Bonjour à toustes !
Merci merci merci pour vos reviews !
Je me sens honorée de tant de messages (surtout n'arrêtez pas;) )
Nous nous retrouvons donc pour le chapitre 3 !
Bonne lecture !
Chapitre 3 — De l'utilité du tutorat
Samedi 28 septembre 2019
Harry s'est porté volontaire pour encadrer la première sortie de Pré-au-Lard de l'année. Non seulement Albus y va pour la première fois en tant qu'élève et Harry veut accompagner son fils, mais en plus il en profite pour voir Ron et Hermione qui lui ont promis de venir.
Une fois que toustes les étudiant·e·s se sont dispersé·e·s dans le village, avec quelques consignes à respecter, Harry se dépêche de se rendre à la Tête de Sanglier. Les trois ami·e·s se sont dit que les Trois Balais seraient plein d'élèves et Harry ne voulait pas être dévisagé ou gêner les adolescent·e·s par sa présence.
Quand il pousse la porte, Ron et Hermione ne sont pas encore arrivé·e·s. Il salue chaleureusement la barmaid et s'installe de façon à être vu depuis l'entrée. Il commande une Bièraubeurre et consulte son téléphone au cas où il aurait reçu un message. Il ne l'utilise quasiment jamais au château, la magie ambiante perturbe fortement l'appareil, même si celui-ci a été modifié pour supporter un usage par des sorciers. La technologie moldue a commencé à s'intégrer dans la vie très traditionnelle du monde magique et depuis quelques années des téléphones portables sont vendus sur le Chemin de Traverse. La boutique qui les commercialise ne les fabrique pas, elle les achète aux moldus et les modifie. Harry trouve ça très pratique d'être joignable partout de façon plus discrète que par envoi d'un Patronus ou d'un hibou. Cependant à Poudlard, la magie est si présente et si forte que son portable ne capte presque rien et vide sa batterie en un temps record. Alors Harry ne l'allume pas souvent.
Puisqu'il n'a rien reçu d'autre que deux messages de Ginny qui prend de ses nouvelles, auxquels il répond, il range l'appareil et attend. Pas longtemps, heureusement. La porte s'ouvre bientôt sur un grand roux et une petite brune aux cheveux frisés. Harry leur fait signe et iels s'installent rapidement avec lui. La taverne n'est pas bondée et iels pourront discuter sans être interrompu·e·s ou espionné·e·s. Harry a gardé quelques réflexes de sa vie d'Auror et il vérifie toujours autour de lui que son environnement semble sécurisé. Il lutte pour ne pas lancer de sort pour les isoler du reste des gens et se déteste d'être comme ça. Finalement, Malefoy n'avait pas entièrement tort quand il avançait qu'être Auror avait tendance à rendre un peu paranoïaque. Harry préfère dire qu'il est prudent.
Ron et Hermione commandent un thé et un café et iels demandent immédiatement des nouvelles à Harry. Iels n'ont pas eu beaucoup de temps pour s'écrire avec leurs boulots respectifs.
— Je croule sous le travail, figurez-vous. Mes prédécesseurs n'ont rien laissé pour m'aider avec les cours, c'est juste l'horreur.
Hermione le regarde avec un ait étonné.
— Tu veux dire : rien du tout ? Tu pars de zéro ?
— Heureusement que McGonagall m'avait envoyé, un peu en avance, mon planning et le programme officiel des cours. J'ai apporté avec moi tous les livres qu'on a utilisés pendant nos études d'Auror et j'ai bien fait, c'est une vraie mine d'informations. J'en ai même emprunté à la bibliothèque.
Ron pouffe et Hermione a un regard fier. Rien ne lui fait plus plaisir que de savoir que des ouvrages ont aidé Harry. Sa passion ne l'a jamais quittée et Harry a compris depuis longtemps à quel point elle a raison sur le pouvoir de la lecture et de la connaissance.
— Et vous ?
— La boutique tourne un peu au ralenti en septembre, mais c'est normal, les gamins ont tous repris l'école. On en profite pour réfléchir aux produits de la saison prochaine, ça fait du bien aussi de souffler un peu.
Harry sourit, il est très heureux que son meilleur ami soit épanoui dans le travail qu'il a finalement choisi après quelques années chez les Aurors. Il a tenu moins longtemps que Harry et il a eu raison. Avec George, il s'éclate et il gagne bien sa vie.
— C'est la folie au Ministère, comme d'habitude, sourit Hermione. On est sur un gros dossier encore, l'une des dernières lois anciennes, mises en place par les Sang-Purs pour favoriser la soit disant perfection de leur lignée. D'ailleurs, je pense que ça devrait t'intéresser Harry.
— Ah tiens, pourquoi ?
— Il s'agit d'une loi avec pas mal de ramifications, notamment l'interdiction d'adopter des enfants cracmols ou moldus en cas d'incapacité à produire un héritier naturellement. Et aussi une interdiction d'adoption par les couples de même genre. Par ailleurs, en fouillant j'ai fini par trouver des décrets un peu oubliés, et qui ne sont plus vraiment appliqués, sur la pénalisation de l'homosexualité et l'interdiction de contracter une union magique. On va faire sauter tout ça, ça leur fera les pieds à ces coincés du cul, conclut-elle avec un grand sourire.
Harry et Ron ont un fou rire. Hermione est toujours aussi passionnée par ce qu'elle fait. Elle a gravi les échelons et est directrice du Département de la justice magique depuis quelques années maintenant. Elle a failli remporter la dernière élection pour être Ministre de la magie, au profit d'un homme plus âgé et soi-disant plus respectable. Les préjugés et les traditions ont du mal à disparaître dans ce monde qui a longtemps été figé. Une femme telle que Hermione, née moldue, reste encore inférieure à un homme Sang-Mêlé pour une majorité de la population. Mais les choses changent, elle s'y attelle de toutes ses forces. Et elle est soutenue par les personnes qui lui sont chères.
— Tu es tellement géniale, Hermione! Cela me touche que tu penses à moi, mais, tu sais, je ne compte pas avoir d'autres enfants, que ce soit avec une femme ou un homme. Et encore moins me remarier.
— Mais ça serait bien que d'autres puissent le faire, ajoute Ron.
— Oui, ça serait bien.
Harry se remémore fugacement sa dernière histoire sérieuse et se demande s'il aurait pu envisager de se lier à son amoureux. Il en doute, le mariage ce n'est pas fait pour lui, quelle que soit la personne qui partage sa vie. Et il croit sincèrement qu'il n'arrivera jamais à trouver quelqu'un qui peut assez le comprendre pour le supporter vraiment longtemps, quelqu'un capable de résister à son amour incommensurable, quelqu'un d'aussi meurtri que lui par la guerre et les épreuves. Quelqu'un comme Ron ou Hermione. C'est également pour ça que leur couple est fort malgré leurs différences, Harry le sait. Iels ont connu des choses que personne d'autre ne peut comprendre et cela laisse des traces. Tout comme Ginny. Même vingt ans après.
— Et Malefoy, alors, il est comment ?
— Plutôt normal en fait. Il s'est amélioré depuis l'école.
— Encore heureux ! s'exclame Hermione.
— Beaucoup de gens ne changent jamais, Mione... Je doute que son paternel en ait fait autant, même derrière les barreaux, tempère Ron.
— En tout cas, il agit comme un adulte sensé et responsable. Exactement tel qu'il s'est montré les quelques fois où je l'ai croisé ces dernières années, précise Harry.
Il hésite à tout raconter. Mais ce sont ses meilleurs ami·e·s, iels comprendront.
— On s'est quand même un peu engueulés...
— Ah ! Teddy me doit un Gallion !
— Pardon, quoi ? Vous avez parié sur Malefoy et moi ?
Ron rougit et ses joues s'accordent avec sa chevelure.
— C'était pour blaguer...
Hermione regarde son mari avec une drôle d'expression. Puis elle éclate de rire. Un fou rire qui met du temps à s'apaiser.
— Vous êtes tous des gosses immatures, hoquette-t-elle en s'essuyant des larmes qui perlent de ses yeux.
— Ceci dit, ça m'étonne pas de Malefoy. Alors, il s'est passé quoi ?
— Ne fanfaronne pas trop, Ron, je suis partiellement responsable. Tu n'auras qu'à demander à Teddy, je lui ai déjà raconté... se renfrogne Harry, pour se venger.
— Non, mais sinon, vous avez réglé le problème ?
— Oui, Hermione, ne t'en fais pas.
Hermione scrute Harry, doutant tout de même un peu de ses capacités à se comporter comme un adulte. Et Harry sait qu'elle a raison, au fond. Mais Malefoy a toujours eu tendance à le faire sortir de ses gonds en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch.
Les trois ami·e·s continuent à discuter de leurs vies jusqu'au moment où Ron rappelle à Hermione qu'iels ont prévu de voir leur fille avant le retour au château. Harry en profite pour se souvenir de ses devoirs d'enseignant.
Iels payent et sortent du pub en se promettant de se revoir le mois prochain. Le couple part à la recherche de Rose et Harry commence à faire le tour du village pour annoncer aux étudiant·e·s le retour à Poudlard.
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Jeudi 3 octobre 2019 — Drago
Je me frotte les bras pour les réchauffer tandis que je parcours les couloirs déserts du château. J'aurais dû enfiler un pull au lieu de passer directement ma cape sur mon t-shirt. Tant pis, maintenant que je suis presque dehors c'est trop tard pour retourner jusqu'aux cachots.
Je marche d'un bon pas dans l'air frais de ce début octobre. On sent que l'automne est là, les températures baissent déjà. J'arrive rapidement aux jardins et je scrute les arbres pour chercher le gui. Après une dizaine de minutes, je constate qu'il n'y en a pas beaucoup par ici et je décide d'aller aux abords de la forêt interdite. Il y a beaucoup plus d'arbres et je suis certain de trouver ce que je cherche.
Je profite de l'absence d'autres êtres humains pour marcher d'un pas décontracté, les mains dans les poches de mon pantalon. J'aime bien pouvoir me laisser un peu aller, mais je ne le fais jamais en présence des étudiants ou de mes collègues, je ne veux pas avoir l'air négligé. J'ai bien fait de sortir à cette heure matinale finalement, ça valait le coup de mettre mon réveil plus tôt. Et puis de toute façon j'ai besoin de cet ingrédient.
L'herbe est humide de rosée qui brille sous les premiers rayons de soleil et mouille mes bottes en cuir de dragon. Je suis satisfait de ne pas être sorti avec ces drôles de choses que Pansy m'a offertes à mon dernier anniversaire : des baskets moldues en tissu. Elles sont confortables, mais j'aurais eu les pieds trempés en un instant. Ils ont quand même des idées étranges pour se chausser ces moldus, à quoi bon porter quelque chose qui ne protège pas des éléments ? D'autant plus qu'ils ne font pas de magie eux, ils n'ont pas de sorts de séchage ou d'imperméabilité.
Quand j'arrive aux premiers arbres, je cherche des yeux la petite plante aux fruits en forme de boule qui m'intéresse. Et je ne tarde pas à en repérer à proximité. Tant mieux, je ne souhaite pas m'aventurer trop loin dans cette maudite forêt. Mes souvenirs ici sont particulièrement désagréables et je n'ai pas envie de refaire des cauchemars à propos de punition consistant à chercher une licorne agonisante en pleine nuit. Plus de vingt ans après, cela me hante encore.
Je sors ma serpe de son étui protecteur et je la fais léviter jusqu'aux petites baies blanches que je convoite. Je manie l'outil avec délicatesse afin de ne pas abîmer les arbres parasités par le gui et les fruits tombent au sol en pluie. Quand j'estime en avoir assez, je les mets dans un sac en toile d'un geste de ma baguette.
Un coup d'œil à ma montre à gousset m'apprend qu'il est largement l'heure de rentrer, Poudlard doit être bien éveillé maintenant et j'ai faim. Le petit-déjeuner doit déjà être sur les tables de la Grande Salle.
Je reprends le chemin vers le château, le soleil me réchauffe agréablement. J'en profite un maximum, il fera bientôt froid et humide et je déteste ça. Parfois, il m'arrive de regretter le temps chaud et le soleil brûlant de la Floride. Mais on ne peut pas tout avoir...
Alors que je passe à distance prudente du Saule Cogneur, j'entends un bruit de pas et une voix qui m'interpelle.
— Salut Malefoy !
Je me retourne et je vois Potter qui revient du bas du parc en courant. Qu'est-ce qu'il fait là ? Je reprends mon chemin et il me rattrape rapidement. Il ralentit pour rester à ma hauteur.
— Potter.
Depuis notre altercation de mi-septembre, les relations semblent apaisées et je ne compte pas provoquer un nouveau désastre. Alors je suis toujours poli et courtois. Et il fait de même. Nous discutons régulièrement des élèves et de ses difficultés. Et ça se passe bien. Je le sens bien plus détendu qu'au tout début, surtout vis-à-vis de la Marque que je ne cache pas. Son regard a cessé de se poser systématiquement sur mon bras. À la place d'une impression de pitié qui émanait de lui, je perçois parfois une lueur intrigante dans ses yeux. Je ne me focalise pas trop dessus, Potter a toujours été très bizarre de toute façon. J'ai renoncé à comprendre.
Il marche un peu à côté de moi, je jette un œil sur lui et je constate qu'il est habillé plutôt léger pour la saison et qu'il est littéralement trempé. En tout cas, son t-shirt ne cache rien de son corps musclé juste dessous. Je me retiens de le fixer et je détourne mon regard.
— Tu fais quoi dehors à cette heure ? me demande-t-il d'une voix à peine essoufflée par sa course pour me rejoindre.
— J'ai cueilli des baies de gui fraîches, pour la première année, cette après-midi. C'est plus efficace que les sèches. Elles commencent juste à mûrir alors j'en ai profité. Et le meilleur moment pour ça c'est au petit matin.
— Qu'est-ce que tu vas leur faire préparer ?
— Une Potion d'Amnésie.
— J'en ai aucun souvenir, pouffe Potter.
— M'étonne pas, je grommelle à voix basse.
— Qu'est-ce que tu as dit ? J'ai pas entendu.
— Qu'est-ce que tu faisais là, au fait ?
Potter marque une seconde d'arrêt. Je pense qu'il a compris que je n'ai pas du tout répété ce que j'avais dit. Il reprend sa marche et revient à mon niveau.
— J'aime courir le matin, c'est une vieille habitude d'Auror... Ça me vide la tête, j'en ai besoin pour bien démarrer la journée.
— Ah bon ? Je la pensais déjà vide naturellement moi...
Potter m'arrête brutalement d'une main et me tourne vers lui en m'attrapant par le col. J'affiche un petit sourire en coin limite machiavélique.
— Tu plaisantes, n'est-ce pas ?
— Évidemment ! C'est vraiment trop facile de te faire réagir, Potter...
Son poing reste serré sur mes vêtements. Et je suis très près de lui. Assez près pour voir ses cheveux qui gouttent encore sur son nez, son regard vert clairement agacé derrière ses lunettes et sa si célèbre cicatrice qui lui barre le visage du front à la pommette. La position me met mal à l'aise.
— Hum... tu veux bien me lâcher maintenant ?
Il se rend vraisemblablement compte de la situation et ouvre ses poings. Je lisse mes vêtements et je reprends ma route comme si de rien n'était. Je n'ai pas vraiment envie qu'il réalise mon trouble.
— Et pour la flaque d'eau que tu laisses derrière toi ? Ça vient d'où ? je demande.
Je tente de noyer mon malaise comme je peux avec des questions. Ça occupera son esprit. Et le mien.
— Oh, j'ai couru un peu trop près du lac, j'ai glissé sur un galet et je suis tombé à la flotte.
Je retiens un rire. Cet homme est vraiment empoté, c'est pas possible ! Comment a-t-il fait pour tenir dix ans chez les Aurors ?
— Dommage que le calamar géant ne t'ait pas bouffé.
— Tu es toujours si aimable, Malefoy, rétorque-t-il.
Mais contrairement à ce que j'aurai pensé, il n'y a pas d'animosité dans sa voix. Il a enfin saisi que je plaisante. Enfin à moitié.
Nous arrivons dans le Hall et nos chemins se séparent, je descends aux cachots et il part vers la tour Gryffondor. Il n'a pas un regard vers moi, il ne se retourne pas. Il ne me souhaite même pas une bonne journée. Peu importe, je ne l'ai pas fait non plus.
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Vendredi 11 octobre 2019
Harry est submergé par le travail. Il a du mal à sortir la tête de l'eau, métaphoriquement parlant. Il passe toutes ses soirées, tous ses week-ends et une partie de ses nuits à créer ses cours ou corriger les devoirs des élèves. Sans compter qu'il doit aussi préparer les interrogations prévues pour les deux semaines à venir. Il ne sait pas s'il va y arriver. Il ne sait pas quand il pourra se reposer. Il n'a même pas profité de son week-end de relâche mensuel fin septembre, à la place, il a bossé. Alors qu'il avait le droit de sortir de l'école pour faire ce qu'il voulait. S'il avait pu, il serait allé boire un verre dans un pub, aurait mangé un burger dans un fast-food moldu et aurait été en club pour trouver quelqu'un à baiser. Mais cette vie-là semble révolue, il a tellement de choses à faire et à penser qu'il ne s'est pas masturbé depuis des semaines. Trop fatigué pour même en avoir l'envie.
Harry sait qu'il a besoin d'aide. Et pas seulement celle de ses livres. Il va trouver Neville en salle des professeur·e·s et s'affale d'un seul coup à sa table. Ce dernier sursaute brutalement, sorti de sa concentration par Harry.
— Comment fais-tu pour gérer la direction à temps partiel, plus de la moitié de tes cours et la formation de Teddy ? demande-t-il sans détour.
Son ami lève les yeux et l'observe. Harry sait qu'il a une tête à faire peur et des cernes qui lui mangent le visage. Quand il s'est regardé dans le miroir ce matin, il avait l'impression d'avoir de nouveau des enfants en bas âge — et le manque de sommeil qui va avec.
— Je n'ai pas beaucoup de temps libre. Mais mes cours sont bien rodés, depuis des années, je les recycle beaucoup, tu sais. Et Teddy est un excellent assistant, il fait largement plus que sa part. Il n'a plus du tout besoin de moi la plupart du temps.
— Je ne m'en sors pas, avoue Harry.
Neville repose sa plume et referme son encrier. Il se tapote un peu la joue. Il réfléchit.
— De quoi as-tu besoin ?
— De temps. Ou de ne pas dormir.
— Ça risque d'être difficile… Bon, essayons de voir les choses dans l'ordre. Que te reste-t-il à faire avant lundi matin ?
— Alors… heu, je dois préparer des cours pour la première année. Je pensais partir sur les sorts de défense de base, peut-être… Et éventuellement sur quelques attaques de faible niveau. Et probablement les sorts d'étincelles rouges et vertes. Mais je ne sais pas trop…
Harry fait une pause le temps de vérifier sa liste mentale de choses à faire. Neville doit penser qu'il a terminé et ouvre la bouche pour répondre. Harry le coupe d'un geste de la main.
— Corriger les devoirs que j'ai donnés à la septième et la troisième année la semaine passée. Préparer les évaluations théoriques de la deuxième, quatrième et cinquième année.
Neville referme la bouche qu'il avait laissée ouverte sans le vouloir. Il reste pensif un instant.
— Ah. Oui… Je comprends que tu te sentes dépassé. Comment as-tu fais ton compte pour en arriver là ?
— Je n'ai aucune base pour les cours des étudiants, Nev ! Mon prédécesseur ne m'a laissé aucun de ses anciens cours, je dois tout reprendre à zéro.
— Tu en as parlé à Minerva ?
Harry secoue la tête. Bien sûr que non. Il s'affale sur la table, le visage entre ses bras. Il est à deux doigts de craquer et de se mettre à pleurer de désespoir. Une main compatissante se pose sur son épaule.
— J'ai une idée. Est-ce que tu as un barème de notation pour la correction des devoirs en attente ?
— Non, je fais tout de tête au fur et à mesure. C'est une mauvaise méthode, n'est-ce pas ?
— Tu gagnerais du temps et de l'énergie à avoir une correction type déjà créée. Tu pourrais en faire une pour chaque devoir ?
— Mais quand Neville ? Quand veux-tu que je trouve le temps de faire ça ? s'horrifie Harry.
— Ce soir. Et demain matin, tu apporteras ici les devoirs et les corrigés types. Je me charge de trouver de l'aide pour qu'on corrige à ta place. Tu pourras te concentrer sur le cours de la première année comme ça. Et dimanche on te donnera un coup de main pour la création des évaluations, mais on en reparlera demain soir, OK ?
— Oh, par Morgane, merci, Neville, merci !
Harry lâche un soupir de soulagement et se lève pour retourner dans son bureau.
— Et n'oublie pas de venir dîner dans une heure ! lui crie Neville alors qu'il sort déjà de la salle des professeur·e·s.
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Samedi 12 octobre 2019 — Harry
Je me rends à la salle des profs juste après le petit-déjeuner. Neville m'a fait un signe tout à l'heure pour me signifier que c'était bon. Je pars donc du principe qu'il a trouvé des volontaires pour m'aider. Je ne sais pas qui voudrait sacrifier de son temps personnel pour moi, je ne connais pas vraiment mes collègues pour le moment. C'est à peine si j'ai retenu les noms de tout le monde. Et je ne vois pas les quelques « anciens » comme Flitwick venir m'aider. Ça me dérangerait énormément, je n'arrive pas encore à me faire à l'idée que je suis leur égal et plus leur étudiant. La preuve, malgré les demandes insistantes de mes anciens professeurs, je ne peux toujours pas les appeler par leur prénom. Je suppose qu'il me faudra un peu de temps.
Je vérifie le casier à mon nom, il y a un parchemin qui s'est enroulé sur lui-même. J'en prends connaissance et je souris, c'est le devoir en retard d'une élève de troisième année qui était malade dans la semaine et à qui j'ai donc laissé un peu plus de temps pour me le rendre. Je suis heureux de constater que la confiance que j'accorde à mes étudiants est payante.
Neville arrive alors que je m'assois à une grande table ronde. Je suis optimiste sur le nombre de personnes qu'il aura réussi à convaincre. Au pire, on ne sera pas à l'étroit ! Mon ami me sourit largement et j'aperçois notre collègue en Métamorphose entrer juste après lui, un dénommé Maguire. Ils s'assoient tous les deux avec moi. Je suis très heureux de voir que ma détresse a touché une personne quasiment inconnue. Maguire est grand et un peu rond, aux cheveux châtains et aux yeux marron. Je pense qu'il a entre cinquante et cinquante-cinq ans. C'est un bel homme et il a toujours été très aimable avec moi et assez chaleureux dans nos rares échanges. Pas comme d'autres que j'ai eu l'impression de déranger rien qu'en leur disant bonjour !
— Salut Neville ! Et Tomas, c'est ça ?
— C'est ça. Bonjour Harry. Tu as quelques difficultés à t'organiser d'après ce que m'a dit Neville ?
— C'est un euphémisme ! Je me noie carrément. Merci d'avoir accepté de m'aider.
— On attend encore deux personnes, signale Neville. Mais on va démarrer sans eux. Tu as les corrigés types ?
Je sors de mon sac ce que j'ai préparé la veille après le dîner, jusqu'à assez tard. Et deux énormes piles de parchemins. Neville se propose pour corriger la troisième année, estimant que les connaissances de Tomas seront plus adaptées à la septième année, même s'ils n'auront normalement besoin que de mes corrigés types.
— N'hésitez pas à me poser des questions si vous n'êtes pas sûrs.
Ils acquiescent et se mettent immédiatement au travail. Leurs plumes commencent à écrire sur les parchemins de mes élèves. Un intense sentiment de soulagement me traverse. Je vais pouvoir réfléchir au cours prévu pour ma première année la semaine prochaine. Ce n'est pas si difficile en soi, les connaissances sont très basiques pour moi, mais il faut justement que j'adapte mes capacités à leurs faibles acquis. Et il faut que ce soit intéressant pour eux, surtout la partie pratique. En plus, comme j'ai encore du mal à évaluer la quantité de choses que je peux faire en une seule leçon, je préfère prévoir un peu plus. Au pire, j'aurais déjà du contenu pour le cours d'après, ou même plusieurs.
Je démarre par la théorie. Je liste les sorts que je veux leur apprendre avec leurs noms, formules et gestes. Et leurs utilités. Je vais encore les laisser me donner des idées, je pense, j'aime bien travailler comme ça. Et je crois qu'eux aussi.
Mon parchemin se remplit rapidement et je me retrouve avec des listes pleines de tirets et des flèches qui pointent vers différents endroits. C'est un peu fouillis et j'espère que ça suffira pour ne pas m'embrouiller, je n'ai pas le temps de refaire ça au propre.
— Désolé pour le retard.
La voix me sort de ma concentration et je lève la tête au moment où Malefoy s'assoit à côté de Tomas. Mais qu'est-ce qu'il fait là ?
Mon expression doit être éloquente parce qu'il me regarde droit dans les yeux et sourit en coin.
— Surpris, Potter ?
— Un peu...
— Je suis ton tuteur, ne l'oublie pas ! D'ailleurs, il faudra qu'on parle de la raison qui t'a poussé à demander de l'aide à Neville plutôt qu'à moi, explique Malefoy tout en croisant les bras dans une attitude légèrement défensive.
Je crois qu'il est vexé plus que vraiment fâché.
— Heuuu, je n'ai pas été le trouver pour de l'aide en fait. On discutait et il me l'a spontanément proposée, c'est tout.
— Je confirme, ajoute Neville, qu'est-ce qui t'a retenu ?
— Une bête histoire de bagarre dans les couloirs, répond Malefoy en agitant la main comme si ce n'était rien. Alors, je fais quoi ?
— Nous corrigeons les devoirs de troisième et septième années, explique Tomas en montrant le corrigé type. Tu veux travailler avec qui ?
— Je ne me vois pas corriger de la DCFM niveau ASPIC...
— Ça devrait être dans tes cordes, pourtant. Le devoir portait sur les sorts impardonnables.
J'ai parlé sans réfléchir et sans y mettre les formes surtout, et je remarque le regard de Malefoy qui change. Ses yeux se plissent et sa bouche forme un rictus. Mes deux autres collègues me fixent, bouche bée. L'ambiance vient de s'épaissir d'un coup.
— Parce que je les ai tous lancés en tant que Mangemort, tu veux dire ? crache Malefoy de la voix insupportablement traînante dont il use quand il est énervé.
— Non, ce n'est pas ce que je voulais dire, désolé. J'ai pertinemment conscience que tu n'as jamais tué qui que ce soit. Et je doute franchement que tu aies pu torturer des gens, même si tu as essayé sur moi... Bref, si j'ai dit ça c'est parce que je sais par contre que tu as été obligé d'assister à de nombreuses reprises à l'utilisation de ces sorts par d'autres. Et puis parfois il y a de bonnes raisons à les invoquer, même moi je l'ai fait pendant la Guerre.
Neville a retrouvé une attitude neutre, il sait de quoi je parle. Et Tomas me regarde curieusement, il n'a aucune idée de mon passé commun avec Malefoy. Un passé très chaotique et plein de haine. Et Malefoy se détend : je vois ses sourcils se défroncer.
— La prochaine fois que tu as un truc de ce genre à me dire, ça serait bien que tu n'y ailles pas avec tes gros sabots de Gryffondor. Tu connais le tact ?
— Ouais, on m'en a souvent parlé...
J'entends Neville et Tomas pouffer plus ou moins discrètement. Au moins, ça aura fait rire quelqu'un. Malefoy, en revanche, ne laisse rien paraître, mais ses yeux ont cessé de lancer des éclairs. Je considère donc que l'incident est clos.
— Choisis ce que tu veux corriger. Et merci d'être venu.
Je ne sais pas ce qui l'a décidé, mais il reste à côté de Tomas et lui demande la moitié du paquet de parchemins encore à faire. Le prof de Métamorphose déplace le corrigé type entre eux deux et Malefoy se met au travail.
Je me replonge également sur la préparation de mon cours, mais mes pensées tourbillonnent. Je suis vraiment stupide parfois. À croire que la présence de Malefoy me bousille les neurones. Et je devrais réfléchir avant de parler. Le nombre de fois où ce genre de choses m'a causé des ennuis, je devrais en avoir l'habitude.
J'attaque un nouveau parchemin pour écrire des idées sur la partie pratique du cours de la première année. Je note quelques phrases éparses, peu inspiré. Je relève la tête pour réfléchir et laisse mon regard se poser un peu partout sans vraiment voir. L'ambiance est studieuse et il n'y a que le bruit des plumes sur le papier pour troubler le silence. Le reste de la pièce est vide d'occupants, les professeurs ne viennent en général pas ici le week-end. C'est plutôt une salle utile en pleine semaine, pour discuter entre deux cours, boire un café ou un jus de citrouille ou simplement se reposer sans avoir besoin de revenir à nos appartements. Pour certains, comme moi, le chemin jusqu'à ceux-ci est long. Je n'y retourne en général pas en cours de journée.
Je me retrouve, sans m'en rendre compte, à observer mes trois collègues. Neville, sérieux et appliqué, a le bout de la langue qui dépasse de ses lèvres, signe qu'il réfléchit. Je retiens un sourire, il n'a pas changé depuis l'école. Tomas est intéressant à regarder, il corrige rapidement et de la pointe de la plume, avec une écriture qui semble rigide, le dos bien droit. Je ne sais pas ce qu'il vaut comme professeur, mais j'aimerais bien assister à un de ses cours. Ça doit être dur de passer après McGonagall, même si les élèves actuels n'ont jamais eu notre directrice dans cette matière évidemment. Je suppose qu'il se débrouille bien puisque ça fait vingt ans qu'il est là.
Mon regard glisse ensuite sur Malefoy. Pour pouvoir travailler efficacement, les deux hommes sont proches et se penchent régulièrement vers l'autre pour mieux lire le corrigé posé entre eux. Leurs bras se frôlent parfois. Malefoy a troqué ses manches courtes contre une chemise et un pull léger, les températures ont bien chuté. Dommage, j'aimais bien qu'il soit en t-shirt. Et sa Marque ne me dérange plus autant, preuve qu'il a raison de la laisser à la vue de tous, on s'y fait. De la même façon, je me suis rapidement habitué à le voir habillé comme un moldu, ce qui est étonnant pour quelqu'un qui a grandi en les détestant. J'ai l'impression qu'il ne met des robes de sorcier que pour les cours et les repas. Ou presque. Et franchement il a raison, les pantalons et chemises lui vont mieux. Je laisse mes yeux le parcourir. Il porte les cheveux longs, comme son père, je m'en souviens bien. Mais ça ne donne pas la même impression que Lucius, même quand il utilise un catogan. Aujourd'hui, les mèches sont totalement libres et tombent dans son dos. Sauf une qui s'est échappée et vole devant son visage au gré de ses respirations. Il est très concentré sur ce qu'il fait, ça doit pourtant le chatouiller atrocement à force de frotter son nez pointu, sa joue et sa pommette, mais il ne fait pas mine de la repousser. Ses longues mains fines à la peau pâle notent les devoirs de mes élèves d'une écriture ronde et liée. Il s'applique, il prend son temps, je le vois. Je n'avais jamais remarqué cette écriture assez élégante, mais il faut dire qu'à l'école les mots qu'il m'envoyait étaient des insultes. Merlin tout puissant, je suis en train de réaliser que Malefoy est plutôt canon. Et mon corps aussi visiblement. Je me retiens de me trémousser sur ma chaise et je regrette profondément de ne pas porter une robe de sorcier. Heureusement qu'il y a la table.
Une voix venue de l'entrée m'arrache à mes pensées qui commencent à devenir inconvenantes et ça me sauve.
— Salut ! Vous avez déjà fini ou je peux participer ?
— Teddy ! je m'exclame, que fais-tu là ? Je croyais que tu partais ce week-end.
— Teddy ? demande Malefoy.
— C'est le diminutif que me donne ma famille et mes amis proches, explique mon filleul en s'asseyant près de Neville.
— On continue à t'appeler Edward, alors ?
— Oui, Tomas, s'il te plait.
— Désolé...
Je me sens piteux à parler encore et toujours sans réfléchir. Il ne semble pas embarrassé de la situation, mais je n'aurais pas dû lâcher ainsi son surnom devant ses collègues et anciens professeurs.
— T'inquiète pas, Harry. Tu ne pouvais pas savoir que tout le monde m'appelle par mon vrai prénom.
— Oh, Potter a l'habitude de parler à tort et à travers, c'est un spécialiste pour embarrasser les gens, me taquine Malefoy.
Je l'ai mérité, je l'avoue. Et il n'est pas le moins du monde agressif alors je ne réplique pas.
— Si l'on en revenait à la raison de ma présence. Je peux faire quoi pour aider ?
— Il me reste encore quelques devoirs, je te montre comment on fait, explique Neville. Comme ça, tu n'auras plus d'excuses pour créer et corriger tes propres devoirs dans tes classes, au lieu d'utiliser les miens.
— Super... ironise Teddy en levant les yeux au ciel, mais le sourire aux lèvres.
Il écoute les informations que lui donne Neville, son formateur pour la Botanique. Il est attentif et sérieux. Il est adulte. Cela me frappe brutalement. Le petit garçon que j'ai pratiquement élevé et que j'aime comme mon fils n'est plus là, il a grandi. Sa présence me touche beaucoup, je sais qu'il devait s'absenter pour voir sa copine, Victoire. Un des avantages de ne pas être titulaire, et directeur de Maison, c'est d'avoir sa liberté le week-end. Qu'il en profite, l'année prochaine le professeur de Botanique ça sera lui.
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Dimanche 13 octobre 2019 — Harry
Le lendemain, nous sommes de nouveau trois pour travailler sur les évaluations des deuxième, quatrième et cinquième années. Teddy est finalement parti le samedi soir pour rejoindre Victoire. Il l'a bien mérité, il nous a bien aidés. Et Tomas avait d'autres obligations avec des élèves de Poufsouffle, en tant que directeur de cette Maison, il ne pouvait pas s'y soustraire.
— Qu'as tu déjà étudié avec ces classes ? demande immédiatement Malefoy.
— Avec la deuxième année : les lutins de Cornouailles et diablotins ainsi que le sortilège pour s'en débarrasser, et le désarmement. La quatrième année est surtout consacrée aux maléfices et contre-sorts. Nous avons revu les définitions des différents types de sortilèges, listés tous les maléfices et malédictions, et révisé ou étudié le bloque-jambe et le furonculose. Avec la cinquième : nous avons retravaillé les sorts défensifs de base, soit l'écran de fumée et le bouclier et j'ai étendu le cours aux différentes variantes du bouclier.
— Tu m'as bien dit que tu voulais des interrogations sur la théorie ? Parce que ça me semble compliqué d'évaluer correctement les sorts de défense de la cinquième année avec des questions écrites, s'enquiert Neville.
— C'est vrai, Neville. Je n'y avais pas pensé. Est-ce que je peux le faire avec une épreuve pratique à la place ? je demande.
— Évidemment ! Sinon j'aurais du mal à connaître le niveau de mes étudiants en potions.
— Je confirme, rebondit Neville, certaines matières sont plus faciles à évaluer ainsi. Ce n'est pas forcément le cas en botanique, mais pour la DCFM rien ne vaut la pratique. Sinon je n'aurais jamais rien appris avec l'AD.
Je réfléchis un instant.
— Donc, des questions écrites pour les deuxième et quatrième années, je ne veux pas prendre de risque avec des maléfices de niveau modéré pour le moment, et une évaluation pratique pour la cinquième.
Mes deux collègues hochent la tête. Il ne me reste plus qu'à préparer tout ça. Et les corrigés qui iront avec. J'ai bien retenu que c'était indispensable pour gagner du temps.
— Merci. Je vais m'atteler à la tâche dès maintenant.
Je sors de mon sac plusieurs feuilles de parchemin, quelques plumes, mon encrier, mes différents cours déjà rédigés et quelques livres. Neville s'excuse et s'en va, il a, lui aussi, du travail dans une des serres. À ma grande surprise, Malefoy reste.
— Tu avais quelque chose à me dire ?
— Pourquoi ne m'as-tu pas informé du fait que tu étais en train de couler sous cette masse de travail ? demande Malefoy un peu abruptement.
— Je n'y ai pas pensé. Pour tout dire, je ne me suis rendu compte de l'ampleur de la catastrophe que vendredi.
— Et tu as été voir Neville.
— Il était dans la salle des profs quand j'y suis arrivé. C'est mon ami depuis longtemps, j'avais besoin d'une oreille attentive alors j'en ai profité.
— Et si ça avait été moi ce soir-là ? Tu m'en aurais parlé aussi spontanément ?
— Je suppose que oui... Je ne sais pas...
— Potter ! À quoi crois-tu que sert un tutorat pour nouveau professeur ?
— À m'aider dans mon travail ? Pour le faire correctement ?
— Précisément ! Je suis là pour t'accompagner, te transmettre des connaissances et te guider. Même si ce n'est pas mon métier, je fais du mieux que je peux et si ça ne va pas, tu peux me le dire.
— Je ne pense pas. Mais tu as déjà beaucoup de choses à faire.
Je crois que ma réponse le surprend : ses yeux s'écarquillent. Puis son regard se durcit.
— Et Neville n'a rien à faire peut-être ? Tu n'as pas dû t'en rendre compte, mais c'est lui qui gère quasiment tout ici depuis qu'il est directeur adjoint, Minerva n'a plus du tout la force, elle a tenu pour finir de le former, c'est tout. Et il y a la Botanique en plus.
Je n'avais pas pris conscience de ça. Mon ami ne m'a rien dit et n'en a pas parlé aux autres non plus. Sinon je pense que je l'aurais su lors d'un des repas que l'on organise régulièrement avec Ron, Hermione et les autres. Malefoy a l'air énervé, mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment après moi. Ses joues se sont colorées légèrement et ses yeux gris me transpercent. Il passe sa main dans ses cheveux, un geste probablement machinal pour les replacer dans son dos. Merlin tout puissant, ce mec ne se rend absolument pas compte de sa sexytude, ce n'est pas possible !
— À partir de maintenant, si tu as besoin de quoi que ce soit, c'est moi et moi seul que tu viens voir. C'est clair ?
Je hoche frénétiquement la tête. Je me retiens de répondre que je manque de compagnie dans mon lit, il le prendrait mal, j'en suis sûr.
— Parfait. Je serai dans mon bureau jusqu'à ce soir. Bon courage, Potter.
Il s'en va et je le regarde partir. Aujourd'hui, il porte une chemise gris perle, un pull fin et un jean, noirs. Sa tenue est ajustée sur son corps mince et élancé. Son pantalon légèrement moulant ne cache presque rien de ses fesses. Morgane, je commence à faire une fixette sur lui... je suis dans la merde. Vraiment.
Et comme toujours, les reviews font du bien aux auteurices, alors si vous avez aimez, un petit mot est appréciable !
On se retrouve dans deux semaines, le 3 mars, pour le chapitre 4 : « Nostalgie, détente et draps étrangleurs».
En attendant, portez vous bien !
