Bonjour (ou bonsoir) à toutes et à tous.

Voici le chapitre 26 de ma fanfiction, Entre deux mondes. Dans ce chapitre, on retrouve Harry Potter qui se rend à Poudlard pour un entretien avec son ancien mentor, Albus Dumbledore, par le biais de son portrait. Pendant ce temps, une sombre organisation se réunit dans le plus grand secret.

Disclaimer : Tout ce qui se rapporte à la saga Harry Potter appartient à J.K. Rowling, tandis que tout ce qui provient de l'univers Star Wars appartient à George Lucas et à Lucasfilm.

Bonne lecture.

Chapitre 26 : On ne connait jamais assez ses ennemis :

En cette fin de journée, les hauts murs du château de Poudlard scintillaient de mille feux en reflétant au loin la rouge lumière du crépuscule. Tous les élèves de l'école étaient en train de prendre leur repas dans la Grande Salle. Aucun d'eux ne remarqua le mystérieux visiteur qui venait de franchir le portail de fer forgé, et qui traversait à présent le parc en direction du château.

Les portes s'ouvrirent toutes seules à son approche, et sans ralentir son allure, l'étranger monta quatre à quatre les marches du grand escalier de marbre blanc. Tout en suivant son chemin vers le bureau de la directrice, Harry Potter gardait l'esprit entièrement focalisé sur sa mission.

Sans grande conviction, le chef des Aurors avait vainement tenté d'intercepter Hermione, à l'aéroport Heathrow, peu avant son départ pour New-York. Mais une fois sur les lieux, comme il s'y était attendu, il se trouva incapable de repérer la jeune sorcière ou son acolyte de l'autre monde dans la file compacte des voyageurs. Dès que l'avion eut décollé, le chef des Aurors ne s'attarda pas plus longtemps dans cet endroit grouillant de moldus, et quitta l'aéroport en réfléchissant à une autre solution.

Deux jours s'étaient écoulés et le survivant ne savait toujours pas comment répondre à ses obligations tout en restant discret, et sans se mettre Hermione à dos. Après en avoir discuté avec le ministre, Kingsley Shacklebolt, Harry prit finalement la décision de se rendre lui-même à New-York en se faisant accompagner par Billy, son plus fidèle Auror, dans le but de tirer au clair cette affaire une bonne fois pour toute.

Après les désastres de la dernière fois, il ne pouvait plus se permettre d'envoyer quelqu'un d'autre à sa place. En aucune façon il ne devait à nouveau attirer l'attention des autorités locales. Par ailleurs, le survivant n'arrivait plus à penser à autre chose qu'à cette Lizzy et à son comportement plus que suspect. La seule façon de mettre fin à toute cogitation inutile, c'était d'aller directement enquêter sur place.

Alors qu'il se rendait dans le nord du pays où un portoloin l'attendait pour l'emmener vers sa destination finale, Harry en profita pour faire une escale à Poudlard. Le manque d'informations à propos des mages noirs et de l'horloge rendait les choses de plus en plus confuses. Pour pouvoir avancer, il allait avoir besoin de la sagesse et de la clairvoyance de son illustre mentor, Albus Dumbledore.

Arrivé devant la gargouille de pierre qui indiquait le passage vers le bureau directorial, Harry s'arrêta un instant. Il avait l'impression d'être revenu plusieurs années en arrière, à l'époque où il allait fréquemment écouter les bons conseils de son professeur. Toutefois, la perspective de parler à Dumbledore alors que celui-ci était mort l'intimidait. Comment allait-il lui présenter les choses ? Quelles questions allait-il lui poser ?

Un peu nerveux, Harry prononça le mot de passe que lui avait glissé le professeur McGonagall, l'actuelle directrice, en acceptant sa visite à Poudlard. La gargouille pivota immédiatement en libérant l'accès au bureau. Lorsqu'il arriva à l'étage, le survivant trouva la mythique pièce circulaire complètement déserte. Il savait que la directrice était en train de dîner dans la Grande Salle, comme tous les soirs, avec les élèves et les professeurs de l'école. C'était donc l'occasion idéale pour avoir une conversation privée avec Dumbledore

Lorsqu'il leva les yeux sur le tableau représentant l'ancien directeur, Harry éprouva aussitôt une sensation très particulière. Il ne s'était plus adressé à lui depuis la bataille de Poudlard. Le professeur McGonagall s'en était toujours chargée toutes les fois où cela s'était avéré nécessaire. Comme à chaque fois, Dumbledore avait l'air d'attendre son visiteur. Il souriait.

- J'ai besoin de vos lumières, professeur Dumbledore, déclara Harry en se positionnant devant la peinture. Je ne serais pas venu vous voir si j'avais pu faire autrement.

- Mon cher Harry, tu fais déjà preuve d'une sagesse exceptionnelle, répondit le vieil homme avec douceur. Je suis très fier de toi.

Harry se sentit rougir malgré lui, mais cela ne l'empêcha pas de poursuivre.

- Vous nous aviez prévenus que la relique était un objet très convoité, dit-il. Vous aviez raison hélas, et nous sommes maintenant confrontés à des mages noirs qui cherchent clairement à s'en emparer. Auriez-vous une idée de la provenance de ces sorciers ?

- Pourquoi ? Suis-je censé être au courant de leur existence ? demanda Dumbledore d'un ton cassant.

Harry fut très surpris par la réponse de son mentor et par ce brusque changement de ton. Chassant quelques idées absurdes de son esprit, il reprit :

- Ces mages noirs sont apparus pour la première fois juste après qu'Hermione ait utilisé l'horloge, expliqua-t-il. Il ne peut pas s'agir d'une simple coïncidence. Peut-être avez-vous déjà entendu parler d'eux auparavant, par exemple à l'époque où vous l'étudiez ?

Dumbledore mit un moment avant de répondre. Harry se demanda s'il réfléchissait à la question, ou bien s'il était en train de séparer les informations qu'il allait lui communiquer de celles qu'il garderait pour lui.

- Il est vrai que des rumeurs circulent depuis fort longtemps à propos d'une sorte de communauté réunissant des adeptes de la magie noire, et qui aurait pu, en effet, s'intéresser à cet artefact, finit-il par dire. Je n'ai malheureusement aucune information précise à leur sujet, si ce n'est que ce sont des sorciers très puissants qu'il vaut mieux ne pas sous-estimer.

- Ça c'est une chose que nous avons déjà eu l'occasion de constater, professeur, lança Harry sans cacher sa déception. Et en ce qui concerne Hermione ?

- Quoi Hermione ? répliqua Dumbledore sur un ton qui lui ressemblait si peu.

- C'est à vous de me le dire, renchérit Harry en le fixant au travers de ses lunettes rondes. Fait-elle partie d'un de vos plans secrets ? A-t-elle un rôle spécifique à jouer dans tout ça ?

- Il y a de grandes chances pour qu'il en soit ainsi, en effet, répondit l'ancien directeur. Mais contrairement à ce que tu as l'air de penser, Harry, il ne s'agit absolument pas de l'une de mes idées. Tu finiras bien par découvrir toute la vérité par tes propres moyens.

La conversation était visiblement déjà terminée, mais Harry continua néanmoins d'observer le vieil homme sur sa toile pendant de longues minutes. C'était peut-être parce qu'il s'agissait d'une simple peinture, mais en tout cas, plus il regardait cette image, et plus il éprouvait cette curieuse sensation comme quoi l'homme qu'il avait sous les yeux n'était pas le Dumbledore qu'il avait connu autrefois.

Sachant qu'il n'obtiendrait aucune autre information de la part du vieux sorcier, Harry estima qu'il était inutile de s'attarder plus longtemps. Il n'avait pas de temps à perdre. Avant de refermer la porte derrière lui, il jeta un dernier coup d'œil au tableau. La lueur qui brillait habituellement dans le regard de Dumbledore semblait avoir complètement disparu.

Une fois la porte refermée, le survivant se demanda s'il connaissait vraiment la personne à qui il venait de parler.

Deux sorciers filaient à travers la nuit en parcourant un paysage de hautes montagnes et en ne laissant dans leur sillage que deux longues traînées noires. Arrivant au terme d'un long voyage de plusieurs milliers de kilomètres, les deux silhouettes aperçurent enfin leur repère secret, au détour d'un col particulièrement escarpé.

C'était une imposante forteresse très ancienne, nichée à flanc de montagne, que le temps et la météo avaient passablement dégradée. Cette dégradation naturelle, associée à son isolement, rendait l'édifice intimidant, voire même effrayant. Un pont en pierre le reliait à une petite route étroite et sinueuse qui serpentait le long de la montagne.

Les deux sorciers volants atterrirent à l'entrée du pont, puis ils traversèrent d'un même mouvement la barrière magique qui condamnait l'accès à tout visiteur indésirable. Dès qu'ils arrivèrent au pied de la forteresse, l'un d'eux prononça un mot de passe magique.

Les portes restèrent fermées, mais une sorte de trou noir s'ouvrit juste devant eux, et les deux individus s'y engouffrèrent sans la moindre hésitation. Ils se retrouvèrent instantanément dans une grande pièce plongée dans la pénombre, à l'intérieur de la forteresse, où étaient rassemblées une bonne douzaine d'autres personnes portant exactement la même tenue noire.

Les nouveaux arrivants se fondirent dans la masse et s'assirent, comme tous les autres, directement sur le sol dallé. La foule de sorciers était en train de réciter d'étranges paroles incompréhensibles en accomplissant ce qui ressemblait fortement à un rituel de magie noire.

Face à cette assemblée, un sinistre autel sculpté dans la roche, probablement à coups de formules magiques, avait été placé au milieu d'un large cercle parsemé de divers symboles et d'inscriptions indéchiffrables. On se serait cru dans une vieille crypte souterraine qui aurait été agrandie par magie pour pouvoir y accueillir tous les membres de cette bien étrange congrégation.

Après un long moment, de grandes flammes violettes jaillirent à l'intérieur du cercle, et un homme apparut parmi les langues de feu en surgissant de nulle part. Sa haute silhouette imposante suffisait à elle seule à lui donner un air menaçant. Son visage était entièrement dissimulé sous un épais capuchon, et ses mains aux longs ongles pointus étaient jointes, comme s'il était en train de prier. Il portait une grosse chevalière à sa main gauche.

Dès que les flammes violettes s'évanouirent, le chef des mages noirs tourna le dos à ses fidèles, alors que ceux-ci continuaient obstinément à fredonner d'étranges paroles dans un langage qu'eux seuls pouvaient comprendre. D'un mouvement souple et rapide, il agita sa baguette magique, et le feu violet reprit de plus belle en occupant rapidement tout l'espace à l'intérieur du cercle. Plusieurs silhouettes difformes apparurent en dansant au milieu des flammes.

Le chef des mages noirs se mit alors à prononcer une incantation dans la même langue suave et très ancienne utilisée par la troupe de sorciers regroupée derrière lui. Puis, lorsqu'il eut terminé, ce sombre personnage se mit à parler distinctement d'une voix calme et caverneuse qui semblait provenir des entrailles de la Terre.

- Notre heure approche, mes amis, dit-il en détachant chaque mot. Le moment que nous attendions tous depuis si longtemps arrive à grands pas. Dans quelques jours, lorsque la convergence aura atteint son point culminant, nous sortirons de l'ombre et nous réaliserons enfin notre grand projet. Le monde découvrira alors ce que signifie le véritable pouvoir. Grâce au savoir ancestral que nous avons accumulé depuis des siècles, nous sommes aujourd'hui sur le point de triompher. Je sais que beaucoup d'entre vous sont inquiets à cause de toutes ses prophéties et de l'existence d'une "élue" de la lumière qui pourrait nous faire obstacle au pire moment. Mais soyez rassurés ; quelle que soit sa puissance ou son aura, cette sorcière, aussi jeune qu'insouciante, ne pourra pas échapper à notre emprise. Fiez-vous à moi, comme vous l'avez fait jusqu'à aujourd'hui, et je peux vous assurer que vous n'aurez pas à le regretter. Dès que nous aurons mis la main sur la relique, ce sera le début d'une toute nouvelle ère.

Les derniers mots prononcés par Knurt Wressel résonnèrent en écho dans toute la salle tandis que les mages noirs reprenaient leurs chants magiques. Au même moment, la silhouette lumineuse d'une loutre apparut au milieu des flammes, juste au-dessus de l'autel. Sans que personne ne le remarque, un petit sourire discret fendit les lèvres bleu nuit du sombre leader de cette réunion secrète.

Merci d'avoir lu ce chapitre. Ce dernier passage a été particulièrement compliqué à écrire, notamment le monologue du chef des mages noirs. Dans le prochain, on retrouve Harry qui se met cette fois sur la piste d'un mystérieux fantôme qui n'en est pas vraiment un. A bientôt.

Chapitre suivant : Un mystérieux fantôme