Deux jours s'étaient écroulés depuis qu'Heiji avait annoncé à Kazuha qu'il arrêtait d'être détective. Il avait constaté que depuis cette nouvelle la jeune fille était devenue distante avec lui. Certes elle était toujours là pour lui quand il se sentait perdu au lycée. Par exemple, elle l'avait aidé à découvrir du moins à redécouvrir l'école, afin qu'il trouve ses repères. Elle le raccompagnait également chez lui. Mais mise à part ce genre d'aide, il avait constaté que l'osakienne ne cherchait plus à lui parler de son passé. Quand il la croisait son visage devenait triste. Il ne comprenait pas la raison de ce changement d'attitude. Il était assez perdu et il ne savait pas trop à qui se confier. Etant donnée qu'il avait pu se rendre compte que son père n'était pas un grand bavard. En effet, l'adolescent avait constaté que son père avait peu réagi quand il lui avait raconté le flash qu'il avait eu sur Kazuha. Il avait pensé à sa mère un instant, mais malgré son amnésie il se voyait mal avoir ce genre de conversation avec cette dernière. Il restait son ami Kudô vu que la dernière fois qu'il lui avait parlé, il s'était vraiment senti à l'aise. Malheureusement pour lui, il ne savait pas comment joindre le détective de l'Est. Rappelons-le, Conan avait appelé d'une cabine téléphonique.

En plus de penser à l'attitude de Kazuha, Heiji avait également une drôle d'impression. Il avait en effet le sentiment d'être suivi depuis qu'il avait repris l'école. L'adolescent ne se doutait pas qu'en réalité il était surveillé par des policiers envoyer par son père. Ils avaient pour mission de le protéger du criminel qui voulait se venger de lui.

En tout cas, ce jour-là en sortant du lycée avec Kazuha qui devait le raccompagner chez lui, il vit un homme qui ne lui était plus vraiment inconnu, appuyer contre une voiture. Il s'agissait du père de son amie d'enfance.

« Otochan ? » sorti Kazuha en s'approchant de son père dès qu'elle le vit. « Que fais-tu ici ? »

« Je suis sorti plus tôt du travail et je me suis dit que ce serait bien de vous éviter la marche à toi et à Heiji-kun. » répondit-il en souriant à sa fille. En vérité, l'homme avait préféré veiller sur les deux adolescents lui-même. Il craignait pour leur vie avec Seiji Harukaze en liberté. Il avait demandé aux policiers qui surveillait Heiji qu'ils pouvaient partir pour aujourd'hui.

« Merci Toyama-han, mais ce n'était pas nécessaire. » fit Heiji.

« Ne t'inquiète pas Heiji-kun, ça me fait plaisir. Montez. » dit-il en ouvrant la porte arrière de la voiture.

Les deux jeunes montèrent à bord. Le trajet était silencieux. Heiji se sentait mal à l'aise, il voulait demander à Kazuha la raison de son changement d'attitude vis-à-vis de lui. Au moment où il décida de lui parler, afin de mettre par la même occasion fin à ce silence religieux, son téléphone portable se mit à sonner.

« Allô ? » répondit-il

« Ah je vois que tu as récupéré un téléphone Hattori. Comment ça va ? » fit l'interlocuteur.

« Kudô c'est toi ? » demanda Heiji étonné.

« Lui-même ! »

« Oui j'ai un nouveau téléphone et j'ai pu garder le même numéro. »

« Je vois, alors quoi de neuf ? Il parait que tu ne veux plus être détective. »

« Hum…Oui je vois que les nouvelles vont vite. » répondit-il en regardant Kazuha, cette dernière semblait vouloir éviter son regard.

« Alors tu m'expliques ta décision. » dit Shinichi d'un ton sérieux.

« En fait je… » Heiji ne put poursuivre sa phrase car il entendit un bruit venant de la lunette arrière de la voiture. Ce bruit fit sursauter tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur. L'osakien se retourna, et constata une fissure sur la vitre. Il remarqua également qu'une moto semblait les suivre. Il put également voir que le conducteur de la moto tenait quelque chose dans sa main.

« To-Toyama-han je crois qu'on nous tire dessus. » dit le jeune homme d'une voix blanche. En laissant tomber son téléphone.

« Baissez-vous ! » ordonna l'homme aux deux jeunes. Il se servi de la station de radio de la police qui était dans sa voiture pour appeler des renforts. Après son appel il se mit à accélérer.

Kazuha hurla de peur, Heiji l'attrapa pour la faire se baisser.

Ginshiro souhaitait juste une chose, qu'ils arrivent tous sains et saufs chez les Hattori. Ils continuèrent à entendre des bruits venant de la lunette arrière. Le père de Kazuha pouvait remarquer dans son rétroviseur que le motard avait lui aussi décidé d'accélérer il se trouvait maintenant à la hauteur de la voiture. Il tira sur la vitre arrière, par chance celle-ci n'était pas baissé. Les balles ne fient que fissurer la vitre. Toyama se mit à accélérer encore plus. Mais il sentit qu'il perdait le contrôle du véhicule. Le motard avait sans doute toucher une roue. Il fit de son mieux pour freiner, afin que lui et les jeunes à l'arrière puissent échapper à une mort certaine. Mais cela n'empêcha pas la voiture de se heurter contre quelque chose, cela fit d'ailleurs son dernier souvenir avant de tomber dans l'inconscience.


Quand il ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit était un plafond blanc. Il comprit ainsi qu'il n'était pas mort et qu'il se trouvait à l'hôpital. En détournant le regard il vit le visage d'Heizô Hattori qui était assis à son chevet.

« Tu es réveillé ? » fit Heizô en se levant.

« Les enfants ? Où sont-ils ? » demanda-t-il en se rappelant ce qui était arrivé avant sa perte de connaissance et en tentant de se redresser subitement. Mais il dû se raviser à cause d'une violente douleur à la tête.

« Doucement ! Tu t'es quand même cogné la tête assez violemment. Ils ont eu de la chance, ils ont été examinés, ils n'ont rien. » répondit-il en mettant sa main sur l'épaule de son subordonnée et ami.

« Vraiment ? » Il était soulagé. « Et Harukaze ? » demanda-t-il.

« Il s'est enfui…Ta voiture a heurté un panneau. Apparemment il s'apprêtait à en finir avec vous, mais selon des témoins il n'avait plus de munition et au moment où il allait recharger, il a entendu les sirènes des renforts et il est parti avec sa moto. »

« C'est pas possible. » dit-il en mettant sa main sur son visage.

« Heureusement que ta voiture était équipée de verre par balle. Sinon… » Le père d'Heiji n'osa pas finir sa phrase.

« Depuis combien de temps je suis inconscient ? »

« Environ trois heures. »

« Je vois…et Kazuha et Heiji-kun ne sont pas trop choqués par ce qui s'est passé ? » s'inquiéta-t-il.

« Eh bien…Kazuha-chan était un peu sous le choc, mais elle voulait quand même rester avec toi jusqu'à ton réveil. Mais ta femme a préféré la ramener chez vous, pour qu'elle se repose après toutes ces émotions. Quant à Heiji, il est toujours ici. Son psychiatre voulait le voir dès que Shizuka lui a raconté ce qui s'était passé. Il craint que cela ne le perturbe par rapport à l'amnésie. » déclara Heizô en tournant le dos à son ami. Ginshiro pouvait imaginer l'inquiétude que le père d'Heiji pouvait ressentir, bien que ce dernier faisait en sorte de ne rien montrer.

« Je suis désolé Heizô…Si je n'étais pas allé le chercher et si je n'avais pas congédié les policiers, qui l'avaient surveillé toute la journée, rien de tout cela ne serait arrivé. » dit-il en baissant la tête.

« Ne dis pas de bêtise ! » dit-il fermement. « Si tu n'étais pas allé le chercher lui et ta fille se seraient fait tuer en pleine rue. Même la protection policière n'aurait rien pu faire contre cela, avec ce fou tirant dans tous les sens. »

Toyama ne rajouta rien. Il ne savait pas trop répondre.

« Je te laisse te reposer. En principe, les médecins te garderont en observation pour cette nuit. Je vais voir si Heiji a fini avec le psychiatre. » déclara-t-il en quittant la chambre de son ami.

Heizô attendait dans la salle d'attente au côté de son épouse. Heiji était encore en consultation. Soudain ils entendirent une sonnerie de téléphone qui venait du sac de Shizuka.

« Oh…c'est le téléphone d'Heiji, un policier me l'a remis tout à l'heure, il l'avait laissé tomber dans la voiture. Il sonne depuis tout à l'heure. » dit-elle en sortant le téléphone de son sac.

« Donne-le-moi je vais répondre. » Elle lui remit le téléphone et il décrocha.

« Hattori, enfin ! Je t'appelle depuis tout à l'heure ! Qu'est-ce qui s'est passé ? C'était quoi cette histoire de tire ? Tu vas bien ? » fit l'interlocuteur qui semblait assez paniqué.

« Ici le père d'Heiji. Qui est à l'appareil ? »

« Oh…Hattori-san c'est Kudô. Hattori va bien ? » demanda-t-il avec inquiétude.

Heizô se leva pour s'éloigner de sa femme.

« Oh Conan enfin Kudô-kun c'est donc ça ta voix de lycéen. Oui Heiji va bien. Mais il est en consultation avec son psychiatre. Il était en voiture avec Toyama et Kazuha-chan et ils ont été ciblé par un tueur. A cause de cela, le psychiatre d'Heiji a voulu le voir pour savoir s'il n'était pas trop choqué. » déclara-t-il.

« D'accord j'espère que ça ira pour lui…et Kazuha-chan et Toyama-san vont bien ? » s'enquit Conan en utilisant sa voix habituelle, considérant qu'il n'était plus nécessaire d'utilisé son nœud papillon changeur de voix.

« Kazuha-chan va bien, elle a juste eu peur. En revanche Toyama s'est cogné la tête, vu que la voiture s'est heurtée contre un panneau. Ce criminel a tiré une balle dans un des pneus et Toyama a perdu le contrôle du véhicule. Mais heureusement il n'a rien de trop sérieux, il va juste rester quelques heures en observation à l'hôpital. »

« Je vois… » Conan pouvait se douter qui était l'auteur de cette fusillade. Il ne posa pas de question sur cette affaire. Il savait qu'Heizô Hattori ne lui donnerait pas plus de détails.

« Je dois te laisser maintenant, Heiji revient. On doit faire le point avec son psychiatre, nous allons rentrer après cela car Heiji a besoin de repos. Tu pourras l'appeler un autre jour. » dit-il en voyant son fils arrivé près de Shizuka avec le docteur à ses côtés

« D'accord l'importance c'est qu'il aille bien. Au revoir Hattori-san. »

« Au revoir Kudô-kun. » Il raccrocha et alla rejoindre sa femme et son fils.

« Bonsoir Hattori-han. » fit le médecin en saluant l'homme.

« Bonsoir Kato-sensei. Comment l'avez-vous trouvé ? » demanda-t-il en regardant son fils qui semblait fatigué.

« Eh bien, il a été choqué comme n'importe qui l'aurait été dans cette situation. » commença-t-il sérieusement. « Pouvez-vous venir dans mon bureau s'il vous plaît. » poursuivi-t-il.

« D'accord. Shizu tu peux rester avec Heiji ? » demanda-t-il à sa femme. Cette dernière acquiesça.

Il suivit le docteur, et entra dans son bureau. Tous deux prirent place.

« Bien je ne voulais pas qu'Heiji-kun entende cette partie. Votre femme m'a expliqué la situation au sujet de ce tueur qui veut se venger de lui. Heureusement que vous ne lui en avez pas parlé, car cela aurait pu fortement le perturber. »

« Vous voulez dire que cette fusillade ne l'a pas trop affecté ? » demanda Heizô

« Moins que je le craignais en tout cas. Il est vrai qu'il a été impressionné, mais il ne sait pas pourquoi il a réussi à ne pas trop paniquer. Comme si ce n'était pas la première fois qu'il faisait face à ce genre de situation dangereuse. J'en ai conclu, que ça devait être par rapport au fait, qu'en tant que détective il avait dû être confronté à des situation extrême. » déclara le psychiatre.

« Oui en effet il a déjà eu pas mal d'ennuis qui ont mis sa vie en danger. » dit Heizô en pensant au jour où son fils avait reçu une balle dans le ventre.

« Je vois. En tout cas c'est une bonne chose qu'il est ce genre d'impression pour sa progression. » fit le médecin en souriant. « Ah oui encore une chose, il m'a confié qu'en vérité durant toute la durée de la course, il avait eu plus peur pour la vie de l'amie qui était avec lui que pour sa propre vie. »

« Je vois. » fit Heizô. « Au fond il reste toujours le Heiji que l'on connait. Celui qui est prêt à risquer sa vie pour les gens qu'il aime. » pensa-t-il. Dans son for intérieur, il était heureux mais il ne le montra pas.

« Bien je crois que j'ai fait le tour avec vous. » déclara le docteur. « Je vais vous laisser y aller maintenant. Mais n'oubliez pas ne lui dites rien sur la vengeance du tueur ». fit le médecin en se levant et en ouvrant la porte.

« Bien sûr Kato-sensei, encore merci. » Ils se saluèrent et Heizô sorti du bureau pour rejoindre sa femme et son fils.


La famille Hattori quitta ainsi l'hôpital. Il faisait déjà nuit, ils montèrent tous en voiture pour rentrer à la maison. Durant le trajet, Heiji bien que fatiguer souhaitait poser des questions à son père sur ce qui s'était passé aujourd'hui.

« Oyaji ? »

« Oui ? » dit Heizô tout en se concentrant sur la route et en vérifiant les rétroviseurs pour voir s'ils n'étaient pas suivis.

« Le tireur...Il en voulait à Toyama-han ? » demanda-t-il.

Shizuka regarda Heizô avec inquiétude. Elle craignait qu'il lui dise la vérité.

« Oui tu sais quand on travaille dans la police on se fait beaucoup d'ennemi, mais ne t'inquiète pas la police pourchasse ce criminel et ils ne tarderont pas à l'arrêter. »

« J'espère… » fit-il en baissant la tête. « En fait, pourquoi le psychiatre voulait-il te voir en privé ? Il y a un souci avec moi ? »

« Non Heiji, c'est juste qu'il a vu que tu étais fatigué, il voulait te laisser souffler après tout ce que tu as vécu aujourd'hui. Tous qu'il m'a dit c'est ce que tu lui as raconté et d'ailleurs, il est soulagé que ça ne t'est pas trop affecté par rapport à ta perte de mémoire. » répondit Heizô en essayant d'être le plus naturel que possible.

« Je vois… » dit l'adolescent avec une voix fatiguée. Il ne savait pas pourquoi, mais il savait que son père ne lui disait pas tout. Cependant il était trop épuisé pour essayer d'insister.


Ils arrivèrent à la maison sans encombre. Heiji alla directement se coucher, il tenait à peine debout, les évènements de la journée l'avaient épuisé. Une fois qu'il fut endormi, Shizuka se sentait plus à l'aise pour discuter sérieusement avec son mari.

« Il ne pourra plus sortir de la maison avec ce fou dehors. » dit-elle inquiète. « Est-ce qu'il est en sécurité ici au moins ? »

« J'ai placé la maison sous haute protection. En ce moment même, quelques policiers sont déjà devant la maison. Vous ne les avez pas vu, parce que je leur avais dit de se faire discret par rapport à Heiji. Mais dès demain, il y en aura plus et je mettrai Heiji au courant de la protection. » déclara Heizô.

« Et qu'est-ce que tu lui diras pour ça ? » demanda Shizuka.

« Je lui dirai que Toyama a jugé préférable qu'on soit protégé étant donné que le tueur sait que nos familles sont proches. Je lui dirai également que les Toyama sont placés sous-protection, ce qui est vrai vu ce qui est arrivé aujourd'hui, on ne sait jamais. »

« Entendue. En fait qu'est-ce que le docteur t'a dit au sujet d'Heiji ? Je sais que tu ne lui as pas tout dit tout à l'heure. »

« Rien d'alarmant Shizu, il voulait juste me voir en privé pour me rappeler de ne rien lui dire au sujet de cette affaire. Bien maintenant allons-nous coucher, nous avons tous besoin de repos. » fit Heizô en se dirigeant vers sa chambre. Shizuka le suivit.