voulez Joséphine ? Coupa Clarke, fortement agacée.
-Vous transmettre ces questionnaires, à faire remplir à vos patients du jour. J'en ai besoin pour mes statistiques.
Clarke attrapa la pile de documents avant d'y jeter un œil curieux, fronçant les sourcils :
-Vos questions sont ambigües à souhait ! Vous cherchez à fausser les résultats ou quoi ? Je refuse de faire remplir ça à mes patients !
-Très bien, dans ce cas, laissez-moi passer un appel à Mme Salomon, elle fermera de ce pas ce dispensaire qui coûte une fortune à la mairie. J'essaye juste de faire mon travail Dr Griffin.
-Et bien appelez Madame le Maire si ça vous chante ! Maintenant sortez de mon bureau ! J'ai du travail ! S'énerva la médecin dont le simple titre ou nom de Gaïa la faisait monter dans les tours.
Joséphine allait répondre mais un grondement venant de la part de Romeo lui fit fermer sa bouche. Elle ferma la porte du bureau en maugréant. Clarke sourit et alla gratter l'oreille droite du Cane Corso.
-Merci mon grand…
Matteo était en sueur, courant après le ballon en compagnie de ses amis amateurs de football. Ils étaient sur le terrain multisport des nouveaux quartiers sud et affrontaient l'équipe d'un autre quartier. N'ayant pas cours ce matin, il avait profité du véhicule de sa mère qui allait au dispensaire pour la matinée. Ils avaient convenu ensemble, qu'elle le déposerait au collège pour ses cours de l'après-midi. Le match allait bientôt se terminer sur une égalité. Il remarqua qu'un de ses coéquipiers venait de réussir à échapper à un défenseur. Il fila en avant et son camarade lui envoya le ballon. Le Salomon récupéra ce dernier et tira avec force dans la balle de son pied droit, visant un angle précis de la cage de but. Le goal n'arriva pas à arrêter le ballon, s'écrasant sur le bitume dans une plainte. Le coup de sifflet de l'ado jouant les arbitres fit hurler ses camarades qui vinrent l'entourer pour partager leur joie d'avoir gagné. L'adolescent sauta plusieurs fois avec ses amis avant de partir en sprint et de taper une pose de footballeur professionnel devant une jeune fille qui le regardait avec un petit sourire. La Giordano haussa les yeux au ciel pour la forme car elle était très amusée et flattée que le jeune lui dédie son but.
Elle n'était pas allée en cours, refusant de sortir de sa chambre après avoir été disputée par Clarke. Elle avait fait ça pour pouvoir venir voir jouer son petit-ami, échappant sans trop de difficultés aux gardes du corps et employés de la maison. Elle descendit des gradins en béton pour rejoindre le Salomon et alla enlacer sa nuque, posant quelques baisers sur ses lèvres ce qui ne manqua pas de faire apparaître des rougeurs sur les joues du métis. Des sifflements se firent entendre devant les baisers ainsi que des commentaires déplacés qui ne manquèrent pas de faire réagir le jeune qui alla jouer des poings amicalement avec ses camarades. Matteo revint rapidement vers la jeune fille, récupérant son manteau et lui déposa un baiser sur la joue qu'elle essuya pour le taquiner :
-Tu es trempé de sueur ! Le réprimanda-t-elle.
-Et alors ? T'as le droit de m'embrasser et pas moi ?
-Exactement !
-J'espère que tu cours vite parce que je vais te faire un câlin dans trois…deux…un…
-Non ! Rit la jeune fille en se mettant à courir.
Les deux adolescents jouèrent au chat et à la souris quelques minutes, se réfugiant finalement contre le mur d'un bâtiment pour s'embrasser langoureusement et se tripoter gentiment. Des cris coléreux et des geignements firent soudainement stopper les baisers de Matteo ce qui ne manqua pas de faire grommeler Edda.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-T'entends pas ? Demanda-t-il.
-Quoi ?
Ils tendirent tous les deux l'oreille et entendirent de nouveau des couinements s'apparentant à ceux d'un chien.
-Ça !
Matteo saisit la main de sa petite amie et fila en direction des vociférations, se pétrifiant devant deux jeunes d'environ seize ans qui criaient sur des chiots sans doute âgés de trois ou quatre mois.
-ALLEZ PUTAIN ! MAIS ATTAQUE BORDEL ! S'énervait l'un des jeunes en poussant son chiot malinois de son pied.
Le chiot était tremblant de peur, n'osant pas bouger alors que l'autre chien face à lui, plus gros et d'une autre race lui aboyait dessus tous crocs sortis. Ce dernier était tenu par une chaîne par l'autre jeune qui l'excitait avec un bâton.
-Ton chien est une couille molle ! Le mien va le bouffer si je le lâche !
-Ta gueule ! Il va se défendre ! Mais putain bouge-toi Démon !
Le sang de Matteo ne fit qu'un tour et il s'apprêtait à avancer quand il sentit Edda le retenir :
-Non… Tu vas te faire massacrer…
-Il faut l'aider ! S'indigna-t-il.
-Dans la rue c'est la loi du plus fort, dit calmement sa petite-amie.
-Rien à foutre !
Le Salomon se détacha de la main qui le retenait et fonça droit sur les deux jeunes, les interpellant. Rapidement l'échange devint vulgaire et menaçant, les propriétaires des chiens visiblement mécontents d'être dérangés durant leur entraînement. Matteo en vint rapidement aux mains avec le jeune possédant le chiot malinois, malgré toute sa bonne volonté, l'autre jeune était plus fort que lui et le mit au sol après quelques minutes. Le jeune chien tenu par une chaîne se mit à mordre dans le vide sous les invectives de son maître qui ricanait. Matteo vit soudainement ce dernier mettre un genou au sol, sa main s'approchant de l'encolure de son chien.
-Tu vas voir ce que ça coûte de te mêler de ce qui te regarde pas sale petit con ! Rocket va te défoncer! Le menaça le maître.
Un clic bien connu fit stopper le geste du jeune qui leva les yeux avant de mettre la main ne tenant pas son chien en l'air. Son camarade en fit de même, reculant :
-Wow ! S'exclama-t-il en voyant l'arme que braquait Edda sur eux.
-Vous avez trois secondes pour dégager ou bien je vous plombe le cul, menaça la Giordano.
-Ok ok… Du calme ! Je récupère mon chien et on s'en va !
-Non tu laisses le chien, mon copain le veut, dit-elle calmement.
-Va te faire salope ! C'est mon…
Un coup de feu partit près du pied du jeune qui cria de peur.
-PUTAIN MAIS T'ES FOLLE ! Giovanni ! Allez ! On se tire ! ll pue la merde ce clébard de toute façon !
Les deux jeunes détalèrent avec le chien accroché à la chaîne, abandonnant le chiot malinois qui tremblait de peur au sol, criant :
-On t'oubliera pas salope ! Mon frère est un Negros ! Il t'retrouvera !
Matteo tourna un regard des plus étonnés sur sa petite-amie :
-Wow… Euh… Je sais pas si je dois te demander où t'as trouvé cette arme ou bien pourquoi tu te balades avec…
-Ben demande pas, le coupa la Giordano en remettant la sécurité avant de cacher l'arme dans son manteau.
-Euh ok… Merde le chien !
Matteo se tourna vers le chiot qui portait plusieurs traces de morsures sur le corps, il saignait par endroit. Il retira sa veste de survêtement et enroula le chiot apeuré à l'intérieur avant de le serrer contre lui, fermant son manteau par-dessus lui pour le garder au chaud. Il se mit ensuite à courir vers le premier lieu où il pourrait trouver du secours : le dispensaire.
Le coup de feu avait fait sursauter tous les patients dans la salle d'attente ainsi que les professionnelles. Clarke était même sortie de son bureau pour voir ce qu'il se passait, envoyant ses deux gardes du corps vérifier d'où provenait le coup de feu. Ces derniers étaient revenus assez vite, n'ayant rien trouvé mais ils avaient pu observer une excitation dans certains bâtiments alentours, des membres des Negros descendant dans le quartier pour vérifier que ce n'était pas une attaque.
-Maman ! S'exclama Matteo, en entrant brusquement dans le dispensaire.
Octavia qui s'occupait de l'accueil sursauta de nouveau en voyant du sang sur la doudoune blanche de son fils.
-Mon dieu ! Matti ! Tu es blessé ?!
-Non pas moi, mais lui, oui ! Dit-il en montrant le chiot affaibli qui haletait.
-Qu'est-ce que… un chien ?!
-Oui, il faut l'aider !
-Edda ?! S'exclama Clarke, ses yeux sortant presque de leurs orbites à la vision de leur protégée.
-Et merde… Grommela l'adolescente qui n'avait pas pensé que la médecin serait au dispensaire.
-Tante Clarke ! Il faut que tu le sauves ! Supplia Matteo en lui amenant le chiot.
-Mais je ne suis pas vétérinaire… Je peux le stabiliser mais c'est tout… Octavia ! Tu vas l'accompagner chez le vétérinaire ! Je l'appelle pour lui dire qu'une urgence arrive ! Antonio, vous l'accompagnez ! Indiqua-t-elle pour l'un des gardes du corps.
-Madame ce n'est pas prudent.
-C'est un ordre ! Vous ramenez Edda chez nous et assurez-vous qu'elle ne quitte pas sa chambre cette fois !
La Blake attrapa rapidement son manteau et glissa un bras derrière le dos de son fils :
-Bon sang dans quelle histoire tu t'es fourré toi encore ! Allez !On y va !
Les deux adolescents emboîtèrent le pas de la brune qui sortit du dispensaire.
-On devrait appeler la police ! Indiqua Joséphine, visiblement peu rassurée.
-Ça va les énerver ! Répondit une femme d'une cinquantaine d'années.
-Oh ça c'est sûr !
-Si les flics débarquent, on va encore en prendre plein les oreilles cette nuit !
-Je pense que ces gens ont raison… Cela risquerait de faire grimper la tension de tout le monde ici. Tout le monde va se calmer d'ici peu de temps… C'est sûrement un coup de feu isolé et non une attaque entre clans… Assura la médecin bien qu'elle n'était pas tranquille.
-Je vais appeler Victor pour savoir ce qu'il se passe, indiqua Alyssa.
-D'accord, merci… Tiens moi au courant.
-Promis.
-Vraiment une putain de jungle ce quartier… Dire que ce sont les impôts des syracusains qui ont payé tout ça ! Inadmissible ! Grommela Joséphine avant de retourner dans son bureau.
Le voyage dans le bateau de pêche avait été horrible. Le froid avait saisi le mafieux et l'odeur de poisson s'était répandu lorsque l'équipage du bateau avait commencé à remonter leurs prises dans les filets posés la veille, les jetant négligemment là où se cachait Quint. Sur les coups de trois heures et demie du matin, ils l'avaient fait remonter pour ensuite lui désigner la côte, le poussant sans scrupule par-dessus bord. Il avait nagé jusqu'à des rochers, s'écorchant ensuite les doigts pour se hisser sur la terre ferme. Transi de froid, il s'était réfugié dans les rues familières de Syracuse, prenant garde à ne pas montrer son visage lorsqu'il croisait quelqu'un. De toute façon, les gens ne s'attardaient pas sur lui au vu de son odeur corporelle et de son état de saleté. Il avait été récupéré au petit matin un peu de liquide dans une de ses anciennes caches, se rendant ensuite à l'hôpital de Syracuse, offrant un billet à un gamin pour qu'il demande à l'accueil si le Dr Griffin était ici. Il apprit donc que la femme de l'ancienne Donati travaillait à mi-temps dans un dispensaire dans les quartiers sud et qu'elle y serait ce jour. Il se mit en route, sa capuche sur la tête et ses vêtements encore mouillés. Le vent froid de l'île lui rappela qu'il ne tiendrait pas longtemps dans cet état, aussi chercha-t-il à se changer. Il entra dans une laverie automatique, cette dernière étant vide à cette heure matinale. Il se déshabilla et enfourna ses vêtements trempés dans un sèche-linge, démarrant un programme rapide. Au vu de son odeur, les quelques clients qui tentèrent de s'aventurer dans la laverie renoncèrent ce qui lui permit de faire sécher ses vêtements en toute tranquillité. Il les renfila ensuite, profitant de la chaleur de ses derniers avant de retourner affronter le froid extérieur.
Il erra dans les rues de Syracuse tel un sans domicile fixe, se remémorant quelques souvenirs aux côtés de son compère Diego ou bien lorsqu'il traversait ces dernières dans une voiture luxueuse, tabassant parallèlement les mauvais payeurs s'étant endettés au casino des Barzetti ou bien jouant des poings avec les membres du clan Donati. Il s'était finalement rapproché des quartiers sud, trouvant le dispensaire sans trop de mal malgré la nuit qui avait fini par s'installer au fil de ses pas. Il leva le regard vers l'enseigne clignotante, s'humectant les lèvres alors que son cœur accélérait à l'idée d'égorger la petite protégée de l'ancienne Dona. Un sourire sadique se dessina sous sa barbe sale.
La fermeture du dispensaire n'allait pas tarder, Clarke jeta un coup d'œil à Romeo qui dormait. Elle avait vérifié plusieurs fois si le chien était encore vivant car parfois elle avait eu l'impression de ne plus l'entendre respirer. Elle raccompagna sa jeune patiente et aperçut Joséphine avec sa petite valisette en cuir dans laquelle elle transportait son ordinateur rempli de statistiques. Alyssa était partie depuis une bonne heure, ils ne restaient donc que les deux femmes au dispensaire car Octavia avait décidé de rester avec son fils chez le vétérinaire pour savoir si le chiot allait s'en sortir ou non. La tension semblait être redescendue dans le quartier pour son plus grand soulagement.
-Bon c'est l'heure ! Je m'en vais, j'ai rendez-vous avec Madame le Maire, indiqua-t-elle, cherchant à agacer Clarke.
La blonde préféra l'ignorer et salua sa patiente dont le ventre rond annonçait une naissance prochaine. Elle passa derrière le bureau d'accueil, cherchant à voir si d'autres patients étaient enregistrés mais visiblement non. La porte s'ouvrit néanmoins sur un homme encapuchonné dont l'odeur corporel fit froncer les narines aux deux femmes.
-Ouh mon Dieu ! Les douches existent vous savez ?! S'insurgea la blonde ! De plus vous devez retirer votre capuche ici ! On n'est pas chez les zoulous ! Revenez demain après vous être réconcilié avec une savonnette ! On ferme !
-Joséphine c'est bon… Gronda la médecin, ne se permettant aucun jugement contrairement à la Primo. Monsieur, veuillez patienter quelques instants, je vais vous recevoir.
Le visage baissé au sol et caché par sa capuche, Quint s'assit sur une chaise de la salle d'attente, dans un coin. Il serra ses poings, cherchant à contrôler son excitation. Il y avait un garde du corps visiblement mais il pourrait le tuer facilement grâce à l'arme à feu qu'il avait récupéré avec son argent et qu'il cachait dans sa poche de manteau en cuir. Il fallait par contre être sûr que la médecin ne puisse pas s'enfuir lorsqu'il aurait réglé le compte du trouble-fête.
-Bon ça sent vraiment trop mauvais ici ! J'y vais !
-C'est ça… Marmonna Clarke, en repartant vers son bureau.
Elle tapa quelques lignes sur le dossier de sa précédente patiente avant de l'enregistrer, prête à recevoir l'homme qui attendait en silence dans la salle d'attente. Elle n'allait pas s'arrêter à l'odeur corporelle de ce dernier. Elle avait eu affaire à des patients dans de pires états. Elle se dirigea vers la porte de son bureau, l'appelant :
-Monsieur ? On va pouvoir y aller ? Dit-elle tout sourire.
Le téléphone à l'accueil se mit à sonner ce qui la fit sursauter. Elle s'excusa et alla répondre :
-Dr Griffin du dispensaire que puis-je pour vous ?
-Mais… ARRÊTEZ BON SANG ! BANDE DE SINGES ! NE ME TOUCHEZ PAS !
La blonde fronça les sourcils, se demandant s'il s'agissait d'une mauvaise blague mais elle finit par reconnaître la voix exécrable de Joséphine Primo.
-Joséphine ? Joséphine ?!
La communication coupa brusquement ce qui l'inquiéta. Elle se tourna vers Lúca son garde du corps et lui dit :
-Lúca, j'ai l'impression que Joséphine a des ennuis, est-ce que tu peux aller t'assurer que tout va bien ? Je vais recevoir Monsieur en attendant.
Elle sentit le garde du corps hésiter, aussi insista-t-elle du regard. Ce dernier acquiesça et sortit rapidement du dispensaire, sa main se portant à son arme de service. Quint jubila intérieurement mais se garda bien de le montrer.
-On y va Monsieur ? Lui sourit de nouveau la médecin.
Il se leva, faisant grincer la chaise sur le carrelage et suivit la médecin qui ferma la porte derrière eux. Clarke passa derrière son bureau et tapota sur son clavier, demandant :
-C'est la première fois que vous venez me semble-t-il. Je vais avoir besoin de votre nom, prénom, date de naissance ainsi que votre numéro de sécurité sociale si vous en avez un. Vous pouvez aussi enlever votre capuche, personne ne vous fera de mal ici quoique vous ayez fait.
La blonde avait l'habitude de recevoir des patients préférant cacher leur identité car souvent impliqués dans des trafics ou une rixe de clans. Elle tentait de mettre à l'aise le patient avant tout, faisant fi de tout jugement.
-Quel est votre prénom ?
Quint avait toujours le visage baissé, fixant ses cuisses dont l'une d'entre elles tressautait d'excitation.
-Diego… Souffla-t-il.
-Très bien Diego… Avez-vous un nom ?... Enchaîna la blonde, bien qu'un mauvais pressentiment vînt la saisir.
Elle ne sut expliquer pourquoi mais son cœur s'était soudainement emballé. Était-ce la voix de cet homme qui lui semblait vaguement familière ? Elle avait déjà ressenti un certain malaise face à de rares patients mais à ce moment, c'était comme si son corps voulait la mettre en garde de quelque chose.
-Je préfère ne pas le donner.
-D'accord… Bon dans ce cas… Nous règlerons le côté administratif plus tard… Qu'est-ce qui vous amène Monsieur Diego ?
Ce prénom sonnait tellement faux en elle… Le mensonge faisait partie de son quotidien en tant que médecin de dispensaire mais quelque chose clochait plus que d'habitude. Elle se racla la gorge, se mettant à tousser pour de faux.
-Hm hm… Pardon… Je ne sais pas ce qui m'arrive… Cela vous dérange-t-il que j'aille boire un verre d'eau à l'accueil ?
-Non bien sûr… Souffla l'homme tout en restant immobile.
La réponse était sifflante comme aurait pu l'être la réponse d'un serpent cherchant à conforter sa proie, lui assurant qu'elle ne risquait rien. Clarke se leva et sortit de son bureau, se dirigeant d'un pas raide vers la fontaine à eau. Elle se servit un verre, sortant son portable pour biper Lúca, tout en jetant un regard par-dessus son épaule, priant pour qu'il réponde mais son appel restant sans réponse. Elle tapa rapidement un message « Revenez ! » avant de retourner dans son bureau. Elle observa l'homme qui avait toujours sa capuche et qui ne semblait pas avoir bougé. Elle prit une grande inspiration, se disant que la fatigue devait être responsable de son malaise actuel. Tout irait bien mieux une fois qu'elle aurait retrouvé Madi et Edda dans moins d'une heure.
-Ah ça va mieux, souffla-t-elle pour casser la tension présente dans la pièce, poussant la porte pour qu'elle soit fermée mais pas entièrement.
-Vous m'en voyez ravi… Souffla son patient.
Clarke retourna derrière son bureau :
-Donc en quoi puis-je vous aider ?...
-Oh vous allez beaucoup m'aider Docteur Griffin…
Un nouveau frisson la saisit et elle sentit Romeo se réveiller, le chien sentant certainement sa peur. Elle le toucha du pied ce qui stoppa ce dernier qui voulait se lever. Son corps se raidit et elle réalisa enfin qui elle avait en face d'elle : cette voix, cette corpulence, ce malaise qui l'avait saisi lorsqu'elle s'était retrouvée seule avec cet homme. Elle se leva brusquement, faisant tomber sa chaise en arrière.
-QUINT ! Cria-t-elle avec effroi, son visage blanchissant à vue d'œil, de grosses gouttes de stress se mettant à couler dans sa nuque.
-T'as mis le temps poupée… Ricana-t-il en relevant le visage.
Clarke jeta un coup d'œil à la paire de ciseaux dans son pot à crayons, prête à se jeter dessus mais le mafieux émit un petit bruit de langue :
-Si j'étais toi, je ne ferai pas ça…
Le regard de la médecin se braqua alors sur le pistolet que l'ancien homme de main des Barzetti avait dirigé vers elle. Elle décida de ne pas tenter sa chance avec les ciseaux mais ne se démonta pas pour autant :
-Vous venez finir le travail c'est ça ? Demanda-t-elle.
-T'es pas en position de poser des questions. Je me ferai pas baiser comme la dernière fois Doc'… Maintenant appelle ta femme, ordonna-t-il en se levant lentement, gardant en joue la blonde.
Clarke sortit lentement son portable et appela Lexa. L'appel ne donna rien, la brune devant être occupée.
-Quel dommage… J'aurai adoré qu'elle t'entende hurler de douleur et qu'elle me supplie d'abréger tes souffrances… Avoua-t-il avec un sourire pervers.
-Vous êtes complètement taré ! Asséna Clarke.
Le portable de la blonde se mit soudainement à vibrer ce qui attira le regard du mafieux qui sourit en voyant apparaître la photo de Lexa sur l'écran.
-Réponds.
-Non.
-RÉPONDS !
-Non, maintint Clarke, refusant d'entrer dans le jeu de son agresseur et encore moins imposer à Lexa une telle horreur.
Si elle devait mourir aujourd'hui, elle allait se battre jusqu'au bout et elle ne donnerait pas une raison supplémentaire à sa femme de céder à la vengeance.
-RÉPONDS J'AI DIT !
-NON ! Hurla la médecin avant de jeter dans la figure de Quint son portable.
Quint eut le réflexe de se lever et se protéger avec son bras, amortissant le choc du téléphone de justesse. Clarke se leva, sautant par-dessus Romeo qui fut saisit par une nouvelle crise de convulsions malgré la détresse de sa maîtresse. La blonde s'échappa du bureau d'angle, passant rapidement derrière Quint pour fouiller dans un chariot rempli de matériel médical se trouvant près de la table d'auscultation. Elle ouvrit un tiroir et sortit un scalpel, se tournant de nouveau vers le mafieux, dos à la porte de son bureau, son arme à la main. Elle savait que si elle tentait de fuir, ce dernier aurait tout loisir de lui tirer dans le dos, elle n'avait pas d'autre choix que de l'affronter. Quint ricana, se délectant de la peur de sa victime et de sa lutte inutile, la braquant après s'être tourné vers elle pour lui faire face.
-À ton avis, qui gagne entre le scalpel et le flingue Doc' ? Sourit-il en enlevant la sécurité de son arme.
-Tire-donc, je te trancherai une artère avant de mourir ordure ! Menaça-t-elle, la main serrée sur son arme.
-T'oseras pas, les doc ne doivent pas blesser d'autres personnes, c'est bien votre serment non ?!
Il avança d'un pas menaçant pour tester la blonde, Clarke ne se démonta pas et asséna un coup rapide qui coupa la joue du mafieux qui hurla de douleur.
-AH ! SALOPE !
Il se jeta à nouveau sur elle, tentant d'immobiliser son bras tenant le scalpel, la poussant violement contre la porte que la médecin n'avait pas fermée. La porte s'ouvrit à la volée sous leur poids et ils furent tous les deux emportés au sol dans leur élan. Quint en lâcha son arme qui glissa sous un siège de la salle d'attente tandis que Clarke avait elle aussi perdu son scalpel. Elle rampa aussi vite qu'elle le put pour le récupérer, se coupant au passage. Quint fut rapidement sur elle, l'attrapa par une jambe pour la ramener à lui. Clarke cria mais ne se démonta pas et se retourna, avançant la lame près de la gorge du mafieux qui enserra sa propre gorge pour l'étrangler. Elle tenta de s'extirper mais le mafieux avait plus de force qu'elle.
-Alors qu'est-ce que tu attends ?! Tranche-moi la jugulaire Doc ?! S'excita-t-il.
En réponse Clarke lui asséna un coup de pied bien placé dans les parties intimes ce qui coupa la respiration au mafieux et le fit se décaler sur le côté. Ces quelques secondes de répit permirent à la blonde de se relever mais contrairement à ce qu'elle espérait, Quint l'avait rapidement suivie dans son mouvement malgré sa douleur. Il l'attrapa sans prévenir par les cheveux une fois debout, la tirant violemment en arrière, la tête de la médecin cognant contre le plan de travail du bureau d'accueil. La blonde tomba lourdement au sol, incapable d'amortir sa chute, restant sonnée quelques secondes. Sa vue se brouilla, une douleur lancinante la saisissant alors qu'elle sentait du liquide couler dans sa nuque. Elle ne put s'empêcher de penser qu'elle avait sûrement une commotion cérébrale. La fraîcheur du carrelage sur ses joues réussit à lui faire ouvrir les yeux, elle lutta et gémit, cherchant à ramper pour s'échapper. Elle vit une touffe de ses cheveux blond tomber près d'elle et étouffa un gémissement quand elle sentit un coup de pied lui fracasser les côtes.
-TU SAIS QUE ÇA FAIT UN PUTAIN DE MAL UN COUP DANS LES BURNES SALE PUTE ?! Hurla-t-il en abattant son pied dans ses jambes et ses côtes ce qui déchira de douleur la médecin qui cria et cracha rapidement du sang. J'aurai tellement voulu filmer ça pour cette salope de Donati ! Souffla -t-il de frustration avant de réaliser la présence de caméras dans la salle d'attente. Ah… Mais elle va tout voir en fait ! Hé DONATI ! Regarde bien ! Dit-il en détournant un cours instant son attention de la blonde. AAAAHHRG ! Hurla-t-il en sentant une vive douleur au niveau de l'arrière de son pied gauche, l'obligeant à plier genou à terre.
Il baissa les yeux et put voir la lame du scalpel ensanglanté que tenait Clarke d'une main tremblante.
-Qu'est-ce que tu m'as fait ?!
-Je t'ai coupé le tendon d'Achille… Répondit la médecin en se tournant sur le dos, la bouche pleine de sang. Même si tu me tues, tu ne pourras pas t'enfuir. Je serai ta dernière victime ! Lui cracha-t-elle au visage.
-Tu vas me payer ça !
Il se jeta de nouveau sur la médecin qui cria de rage, appuyant sa lame tranchante cette fois contre la jugulaire du mafieux. Un peu de sang s'échappa de la peau mais Clarke ne continua pas son mouvement ce qui fit sourire Quint :
-Allez ! Vas-y ! Tranche tant que tu en as encore le temps Doc' ! C'est ça ou tu meurs ! La provoqua-t-il.
Clarke serra ses doigts sur son arme, elle pouvait deviner le sang circulant dans la veine jugulaire de Quint. Elle voyait les veines du cou du mafieux se contracter devant la violence qui irradiait de son corps. Elle savait que si elle ne le faisait pas, elle n'avait plus aucune chance de survie. Elle avait peur de mourir mais d'un autre côté, elle n'arrivait pas à passer du côté de ceux qui arrivent à blesser mortellement. Elle sentit soudainement la poigne de Quint lui écraser les doigts, ce qui la fit hurler de douleur. Il lui fit lâcher le scalpel, lui cassant deux doigts au passage avant de ramasser et retourner l'arme contre elle :
-De quoi est-ce que tu as le plus besoin Doc pour opérer hein ? De ta tête ou de tes mains ?... Sourit-il, son odeur fétide sautant au visage de la blonde. Imagine que tu survives mais sans tes mains… Lui susurra -t-il.
-Non ! S'écria Clarke, terrorisée, à l'idée qu'il lui retire ses précieuses mains.
Le mafieux n'hésita pas contrairement à la médecin et il planta la lame du scalpel dans la paume de la main droite de la blonde qui hurla de douleur en sentant sa peau se perforer et se déchirer.
-Arrête ! Pitié ! Aaaaahhh ! Hurla Clarke, folle de douleur.
Les supplications de la blonde l'enhardirent et il recommença, coupant, tranchant les nerfs au niveau du poignet de la médecin qui avait fini par arrêter de crier sous les assauts, plus proche de l'inconscience que de la douleur. La scène rappela soudainement à Quint le meurtre de Costia Adamo, la petite compagne de l'ancienne Dona. La respiration haletante, il ne put s'empêcher de rire de sadisme.
-Je dois avouer que tu t'es montrée bien plus coriace que cette petite salope d'Adamo… Siffla-t-il en attrapant les joues de la médecin qui eut du mal à ouvrir un œil tant l'inconscience la saisissait.
Son corps tout entier la faisait souffrir comme jamais elle n'avait souffert. Elle n'arrivait plus à lutter. Elle voulait simplement ne plus sentir de douleur.
« C'est donc ça que Clara a ressenti quand elle attendait les secours… » Pensa-t-elle.
Elle sentit la lame revenir lécher sa peau. Quint avait ramené le scalpel sur sa gorge et lui susurra :
-C'est bientôt fini… Ne t'en fais pas… Je vais juste laisser un souvenir à ta salope de femme…
Clarke sentit à peine qu'il écartait sa blouse de médecin de sa main libre. Il défit brusquement le bouton de son jean, écartant ses cuisses avant d'abaisser son propre pantalon, glissant une main dans son boxer pour attraper son sexe en érection qu'elle sentit se frotter à sa peau nue et vulnérable.
-Nooon… Geignit la médecin, épuisée et incapable de faire plus.
Il allait la pénétrer et l'humilier une dernière fois avant de lui trancher la gorge quand un grondement se fit soudainement entendre. Il eut à peine le temps de se retourner qu'il se retrouva face à la gueule d'un Cane Corso furieux, lâchant de surprise le scalpel. Romeo abattit sa mâchoire sur le visage du mafieux qui hurla de douleur tandis que le chien s'acharnait sur lui avec de terribles grognements. Il sentit chaque dent du molosse s'enfoncer dans son visage, chaque lambeau de peau se détacher sous les assauts violents de l'animal qui semblait possédé. Il se débâtit pendant une bonne minute, cherchant à s'extirper malgré la douleur et la peur de se faire dévorer vivant. Il frappait de ses genoux et de ses poings mais le molosse semblait ne pas ressentir la douleur. Par miracle, il réussit à se défaire de l'emprise du chien qui s'acharna sur sa jambe. Lorsque Romeo se jeta de nouveau sur lui il planta à plusieurs reprises le scalpel qu'il avait récupéré dans ses côtes. Il entendit enfin le chien couiner avant qu'il ne s'écroule sur lui. Il cracha du sang, portant une main tremblante à son visage en feu et qui lui semblait étrange. Il hurla de douleur en sentant qu'il n'avait plus de lèvres, le chien les lui ayant arrachés dans sa fureur. Il cligna des yeux, cherchant à trouver la force pour se lever mais il n'y parvint pas. Il soupira, tournant la tête vers la médecin au sol qui ne bougeait plus. Même si elle était encore vivante, avec les entailles qu'il lui avait fait au poignet, elle allait se vider de son sang.
Le silence s'abattit brusquement dans la pièce jusqu'à ce qu'un bruit de vibreur insistant ne se fasse entendre. Clarke se sentait étrangement flotter, jamais elle ne s'était sentie si légère. Elle avait l'impression d'être faite de coton à cet instant. Elle n'avait plus mal. Ses paupières se soulevèrent lentement, ses iris bleus furent comme aspirés par la lumière des spots au-dessus d'elle. Le bruit se répéta encore et encore avec insistance, lui donnant la désagréable sensation que le carrelage sur lequel elle se trouvait tremblait sous les assauts de…
« Mon téléphone… » Souffla son esprit.
L'image du portrait de sa compagne apparut à son esprit embrumé, la ramenant malgré elle alors qu'elle ne souhaitait qu'une chose : s'endormir. Elle finit par fermer les yeux, soufflant :
-Pardon Lex'…
Un ricanement guttural réussit à s'extirper de la gorge lacérée de Quint à ces paroles et il leva un bras, faisant un doigt d'honneur à la caméra avant de tomber dans l'inconscience.
Victor tourna brièvement la tête vers un véhicule dont les pneus crissèrent sur le bitume à plusieurs mètres de lui. Le chef des Negros s'humecta les lèvres avant d'entrer dans la salle d'attente du dispensaire. Son regard accrocha immédiatement la mare de sang dans laquelle Clarke baignait avant le retour de son gardien. Il enjamba le corps immobile de Quint et du chien, s'approchant d'un objet au sol. D'une main gantée de cuir, il récupéra un badge lui aussi recouvert de sang où il put lire le nom de « Dr C. Griffin ». Il se gratta la gorge, visiblement partagé entre diverses émotions.
Il sembla entendre un léger murmure, aussi se redressa-t-il pour avancer vers le corps du mafieux. Il le tapa légèrement de son pied ce qui fit grimacer Quint.
-Voyez-vous ça… Souffla-t-il.
Au vu de l'état du visage de l'ancien homme de main des Barzetti, il aurait pensé que ce dernier était mort mais Quint respirait encore. Il sortit une arme cachée à l'arrière de son pantalon et retira la sécurité, s'apprêtant à abattre l'agresseur de la médecin : une maigre satisfaction au vu des dégâts causés car il ne lui avait laissé aucune chance.
Il allait appuyer sur la gâchette quand un son de vibreur attira de nouveau son attention. À la suite d'un simple mouvement de tête, deux de ses hommes se mirent à chercher l'origine du bruit. Après une minute, l'un des deux lui rapporta un téléphone portable. Ce dernier se mit à vibrer de nouveau en affichant sur son écran fêlé la photo de Lexa Griffin. Il fit une moue avant de se décider à accepter l'appel.
-Clarke ! Bon sang tu vas bien ?! Je m'inquiète ! Je te jure que si tu n'avais plus de batterie je… Entendit-il la voix stressée de Lexa.
-C'est Victor, la coupa-t-il, froidement.
-Victor ?! Pourquoi est-ce que tu réponds au portable de Clarke ?!
-Rentre à Syracuse, se contenta-t-il de répondre avant de couper l'appel.
Il lâcha le portable au sol avant de l'écraser de son talon. Son regard se porta ensuite sur le point rouge d'une des caméras installées dans la salle d'attente qui le fixait. Il rengaina son arme et fourra ses mains dans son épais manteau avant de dire :
-Ramassez ce déchet.
Les deux hommes saisirent chacun une jambe de Quint, traînant son corps vers la sortie. Le corps de Romeo, lui, fut laissé là où il était. Tous sortirent ensuite du dispensaire, laissant la scène se figer dans le temps et le silence.
Si vous étiez en PLS à la fin du précédent chapitre je pense que là vous êtes en train de creuser votre tombe non ? Haha ! Enfiiiiiin ! J'attendais cette confrontation Quint/Clarke depuis tellement longtemps ! À la base je l'avais prévue dans la première partir de l'Héritage c'est vous dire ! Je la voulais sombre, angoissante et violente ! Pour le coup je suis contente du résultat, un grand merci à Esys qui m'a donné son avis et m'a aidé pour les retouches ! Elle est encore plus sadique que moi vous savez ? Si si...
Bon sinon je compte sur vous pour me donner votre avis général sur le chapitre ! Ça annonce du très sombre pour notre Lexa là vous ne croyez pas ? Sans Clarke elle risque de ne plus être la même...
À dans pas trop longtemps pour le chapitre 56 (j'espère), prenez soin de vous en attendant !
