Un autre OS, la même nuit du Fof, thème Vengeance. C'est un peu la suite du texte précédent, sauf que là l'apprenti'e est genré'e de manière neutre. Parce que pourquoi pas. Il est trop tard pour moi.

Toujours des TW en bas de page ! (Et toujours merci à ma chérie)

Bonne lecture !


Résumé : Ce qu'ils font, là, c'est juste une manière de s'utiliser l'un autre.
Rating : M
Genre : Drama/Romance
Univers : Canon (Attention, spoil du livre XIII de la route d'Asra).

Pairing : Asra/Julian, Asra/Apprenti'e


Consolation

.

Julian se tient nu devant lui, les bras le long du corps. Et Asra sait, là.

Qu'il pourrait lui faire faire n'importe quoi.

Il a ses mots, son regard tranchant. Tout ce qu'il lui faut pour le tenir en laisse.

— Pourquoi je ferais ça ?

Il ne porte rien, pas de vêtement, pas de fierté. Sa peau est nue quand il le fixe tremblant, mais le fixer c'est trop, déjà. Julian est grand, et Asra n'aime pas qu'on le regarde de haut.

— Je t'en supplie.

— Supplie-moi mieux que ça.

Son timbre claque. Julian accuse le coup. Ses genoux frappent le sol comme il se laisse tomber devant lui et ses mirettes minables cherchent les siennes. Elles brillent sous la lumière des bougies de l'échoppe, et, peut-être, elles pleureront plus tard. Rougies.

C'est ça qu'Asra veut voir. Et il sait que ça lui plait.

— Je t'en prie Asra. Je ferai n'importe quoi.

— N'importe quoi ?

Il caresse la pointe de son visage. Son menton aiguisé, sa gorge découverte.

— N'importe quoi, Julian répète.

Il dit vrai. Asra pourrait l'humilier, lui faire des choses inavouables, il lui passerait tout.

Il en redemanderait.

C'est ça qu'Ilya veut, au fond. Qu'on l'humilie. Qu'on lui donne ce qu'il mérite. Il ne fait que lui offrir ce qu'il demande, quand il le tire par les cheveux. Quand il l'allonge sous lui, quand il lui serre les mains, les poignets. Cette petite partie si fragile et précieuse. Asra n'est pas bien fort, mais il pourrait les briser. Quel dommage ce serait. Julian est médecin, après tout. Il y a tant de gens qui ont besoin de ces mains.

Qu'est-ce qu'il lui resterait, s'il les perdait ? Ces mains qui n'ont pas pu sauver son apprenti'e.

Asra y pense à chaque fois. Quand il le prend, les jambes maigres de Julian agrippées à sa taille. Quand il enfonce son sexe au fond de sa gorge, quand il lui mord le dos, quand il plaque sa peau blanche contre une table, un meuble, n'importe quoi. Quand Julian jure, les dents serrées, et qu'il se plie contre lui. Quand il pousse ses suppliques gémissantes.

C'est lui qui veut ça. Lui qui revient à chaque fois.

Asra, s'il te plait Asra je t'en supplie Asra, je ferai tout ce que tu veux Asra, n'importe quoi

A chaque fois c'est le même discours et Asra pense, justement, aux cendres entre ses doigts. Au regard infiniment désolé de Julian, à la fumée dans le ciel.

Il serre les dents.

Ces mains qui n'ont pas pu sauver. Inutiles. Qu'il attache.

Encore, Asra

Je suis désolé

Serre

Encore

Je suis désolé

Je t'en supplie

Il serre ses dents dans son cou. Fort.

Tu ne l'as pas sauvé'e.

Il a du sang sur la langue. Mais ça ne doit pas faire si mal, puisque Julian jouit à chaque fois.

Puisqu'il revient.

N'importe quoi, il a dit. N'importe quoi, mais c'est lui que ça arrange au fond, tout ça. Lui qui aime se faire malmener. C'est lui qui vient embrasser son dos quand c'est terminé, qui passe son bras autour de lui, qui caresse ses cheveux. Asra laisse faire. Il attend. Il lui répond, parfois, comme s'il n'avait pas encore le goût de son sang sur sa langue.

Il laisse Julian poser sa tête sur son épaule. Et ses doigts qui caressent sa nuque passent près de sa gorge. Il pense…

Il déglutit. La pomme d'Adam est dure sous ses doigts. Marquée.

Il sait. Il sait que ce n'est pas la faute de Julian, c'est évident. La peste est là depuis si longtemps, elle a fauché tant de gens. Ça aurait pu tomber sur eux. Sur n'importe qui d'autre. La peste. La mort.

Mais il n'a même pas pu lui dire adieu. Et si Julian n'avait pas existé, si son apprenti'e 'était pas resté'e l'aider, peut-être…

Il sait que s'il serrait là, Julian ne ferait rien. Ce serait si simple.

Alors Asra se tourne.

— Tu peux partir.

Il l'entend se rhabiller, alors qu'il remonte la couverture sur ses épaules. Ses yeux vers la fenêtre, il écoute le chant des tissus qu'on froisse. Les pas qui glissent hors de l'échoppe. Parfois, il regarde Julian disparaître dans la rue.

Parfois, il regrette la place si froide dans son lit. Les mains chaudes sur son ventre. Le chatouillis de ce nez pointu contre sa nuque.
Parfois, il serre les dents, et il imagine le bruit de ses poignets qui craquent.


[TW : mort, sexe, domination/soumission, violence mentionnée physique, relation malsaine]

Voilà voilà. Il faudrait que j'écrive un truc joyeux sur eux un jour, quand même.