L'envol du phoenix
9. Ceux qui m'aiment suivront le plan
« Bienvenus dans notre vol en direction de Londres. Il devrait durer 14h50... »
Moins d'une journée et il serait à Londres, songea Sirius avec une excitation mêlée de craintes. De retour... Réellement de retour ? Non. Il serait toujours prisonnier de ce corps de neuf ans et d'autant plus soumis au plan des autres – d'autres dont il ignorait les intentions. Cyrus faillit hurler en l'entendant : 'Tais-toi ! Tu as dit que Remus saurait !' Pour s'en empêcher, l'enfant se plia en deux et mordit son poing comme il l'avait fait des nuits durant dans la cellule de la police amazonienne ou dans son lit à l'orphelinat.
« Ça va, mon petit ? Tu parles portugais ? Tu veux un coca ? », demanda l'hôtesse en posant la main sur son épaule.
« Il y a à manger ? », répondit l'enfant sans trop de vergogne.
« Bien sûr. Tout à l'heure. Attache ta ceinture, nous allons décoller. »
oo
– Est-ce que je reverrais jamais Aesthelia ? Est-ce que je saurais jamais à quoi ressemble Cruz et si elle pourrait aimer m'avoir pour père ?, s'interrogeait inlassablement Sirius. Saurais-je d'ailleurs être un père ? Pas un tyran comme le mien, pas un copain, mais un père comme le père de James savait l'être ? Ne suis-je pas simplement inutile ? Est-ce que je n'ai pas plus de chances de mourir du baiser du Détraqueur en posant le pied à Londres que de jamais les revoir?
Les ténèbres régnaient sur l'Atlantique en bon accord avec la teneur de ses pensées.
– Assez ! supplia Cyrus. Aesthelia t'a dit de garder le médaillon. Tu le sens, contre ton ventre ? C'est la promesse que, si c'est possible, un jour, tu la reverras !
– Un conte pour les enfants ! jugea sombrement Sirius. La malédiction des Black ne m'aura décidément pas oublié...
- On s'en fout des Black ! le coupa Cyrus, ne supportant plus son amertume et de son cynisme.
Le jeune garçon décida de trouver une distraction suffisante pour faire taire le quasi-monologue dépressif de Sirius. Manger avait amené un répit. Faire revenir trois fois l'hôtesse jusqu'à ce qu'elle s'agace avait été aussi une distraction. Mais un vol transatlantique offrait moins de dérivatifs qu'une remontée de l'Amazone, il fallait bien le dire. Quelques rangs devant lui, il distingua un garçon d'à peu près son âge qui jouait avec un appareil étrange en appuyant frénétiquement sur des boutons. De loin, il ne distinguait pas grand-chose mais le garçon avait l'air captivé. Et les garçons de l'orphelinat rêvaient de posséder des objets similaires...
« Tu me prêtes ton jeu ! », exigea Cyrus sautant dans le couloir jusqu'au garçon sans une autre minute supplémentaire de réflexion sur le sujet.
« I don't understand you », s'affola l'enfant tout en serrant le jeu contre sa poitrine – ce qui discréditait ses paroles, d'après Cyrus.
« Leave him alone ! », exigea une femme assise à ses côtés, la mère sans doute.
« Please, just let me have a game ! », supplia Cyrus adoptant la langue de l'ennemi, jusqu'à ce que l'hôtesse l'attrape par l'épaule pour le traîner jusqu'à son siège.
« Mais ne peux-tu pas dormir, toi, comme tout le monde ! »
« Non », marmonna Cyrus, des larmes de rage plein les yeux.
Dormir, oublier les angoisses de Sirius et les siennes, il aurait fait n'importe quoi pour que ça se produise. Si seulement il avait pu dormir !
« Pas la peine de chouiner maintenant ! », s'agaça encore la jeune femme. « Tu aurais dû boire moins de coca-cola ! Prends les écouteurs, regarde le film, laisse les autres en paix ! »
Cyrus acquiesça et mit les écouteurs sur ses oreilles pour la faire partir. Il mit un canal au hasard ; Sirius pensait déjà à autre chose. Il repensait à ce que Aesthelia avait dit : ce corps était une seconde chance qu'elle aurait prise si elle avait pu. Soit. Il pensait comprendre ce qu'elle voulait dire. Il aurait aimé se dire que c'était une renaissance, comme un phoenix qui s'envole de ses cendres dans un grand cri de libération... Mais la comparaison était-elle réellement possible?
Cette deuxième chance était avant tout un mensonge – cette famille de rêves qu'on lui avait construite de toutes pièces était déjà à moitié exterminée ! Et il n'avait même pas rencontré l'autre moitié ! Comment aurait-il pu profiter de cette nouvelle vie en sachant ce qu'il laissait derrière lui, avec ses vengeances inachevées, ses regrets, ses responsabilités ? Les pensées étaient de nouveaux sombres et circulaires. Pour ne plus les entendre, Cyrus monta le son de ses écouteurs, tellement fort que ses tympans vibraient, tellement fort que son voisin appela l'hôtesse.
« Je vais te changer de place pour la cinquième fois ! », décida la jeune femme arrivée sur les lieux. « Tu es un petit démon, toi ! »
« Il paraît », marmonna Cyrus en se laissant emmener au fond de l'appareil, tout près du local des hôtesses. Un rang entier pour lui tout seul. - Je parie que certains paieraient pour cela, estima Sirius pas réellement touché pas ces vicissitudes. On sera tranquille ici !
« Tu vas voir qui en Angleterre ? », demanda l'hôtesse assez directement une fois qu'il fut installé.
Il suffisait de regarder ses yeux pour sentit qu'elle plaignait déjà la personne qui allait devoir s'occuper de lui. A moins qu'elle ne craignit le garder une minute de plus à l'arrivée – jugea cyniquement Sirius.
« Mon père », lâcha Cyrus avec une rage confuse contre Sirius et ses doutes, contre ce voyage qui n'en finissait pas, contre l'hôtesse, contre les enfants qui ne voulaient pas jouer avec lui, contre Remus aussi...
« Hum, parents séparés ? », se risqua l'hôtesse.
« Non, ma mère est morte », lâcha Cyrus assez venimeux. La sortie sembla faire marquer une pause à la jeune femme.
« Tu vas vivre avec ton père du coup, c'est ça ? Tu ne l'as pas vu depuis longtemps ? »
« Non », confirma Cyrus avec un rire nerveux.
L'avait-il même déjà vu ? Il avait une image floue sans doute plantée dans sa tête par Laelia. Il avait les souvenirs de Sirius. Mais le reconnaîtrait-il ? Serait-il même là quand il l'arriverait ? Allait-il l'abandonner comme Laelia ? Il fallait mieux en rire que de se mettre à y penser comme Sirius et perdre la raison.
L'hôtesse hocha la tête toute à sa propre interprétation.
« Tu n'as sans doute pas envie que je lui dise que tu n'es pas un petit garçon très sage, n'est-ce pas ? », insinua-t-elle en se penchant vers lui pour que leurs regards se croisent.
"Je me demande si Remus serait content de voir ça",avait dit Laelia au marché quand il s'était amusé à faire des caprices de gosses de riches dans les bijouteries – après tout, on lui avait dit de marquer les esprits. "Harry est un petit garçon très bien élevé !", avait-elle même insisté. Cyrus se sentit rougir sans trop savoir pourquoi, et l'hôtesse espéra pendant presque une demi-heure avoir fait une impression durable au petit monstre dépenaillé qu'on lui avait remis à Brasilia en transit depuis Manaus.
Profitant de ce calme, les pensées de Sirius se focalisèrent alors sur Harry : il devait avoir dix ans, dix ans et demi en y songeant précisément.
- Un an de plus que moi, se réjouit Cyrus.
Harry ressemblait-il à James comme il le supposait ? s'interrogea ensuite Sirius. De lui non plus, il n'avait pas même vu une photo depuis sa libération !, réalisa-t-il avec pas mal de colère. Comme sa fille. Avaient-ils donc peur qu'il ne revendique ses droits sur l'enfant ? N'étaient-ce pas les volontés mêmes de James et Lily qu'il élève Harry?
- Mais tu étais en prison. Il doit être mieux à Poudlard avec Remus que dans un orphelinat, essaya Cyrus, le front appuyé contre le hublot. Poudlard était un bon sésame pour calmer Sirius et le ramener à des pensées plus gaies, il le savait.
Mais Sirius n'avait pas de place pour les pensées positives, visiblement. Qu'est-ce que le gamin savait de lui ? s'était-il ensuite demandé. Le fax reçu par l'orphelinat signé de Remus disait que Harry serait là avec lui à l'aéroport, mais était-ce vrai ? Et que lui avait-on dit exactement de ce qui se jouait ? Savait-il que Cyrus était aussi Sirius ou lui avait-on vendu un énorme mensonge de demi-frère brésilien ? Savait-il qu'il était son parrain et que ses parents auraient voulu qu'il vive avec lui ? Savait-il la vraie identité du traître ? Que savait-il de ce fameux Halloween, de la prophétie, de Voldemort ? Comment Remus racontait-il les choses ? A la vérité, Sirius n'arrivait pas une seconde à se faire une idée solide de la réponse à toutes ces questions...
- Est-ce que tu crois qu'il m'aimera ? demanda Cyrus avec une bonne dose d'espoir.
La question surprit Sirius – un peu comme la mention d'Aesthélia avait surpris le brigadier et Cyrus ne trouva pas ça de très bonne augure.
- Je n'en sais rien, répondit l'adulte avec un poil d'indifférence. Tout dépend de ce qu'on lui aura dit...
La réponse agaça Cyrus qui sortit de la rangée et remonta d'un pas décidé l'allée centrale en direction du garçon qui avait ce jeu qui avait l'air hypnotisant.
« Hé mais, toi là, je t'ai dit de rester assis ! », cria une voix du fond de l'avion. Il ne se retourna pas.
Ooo
« … arrête de traîner comme ça ! Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi obstiné! Je lui souhaite bien du courage à ton père ! Tu peux être sûr que je vais lui dire… »
Cyrus pas plus que Sirius n'écoutaient les menaces de l'hôtesse. Ils cherchaient Remus et Harry, partout. Ce grand homme blond ? Non. Ce garçon aux yeux verts ? Pas plus. Un homme et un garçon discutant au bout du comptoir d'une compagnie avec une hôtesse ? Il se posait à peine la question qu'ils se retournèrent. Remus, vêtu d'un manteau noir et d'un costume gris, plus âgé que dans ses souvenirs mais si facilement reconnaissable – ses yeux n'avaient pas changé, estima d'abord Sirius avec un drôle de creux à l'estomac. Mais juste après son attention se focalisa sur un garçon brun ébouriffé qui lui arrivait à l'épaule. Il portait un drôle de manteau gonflé comme une couette et orange vif, et ses yeux verts étaient immanquables. Les yeux de Lily. Cyrus s'arracha de l'emprise de l'hôtesse pour se jeter dans ses bras.
« Harry ! Oh, Harry ! Je suis SI content de te voir, si content ! J'ai cru que jamais… »
Puis l'émotion de Sirius fut telle que Cyrus ne sut que pleurer sur l'épaule d'Harry, qui avait l'air surpris mais pas hostile à cette démonstration. Il sentit ses bras l'enserrer et rendre maladroitement mais sincèrement l'accolade. Comme ami, comme un frère peut-être, se rappela Cyrus en espérant une nouvelle fois que le conte soit vrai. Remus s'approcha d'eux, visiblement ému, et Cyrus voulut à toute force qu'il l'aime comme Laelia l'avait aimé, comme Laelia l'avait promis. Il se jeta dans ses bras en murmurant un « Papa » quasiment inaudible.
« Oh, Si…Cyrus, Cyrus… enfin ! », souffla Remus contre son oreille, et il y avait de la sincérité dans ces paroles. L'enfant se mit à sangloter, malgré les soupirs de Sirius qui aurait aimé qu'il montre plus de retenue. Remus le serra plus fort et se mit à murmurer les paroles apaisantes qu'il avait tant espérer : « Ne t'inquiète pas… C'est fini, c'est fini, maintenant… Plus jamais… plus rien ne nous séparera… On va rester tous les trois, hein ? Qu'est-ce que t'en dis ? Tous les trois, on y arrivera… »
Cyrus hocha la tête sans arriver à articuler un mot. Il sentait Sirius touché et ému par les promesses contenues dans les mots de Remus, malgré toute son envie de demander d'abord des comptes à son ami. Il sentit aussi Remus rompre l'embrasse, le soulever sans effort pour l'asseoir sur un comptoir où ils étaient de fait à la même hauteur. C'était le traiter comme un enfant, mais Cyrus aima bien cela, et Sirius se dit que c'était un geste de père, sans doute nécessaire dans le plan. Comme le fait de lui essuyer doucement le visage avec un mouchoir qu'Harry avait sorti de sa poche. Remus fit cela en le dévisageant avec un mélange de chagrin et d'attention que tous deux trouvèrent désarmant. Pour y échapper, Sirius regarda Harry qui lui fit un petit sourire timide d'encouragement que Cyrus lui rendit. Remus se tourna alors vers les hôtesses pour s'excuser du dérangement – comme un bon vieux Remus, jugea Sirius avec une once de satisfaction devant ce trait qui avait traversé les années.
« Oh Monsieur, c'est naturel ! Nous… nous sommes désolées... Nos sincères condoléances, encore un fois », s'empressa de répondre l'hôtesse qui était avec eux quand ils les avaient rejoints.
« J'ai cru comprendre que le voyage n'avait pas été facile », insista Remus. Il émanait une confiance en lui que Sirius ne lui avait vue que quelques fois – pendant un exposé en Défense contre les forces du mal, par exemple. « Je sais combien Cyrus peut être difficile parfois », développa-t-il avec une facilité déconcertante. « J'imagine que les circonstances - l'attaque… l'orphelinat… n'ont pas aidé», ajouta-t-il avec une clairvoyance qui surprit encore plus Sirius qui l'avait tant imaginé indifférent et lointain.
L'hôtesse de l'avion, si menaçante, fut curieusement conciliante dans sa réponse :« Oui... eh bien, je dois dire qu'il… qu'il a peu dormi... »
« J'en suis désolé. Sincèrement », lui assura Remus calmement. « Cyrus, je pense que tu pourrais t'excuser. »
L'invite surprit Cyrus mais Sirius estima une fois de plus que ça ressemblait bien au Remus de ses souvenirs de vouloir s'excuser. Poussé par l'adulte, l'enfant s'exécuta donc avec toute la sincérité qu'il put réunir : « Pardon, mademoiselle, mais, c'était si long, ce voyage ! »
L'hôtesse au sol réprima un rire ; celle de l'avion eut un sourire pincé ; Harry parût amusé de sa réponse, mais Remus, hocha gravement de la tête comme si son explication était suffisante. - Ça n'a jamais été un mauvais menteur non plus, apprit Sirius à Cyrus avec une certaine gaieté. Remus finit ensuite rapidement les formalités administratives et obtint un endroit pour que Cyrus puisse mettre des vêtements plus adaptés à l'hiver londonien. - Il semble à l'aise avec les procédures moldues, jugea Sirius avec curiosité. Plus encore que Nymphadora. - Il m'habille comme Harry, remarqua Cyrus qui y vit un signe encourageant. Il prit avec une certaine confiance la main proposée par l'adulte pour sortir du vestiaire.
Harry marchait de l'autre côté et lui lançait des regards toujours curieux et engageants. - On ne lui a pas dit de mal de toi, en tout cas, fit-il remarquer à Sirius. L'adulte décida de ne pas partager ses propres doutes avec Cyrus qu'il sentait totalement épuisé. S'il s'évanouissait, là maintenant, au milieu d'un aéroport moldu, ça ne serait sans doute pas bon pour le plan. D'ailleurs...
« On va où ? », décida-t-il de demander. Tant pis si la voix était trop pointue, il était temps de savoir, non ?
« Chez Albus », répondit calmement Remus. « Il veut te voir… Nous irons demain à Poudlard »
« C'est toujours très amusant de dormir chez grand-père Albus », commença Harry un peu impulsivement avant de s'arrêter net comme s'il craignait que Cyrus se moque de lui:
« T'y vas souvent ? », s'intéressa Sirius par l'intermédiaire de son double.
« Heu non… mais j'aime bien : il a une grande piscine chauffée », développa le fils de James et Lily, toujours un peu timidement.
Etait-ce un garçon timide ? s'étonna Sirius. Remus en a-t-il fait un timide ? Il allait pousser Cyrus à se montrer intéressé pour que Harry parle plus quand son jeune double entrevit une salle remplit de machines colorées et lumineuses. Un mélange de sifflements et d'explosions électroniques, d'exclamations de dépits et de musique criarde s'en échappaient. Il s'arrêta net pour mieux voir, allant jusqu'à tirer Remus en arrière.
« Hé, Papa, c'est quoi, ça ! », questionna-t- il avec une impulsivité qui aurait fait rougir Sirius s'il avait pu.
« Des jeux vidéo, Cyrus », répondit patiemment Remus – un peu avec cette patience qu'avait montrée Aesthelia, jugea Sirius. Une patience de parent, comprit-il repensant à ceux de James.
« Des jeux quoi ? » demandait Cyrus.
« Vi-dé-o,- un truc moldu », chuchota Remus, presque complice.
« On peut y aller, dis ? »
« Pas maintenant», commença Lunard souriant ouvertement devant son impulsivité. « Albus nous attend ! »
Avant que Sirius ne puisse en rajouter sur la nécessité d'attendre pour faire des vagues et de choisir ses batailles, Cyrus tapa du pied, exprimant en une fois toutes les frustrations engrangées depuis la fuite devant les orpailleurs. Rien ne pourrait le faire accepter qu'une fois de plus, on décide pour lui, qu'on fasse passer le plan avant son envie de vivre, même le regard surpris de Harry devant sa réaction. Il te prend pour un grand bébé capricieux, jugea Sirius.
« Cyrus, je serais content de te faire plaisir », essaya de le raisonner Remus, « mais ce n'est pas possible maintenant… »
« T'es pas drôle ! », jugea Cyrus, désespéré de cette ligue intérieure et extérieure contre ses envies.
« Non, Cyrus, je ne suis pas toujours drôle », reconnut néanmoins Remus avec un calme que Sirius ne put qu'admirer. « Surtout quand c'est une question de sécurité. Or nous devons partir d'ici au plus vite, ce n'est pas notre monde», insista encore Lunard en le regardant droit dans les yeux. Sirius sentit Cyrus se calmer un peu – peut-être à cause des derniers jours passés chez les Moldus, il mesurait bien les dangers du monde non magique. Mais la musique était toujours attirante, et Remus sembla s'en rendre compte : « Je ne voudrais pas avoir à t'obliger, Cyrus », ajouta-t-il très sérieusement et toujours sans détourner le regard.
Cyrus osa un rapide coup d'oeil à Harry qui avait l'air toujours curieux de son comportement, mais aussi maintenant un peu embêté. - Tu crois qu'il ferait quoi ? questionna-t-il à l'intention de Sirius. – Libre à toi de le découvrir par toi même, répondit Sirius. Mais est-ce un bon début ? – Je croyais que tu voulais lui faire payer son plan ? – J'attendrais bien d'en savoir plus et de pouvoir utiliser la magie, répliqua Sirius. Cyrus se rendit avec un « Pfff… trop nul »,
« Merci, Cyrus », répondit Remus, avec un soulagement bien noté par Sirius, qui se demanda peu charitablement, ce que son vieux copain aurait pu faire contre un Cyrus aussi déchaîné que dans l'avion. Il perdrait sans doute cette espèce de flegme supérieur qu'il avait si bien développé, sans doute pour devenir directeur de Poudlard ! Harry le sortit de sa rêverie en tendant à Cyrus une réplique du jeu du gamin de l'avion :
« Tu peux déjà t'entraîner sur ça… C'est la même chose en petit ! »
« Oh, un enfant en avait une dans l'avion, mais il n'a pas voulu me la prêter ! », lui apprit Cyrus avec enthousiasme. « Je peux ? Vraiment ? Merci, Harry ! Comment ça marche ? »
Jusqu'au taxi, les deux jeunes garçons ne lâchèrent plus la console, et Remus dut les pousser pour entrer dans la voiture. Sirius laissa Cyrus s'étourdir du jeu et de la présence rassurante de Harry et Remus qui l'encadraient. Il prendrait la main plus tard, quand le corps de Cyrus aurait pris du repos, quand il aurait jaugé les forces en présence, décida-t-il. Libéré de sa pression, l'enfant s'endormit avant d'arriver chez Dumbledore.
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Ceux et celles qui ont lu Entre Lune et Étoile savent déjà comment Sirius pourrait être durablement tenté par la nouvelle vie offerte par Cyrus. Je ne vais donc pas re-raconter ce que vous connaissez déjà ou que vous pourriez lire ailleurs. Je vais plutôt explorer ce qui se serait passé si Sirius avait eu son propre plan... C'est aussi la réponse à différents défis de lecteurs - Dame Licorne, Aria Lupin, Elhini ou Dina entre autres.
